Article en verre à résistance chimique améliorée
La présente invention concerne un article en verre dont la résistance chimique est élevée et améliorée par rapport aux articles en verre connus.
Il est connu que le verre, lorsqu'il n'a pas fait l'objet d'un traitement de protection, peut se corroder sous l'influence de conditions environnementales défavorables, en particulier dans les milieux aqueux de pH alcalins. Lorsque le verre est du type sodo-calcique, les cations de métaux alcalins tels que Na+ et, dans une moindre mesure, K+, lorsqu'ils sont proches de la surface du verre, peuvent quitter celui-ci et se dissoudre dans le milieu environnant, par exemple en présence d'humidité et d'eau de ruissellement. Pour limiter ce phénomène, diverses méthodes ont été proposées, comme par exemple, un traitement de déplétion de ces ions au voisinage de la surface de l'article en verre. Cette méthode consiste à traiter la surface du verre avec un agent chimique capable d'éliminer ou de réduire fortement la teneur en sodium et/ou potassium dans une zone mince voisine de cette surface.
L'efficacité de cette technique est cependant limitée dans le temps, étant donné le phénomène de diffusion lente des ions Na+ et K+ en provenance du coeur de l'article en verre, phénomène causé par le gradient de concentration créé par le traitement de déplétion de ces ions au voisinage de la surface.
L'invention remédie à ces inconvénients en fournissant un verre à résistance chimique améliorée qui soit stable dans des conditions environnementales diverses, éventuellement en milieux aqueux alcalins, ne nécessite plus de traitement particulier de déplétion en ions Na+ et/ou K+ et soit durable pour des périodes d'utilisation prolongées.
A cet effet, l'invention concerne un article en verre tel que défini dans la revendication 1.
Les revendications dépendantes définissent d'autres formes possibles de réalisation de l'invention, dont certaines sont préférées.
L'article en verre selon l'invention est formé d'un verre de type inorganique pouvant appartenir à diverses catégories. Le verre inorganique peut ainsi être un verre sodo-calcique, un verre au bore, un verre au plomb, un verre comprenant un ou plusieurs additifs répartis de manière homogène dans sa masse, tels que, par exemple, au moins un colorant inorganique, un composé oxydant, un agent régulateur de la viscosité et/ou un agent facilitant la fusion. Le verre inorganique peut aussi avoir subi une trempe thermique destinée à améliorer sa dureté en surface. De préférence, l'article en verre selon l'invention est formé d'un verre sodo-calcique clair ou coloré dans la masse. L'expression "verre sodo-calcique" est utilisée ici dans son sens large et concerne tout verre qui contient les composants de base suivants (exprimés en pourcentages en poids total de verre) :
SiO2 60 à 75 %
Na2O 10 à 20 %
CaO 0 à 16 %
K2O 0 à 10 %
MgO 0 à 10 %
Al2O3 0 à 5 %
BaO 0 à 2 %
BaO + CaO + MgO 10 à 20 %
K2O + Na2O 10 à 20 %
Elle désigne aussi tout verre comprenant les composants de base précédents qui peut comprendre en outre un ou plusieurs additifs.
Généralement, on préfère aussi que l'article en verre n'ait pas fait l'objet d'un recouvrement par une couche quelconque avant le traitement de la présente
invention, tout au moins sur la surface dont on désire améliorer la résistance chimique.
L'article en verre selon l'invention possède une résistance chimique améliorée. On entend désigner par là une résistance aux agents chimiques meilleure que celle des verres connus. Par agents chimiques, on comprend les agents atmosphériques tels que l'eau de pluie comprenant éventuellement des polluants habituellement rencontrés dans l'atmosphère, à l'état dissous ou de suspension, de même que certaines solutions synthétiques, notamment aqueuses, comprenant des agents chimiques d'alcalinisation, d'acidification et/ou d'oxydoréduction en présence éventuelle de solvants organiques ou inorganiques divers. La résistance de l'article selon l'invention se manifeste par une absence de corrosion ou de perte de poids sous l'influence prolongée des agents chimiques pour des durées pouvant s'étaler sur plusieurs années ou, tout au moins, une réduction importante de cette corrosion ou perte de poids jusqu'à des valeurs insignifiantes pour l'usage de l'article.
