EP0106263A1

EP0106263A1 - Projectile explosif perforant encartouché

Info

Publication number: EP0106263A1
Application number: EP83109900A
Authority: EP
Inventors: François Brandt
Original assignee: Individual
Current assignee: Individual
Priority date: 1982-10-08
Filing date: 1983-10-04
Publication date: 1984-04-25
Also published as: EP0106263B1; FR2534369A1; DE106263T1; ES526296A0; DE3373015D1; ES8405933A1; ATE28932T1; FR2534369B1; US4574702A

Abstract

A l'impact l'amorce (37) est percutée par la pointe (33) et transmet le feu à une colonne explosive (14) située dans l'ogive creuse (4). Les éclats d'un élément métallique de fermeture (17) sont alors projetés violemment à l'intérieur d'un canal vide (19) se trouvant dans l'axe de la charge explosive (23, 24) en matière explosive secondaire stabilisée. Lorsque le projectile a été tiré, il est entraîné en rotation en vue de sa stabilisation et le verrou (27) soumis à la force centrifuge dégage le passage du canal (19). Les éclats de l'élément (17) peuvent donc traverser le canal (19) et percuter le relais d'allumage (22) également réalisé en matière explosive secondaire stabilisée. La charge creuse est constituée par l'élément conique (11). On obtient un projectile de grande efficacité présentant une grande sûreté d'utilisation.

