Le secteur technique de la présente invention est celui
des conteneurs de réception permettant de stocker et/ou de
transporter un engin explosif, tel une munition de guerre
comportant une forte charge explosive.
On sait qu'une munition est susceptible de détonner par
elle-même ou à la suite d'une sollicitation extérieure telle
qu'un choc. Elle présente donc un danger mortel pour le
personnel assurant le transport, puis les manipulations avant
le désamorçage. Il faut donc que le conteneur supporte les
effets consécutifs à la mise en détonation d'une munition
pouvant renfermer un équivalent TNT de 1 à 2 Kg. Les effets
directs ou indirects d'une éventuelle détonation ne doivent
pas être transmis au milieu extérieur sur le plan des chocs
mécaniques, des projections d'éclats, des surpressions
aériennes, des effets thermiques, ou des émanations de gaz
toxiques.
Une solution a été proposée dans le brevet FR-A-2 759 353
d'un conteneur de sécurité anti-déflagration comportant une
âme à trois ou quatre parois. Ce brevet propose notamment de
prévoir une paroi en acier balistique munie de part et
d'autre d'une paroi de tissu en matière composite, l'ensemble
étant intégré dans une enveloppe externe en matière plastique
ou en tôle, éventuellement séparée de celle-ci par un volume
d'air.
L'essentiel de l'efficacité de ce conteneur est apporté
par la paroi interne rigide en acier à haute résistance,
paroi qui est renforcée sur sa surface externe par une paroi
souple formée de fibres résistantes à l'allongement.
Néanmoins, ce conteneur ne présente pas une résistance
suffisante à la détonation d'un engin explosif de forte
puissance (au moins 1 à 2 kg de TNT). Le matériau rigide qui
est décrit est fragile au choc et un accroissement de la
résistance passera par l'augmentation de l'épaisseur de la
paroi rigide ce qui nuit à la légèreté du conteneur et à la
facilité du transport.
De plus la structure proposée n'est pas hermétique et ne
peut assurer un confinement des produits de détonation ou des
gaz ou liquides toxiques émis par la munition.
C'est le but de la présente invention que de proposer un
conteneur ne présentant pas de tels inconvénients.
Ainsi le conteneur selon l'invention peut résister à
l'explosion de munitions de dimensions importantes en
réalisant un amortissement rapide de l'onde de choc engendrée
par l'explosion et en assurant la dissipation de l'énergie à
travers des couches de matériaux appropriés.
Le conteneur selon l'invention permet d'assurer ce
résultat sans accroissement excessif de masse et
d'encombrement.
De plus le conteneur selon l'invention peut être adapté
au transport ou au stockage de munitions ou engins explosifs
de dimensions variées.
Il assure le confinement tant de la munition non explosée
que de l'explosion de celle ci, en évitant dans tous les cas
la sortie des gaz toxiques qu'elle peut émettre.
Le conteneur selon l'invention se trouve ainsi
particulièrement bien adapté au stockage et/ou au transport
des engins explosifs anciens trouvés sur les terrains
d'opérations, notamment dé la première guerre mondiale. En
effet ces engins ont une sensibilité qui a pu s'accroítre au
cours du temps, rendant toute manipulation dangereuse et ils
sont susceptibles de répandre des substances ou des gaz
toxiques. Le conteneur selon l'invention assure transport et
stockage en toute sécurité pour les opérateurs et les
populations.
L'invention a donc pour objet un conteneur de sécurité
pour un engin explosif, par exemple une munition, et
comprenant au moins une enceinte interne comportant une
première cloison entourant au moins longitudinalement
l'engin, première cloison comprenant au moins trois parois,
conteneur caractérisé en ce que la première cloison comprend
successivement entre l'engin explosif et l'extérieur :
- une première paroi ou paroi interne, réalisée en un
matériau ductile dont l'allongement à la rupture est
supérieur ou égal à 30% et ayant une résilience supérieure ou
égale à 200 J/cm2 et délimitant la cloison du côté de l'engin
explosif, et
- au moins une paire de parois formée par la combinaison
d'une deuxième paroi ou couche amortissante réalisée en un
matériau à haut module de compressibilité volumique et d'une
troisième paroi en matériau rigide dont la limite élastique
est supérieure ou égale à 900 MPa.