Selon l'invention, l'article en verre comprend au moins un agent de renforcement chimique. Cet agent de renforcement chimique est une composition chimique qui peut renfermer des composants totalement étrangers à la composition de la masse du verre de l'article. Il peut aussi, en variante, comprendre au contraire, un ou plusieurs composés chimiques déjà présent(s) dans la composition de la masse du verre de l'article.
Selon l'invention, l'agent de renforcement chimique est formé d'inclusions de nanoparticules que l'on retrouve sous la surface du verre de l'article, à distance proche de celle-ci. Les inclusions conformes à l'invention peuvent être formées d'un assemblage de plusieurs nanoparticules ou, au contraire, constituer chacune une nanoparticule isolée.
Selon l'invention, les nanoparticules ont des dimensions qui ne sont pas inférieures à 2 nm et, de préférence, qui ne sont pas inférieures à 10 nm. De
plus, les nanoparticules ont des dimensions qui ne sont pas supérieures à 500 nm et de préférence, qui ne sont pas supérieures à 100 nm.
Chaque nanoparticule est formée d'un seul composé chimique d'agent de renforcement chimique. Elle peut aussi, en variante, être formée d'une composition de plusieurs agents de renforcement chimique différents. Dans ce dernier cas, la composition n'est pas nécessairement homogène.
Selon une caractéristique préférée de l'article selon l'invention, les inclusions sont constituées d'au moins un composé inorganique. Selon cette caractéristique, chaque nanoparticule est constituée par au moins un composé chimique inorganique d'agent de renforcement chimique. Tout composé chimique inorganique qui annule ou diminue la corrosion ou la perte de poids de l'article en verre peut convenir.
On préfère cependant, d'une manière générale, que dans l'article en verre selon l'invention, le composé chimique inorganique constituant les nanoparticules soit choisi parmi les oxydes, les nitrures, les carbures et les associations d'au moins deux oxydes et/ou nitrures et/ou carbures.
De manière encore préférée, on sélectionne le composé inorganique parmi les oxydes de magnésium, de calcium, de strontium, de baryum ou parmi les oxydes, les nitrures et les carbures de scandium, d'yttrium, de lanthane, de titane, de zirconium, de vanadium, de niobium, de tantale, d'aluminium, de gallium, d'indium, de silicium, de germanium, d'étain, et les associations d'au moins deux des composés précités.
Parmi ces composés, l'oxyde d'aluminium et l'oxyde de silicium ont donné d'excellents résultats. L'oxyde d'aluminium1" (Al2O3) utilisé seul, s'est révélé être un agent de renforcement chimique très intéressant. De même, l'oxyde de
siliciumIV (SiO2) employé seul a aussi fourni un verre efficacement renforcé par des nanoparticules.
Selon une autre caractéristique préférée de l'invention, les inclusions de nanoparticules sont au moins partiellement cristallisées, c'est-à-dire qu'elles comprennent au moins une proportion de 5 % de leur poids constituée par des cristaux. Les cristaux peuvent appartenir à plusieurs systèmes de cristallisation différents. En variante, ils peuvent aussi être tous du même système de cristallisation. De préférence, au moins 50 % du poids des inclusions est sous une forme cristallisée. De manière tout particulièrement préférée, la totalité des inclusions est sous la forme cristallisée. A titre d'exemple, dans le cas de l'utilisation d'oxyde d'aluminium1" comme agent de renforcement chimique, les résultats ont montré notamment l'obtention d'inclusions de nanoparticules majoritairement cristallisées et les cristaux appartiennent à deux systèmes de cristallisation différents : tétragonal (5-Al2O3) et cubique (η -Al2O3).
