UTILISATION P'HYDROTALCITE COMME CHARGE DANS DES COMPOSITIONS DE POLYMERES
La présente invention est relative à l'utilisation comme charge, dans des compositions de polymères, d'hydrotalcite calcinée et/ou intercalée à l'aide d'au moins un agent tensioactif anionique.
Elle est également relative aux compositions de polymères ainsi obtenues. Enfin, elle concerne en outre les articles finis à base de ces compositions, notamment les enveloppes de pneumatique.
Il est connu d'employer des charges blanches renforçantes dans les polymères, en particulier les élastomères, comme par exemple de la silice précipitée. Mais les résultats ne sont pas toujours ceux espérés.
Le but de l'invention est de proposer une autre charge pour les compositions de polymères, leur procurant un compromis de propriétés très satisfaisant, à savoir de préférence :
- de bonnes propriétés rhéologiques et une excellente aptitude à la vulcanisation, au moins comparables à celles de silices précipitées très dispersibles,
- des propriétés dynamiques particulièrement intéressantes, notamment un effet Payne d'amplitude relativement faible, d'où une résistance au roulement plutôt faible pour les pneumatiques à base de ces compositions, et/ou une tangente δ à 0 °C plutôt élevée, d'où une adhérence améliorée pour les pneumatiques à base de ces compositions,
- un bon renforcement en terme de module, - une résistance généralement élevée au vieillissement thermique et au vieillissement UV (rayonnements ultraviolets).
Dans ce but, la présente invention a pour objet l'utilisation comme charge, en particulier comme charge renforçante, dans une composition de polymère(s), d'au moins une hydrotalcite calcinée et/ou intercalée par au moins un agent tensioactif anionique.
L'hydrotalcite utilisée dans le cadre de l'invention est ainsi au moins un des composés suivants :
(a) une hydrotalcite calcinée,
(b) une hydrotalcite calcinée, puis intercalée au moyen d'au moins un agent tensioactif anionique (hydrotalcite calcinée intercalée),
(c) une hydrotalcite intercalée au moyen d'au moins un agent tensioactif anionique (hydrotalcite intercalée).
De manière avantageuse, on utilise, dans le cadre de l'invention, plutôt une hydrotalcite calcinée (a), éventuellement en outre intercalée (b).
Même si l'hydrotalcite utilisée comme charge selon l'invention peut contenir au moins un cation monovalent, comme par exemple Li, et au moins un cation trivalent, elle contient habituellement plutôt au moins un cation divalent et au moins un cation trivalent ; le rapport molaire cation divalent / cation trivalent est alors le plus souvent compris entre 1 et 8, de préférence entre 2 et 6. Le cation divalent peut être notamment Mg, Ni, Zn, Co. Le cation trivalent peut être par exemple Al, Ga, Fe, Cr. De manière avantageuse, le cation divalent est Mg et le cation trivalent est
Al (hydrotalcite de magnésium et d'aluminium) ; le rapport molaire Mg/AI est alors généralement compris entre 1 ,5 et 5, de préférence entre 2 et 4, notamment entre 2 et 3.
L'hydrotalcite de départ (c'est-à-dire non calcinée, non intercalée) peut être préparée par tout procédé connu de l'homme du métier. Ainsi, elle peut par exemple être obtenue en neutralisant, par ajout d'une solution de soude carbonatée, un pied de cuve contenant les deux types de cations susmentionnés, en l'occurrence au moins un cation divalent (ou monovalent) et au moins un cation trivalent ; la température du milieu réactionnel peut être maintenue entre 50 et 95 °C, notamment entre 60 et 90 °C, le pH étant par exemple compris entre 10 et 12.
L'hydrotalcite de départ peut être obtenue en ajoutant, de manière simultanée, à un pied de cuve formé d'eau, une solution contenant des sels acides des deux cations (ou deux solutions contenant chacune un sel acide d'un des deux cations), une solution de carbonate de sodium et une solution de soude
(celle-ci servant en particulier à réguler le pH, notamment à une valeur comprise entre 10 et 12, par exemple à 11) ; la durée de l'addition simultanée peut varier entre 30 et 90 minutes, par exemple entre 45 et 60 minutes ; la température du milieu réactionnel peut être maintenue entre 25 et 95 °C ; en particulier, la température lors de l'addition simultanée peut être maintenue entre 25 et 35 °C, par exemple à 30 °C environ ; à l'issue de cette addition simultanée, la température peut être amenée et maintenue entre 85 et 95 °C, par exemple à environ 90 °C, notamment pendant 1 à 3 heures, par exemple pendant 2 heures.