La première paroi pourra être réalisé en un métal choisi
parmi les matériaux suivants : acier doux, nickel, titane.
La deuxième paroi pourra être réalisée en au moins un des
matériaux suivants : mousse organique haute densité, par
exemple supérieure à 1,2g/cm3, matériau composite, polyester
chargé de fibres de verre, enroulé filamentaire à base de
fibres de verre.
La troisième paroi pourra être réalisée en acier, en
titane ou bien en un enroulé filamentaire carbone/carbone.
Selon un autre mode de réalisation, une couche d'un
matériau de faible densité, par exemple comprise entre 0,1 et
0,3 g/cm3, est disposée entre l'engin explosif et la première
paroi.
Ce matériau de faible densité pourra être constitué par
du sable, de la vermiculite granulaire ou bien une mousse
polymérisable.
Selon une variante, un sac mince en matériau souple
pourra être interposé entre le matériau de faible densité et
la première paroi afin de faciliter l'extraction de l'engin
hors du conteneur.
Selon un autre mode de réalisation, le conteneur pourra
comprendre une deuxième cloison séparée de la première
cloison par une chambre de détente et formant une enceinte
externe qui est fermée de façon étanche par un couvercle.
L'enceinte interne pourra être formée par la première
cloison, solidaire d'un fond et obturée par un bouchon qui
est mobile par l'effet de la pression des gaz engendrés par
une initiation de l'engin explosif, de façon à autoriser le
passage des gaz vers la chambre de détente.
Le bouchon mobile pourra être maintenu appliqué contre la
première cloison par une cale d'un matériau amortisseur
disposée entre le bouchon et le couvercle.
Le matériau amortisseur pourra être constitué par une
mousse synthétique haute densité, par exemple supérieure à
1,2g/cm3, telle une mousse de polyuréthanne.
Avantageusement, la chambre de détente pourra comporter
au moins une chicane solidaire de la première et/ou de la
deuxième cloison et destinée à favoriser la détente des gaz.
La deuxième cloison pourra comporter une couche d'un
matériau amortisseur.
Le matériau amortisseur pourra être constitué par une
structure en nid d'abeille.
La couche de matériau amortisseur pourra être recouverte
d'une paroi perforée.
L'invention sera mieux comprise à la lecture de la
description qui va suivre de modes particuliers de
réalisation, description faite en référence aux dessins
annexés et dans lesquels :
- la figure 1 montre schématiquement la structure de base
de la paroi d'un conteneur selon un premier mode de
réalisation de l'invention,
- la figure 2 montre schématiquement la structure de base
de la paroi d'un conteneur selon un deuxième mode de
réalisation de l'invention,
- la figure 3 représente un conteneur complet selon un
troisième mode de réalisation de l'invention.
Les engins explosifs que l'on vise sont généralement
constitués d'une enveloppe en acier de forme cylindro-ogivale
chargée en explosif et amorcée à une extrémité. Le chargement
explosif peut incorporer une ampoule ou un compartiment
renfermant un produit chimique. Ces matières actives peuvent
être extrêmement dangereuses en raison de leur
hypersensibilité et ce danger est accru du fait d'un
historique mal connu ou d'un vieillissement incertain et mal
maítrisé.
Théoriquement, la partie de l'engin la plus sensible est
la fusée dont l'initiation de la chaíne pyrotechnique
transmet la détonation à l'explosif de l'avant de l'engin
vers l'arrière. Cette configuration est la plus brisante pour
l'enveloppe de l'engin, qui se fragmente en éclats dotés
d'une vitesse pouvant atteindre 2000 m/s. L'onde de
détonation se transmet sous des pressions très élevées, de
l'ordre de 25 à 35 GPa, dans les matériaux au contact sous
forme d'ondes incidentes et d'ondes réfléchies en fonction de
leur nature. Ces phénomènes non linéaires ont une durée brève
de l'ordre de 100 à 150 micro secondes.
Lorsque l'enveloppe de l'engin est fissurée, les gaz
brûlés produits par la détonation apparaissent derrière la
détonation sous une pression très élevée et les réflexions
sur les parois adjacentes peuvent atteindre dix fois la
pression incidente.
Pour étudier et quantifier ces phénomènes en vue de
concevoir un conteneur, on a longtemps procédé de manière
empirique et expérimentale. La difficulté essentielle est de
représenter des phénomènes engendrant des pressions très
élevées (30 à 50 GPa) dans des durées de l'ordre de la micro-seconde.
