EP2761090B1

EP2761090B1 - Travee de pont metallique et procede de construction modulaire d'une telle travee

Info

Publication number: EP2761090B1
Application number: EP12762655.4A
Authority: EP
Inventors: Philippe Matiere
Original assignee: Matiere SAS
Current assignee: Matiere SAS
Priority date: 2011-09-28
Filing date: 2012-09-28
Publication date: 2020-12-16
Anticipated expiration: 2032-09-28
Also published as: FR2980492B1; FR2980492A1; WO2013045660A1; ES2855126T3; EP2761090A1

Description

L'invention a pour objet une travée de pont métallique et un procédé de construction modulaire d'une telle travée.
Le terme pont désigne ici toute construction métallique reposant sur au moins deux appuis écartés tels que des culées ou des piliers, afin de franchir une vallée ou de croiser une autre voie de circulation routière ou ferroviaire.
Au cours d'opérations militaires ou à la suite de celles-ci, il est souvent nécessaire de réaliser rapidement des ouvrages de franchissement de rivières. Souvent, les culées et les piles des ponts sont restées en place et il suffit de poser un nouveau tablier.
Dans ce but, on a développé, au cours de la seconde guerre mondiale, une technique de réalisation de ponts provisoires de type « BAILEY » constitués d'éléments préfabriqués assez légers pour être manipulés et assemblés manuellement de façon à réaliser deux poutres en treillis supportant un tablier.
Cependant, des conflits locaux entraînent encore des destructions. De même, des catastrophes naturelles, par exemple, des secousses sismiques ou des glissements de terrains peuvent détruire des ouvrages de franchissement qui doivent être reconstruits rapidement.
Les techniques militaires, de type BAILEY, ne sont plus adaptées aux situations actuelles et c'est pourquoi, pour répondre à de tels besoins, la société déposante a développé, depuis quelques années, un nouveau procédé, beaucoup plus performant, de construction de ponts métalliques.
Dans ce procédé qui est décrit, notamment, dans le document FR-A-2 858 338 , on réalise à l'avance trois ensembles d'éléments de construction préfabriqués, respectivement un premier ensemble d'éléments de poutres formant des modules allongés, un second ensemble d'entretoises transversales de liaison entre deux poutres parallèles et un troisième ensemble d'éléments plans de formation d'un platelage prenant appui sur lesdites poutres.
Les éléments de poutre sont munis, à leurs extrémités, de moyens d'assemblage amovible avec les extrémités de modules adjacents pour la formation d'une poutre longitudinale de support ayant une longueur correspondant à la portée entre appuis. Par assemblage bout à bout d'au moins deux éléments, on peut ainsi construire deux poutres longitudinales qui sont mises en place sur les appuis par un moyen de levage, tel qu'une grue, et sont reliées par les entretoises. Si les moyens de levage le permettent, on peut aussi fixer les entretoises à l'avance sur les deux poutres écartées et poser sur les appuis l'ensemble de la travée ainsi réalisée.
Il est également possible de lancer les poutres par poussage en les munissant d'un avant-bec.
On pose alors sur les entretoises des profilés longitudinaux et, sur ces profilés, des panneaux consécutifs pour former la plateforme du pont.
Un tel procédé, particulièrement rapide et économique, permet, non seulement, de reconstruire des ponts détruits, mais aussi de réaliser de nouveaux ouvrages. En effet, alors que les ponts provisoires de type « BAILEY » sont peu esthétiques, les poutres de support ainsi réalisées par assemblage bout à bout d'éléments préfabriqués sont semblables à celles d'un pont métallique classique. De plus, il est possible de réaliser des portées entre appuis relativement importantes, de plusieurs dizaines de mètres.
Dans le mode de réalisation du document FR-A-2 858-338 , les éléments de poutres sont constitués de caissons creux allongés à section transversale quadrangulaire, avec deux semelles horizontales, respectivement supérieure et inférieure, reliées par des parois latérales sensiblement verticales.
Une telle disposition présente de multiples avantages. En particulier, de tels caissons sont assez stables à la pose et résistent à la torsion lors du levage ou du lançage de la poutre réalisée par assemblage bout à bout de plusieurs éléments.
Toutefois, la réalisation de tels éléments en caissons est relativement complexe et demande un matériel spécialisé. De plus, les éléments doivent être protégés contre la corrosion et il est difficile de réaliser une telle protection à l'intérieur de caissons fermés.
Par ailleurs, les poutres ainsi réalisées par assemblage bout à bout de plusieurs caissons sont relativement lourdes et nécessitent des moyens de levage adéquats.
L'invention a pour objet de résoudre de tels problèmes, grâce à un nouveau type d'élément préfabriqué plus simple, moins lourd et plus facile à réaliser et à mettre en œuvre que les éléments utilisés jusqu'à présent et permettant, cependant, de conserver tous les avantages du procédé précédent.
L'invention apporte, en outre, de nombreux avantages propres qui seront décrits plus loin.
L'invention a donc pour objet une travée de pont selon la revendication 1.
Dans le cas d'une poutre constituée de modules accolés, les orifices ménagés sur les nervures des faces internes, tournées l'une vers l'autre, de deux modules voisins, servent au boulonnage d'éclisses de solidarisation desdits modules alors que les orifices ménagés sur les nervures des faces tournées vers l'extérieur servent à la fixation des entretoises ou, sur les cotés, d'organes accessoires.
Par ailleurs, l'âme verticale de chaque module est avantageusement munie, à proximité de chaque nervure, d'une ouverture placée au niveau des orifices de fixation des entretoises ménagés sur ladite nervure, pour permettre la mise en place et le serrage, des deux cotés de l'âme, de moyens de fixation amovible des extrémités d'entretoises.
Selon une autre caractéristique préférentielle, les moyens d'assemblage entre deux modules adjacents comprennent, à une extrémité d'un premier module, deux plats épais fixés sur la semelle inférieure dudit module, de part et d'autre de l'âme et s'étendant vers l'extérieur de celle-ci, de façon à former une chape et, à l'extrémité opposée d'un second module, un plat épais unique muni d'une fente centrale d'emboîtement sur l'âme dudit module et s'étendant vers l'extérieur de celle-ci de façon à former un tenon emboîtable dans la chape du module adjacent, lesdits plats étant percés d'orifices alignés de passage d'une broche de solidarisation afin de constituer une liaison articulée à la partie inférieure des deux modules successifs qui prennent appui l'un sur l'autre par les extrémités en vis-à-vis de leurs semelles supérieures.
Des aspects avantageux, mais non obligatoire de la travée sont définis aux revendications 2 à 9.
Par ailleurs, les éléments de poutre à profil en I selon l'invention permettent la mise en œuvre d'un procédé de construction modulaire selon la revendication 10.
Des aspects avantageux, mais non obligatoire du procédé sont définis aux revendications 11 à 15.
De même, on pourra aussi réaliser au moins deux séries d'entretoises et au moins deux séries de panneaux de platelage, afin de réaliser des tabliers ayant des tabliers ayant au moins deux largeurs différentes. En particulier, en disposant d'au moins deux types de panneaux ayant une même longueur et des largeurs différentes, respectivement une grande et une petite largeur, on pourrait faire varier la largeur du tablier en plaçant côte à côte, entre deux poutres parallèles, soit deux panneaux de largeurs différentes, soit deux panneaux de même largeur.
En outre, il est intéressant de réaliser au moins deux séries d'entretoises et au moins deux séries de panneaux de platelage ayant au moins deux longueurs différentes, afin de construire des tabliers ayant au moins deux largeurs différentes.
L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui va suivre de certains modes de réalisation, décrits uniquement à titre d'exemple, en se référant aux dessins annexés dans lesquels :