Description

La présente invention a pour objet un projectile explosif perforant encartouché qui peut être utilisé en particulier dans une arme individuelle légère épaulable à canon rayé permettant d'obtenir en tir tendu d'excellents résultats contre des objectifs ponctuels tels que des armes antichars même protégées par des boucliers, des hélicoptères évoluant à basse altitude ou des véhicules de transport de troupe peu ou faiblement cuirassés tels que des VTT. Une telle arme munie d'un frein de recul à longue course qui absorbe la majeure partie de l'énergie de recul, utilisant un projectile selon l'invention, peut être distribuée à l'infanterie à raison de quelques exemplaires par compagnie renforçant ainsi notablement sa puissance de feu et ses moyens d'action sans diminuer sa mobilité.
Les projectiles explosifs perforant de type classique sont munis d'un dispositif détonateur comportant généralement une matière explosive dite primaire, c'est-à-dire capable d'être mise à feu sous l'action d'un choc d'énergie relativement faible à l'impact du projectile sur l'objectif. Dans certains de ces projectiles de type connu, le détonateur comportant la charge d'explosif primaire est situé à l'intérieur même de la charge explosive constituée quant à elle d'une matière explosive secondaire stabilisée. Il en résulte des risques élevés d'accident en cas de mise à feu inopinée du détonateur. Dans d'autres projectiles de type connu, le détonateur est mobile et monté en dehors de la charge explosive secondaire, des moyens étant prévus pour déplacer le détonateur jusqu'à l'intérieur de la charge explosive secondaire après le tir. On comprend donc que de tels dispositifs de sécurité présentent une grande complexité.
La présente invention permet la réalisation d'un projectile explosif perforant encartouché présentant des qualités importantes tant sur le plan de la sûreté de l'utilisation que sur celui de l'efficacité. Le projectile de l'invention résout de manière extrêmement simple le problème de la sécurité du fonctionnement. De plus, la structure du projectile permet de mieux répartir les masses en autorisant une faible longueur totale et une forme ballistique avantageuse présentant une portion cylindrique relativement courte diminuant ainsi la perte de vitesse sur la trajectoire.
Le projectile de l'invention permet également d'obtenir une stabilisation sur la trajectoire avec un faible pas de rayures, une vitesse initiale relativement élevée pour un recul limité et autorise l'utilisation de faibles pressions propulsives de l'ordre de 400 à 600 bars.
Le projectile de l'invention permet de projeter à grande vitesse de nombreux éclats à l'impact, la portée de ces projections étant cependant réduite, ce qui présente l'avantage de ne pas exposer la troupe proche aux impacts. Par ailleurs, la légéreté du projectile de l'invention permet au servant de transporter une grande quantité de munitions augmentant ainsi le nombre de coups'dont il peut disposer.
Enfin, le projectile de l'invention comporte un dispositif auto-destructeur agissant rapidement, par exemple au bout d'environ 2 secondes, après le départ du coup.
Le projectile explosif perforant encartouché de l'invention comprend un corps solidaire d'une douille de cartouche et muni de moyens de stabilisation par giration coopérant avec un tube-canon rayé, une ogive solidaire du corps et une fusée de tête. Le projectile contient une charge plate, une charge explosive et des moyens de mise à feu de la charge explosive à l'impact. Selon l'invention, le projectile comprend un canal vide disposé dans l'axe de la charge explosive et comportant des moyens d'obturation de sécurité. Le canal est ouvert à son extrémité avant et communique avec la charge explosive à son extrémité arrière. Une colonne explosive disposée dans l'axe de l'ogive et de structure creuse est fermée à son extrémité arrière par un élément métallique. La fusée du projectile comporte une amorce en matière explosive primaire capable de mettre à feu la matière explosive de ladite colonne à l'impact. La charge explosive est constituée exclusivement de matière explosive secondaire stabilisée de sorte que le corps du projectile de l'invention ne comprend aucune matière explosive primaire même après le départ du coup..
On sait qu'une masse explosive stabilisée, qu'il est convenu d'appeler matière explosive secondaire, n'est pas mise à feu par exemple lorsqu'une balle la traverse. Toutefois, on a constaté qu'un projectile lancé à une vitesse beaucoup plus élevée soit environ le double de celle d'une telle balle est capable, en frappant la matière explosive secondaire, de provoquer sa déflagration même en l'absence de matière explosive primaire. L'invention repose donc sur l'utilisation de ce phénomène, la mise à feu de la charge explosive constituée exclusivement de matière explosive secondaire stabilisée étant provoquée par les éclats de l'élément métallique fermant l'extrémité arrière de la colonne explosive, éclats qui sont projetés avec force à travers le canal vide disposé dans l'axe de la charge explosive.
L'élément métallique de fermeture de la colonne explosive présente à cet effet de préférence un profil concave dirigé vers l'extrémité avant du canal.
