La présente invention se rapporte à un profilé de
bardage, ou plateau, et à une paroi murale ou de
couverture pour bâtiment, réalisée par un assemblage de
tels plateaux.
On connaít de la demande de brevet FR 97 14782
déposée au nom de la demanderesse un plateau propre à
constituer un élément de paroi, comprenant une plage, des
moyens pour supporter un contre-bardage, et des moyens
d'emboítement adaptés pour restreindre les déplacements
relatifs de plateaux adjacents selon une direction
sensiblement perpendiculaire à ladite plage.
On a représenté sur la figure 1 un tel plateau Π.
Comme on peut le voir sur cette figure, les moyens pour
supporter un contre-bardage (non représenté) comprennent
deux ailes α1, α2 s'étendant sensiblement sur la même
hauteur h par rapport à la plage α3.
Comme cela apparaít clairement sur la figure 2, où
l'on a représenté deux plateaux Π1, Π2 emboítés, les
moyens d'emboítement susmentionnés sont obtenus grâce à
une géométrie particulière des ailes α1, α2.
L'aile α1 du plateau Π1 comporte en effet un bec 1
qui vient s'appuyer sur un pan incliné 2 de l'aile α2 du
plateau Π2, et une lèvre λ1 qui vient s'appuyer sous une
lèvre λ2 de l'aile α2 du plateau Π2, ce qui permet de
restreindre les déplacements relatifs des plateaux Π1, Π2
selon les deux sens de la direction d1 perpendiculaire aux
plages α31, α32.
Comme cela est enseigné par la demande de brevet
FR 97 14782, cette restriction des déplacements permet de
maintenir les lèvres λ1, λ2 jointives lors de la fixation
d'un contre-bardage, sans qu'il soit nécessaire de
recourir à des techniques fastidieuses et coûteuses telles
que le « couturage » des plages des plateaux.
Bien qu'il offre satisfaction à de nombreux égards,
ce plateau de la technique antérieure présente une
géométrie qui rend son empilage particulièrement
encombrant.
Dans un tel empilage en effet, comme cela est
représenté à la figure 3, les plateaux Π1, Π2 sont
regroupés par paires et placés en opposition.
Bien qu'un tel agencement permette d'obtenir une
certaine stabilité, particulièrement souhaitable notamment
pour le stockage et le transport des plateaux, on peut
aisément voir que la hauteur d'un empilage de 2n plateaux
de hauteur h est sensiblement égale à n x h, ce qui est
tout à fait considérable.
On se retrouve donc dans une situation où le volume
stocké ou transporté est essentiellement occupé par du
vide, c'est-à-dire par les espaces E (voir figure 3)
situés entre chaque paire de plateaux Π1, Π2.
Il en résulte finalement des coûts de stockage et de
transport élevés par rapport à la quantité de matière
effectivement transportée.
On notera par ailleurs que pour placer les plateaux
Π1, Π2 en opposition conformément à la figure 3, une
intervention manuelle est nécessaire, par laquelle on
retourne un plateau sur deux sortant de la chaíne de
production.
Cette intervention manuelle vient grever lourdement
les coûts de production.
De même, lorsque les plateaux arrivent sur chantier,
une manutention importante est nécessaire pour récupérer
chaque plateau.
La présente invention a pour but de s'affranchir des
inconvénients susmentionnés.
On atteint ce but de l'invention avec un plateau
propre à constituer un élément de paroi, comprenant une
plage, des moyens pour supporter un contre-bardage, et des
moyens d'emboítement adaptés pour restreindre les
déplacements relatifs de plateaux adjacents selon une
direction sensiblement perpendiculaire à ladite plage,
remarquable en ce que lesdits moyens de support
comprennent une unique aile reliée à ladite plage, et en
ce que lesdits moyens d'emboítement comprennent d'une part
un bord de ladite plage opposé à ladite aile, et d'autre
part un pli formé dans ladite plage s'étendant au
voisinage de ladite aile.
La fonction d'emboítement est donc assurée par la
plage elle-même, de sorte qu'il n'est plus nécessaire de
prévoir, sur chaque plateau, des paires d'ailes de formes
complémentaires.
On peut en particulier choisir de ne conserver qu'une
seule aile, ce qui confère à chaque plateau une asymétrie
définissant un volume très ouvert particulièrement propice
à un empilage compact, ne nécessitant plus de placer les
panneaux en opposition en vue de leur transport.
