MODULE DE CONSERVATION ET DE TRANSPORT DE PRODUITS VIVANTS DE LA MER, NOTAMMENT DES HOMARDS, DISPOSITIF INTEGRANT AU MOINS UN MODULE
La présente invention concerne un module de conservation et de transport de produits vivants de la mer. L'invention couvre aussi le dispositif de conservation et de transport de crustacés vivants complet intégrant au moins un module.
Dans la présente invention, on entend par produits vivants de la mer :
- des crustacés, notamment les homards, les crevettes ou les langoustes,
des mollusques comme les huîtres, les ormeaux
des échinodermes tels que les oursins, ou encore
des poissons tels que des civeiles.
Ces produits se trouvent localisés et disponibles à la pêche dans des endroits spécifiques sur la planète. Si l'on s'attache au homard, celui-ci est notamment péché au casier dans les eaux froides du Canada avec des zones de consommation dans le monde entier mais particulièrement en Europe. Les civeiles sont pêchées en Europe et Afrique du Nord lors de leur migration et les zones de consommation sont aussi certains pays asiatiques.
Ces produits sont actuellement pour leur grande majorité, soit cuits, soit congelés à bord des navires de pêche soit encore congelés directement au port dès qu'ils sont débarqués.
Néanmoins, ces produits de la mer sont considérés comme des produits de luxe dans les pays éloignés de ces lieux de production et il convient alors de les commercialiser vivants car la chair est plus savoureuse encore qu'après une étape de congélation/décongélation.
On comprend dès lors que de nombreux problèmes se posent pour conserver vivants ces produits de la mer du lieu de pêche jusque chez le détaillant qui commercialisera lesdits produits de la mer auprès du client final, souvent à plusieurs milliers de kilomètres.
Si la pêche n'est plus effectuée en milieu naturel mais provient de la filière aquaculture, celle-ci doit se développer dans les lieux propices au biotope desdits produits, donc dans les régions naturellement productrices.
Le problème du transport reste donc entier, quelle que soit la source de production de ces homards,
En effet, il faut pouvoir conserver ces crustacés vivants et la solution connue est celle de les placer en vivier.
Néanmoins, le problème est le transport du vivier d'une part et de l'eau contenue dans le vivier d'autre part.
Si le transport est effectué en bateau, le problème est moins crucial du point de vue du poids mais la durée est assez longue.
Néanmoins, le transport est de plus en plus souvent effectué par avion. Il faut alors particulièrement veiller au poids. Le poids de la matière commercialisable, c'est-à-dire le poids des produits de la mer, n'est pas un problème mais celui du container d'une part et de l'eau d'autre part sont fortement pénalisants.
Dans cette solution de mise en vivier, il existe des containers dans lesquels sont disposés les produits de la mer avec des moyens pour oxygéner et traiter le fluide dans lequel sont disposés lesdits produits. Ces containers comprennent des bacs afin de répartir la masse des produits avec des moyens de traitement de l'eau.
Dans le cas des homards par exemple, bien que chaque pince du homard soit maintenue fermée par tout moyen adapté comme un bracelet élastique par exemple, il n'est pas possible de mettre en vrac des homards en trop grand nombre d'où la multiplicité des bacs pour assurer une meilleure répartition. Il en est de même pour les civeiles ou les oursins dont la promiscuité brise les piquants.
On sait aussi que les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la qualité des produits, à leurs conditions de transport et à la traçabilite des produits, A cet effet, il est nécessaire de pouvoir identifier chaque produits ou chaque lot de produits dans un lot fourni ou au moins de pouvoir identifier lesdits lots.
Les problèmes qui viennent d'être exposés concernent le transport longue distance mais on comprend que, lorsque le container est arrivé à l'aéroport, il n'est pas à destination, il lui reste encore à rejoindre la centrale de dispatching généralement puis le grossiste et ensuite le détaillant. Ceci représente de nombreuses manipulations.
Ce procédé est donc assez compliqué à l'heure actuelle car les produits sont en vivier en vrac si bien que l'identification n'est pas aisée et la répartition des produits vivants vers le détaillant final reste complexe.
Ensuite, soit les produits de la mer sont vendus vivants sur glace pour une vente rapide, les crustacés, les huîtres, soit ils sont maintenus en vivier chez le détaillant pour une vente différé ou une vente répartie sur une période ne pouvant pas excéder quelques heures. On sait aussi que les transferts peuvent stresser les mammifères et les animaux de façon générale mais ces transferts perturbent aussi les produits de la mer, soit par changement de température, soit par changement de salinité, soit encore par changement de milieu, pour ne citer que ces paramètres.