la figure 1 est une vue de côté d'un élément de poutre central
la figure 2 est une vue de coté, d'un élément de rive.
la figure 3 est une vue de dessus de l'élément de poutre central représenté sur la figure 1,
la figure 4 montre schématiquement, en élévation, une poutre longitudinale de support constituée, dans cet exemple, de quatre modules assemblés bout à bout.
la figure 5 est une vue, en coupe transversale, d'une travée de pont à une voie de circulation.
les figures 6 et 7 montrent, en coupe transversale, deux variantes de réalisation d'une travée de pont à double voie.
la figure 8 est une vue en perspective, dans une autre variante, d'une partie d'une travée de pont à double voie.
la figure 9 montre schématiquement, en coupe transversale, plusieurs variantes, dans un second mode de réalisation d'une travée.
la figure 10 est une vue, en coupe transversale, d'un panneau de platelage adapté à ce second mode de réalisation d'une travée.
la figure 11 montre, schématiquement, plusieurs types de poutres de support

Il est à noter que au moins l'une des poutres longitudinales de support parallèles voisines de la travée de pont selon l'invention est constituée d'au moins deux modules allongés accolés comme définit dans la revendication 1. Une travée d'un pont, telle que partiellement illustrée aux figures 4 et 5, repose sur des éléments de maçonnerie, non représentés, fixés soit sur le sol soit sur le fond d'un cours d'eau ou d'un plan d'eau.
D'une façon générale, une travée E, telle que représentée en coupe transversale sur la figure 5, comprend, dans le cas d'un pont à simple voie de circulation, deux poutres de support 10a, 10b, parallèles à un axe longitudinal de franchissement, reliées par des entretoises 2 et portant un platelage formé de panneaux rigi des 4 posés l'un à la suite de l'autre.
Selon l'une des caractéristiques du procédé, chaque poutre longitudinale 10a, 10b est constituée d'un certain nombre d'éléments de poutres préfabriqués assemblés bout à bout et formant des modules dont le nombre dépend de la portée entre appuis à réaliser.
La figure 4, par exemple, montre une poutre longitudinale comprenant quatre modules, respectivement deux modules centraux 31 et deux modules de rive 32 reposant sur des culées 11.
Dans le cas du document FR-A-2 858 338 cité plus haut, chaque élément de poutre forme un caisson allongé creux de section transversale quadrangulaire. Dans la présente invention, en revanche, comme le montre la figure 5, chaque élément de poutre 3a, 3b présente une section transversale en I et comprend donc deux semelles horizontales, respectivement inférieure 7 et supérieure 8, reliées par une âme verticale 9 constituée d'une simple tôle plane (Fig.1).
Pour diminuer le risque de torsion de l'élément 3a, 3b, celui-ci est muni d'une pluralité de nervures de raidissement 20, écartées les unes et autres et réparties sur toute sa longueur, ces nervures 20 étant constituées de plats transversaux fixés sur les deux faces latérales 90,91 de l'âme 9, perpendiculairement à celle-ci, et s'étendant verticalement entre les deux semelles 7 et 8.
Selon l'une des caractéristiques essentielles de l'invention, ces nervures de raidissement 20 servent à la fixation d'entretoises de liaison 2 entre les deux poutres longitudinales parallèles 10a, 10b, qui sont constituées chacune par assemblage bout à bout d'éléments préfabriqués. En outre, les éléments placés l'un en face de l'autre sur les deux poutres voisines 10a, 10b, sont constitués de modules identiques 3 et les nervures 20 sont donc réparties de la même façon sur les deux faces latérales 90, 91 de l'âme 9 de chaque module 3 de telle sorte que deux nervures fixées respectivement sur les faces en regard 91b, 90a, des deux poutres voisines 10a, 10b sont alignées suivant un plan vertical perpendiculaire à la direction longitudinale des deux poutres, les entretoises de liaison 2 entre celles-ci étant, ainsi, perpendiculaires à l'axe longitudinal de la travée E.
D'autre part, les moyens d'assemblage ménagés respectivement aux extrémités en regard de deux éléments de poutre consécutifs sont constitués de pattes, respectivement femelle 5 et mâle 6, qui s'emboîtent l'une dans l'autre et sont reliées par un axe d'articulation.
Ainsi, un module central 31 tel que représenté sur la figure 3, comprend, à une extrémité 5, deux plats épais 12 fixés sur la semelle inférieure 7 de part et d'autre de la base de l'âme 9 et s'étendant vers l'extérieur de celle-ci de façon à former une chape alors que l'extrémité opposée 6 porte un plat unique 14 fixé sur la semelle inférieure 7 et muni d'une fente centrale qui s'emboîte sur la base de l'âme 9 et s'étend vers l'extérieur de celle-ci de façon à former un tenon 6 emboîtable dans la chape 5 d'un élément adjacent. De plus, les deux pièces, femelle 5 et mâle 6, sont percées d'orifices transversaux 13 qui, après emboîtement, viennent en alignement pour permettre le passage d'une broche de solidarisation entre deux modules 3 consécutifs.
Les modules de rive 32 sont constitués de la même façon et comportent donc, comme représenté sur la figure 2, deux semelles horizontales, respectivement inférieure 7 et supérieure 8, reliées par une âme verticale 9 munie de nervures de raidissement 20.En revanche, ils sont munis d'un moyen d'assemblage, mâle ou femelle, à une seule extrémité et l'extrémité opposée, dépourvue de moyen d'assemblage, peut avantageusement avoir une épaisseur réduite et être munie de moyens de roulement non représentés, de façon à former un appui sur une culée 11.
Comme le montre la figure 4 dans le cas d'une poutre à quatre éléments, les modules successifs ainsi reliés bout à bout par des articulations 5,6, au niveau de leurs semelles inférieures 7, prennent appui l'un sur l'autre au niveau de leurs semelles supérieures 8. Pour permettre leur emboîtement, les pattes de liaison 5, 6, doivent s'étendre en saillie par rapport à l'extrémité de l'âme verticale 9. C'est pourquoi la partie inférieure de celle-ci comporte, à chaque extrémité, une échancrure 19 permettant de placer les bords extrêmes des semelles supérieures 8 de deux modules successifs, dans un plan de jonction P passant par l'axe des orifices alignés 13 de passage de broches de solidarisation entre lesdits modules.
De la sorte, après assemblage, les modules 3 assemblés bout à bout pour former une poutre 10a, 10b et articulés au niveau de leurs semelles inférieures 7, prennent appui l'un sur l'autre par les bords extrêmes de leurs semelles supérieures 8 et, éventuellement, la partie supérieure des bords verticaux de leurs âmes 9.
A la fabrication, il est possible d'ajuster par usinage la position des bords extrêmes des semelles supérieures 8,, de façon à régler avec précision, à chaque extrémité, un angle d'inclinaison du plan de la semelle 8 avec le plan vertical de jonction P, afin de donner à la poutre de support 10a, 10b réalisée par assemblage des éléments, un profil en long légèrement convexe vers le haut.
D'autre part, comme le montrent les dessins, chaque nervure de raidissement 20 est munie d'une série d'orifices superposés 23 permettant la fixation, par boulonnage ou rivetage, de l'extrémité d'une entretoise de liaison 2 munie, à chaque extrémité, d'au moins deux orifices conjugués ayant le même écartement que les orifices 23 des nervures 20. Ceux-ci peuvent, d'ailleurs, être en plus grand nombre que les orifices des entretoises 2, afin de permettre un réglage de leur niveau par rapport aux semelles 8.
De préférence, pour faciliter la pose des boulons ou rivets, l'âme 9 de chaque module 3 est munie d'une ouverture 92 placée à proximité de chaque nervure 20, sensiblement au niveau des orifices 23. D'ailleurs, de tels orifices 92 peuvent aussi servir à la fixation d'éléments de contreventement s'étendant horizontalement, en oblique, entre les faces internes de deux poutres voisines.
D'autre part, comme le montre la figures 5, les orifices 23 ménagés sur les nervures 20 des faces externes des poutres longitudinales 10a, 10b, peuvent servir à la fixation de montants de garde-corps 14 également préfabriqués. De plus, chaque entretoise 2 peut être formée de deux profilés en U accolés, appliqués de part et d'autre de la nervure 20.