Selon une caractéristique particulière de l'article selon l'invention, la forme des inclusions est quasi sphérique. Par quasi sphérique, on désigne une forme tridimensionnelle dont le volume se rapproche de celui d'une sphère dont le diamètre serait égal à la plus grande dimension d'un objet ayant cette forme quasi sphérique. On préfère que les inclusions aient un volume égal à au moins 80 % de celui de la sphère de diamètre égal à la plus grande dimension des inclusions.
Selon une autre caractéristique particulière de l'article selon l'invention, les inclusions ont une taille qui n'est pas inférieure à 5 nm et, de préférence, qui n'est pas inférieure à 50 nm. De plus, les inclusions ont une taille qui n'est pas supérieure à 500 nm et de préférence, qui n'est pas supérieure à 350 nm. Par taille on entend désigner la plus grande dimension des inclusions.
Selon une première forme de réalisation particulière de l'invention, la concentration en composé inorganique se répartit dans la profondeur du verre selon un profil qui présente un pic maximum à une distance de la surface qui n'est pas inférieure à 5 nm, de préférence, qui n'est pas inférieure à 30 nm. De plus, ledit pic maximum est à une distance de la surface qui n'est pas supérieure à 250 nm, le plus souvent qui n'est pas supérieure à 200 nm et, de préférence, qui n'est pas supérieure à 90 nm.
Selon cette première forme de réalisation, le profil de concentration en composé inorganique présente le plus souvent, à partir d'une concentration correspondant à celle du pic et en direction du coeur de l'article, une décroissance monotone continue qui tend vers zéro ou vers une valeur constante identique à la concentration éventuellement présente dans le coeur à partir d'une profondeur qui n'est pas inférieure à 300 nm et, de préférence, qui n'est pas inférieure à 600 nm. De plus, ladite profondeur est à une distance de la surface qui n'est pas supérieure à
2500 nm et de préférence, qui n'est pas supérieure à 2000 nm.
Selon une deuxième forme de réalisation particulière de l'invention, la concentration en composé inorganique peut également se répartir dans la profondeur du verre selon un profil qui décroît continûment de façon monotone à partir de la surface du verre et tend vers zéro ou une valeur constante identique à la concentration éventuellement présente dans le coeur de l'article à partir d'une profondeur qui n'est pas inférieure à 300 nm et, de préférence, qui n'est pas inférieure à 400 nm. De plus, ladite profondeur est à une distance de la surface qui n'est pas supérieure à 2500 nm et de préférence, qui n'est pas supérieure à 2000 nm.
Selon une autre forme de réalisation de l'article conforme à l'invention, qui est compatible avec toutes les formes et caractéristiques particulières décrites plus haut, le verre de l'article est constitué d'une feuille de verre plat de type sodo- calcique.
L'article selon l'invention peut être obtenu par tout procédé capable de générer et d'incorporer des nanoparticules dans la masse du verre proche d'une surface dudit article, sous la forme d'inclusions.
En particulier, l'invention concerne un article conforme aux descriptions qui précède et qui est obtenu par un procédé qui comprend (a) la production de nanoparticules, (b) le dépôt des nanoparticules sur la surface dudit article, et (c) l'apport d'énergie aux nanoparticules et/ou à ladite surface de telle manière que les nanoparticules diffusent/se dissolvent dans le verre. Une telle méthode est divulguée dans la demande WO2007110482A2.
La formation et le dépôt de nanoparticules sur la surface de l'article en verre peuvent être réalisés en une étape, simultanément, par des méthodes connues telles que
- le dépôt chimique en phase vapeur (ou CVD) : un procédé de dépôt chimique en phase vapeur modifié (ou MCVD) peut être utilisé dans la présente invention. Cette méthode modifiée diffère de la voie classique en ce que le précurseur réagit en phase gazeuse plutôt que sur la surface du verre.
