MOTEUR BI PHASE SYMETRIQUE AVEC UN ROTOR A AIMANT PERMANENT BI POLAIRE ET PROCEDE DE FABRICATION D'UN TEL MOTEUR
La présente invention concerne un moteur de petites dimensions prévu notamment pour l'entraînement des aiguilles d'un dispositif d'affichage analogique. Plus particulièrement, l'invention concerne un moteur du type biphasé ayant un rotor muni d'un aimant permanent bipolaire agencé dans une ouverture du stator et ayant une polarisation magnétique radiale relativement à l'axe de rotation du rotor. A titre d'exemple, le moteur selon l'invention peut être utilisé dans un dispositif d'entraînement d'aiguilles indiquant la valeur d'une grandeur physique mesurée, notamment le temps dans le domaine horloger, la vitesse ou la fréquence. En particulier, le moteur de la présente invention peut avantageusement être utilisé pour l'entraînement de l'aiguille d'un compteur agencé dans un tableau de bord d'une voiture. L'homme du métier connaît plusieurs moteurs biphasés de petites dimensions utilisés pour l'entraînement d'affichage analogique. En particulier, il connaît un tel moteur dont le stator présente trois pôles magnétiques répartis respectivement dans trois secteurs circulaires de 120° autour de l'ouverture statorique. Un des trois pôles est commun aux deux circuits magnétiques principaux de ce moteur. Un tel moteur peut être de construction relativement peu onéreuse et présenter une structure statorique plane avantageuse pour une intégration dans des dispositifs de faible épaisseur, en particulier dans un mouvement de montre. Cependant un tel moteur présente le désavantage de ne pas être magnétiquement symétrique, c'est-à-dire avec des flux couplés entre l'aimant du rotor et chacune des deux bobines qui soient en quadrature de phase (déphasage de 90° environ). En effet, un tel moteur biphasé présente au niveau des pôles magnétiques du stator une structure propre à un moteur triphasé avec un déphasage d'environ 120° entre les flux couplés aimant-bobine. Dans le cadre d'un tel moteur biphasé, la non-symétrie des flux couplés engendre un couple puisant élevé, ce qui limite le couple utile du moteur en régime dynamique, augmente la consommation électrique, et engendre des vibrations du moteur L'homme du métier connaît aussi des moteurs biphasés symétriques présentant quatre pôles magnétiques couplés deux à deux à une bobine. Les deux circuits magnétiques du moteur sont prévus indépendants l'un de l'autre, c'est-à-dire isolés magnétiquement. L'usinage et l'assemblage de tels moteurs sont généralement plus onéreux que pour le moteur biphasé à trois pôles magnétiques précédemment décrit. De plus, l'isolation magnétique des deux circuits magnétiques du stator qui se croisent nécessite généralement une construction avec un stator présentant une
épaisseur ou hauteur supérieure; ceci en particulier pour permettre l'agencement d'un entrefer dans la région de superposition des deux circuits magnétiques. Le but de la présente invention est de proposer un moteur biphasé du type symétrique et présentant une structure statorique plane, un faible encombrement et un rendement élevé, avec un coût de fabrication réduit. A cet effet la présente invention a pour objet un moteur biphasé de petites dimensions formé d'un stator portant deux bobines d'alimentation et d'un rotor muni d'un aimant permanent bipolaire, le stator définissant des premier, deuxième et troisième pôles magnétiques principaux qui définissent ensemble une ouverture statorique dans laquelle est logé l'aimant bipolaire du rotor. Les premier et deuxième pôles principaux sont reliés respectivement au troisième pôle principal par deux noyaux magnétiques portant chacun une des deux bobines. Ce moteur est caractérisé en ce que le troisième pôle magnétique principal définit deux pôles secondaires adjacents, séparés par une zone à haute reluctance magnétique dans la région périphérique à l'ouverture statorique. Les premier et deuxième pôles principaux et lesdits deux pôles secondaires sont répartis dans quatre secteurs circulaires d'environ 90° autour de l'ouverture statorique. Selon une