Procédé de fabrication d'un émollient non gras à base de cires-esters
L'invention concerne le domaine de la chimie fine. Plus précisément, l'invention est relative à un procédé de fabrication d'un émollient non gras. Les emollients sont abondamment utilisés en cosmétique et en pharmacie, pour rendre souple une peau sèche et pour en améliorer son élasticité. Le terme émollient désigne généralement un ensemble de perceptions transmises par le toucher et par la vue. Les perceptions induites par le toucher évoquent la douceur, l'élasticité et le pouvoir glissant. Les perceptions induites par la vue évoquent le brillant et le mat.
Le nombre des emollients proposés par les fournisseurs de matières premières cosmétiques est considérable. Ces emollients se distinguent les uns des autres par leur nature chimique mais également par la résultante de deux grandeurs : Pémollience à l'application et Pémollience résiduelle. Il existe ainsi des emollients à effet protecteur, d'autres à effet surgraissant, certains donnent l'impression d'un effet sec, d'autres enfin agissent comme des astringents.
La grande majorité de ces emollients est caractérisée par la présence d'acides gras à chaîne carbonée plus ou moins longue, linéaire ou ramifiée. Ces acides gras sont eux-mêmes combinés sous forme d'esters, à des alcools à chaîne carbonée plus ou moins longue, linéaire ou ramifiée. Ce sont ces esters et leurs acides gras qui constituent la base de l'effet d'émollience. On considère de manière générale qu'il existe dans cette catégorie d'émollient deux familles d'esters : ceux ayant une origine totalement naturelle, et ceux ayant une origine synthétique, la synthèse impliquant l'estérification de l'acide gras par l'alcool. Les esters de synthèse sont généralement fabriqués à partir d'acides gras saturés, ce qui leur confère une grande stabilité vis à vis de l'oxydation, mais leur enlève toute possibilité de jouer un rôle par intégration dans les processus biosynthétiques
se développant au niveau de l'épiderme. Il est en effet bien connu que les acides gras polyinsaturés (linoleique et linolénique) dits acides gras essentiels peuvent se transformer sous l'effet des enzymes que contient l'épiderme, en d'autres acides gras polyinsaturés, susceptibles entre autres actions de limiter la perte d'eau transepidermique. Cette limitation de perte d'eau garantit Pémollience de la peau, et c'est cet effet d'émollience particulier que l'on recherche dans les esters d'origine naturelle, tels que ceux que l'on trouve dans les huiles et graisses végétales, les huiles marines et certains corps gras animaux. Tous ces corps gras sont constitués par un mélange d'esters qui sont des triglycérides ou triesters de glycérol et d'acides gras. C'est la nature des acides gras impliqués dans ces esters qui va donner sa consistance au corps gras résultant de leur mélange. Ainsi plus la composition de ces corps gras sera riche en acides gras saturés et plus leur consistance sera élevée au point d'obtenir des graisses ou des beurres plus ou moins concrets à 20°C. On obtient même des produits totalement solides à cette température avec des corps gras totalement hydrogénés. Inversement, plus la teneur en acides gras (mono- et poly-) insaturés sera importante, plus le corps gras aura tendance à être totalement fluide à 20°C. C'est le cas des huiles végétales, caractérisées par une composition en acides gras dont la teneur globale en acides gras insaturés est souvent supérieure à 85 %. La consistance liquide des huiles est un premier avantage qui va dans le sens de l'obtention d'un effet émollient. Il faut ajouter à l'effet de la consistance liquide celui des acides gras essentiels comme l'acide linoleique toujours présent dans les huiles végétales à des teneurs variables qui sont fonction de l'origine botanique des espèces oléagineuses dont elles sont issues. Comme nous l'avons déjà signalé précédemment, la transformation de cet acide linoleique en d'autres acides gras insaturés via un processus biosynthétique, se traduit par un effet
hydratant important contribuant à maintenir l'épiderme dans un bon état d'émollience. Il faut enfin tenir compte pour les huiles végétales de l'effet biologique important joué par les composants de leur insaponifiable tels que le squalène, les carotènes, les alcools triterpéniques et les phytostérols. Ces huiles peuvent par contre être totalement hydrogénées pour donner des corps gras solides emollients, ayant perdu leur activité biologique, mais oxydativement très stables et susceptibles de donner la consistance nécessaire à certaines crèmes.