Suivant d'autres caractéristiques de l'invention :
- ladite aile comprend une lèvre doublée,
- ladite aile comprend un pied doublé,
- ladite plage est en partie doublée,
- ledit bord est replié sur lui-même,
- ledit pli est distinct de ladite aile et incliné
par rapport à ladite plage,
- ledit plateau comprend en outre une nervure formée
dans ladite plage et définissant avec ladite aile une
butée adaptée pour restreindre les mouvements relatifs de
plateaux adjacents selon une direction sensiblement
parallèle à ladite plage,
- ledit pli est formé à la jonction de ladite plage
et de ladite aile.
La présente invention se rapporte également à une
paroi pour mur ou toit de bâtiment, remarquable en ce
qu'elle comprend un bardage formé d'un assemblage de
plateaux conformes à ce qui précède.
Suivant d'autres caractéristiques de cette paroi :
- elle comprend un contre-bardage fixé sur les ailes
desdits plateaux, les lignes de jointures dudit contre-bardage
étant sensiblement perpendiculaires à celles dudit
bardage,
- elle comprend un contre-bardage fixé sur les ailes
desdits plateaux par l'intermédiaire d'écarteurs, les
lignes de jointures dudit contre-bardage étant
sensiblement parallèles à celles dudit bardage,
- une couche de matériau isolant est placée dans
ledit bardage,
- une couche de matériau isolant est interposée entre
ledit bardage et ledit contre-bardage.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention
apparaítront à la lecture de la description qui va suivre
et à l'examen du dessin annexé, dans lequel :
- les figures 1 à 3 représentent des plateaux de
l'état de la technique, décrits ci-avant,
- la figure 4 est une vue en coupe d'un premier mode
de réalisation du plateau selon l'invention,
- la figure 5 est une vue en coupe d'un emboítement
de deux plateaux conformes à la figure 4,
- la figure 6 est une vue en coupe d'un empilage de
quatre plateaux conformes à la figure 4, et
- les figures 7 à 9 sont des vues analogues
respectivement aux figures 4 à 6, pour un deuxième mode de
réalisation du plateau selon l'invention.
Sur ces figures, des références primées (c'est-à-dire
suivies du signe « prime ») désignent des organes ou
ensembles d'organes identiques ou analogues à ceux
désignés par des références non primées.
On se reporte à la figure 4, sur laquelle on voit
que, selon un premier mode de réalisation, le plateau P
selon l'invention comprend une aile unique a1 reliée à une
plage a3.
L'aile a1 comprend un pied p légèrement incliné par
rapport à la direction d1 perpendiculaire à la plage a3,
et une lèvre L s'étendant vers l'extérieur du plateau P,
selon une direction sensiblement parallèle à la plage a3.
Le pied p et la lèvre L sont de préférence doublés,
le doublement étant obtenu par un repliement de l'aile a1
sur elle-même.
Le plateau P comprend également un pli 3 formé dans
la plage a3 à la jonction de cette plage avec l'aile a1,
et pointant vers l'intérieur du plateau P.
A l'opposé de l'aile a1, le plateau P comprend un
bord 5 plié de manière à définir un emboítement
complémentaire avec le pli 3, comme cela est visible sur
la figure 5, où l'on a représenté un emboítement de deux
plateaux adjacents P1, P2.
Chaque plateau P peut en outre comporter une
pluralité de renforts longitudinaux 7, 9 (voir figure 4).
En se reportant à la figure 6, on voit que lorsque
des plateaux P1, P2, P3, P4 sont empilés, les pieds p de
leurs ailes a1 sont accolés, et la plage a3 de chacun
d'entre eux repose à la fois sur le pli 3 et sur le bord 5
du plateau inférieur.
On se reporte à présent à la figure 7, sur laquelle
on a représenté un deuxième mode de réalisation du plateau
P' selon l'invention, dont on se contentera de décrire les
différences par rapport au mode de réalisation précédent.
De préférence, comme cela est représenté, l'aile a1'
est repliée sur elle-même de manière à doubler la lèvre
L', le pied p' et une partie de la plage a3'.
Le pli 3' est distinct de l'aile a1', et incliné par
rapport à la plage a3', de préférence d'environ 45°.
Le bord 5' est plié de manière à définir un
emboítement complémentaire avec le pli 3', comme cela est
représenté sur la figure 8, où l'on a représenté un
emboítement de deux plateaux adjacents P1', P2'.
Chaque plateau P' comporte une nervure de blocage 11'
formée dans la plage a3' et définissant avec l'aile a1'
une butée adaptée pour restreindre les mouvements relatifs
des plateaux P1', P2' selon une direction d2 sensiblement
parallèle à la plage a3' (voir figure 8), ainsi qu'un
renfort longitudinal 7'.