- le dépôt par voie humide tel que, par exemple, le dépôt sol-gel, ou
- la pulvérisation assistée par flamme (ou flame spraying) au départ d'un précurseur liquide, gazeux ou solide.
Dans la pulvérisation assistée par flamme, citée à titre d'exemple et divulguée notamment dans la demande FI20050595A, les nanoparticules sont générées par atomisation d'une solution d'au moins un précurseur chimique en un aérosol transporté dans une flamme où une combustion se produit pour former des nanoparticules solides. Ces nanoparticules peuvent ensuite être déposées
directement sur une surface placée à proximité de l'extrémité de la flamme. Cette méthode en particulier a donné de bons résultats.
En variante, la formation et le dépôt de nanoparticules sur la surface de l'article en verre peuvent être réalisés consécutivement en deux étapes. Dans ce cas, les nanoparticules sont générées au préalable sous forme solide ou sous forme de suspension dans un liquide par voie vapeur, par voie humide (sol-gel, précipitation, synthèse hydrothermale,...) ou par voie sèche (broyage mécanique, synthèse mécanochimique,...). Un exemple de méthode permettant de générer au préalable des nanoparticules sous forme solide est la méthode connue sous le nom de condensation chimique en phase vapeur assistée par combustion (ou CCVC). Cette méthode consiste à convertir dans une flamme une solution de précurseur en phase vapeur qui subit une réaction de combustion pour fournir des nanoparticules qui sont finalement collectées.
Ensuite, les nanoparticules générées au préalable peuvent être transférées sur la surface de l'article de verre par différentes méthodes connues.
L'énergie nécessaire à la diffusion/dissolution des nanoparticules dans le verre peut, par exemple, être apportée en chauffant l'article en verre à une température adaptée.
Selon l'invention, l'énergie nécessaire à la diffusion des nanoparticules dans le verre peut être apportée au moment du dépôt des nanoparticules ou ultérieurement après le dépôt.
L'exemple qui suit illustre l'invention, sans intention de limiter de quelque façon sa couverture.
Exemple 1 (conforme à l'invention)
Une feuille de verre flotté clair de type sodo-calcique de 4 mm d'épaisseur et de dimensions 20 cm x 20 cm a été lavée de manière consécutive à l'eau courante, à l'eau désionisée et à l'alcool isopropylique et finalement séchée.
De l'hydrogène et de l'oxygène ont été introduits dans un brûleur ponctuel afin de générer une flamme à la sortie dudit brûleur. Une des surfaces de la feuille de verre préalablement lavée a été placée à proximité de l'extrémité de la flamme. Une solution contenant du nitrate d'aluminium nonahydraté, A1(NO3)3.9H2O dissout dans le méthanol (rapport de dilution en poids aluminium/méthanol = 1/80) a été introduite dans la flamme. Des nanoparticules d'oxyde d'aluminium ont ainsi été générées dans cette flamme et ensuite collectées sur la surface de la feuille de verre qui a été chauffée au préalable dans un four à une température de 6500C. Afin de couvrir toute la surface de la feuille de verre, le brûleur est mobile dans les deux directions de l'espace comprise dans le plan de ladite feuille. La tête du brûleur s'est déplacée de manière continue dans une des deux directions à une vitesse fixée à 3 mètres par minute et, dans l'autre direction, perpendiculaire à la première, avec des sauts de 2 centimètres.
Lorsque le dépôt des nanoparticules a été réalisé, la feuille de verre a été refroidie de manière contrôlée à raison de maximum 35°C par heure.