L'hydrotalcite de départ peut être un carbonate basique de magnésium et d'aluminium, par exemple de formule MgCO3.5Mg(OH)2.2AI(OH)3.yH2O (dans laquelle y >0, par exemple y = 4).
L'hydrotalcite utilisée dans le cadre de l'invention, en particulier l'hydrotalcite calcinée (a), éventuellement intercalée (b), possède de préférence
une surface spécifique BET comprise entre 100 et 300 m2/g, en général entre 120 et 220 m2/g, en particulier entre 130 et 200 m2/g ; elle est par exemple comprise entre 150 et 180 m2/g. La surface BET est déterminée selon la méthode de BRUNAUER - EMMET - TELLER décrite dans "The Journal of the American Society", Vol. 60, page 309, février 1938 et correspondant à la norme NF T 45007 (novembre 1987).
Elle possède généralement une surface spécifique CTAB comprise entre 100 et 300 m2/g, en particulier entre 120 et 210 m2/g, notamment entre 130 et 190 m2/g ; elle peut être comprise entre 150 et 180 m2/g. La surface CTAB est la surface externe déterminée selon la norme NF T 45007 (novembre 1987 - 5.12).
L'hydrotalcite calcinée employée est préférentiel lement issue d'un traitement de calcination d'une hydrotalcite (dite hydrotalcite de départ), à une température d'au moins 250 °C, en particulier d'au moins 300 °C ; la température de calcination est préférentiellement comprise entre 300 et 600 °C et, de manière encore plus préférée, entre 300 et 550 °C ; elle est par exemple comprise entre 300 et 500 °C, notamment entre 350 et 500 °C.
Ladite hydrotalcite calcinée est avantageusement décarbonatée. En fait, la décarbonatation est généralement obtenue par le traitement de calcination lui- même. L'hydrotalcite calcinée utilisée présente en général un rapport molaire anion carbonate / cation trivalent inférieur à 0,3 (hydrotalcite décarbonatée), de préférence inférieur à 0,25 ; ce rapport peut par exemple être d'au plus 0,15.
Il est à noter que l'on peut intercaler dans la structure de l'hydrotalcite calcinée, avant son utilisation, au moins un tensioactif anionique (hydrotalcite calcinée intercalée).
Pour se faire, on peut ainsi mélanger l'hydrotalcite calcinée avec une solution d'au moins un agent tensioactif anionique, notamment à une température comprise entre 50 et 90 °C, pendant par exemple 1 à 4 heures ; puis la suspension obtenue peut être centrifugée et le gâteau de centrifugation séché, notamment en étuve, à une température pouvant varier en particulier entre 40 et 60 °C. De manière avantageuse, le recours à des conditions strictes,. notamment à un balayage à l'azote, au cours de la procédure d'intercalation n'est pas nécessaire.
L'hydrotalcite calcinée peut se conserver longtemps dans une atmosphère sèche sans se recarbonater, ce qui facilite l'étape d'intercalation.
Même si cela ne constitue pas une variante préférée, on peut éventuellement utiliser dans le cadre de l'invention une hydrotalcite intercalée par au moins un agent tensioactif anionique.
Une telle hydrotalcite intercalée peut être obtenue notamment en ajoutant, de manière simultanée, à un pied de cuve formé d'eau, une solution contenant des sels acides des deux cations (ou deux solutions contenant chacune un sel acide d'un des deux cations), une solution d'agent tensioactif anionique et une solution de soude (celle-ci servant en particulier à réguler le pH, notamment à une valeur comprise entre 10 et 12, par exemple à 11) ; la durée de l'addition simultanée peut varier entre 30 et 90 minutes, par exemple entre 45 et 60 minutes ; la température du milieu réactionnel peut être maintenue entre 25 et 95 °C ; en particulier, la température lors de l'addition simultanée peut être maintenue entre 25 et 35 °C, par exemple à 30 °C environ ; à l'issue de cette addition simultanée, la température peut être amenée et maintenue entre 85 et 95 °C, par exemple à environ 90 °C, notamment pendant 1 à 3 heures, par exemple pendant 2 heures.