caractéristique particulière de l'invention, la zone à haute reluctance magnétique séparant les deux pôles secondaires est définie par une fente non traversante et débouchant dans cette ouverture statorique. Cette fente relativement longue pénètre ainsi dans le troisième pôle principal sans opérer une division en deux de ce dernier. La fente est donc borgne. De préférence, le stator est constitué par un alliage fer-silicium. Un autre but de l'invention est de proposer un procédé de fabrication du moteur susmentionné. A cet effet, la présente invention a également pour objet un procédé de fabrication d'un moteur de petites dimensions tel que définit à la revendication 6. La présente invention sera exposée de manière plus détaillée à l'aide de la description suivante, faite en référence au dessin annexé, donné à titre d'exemple nullement limitatif, dans lequel : - la figure 1 est une vue en perspective du stator et de l'aimant permanent du rotor d'une première variante d'un mode de réalisation du moteur selon l'invention; - la figure 2 est une vue de dessus du moteur de la figure 1 ; - la figure 3 représente graphiquement le flux couplé aimant-bobine pour chacune des deux bobines du premier mode de réalisation en fonction de la position angulaire du rotor ;
- la figure 4 est une vue de dessus d'une deuxième variante de réalisation du moteur selon l'invention, - la figure 5 montre le stator d'un deuxième mode de réalisation du moteur selon l'invention, et - les figures 6a à 6d décrivent des étapes du procédé de fabrication selon la présente invention d'un moteur selon le deuxième mode de réalisation. Le moteur selon la première variante de réalisation comporte un stator 2 et un rotor 4 muni d'un aimant permanent bipolaire 6 de forme annulaire et d'aimantation radiale. Le stator 2 est formé par trois pôles magnétiques principaux 8, 10 et 12. Les premier et deuxième pôles principaux 8 et 10 sont respectivement reliés au troisième pôle principal 12 par deux noyaux magnétiques 16 et 18 présentant la forme générale d'un L. Les trois pôles magnétiques principaux définissent une ouverture statorique 40 dans laquelle est logé l'aimant permanent 6. Les noyaux 16 et 18 portent respectivement deux bobines d'alimentation 20 et 22. Le troisième pôle principal définit deux pôles magnétiques secondaires 26 et 28, ces deux pôles secondaires étant adjacents et définissant partiellement l'ouverture statorique 40. Les deux pôles secondaires 26 et 28 sont séparés par une zone à haute reluctance 30 définissant un entrefer entre les deux pôles secondaires dans la région périphérique de l'ouverture statorique. On notera que l'entrefer 30 est formé par une fente borgne débouchant dans l'ouverture 40. La fente 30 est donc non traversante et dimensionnée de sorte que les deux pôles magnétiques secondaires 26 et 28 sont reliés magnétiquement par la partie externe 36 du pôle 12. Cette partie externe est caractérisée par une haute perméabilité magnétique. Ce qui est remarquable dans l'agencement du moteur selon l'invention, c'est d'obtenir un moteur biphasé symétrique avec des circuits magnétiques principaux non isolés magnétiquement l'un de l'autre. Ce résultat découle de l'agencement des deux pôles principaux 8 et 10 et des deux pôles secondaires 26 et 28, et du fait que l'aimant permanent est bipolaire. En effet, selon l'invention, les premier et deuxième pôles principaux 8 et 10 et les deux pôles secondaires 26 et 28 sont répartis dans quatre secteurs circulaires d'environ 90° autour de l'ouverture statorique, c'est-à-dire relativement à l'axe géométrique de rotation du rotor 4. Ainsi chacun de ces quatre pôles présente un épanouissement polaire décalé angulairement d'environ 90° relativement aux pôles adjacents. Les pôles secondaires 26 et 28 sont séparés des deux pôles principaux 8 et 10 respectivement par deux entrefers 31 et 32 définissant deux fentes traversantes. Les deux pôles principaux 8 et 10 sont séparés par un entrefer 33 définissant une troisième fente traversante. On notera que les fentes 31 , 32 et 33 présentent dans leur partie externe des encoches servant à l'assemblage et