La feuille de verre traitée comme décrit ci-dessus a été analysée par microscopie électronique à balayage et à transmission, par microscopie à forces atomiques, par spectrométrie de fluorescence X, par spectroscopie des photoélectrons X et par spectrométrie de masse des ions secondaires. Les analyses réalisées ont montré que l'aluminium a été incorporé dans la masse du verre proche de la surface sous forme de particules d'oxyde d'aluminium, Al2O3. Les inclusions de nanoparticules ont une taille qui varie de 10 à 100 nm. Les nanoparticules sont
majoritairement cristallines et les cristaux appartiennent à deux systèmes de cristallisation différents : tétragonal (5-Al2O3) et cubique (η-Al2O3).
La figure 1 représente le rapport atomique Ai/Si en fonction de la profondeur dans la feuille de verre au départ de la surface traitée. Elle illustre l'incorporation de l'aluminium dans la masse de la feuille de verre proche d'une surface de la feuille. La concentration en aluminium se répartit dans la profondeur du verre selon un profil qui présente un pic maximum à une distance de 90 nm de la surface.
Des analyses en chambre climatique permettant le vieillissement accéléré de la feuille de verre traitée ont été réalisées pour montrer l'effet de l'incorporation de nanoparticules d'oxyde d'aluminium sur la résistance chimique du verre. Une comparaison a été réalisée avec une feuille de verre identique mais non traitée (référence).
Dans la chambre climatique, la feuille de verre traitée et celle de référence ont été exposées jusqu'à 20 jours, sous une humidité relative constante de 98%, à des cycles de températures entre 45°C et 55°C. La période d'un cycle est d'exactement 1 heure 50 minutes et 12 cycles se produisent sur un jour. Une fois par jour, la température diminue de 45°C à 25°C en 30 minutes et elle est maintenue à 25°C pendant une heure. Ensuite, la température augmente à nouveau de 25°C à 45°C en 30 minutes et un cycle de températures recommence. Après des périodes de temps précises, les feuilles de verre sont examinées.
Après 4 jours dans la chambre climatique, la feuille de verre de référence, non traitée, montre un phénomène de corrosion. Par contre, la feuille de verre traitée par la méthode décrite ci-dessus ne montre toujours pas de phénomène de corrosion après 20 jours dans la chambre climatique. La présence de nanoparticules d'oxyde d'aluminium dans la masse du verre proche de l'une de ses
surface permet dès lors d'obtenir un verre possédant une résistance chimique améliorée.
Exemple 2 (conforme à l'invention)
Une feuille de verre flotté clair de type sodo-calcique de 4 mm d'épaisseur et de dimensions 20 cm x 20 cm a été lavée de manière consécutive à l'eau courante, à l'eau désionisée et à l'alcool isopropylique et finalement séchée.
Une poudre sèche de nanoparticules d'oxyde d'aluminium, telle que celle fournie par PlasmaChem, a été déposée par saupoudrage sur la surface de la feuille de verre préalablement lavée. Les nanoparticules qui ont été utilisées ont une taille qui varie de 5 à 150 nm. Elles sont majoritairement cristallisées et les cristaux appartiennent à trois systèmes de cristallisation différents : rhombohedral (α-Al2O3), tétragonal (β- Al2O3) et cubique (γ- Al2O3).
Lorsque le dépôt des nanoparticules a été réalisé, la feuille de verre a été chauffée dans un four à une température de 9000C pendant Ih et ensuite refroidie de manière contrôlée à raison de maximum 35°C par heure.
La feuille de verre traitée comme décrit ci-dessus a été analysée par les mêmes techniques que celles citées dans l'exemple 1. Les analyses ont montré que les nanoparticules d'oxyde d'aluminium ont été incorporées dans la masse du verre proche de la surface et les résultats obtenus en termes de taille et de cristallinité sont en accord avec les caractéristiques de départ des nanoparticules utilisées. De plus, la concentration en aluminium se répartit dans la profondeur du verre selon un profil qui présente une décroissance monotone continue vers une valeur constante identique à la concentration en aluminium présente dans le coeur à partir d'une profondeur qui est égale à 700 nm.