EP2950677B1

EP2950677B1 - Élément décoratif comprenant plusieurs pierres assemblées dans un cadre fermé, comportant deux faces décoratives

Info

Publication number: EP2950677B1
Application number: EP14730985.0A
Authority: EP
Inventors: Emmanuel PIAT; Frédéric PRYBILSKI
Original assignee: Van Cleef and Arpels SA
Current assignee: Van Cleef and Arpels SA
Priority date: 2013-01-30
Filing date: 2014-01-30
Publication date: 2018-04-11
Anticipated expiration: 2034-01-30
Also published as: WO2014118646A2; CN104955355B; FR3001366B1; WO2014118646A3; FR3001366A1; US20150367675A1; EP2950677A2; CN104955355A; US9676228B2

Description

DOMAINE TECHNIQUE DE L'INVENTION

La présente invention concerne un élément décoratif comportant plusieurs pierres assemblées dans un cadre fermé, ledit élément présentant deux faces décoratives ne faisant, l'une et l'autre, apparaître que les pierres, les moyens de fixation ou monture assemblant celles-ci étant totalement dissimulés à l'intérieur desdites pierres.

ARRIÈRE-PLAN TECHNOLOGIQUE DE L'INVENTION

Il est connu de réaliser des éléments décoratifs, tels des bijoux, qui comportent plusieurs pierres précieuses assemblées entre elles à l'intérieur d'un cadre fermé, lesquelles pierres forment ainsi un ensemble dont l'une des deux faces est une face décorative. Les moyens de fixation de ces pierres dans le cadre peuvent en particulier ne pas être rendus visibles sur la face décorative et ainsi, sauf pour les professionnels, une telle construction a cela d'étonnant qu'elle ne permet pas de soupçonner quels sont, sur de tels éléments décoratifs, les moyens utilisés pour assembler fixement les pierres entre elles.
En fait, le cadre de ce type d'éléments décoratifs comporte alors généralement une face arrière comprenant les moyens de fixation des pierres qui restent apparents. La face arrière ne peut en conséquence pas constituer une deuxième face décorative, comme l'est la face avant, qui ne ferait nullement apparaître les moyens de fixation permettant d'assembler les pierres.
La demande de brevet US 2004/0182110 A1 publiée le 23 septembre 2004 au nom de Haim Giladi décrit un exemple de réalisation d'un élément décoratif du genre précité, exemple dans lequel les moyens de fixation des pierres s'étendent sous la forme de parois depuis les bords et depuis le fond du cadre. Les parois sont sécantes entre elles de sorte à définir des cadres élémentaires qui reçoivent chacun l'une des pierres constitutives de l'élément décoratif. Le cadre élémentaire central est celui qui est délimité par la plus grande surface, et il reçoit en conséquence la pierre la plus grosse, tandis que les cadres élémentaires périphériques reçoivent des pierres de plus petites dimensions.
Le brevet FR 764.966 A publié le 31 mai 1934 au nom de la société Van Cleef et Arpels décrit un autre exemple de réalisation d'un élément décoratif, exemple dans lequel les moyens de fixation des pierres sont constitués de rails qui s'étendent, parallèlement entre eux, entre deux bords opposés du cadre. Les chants des pierres sont légèrement entaillés de sorte à former des rainures et, ainsi, les pierres peuvent être glissées sur les rails par les rainures précitées. Pour autant que les pierres soient jointives, les moyens de fixation des pierres sont alors partiellement ou entièrement dissimulées à la vue, puisqu'ils sont au moins pour partie intérieurs aux pierres.
Le brevet prévoit que les rails sont en forme de T ou de tiges, plates ou rondes. Il a pu ainsi être réalisé des éléments décoratifs dans lesquels la section transversale des rails est en forme de T. Les deux ailes supérieures de chaque rail en T sont chacune glissées dans la rainure d'une pierre tandis que l'âme du T, perpendiculaire auxdites ailes, s'étend en conséquence entre deux pierres voisines, au niveau des culasses de celles-ci. Dans ces réalisations, les rails sont ainsi entièrement dissimulés à la vue pour ce qui est de la face avant, ou supérieure, de l'élément décoratif. En revanche, les rails demeurent visibles depuis la face arrière, ou inférieure, de l'élément décoratif, les extrémités libres des âmes des T apparaissant en effet entre les culasses des pierres. Il a par ailleurs été tenté de réaliser selon le même principe des éléments décoratifs dans lesquels les rails sont des tiges plates ou rondes, mais de telles réalisations ont été aussitôt abandonnées dans la mesure où elles se sont révélées être insuffisamment résistantes d'un point de vue mécanique. Les pierres se désolidarisaient sous la moindre pression exercée sur elles. On comprend aisément que cette faiblesse est due au fait que les rails sont plats ou ronds, qu'ils n'ont plus d'âmes comme en possèdent les rails en T et qu'ainsi ne sont donc plus présentes les parties de rails sur lesquelles les culasses des pierres viennent s'appuyer. Or, ce sont ces différents appuis des culasses des pierres sur les âmes des rails en T qui confèrent toute leur solidité aux éléments décoratifs construits conformément au brevet FR 764.966 après l'année 1934.