Des essais à échelle réduite permettent de
caractériser les effets sans toutefois restituer les temps et
les impulsions.
Les outils analytiques permettent de donner des ordres de
grandeur mais sont insuffisants pour dimensionner un
conteneur. On aboutit généralement à des conteneurs
surdimensionnés avec des coefficients de sécurité importants.
Les algorithmes numériques disponibles aujourd'hui
permettent de donner une représentation très proche de cette
physique non linéaire. Ils restituent les déplacements, les
déformations et donnent un ordre de grandeur des pressions.
La précision provient de la connaissance des lois de
comportement et des équations d'états des matériaux, qui ne
sont toujours que des modèles d'un état physico-chimique ne
prenant pas en compte toutes les variables intervenant lors
de l'explosion d'un engin. De plus, les caractérisations des
paramètres des modèles sont coûteuses et peu de données
existent en comparaison de toutes les nuances possibles.
C'est donc grâce aux travaux entrepris par le demandeur
qu'il est maintenant possible de maítriser les problèmes de
détonation et de dimensionner des conteneurs de transport ou
de stockage pour engins explosifs.
En se reportant à la figure 1, un conteneur 1 selon un
premier mode de réalisation de l'invention est destiné à
renfermer un engin explosif 2 tel une munition.
Le conteneur est représenté ici partiellement en coupe,
il a une forme globalement cylindrique entourant la munition.
Il comprend une enceinte interne délimitée par une
première cloison 3 (qui entoure longitudinalement l'engin
explosif 2), un fond et un couvercle (non représentés).
L'engin 2 est positionné radialement par rapport à la
cloison avec des moyens de positionnement appropriés, par
exemple des cales 4 réalisées en mousse synthétique haute
densité ou en bois.
Suivant l'invention, la première cloison comprend au
moins trois parois:
Une première paroi 5 ou paroi interne qui est réalisée en
un matériau à la fois ductile (ayant une bonne capacité
d'allongement) et résilient (résistant au choc). On choisira
de préférence un matériau ayant un allongement à la rupture
supérieur ou égal à 30% et une résilience K supérieure ou
égale à 200 J/cm2. Cette paroi interne délimite la cloison 3
du côté de l'engin explosif 2.
Une deuxième paroi 6 ou couche amortissante qui est
réalisée en un matériau à haut module de compressibilité
volumique, c'est à dire pour lequel le rapport V/Vo du volume
V (après compression) sur le volume Vo (avant compression)
est compris entre 0,1 et 0,6 lorsqu'il est soumis à une
pression dynamique de l'ordre de 30 GPa (GigaPascals).
Une troisième paroi 7 en matériau rigide, c'est à dire
ayant une limite élastique (Re) qui est supérieure ou égale à
900 Mpa (MégaPascals).
Le concept général sur lequel est basé l'invention est
d'amortir rapidement les ondes de choc provoquées par la
détonation et non de les bloquer comme les solutions prévues
dans l'art antérieur.
L'amortissement est obtenu en dissipant l'énergie créée
par la détonation au travers d'une succession de barrières
dont les caractéristiques sont choisies de façon à : d'une
part absorber une partie de l'énergie de choc, et d'autre
part introduire des réflexions d'onde qui seront opposées à
l'onde incidente et qui en réduiront les effets par suite de
la combinaison entre onde incidente et ondes réfléchies.
La première paroi 5 sera par exemple réalisée en acier
doux, en nickel ou bien en titane. Sa ductilité et sa
résilience élevées lui donnent des taux de déformation
plastique élevés qui permettent d'une part d'arrêter les
projections des éclats et d'autre part de répartir les
pressions sur les parois suivantes.
Le choix du Nickel ou du titane permet en plus d'assurer
une excellente tenue à la corrosion dans le cas où il
pourrait y avoir des exsudats de produits corrosifs hors de
l'engin.
Sur la deuxième paroi 6 repose l'efficacité du conteneur.