au positionnement des pièces statoriques. De même, la fente 30 est terminée par un trou circulaire 35 prévu pour le passage d'une goupille de positionnement du stator agencée dans un logement destiné à recevoir le moteur selon l'invention. A la figure 3 est représenté le flux couplé aimant-bobine pour chacune des deux bobines 20 et 22. Les deux courbes 46 et 48 obtenues par simulation respectivement pour les deux bobines 20 et 22 présentent un déphasage d'environ 90°. Ainsi, la structure des pôles statoriques et l'utilisation d'un aimant bipolaire à aimantation radiale donnent au moteur de l'invention un comportement quasi symétrique. On notera que le stator est réalisé de préférence en Fe-Si dans le mode de réalisation décrit. Toutefois, dans un autre mode de réalisation, on peut prévoir un alliage Fe-Ni permettant de remplacer les fentes 31 , 32 et 33 par des isthmes à haute reluctance magnétique sans que cela n'influence trop le rendement du moteur. Cette dernière réalisation a l'avantage de relier matériellement les pôles statoriques et ainsi de garantir une meilleure circularité pour l'ouverture 40. La figure 4 représente schématiquement une deuxième variante de réalisation de l'invention. Cette deuxième variante se distingue en particulier par le fait que les diverses pièces statoriques présentent des formes simples, faciles à usiner ou à former. Les pôles principaux 8A et 10A du stator 2 ont une forme générale rectangulaire, avec un évidement dans un angle, ayant un profil circulaire concave, pour définir l'ouverture dans laquelle est agencé le rotor. Le rotor est monté dans une cage 52 présentant un trou pour le passage de son arbre, cet arbre portant à l'extérieur de la cage un pignon d'engrenage 54. Le troisième pôle principal 12A se distingue de la première variante par le fait que la fente 30 présente une largeur constante correspondant au diamètre d'un plot 56 de positionnement de ce troisième pôle 12A. Le moteur est agencé sur du support 50 présentant quatre plots de positionnement 56, 57, 58 et 59. Ces plots présentent une base 62 ayant un premier diamètre et une partie supérieure 64 ayant un deuxième diamètre inférieur au premier diamètre. La base 62 sert au positionnement des pièces statoriques, alors que la partie supérieure 64 sert au centrage de la cage 52 du rotor. Les noyaux 16A et 18A ont une forme rectangulaire. On remarquera qu'ils peuvent être assemblés aux autres pièces statoriques par vis ou autres éléments de fixation connus, par soudage laser, par collage avec un matériau à bonne perméabilité magnétique ou être simplement maintenus en place par des parties d'un boîtier agencé pour recevoir le moteur de l'invention. Un tel boîtier est par exemple
formé du support 50 et d'un couvercle (non représenté) ayant des parties en appui contre les noyaux. On remarquera que le boîtier du moteur peut comprendre d'autres plots ou autres moyens de positionnement des diverses parties de ce moteur. On notera aussi que, dans la deuxième variante, les bobines 20 et 22 sont enroulées sur des supports respectifs 66 et 68. Ces supports peuvent notamment servir à l'agencement de contacts électriques pour l'alimentation des bobines. A la figure 5 est représenté le stator 2 d'un deuxième mode de réalisation d'un moteur selon l'invention. Ce moteur est composé de trois parties définissant trois pôles magnétiques principaux 8, 10 et 12. Le pôle 12 définit deux pôles secondaires 26 et 28 séparés par une fente 77 se terminant par un évidement circulaire. Les pôles 8, 10 et 12 sont séparés magnétiquement l'un de l'autre par des fentes 74a, 75a et 76a. L'ouverture 40 prévue pour l'aimant permanent du rotor présente un diamètre D. La fente 77 séparant les deux pôles secondaires 26 et 28 est borgne et a une profondeur P. Cette profondeur P est légèrement inférieure au diamètre D. On notera ainsi que la fente 77 présente une profondeur P relativement importante, cette dimension étant ici du même ordre de grandeur que celle du diamètre D de l'ouverture 40. Les deux noyaux de bobine n'ont pas été représentés