Les moyens d'obturation de sécurité comprennent de préférence une cavité radiale à l'intérieur de laquelle est monté un verrou soumis à un ressort de fermeture et capable d'obturer le canal. Le centre de gravité du verrou se trouve, en position de fermeture, du même côté de l'axe du projectile que ladite cavité de façon que la giration du projectile autour de son axe provoque l'ouverture du verrou et le dégagement du canal. On obtient donc de cette manière extrêmement simple une grande, sécurité d'utilisation du projectile de l'invention puisqu'- avant le départ du coup entraînant la giration du projectile, le canal axial se trouve complétement obturé par le verrou précité. Une mise à feu inopinée de la colonne explosive entraînant l'éclatement de l'élément métallique de fermeture ne risque donc pas de mettre à feu la charge explosive du projectile puisque les débris de l'élément métallique se trouvent arrêtés par le verrou et ne peuvent parvenir jusqu'à la charge explosive.
La cavité radiale à l'intérieur de laquelle se déplace le verrou d'obturation de sécurité est avantageusement pratiquée dans une collerette annulaire comportant une pluralité de perçages radiaux permettant d'alléger ladite collerette. Le canal vide axial est de préférence pratiqué dans une pièce faisant partie intégrante de ladite collerette.
Pour améliorer la mise à feu de la charge explosive, un relais d'amorçage comprenant une matière explosive secondaire stabilisée est de préférence disposé à l'extrémité arrière du canal de façon à pouvoir être percuté par les éclats de l'élément métallique de fermeture projetés à travers le canal axial précité afin de mettre à feu la charge explosive du projectile. Cette dernière comprend de préférence deux pains d'explosif de révolution, de forme générale annulaire, qui peuvent être superposés autour du canal axial et partiellement séparés par la collerette annulaire du dispositif d'obturation de sécurité.
La charge plate du projectile de l'invention est de préférence constituée par une coupelle de forme générale tronconique à grand angle d'ouverture qui est montée autour de l'extrémité avant du canal axial et à l'intérieur du corps du projectile. La coupelle délimite avec le corps du projectile et les parois extérieures dudit canal axial la cavité renfermant la charge explosive du projectile.
La périphérie de la coupelle tronconique constituant la charge creuse présente de préférence un moletage ou autre moyen équivalent afin d'augmenter le couple de friction entre la coupelle et le corps du projectile pour éviter toute rotation relative lors de la forte accélération de rotation au départ du coup.
Le projectile de l'invention comprend également une fusée de tête percutante instantanée. Selon une première variante, la fusée de tête comprend, à l'intérieur d'une coiffe ogivale à paroi mince, une plaquette de refoulement munie d'un organe en forme de pointe montée par l'intermédiaire d'un élément déformable de façon à être capable, à l'impact, de percuter une amorce qui entraîne la mise à feu de la colonne explosive du projectile.
Dans un autre mode de réalisation, la fusée de tête comprend, toujours à l'intérieur d'une coiffe ogivale à paroi mince, un barreau axial en matériau dur, par exemple en carbure métallique, monté à l'intérieur d'une collerette reliée à un organe en forme de pointe par un jonc de liaison de faible épaisseur. Ce jonc est capable d'être découpé par cisaillement à l'impact sur un obstacle dur par l'intermédiaire du barreau précité, l'organe en forme de pointe se trouvant alors séparé de la collerette et venant percuter l'amorce et mettre à feu la colonne explosive. Dans le cas où le projectile heurte à l'impact un obstacle mou, la mise à feu de la colonne explosive par l'amorce se fait par l'organe en forme de pointe qui reste solidaire de la collerette précitée laquelle est montée par l'intermédiaire d'un élément déformable de façon à pouvoir , être déplacée à l'impact jusqu'à ce que la pointe percute ! l'amorce.
Le projectile de l'invention comprend en outre une douille munie d'une amorce en matière explosive primaire capable d'être mise à feu par le percuteur de l'arme utilisant le projectile et de transmettre le feu à une charge propulsive montée dans la douille assurant ainsi le départ du coup. Le corps du projectile se sépare de manière classique de la douille qui reste dans la culasse ou dans la chambre à cartouche jouant le rôle de culasse de l'arme utilisée. La douille utilisée, tout en étant légère et réalisée par exemple en métal léger tel qu'en duralumin, présente toutefois un fond _: suffisamment épais afin d'obtenir une résistance suffisante lorsque le projectile est utilisé dans une arme légère dans laquelle la culasse proprement dite est remplacée par un mécanisme de verrouillage de la munition montée dans une chambre à cartouche ouverte vers l'arrière.
Le projectile de l'invention comprend de préférence une charge d'auto-destruction disposée à l'extérieur de la face de fond du corps du projectile et capable de provoquer avec retard la déflagration de la charge explosive.
Dans un mode de réalisation avantageux, le projectile selon l'invention comprend en outre un réservoir auto-prqpul- seur contenant un second propulseur à carburant solide monté entre le corps du projectile et la douille. Le réservoir auto-propulseur est muni à sa partie arrière d'une tuyère d'échappement de profil convergent-divergent. Le carburant solide se trouvant dans le réservoir auto-propulseur comprend avantageusement un pain de révolution muni d'un passage central de profil étoilé. Une charge relais qui peut être réalisée par exemple sous la forme d'un petit pain de poudre comprimée peut être allumée par la charge propulsive de la douille et se trouve montée au voisinage de la tuyère d'échappement de façon à transmettre des flammes par le passage central du pain de carburant jusqu'audit carburant solide se trouvant dans le réservoir auto-propulseur afin de mettre à feu ce dernier.
La présente invention sera mieux comprise à l'étude de la description détaillée de quelques modes de réalisation pris à titre d'exemples non limitatifs et illustrés par le dessin annexé, sur lequel :