Elle pourra être réalisée en mousse organique haute densité
(par exemple supérieure à 1,2 g/cm3) ou bien en un matériau
composite permettant d'atteindre un important taux de
déformation volumique sur la plage de variation de pression
de 0 à 30 GPa, tel un polyester chargé de fibres de verre ou
un enroulé filamentaire à base de fibres de verre. On
choisira un matériau tel que le rapport V/Vo pour une
pression dynamique de 30 GPa soit inférieur à 0,6.
On pourra également réaliser la paroi 6 sous la forme
d'une couche de sable.
La troisième paroi 7 est destinée à assurer une rigidité
maximale en retardant le plus possible la déformation de sa
surface externe. Elle assure ainsi le maintien de la deuxième
paroi 6 et le fonctionnement optimal de celle ci.
On pourra réaliser la troisième paroi en acier, titane ou
encore en enroulé à haute limite élastique tel qu'un enroulé
filamentaire carbone/carbone.
A titre d'exemple on pourra réaliser un conteneur
associant une première paroi 5 en acier de nuance 10N8
(résilience K=300 J/cm2) et de 3 à 5 mm d'épaisseur associée
à une deuxième paroi 6 en sable ou bien en un composite fibre
de verre /polyester de 10 à 20 mn d'épaisseur et complétée
par une troisième paroi 7 en acier de nuance 35NCD16 ou en
Titane T40 de 15 à 20 mm d'épaisseur.
En fonction de la puissance de l'engin à confiner, on
pourra limiter la définition du conteneur à celle associant
la première paroi 5 avec une seule paire 8 de parois 6 et 7.
On pourra également pour confiner un engin explosif plus
puissant prévoir plusieurs paires 8 de parois 6 et 7.
La figure 2 montre ainsi un deuxième mode de réalisation
de l'invention dans lequel la première paroi 5 en matériau
ductile est suivie de deux paires 8a et 8b, associant
chacune: une deuxième paroi (6a ou 6b) en matériau à haut
module de compressibilité et une troisième paroi (7a ou 7b)
en matériau rigide.
Ce mode de réalisation diffère également du précédent en
ce que une couche 9 d'un matériau de faible densité (de 0,1 à
0,3 g/cm3) est disposée entre l'engin explosif et la première
paroi 5.
Ce matériau à faible densité assure un calage de l'engin
explosif 2. Il constitue un sarcophage entourant l'engin
explosif et qui, en cas de détonation, absorbe une partie de
l'énergie cinétique de projection de l'enveloppe de l'engin.
On améliore ainsi l'efficacité de la première paroi 5 qui
ne voit qu'une partie de l'énergie cinétique des éclats.
On pourra par exemple utiliser pour réaliser cette couche
à faible densité un matériau pulvérulent tel que du sable ou
un granulat de vermiculite. On pourra également utiliser une
mousse polymérisable qui sera injectée entre l'engin 2 et la
première paroi 5.
Dans tous les cas l'emploi d'un matériau pulvérulent ou
injectable pour réaliser la couche 9 permet d'adapter le
conteneur à tous types d'engins explosifs, quelles que soient
leurs formes et leurs dimensions (inférieures au diamètre de
la première paroi 5). La couche 9 assure un enrobage complet
de l'engin et un remplissage de tout le vide séparant celui
ci de la première paroi 5. On obtient ainsi un amortissement
optimal de l'énergie développée par l'initiation de l'engin.
Avantageusement on pourra disposer un sac mince 10 en
matériau souple, par exemple en matière plastique tel que le
polyéthylène, qui sera interposé entre le matériau 9 à faible
densité et la première paroi 5. Une telle disposition
empêchera l'adhérence du matériau 9 sur la première paroi 5
(si ce matériau est une mousse polymérisable) et dans tous
les cas permettra de faciliter l'extraction de l'engin (avec
son sarcophage de matériau 9) hors du conteneur.
A titre d'exemple on pourra réaliser un conteneur
associant une couche 9 de mousse polymérisable dont
l'épaisseur sera inférieure au demi rayon maxi de l'engin
explosif (par exemple inférieure à 20mm pour un projectile de
calibre 80mm), une première paroi 5 en acier 10N8 de 3 à 5 mm
d'épaisseur et deux paires 8a, 8b identiques. Un tel choix de
l'épaisseur de la couche 9 permet d'éviter l'acquisition par
les éclats engendrés par l'engin d'une énergie cinétique trop
importante.