Si tous ces avantages sont bien connus, il n'en demeure pas moins que les huiles végétales et les corps gras en général, présentent le grave désavantage de donner un toucher gras après leur application sur la peau en raison de leur faible vitesse de pénétration dans l'épiderme. On reconnaît de manière générale que la vitesse de pénétration percutanée d'une molécule est inversement proportionnelle à son poids moléculaire. On peut considérer que cette vitesse est encore relativement importante pour un poids moléculaire de 400 Dalton mais qu'au-delà elle commence à diminuer de manière sensible. Or le poids moléculaire des triglycérides des huiles végétales est centré autour de 870 Dalton, bien au-dessus de la limite de 400 Dalton. On comprendra donc facilement que les huiles végétales telles que celles utilisées dans les formulations cosmétiques et pharmaceutiques puissent laisser cette impression de gras donnée par les triglycérides qui ne pénétrent que très lentement dans la peau.
Le problème posé est donc de procurer un procédé de fabrication d'émollients dont le poids moléculaire des composants principaux soit inférieur à environ 600, de préférence inférieur à environ 500, de préférence encore inférieur à environ 450 Dalton, qui permette d'obtenir une préparation émolliente à toucher non gras à partir d'huiles végétales et de corps gras en général ; le second objectif consiste à transformer les huiles végétales ou les corps gras en général et à purifier le produit de transformation dans des
conditions telles que toute l'intégrité de leurs acides gras et de leur insaponifiable soit respectée, de façon à exploiter toutes les propriétés des corps gras sans avoir l'inconvénient de leur toucher gras.
Ce problème est résolu par le procédé de l'invention, qui comprend les étapes suivantes : a) l'interestérification des triglycérides d'une matière grasse, de préférence d'origine végétale, par un alcool primaire, de préférence d'origine végétale, en présence d'un catalyseur ; b) l'élimination du catalyseur ; c) la distillation de l'alcool résiduel de préférence en présence d'un agent décolorant, puis l'élimination de l'agent décolorant ; d1) soit la fngélisation du résidu de préférence décoloré de manière à cristalliser au moins partiellement les glycérides résiduels ; puis l'élimination notamment par filtration desdits glycérides résiduels cristallisés ; d2) soit l'hydrogénation du résidu de préférence décoloré.
A l'étape d1) lesdits glycérides résiduels sont des mono- , di- ou triglycérides résultant d'une interestérification incomplète par ledit alcool primaire à l'étape a). Leur élimination permet d'obtenir des produits totalement liquides à la température de fngélisation notamment à température ambiante, de préférence à une température d'au moins 15°C.
A l'étape d2), l'hydrogénation du résidu conduit à des produits de point de fusion plus élevé solide à température ambiante, et en général de température de fusion comprise entre 25 et 80°C selon le poids moléculaire des produits. Au sens de la présente invention, on entend par "matière grasse" une huile ou graisse végétale raffinée ou brute, éventuellement hydrogénée ; une huile marine raffinée ou brute, éventuellement hydrogénée ; ou un corps gras animal raffiné ou brut, éventuellement hydrogéné ; ou une graisse laitière anhydre raffinée ou brute, éventuellement hydrogénée.