L'agent tensioactif que l'on utilise pour former une hydrotalcite intercalée ou, de préférence, que l'on peut introduire entre les feuillets minéraux de l'hydrotalcite calcinée (pour former une hydrotalcite calcinée intercalée) présente une partie (tête) polaire anionique, en général complexante vis-à-vis du cation trivalent (par exemple Al) de l'hydrotalcite.
La partie polaire anionique dudit agent tensioactif est habituellement un phosphate, un phosphonate, un carboxylate, un sulfonate, un sulfate ou un succinate de métal alcalin ou alcalino-terreux.
Cet agent tensioactif anionique peut être choisi par exemple parmi :
. les alkylesters sulfonates de formule R-CH(SO3M)-COOR', où R représente en radical alkyle en C8-C2o, en particulier en C10-C16, Rf un radical alkyle en C*|-C6l en particulier en C C3 et M un cation alcalin (notamment sodium, potassium, lithium), ammonium substitué ou non (méthyl-, diméthyl-, triméthyl-, tétraméthylammonium, diméthylpipéridinium ...) ou dérivé d'une alcanolamine (monoéthanolamine, diéthanolamine, triéthanolamine ...), lesdits alkylesters sulfonates étant de préférence des méthyl ester sulfonates dont les radicaux R sont en C14-C16 ;
. les alkylsulfates de formule ROSO3M, où R représente un radical alkyle ou hydroxyalkyle en Cs-C24, en particulier en Cι0-C 8, M représentant un atome d'hydrogène ou un cation tel que défini ci-dessus, ainsi que leurs dérivés éthoxylénés (OE) et/ou propoxyléήés (OP), possédant en moyenne entre 0,5 et 30, en particulier entre 0,5 et 10, motifs OE et/ou OP ;
. les alkylamides sulfatés de formule RCONHR'OSO3M où R représente un radical alkyle en C2-C22, en particulier en C6-C20, R' un radical alkyle en C2-C3, M un atome d'hydrogène ou un cation tel que défini ci-dessus, ainsi que leurs
dérivés éthoxylénés (OE) et/ou propoxylénés (OP), possédant en moyenne entre 0,5 et 60 motifs OE et/ou OP ;
. les sels d'acides gras saturés ou insaturés en C8-C24, en particulier en C14- C2o, les alkylbenzènesulfonates en C9-C2o, les alkylsulfonates primaires ou secondaires en C8-C22, les alkylglycérol sulfonates, des acides polycarboxyliques sulfonés, les sulfonates de paraffine, les N-acyl N-alkyltaurates, les alkylphophates, les iséthionates, les alkylsuccinamates, les alkylsulfosuccinates, les monoesters ou diesters de sulfosuccinates, les N-acyl sarcosinates, les sulfates d'alkylglycosides, les polyéthoxycarboxylates, le cation étant un métal alcalin (notamment sodium, potassium, lithium), un reste ammonium substitué ou non (méthyl-, diméthyl-, triméthyl-, tétraméthylammonium, diméthylpipéridinium) ou dérivé d'une alcanolamine (monoéthanolamine, diéthanolamine, triéthanolamine ...).
On peut notamment citer les oléates de métaux alcalins, par exemple l'oléate de potassium.
Les objets élémentaires de l'hydrotalcite employée selon l'invention se présentent habituellement sous forme de plaquettes, en général sensiblement hexagonales ; leur plus grande dimension peut être comprise entre 50 et 300 nm, de préférence entre 100 et 200 nm. Les compositions de polymère(s) dans lesquelles est utilisée, à titre de charge, notamment de charge renforçante, l'hydrotalcite calcinée et/ou intercalée, de manière avantageuse l'hydrotalcite calcinée (a) et, éventuellement, en outre intercalée (b), et qui constituent un autre objet de l'invention, sont en général à base d'un ou plusieurs polymères ou copolymères, en particulier d'un ou plusieurs elastomeres, notamment les elastomeres thermoplastiques, présentant, de préférence, au moins une température de transition vitreuse comprise entre -150 et +300 °C, par exemple entre -150 et +20 °C.