Le but de la présente invention est de pallier les problèmes qui viennent d'être exposés en permettant une application au transport des produits de la pêche issus de la pêche en milieu naturel comme ceux issus de l'aquaculture.
Le dispositif selon la présente invention permet de résoudre le problème du poids d'eau à transporter en réduisant son volume donc son poids au minimum nécessaire au profit des produits de la mer.
De façon simplifiée, la présente description s'attache plus particulièrement au transport de crustacés et notamment de homards mais des agencements complémentaires montrent l'application aux autres produits, sans modification de la présente invention.
Le dispositif selon la présente invention permet une répartition extrêmement simple et rapide tout en conservant la traçabilité de chacun des produits de la mer ou au moins des lots de ces produits.
Le dispositif selon la présente invention est d'un coût réduit et limite le stress des produits de la mer, notamment en limitant les transferts.
Le dispositif est maintenant décrit en regard des dessins annexés, selon un mode de réalisation particulier, non limitatif, les figures de ces dessins représentant :
Figure 1 : une vue en perspective du dispositif avec des murs de modules dans un container de transport, avec des homards,
Figure 2 : une vue en perspective du dispositif vide avec un module comprenant un nombre limité de logements pour en appréhender l'architecture détaillée,
Figure 3 : une vue d'un logement dans un module du dispositif, occupé par un homard,
- Figure 4 : une vue des moyens d'emboîtement des modules de logements,
Figure 5 : une vue de l'extraction des homards d'un module,
Figure 6, une vue d'un agencement pour d'autres produits de la mer, notamment des mollusques.
Le dispositif 10 selon la présente invention comprend un container 12 avec au moins un module 14 et une installation 16 de traitement de l'eau, voir figure 1.
Le container 12 représenté est un container adapté au mode de transport et aux normes nécessaires, ceci n'intéressant pas la présente invention, ces containers étant connus. Ce type de container est étanche et accessible par une porte étanche.
Ce type de container est résistant à la corrosion par l'eau de mer.
Le module 14 selon la présente invention est un bloc de matériau léger, résistant à la corrosion par l'eau de mer, inerte, du type polymère expansé comme du polystyrène déjà utilisé pour les emballages de poissons, crustacés et dont le caractère inerte n'est plus à prouver.
Ce matériau léger est sous forme d'un parallélépipède généralement moulé.
Ce parallélépipède comprend une longueur L et une largeur I définissant une face avant FF et une face arrière RF comme montré sur la figure 2.
La troisième dimension est l'épaisseur E de ce module.
Cette épaisseur JE est d'une dimension égaie à la longueur hors tout du produit de la mer à introduire, en l'occurrence d'un homard, pinces comprises.
Dans le mode de réalisation, la largeur est prévue pour être orientée verticalement, la longueur est orientée horizontalement et l'épaisseur JE est orientée également horizontalement. Dans tous les cas l'orientation sera adaptée à l'espèce.
Le module comporte des logements 18, orientés parallèlement à l'épaisseur E et débouchant sur les deux faces avant FF et arrière RF. Les logements sont donc traversant.
Ces logements 18 sont de préférence cylindriques et d'un diamètre D apte à permettre l'introduction d'un homard, y compris les pinces, comme cela est représenté sur la figure 3. Chaque logement 18 porte sur son ouverture débouchant sur la face arrière RF des moyens 20 d'obturation partielle. Ces moyens 20 d'obturation partielle comprennent au moins une barrette 22, par exemple une barrette venue de moulage ou rapportée, disposée suivant un diamètre ou deux barrettes formant une croix. Ces moyens d'obturation partielle interdisent au crustacé, notamment au homard, de se déplacer et de sortir par l'ouverture du logement 18 débouchant sur ladite face arrière.
Ces moyens 20 d'obturation partielle laisse passer l'eau en circulation et ne constitue en aucun cas une obturation destinée à rendre le logement 18 borgne,
De plus, ces moyens 20 d'obturation partielle présentent, suivant un perfectionnement de la présente invention, un caractère sécabie dont l'utilité sera explicitée plus avant dans la description,
De façon optionnelle, chaque module comporte des moyens 24 de positionnement et d'emboîtement avec un module adjacent par exemple sous forme de pions 26, disposés dans les angles des différentes faces, comme montré sur la figure 4.
Ces moyens 24 de positionnement permettent de réaliser un mur de modules 14 lorsque cela est nécessaire, notamment dans un container de grandes dimensions, comme représenté sur la figure 1,
Le dispositif de conservation et de transport selon la présente invention est ainsi constitué d'au moins un module dans lequel des produits de la mer, en l'occurrence des homards, sont disposés un par logement.
Ces homards ont les pinces de préférence fermées et maintenues par des bracelets élastiques, ceci de façon connue.