L'alcool utilisé dans l'étape d'interestérification peut notamment être choisi parmi les alcanols en C-ι-C-22, les alcénols en C3-C22 ou les alcools ramifiés en C3-C22. Ces alcools ramifiés sont des alcools susceptibles de porter des substitutants alkyle en CrC8. Parmi les alcanols en Cι-C22, on choisit de préférence ceux en C4-C18, en particulier ceux en C6-C18 ; parmi les alcools ramifiés en C3-C22, on choisit de préférence ceux en Cβ-C22- Les esters d'acides gras obtenus à partir des alcools primaires en C1-C-22, de préférence en Ce à C-ι8 est appelée selon la présente invention des cires- esters. Le terme cires-esters désigne de manière générale des esters d'acides gras et d'alcools gras solides à température ambiante ; par extension on attribue ce terme à tout ester d'acide gras et d'alcool gras solide ou liquide à température ambiante obtenu selon la présente invention. En jouant sur la longueur de l'alcool saturé mis en jeu il est ainsi possible d'obtenir à partir d'huiles végétales, des cires-esters liquides à 20 °C, Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, on choisit l'alcool parmi le 1 -hexanol, le 1-octanol, le 1-décanol, le 1-dodécanol, le 1-tétradécanol, le 1-hexadécanol, le 1-octadécanol, l'alcool oléique ou l'hexyldécanol.
Avantageusement, on utilise à l'étape a) d'environ 30 % en poids à environ 150 % en poids d'alcool par rapport au poids de la matière grasse. A l'issue de la réaction d'interestérification, la teneur en alcool résiduel est généralement comprise entre environ 20 % en poids et environ 35 % en poids par rapport au poids de l'alcool de départ.
Le catalyseur utilisé pour mettre en oeuvre la réaction d'interestérification est de préférence une base alcaline, un alcoolate de métal alcalin , un métal alcalin ou un acide fort.
Avantageusement le catalyseur est choisi parmi la soude, le méthylate de sodium, le sodium métal ou l'acide toluène-4 sulfonique.
La réaction d'interestérification est généralement effectuée sous agitation pendant environ 0,5 heure à environ 10 heures, sous atmosphère inerte par exemple sous atmosphère d'azote, et à une température au moins égale à environ 100 °C et au plus égale à environ 200 °C. Avantageusement, l'élimination du catalyseur à l'étape b), lorsque ce dernier est de type alcalin, est réalisée avec un excès d'environ 500 % par rapport à la quantité stoechiométrique d'un acide fort tel que l'acide sulfurique ou l'acide chlorhydrique en solution aqueuse au moins N et au plus 5N, nécessaire à la neutralisation du catalyseur alcalin par agitation à température ambiante pendant au moins environ une demi-heure et au plus environ une heure. L'opération de neutralisation du catalyseur est ensuite suivie de lavages à l'eau, avec pour chacun desdits lavages fait sous agitation à une température comprise entre environ 80 °C et environ 100 °C, une quantité d'eau au moins égale à environ 10 % en poids et au plus à environ 20 % en poids par rapport au poids du produit à laver. Entre deux et quatre lavages sont généralement nécessaires pour arriver à la neutralité. Lorsque le catalyseur est un acide fort, son élimination est avantageusement réalisée par de simples lavages à l'eau. Pour réaliser ces lavages à une température comprise entre environ 80 °C et environ 100 °C sous agitation, on utilise pour chaque lavage une quantité d'eau au moins égale à environ 10 % en poids et au plus à environ 20 % en poids par rapport au poids du produit à laver. On procède à autant de lavages que nécessaire pour obtenir une eau de lavage avec un pH neutre.
La distillation de l'alcool résiduel dans le produit neutralisé à l'étape c) est faite sous une pression absolue de l'ordre de 10 à 100 Pascal, à une température au moins égale à environ 65 °C et au plus égale à environ 230 °C, pendant une durée généralement au plus égale à environ 4 heures et de préférence égale à environ 2 heures. Avantageusement ladite opération de distillation est faite en présence d'une quantité d'agent décolorant comme
notamment du charbon actif, au moins égale à environ 0,1 % en poids et au plus égale à environ 1% en poids du poids de produit à distiller. Après refroidissement total, l'agent décolorant est généralement séparé du résidu de distillation par simple filtration. L'opération de frigélisation est faite à l'étape d1) par agitation du distillât décoloré, à une température comprise entre environ 10 °C et environ 14 °C, pendant une durée généralement au moins égale à environ 1 heure et au plus égale à environ 4 heures, après quoi le produit frigélisé est filtré.