Par ailleurs, selon une caractéristique essentielle de l'invention, certains éléments de poutre 10a ou 10b sont constitués de plusieurs modules accolés afin d'augmenter la résistance à la flexion de la poutre 10a ou 10b formée par assemblage de tels éléments. C'est ainsi que, dans l'exemple de réalisation représenté en perspective sur la figure 8, d'un pont à double voie reposant sur trois poutres parallèles, les deux poutres externes 10a, 10b, sont constituées d'éléments 1a, 1b, formés chacun de deux modules accolés, alors que la poutre centrale 10c est constituée à partir d'éléments formés chacun de trois modules accolés.
Comme les modules accolés sont identiques, leurs nervures de raidissement 20 viennent deux à deux l'une en face de l'autre, de même que les séries d'orifices 23. Ainsi, comme le montre, par exemple, la figure 9c dans le cas de la poutre centrale 10c, deux modules accolés 3 et 3' peuvent être solidarisés au moyen d'éclisses 24 fixées par des boulons ou rivets passant dans les orifices 23 ménagés sur les nervures internes venant en coïncidence et fixées sur les faces en regard 90, 91' des deux modules 3 et 3', alors que les entretoises 2, 2', sont fixées sur les orifices 23 placés au même niveau sur les nervures 20 des faces externes 91, 90'.
Cependant, pour faciliter la fixation des éclisses, il peut aussi être avantageux de ménager sur chaque nervure 20, une seconde série d'orifices placés à un niveau inférieur.
Par ailleurs, chacun des éléments de platelage est constitué d'un panneau rigide préfabriqué 4, comprenant une plaque rectangulaire 41, renforcée longitudinalement par une pluralité de profilés 42 soudés sur sa face inférieure et constituant des nervures de renforcement parallèles au grand coté du panneau 4 et donnant à celui-ci la rigidité nécessaire pour supporter les charges appliquées, compte tenu de l'entraxe des deux poutres voisines.
Dans un mode de réalisation préférentiel de l'invention représenté sur les figures 5 à 8, les panneaux de platelage 4 sont disposés longitudinalement entre les poutres de support 10, c'est à dire parallèlement à l'axe longitudinal de la travée E.
A titre d'exemple, la figure 8 montre, en perspective, un pont à double voie reposant sur deux poutres latérales 10a, 10b, et une poutre centrale 10c, les éléments de poutres étant constitués, dans ce cas, de modules accolés.
Les éléments de platelage 4 sont constitués, comme indiqué plus haut, de panneaux rigides comprenant chacun une plaque rectangulaire 41, ayant une face supérieure de longueur l1 et de largeur l2, et une face inférieure sur laquelle sont soudés une pluralité de profilés longitudinaux 42 constituant des nervures de renforcement.
Comme représenté sur les figures 5, 6, 7, chaque panneau 4 repose directement sur les entretoises de liaison 2 par l'intermédiaire des nervures de renforcement 42. De préférence, ces nervures peuvent être constituées de simples profilés en I ou en U, dont la hauteur est déterminée de façon que les faces supérieures des panneaux 2 soient alignées avec les semelles supérieures 8 des poutres afin de constituer avec celles-ci la plateforme du pont.
De ce fait, la largeur globale des panneaux 4 posés côte à côte doit correspondre à l'écartement e entre les bords internes en vis-à-vis des semelles supérieures 8a,8b des deux poutres 10a, 10b.
Dans le mode de réalisation représenté sur la figure 5, les panneaux 4 ont une même largeur l2 qui doit donc être un sous-multiple de cet écartement e.
Cependant, comme indiqué plus haut, le tablier du pont doit ménager une largeur globale de passage respectant le gabarit de circulation routière, soit environ quatre mètres en simple voie et sept mètres en double voie.
En pratique, il sera intéressant de réaliser à l'avance deux types de panneaux préfabriqués ayant respectivement, par exemple, des largeurs l2 de 2010 mm et l'2 de 1210 mm.
Ainsi, dans le cas d'un pont à simple voie tel que représenté sur la figure 5, en posant cote à cote deux panneaux ayant une largeur l2 de 2010 mm, entre les semelles de deux poutres 10a, 10b, séparées d'un entraxe de 4415 mm, il sera possible, compte tenu d'un jeu de 5 mm entre les plaques 41 et d'une largeur des semelles 8 de 380mm, de réaliser un tablier ayant une largeur globale de 4751 mm entre les garde-corps.
En revanche, pour un pont à double voie tel que représenté sur la figure 6, en posant deux panneaux accolés de largeurs différentes l2 et l'2 entre chaque poutre externe 10a, 10b et la poutre centrale 10c, séparées, respectivement d'un entraxe de 3615 mm, il sera possible de réaliser un tablier ayant une largeur globale de 7566 mm ménageant le gabarit souhaité.
Mais il est aussi possible, par exemple de la façon représentée sur la figure 7, d'obtenir le même gabarit de passage à double voie, pour un pont reposant sur quatre poutres, respectivement deux poutres centrales 10c, 10d écartées d'un entraxe de 1600 mm et séparées chacune d'une poutre externe 10a, 10b, par un entraxe de 2815 mm, le platelage étant alors constitué de cinq panneaux de même largeur l2.
Par ailleurs, les panneaux 2 qui reposent sur les entretoises 6 doivent être fixés sur celles-ci. Ils auront, donc, de préférence, une longueur l1 égale à l'écartement des nervures 20 sur lesquelles sont fixées les entretoises 2. Celles-ci sont avantageusement constituées de deux profilés accolés qui peuvent être percés d'orifices de boulonnage venant en coïncidence avec des orifices conjugués 24 ménagés aux extrémités de chaque panneau 4, de la façon indiquée sur la figure 8.
L'utilisation d'éléments de poutres à section transversale en I, donne, donc, de multiples possibilités.
Mais en outre, il est aussi possible, dans un second mode de réalisation de l'invention, illustré par la figure 9, de disposer transversalement à l'axe longitudinal des poutres de support, les panneaux de platelage 4 qui, dans ce cas, reposent directement, par leurs extrémités, sur les semelles supérieures 8a, 8b des deux poutres 10a, 10b.
Comme le montre, en coupe transversale, la figure 10, chaque panneau 4 comprenant une plaque rectangulaire 41 renforcée par des nervures longitudinales 42, est muni, à chaque extrémité, de moyens d'appui sur les semelles 8 comportant chacun deux cloisons verticales 43 parallèles aux petits cotés de la plaque 41 et dont la hauteur est déterminée de façon que les faces supérieures planes des panneaux adjacents soient alignées et forment une partie du platelage du pont. Ces cloisons 43 sont échancrées pour le passage des nervures 42 constituées, avantageusement, de profilés en U.
Etant donné que les panneaux de platelage 2 sont disposés transversalement aux poutres de support, l'entraxe de celles-ci dépend de la longueur l1 donnée à ces panneaux.
Comme le montre la figure 9a, dans le cas d'un pont à simple voie, l'entraxe entre les deux poutres de support 10a, 10b, doit donc correspondre à la longueur l1 du panneau 4, diminuée de la largeur d'une semelle, alors que chaque entretoise 2 doit avoir une longueur un peu inférieure à cet entraxe.
En revanche, dans le cas, représenté sur la figure 9b, d'un pont à double voie reposant sur trois poutres de support 10a, 10b, 10c, le platelage est constitué, en section transversale, de deux panneaux dont les extrémités internes se raccordent jointivement dans le plan médian de la poutre centrale 10c. L'écartement entre les plans médians de cette poutre centrale 10c et de chaque poutre latérale 10a, 10b, doit donc correspondre à la longueur de chaque panneau 4, diminuée de la moitié de la largeur de la semelle 8. Comme le montre la figure 9c, il en est de même, lorsque la poutre centrale 10c est constituée d'éléments accolés, de la façon indiquée plus haut.
Par ailleurs, la largeur l2 de chaque panneau de platelage 2 est, de préférence, un sous-multiple de la longueur d'un élément de poutre 3, c'est-à-dire la distance entre les bords extrêmes de la semelle supérieure 8, afin que les éléments correspondants de deux poutres voisines soient recouverts par un nombre entier de panneaux 4.
D'autre part, l'écartement entre deux poutres de support voisines, qui est assuré par les entretoises de liaison 2 et détermine la largeur globale du platelage, dépend de la longueur des panneaux. Or, cette largeur globale doit respecter le gabarit de circulation routière, c'est à dire quatre mètres en simple voie et de sept mètres en double voie.
En pratique, afin de donner au tablier la largeur nécessaire, on disposera d'au moins deux types de panneaux 2 de longueurs différentes pour former le platelage du pont, d'une part, pour un pont à simple voie, des panneaux ayant une longueur l1 de 4,60 m reposant sur deux poutres parallèles 10a, 10b (Figures 9a) et d'autre part, pour un pont à double voie, des panneaux ayant une longueur l'1 de 3,80 m, reposant sur trois poutres 10a, 10b, 10c (Figures 9b et 9c).