DESCRIPTION GÉNÉRALE DE L'INVENTION

La présente invention a notamment pour but d'améliorer la présentation de tels éléments décoratifs en proposant une construction simple et efficace permettant de réaliser deux faces décoratives sur un assemblage de pierres, ladite construction étant toutefois telle qu'elle rend cette fois totalement invisibles sur ses deux faces les différents moyens utilisés pour réaliser un tel assemblage.
Elle propose à cet effet un élément décoratif comprenant plusieurs pierres assemblées ensemble de façon jointive dans un cadre fermé, pour former deux faces décoratives, les pierres comportant deux faces externes opposées, qui constituent les faces décoratives, et des faces internes servant de jonction entre ces pierres, ainsi que de bordure avec le contour intérieur du cadre, certaines de ces faces internes comprenant des rainures, disposées dans le volume du cadre, qui reçoivent des barrettes dont les extrémités traversent le contour de ce cadre en deux points opposés pour être fixées, ledit élément décoratif étant caractérisé en ce que tous les côtés du contour intérieur du cadre fermé présentent une section en saillie qui s'ajuste dans des gorges correspondantes taillées dans les faces internes de bordure des pierres.
Par section en saillie, il faut comprendre ici une partie saillante ayant au moins deux surfaces d'appui, planes ou bombées, formant entre elles au niveau de leur arête un angle dont la valeur est, de préférence, comprise entre 80° et 150°, de préférence comprise entre 100° et 135°, idéalement voisine de 120°. Un avantage de l'élément décoratif suivant l'invention est que la saillie formée à la périphérie du cadre fermé, sur la face intérieure dudit cadre, assure, en coopérant par pénétration avec les gorges correspondantes pratiquées dans les faces internes de bordure des pierres, un bien meilleur calage des pierres et, par voie de conséquence, une résistance suffisante à la pression qui pourrait s'exercer sur les pierres, y compris à une pression exercée au centre de l'élément décoratif.
Les rainures des pierres, les gorges pratiquées dans les faces internes de bordure desdites pierres et, de même, les barrettes ainsi que la saillie dont est pourvu le contour intérieur du cadre sont dissimulés en totalité par les pierres sur chacune des deux faces opposées de l'élément décoratif. L'élément décoratif selon l'invention permet en conséquence de réaliser un objet, un bijou par exemple, comportant deux faces opposées dans lesquelles seulement les pierres taillées sont visibles, à l'exclusion donc de leurs moyens de fixation.
L'élément décoratif selon l'invention peut de plus comporter une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, qui peuvent être combinées entre elles.
En particulier, le contour du cadre fermé peut présenter une section constante, sensiblement triangulaire, comprenant à l'extérieur une face plate et, à l'intérieur, deux faces définissant une saillie en forme de « V ».
De préférence, chaque barrette présente une section qui s'ajuste sans aucun jeu dans les rainures correspondantes des pierres qui la reçoivent.
Des barrettes peuvent être intégrées partiellement dans la forme en saillie du contour intérieur du cadre.
Avantageusement, le contour du cadre fermé est intégré entièrement dans les gorges des faces internes de bordure des pierres.
Selon un mode de réalisation, le cadre fermé peut avoir une forme rectangulaire et il peut recevoir des pierres comprenant aussi une forme rectangulaire, qui sont alignées suivants des rangées parallèles aux barrettes.
En particulier, le plan médian du cadre peut comporter des courbures.
Les barrettes seront le plus souvent, mais pas nécessairement disposées parallèlement entre elles. Elles pourront ainsi converger pour se couper virtuellement en un point situé en dehors du cadre en cas d'assemblage de pierres dont certaines présenteraient un contour trapézoïdal ou trapézoïdal rectangle.
Si cela est nécessaire, une ou plusieurs des pierres sont taillées de sorte à présenter un ressaut en forme de corniche.
Avantageusement, les barrettes traversent le contour de ce cadre par une fente ajustée.
Les barrettes peuvent comporter une section plate disposée dans le plan médian du cadre.
L'invention a aussi pour objet un ensemble décoratif tel un bijou disposant de deux faces opposées de décor, ledit ensemble étant formé par la juxtaposition de différents éléments décoratifs qui présentent l'une quelconque des caractéristiques précédentes.

BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS

L'invention sera mieux comprise et d'autres caractéristiques et avantages apparaîtront plus clairement à la lecture de la description ci-après donnée à titre d'exemple, en référence aux dessins annexés dans lesquels :

la figure 1 est une vue en perspective d'un élément décoratif selon l'invention, comprenant un cadre garni de pierres taillées, fixé à un anneau de suspension ;
les figures 2 à 4 sont différentes vues d'une pierre taillée seule, prévue pour être montée dans un angle du cadre ;
la figure 5 est une vue en perspective du cadre comportant seulement les barrettes ;
les figures 6 à 8 sont respectivement une vue de dessus, une vue en coupe longitudinale suivant le plan de coupe VII-VII et une vue en coupe transversale suivant le plan de coupe VIII-VIII, de cet élément décoratif en cours de montage, qui a reçu une rangée de pierres ;
la figure 9 est une vue en coupe longitudinale d'un élément décoratif comportant un cadre courbé ; et
la figure 10 est une vue de côté d'un élément décoratif comprenant un assemblage de cadres courbés.

DESCRIPTION D'UN MODE DE RÉALISATION PRÉFÉRÉ DE L'INVENTION

La figure 1 présente un élément décoratif 1 formant par exemple un bijou, comportant un cadre fermé rectangulaire 2 recevant à l'intérieur trois rangées verticales qui sont disposées suivant une direction longitudinale et qui comportent chacune trois pierres taillées 4.
Chaque pierre 4 comporte deux faces extérieures opposées se trouvant sur le dessus et sur le dessous du cadre 2, qui sont taillées pour réaliser un élément décoratif sensiblement plat 1 comprenant deux faces décoratives. La face supérieure de chacune des pierres 4 présente dans l'exemple proposé une taille dite « à facettes », ou encore dite « facettée », mais cette taille pourrait tout aussi bien être suiffée ou en forme de cabochon, son choix étant fonction de la commande passée par le destinataire de l'élément décoratif et/ou fonction de la forme des pierres à disposition du lapidaire.
Les pierres 4 sont assemblées de façon jointive, et fixées de manière à obtenir une bonne tenue mécanique de l'ensemble, tout en recouvrant entièrement le cadre 2 dans une vue de face, pour chaque côté de l'élément décoratif 1.
Un premier anneau 6 soudé sur un petit côté du cadre 2 reçoit un anneau de fixation 8 qui permet par exemple de passer une chaîne dedans, pour réaliser un pendentif.
Chaque pierre 4 comporte, en plus de ses deux faces extérieures, un contour rectangulaire qui assure soit la jonction avec d'autres pierres juxtaposées, soit le contact avec la bordure du cadre 2.
En particulier, suivant la disposition dans le cadre 2, chaque pierre 4 comporte une ou deux faces transversales 20 de jonction avec des pierres se trouvant dans la même rangée, au-dessus ou en dessous, et une ou deux faces longitudinales 22 de jonction avec des pierres se trouvant à la même hauteur, ou sensiblement à la même hauteur, dans les rangées d'à côté.
De plus, à l'exception de la pierre 4 centrale qui ne possède que des faces, transversales et longitudinales, qui sont de jonction avec les pierres voisines, chaque pierre 4 peut comporter soit une face transversale de bordure 26, en contact avec l'intérieur d'un bord transversal 2a du cadre 2, soit une face longitudinale de bordure 24 en contact avec l'intérieur d'un bord longitudinal 2b de ce cadre, soit, pour ce qui est des quatre pierres d'angle, à la fois une face transversale de bordure 26 et une face longitudinale de bordure 24.
On réalise ainsi un assemblage de pierres taillées 4 pouvant comporter, pour chaque pierre, différentes formes, matières, couleurs ou types de taille, ainsi que le cas échéant différentes longueurs et/ou différentes hauteurs, lequel assemblage présente une surface décorative mettant en valeur ces pierres et au surplus cachant le cadre 2 ainsi que les moyens de fixation des pierres. En particulier, comme il a été indiqué précédemment, on peut réaliser différents types de taille connus, notamment à facettes classiques, à une seule facette, pyramidale, suiffée ou en pain de sucre. Ces tailles peuvent au surplus être réalisées à des hauteurs différentes.
