Implant chirurgical utilisé dans l'ostéotomie
Domaine technique La présente invention concerne les implants chirurgicaux utilisés dans l'ostéotomie pour stabiliser les ouvertures réalisées dans les os, et concerne en particulier un implant chirurgical utilisé dans l'ostéotomie.
Etat de la technique
L'intervention chirurgicale appelée ostéotomie est pratiquée dans le but de modifier l'axe d'un os long, ceci dans le but de corriger une déformation congénitale ou acquise, ou en modifiant l'axe de l'os, de changer la répartition des charges appliquées aux surfaces articulaires sus ou sous-jacentes .
L'exemple le plus courant est celui de l'ostéotomie tibiale de valgisation par addition interne. Cette intervention a pour objectif, en valgisant l'axe du tibia, de diminuer les forces appliquées au compartiment interne du genou, celui le plus fréquemment usé, et d'augmenter celles auxquelles est soumis le compartiment externe, en général préservé de l'usure.
Actuellement, pour fixer le foyer d'ostéotomie en attendant que la consolidation osseuse survienne, une plaque simple est vissée sur l'os, ce qui présente l'inconvénient de reporter les charges sur les seules vis avec le risque qu'il y ait une migration des vis ou leur rupture. Cette technique est améliorée en utilisant des têtes de vis verrouillables dans la plaque, le tout formant un montage monobloc de meilleure résistance mécanique. Mais les forces d'appui sont toujours réparties sur les seules vis.
. On peut également utiliser une plaque vissée comportant une cale à sa partie centrale, celle-ci s ' intercalant dans le foyer d'ostéotomie. Malheureusement, son appui est
principalement sur la partie spongieuse et il existe toujours un risque d'expulsion de la plaque par les forces d'expulsion générées par la compression verticale.
Les documents US 2003/125740 US 2002/120335 décrivent une technique proche de l'ostéotomie appelée laminoplastie. Celle- ci consiste à libérer la moelle épinière qui est dans un tube osseux (la colonne vertébrale) devenu trop petit pour elle en raison du développement de l'arthrose et où l'os est coupé dans la longueur, des plaques sont mises transversalement en place dans l'espace créé afin d'empêcher que le tube ne se referme. Chaque plaque comporte deux parties concaves contre lesquelles les deux parties de l'os qui résultent de la coupure de l'os sont maintenues appuyées. Mais ce type de plaque destinée à rester à demeure contrairement à l'ostéotomie, ne peut pas être utilisé dans l'ostéotomie dans la mesure où, dans cette technique, seules les parties corticales de l'os sont appelées à s'appuyer sur la plaque en empêchant cette dernière de pouvoir être expulsée ou d'entrer dans l'ouverture osseuse.
Exposé de l'invention
Le but de l'invention est donc de réaliser un implant chirurgical utilisé pour le foyer d'ostéotomie qui ne risque pas d'être expulsée ou de rentrer dans l'ouverture osseuse. L'objet de l'invention est donc un implant chirurgical destiné à stabiliser un foyer d'ouverture dans un os entre deux corticales osseuses comprenant une plaque qui comporte une partie concave supérieure et une partie concave inférieure dans lesquelles les parties corticales osseuses viennent respectivement s'appuyer. Les parties concaves sont des gorges en forme de V adaptées pour servir d'appui respectivement aux corticales osseuses de façon à neutraliser les forces tendant à expulser la plaque vers l'avant ainsi que les forces tendant à faire rentrer la plaque dans l'ouverture osseuse.
Description brève des figures
Les buts, objets et caractéristiques de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description gui suit faite en référence aux dessins dans lesquels : la figure 1 représente une coupe de l ' implant en place dans le foyer d'ostéotomie. la figure 2 représente une vue de face l'implant en place.
Description détaillée de l'invention
L'invention est basée sur le fait que les os sont constitués d'un os spongieux 10 au centre ayant une résistance mécanique médiocre qui est entouré à sa périphérie par la partie corticale 12 très dense et très résistante. En référence aux figures, l'implant est constitué d'une plaque 14 d'épaisseur et de hauteur adaptées au site anatomique, comportant deux parties concaves sous forme d'une gorge supérieure 16 et d'une gorge inférieure 18, chacune en forme de V, dans lesquelles les corticales osseuses 20 et 22 viennent respectivement s'appuyer.