On pourrait diminuer la température de frigélisation, mais cela comporterait un risque qu'une partie des cires-esters selon l'invention cristallise et soit ensuite éliminée avec les glycérides résiduels cristallisés.
Selon une alternative du procédé de l'invention, le produit (résidu) récupéré après distillation de l'alcool résiduel, est hydrogéné dans un réacteur sous une pression d'hydrogène de environ 1 à environ 20 bar, en présence d'un catalyseur tel qu'un catalyseur à base de nickel ou de palladium, à une température au moins égale à environ 100 °C et au plus à environ 220 °C, pendant une durée généralement au moins égale à environ 2 heures et au plus égale à environ 8 heures. Dans ces conditions toutes les insaturations de la chaîne carbonée de l'acide et de l'alcool (s'il est insaturé) sont hydrogénées, avec pour le produit hydrogéné un indice d'iode inférieur à 1. La séparation du catalyseur se fait ensuite par simple filtration sur papier.
Avantageusement, le produit obtenu à l'étape d1) ou d2) a une teneur en cires-esters (exprimée en pourcentage par rapport au poids du produit obtenu) comprise entre environ 55 % en poids et environ 95 % en poids, de préférence, entre environ 66 % en poids et environ 90 % en poids, et en particulier encore entre environ 70 % en poids et environ 80 % en poids.
Selon un autre aspect, l'invention est relative à un émollient non-gras à base de cires-esters susceptible d'être obtenu par le procédé décrit ci-dessus. Cet émollient présente les caractéristiques suivantes :
- liquide, solide, ou à consistance de graisse à 20 °C,
- parfaitement compatible avec l'épiderme,
- toucher sec et soyeux,
- grande facilité d'étalement, - pénétration rapide dans l'épiderme.
- à propriétés dermatologiques identiques à celles de l'huile de départ. De préférence, l'émollient non-gras conforme à l'invention est constitué d'un mélange de :
- 66 à 95 % en poids de cires-esters, - 0,1 à 12 % en poids de triglycérides,
- 3 à 20 % en poids de diglycérides, et
- 1 ,5 à 10 % en poids de monoglycérides (le cumul des proportions des quatre composants représentant 100 %, aux insaponifiables près, ces derniers représentant généralement de l'ordre de 0,5 à 1 ,5 % en poids). L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples ci-après donnés à titre purement illustratif.
Exemple 1
On verse 541 g d'huile d'olive raffinée dans un ballon à une tubulure. On rajoute ensuite 459 g d'alcool oléique et 0,41 g de soude aqueuse à 50 %. Après création d'un vide (5000 Pa absolu) dans le ballon, on chauffe à la température de 180 °C et on agite le contenu du ballon pour homogénéiser le milieu réactionnel. A l'arrivée à cette température, le vide est coupé et on pressurise avec de l'azote l'atmosphère entourant le milieu réactionnel. Après 6 heures de réaction à 180 °C, on refroidit le ballon. Exemple 2
On verse 709 g d'huile d'amande douce raffinée dans un ballon à une tubulure, et on verse ensuite 291 g de 1 -octanol ainsi que 1 ,4 g de méthylate de sodium. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu, la température est montée à 100 °C. A l'arrivée à cette température, le vide est coupé et
l'atmosphère du ballon est légèrement pressurisée à l'azote. La température du ballon est alors portée à 170 °C et maintenue à cette température pendant 6 heures. Le ballon est alors refroidi à la température ambiante.
Exemple 3 On verse 670 g d'huile d'olive raffinée dans un ballon à une tubulure.
On rajoute 330 g de 1-décanol dans lequel a été dissout 0,5 g de sodium. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu, on monte à la température de 125 °C. A l'arrivée à cette température, on pressurise légèrement l'atmosphère du ballon avec de l'azote. Après 30 minutes d'agitation à 125 °C, la réaction d'interestérification est arrivée au niveau souhaité.
Exemple 4
On verse 670 g d'huile de tournesol oléique raffinée dans un ballon à une tubulure. On rajoute 330 g de 1-décanol et 1 ,5 g d'acide toluène-4 sulfonique. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu, on monte la température à 150 °C. A l'arrivée à cette température, on pressurise légèrement l'atmosphère du ballon avec de l'azote. Après 6 heures d'agitation, la réaction d'interestérification est arrivée au niveau souhaité.