En variante, le cadre 2 peut avoir une autre forme que rectangulaire, par exemple hexagonale ou encore circulaire, voire constituer un motif représentant un coeur ou un trèfle.
Les figures 2 à 4 présentent une pierre 4 prévue (A) pour être montée dans un angle du cadre 2, comportant une taille « à facettes » sur une face externe 10 et une taille dite « suiffée » sur la face externe opposée 12.
La pierre d'angle A comporte quatre faces de jonction ou de bordure différentes, à savoir une face transversale de jonction 20 qui est entièrement plate, une face longitudinale de jonction 22 qui est également plate, avec une rainure centrale 28 de section rectangulaire, une face transversale de bordure 26 comportant une gorge en biseau recouvrant toute la face, et une face longitudinale de bordure 24 comportant la même gorge en biseau, avec au fond une rainure centrale 28 similaire à la précédente. Les rainures 28 de section rectangulaire se trouvent dans le plan médian du cadre 2.
La pierre B immédiatement voisine de la pierre A comporte les mêmes faces transversales 20 et 26 ainsi que la même face longitudinale de jonction 22 avec sa rainure centrale 28 et elle se distingue donc de la pierre d'angle A que par le simple fait que la face longitudinale de bordure 24 de cette dernière est remplacée par une face de jonction identique à la face 22.
La pierre C immédiatement supérieure à la pierre d'angle A a en commun avec cette dernière ses deux faces longitudinales 22 et 24 ainsi que sa face transversale de jonction 20 et ne se différencie donc de ladite pierre A que par son autre face transversale, qui est aussi une face de jonction 20 et non une face de bordure 26.
Enfin, la pierre centrale D présente deux faces transversales de jonction identiques à 20, entièrement plates, et deux faces longitudinales de jonction identiques à 22, c'est-à-dire plates et dotées d'une rainure centrale 28.
Les figures 5 à 8 présentent le cadre 2 disposant d'un contour comprenant une section constante sensiblement triangulaire, comportant à l'extérieur 30 une face plate et à l'intérieur deux faces d'appui 32 qui sont sécantes et qui définissent ainsi entre elles une saillie en forme de « V » dont l'arête centrale se trouve dans le plan médian de ce cadre, ladite saillie s'ajustant parfaitement et entièrement dans la gorge en biseau des faces de bordure 24, 26.
Les deux surfaces d'appui 32 sont soit planes, soit bombées, et dans ce dernier cas elles peuvent être soit convexes, soit concaves. Les bords de la gorge en biseau sont congruents des surfaces d'appui précitées, c'est-à-dire qu'ils sont soit plats, soit bombés concaves, soit bombés convexes.
De préférence, l'angle que les deux surfaces d'appui 32 forment entre elles au niveau de leur arête à une valeur comprise entre 80° et 150°, et de manière encore plus privilégiée elle est de préférence comprise entre 100° et 135°, et idéalement voisine de 120°.
Un angle inférieur à 80° contraindrait à tailler les pierres qui présenteraient alors des arêtes très aiguës, donc plus fragiles.
En variante, d'autres formes de section du contour du cadre 2 pourraient être utilisées, à la condition qu'il y ait une gorge correspondante taillée dans les faces de bordure 24 et 26 des pierres 4.
Quatre barrettes parallèles 34 présentant une section plate qui se trouve dans le plan médian du cadre 2 sont disposées suivant l'axe longitudinal de ce cadre, et traversent chaque côté transversal par une fente ajustée. D'autres sections de barrette pourraient aussi être choisies, comme une section circulaire par exemple.