la fig. 1 est une vue en coupe partielle d'un premier mode de réalisation d'un projectile selon l'invention montrant la partie avant de ce projectile;
la fig. 2 est une vue en coupe montrant la partie arrière du même projectile comportant notamment un réservoir auto-propulseur;
la fig. 3 est une coupe selon III-III de la fig. 2 montrant la structure du carburant solide contenu dans le réservoir auto-propulseur;
la fig. 4 est une vue en coupe selon IV-IV de la fig. 1 montrant la collerette annulaire comprenant le verrou d'obturation de sécurité;
la fig. 5 est une vue en coupe d'une variante de fusée de tête pouvant être utilisée sur un projectile selon l'invention; et
la fig. 6 est une vue en coupe partielle d'un deuxième mode de réalisation d'un projectile de l'invention ne comportant pas de réservoir auto-propulseur.

Tel qu'il est représenté sur les fig. 1 et 2, le projectile explosif perforant encartouché selon la présente invention comprend un corps 1 de forme générale cylindrique rendu solidaire d'un réservoir autopropulseur 2 également de forme générale cylindrique au moyen d'un filetage 3. En direction de l'avant du projectile, le corps 1 est rendu solidaire d'une ogive creuse 4 de forme générale conique à paroi mince, par l'intermédiaire d'un filetage 5. A l'extrémité avant du projectile se trouve disposée la fusée de tête 6 munie d'une coiffe ogivale 7 à paroi mince.
Le projectile se complète au voisinage de son extrémité arrière par une douille 8 dont le fond 9 présente une épaisseur relativement importante par rapport à sa paroi cylindrique sertie sur l'arrière du réservoir 2. Le projectile peut être introduit dans la culasse ou dans la chambre à cartouche d'une arme individuelle comportant un tube-canon rayé.-Une frette en 1 cuivre 10 coopère avec ces rayures afin d'entraîner la stabilisation par giration du projectile à la sortie du tube-canon. Une charge plate 11 est constituée par une coupelle de forme générale tronconique à grand angle d'ouverture et dont la concavité est dirigée vers l'avant. La coupelle 11 est montée au voisinage de l'avant du corps 1 et elle présente, sur sa périphérie, un moletage 12 permettant d'assurer un entraînement rotatif correct de la coupelle pendant la propulsion du projectile dans le tube-canon rayé. Le moletage 12 de la coupelle 11 réalisée par exemple en acier, vient en effet s'imprimer au montage dans l'alésage du corps 1 réalisé en métal léger du type magnésium ou anti-corrodal. A l'intérieur de l'ogive creuse 4 et dans l'axe de cette dernière se trouve montée une colonne explosive 13 contenant une matière explosive secondaire stabilisée 14 à l'intérieur d'un tube-fourreau cylindrique 15 dont l'extrémité arrière ouverte 16 est obturée par un élément métallique de fermeture 17 présentant un profil concave dirigé vers l'arrière. A son extrémité avant la colonne 13 comporte une pastille 14a constituée d'explosif primaire facilitant le transfert du feu à l'explosif secondaire 14.
A l'intérieur du corps 1 et dans l'axe de ce dernier se trouve monté un dispositif de sécurité à action centrifuge référencé 18 dans son ensemble. Le dispositif 18 présente un canal vide axial 19 traversant la coupelle 11 et une collerette annulaire 20 visible également en coupe sur la fig. 4. La paroi extérieure 21 du canal 19 est fixée à son extrémité avant au centre évidé de la coupelle 11. A son extrémité arrière, le canal 19 communique avec un relais d'amorçage 22 comprenant une matière explosive secondaire stabilisée.
La charge explosive du projectile destinée à projeter à l'impact la coupelle 11 constituant la charge creuse, comprend deux pains d'explosif de révolution 23 et 24 de forme générale annulaire et superposés autour de la paroi extérieure 21 du canal 19 partiellement séparés par la collerette annulaire 20. Comme on peut le voir sur la fig. 1, la charge explosive constituée par les deux pains 23 et 24 en matière explosive secondaire stabilisée se trouve donc logée dans une cavité qui est définie à l'intérieur'du corps 1 et délimitée à l'avant par la coupelle 11 et à l'arrière par le fond 25 du corps 1. Le canal vide 19 se trouve dans l'axe de la charge explosive 23, 24 et le relais d'allumage 22 se trouve noyé au sein du pain d'explosif 24.