Exemple 5
On verse 756 g d'huile de saumon raffinée dans un ballon à une tubulure. On rajoute 244 g d'hexanol dans lequel on a dissout 0,5 g de sodium. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu, on monte la température à 125°C. A l'arrivée à cette température, on pressurise légèrement le ballon avec de l'azote. Après 30 minutes d'agitation, la réaction d'interestérification est arrivée au niveau souhaité. Exemple 6
On verse 496 g de graisse de beurre fondue dans un ballon à une tubulure, et on verse ensuite 504 g d'alcool oléique et 0,45 g de soude aqueuse à 50 %. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu dans le ballon, on chauffe à la température de 180 °C et on agite le contenu du ballon pour
homogénéiser le milieu réactionnel. A l'arrivée à cette température, le vide est coupé et on pressurise avec de l'azote l'atmosphère entourant le milieu réactionnel. Après 6,5 heures de réaction à 180 °C, on refroidit le ballon.
Exemple 7 On verse 541 g de beurre de karité raffiné fondu dans un ballon à une tubulure. On verse ensuite 459 g d'hexyl-décanol ainsi que 1 g de méthylate de sodium. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu, on monte la température à 170 °C. A l'arrivée à cette température, l'atmosphère du ballon est légèrement pressurisée à l'azote. Après 7 heures la réaction est arrêtée. Exemple 8
On verse 670 g d'huile de colza raffinée totalement hydrogénée, dans un ballon à une tubulure. On rajoute 330 g de 1-décanol dans lequel a été dissout 0,5 g de sodium. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu, on monte à la température de 125 °C. A l'arrivée à cette température, on pressurise légèrement l'atmosphère du ballon avec de l'azote. Après 30 minutes d'agitation à 125 °C, la réaction d'interestérification est arrivée au niveau souhaité.
Exemple 9
On verse 700 g d'huile de Macadamia dans un ballon à une tubulure, et on verse ensuite 300 g de 1-octanol dans lequel on a dissout 0,55 g de sodium. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu, la température est montée à 100 °C. A l'arrivée à cette température, le vide est coupé et l'atmosphère du ballon est légèrement pressurisée à l'azote. La température est alors portée à 125 °C et maintenue à cette température pendant 45 minutes. Le ballon est ensuite refroidi à la température ambiante.
Exemple 10
On verse 670 g d'huile de noisette raffinée dans un ballon à une tubulure. On rajoute 330 g de 1-décanol dans lequel a été dissout 0,5 g de sodium. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu, on monte à la
température de 125 °C. A l'arrivée à cette température, on pressurise légèrement l'atmosphère du ballon avec de l'azote. Après 30 minutes d'agitation à125 °C, la réaction d'interestérification est arrivée au niveau souhaité. Exemple 11
On verse 541 g d'huile d'olive raffinée dans un ballon à une tubulure, et on verse ensuite dans ledit ballon 456 g de 1 -octadécanol dans lequel a été dissout 0,7 g de sodium. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu dans le ballon, on chauffe à la température de 125 °C et on agite le contenu du ballon pour homogénéiser le milieu réactionnel. A l'arrivée à cette température, le vide est coupé et on pressurise avec de l'azote l'atmosphère entourant le milieu réactionnel. Après 6 heures de réaction à 180 °C, on refroidit le ballon. Exemple 12 Le produit obtenu à l'exemple 3 est soumis au traitement suivant. Le produit étant maintenu sous vide dans le ballon de réaction, on rajoute 50 ml de solution aqueuse 2N d'acide sulfurique. On porte la température à 90 °C, on agite pendant 15 minutes et on laisse décanter. On soutire la phase aqueuse acide, on rajoute 100 ml d'eau, on agite pendant 10 minutes à 90 °C, puis on laisse décanter. On