Du fait que chaque gorge 16 ou 18 a la forme d'un V et comporte donc un fond formant un angle aigu, la corticale 20 ou 22 est bloquée, ce qui empêche la plaque de pouvoir se déplacer transversalement par rapport aux corticales. Par conséquent, cet appui serré permet de neutraliser les forces tendant à expulser la plaque vers l'avant ainsi que les forces tendant à faire rentrer la plaque dans l'ouverture osseuse.
De part et d'autre de cette zone centrale la plaque peut se prolonger de part et d'autre par une partie plus fine telle la portion de plaque 24 permettant d'accroître la stabilité du montage par vissage dans l'os cortical au moyen de vis courtes telles que la vis 26. A noter que l'on peut se dispenser d'utiliser des vis du fait des gorges 16 et 18 selon 1' invention.
De façon à encore mieux stabiliser la plaque, de préférence, la partie intérieure de la plaque comporte un prolongement supérieur 28 et un prolongement inférieur 30 qui viennent s'incruster dans la partie spongieuse 10 de l'os. Ainsi, cette incrustation vient s'ajouter au blocage des parties corticales de l'os dans les gorges en V pour éviter que la plaque ne se déplace.
A noter que, ayant une taille variable comprise entre 3 et 20 mm mesurée entre le fond de la gorge supérieure et le fond de la gorge inférieure, l'implant selon l'invention peut s'adapter à toutes les hauteurs d'ouvertures et à tous les os du squelette pouvant nécessiter ce type d'intervention chirurgicale.
La description ci-dessous dont le but est de mieux comprendre l'invention concerne la technique chirurgicale de l'ostéotomie tibiale de valgisation par addition interne qui est un exemple non limitatif d'application de l'invention.
L'intervention consiste à pratiquer une incision cutanée oblique, de haut en bas et d'arrière en avant sur la face interne de l'extrémité supérieure du tibia. L'os est exposé et sous contrôle radiologique un trait de scie est réalisé à la scie oscillante. Il est légèrement ascendant de dedans en dehors et n'entreprend pas la corticale osseuse externe qui fait fonction de charnière. Très progressivement, afin de ne pas rompre cette charnière qui utilise les capacités de déformation plastique de l'os, un coin est entré dans le trait de scie. Gradué, il permet d'arriver à la hauteur d'ouverture souhaitée à laquelle devra être ajoutée la hauteur des gorges inférieure et supérieure de la plaque. Celle-ci est alors positionnée dans l'ouverture et le coin est enlevé, laissant les corticales prendre appui dans ses gorges dont le rebord intra osseux s 'impact dans l'os spongieux. Le montage déjà stable réalisé peut alors être complété par le vissage des prolongements de la plaque.
A noter que, après que la consolidation osseuse s'est faite, c'est à dire que l'os a repoussé dans l'ouverture qui avait été pratiquée, la plaque peut être retirée.
Les avantages de cette invention sont les suivants : - Une excellente stabilité primaire par simple impaction des corticales osseuse dans les gorges de l'implant.
- Un possible renforcement du montage par l'adjonction de vis .
- Son faible encombrement qui rend l'incision nécessaire à son implantation plus courte donc l'intervention d'ostéotomie moins invasive et plus rapide.
- N'ayant pas de cale s' interposant entre les surfaces d'os spongieux, la rehabitation osseuse du foyer d'ouverture est plus complète et la perte de substance moins importante en cas d'ablation de la plaque.
- La bonne stabilité de l'appui cortical favorise une remise en charge rapide et ainsi accélère la revalidation du patient .
- Compte tenu de son faible encombrement l ' implant rend une éventuelle implantation ultérieure de matériel intra osseux possible sans avoir à réaliser l'ablation de la plaque. Par exemple dans le cas de l'utilisation de l'invention pour une ostéotomie tibiale, la pose d'une prothèse du genou ultérieure ou concomitante à l'ostéotomie est ainsi facilitée.