Les quatre barrettes 34 sont régulièrement espacées suivant la largeur du cadre, avec les deux barrettes latérales 40, 46 qui sont collées aux côtés longitudinaux du cadre 2, en étant en partie intégrées chacune dans une rainure réalisée dans la saillie 32 en « V » de ces côtés.
Dans une variante, si la forme intérieure en saillie 32 du cadre 2 est suffisante pour tenir fixement les pierres juxtaposées, on peut ne pas utiliser de barrette latérale 40, 46.
Chacune des barrettes 34 présente une section qui s'ajuste parfaitement, c'est-à-dire sans aucun jeu, dans les rainures correspondantes 28 des pierres 4 qui reçoivent ladite barrette.
Les barrettes 34 sont préparées avec une longueur plus importante que celle du cadre 2, de manière à pouvoir facilement les manipuler et les introduire dans les fentes des côtés de ce cadre.
En particulier, le cadre 2 et les barrettes 34 peuvent être réalisés dans un alliage d'or. On peut aussi utiliser d'autres métaux et alliages, comme du laiton, ou du maillechort.
L'assemblage de l'élément décoratif se fait de la manière suivante.
Si elle s'avère nécessaire, une première barrette latérale 40 est mise en position sur un côté longitudinal du cadre 2, en la faisant coulisser dans ses fentes. Une première rangée de pierres 4 est mise en place sur ce côté du cadre 2, en faisant coulisser lesdites pierres une à une dans un plan horizontal de manière à ajuster la forme en « V » du contour intérieur 32 de ce cadre dans les gorges en biseau des faces de bordure 24, 26. De plus, pour les faces longitudinales de bordure 24, les rainures 28 de ces faces reçoivent la première barrette latérale 40 qui s'ajuste dedans.
La deuxième barrette 42 est mise en place en la faisant coulisser dans les fentes suivantes du cadre 2, et dans les rainures 28 des faces longitudinales de jonction 22 des pierres 4 déjà mises en position.
La deuxième et la troisième rangées de pierres 4 commencent à être mises en place dans le cadre 2, en les faisant aussi coulisser dans un plan horizontal de manière à ajuster les rainures 28 des faces longitudinales de jonction 22 sur la deuxième barrette 42, et les gorges en biseau des faces de bordure 24, 26 sur la saillie 32 en « V » des côtés de ce cadre.
En parallèle, la troisième 44 et la quatrième 46 barrettes sont avancées dans les rainures 28 des faces longitudinales de jonction 22 et de bordure 24, suivant la mise en place des pierres 4 concernées, pour les bloquer au fur et à mesure de leur positionnement.
On réalise ainsi une mise en place progressive des pierres 4 et des barrettes 34, jusqu'au positionnement de la dernière pierre qui est bloquée par la dernière barrette mise en place, de manière à assurer un maintien complet de l'ensemble une fois l'assemblage fini.
On notera que la procédure d'assemblage des pierres 4 et des barrettes 34 peut varier suivant le nombre de rangées et la forme de ces pierres.
A la fin, les extrémités des barrettes 34 dépassant du cadre 2 sont coupées, puis ces barrettes sont soudées sur ce cadre afin d'assurer un maintien définitif. On peut réaliser ensuite des opérations de finition, tel par exemple un polissage des soudures, pour obtenir des surfaces lisses et brillantes.
Avec des côtés du cadre 2 comportant une saillie intérieure 32 qui est entièrement intégrée dans les gorges des faces de bordure 24, 26 réalisées sur les pierres 4, le cadre n'apparaît pas sur les deux faces de l'élément décoratif 1. Si par ailleurs le créateur de l'élément décoratif, en général un lapidaire, a bien pris soin de parfaitement ajuster les faces transversales de jonction et les faces longitudinales de jonction des pierres voisines A, B, C et D, les barrettes seront elles aussi totalement invisibles. On ne verra donc que l'assemblage des pierres 4 sur chacune des deux faces de l'élément décoratif 1.
Le contour des pierres à disposition du lapidaire peut ne pas être toujours rectangulaire. En variante, le destinataire de l'élément décoratif peut souhaiter que ce dernier comprenne des pierres dont le contour est trapézoïdal ou encore de contour trapézoïdal rectangle.