La collerette annulaire 20 présente une cavité radiale 26 qui s'étend au-delà de l'axe du canal 19 et à l'intérieur de laquelle est monté un verrou cylindrique 27 qui est sollicité en direction de l'axe par un ressort 28 s'appuyant sur le fond de la cavité 26. La structure du verrou cylindrique 27 est telle que son centre de gravité 29 se trouve, en position de fermeture illustrée sur la fig. 1, du même côté de l'axe du projectile que le fond de la cavité 26. Ce résultat peut être obtenu par exemple en pratiquant un trou borgne 30 dans le verrou 27.
Dans ces conditions, on comprendra que la giration du projectile autour de son axe entraîne l'action d'une force centrifuge sur là masse du verrou 27 qui vient comprimer le ressort 28 et, en se logeant dans la cavité 26, dégage le canal 19 qu'il obstruait complétement lorsque le projectile n'était pas entraîné en rotation.
Pour alléger le projectile et éviter tout balourd lors de la giration, la collerette annulaire 20 comprend en outr cinq perçages radiaux 31 visibles également sur la fig. 4.
L'extrémité arrière de la colonne explosive 13 comportant l'élément métallique concave 17 se trouve placée à une certaine distance de l'ouverture avant du canal 19 comme on peut le voir sur la fig. 1. Compte tenu du montage axial de la colonne explosive 13 et du canal vide 19, la mise à feu de la colonne explosive 14 entraîne la projection d'éclats métalliques de l'élément 17 qui pénètrent dans le canal 19 et sont capables, lorsque le verrou 27 a dégagé le canal 19, de provoquer la déflagration du relais d'allumage 22 et la mise à feu de la charge explosive 23, 24.
La fusée de tête 6 comprend, à l'intérieur de la coiffe ogivale 7 à paroi mince, une plaquette de refoulement 32 munie d'un organe en forme de pointe 33. La plaquette 32 est montée sur un organe intermédiaire 34 réalisé en métal léger solidarisé par le filetage 35 avec l'extrémité avant de l'ogive 4. La plaquette de refoulement 32 est montée à une certaine distance à l'avant de l'élément intermédiaire 34 au moyen d'une jupe déformable emboutie 36 en métal léger. Dans l'axe de l'élément intermédiaire 34 se trouve placée une amorce 37 dont la partie avant peut être percutée par la pointe 33 à travers le passage 38 de l'élément intermédiaire 34 à l'impact du projectile.
Un manchon de calage 39 est interposé entre l'élément intermédiaire 34 et le bord extrême refplié du fourreau 15 de la colonne explosive 13 qui s'appuie sur un épaulement de la partie avant de l'ogive 4. Dans ces conditions, la colonne explosive 13 se trouve convenablement calée à l'intérieur de l'ogive 4 par son extrémité avant lors du vissage de l'élément intermédiaire 34 et au voisinage de son extrémité arrière par l'intermédiaire d'un support 40. On notera que l'élément intermédiaire 34 et les autres organes de la fusée de tête 6 tels que la plaquette de refoulement 32 s'appuient sur le manchon 39 réalisé par exemple en matière plastique. Dans ces conditions, en cas de dilatation de l'explosif 14 celui-ci est susceptible de se déplacer axialement légèrement à l'intérieur de son tube fourreau 15. La souplesse du manchon 39 permet donc d'absorber les différences de dilatation thermique entre le fourreau 15 et l'explosif 14.
En se reportant à la fig. 2, on voit que la douille 8 du projectile renferme une amorce 41 en matière explosive primaire recouverte par un capuchon 42 qui peut être heurté par le percuteur de l'arme utilisant le projectile. Les flammes provenant de l'amorce 41 sont transmises par les perçages 43 d'une pièce intermédiaire 44 à une charge de poudre relais 45 qui transmet le feu à la charge propulsive 46 qui se présente sous la forme d'un pain annulaire monté à l'intérieur de la douille 8 entre la paroi de fond 9 et une bourre annulaire 46a. Le feu de la charge propulsive 46 et de la charge relais 45 est encore transmis par les perçages 47 d'un élément intercalaire 48 à un pain de poudre relais 49 comprimée monté dans l'axe de la douille 8 à l'intérieur d'un support en métal léger 50 maintenu par un embouti 51 contre la face frontale externe de la tuyère d'échappement 52 de profil convergent-divergent qui se trouve fixée par vissage au