A titre de polymères possibles, on peut citer les polymères diéniques, en particulier les elastomeres diéniques. Par exemple, on peut citer le caoutchouc naturel, les polymères ou copolymères dérivant de monomères aliphatiques ou aromatiques, comprenant au moins une insaturation (tels que, notamment, l'éthylène, le propylène, le butadiène, l'isoprène, le styrène), le polyacrylate de butyle, ou leurs mélanges ; on peut également citer les' elastomeres silicones, les elastomeres fonctionnalisés (par exemple par des fonctions suceptibles de réagir avec la surface de l'hydrotalcite) et les polymères halogènes. On peut mentionner les polyamides.
Le polymère (copolymère) peut être un polymère (copolymère) en masse, un latex de polymère (copolymère) ou bien une solution de polymère (copolymère) dans l'eau ou dans tout autre liquide dispersant approprié.
Lesdites compositions de polymère(s) peuvent être vulcanisées au soufre (on obtient alors des vulcanisats) ou réticulées notamment aux peroxydes.
Un autre composé tel que de la silice précipitée, notamment très dispersible, peut éventuellement être employé également à titre de charge ; si la quantité en poids de silice précipitée employée peut alors être minoritaire par rapport à celle de l'hydrotalcite, elle peut également être égale à ou majoritaire par rapport à celle mise en œuvre pour l'hydrotalcite ; l'hydrotalcite et la silice peuvent alors être introduites dans le(s) polymère(s) sous forme d'un mélange ou séparément. Cependant, souvent, les compositions de polymère(s) ne contiennent pas de silice précipitée à titre de charge et/ou la charge est formée en totalité d'hydrotalcite calcinée et/ou intercalée. En général, les compositions de polymère(s) comprennent en outre au moins un agent de couplage et/ou au moins un agent de recouvrement ; elles peuvent également comprendre, entre autres, un agent anti-oxydant.
L'invention, en particulier dans le cas de l'utilisation d'hydrotalcite calcinée, peut permettre notamment de diminuer la quantité d'agent de couplage à employer dans les compositions de polymère(s), tout en ne pénalisant pas leurs propriétés à l'état vulcanisé.
La proportion en poids d'hydrotalcite dans la composition de polymère(s) peut varier dans une gamme assez large. Elle représente habituellement 4 à 80 %, notamment 20 à 80 %, par exemple 30 à 70 %, de la quantité du (des) polymère(s). Elle représente de préférence 20 à 80 %, par exemple 30 à 70 %, de la quantité du (des) polymère(s) lorsque les compositions de polymère(s) ne contiennent pas de silice précipitée à titre de charge et/ou lorsque la charge est formée en totalité d'hydrotalcite calcinée et/ou intercalée.
La présente invention est également relative aux articles finis à base des compositions de polymère(s) décrites précédemment (notamment à base des vulcanisats mentionnés ci-dessus).
On peut ainsi mentionner les enveloppes de pneumatique, en particulier les flancs et la bande de roulement pneumatique. L'hydrotalcite calcinée est utilisable dans la gomme interne de pneumatique ; elle peut notamment en améliorer l'imperméabilité (notamment à l'air), ce qui peut permettre d'éviter d'utiliser un élastomère halogénobutyl (chlorobutyl, bromobutyl par exemple) et/ou d'employer, de préférence majoritairement, plutôt du caoutchouc naturel.
On peut également citer, à titre d'articles finis, les revêtements de sols, les semelles de chaussures, les pièces de chenilles de véhicules, les galets de téléphériques, les joints d'appareils électroménagers, les joints de conduites de liquides ou de gaz, les joints de système de freinage, les gaines, les cables, les courroies de transmissions, les barrières aux gaz, les matériaux ignifugeants.
Les exemples suivants illustrent l'invention sans toutefois en limiter la portée.
EXEMPLE 1
On prépare deux compositions de polymère, exemptes d'agent de couplage :
- l'une contenant de la silice précipitée haute dispersibilité Z1165MP commercialisée par la société Rhodia, de surface spécifique BET de 150 m2/g et de densité de 2,1 g/cm3 (composition de référence R1),
- l'autre contenant de l'hydrotalcite calcinée fabriquée par la société Sud Chemie (sous la dénomination EXM 701), de surface spécifique BET de 160 m2/g et de densité de 2,8 g/cm3 (composition C1 ).