Chaque paire 8 pourra avoir la structure décrite
précédemment et comprendre une paroi 6 en composite fibre de
verre / résine polyester de 10 à 20 mm d'épaisseur et une
paroi 7 en acier 35NCD16 ou titane T40 de 15 à 20 mm
d'épaisseur.
A titre de variante il est bien entendu possible, en
fonction des caractéristiques de l'engin à transporter, de
prévoir plusieurs paires 8 de parois 6 et 7.
Il est également possible de mettre en oeuvre une couche
amortissante 9 dans le mode de réalisation selon la figure 1.
Le conteneur réalisé suivant l'un ou l'autre des modes de
réalisation précédents assure efficacement l'absorption de
l'énergie de détonation avec une masse minimisée et une
conception modulaire adaptable à la forme et à la taille de
l'engin explosif.
Le mode de réalisation présenté à la figure 3 permet en
complément d'assurer une étanchéité du conteneur aux gaz et
liquides émis par l'engin, aussi bien avant une initiation
que pendant ou après celle ci.
Sur la figure 3, on a représenté une coupe longitudinale
d'un conteneur 1 renfermant un engin explosif 2, par exemple
une munition, disposé verticalement avec sa partie la plus
sensible (la fusée 11) vers le haut, afin que sous l'effet
d'une détonation accidentelle la projection du culot 12 soit
arrêtée par un socle massif 1a du conteneur (en acier).
Le conteneur 1 comprend une enceinte interne qui est
formée par une première cloison 13, solidaire d'un fond 14 et
obturée par un bouchon 15. La première cloison a une
structure analogue à celle décrite en référence à la figure
2. Elle comprend une première paroi 5 et deux paires 8a, 8b
de parois 6a/7a, 6b/7b. Une couche 9 de matériau de faible
densité, par exemple une mousse polymérisée in situ, forme un
sarcophage emprisonnant l'engin 2 et le positionnant
coaxialement à la première paroi 5. Ce matériau permet
également de protéger la fusée 11 de tout choc ou agression
extérieure. Un sac 10 en polyéthylène est intercalé entre le
matériau 9 et la première cloison 5.
Le fond 14 est solidaire de la première paroi 5, il est
réalisé avec la même matière et a sensiblement la même
épaisseur. Il est obtenu par fluotournage. Le fond 14 est
séparé du socle massif la par un volume 16 rempli du même
matériau de faible densité que la couche 9 et qui amortira la
projection du culot 12.
Le conteneur 1 selon l'invention comporte également une
enceinte externe qui est constituée par une deuxième cloison
17 solidaire du socle 1a et obturée de façon étanche par un
couvercle 18 qui sera utilement équipé d'un anneau de levage
26.
La paroi externe 7b de la première cloison 13 est dotée
d'un épaulement 29 venant en butée contre la deuxième cloison
17 solidaire du socle 1a, assurant ainsi un positionnement
radial de la première cloison 13 par rapport à la deuxième
cloison 17.
Le moyen de fermeture 19 sera par exemple un moyen rapide
et déformable tel qu'une grenouillère et il sera doté de
moyens d'étanchéité aux gaz et aux liquides, tels que des
joints.
La deuxième cloison 17 comprend une paroi externe ductile
20 réalisée par exemple en acier de nuance Z10C18 ou bien en
titane T30.
Sur cette paroi 20 est appliquée une couche 21 d'un
matériau amortisseur de la pression des gaz, par exemple un
nid d'abeille réalisé en aluminium ou en acier.
Une paroi perforée 22 sera de préférence appliquée sur la
couche 21 du matériau amortisseur. Cette paroi perforée sera
réalisée par exemple en acier de nuance A60. Elle permet à la
fois de répartir la pression sur le nid d'abeille et de
minimiser les reflexions d'onde.
La deuxième cloison 17 est séparée de la première cloison
13 par un espace libre 23 constituant une chambre de détente.
Le bouchon 15 qui obture l'enceinte interne présente un
rebord externe cylindrique 15a qui entoure la première
cloison 13. Il est maintenu appliqué dans sa position de
fermeture par une cale 24 qui s'interpose entre le bouchon 15
et le couvercle 18. La cale 24 est réalisée en un matériau
amortisseur compressible, par exemple en polyuréthanne haute
densité (supérieure à 1,2 g/cm3).