à la figure 5, mais leur agencement est similaire à celui de la figure 4. Le stator 2 est usiné de manière à ce que les circuits magnétiques présentent des largeurs minimales X, Y et Z sensiblement égales. A l'aide des figures 6a à 6d, on décrira ci-après les étapes d'un procédé de fabrication selon la présente invention d'un stator avec plusieurs pôles magnétiques prévus dans un seul et même plan général. Le stator d'un moteur selon le procédé de l'invention est réalisé à partir d'une plaque 72 en matériau magnétique qui est, dans une première étape, découpée de manière à définir l'ouverture 40 pour le passage du rotor et plusieurs pôles magnétiques 8, 10, 26 et 28 définissant cette ouverture 40. Les pôles magnétiques sont à ce stade reliés entre eux et séparés par des fentes borgnes 74, 75, 76 et 77. Ainsi, les pôles magnétiques restent à ce stade formés matériellement par une seule pièce plane. Les fentes borgnes sont agencées à la périphérie de l'ouverture 40 et définissent plus précisément les épanouissements des pôles magnétiques prévus. On notera ici qu'une des fentes borgnes 74, 75 ou 76 peut être, dans une variante, traversante déjà à ce stade. Toutefois, la forme de la pièce 72 représentée à la figure 6a est préférée. Comme la pièce 72 est unitaire, l'ouverture 40 peut être usinée très précisément. Les pôles magnétiques 8, 10, 26 et 28 sont situés dans un même plan général du stator.
Dans une deuxième étape, un élément annulaire 80 est apporté sur la plaque découpée 72 et ceci de manière centrée relativement à l'ouverture 40, comme représenté à la figure 6b. Les fentes borgnes 74, 75 et 76 et l'élément annulaire 80 sont agencés de manière que cet élément passe dessus les fentes 74, 75, 76 et 77, celles-ci se prolongeant au-delà du contour externe ou pourtour de l'élément annulaire 80. Ainsi, cet élément 80 recouvre au moins partiellement les pôles magnétiques 8, 10, 26 et 28. De préférence l'élément 10 est constitué d'un matériau non magnétique et dans une variante il est envisagé d'utiliser un matériau faiblement magnétique relativement au stator, de manière à limiter les fuites de flux magnétique. En particulier l'élément annulaire est formé d'un métal peu ou non magnétique. A titre d'exemple cet élément 10 est en inox. Ensuite, l'élément annulaire 80 est fixé aux pôles magnétiques, comme représenté à la figure 6b. De préférence, la fixation de l'élément annulaire 80 est effectuée par un soudage au laser. Ceci permet de contrôler précisément la quantité d'énergie apportée et d'éviter de chauffer trop la pièce 72, ce qui pourrait sinon conduire à une modification structurelle de la plaque 72 et donc des propriétés magnétiques dans les régions des épanouissements polaires. Dans le cas où l'élément annulaire est formé d'un métal comme de l'inox par exemple, le soudage peut être effectué à travers l'élément 80 dans les régions 82 à 85. Pour ce faire, le faisceau laser utilisé est projeté sur la face supérieure de l'élément annulaire relativement au stator défini à ce stade encore par la plaque 72. Finalement, comme représenté à la figure 6d, la plaque 72 est découpée de manière à prolonger les fentes 74, 75 et 76 pour obtenir alors des fentes traversantes 74a , 75a et 76a. Ainsi les pôles magnétiques principaux 8 , 10 et 12 sont séparés magnétiquement. De manière plus générale, le procédé s'applique dès qu'il est souhaité de séparer au moins un des pôles magnétiques des autres pôles du stator. Le stator 2 ainsi obtenu correspond au deuxième mode de réalisation d'un moteur selon l'invention représenté à la figure 5. La dernière étape de découpage est sans conséquence sur le positionnement des pôles magnétiques, ceux-ci étant maintenus rigidement en place par l'anneau ou la bague 80. De plus, cet anneau rigidifie le stator dans la région de l'ouverture 40 prévue pour l'aimant permanent du rotor. D'autres moyens de fixation de l'anneau 80 à la pièce 72 peuvent être prévus, notamment un soudage électrique ou encore une colle. Toutefois le soudage au laser est la variante préférée notamment pour la raison mentionnée ci-avant.