Tableau 1 (compositions en parties, en poids)
(1 ) Copolymère styrène butadiène synthétisé en solution (type Buna VSL 5525-1 ) contenant 27,3 % d'huile
(2) N-(1 ,3-diméthyl-butyl)-N'-phényl-p-phénylènediamine
(3) N-cyclohexyl-2-benzothiazyl sulfénamide
Les compositions sont préparées en travaillant thermo-mécaniquement les elastomeres dans un malaxeur interne (type BRABENDER) d'un volume égal à 75 cm3, en deux étapes, avec une vitesse moyenne des palettes de 60 tours/minute, jusqu'à l'obtention d'une température de 110 °C, ces étapes étant suivies d'une étape d'accélération réalisée dans un malaxeur interne (type BRABENDER) puis d'une étape de finition réalisée sur un mélangeur externe.
La vulcanisation des compositions est adaptée aux cinétiques de vulcanisation des mélanges correspondants.
Les propriétés des compositions sont exposées ci-après, les mesures ayant été effectuées (sur les compositions vulcanisées), selon les normes et/ou méthodes suivantes :
Propriétés de vulcanisation
Norme NF T 43015
On utilise, notamment pour la mesure du couple mini (Cmin) et du couple maxi (Cmax) un rhéomètre Monsanto 100 S.
Ts2 correspond au temps pendant lequel le contrôle du mélange est possible ; le mélange de polymère durcit à partir de Ts2 (début de la vulcanisation).
T90 correspond au temps au bout duquel 90 % de la vulcanisation ont été réalisés.
Propriétés mécaniques
- Traction (modules) : norme NF T 46002
Les modules x % correspondent à la contrainte mesurée à x % de déformation en traction.
- Dureté Shore A : norme ASTM D2240
La valeur considérée est déterminée 15 secondes après l'application de la force.
Propriétés dynamiques
Les modules réels (G') et imaginaire (G") ainsi que la tangente de l'angle de perte (tan δ), définie comme le rapport de G" sur G', sont mesurés à différents
taux de déformation et à différentes températures sur un appareil de spectrométrie mécanique (Viscoanalyseur VA2000 de Metravib RDS). Deux types d'essais sont effectués : des balayages en déformation, à température et fréquence fixées, pour déterminer les propriétés de non linéarité des compositions (Effet Payne), et des balayages en température, à déformation et fréquence imposées.
Les conditions de l'essai pour les balayages en déformation sont les suivantes :
Les éprouvettes sont de forme parallélépipèdiques (longueur 6 mm, largeur 4 mm, épaisseur 2,5 mm environ). Une déformation sinusoïdale d'amplitude croissante est appliquée à une fréquence constante de 5 Hz. A chaque taux de déformation, G', G" et tan δ sont évalués. Ci-dessous, ΔG' fait référence à la différence entre le module G' mesuré à une déformation en cisaillement de 0,001 et le module G' mesuré à une déformation en cisaillement de 1, et tan δ max correspond au maximum de la tangente de l'angle de perte en fonction de la déformation.
Les conditions de l'essai pour les balayages en température sont les suivantes :
Les éprouvettes sont de forme parallélépipèdiques (longueur 15 mm, largeur 6 mm, épaisseur 2,5 mm environ). Une déformation sinusoïdale d'amplitude constante et égale à 50 microns est appliquée en traction, à une fréquence constante de 10 Hz , la vitesse de montée en température étant de
1 °C / min. A chaque température, G', G" et tan δ sont évalués
On constate que la composition C1 selon l'invention présente un compromis de propriétés intéressant par rapport à celui de la composition de référence R1.
Avec une cinétique de vulcanisation comparable à celle de la composition de référence R1, la composition C1 conduit à un renforcement en terme de modules plus marqué. Cet effet de renfort est d'ailleurs perceptible dès les très faibles déformations. Il faut atteindre des déformations d'au moins 600 % pour que la composition de référence R1 offre le même comportement en terme de renfort que la composition C1.
Dans le cas de la composition C1 , l'amplitude un peu plus élevée de la chute du module (effet Payne) s'accompagne par une baisse du maximum de tangente δ en fonction de la déformation. Cette composition est donc moins source de dissipation d'énergie mécanique. Cet avantage pourra être utilisé dans des applications nécessitant une faible dissipation.