Pour permettre cette variation de l'entraxe des poutres en utilisant un très petit nombre de panneaux de platelage, chacun de ceux-ci est muni, à chaque extrémité, de deux pattes d'appui longitudinales écartées, qui sont constituées de plats 44 soudés sur les bords inférieurs des cloisons 43 fixées verticalement sur la face inférieure de la plaque rectangulaire 41.
Chaque panneau 4 peut ainsi prendre appui, par l'intermédiaire de quatre pattes longitudinales 44, sur les semelles supérieures de deux poutres voisines. De préférence, une bande de matière plastique telle que du néoprène est collée sur toute la longueur de l'élément, au droit de l'âme 9, de façon à s'interposer entre les pattes d'appui 44 et la semelle 8.
De plus, la semelle supérieure de chaque module 3, pourra être munie de plusieurs paires d'orifices de boulonnage placés respectivement de part et d'autre de l'âme 9 et répartis sur la longueur du module 3 à des intervalles correspondant à la largeur l2 des panneaux 4 de façon que, à la pose d'un panneau 4, les orifices de deux paires successives viennent en alignement avec des orifices conjugués ménagés sur les deux pattes d'appui 44 du panneau 4 et ayant le même entraxe. Ainsi, après la pose d'un panneau, il est possible de fixer celui-ci en faisant passer dans les orifices alignés, des rivets ou boulons qui peuvent être montés et serrés au moyen d'une clef passant dans des ouvertures correspondantes ménagées sur la plaque supérieure 41 du panneau 4.
Comme on l'a indiqué plus haut, la longueur l1, l'1 des panneaux 2 et l'entraxe des poutres de support doivent correspondre à la largeur du tablier à réaliser.
Dans le cas d'un pont à simple voie tel que représenté sur la figure 9a, le platelage comprend, en section transversale, un seul panneau 4 dont les extrémités reposent sur les semelles supérieures des deux poutres 10a, 10b.
Pour un pont à double voie tel que représenté sur la figure 9b, les extrémités externes des panneaux 4a, 4b, reposent et sont fixées sur les poutres latérales 10a, 10b. En revanche, chacune des extrémités internes des panneaux 4a, 4b, qui se raccordent bout à bout dans le plan médian de la poutre centrale 10c, repose sur une moitié de la semelle supérieure de celle-ci. Cependant, dans le cas selon l'invention, représenté sur la figure 9c, où la poutre centrale 10c est constituée de modules accolés, les extrémités internes des deux panneaux 4a, 4b, sont fixées chacune par deux boulons sur les semelles supérieures des deux modules.
Il est ainsi possible de faire varier la largeur du tablier en fonction des besoins.
Il apparaît, donc, que l'ensemble des dispositions qui viennent d'être décrites permet, à partir d'un très petit nombre d'éléments préfabriqués de faire varier toutes les caractéristiques du pont ainsi réalisé, afin de répondre à de multiples besoins.
Tout d'abord, il est possible de construire des ponts de différentes portées en faisant varier le nombre et les longueurs individuelles des éléments assemblés bout à bout, bien entendu jusqu'à une certaine limite.
D'autre part, du fait que chacun des éléments de poutre 3 comporte, sur les deux faces de son âme 9, des nervures 20 sur lesquelles sont ménagés des orifices 23 de fixation des entretoises 2, il est possible, à partir des mêmes éléments préfabriqués, de réaliser des ponts à voie unique reposant sur deux poutres voisines ou bien à voie double reposant sur trois poutres, avec deux poutres latérales 10a, 10b, fixées par des entretoises 2, de part et d'autre d'une poutre centrale 10c. Selon l'invention, comme indiqué plus haut, les éléments de poutre 3 sont constitués de modules accolés, au moins pour la poutre centrale, afin d'augmenter la résistance à la flexion de celle-ci.
Cependant, pour augmenter la résistance à la flexion d'une poutre de support, il est aussi possible d'augmenter la hauteur de l'âme 9 et, par conséquent, le module d'inertie des éléments de cette poutre, de la façon représentée, par exemple, sur les figures 6 et 7.
L'invention permet donc de faire varier non seulement la longueur et la largeur d'une travée de pont, mais également sa résistance, en utilisant, pour sa construction, seulement trois types d'éléments préfabriqués, respectivement des éléments de poutre 3, des entretoises 2 et des panneaux de platelage 4.
Du fait que le tablier est, dans tous les cas, constitué entièrement à partir d'éléments préfabriqués qui ne nécessitent aucune adaptation et peuvent être assemblés par simple boulonnage ou rivetage, il est possible de les fabriquer à l'avance économiquement et en toute sécurité dans une usine, et de les transporter, par voie maritime ou terrestre jusqu'au site de construction où ils seront assemblés.
A cet égard, il est particulièrement avantageux de donner aux éléments de poutre une longueur ne dépassant pas 11,50 mètres, afin de pouvoir les transporter par conteneurs avec les entretoises, les panneaux de platelage et des organes accessoires tels que des éclisses ou autres moyens de liaison ainsi que des éléments de garde-corps.
Par exemple, comme le montrent les figures 5,6,7, des accessoires tels que des glissières de sécurité ou les montants d'un garde-corps 14 peuvent être fixés sur les nervures de raidissement ménagées sur les faces externes des éléments constituant les poutres de support latérales 10a, 10b, d'une travée.
Pour répondre rapidement et économiquement à tous types de demandes, on pourra donc étudier et fabriquer à l'avance plusieurs séries d'éléments préfabriqués de différentes caractéristiques dans lesquelles on choisira les éléments ayant les caractéristiques voulues pour la construction d'un pont déterminé, le nombre nécessaire de ces éléments étant alors livré sur le site.
Par exemple, on pourra fabriquer à l'avance en usine au moins deux séries d'éléments de poutre constituant des modules ayant au moins deux longueurs différentes à partir desquels, en faisant varier le nombre et les longueurs des modules assemblés, il sera possible de réaliser toute une gamme de longueurs de poutres de support adaptées à différentes portées entre appui.
De plus, pour une même longueur, on pourra réaliser des modules ayant au moins deux hauteurs différentes afin de faire varier leur résistance à la flexion, chaque poutre de support pouvant ainsi être constituée à partir de modules ayant une inertie adaptée à la portée entre appui et à la position du module dans la poutre.
Par ailleurs, certains modules doivent être équipés de moyens d'assemblage à leurs deux extrémités pour constituer un module central, ou bien à une seule extrémité, pour constituer un module de rive, ces moyens d'assemblage pouvant être de type mâle ou femelle pour s'emboîter les uns dans les autres à l'assemblage de deux modules consécutifs.
Pour chaque longueur de module, on réalisera donc à l'avance, d'une part, des modules centraux de type 31 (Fig.1) comportant, à une extrémité une chape 5 et à l'autre extrémité un tenon 6 et, d'autre part, des éléments de rive de type 32 (Fig.2) comportant, à une extrémité, soit une chape soit un tenon, l'autre extrémité formant un simple appui.
Avantageusement, on pourra aussi réaliser des modules dépourvus de moyens d'assemblage à leurs extrémités, qui pourront servir à la construction de ponts de faible portée, comportant simplement un platelage supporté par deux ou trois éléments parallèles reposant, à leurs extrémités, sur deux culées.
Comme indiqué plus haut, ces modules préfabriqués auront une longueur maximale, par exemple de 11,40 mètres, permettant un transport par conteneurs. Cependant, il sera intéressant de réaliser également des modules plus courts afin de pouvoir régler la longueur globale des poutres réalisées par assemblage de plusieurs modules consécutifs.
En pratique, il sera avantageux de réaliser à l'avance plusieurs séries des modules ayant, respectivement, deux ou trois longueurs différentes, par exemple 5,70 m, 8,55 m et 11,40 m, qui diffèrent entre elles de 2,85 m, de tels modules pouvant être associés de différentes façons afin de construire des ponts de longueurs variées.
Par exemple, à partir de deux séries de modules centraux 31 ayant, respectivement, des longueurs de 8,55 m (A1) et 11,40 m (A2) et de trois séries de modules de rive 32 ayant, respectivement, des longueurs de 5,70 m (B1), 8,55 m (B2) et 11,40 m (B3), il sera possible, en associant ces modules de différentes façons, de couvrir, avec un pas de 2,85 m, toute une gamme de portées allant de 11,40 m à 45,60 m,de la façon suivante:

un élément de type A2 pour une portée de 11,40 m.
deux éléments de rive B1 + B2 pour une portée de 14,25 m.
deux éléments de rive B1 + B3 pour une portée de 17,10 m.
deux éléments de rive B2 + B3 pour une portée de 19,95 m.
deux éléments de rive B3 + B3 pour une portée de 22,80 m.
un élément central A2 et deux éléments de rive B2 + B2 pour une portée de 25,65 m.
un élément central A2 et deux éléments de rive B1 + B3 pour une portée de 28,50 m.
un élément central A2 et deux éléments de rive B2 + B3 pour une portée de 31,35 m.
un élément central A2 et deux éléments de rive B3 + B3 pour une portée de 34,20 m.
deux éléments centraux A2 + A2 et deux éléments de rive B1 + B2 pour une portée de 37,05 m.
deux éléments centraux A2 + A2 et deux éléments de rive B2 + B2 pour une portée de 39,90 m.
deux éléments centraux A2 + A2 et deux éléments de rive B2 + B3 pour une portée de 42,75 m.
deux éléments centraux A2 + A2 et deux éléments de rive B3 + B3 pour une portée de 45,60 m.

Il est à noter que, lorsque les panneaux de platelage sont disposés longitudinalement de la façon représentée sur la figure 8, ce pas de 2,85m correspondra avantageusement à la longueur des panneaux 4 et à l'écartement des nervures 20 de fixation des entretoises 2.
Bien entendu, la résistance à la flexion des poutres ainsi réalisées par assemblage d'éléments préfabriqués doit être adaptée à la portée entre appuis et à la charge supportée. Comme indiqué plus haut, selon l'une des caractéristiques de l'invention, cette résistance peut être améliorée, de la façon représentée sur les figures 5 à 9, en augmentant la hauteur des éléments et/ou en accolant deux ou trois modules (Fig.8).
Par exemple, une travée d'un pont à double voie pourra être portée par trois poutres de hauteur 850 mm pour une portée de 11,40 m, par deux poutres latérales de 850 mm et une poutre centrale de 1350 mm pour une portée de 14,50 à 17,10 m et par une poutre centrale de 1950 mm pour une portée de 19,50 à 22,80 m. Pour une portée de 25,65 à 34,20 m, une travée à double voie reposera sur deux poutres latérales de 1350 mm et une poutre centrale double formée de deux éléments accolés de 1950 mm et, pour une portée de 37,05 à 45,60 m, sur deux poutres latérales de 1950 mm et une poutre centrale triple constituée de trois éléments accolés de 1950 mm.
A titre d'exemple, la figure 11 montre certaines poutres ainsi réalisées à partir de tels éléments préfabriqués:

Les modèles P1, de hauteur 850 mm et P2, de hauteur 1950 mm constituent, respectivement, les poutres latérales et la poutre centrale d'une travée à double voie ayant une portée de 22,80 m.
Le modèle P3, comprenant un module central A2 de 11,40 m et deux modules de rive B2 et B3, de hauteur 1350 mm, peut constituer les poutres latérales d'une travée ayant une portée de 31,35 m.
Le modèle P4, comprenant deux modules de type A2 et deux modules de type B1 et B3, respectivement de 5,70 m et 8,55 m, ayant une hauteur de 1950 mm, peut constituer les poutres latérales d'une travée de portée 37,05 m.

L'invention permet donc, à partir de seulement trois types d'éléments préfabriqués, respectivement des éléments de poutre, des entretoises et des panneaux de platelage, de construire rapidement et économiquement des ponts de portée faible ou moyenne, pouvant aller d'une dizaine à une cinquantaine de mètres et dont la largeur peut varier.
Il est possible, en effet, connaissant la portée à réaliser et les charges à supporter, de choisir dans le stock existant ou de fabriquer immédiatement en usine tous les éléments nécessaires à la construction et de les transporter en conteneurs, par voie maritime ou terrestre, jusqu'au site de construction.
Après avoir réalisé sur la berge, par assemblage des éléments, deux poutres de support ayant la portée souhaitée, on met en place les entretoises de liaison et l'on soulève l'ensemble pour le poser sur les appuis. On peut alors poser les éléments de platelage qui sont fixés par des boulons ou rivets, de la façon indiquée plus haut.
Si l'on ne dispose pas des moyens de levage nécessaires, la travée réalisée peut être lancée par poussage à partir de la berge.
A cet effet, comme le montrent les figures 1 et 2, les modules 3 peuvent être munis, à au moins une extrémité, d'une paire de cornières ou plats verticaux 18 s'étendant de part et d'autre d'une bande de néoprène et munis d'orifices écartés permettant de fixer de façon amovible un moyen de poussage progressif de l'ensemble de la travée.
Cependant, l'invention ne se limite évidemment pas aux détails des modes de réalisation qui viennent d'être décrits à titre de simple exemple et couvre, au contraire, toutes les variantes utilisant des moyens équivalents et restant dans le même cadre de protection.
Par exemple, les panneaux de platelage disposés entre les éléments de deux poutres voisines pourraient servir de coffrage perdu pour la coulée, en une ou plusieurs parties, d'une dalle en béton constituant la plateforme du pont.
D'autre part, il serait possible d'associer autrement les modules de différentes longueurs, afin de modifier les longueurs globales des poutres de support ainsi réalisées. De plus, les dimensions des modules préfabriqués indiquées plus haut sont adaptées aux dimensions normalisées des conteneurs mais d'autres dimensions pourraient être choisies afin de modifier la gamme de portées réalisables.
De même, il est particulièrement avantageux de réaliser une liaison articulée entre deux éléments de poutre par emboîtement d'un tenon dans une chape mais d'autres moyens d'assemblage amovible pourraient être utilisés.
Par ailleurs, comme on l'a indiqué, en réalisant à l'avance deux séries d'entretoises et deux séries d'éléments de panneau de platelage ayant des dimensions différentes, il sera possible de construire, à la demande, des ponts à simple ou double voie. Les dimensions indiquées plus haut correspondent à une longueur de 11,40 m des éléments de poutre, adaptée à un transport par conteneur mais d'autres dimensions seraient possibles.
En outre, on a décrit la réalisation de ponts à simple ou double voie reposant sur deux ou trois poutres longitudinales mais il serait évidemment possible d'augmenter la largeur du tablier en utilisant un plus grand nombre de poutres.