Bien sûr, dans ces deux cas de figure, les barrettes 34 ne seront alors pas parallèles entre elles, mais elles convergeront pour se couper virtuellement en un point situé en dehors du cadre.
Dans le même esprit, si l'élément décoratif à réaliser doit représenter un motif, par exemple un trèfle ou un coeur, ou encore s'il doit être de forme hexagonale, circulaire, ou de toute autre forme complexe, il est clair que les barrettes ne seront pas nécessairement parallèles entre elles. La taille du contour de chaque pierre constituant un tel élément décoratif sera alors réalisée de sorte que, conformément à l'invention, ladite pierre comporte au moins une face interne de jonction et, le cas échéant, une ou plusieurs faces internes de bordure toutes telles que les barrettes soient toutes entièrement cachées par les pierres assemblées.
La figure 9 représente un élément décoratif 51 comportant un cadre 2 présentant une courbure suivant sa direction longitudinale, les barrettes 34 présentant alors bien évidemment une courbure identique.
Les pierres 4 sont similaires à celles présentées précédemment, avec toutefois des rainures centrales 28 des faces longitudinales de jonction 22 et de bordure 24 qui sont un peu plus larges afin de pouvoir recevoir de manière ajustée les barrettes 34 comportant leur courbure. Les gorges des faces longitudinales de bordure 24 des pierres 4 sont aussi adaptées pour recevoir la saillie intérieure 32 du cadre 2 qui suit la courbure de ce cadre.
Le montage de cet élément décoratif 51 se fait de la même manière, les barrettes courbées 34 étant introduites dans les rainures justes assez larges pour réaliser un blocage des pierres 4 correspondantes.
On notera que le plan médian du cadre 2 pourrait comporter une courbure dans la direction transversale, ou des courbures combinées suivant les deux directions.
La figure 10 présente un assemblage 60 d'éléments décoratifs 1 et 51, les éléments courbes 51 pouvant avoir une concavité tournée dans un sens puis dans l'autre, de manière à réaliser des grandes surfaces couvertes de pierres taillées sur les deux faces, sans jamais laisser de cadre apparent.
Pour le cas où les courbures d'un tel ensemble décoratif 60 seraient très accentuées, c'est-à-dire le cas où les rayons seraient faibles et où il y aurait donc le risque de laisser apparaître une toute petite partie d'une barrette 34, il sera alors avantageusement prévu que l'une des pierres 4 présente en surplomb d'un tel endroit un ressaut 36 en forme de corniche, tel qu'illustré en pointillés à la figure 10.
On peut notamment réaliser sur le même principe des surfaces planes ou courbes comprenant des contours différents, avec des couleurs variées, pour obtenir des formes décoratives particulières.
Il est incidemment à noter que la mise en oeuvre de l'invention présente l'avantage supplémentaire d'augmenter considérablement le nombre de pierres exploitables dans le cadre de la réalisation d'un élément de décoration.
En effet, selon le brevet FR 764.966 qui constitue le document de l'art antérieur assurément le plus proche de la présente invention, l'emploi de rails dont la section est en forme de T, c'est-à-dire la seule section qui permette la réalisation d'un élément de décoration suffisamment résistant à la pression, impose que les pierres assemblées soient toutes taillées de manière à présenter une culasse d'une hauteur importante, et ce afin de rendre les moins visibles possibles les extrémités des âmes des rails en T sur lesquelles les culasses s'appuient.
Le fait que, grâce à l'invention, les moyens de fixation des pierres soient désormais dépourvus de telles âmes permet d'utiliser des pierres plates, du moins des pierres nettement moins hautes qu'auparavant ; on augmente ainsi la quantité de pierres disponibles en vue de la réalisation d'un élément de décoration.