La composition C1 présente un module réel vitreux (G') plus élevé que celui obtenu pour la composition de référence R1, tout en ayant une dissipation similaire ou un peu plus faible. Ces caractéristiques pourront être utilisées dans des applications nécessitant rigidité à l'état vitreux ou rigidité à l'état caoutchoutique et faible dissipation d'énergie, tout en conservant les propriétés de dissipation vers 0 °C.
Tableau 2
EXEMPLE 2
On prépare trois compositions de polymère
- l'une contenant de la silice précipitée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et un agent de couplage (composition de référence R2),
- les deux autres contenant chacune de l'hydrotalcite calcinée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et un agent de couplage (compositions C2 et C3).
Tableau 3 (compositions en parties, en poids)
(1 ) Copolymère styrène butadiene synthétisé en solution (type Buna VSL 5525-1) contenant 27,3 % d'huile
(2) Agent de couplage charge/polymère (commercialisé par la société Dégussa)
(3) N-(1 ,3-diméthyl-butyl)-N'-phényl-p-phénylènediamine
(4) N-cyclohexyl-2-benzothiazyl sulfénamide
La composition C3 contient environ le même taux volumique de charge que la composition de référence R2 et que la composition C2 ; mais son taux d'agent de couplage est adapté à la masse et à la surface spécifique de l'hydrotalcite calcinée de telle manière que l'on obtient le même taux de couverture théorique de la charge qu'avec la silice précipitée mentionnée.
Les compositions sont préparées en travaillant thermo-mécaniquement les elastomeres dans un malaxeur interne (type BRABENDER) d'un volume égal à 350 cm3, en deux étapes, avec une vitesse moyenne des palettes de 60 tours/minute, jusqu'à l'obtention d'une température de 140 °C, ces étapes étant suivies d'une étape d'accélération réalisée dans un malaxeur interne (type BRABENDER) puis d'une étape de finition réalisée sur un mélangeur externe.
La vulcanisation des compositions est adaptée aux cinétiques de vulcanisation des mélanges correspondants.
Les propriétés des compositions sont exposées ci-après, les mesures ayant été effectuées (sur les compositions vulcanisées), selon les normes et/ou méthodes indiquées à l'exemple 1 pour les propriétés mécaniques et comme suit pour les propriétés rhéologiques :
Propriétés rhéoloqiques
Consistance Mooney : norme NF T 43005 (mesure de Mooney Large (1 + 4) à 100 °C, à l'aide d'un viscosimètre Mooney).
Tableau 4
On constate que les compositions C2 et C3 selon l'invention présentent un compromis de propriétés intéressant par rapport à celui de la composition de référence R2.
EXEMPLE 3
On prépare deux compositions de polymère :
- l'une contenant de la silice précipitée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et un agent de couplage (composition de référence R3),
- l'autre contenant de l'hydrotalcite calcinée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et un agent de couplage (composition C4).
Tableau 5 (compositions en parties, en poids)
(1) Copolymère styrène butadiene synthétisé en solution (type Buna VSL 5525-1) contenant 27,3 % d'huile
(2) Agent de couplage charge/polymère (commercialisé par la société Dégussa)
(3) N-(1 ,3-diméthyl-butyl)-N'-phényl-p-phénylènediamine
(4) N-cyclohexyl-2-benzothiazyl sulfénamide
Les compositions sont préparées en travaillant thermo-mécaniquement les elastomeres dans un malaxeur interne (type BRABENDER) d'un volume égal à 75 cm3, en une étape, avec une vitesse moyenne des palettes de 52 tours/minute, jusqu'à l'obtention d'une température de 110 °C, cette étape étant suivie d'une étape d'accélération réalisée dans un malaxeur interne (type BRABENDER) puis d'une étape de finition réalisée sur un mélangeur externe.
La vulcanisation des compositions est adaptée aux cinétiques de vulcanisation des mélanges correspondants.
Les propriétés des compositions sont exposées ci-après, les mesures ayant été effectuées (sur les compositions vulcanisées), selon les normes et/ou méthodes indiquées à l'exemple 1. (la déformation et la contrainte rupture étant mesurées selon la norme NF T 46002) :
Tableau 6
On constate que la composition C4 selon l'invention présente un compromis de propriétés globalement supérieur à celui de la composition de référence R3.