En se reportant à la figure 9, on voit que lorsque
des plateaux P1', P2', P3' sont empilés, leurs plis 3' et
leurs nervures 11' s'emboítent mutuellement, de sorte que
leurs ailes a1', leurs plages a3' et leurs bords 5' sont
sensiblement accolés.
Dans le premier comme dans le deuxième mode de
réalisation qui viennent d'être décrits, les plateaux P,
P' peuvent être formés en tôle galvanisée laquée.
Les avantages de l'invention résultent directement de
la description qui viennent d'être faite.
La fonction d'emboítement mutuel des plateaux P, P'
permettant de restreindre les mouvements relatifs de ces
plateaux selon la direction d1 est assurée par les plis 3,
3' et par les bords 5, 5', c'est-à-dire en fait par des
parties des plages a3, a3'.
Il n'est donc plus nécessaire, contrairement à ce qui
était le cas dans l'état de la technique antérieure, de
prévoir que chaque plateau comporte des ailes de formes
complémentaires permettant d'obtenir ledit emboítement
restrictif.
Grâce à l'absence d'une telle contrainte, on peut en
particulier prévoir que chaque plateau P, P' comporte une
unique aile a1, a1' apte à supporter des profilés de
contre-bardage (non représentés).
On obtient ainsi des plateaux P, P' présentant une
forte asymétrie définissant un volume très ouvert
particulièrement propice à un empilage très compact : il
suffit en effet de se reporter aux figures 6 et 9 pour
voir clairement que l'empilage de 2n plateaux présente une
hauteur nettement inférieure à n fois la hauteur de l'un
de ces plateaux.
On notera que, de manière particulièrement
avantageuse, cet empilage permet de s'affranchir de la
nécessité de placer les plateaux par paires en opposition
en vue de leur stockage ou de leur transport, et donc
d'éliminer des manipulations dangereuses et coûteuses tant
en bout de chaíne de production que sur chantier.
On préférera particulièrement le deuxième mode de
réalisation, d'une part parce qu'il permet un empilage
moins encombrant et plus stable que le premier mode de
réalisation, et d'autre part parce qu'il permet, grâce à
l'inclinaison du pli 3' et à la présence de la nervure
11', d'obtenir une restriction des mouvements relatifs de
plateaux adjacents selon la direction d2, en plus de la
restriction selon la direction d1 (voir figures 7 et 8).
Les plateaux P, P' qui viennent d'être décrits
peuvent être utilisés pour former le bardage d'une paroi
« double-peau » pour mur ou toiture.
Dans ce cas, selon une première variante, des
profilés de contre-bardage (non représentés) sont fixés
sur les lèvres L, L' des ailes a1, a1' des plateaux P, P',
de manière que les lignes de jointure du contre-bardage
soient sensiblement perpendiculaires aux lignes de
jointure du bardage.
Selon une deuxième variante, des profilés de contre-bardage
sont fixés sur les lèvres des ailes des plateaux
de bardage par l'intermédiaire d'écarteurs de manière que
les lignes de jointure du contre-bardage soient
sensiblement parallèles aux lignes de jointure du bardage.
On notera que le doublement des lèvres des plateaux
de bardage (voir figures 4 et 7) permet de rendre
particulièrement solide la fixation du contre-bardage sur
le bardage, et qu'il permet de respecter les normes
européennes en vigueur selon lesquelles l'épaisseur du
matériau dans lequel est fixé le contre-bardage doit être
égale à au moins 1,5 mm.
Lorsque ce doublement s'étend au pied p, p' de l'aile
a1, a1' (voir figures 4 et 7), on obtient une paroi
« double-peau » particulièrement rigide.
Lorsque ce doublement s'étend à une partie de la
plage a3' (voir figure 7), on peut rendre particulièrement
solide la fixation du bardage sur des moyens de support
tels que des poteaux (non représentés), au moyen par
exemple de vis 13' (voir figure 8).
Bien entendu, comme cela est connu en soi on peut
placer une couche de matériau isolant à l'intérieur du
bardage, ou bien interposer une couche de matériau isolant
entre le bardage et le contre-bardage.
Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée
aux modes de réalisation décrits et représentés, fournis à
titre d'exemples illustratifs et non limitatifs.
C'est ainsi par exemple que l'on pourrait envisager
que la plage du profilé selon l'invention comprenne des
renforts transversaux, c'est-à-dire s'étendant selon une
direction sensiblement perpendiculaire à celle de l'aile
de ce profilé.
De tels renforts pourraient par exemple être réalisés
par embossage du profilé.