moyen du filetage 53 sur le fond 54 du réservoir 2. La mise à feu instantanée de la poudre 49 transmet le feu après un certain temps (après la sortie du projectile hors du canon de l'arme utilisée) par l'orifice 55 à un autre relais annulaire 56 également monté dans le support 50 au voisinage de son extrémité avant et qui se trouve disposé, comme on peut le voir sur la fig. 2, à l'intérieur de la partie divergente de la tuyère 52. Le relais 56 projette une flamme à travers le canal 58 provoquant l'allumage d'une charge de poudre 60. Dès que le projectile est sorti du tube canon de l'arme utilisée, la lacharge de poudre 60 50 est donc capable de mettre à feu la charge d'auto-propulsion 57 montée à l'intérieur du réservoir auto-propulseur 2. Comme on peut le voir notamment sur la coupe de la fig. 3, la charge auto-propulsive 57 présente un canal vide axial de profil étoilé 58.
Un dispositif d'auto-destruction référencé 59 dans son ensemble est monté à l'intérieur du canal 58 dans le fond 25 du corps 1. Ce dispositif d'auto-destruction comprend notamment la charge de poudre 60 qui est capable de mettre à feu une charge 61 de poudre chargée d'aluminium ou de magnésium de façon à réaliser un mélange à combustion fortement exothermique. La charge 61 est de structure annulaire et montée à l'intérieur du support 62 vissé par le filetage 63 dans le fond 25. La combustion de la charge 61 entraîne l'échauffement progressif de la paroi de fond 25. Lorsque la température de cette paroi atteint une limite prédéterminée supérieure à 250°C, la charge explosive 24 en contact avec cette paroi entre en déflagration. La transmission calorifique à travers la paroi 25 permet donc d'obtenir l'auto-destruction avec retard d'un projectile qui n'aurait pas explosé par impact sur la fusée de tête.
On notera encore que dans la partie avant légèrement conique du corps 1, la périphérie externe du projectile présente'des fraisures axiales 65 qui sont capables de freiner progressivement par effet aérodynamique la rotation du projectile sur sa trajectoire.
La fig. 5 illustre une variante pour une fusée de tête 66 qui peut être utilisée sur un projectile selon l'invention. Sur cette figure, les pièces analogues portent les mêmes références. On retrouve à l'intérieur de la coiffe ogivale à paroi mince 7 le support intermédiaire 34 et l'amorce 37. Dans cette variante, un barreau axial en matériau dur par exemple en carbure métallique référencé 67 est monté à l'intérieur d'une collerette 68 présentant une pointe 69. L'ensemble de la collerette 68 muni du barreau 67 et de la pointe 69 est monté par l'intermédiaire d'un élément embouti déformable 36 de façon que la pointe 69 se trouve à une faible distance de l'amorce 37. A la jonction entre la pointe 69 et le corps de la collerette 68, le matériau de la collerette 68 se trouve aminci sous la forme d'une zone de liaison de faible épaisseur 70.
Dans ces conditions, à l'impact sur un obstacle dur, le barreau 67 en matériau dur est capable de découper par cisaillement la zone de liaison 70 entraînant ainsi la pointe 69 qui vient percuter l'amorce 37 sans que l'élément 36 ne se soit déformé.
Au contraire, à l'impact sur un obstacle mou, c'est l'ensemble de la collerette 68 comportant le barreau 67 qui se déplace en déformant l'élément 36 jusqu'à ce que la pointe 69 vienne percuter l'amorce 37.
Dans ces conditions, la tête percutante comprenant le barreau dur 67 permet d'assurer le fonctionnement à grande incidence d'impact sur un obstacle dur par cisaillement de la zone de liaison affaiblie 70 de la collerette réalisée en métal léger par exemple en anti-corrodal. Dans le cas d'un obstacle mou le fonctionnement est le même que pour la fusée de tête illustrée sur la fig. 1.
On notera que la collerette 68 présente une surface extérieure environ 5 fois supérieure à celle de l'extrémité avant du barreau dur 67.
La fig. 6 illustre une variante de projectile ne comportant pas de charge d'auto-propulsion capable, comme dans le cas du mode de réalisation des fig. 1 et 2, d'assurer un supplément de vitesse à la sortie du tube-canon.