Tout en présentant une cinétique de vulcanisation et des propriétés de renforcement (modules 100 % et 300 %) comparables, voire même supérieures, la composition C4 possèdent des propriétés ultimes ( contrainte et déformation rupture) améliorées.
De plus, la composition C4 a des propriétés dynamiques beaucoup plus intéressantes que celles de la composition R3, en l'occurrence une plus faible amplitude de la chute du module et une baisse sensible du maximum de tangente δ en fonction de la déformation (très faible dissipation de l'énergie mécanique).
EXEMPLE 4
On prépare une composition de polymère contenant de l'hydrotalcite calcinée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et présentant une teneur pondérale en agent de couplage de 4,4 % par rapport au poids d'hydrotalcite (composition C5).
On compare ses propriétés à celles de la composition de référence R3 préparée dans l'exemple 3, qui contient de la silice précipitée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et qui présente une teneur en agent de couplage de 8 % par rapport au poids de silice.
Tableau 7 (compositions en parties, en poids)
(1) Copolymère styrène butadiene synthétisé en solution (type Buna VSL 5525-1) contenant 27,3 % d'huile
(2) Agent de couplage charge/polymère (commercialisé par la société Dégussa)
(3) N-(1 ,3-diméthyl-butyl)-N'-phényl-p-phénylènediamine
(4) N-cyclohexyl-2-benzothiazyl sulfénamide
La composition C5 est préparée comme dans l'exemple 3.
Les propriétés des compositions sont exposées ci-après, les mesures ayant été effectuées (sur les compositions vulcanisées), selon les normes et/ou méthodes indiquées aux exemles 1 et 3 :
Tableau 8
On constate que la composition C5 selon l'invention, en dépit d'une quantité d'agent de couplage réduite par rapport à celle de la composition de référence R3, conduit à un compromis de propriétés particulièrement intéressant.
EXEMPLE 5
On prépare deux compositions de polymère :
- l'une contenant de la silice précipitée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et de l'hydrotalcite calcinée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 , et ce dans un rapport massique de 90/10, ainsi qu'un agent de couplage (composition C6), - l'autre contenant de la silice précipitée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et de l'hydrotalcite calcinée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 , et ce dans un rapport massique de 50/50, ainsi qu'un agent de couplage (composition C7).
On compare leurs propriétés à celles de la composition de référence R3 préparée dans l'exemple 3, qui contient de la silice précipitée identique à celle utilisée dans l'exemple 1 et un agent de couplage.
Tableau 9 (compositions en parties, en poids)
(1 ) Copolymère styrène butadiene synthétisé en solution (type Buna VSL 5525-1 ) contenant 27,3 % d'huile
(2) Agent de couplage charge/polymère (commercialisé par la société Dégussa)
(3) N-(1 ,3-diméthyl-butyl)-N'-phényl-p-phénylènediamine
(4) N-cyclohexyl-2-benzothiazyl sulfénamide
Les compositions R3, C6 et C7 contiennent sensiblement le même taux volumique de charge.
Les compositions C6 et C7 sont préparées comme dans l'exemple 3.
Les propriétés des compositions sont exposées ci-après, les mesures ayant été effectuées (sur les compositions vulcanisées), selon les normes et/ou méthodes indiquées aux exemles 1 et 3 :
Tableau 10
On constate que les compositions C6 et C7 selon l'invention présentent un compromis de propriétés globalement supérieur à celui de la composition de référence R3.
Tout en présentant une cinétique de vulcanisation et des propriétés de renforcement comparables, voire même supérieures, les compositions C6 et C7 possèdent des propriétés ultimes ( contrainte et déformation rupture) améliorées.
De plus, les compositions C6 et C7 ont des propriétés dynamiques beaucoup plus intéressantes que celles de la composition R3, en l'occurrence une plus faible amplitude de la chute du module et une baisse sensible du maximum de tangente δ en fonction de la déformation (très faible dissipation de l'énergie mécanique), et ce même lorsque la proportion d'hydrotalcite calcinée est minoritaire par rapport à la silice précipitée (composition C6).