répète deux fois ce lavage à l'eau ce qui permet d'arriver à neutralité. On laisse totalement décanter le produit qui est ensuite totalement séché sous pression réduite à 95 °C. On récupère 960 g de produit auxquels on rajoute 2,4 g de charbon actif. Le mélange est distillé sous vide (70 Pa) et sous microbullage d'azote, en chauffant progressivement le ballon de façon à ce que la température atteinte par le fluide en fin de distillation ne dépasse pas 180 °C. Le vide en cours de distillation se situe autour de 60 pa. La distillation est arrêtée au bout de 2 heures. On récupère dans le ballon de distillation 900 g de produit qui sont filtrés sur papier pour séparer le charbon actif. On obtient 880 g d'un produit
liquide jaune qui laisse apparaître un léger précipité. 875 g de ce produit sont introduits dans un réacteur cylindrique équipé d'une double enveloppe extérieure permettant le passage d'un fluide refroidissant. Le liquide est progressivement refroidi à une température de 14,5 °C, par passage du fluide refroidissant porté lui-même à 14 °C dans la double enveloppe dudit réacteur de frigélisation, sous agitation pendant 4 heures, puis il est filtré. On obtient 850 g d'un liquide de couleur jaune, qui n'a pas d'odeur marquée, et qui est parfaitement limpide à 15 °C.
Le produit obtenu après frigélisation et filtration comporte (pour 100 grammes de produit obtenu) :
*82,2 grammes de cire-ester dont,
- 60,9 g d'octadécène 9c oate de 1-décyle (oléate de décyle), PM = 422 dalton,
- 10,2 g d'hexadécanoate de 1-décyle (palmitate de décyle), - 1 ,8 g d'hexadécène 9c oate de 1-décyle (palmitoléate de décyle),
- 2,0 g d'octadécanoate de1- décyle (stéarate de décyle),
- 6,4 g d'octadécadiène 9c10c oate de 1-décyle (linoléate de décyle), - 0,5 g d'octadécatriène 9c10c12c oate de 1-décyle (α linolé- nate de décyle),
- 0,1 g d'eicosanoate de décyle (arachidate de décyle),
- 0,3 g d'eicosène 11c oate de décyle (gadoléate de décyle),
* 5,5 grammes de triglycérides d'olive, * 6,0 grammes de diglycérides d'olive,
* 4,0 grammes de monoglycérides d'olive. Exemple 13
Le produit obtenu à l'exemple 12 avant frigélisation est hydrogéné dans un réacteur agité, avec 1% de catalyseur à base de nickel déposé sur
silice (25 % de nickel dans le catalyseur), sous une pression de 10 bar d'hydrogène, à 200 °C, pendant 6 heures. Après filtration du catalyseur, on obtient un produit de couleur blanc-beige, ayant un point de fusion de 40 °C et un indice d'iode inférieur à 1.
Le produit obtenu après hydrogénation et filtration comporte (pour 100 grammes de produit obtenu) :
* 82,0 grammes de cires-ester, dont :
- 69,7 g d'octadécanoate de décyle (stéarate de décyle), PM = 424 dalton,
- 11 ,9 g d'hexadécanoate de décyle (palmitate de décyle),
- 0,4 g d'eicosanoate de décyle (arachidate de décyle), *5,5 grammes de triglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 % arachidique 0,5 %), *6,1 grammes de diglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %), *4,1 grammes de monoglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %). Exemple 14 Le produit obtenu dans l'exemple 1 1 subit le même traitement d'élimination du catalyseur par lavage à l'acide sulfurique 2N que le produit de l'exemple 12. Après élimination des eaux de lavage on ajoute au produit obtenu 0,25 % en poids de charbon. Le produit est alors soumis à une distillation à 230°C sous un vide de 50 Pa pendant 2 heures. Après refroidissement à 60°C, le produit est filtré à cette température sur papier pour éliminer l'agent décolorant. Le filtrat obtenu est alors hydrogéné dans les mêmes conditions que dans l'exemple 13. Après filtration du catalyseur, on obtient un produit ayant un point de fusion de 57°C et un indice d'iode inférieur à 1 .