A part cette différence, le principe de la transmission pyrotechnique depuis l'amorce 37 se trouvant dans la fusée de tête 6 par l'intermédiaire de la colonne explosive 14 jusqu'à la charge explosive principale 24 est identique. Les organes identiques portent les mêmes références. En raison de cette identité, on a représenté la majeure partie du projectile de la fig. 6 en vue extérieure.
Comme on peut le constater sur la fig. 6, on retrouve dans la douille 8 la charge propulsive 71 qui est ici de forme générale cylindrique et qui est mise à feu par l'intermédiaire de la charge relais 45 après transmission des flammes provenant de l'amorce 41. On retrouve également le dispositif d'auto-destruction 59 placé dans l'axe de la charge propulsive 71 et fixé sur le fond 25 du corps 1.
Que le projectile soit du type simple illustré sur la fig. 6 ou combiné avec à un réservoir auto-propulseur comme illustré sur les fig. 1 et 2 pour procurer une vitesse additionnelle, on obtient dans tous les cas un projectile explosif perforant de grande efficacité et de grande sûreté d'utilisation. Ce rendement élevé résulte de l'association de la précision, de la légéreté, de la vitesse initiale importante, de la_';' forte teneur en explosif et du pouvoir perforant qui en résulte.
Les objectifs réservés à l'arme utilisant un tel projectile, sont situés seulement à quelques centaines de mètres qu'ils soient fixes ou mobiles. Le projectile de l'invention remarquablement léger par rapport à son calibre, doté d'une capacité explosive importante permet, grâce à sa charge plate, d'assurer la perforation de blindages relativement épais et résistant. La chaîne pyrotechnique dont est équipé le projectile et comprenant en particulier la colonne explosive 14 assure une transmission extrêmement rapide du feu sitôt l'impact. La vitesse d'impact peut être estimée entre 600 et 200 m/sec. Grâce à la très grande vitesse de transmission pyrotechnique les éclats de l'élément d'extrémité 17 de forme concave sont projetés pratiquement dès l'impact au travers du canal vide axial 19 qui passe dans l'axe de la charge explosive 23, 24 afin de heurter très violemment le relais d'amorçage 22 constitué exclusivement de charge secondaire. Il est ainsi possible d'éviter la présence d'explosif primaire dangereux à l'intérieur de la charge explosive elle-même. La vitesse des fragments métalliques de l'élément 17 est de l'ordre de 1500 m/sec. La barrière physique constituée par un simple verrou 27 s'effaçant latéralement sous l'effet de la force centrifuge permet d'assurer de manière extrêmement simple une grande sécurité d'utilisation.
La coupelle 11 constituant la charge plate du projectile perforant est ensuite propulsée à grande vitesse par la charge explosive 23, 24. La grande vitesse de transmission pyrotechnique combinée à la faible longueur du canal 19 permet de mettre à feu la charge explosive 23, 24 alors que la coupelle 11 est encore à une distance suffisante de l'objectif afin de lui permettre de conserver ses effets perforants.
L'ogive creuse 4 du projectile de même que son corps 1 et le réservoir 2 peuvent être réalisés en magnésium ce qui permet d'obtenir à la fois un allégement marqué et un effet incendiaire à l'impact.
On voit donc que la structure du projectile de l'invention le dispense d'un détonateur classique contenant de la matière primaire et sensible nécessaire à l'amorçage traditionnel. De plus, on évite grâce au projectile de l'invention que le détonateur soit situé à l'intérieur de la charge avec tous les risques que cela comporte. Il n'est pas non plus nécessaire d'avoir recours comme c'est le cas habituellement à un détonateur hors la charge qui se déplace après le départ du coup. Enfin, le projectile selon l'invention permet d'assurer une sécurité de manière fort simple pour une munition à charge plate et à fusée de tête percutante instantanée. En effet, en cas de fonctionnement inopiné de l'amorce de tête et de la colonne explosive 14 assurant la transmission pyrotechnique, le feu ne peut être communiqué au relais 22, le verrou cylindrique 27 obstruant transversalement le canal axial 19 tant que le projectile n'a pas été lancé. Le verrou 27 constitue donc bien un obstacle physique pour les particules métalliques directionnelles lancées au travers du canal 19 en direction du relais 22.