Claims

Travée de pont métallique (E), comprenant deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b), la travée de pont métallique (E) reposant sur deux appuis écartés et étant constituée par assemblage de trois types d'éléments réalisés à l'avance, respectivement :
- des modules allongés (3, 31, 32) ayant au moins une même longueur et munis chacun, à au moins une extrémité, de moyens (12,16) d'assemblage amovible avec une extrémité correspondante d'un module allongé adjacent (3, 31, 32) pour former les deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b), de sorte que ces deux poutres longitudinales de support ont une longueur respective correspondant à la portée entre appuis,

- des entretoises transversales (2) ayant chacune deux extrémités comportant des moyens de fixation amovible sur des moyens conjugués ménagés sur les parois latérales en regard des modules allongés (3, 31, 32) des deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b) et

- des éléments plans de platelage (4) s'étendant entre lesdites poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b) et prenant appui sur celles-ci,
caractérisé par le fait que :
- chaque module allongé comprend deux semelles plates écartées, respectivement une semelle inférieure (7) et une semelle supérieure (8) reliées par une âme verticale (9) constituée d'une tôle plane rectangulaire, de façon à configurer une poutre à section transversale en I,

- ladite âme (9) a deux faces latérales opposées (90, 91) sur lesquelles sont fixés une pluralité de plats transversaux (20) s'étendant verticalement sur toute la hauteur de l'âme (9), répartis sur toute la longueur du module allongé (1) et écartés les uns des autres d'un pas constant correspondant à un sous-multiple de cette longueur, lesdits plats (20) formant chacun une nervure de raidissement (20) ayant un coté vertical soudé sur l'âme (9) et deux cotés horizontaux écartés, soudés sur les faces internes en regard des deux semelles (7,8), lesdites nervures (20) étant munies respectivement, à leur partie supérieure, de moyens de fixation amovible d'une extrémité d'entretoise transversale, placés à un même niveau par rapport aux semelles supérieures des modules allongés (3, 31, 32) des deux poutres longitudinales de support parallèles voisines,

- au moins l'une des poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b) est constituée d'au moins deux modules allongés accolés ayant une même longueur et une même hauteur, et

- les nervures de raidissement ménagées sur les faces internes en regard desdits modules allongés accolés viennent deux à deux l'une en face de l'autre et sont rigidement reliées entre elles pour solidariser lesdits modules allongés accolés qui se comportent alors comme un élément de poutre unique.
Travée de pont métallique selon la revendication 1, caractérisé par le fait que lesdites nervures de raidissement (20) sont munies respectivement, d'une série d'orifices superposés (23), placés à un même niveau par rapport aux semelles supérieures (8) des modules allongés en regard des deux poutres longitudinales de support parallèles voisines, de façon à permettre la liaison entre celles-ci par boulonnage ou rivetage des extrémités des entretoises transversales (2) munies d'orifices correspondants, chacune sur deux nervures de raidissement (20) ménagées respectivement sur les faces internes en regard des deux poutres de support longitudinales parallèles voisines (10a,10b).
Travée de pont selon la revendication 1 ou 2, caractérisée par le fait que :
- les éléments plans de platelage sont constitués de panneaux rigides (4) comprenant chacun une plaque rectangulaire (41) ayant une face supérieure plane et une face inférieure sur laquelle sont fixées une pluralité d'organes longitudinaux de renforcement (42) parallèles aux grands côtés de la plaque rectangulaire (41) et que

- chaque panneau rigide (4) prend appui, directement ou indirectement, sur des parties solidaires des modules allongés en vis-à-vis de deux poutres longitudinales parallèles voisines, à un niveau déterminé de façon que les faces supérieures planes des panneaux rigides (4) adjacents soient alignées et forment au moins une partie du platelage du pont.
Travée de pont selon la revendication 3, caractérisée par le fait que les éléments plans de platelage (4) sont constitués chacun d'un panneau rigide (4) comportant une plaque rectangulaire (41) renforcée par une pluralité de profilés (42) parallèles à ses grands cotés et sont disposés longitudinalement côte à côte entre les deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a,10b) de façon à couvrir une largeur globale égale, au jeu près, à l'écartement entre les semelles supérieures (8a,8b) desdites poutres longitudinales de support parallèles voisines, chaque panneau rigide (4) reposant sur les entretoises transversales (2) de liaison par l'intermédiaire des profilés de renforcement (42) dont la hauteur est déterminée de façon que les faces supérieures (41) des panneaux (4) soient alignées avec les faces supérieures des semelles (8a,8b) des deux poutres longitudinales de support parallèles voisines et forment avec celles-ci au moins une partie du platelage du pont.
Travée de pont selon la revendication 4, caractérisée par le fait que les panneaux rigides (4) ont une longueur (l1) correspondant à l'écartement entre les entretoises transversales (2) de liaison entre les poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b) et sont fixés chacun par boulonnage ou rivetage des extrémités d'au moins deux profilés de renforcement (42) sur les entretoises transversales (2).
Travée de pont selon la revendication 3, caractérisée par le fait que :
- les éléments plans de platelage (4) sont constitués de panneaux rigides rectangulaires ayant une longueur (l1) correspondant à l'écartement entre les deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a,10b) et que

- après la pose sur les appuis (11) de la travée (E) constituée des deux poutres longitudinales parallèles voisines (10a,10b) reliées par les entretoises transversales (2), lesdits panneaux rigides rectangulaires (4) sont disposés transversalement côte à côte en reposant, à leurs extrémités, sur les semelles supérieures (8a,8b) des modules allongés des deux poutres longitudinales de support parallèles voisines, par l'intermédiaire d'organes d'appui (43) ménagés le long de leurs petits côtés, de façon à réaliser au moins une partie du platelage du pont.
Travée de pont selon la revendication 6, caractérisée par le fait que les organes d'appui (43) ménagés à chaque extrémité des panneaux rigides (4) comportent chacun :
- deux cloisons verticales écartées (43) soudées sur la face inférieure de la plaque (41) du panneau rigide rectangulaire (4), parallèlement à son petit côté et