L'introduction est réalisée par la face avant si bien que la queue de chaque homard vient en butée contre les moyens 20 d'obturation partielle.
Comme le homard se meut en marche arrière, il reste dans son logement.
Les logements étant horizontaux, il est aisé de remplir ces logements un à un.
Un fois le premier mur de modules complété, il est possible d'ériger un deuxième mur et de remplir également les logements de homards. Les murs peuvent ainsi se succéder par juxtaposition.
Le moyen d'obturation partielle arrière d'un module d'un mur constitue aussi des moyens d'obturation partielle avant du logement du module juxtaposé du mur juxtaposé.
On obtient ainsi une forte densité de produits de la mer par unité de volume de container.
Chaque homard ne subit aucune pression due à une accumulation comme en vivier, il n'y a aucun risque de mortalité par compression ou par enchevêtrement.
La mise en place est extrêmement rapide.
L'empilement des modules et la juxtaposition des murs également si bien que les homards restent à l'air libre une durée minimale,
Le container 12 est ensuite fermé hermétiquement.
Les moyens 16 de traitement peuvent ensuite entrer en action tout d'abord en introduisant de l'eau de composition adaptée en salinité, en oxygène et autres composés minéraux et/ou nutritifs dans le container, il y a donc un flux entrant.
On sait que le container peut être empli d'eau sous forme de bain liquide ou sous forme d'eau pulvérisée en continu.
Si le container est empli d'eau, on comprend que le volume d'eau est uniquement celui des logements moins le volume des homards si bien que la quantité d'eau est très limitée.
Le volume essentiel du container est occupé par les homards et par le matériau léger constituant les modules.
Pour donner un ordre d'idée, on peut atteindre un ratio de 50 % en poids de produits de la mer.
L'eau est ensuite évacuée et constitue un flux sortant après avoir traversé l'ensemble des modules.
Cette eau du flux sortant étant retraitée, les homards sont dans des conditions de vie adaptées. De plus, en cas de chocs, de vibrations, de mouvements du containers, ceux-ci sont largement amortis par l'eau et par le matériau léger qui présente nécessairement une forte capacité d'absorption.
Il est aussi possible de disposer des étiquettes associées aux modules ou de prévoir une répartition de lots, ne serait-ce que par un code couleur.
A destination, après vidange, ouverture du container, les murs peuvent être démontés et les modules avec leurs homards sont répartis en fonction des destinations, sans sortir lesdits homards de leurs logements.
Ceux-ci subissent un minimum de manipulations jusque sur le lieu de commercialisation auprès du consommateur.
Si par contre des lots de homards doivent être de nouveau placés en vivier fixe pour conservation longue, alors l'extraction des homards est très aisée.
Il suffit de placer chaque module immédiatement au-dessus de la surface de l'eau du vivier, avec la face arrière au-dessus de l'eau, voire partiellement immergé.
Par un mouvement aller lent vers le bas et un mouvement brusque vers le haut les moyens 20 d'obturation partielle se brisent et les homards descendent dans l'eau du vivier, queue la première, le synoptique étant représenté sur la figure 5,
On limite ainsi très fortement les traumatismes des crustacés ainsi traités.
On note aussi que les modules peuvent être placés directement dans des viviers ou dans des contenants avec des moyens de pulvérisation d'eau de composition adaptée et traitée en continu,
Les homards ont été pris en exemple mais on peut imaginer les crabes, les huîtres, les ormeaux directement placés en vrac mais cela peut être difficile pour des produits comme les mollusques de petites tailles, certains échinodermes ou encore les petits poissons.
Sur la figure 6, on a représenté une variante de réalisation qui trouve application aux produits de la mer de ce type.
Il est alors prévu un contenant 28 supplémentaire qui reçoit un certain nombre de produits de la mer de petite taille en fonction du type de produits. Ce contenant 28 est lui-même prévu pour être disposé dans un logement 18 donc de dimensions inférieures à celles d'un logement 18, au jeu près permettant un emboîtement libre ou à frottement doux.
Ce contenant comprend nécessairement des ouvertures 30 sur ses deux faces de façon à laisser passer le flux d'eau entrant et le flux d'eau sortant. Il est aussi possible de prévoir des ouvertures sur les faces latérales si nécessaire.
Ce contenant 28 doit pouvoir être traversé par le flux d'eau.
Les ouvertures 30 sont par contre dimensionnées de façon que les produits de la mer restent dans ledit contenant sans pouvoir s'en échapper.
Les différentes problématiques exposées en préambule sont ainsi solutionnées par le mode de réalisation principale des modules et par le mode de réalisation complémentaire.