Lorsque des produits de détonation s'échappent comme
suite à l'initiation de l'engin 2, le bouchon se déplace en
comprimant la cale 24 et les gaz peuvent se répandre dans la
chambre de détente 23.
La compression de la cale 24 a pour effet de consommer
une partie de l'énergie des gaz, la chambre de détente 23 est
également conçue de façon à absorber l'énergie de choc des
gaz.
Le volume de la chambre de détente 23 est tout d'abord
choisi de façon à assurer une détente suffisante des gaz qui
soit compatible avec la tenue de la deuxième cloison 17. On
pourra par exemple définir un conteneur dont la chambre de
détente a un volume 10 à 15 fois supérieur au volume
d'explosif.
De plus, la chambre 23 pourra être avantageusement
équipée d'au moins une chicane 25 destinée à favoriser les
détentes.
Chaque chicane 25 est constituée par une portion de tôle
conique fixée à la surface externe de la paroi 7b par un
moyen approprié (par exemple par soudure).
Les tôles des chicanes seront par exemple des tôles
d'acier d'environ 2 mm d'épaisseur.
Les gaz qui pénètrent dans la chambre de détente 23
auront pour effet de déformer les chicanes qui absorberont
donc une partie de leur énergie. Les ondes de pression des
gaz seront également réfléchies par les surfaces des chicanes
ainsi que par la paroi perforée 22. Les ondes de pression
réfléchies par la paroi 22 se combineront avec les ondes de
pression incidentes sur la cloison 17, réduisant l'effet des
surpressions.
Le matériau amortisseur 21 en nid d'abeille assurera par
ailleurs un amortissement des ondes de pression parvenant à
la paroi 20 de la deuxième cloison 17.
Ainsi la conception de l'enceinte externe qui comprend
une chambre de détente 23, des chicanes 25 et une couche 21
d'un matériau amortisseur permet d'absorber rapidement
l'énergie des gaz, donc les impulsions et d'éviter les pics
de pression liés aux réflexions des ondes de surpression.
L'absorption est encore accrue par la présence de la cale
24 qui maintient le bouchon 15 et par la paroi perforée 22.
A titre d'exemple et pour un engin explosif de 1 kg de
TNT, on pourra réaliser un conteneur dont la première cloison
aura la structure décrite en référence à la figure 2 et dont
la deuxième cloison 17 sera constituée par une paroi perforée
22 de 3mm d'épaisseur comportant 500 à 600 trous cylindriques
au m2 de 10 mm de diamètre, appliquée sur une couche 21 de 15
mm d'épaisseur d'un nid d'abeille, elle même appliquée sur
une paroi externe 20 de 3 à 5 mm d'épaisseur d'acier Z10C18
ou de titane T30.
Afin de permettre l'évacuation sans danger des gaz
toxiques accumulés dans le conteneur après une initiation de
l'engin 2, un robinet de purge 27 est prévu sur le couvercle
18. Cette purge pourra être avantageusement reliée d'une
façon permanente ou temporaire à un moyen de mesure de la
pression et d'analyse de la toxicité des gaz contenus dans le
conteneur.
D'une façon analogue un robinet de vidange 28 est prévu
en partie inférieure du conteneur afin de permettre
l'évacuation des liquides présents dans le volume de détente
23.
Ainsi le conteneur selon ce mode de réalisation de
l'invention permet de combiner :
- une enceinte interne conçue de façon à réduire les
effets mécaniques d'une détonation (grâce à la couche 9 et à
la cloison 13) par l'absorption des déformations provoquées
par les éclats,
- une enceinte externe assurant l'étanchéité du conteneur
aux gaz et liquides émis tout en assurant une détente des gaz
engendrés par la détonation.
Ce traitement spécifique du phénomène détonique permet
d'assurer la fonction recherchée avec une masse et un
encombrement réduit.
A titre de variante et en fonction des caractéristiques
des engins explosifs 2, il est bien entendu possible de
définir un conteneur dont la première cloison 13 ne comporte
qu'une paire de parois 6/7 ou plus de deux paires de parois
6/7.
Des jeux de parois 6 et 7 pourront par ailleurs être
fabriqués avec des diamètres progressifs autorisant, pour un
conteneur ayant une enceinte externe donnée, la mise en place
d'enceintes internes différentes, adaptées à la nature de
l'engin à transporter ou stocker.