Claims

Elément décoratif comprenant plusieurs pierres (4) assemblées ensemble de façon jointive dans un cadre fermé (2), pour former deux faces décoratives, les pierres comportant deux faces externes opposées (10, 12), qui constituent les faces décoratives, et des faces internes servant de jonction (20, 22) entre ces pierres, ainsi que de bordure (24, 26) avec le contour intérieur du cadre (32), certaines de ces faces internes (22, 24) comprenant des rainures (28), disposées dans le volume du cadre (2), qui reçoivent des barrettes (34) dont les extrémités traversent le contour de ce cadre en deux points opposés pour être fixées, ledit élément décoratif étant caractérisé en ce que tous les côtés du contour intérieur (32) du cadre fermé (2) présentent une section en saillie qui s'ajuste dans des gorges correspondantes taillées dans les faces internes de bordure (24, 26) des pierres (4).
Elément décoratif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le contour du cadre fermé (2) présente une section constante, sensiblement triangulaire, comprenant à l'extérieur (30) une face plate et à l'intérieur deux faces (32) définissant une saillie en forme de « V ».
Elément décoratif selon la revendication 2, caractérisé en ce que les deux faces (32) définissant la saillie en V sont planes ou bombées.
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 2 et 3, caractérisé en ce que les deux faces (32) définissant la saillie en V forment entre elles au niveau de leur arête un angle dont la valeur est comprise entre 80° et 150°, de préférence comprise entre 100° et 135°, et idéalement voisine de 120°.
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le contour du cadre fermé (2) est intégré entièrement dans les gorges des faces internes de bordure (24, 26) des pierres (4).
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que chaque barrette (34) présente une section qui s'ajuste sans aucun jeu dans les rainures correspondantes (28) des pierres (4) qui reçoivent ladite barrette.
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que les barrettes (34) sont disposées parallèlement entre elles à l'intérieur du cadre (2).
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que les barrettes (34) convergent pour se couper virtuellement en un point situé en dehors du cadre (2).
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que des barrettes (34) sont intégrées partiellement dans la forme en saillie du contour intérieur (32) du cadre (2).
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que le cadre fermé (2) a une forme rectangulaire, et reçoit des pierres (4) comprenant aussi une forme rectangulaire, qui sont alignées suivants des rangées parallèles aux barrettes (34).
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que le plan médian du cadre (2) comporte des courbures.
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que au moins l'une de ses pierres (4) présente un ressaut (36) en forme de corniche.
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que les barrettes (34) traversent le contour de ce cadre (2) par une fente ajustée.
Elément décoratif selon l'une quelconque des revendications 1 à 13, caractérisé en ce que les barrettes (34) comportent une section plate disposée dans le plan médian du cadre (2).
Ensemble décoratif (60) disposant de deux faces opposées de décor, caractérisé en ce qu'il comporte différents éléments décoratifs (1, 51) juxtaposés, qui sont réalisés selon l'une quelconque des revendications 1 à 14.