Claims

1. Projectile explosif perforant encartouché comprenant un corps (1) solidaire d'une douille de cartouche (8) et muni de moyens de stabilisation par giration (10) coopérant avec un tube-canon rayé, une ogive (4) solidaire du corps et une fusée de tête (6), le projectile contenant une charge plate, une charge explosive (23, 24) et des moyens de mise à feu de ladite charge explosive à l'impact, caractérisé par le fait qu'il comprend en combinaison un canal vide (19) disposé dans l'axe de la charge explosive 23,24) et comportant des moyens d'obturation de sécurité (18), le canal (19) étant ouvert à son extrémité avant et communiquant avec la charge explosive à sou extrémité arrière; une colonne explosive (14) disposée dans l'axe de l'ogive creuse (4) et fermée à son extrémité arrière par un élément métallique (17); et la fusée (6) comportant une amorce (37) en matière explosive primaire capable de mettre à feu ladite colonne explosive (14) à l'impact.

2. Projectile selon la revendication 1, caractérisé par le fait que la charge explosive (22, 23, 24) est constituée exclusivement de matières explosives secondaires stabilisées, même après le départ du coup.

3. Projectile selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'élément métallique de fermeture (17) de la colonne explosive (14) présente un profil concave dirigé vers l'extrémité avant du canal (19).

4. Projectile selon les revendications 1 ou 2, caractérisé par le fait que les moyens d'obturation de sécurité (18) comprennent une cavité radiale (26) à l'intérieur de laquelle est monté un verrou (27) soumis à un ressort de fermeture (28) et capable d'obturer le canal (19), le centre de gravité (29) du verrou se trouvant, en position de fermeture, du même côté de l'axe du projectile que ladite cavité, de façon que la giration du projectile autour de son axe provoque l'ouverture du verrou (27) et le dégagement du canal (19).

5. Projectile selon la revendication 3, caractérisé par le fait que la cavité radiale (26) est pratiquée dans une collerette annulaire (20) comportant une pluralité de perçages radiaux d'allègement (31), ladite collerette étant solidaire du canal (19) précité.

6. Projectile selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'un relais d'amorçage (22) comprenant une matière explosive secondaire stabilisée est disposé à l'extrémité arrière du canal (19) de façon à pouvoir être percuté par les éclats de l'élément métallique (17) de fermeture projetés à travers le canal précité (19) afin de mettre à feu la charge explosive (23, 24).

7. Projectile selon la revendication 4, caractérisé par le fait que la charge explosive comprend deux pains d'explosif de révolution de forme générale annulaire (23, 24) superposés autour du canal (19) et partiellement séparés par la collerette annulaire (20).

8. Projectile selon la revendication 7, caractérisé par le fait que la périphérie de la coupelle tronconique (11) présente un moletage (12) augmentant le couple de friction entre la coupelle et le corps du projectile.

9. Projectile selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la fusée de tête comprend, à l'intérieur d'une coiffe ogivale à paroi mince (7), une plaquette de refoulement (32) munie d'un organe en forme de pointe (33) montée par l'intermédiaire d'un élément déformable (36) de façon à être capable, à l'impact, de percuter l'amorce (37).

10. Projectile selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé par le fait que la fusée de tête comprend, à l'intérieur d'une coiffe ogivale à paroi mince (7), un barreau axial en matériau dur (67), du type carbure métallique, monté à l'intérieur d'une collerette (68) reliée à un organe en forme de pointe (69) par une zone de liaison de faible épaisseur (70), capable d'être découpée par cisaillement, à l'impact sur un obstacle dur, par le barreau précité afin de percuter l'amorce, l'ensemble de ladite collerette étant monté par l'intermédiaire d'un élément déformable (36) de façon à être capable, à l'impact sur un obstacle mou, de se déplacer afin que ladite pointe percute l'amorce.

12. Projectile selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la douille de cartouche (8) est munie d'une amorce (41) en matière explosive primaire capable d'être mise à feu par le percuteur d'une arme et de transmettre le feu à une charge propulsive (46, 71) montée dans la douille.

12. Projectile selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'il comprend une charge d'autodestruction à combustion fortement exothermique (61) disposée à l'extérieur de la face de fond (25) du corps du projectile.

13. Projectile selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'un réservoir autopropulseur (2) contenant un second propulseur à carburant solide (57) est monté entre le corps du projectile et la douille, ledit réservoir étant muni à sa partie arrière d'une tuyère d'échappement (52) de profil convergent-divergent.

14. Projectile selon la revendication 13, caractérisé par le fait que le carburant solide du réservoir autopropulseur comprend un pain de révolution (57) muni d'un passage central de profil étoilé (58), au moins une charge relais (56) étant allumée avec retard et montée au voisinage de la tuyère d'échappement (52) de façon à transmettre des flammes par le passage central (58), au carburant solide (57),du réservoir autopropulseur.

15. Projectile selon les revendications 13 ou 14, caractérisé par le fait que la périphérie externe de l'ogive présente des fraisures axiales (65) capables de freiner par effet aérodynamique la rotation du projectile sur sa trajectoire.

16. Projectile selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la coiffe ogivale, l'ogive creuse et le corps sont réalisés en métal léger tel que du magnésium.