Le produit obtenu après hydrogénation et filtration comporte (pour 100 grammes de produit obtenu) :
* 78,0 grammes de cires-ester, dont :
- 66,3 g d'octadécanoate de 1-octadécyle (stéarate de décyle), PM = 536 Dalton,
- 11 ,3 g d'hexadécanoate de1-octadécyle (palmitate de décyle),
- 0,4 g d'eicosanoate de 1 -octadécyle (arachidate de décyle), *6,9 grammes de triglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %), *5,0 grammes de diglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %), *7,6 grammes de monoglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %).
Exemple 15 On verse 750 g d'huile d'olive dans un ballon à une tubulure, et on verse ensuite 242 g d'hexanol dans lequel a été dissout 0,5 g de sodium.
Après création d'un vide de 10000 Pa absolu, la température est montée à
100 °C. A l'arrivée en température, le vide est coupé et l'atmosphère du ballon est légèrement pressurisée à l'azote. La température est alors portée à 125 °C et maintenue à cette température pendant 30 minutes. Le ballon est ensuite refroidi à température ambiante. Le produit obtenu subit le même traitement d'élimination du catalyseur par lavage à l'acide sulfurique 2N que le produit de l'exemple 12. Après élimination des eaux de lavage on ajoute au produit obtenu 0,25 % en poids de charbon. Le produit est alors soumis à une distillation à 180°C sous un vide de 60 Pa pendant 2 heures. Après refroidissement le produit est filtré sur papier. Le filtrat obtenu est alors hydrogéné dans les mêmes conditions que dans l'exemple 13. Après filtration du catalyseur, on obtient un produit ayant un point de fusion de
25,0°C et un indice un indice d'iode inférieur à 1.
Le produit obtenu après hydrogénation et filtration comporte (pour 100 grammes de produit obtenu) :
* 89,1 grammes de cires-ester, dont :
- 74,9 g d'octadécanoate de 1-hexyle (stéarate d'hexyle), PM = 368 Dalton,
- 13,1 g d'hexadécanoate de1-hexyle (palmitate d'hexyle), - 1 ,1 g d'eicosanoate de 1-hexyle (arachidate d'hexyle), *1 ,1 grammes de triglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %), *3,4 grammes de diglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %), Exemple 16
On verse 600 g d'huile d'olive dans un ballon à une tubulure, et on rajoute ensuite 402 g de 1 -tétradécanol dans lequel a été dissout 0,8 g de sodium. Après création d'un vide de 5000 Pa absolu, la température est montée à 100 °C. A l'arrivée en température, le vide est coupé et l'atmosphère du ballon est légèrement pressurisée à l'azote. La température est alors portée à 125 °C et maintenue à cette température pendant
30 minutes. Le ballon est ensuite refroidi à température ambiante. Le produit obtenu subit le même traitement d'élimination du catalyseur par lavage à l'acide sulfurique 2N que le produit de l'exemple 12. Après élimination des eaux de lavage on ajoute au produit obtenu 0,25 % en poids de charbon. Le produit est alors soumis à une distillation à 200°C sous un vide de 60 Pa pendant 2 heures. Après refroidissement le produit est filtré sur papier. Le filtrat obtenu est alors hydrogéné dans les mêmes conditions que dans l'exemple 13. Après filtration du catalyseur, on obtient un produit ayant un point de fusion de 48 °C et un indice d'iode inférieur à 1.
Le produit obtenu après hydrogénation et filtration comporte (pour 100 grammes de produit obtenu) :
* 78,9 grammes de cires-ester, dont :
- 64,0 g d'octadécanoate de 1 -tétradécyle (stéarate de tétra- décyle), PM = 480 Dalton,
- 13,6 g d'hexadécanoate de 1 -tétradécyle (palmitate de tétradécyle),
- 1 ,3 g d'eicosanoate de 1 -tétradécyle (arachidate de décyle),
* 8,8 grammes de triglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %),
* 5,3 grammes de diglycérides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %),
*3,9 grammes de monoglycerides (palmitique 14,5 %, stéarique 85,0 %, arachidique 0,5 %).