- au moins deux pattes horizontales d'assemblage (44) écartées l'une de l'autre, fixées sur les bords inférieurs des deux cloisons (43), perpendiculairement à celles-ci, lesdites cloisons (43) ayant une hauteur déterminée de façon que les faces supérieures (41) des panneaux rigides (4) soient alignées.
Travée de pont selon l'une des revendications 6 et 7, caractérisé par le fait que chaque panneau rigide (4) est muni, à ses deux extrémités, de pattes d'assemblage (44) parallèles à ses côtés longitudinaux et prenant appui sur les semelles supérieures (8) des deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b) par l'intermédiaire de bandes souples collées à l'avance sur les semelles, les dites pattes étant percées d'orifices venant en coïncidence avec des orifices conjugués ménagés sur les semelles (8) pour leur fixation par boulonnage ou rivetage.
Travée de pont selon la revendication 8, caractérisé par le fait que la semelle supérieure (8) de chaque module allongé (3) est munie de plusieurs paires d'orifices de fixation placés respectivement de part et d'autre de l'âme verticale (9), lesdites paires d'orifices étant réparties sur la longueur du module allongé à des intervalles correspondant aux écartements des pattes d'assemblage (44), compte tenu de la largeur des panneaux de platelage (4), et que chaque patte (44) d'assemblage d'un panneau est munie d'au moins deux orifices écartés l'un de l'autre de façon à permettre une variation de l'entraxe entre deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b), l'un des orifices de chaque patte d'assemblage coïncidant avec un orifice de la semelle (8) placé du même côté de l'âme (9) pour le passage d'un boulon d'assemblage du panneau (4).
Procédé de construction modulaire d'une travée de pont métallique selon l'une des revendications 3 à 9, dans lequel on réalise à l'avance au moins trois ensembles d'éléments de construction préfabriqués, respectivement :
- un premier ensemble comprenant des modules allongés (3, 31, 32) ayant au moins une même longueur et munis à au moins une extrémité, de moyens (12, 16) d'assemblage amovible avec les extrémités de modules allongés adjacents pour former les deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b), de sorte que ces deux poutre longitudinale de support ont une longueur correspondant à la portée entre appuis,

- un second ensemble comprenant des entretoises transversales (2) ayant chacune deux extrémités comportant des moyens de fixation amovible sur des moyens conjugués portés par les parois latérales de chaque module allongé (3, 31, 32) et

- un troisième ensemble comprenant des éléments plans de platelage (4) prenant appui sur deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b),
caractérisé par le fait que :
- après avoir apporté sur le site de construction le nombre nécessaire d'éléments des trois ensembles, on réalise les deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b), constituées chacune d'au moins deux modules allongés (3, 31, 32) assemblés bout à bout, au moins l'une des deux poutres longitudinales de support parallèles voisines étant constituée d'au moins deux modules allongés accolés ayant une même longueur et une même hauteur, les nervures de raidissement ménagées sur les faces internes en regard desdits modules allongés accolés venant deux à deux en face de l'autre et étant rigidement reliées entre elles pour solidariser lesdits modules allongés accolés qui se comportent alors comme un élément de poutre unique,

- on relie ces deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b) par des entretoises transversales (2) dont les extrémités sont boulonnées ou rivetées sur les nervures de raidissement (20) en vis-à-vis ménagées sur les modules allongés correspondants des deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b), et

- l'ensemble de la travée (E) ainsi constituée est posé sur des appuis (11) construits à l'avance, puis l'on pose et l'on fixe une série d'éléments plans de platelage constitués de panneaux rigides (4), s'étendant entre les deux poutres longitudinales de support parallèles voisines (10a, 10b), de façon à constituer le platelage du pont.
Procédé selon la revendication 10, caractérisé par le fait que l'on réalise à l'avance au moins deux séries de modules allongés (3) ayant au moins deux longueurs différentes, et que l'on détermine le nombre et les longueurs des modules allongés assemblés afin de réaliser une gamme de longueurs de poutres de support (10) adaptées à différentes portées entre appuis.
Procédé selon l'une des revendications 10 et 11, caractérisé par le fait que l'on réalise à l'avance au moins deux séries de modules allongés (3, 31, 32) ayant au moins deux hauteurs différentes afin de faire varier leur résistance à la flexion, et que chaque poutre de support (10a, 10b) est constituée à partir de modules allongés (3, 31, 32) ayant une hauteur et une résistance à la flexion adaptées à la portée entre appui et à la position du module allongé dans la poutre de support (10).
Procédé selon l'une des revendications 10 à 12, caractérisé par le fait que l'on réalise à l'avance au moins deux types de modules allongés, respectivement :
- des modules centraux (31) munis, à chacune de leurs extrémités, de moyens (5,6) d'assemblage avec un module adjacent et

- des modules de rive (32) munis, à une seule extrémité de moyens d'assemblage avec un module adjacent et, à leur autre extrémité, de moyens d'appui de la poutre.
Procédé selon l'une des revendications 10 à 13, caractérisé par le fait que :
- pour chacune d'au moins deux longueurs de modules allongés, on réalise à l'avance deux séries de modules standard, respectivement :
∘ des modules (32) équipés de moyens d'assemblage à une seule extrémité pour constituer des modules de rive et

∘ des modules (31) équipés de moyens d'assemblage à leurs deux extrémités pour constituer des modules centraux et que,

- pour la construction sur un certain site d'une travée ayant une certaine portée entre appuis, on choisit, en fonction de cette portée, le nombre et les longueurs des modules allongés à assembler bout à bout pour réaliser chacune des poutres longitudinales de support (10), respectivement :
∘ deux modules (32) avec un seul moyen d'assemblage constituant des modules de rive et

∘ un certain nombre, éventuellement nul, de modules (31) avec deux moyens d'assemblage constituant des modules centraux, de façon que l'ensemble des modules allongés assemblés forme une poutre longitudinale (10) ayant une longueur totale correspondant à la portée à réaliser.
Procédé selon la revendication 14, caractérisé par le fait que l'on réalise, en outre, au moins une série de modules allongés dépourvus de moyens d'assemblage à leurs extrémités, afin de couvrir au moins une faible portée en posant simplement deux modules allongés écartés ayant une longueur au moins égale à la portée entre appuis pour constituer deux poutres longitudinales (10a, 10b) de support de la travée.