[0001] La présente invention concerne un procédé de qualification de montres. La présente invention concerne en particulier un procédé de qualification mécanique, chimique et/ou climatique de montres finies. La présente invention concerne également un dispositif de test de résistance de montres apte à être mis en ¼oeuvre pour ledit procédé.
[0002] Dans l'art antérieur, un acheteur désirant acquérir une pièce d'horlogerie, en particulier une montre, ne possède généralement pas ou peu d'indications sur la solidité des objets qui lui sont proposés. Il n'a en particulier aucun moyen de comparer la résistance mécanique de deux modèles différents. Les seules indications parfois disponibles sont le niveau d'étanchéité et/ou de précision des montres.
Ces indications ne permettent cependant pas d'évaluer leur résistance à différentes sollicitations mécaniques extérieures, par exemple leur longévité si elles sont portées lors d'activités sportives.
[0003] Dans l'art antérieur, des tests de résistance mécanique sont parfois effectués par les fabricants sur certains composants de pièces d'horlogerie, par exemple sur les bracelets et/ou sur les boîtiers de montre. Ces tests servent cependant principalement à la sélection et/ou à l'homologation des composants et leurs résultats ne sont pas mis à disposition de l'acheteur final de la pièce d'horlogerie.
En outre, ils ne présagent en rien de la résistance mécanique de cette dernière qui dépend également d'éléments ultérieurs tels que par exemple la qualité générale de l'assemblage, la solidité du mouvement, l'adéquation des composants entre eux, etc.
[0004] Les tests de composants, en particulier les tests d'homologation, sont en outre effectués sur des machines non paramétrables qui délivrent un résultat binaire: test réussi /test échoué. Un composant qui échoue le test est systématiquement rejeté ou modifié. D'un composant homologué, on sait uniquement qu'il a passé le test, mais on ne sait pas avec quel résultat. Lorsque plusieurs tests sont effectués, leurs résultats sont interprétés indépendamment les uns des autres.
[0005] D'autres méthodes de test existent dans lesquelles le résultat s'exprime sous forme de commentaire.
Le nombre de commentaires possible est illimité en sorte que la comparaison entre plusieurs montres testées est difficile et qu'elle ne peut pas être automatisée aisément.
[0006] D'autres méthodes de test existent dans lesquelles le résultat s'exprime sous la forme de variation de la précision de marche.
Ces tests ne permettent pas de mettre en évidence d'autres dégradations de la montre occasionnées par le test, par exemple une détérioration de l'état visuel ou la cassure d'une pièce n'influençant pas la précision.
[0007] Un but de l'invention est donc de proposer un procédé permettant de fournir des indications sur la solidité d'une pièce d'horlogerie.
[0008] Un autre but de l'invention est de proposer un procédé permettant de comparer la résistance mécanique de différentes pièces d'horlogerie.
[0009] Ces buts sont atteints par un procédé ayant les caractéristiques de la revendication indépendante, des variantes d'exécution étant en outre données par les revendications dépendantes.
[0010] Ces buts sont atteints en particulier par un procédé de qualification de montres, comportant les étapes suivantes:
choix d'une suite de tests parmi plusieurs suites de tests prédéterminées,
ladite suite de test comprenant au moins deux tests distincts permettant de vérifier si ladite montre satisfait aux exigences d'un niveau de qualification choisi au sein d'une gamme qualitative comprenant au moins trois niveaux qualitatifs discrets distincts,
réglage d'une pluralité de paramètres de test prédéfinis sur un parc comportant plusieurs dispositifs de test paramétrables, lesdits paramètres dépendant de ladite suite de tests choisie,
lesdits dispositifs de test permettant d'effectuer sur une montre complète et/ou sur un élément de ladite montre au moins deux tests distincts parmi les tests suivants:
test d'abrasion,
test d'étanchéité,
test de fonctionnement d'organes externes de la montre dont les boutons-poussoirs et/ou le fermoir et/ou la lunette tournante et/ou la couronne,
test de résistance à la fatigue mécanique par traction, torsion, flexion, pliage, chocs répétitifs, cisaillement, compression et/ou déchirure,
test de vibration,
test d'accélération et/ou de choc,
test climatique,
test d'arrachement,
test de résistance au rayonnement ultraviolet,
test de résistance à l'ozone,
test de résistances aux agents solvants,
test de résistance à la corrosion à l'aide d'eau salée, d'eau chlorée et/ou de sueur,exécution, à l'aide des dispositifs de test paramétrés, du programme de tests correspondant à la suite de test choisie,
attribution à la montre testée dudit niveau de qualification en fonction du résultat de chacun desdits tests exécutés.
[0011] Un tel procédé de qualification permet de fournir à un utilisateur des indications objectives lui permettant de déterminer et de choisir parmi plusieurs montres testées la montre la mieux adaptée à un usage particulier.
[0012] Ce procédé offre aux fabricants et aux acheteurs la possibilité de mesurer et d'indiquer la résistance mécanique d'une montre complète à l'aide d'un seul indicateur.
[0013] Les buts de l'invention sont également atteints au moyen d'un dispositif de test et d'un parc de dispositifs de test comprenant:
au moins un actionneur (par exemple un moteur électrique ou pneumatique) pour impartir à ladite montre finie au moins une contrainte mécanique (par exemple une force, un couple ou une accélération), une unité de commande pour exécuter un programme de test de ladite montre finie comprenant un ou plusieurs actionnements dudit actionneur,
l'unité de commande étant agencée pour permettre un paramétrage de ladite contrainte mécanique impartie par ledit actionneur à ladite montre finie au cours du test.
[0014] Le dispositif de l'invention peut aussi comporter au moins un capteur pour mesurer au moins un paramètre physique au cours et/ou au terme du test.
[0015] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description d'une variante préférentielle illustrée par les fig.
1 à 7 qui représentent différents exemples de dispositifs de test pour l'exécution du procédé de l'invention, où:
[0016]
la fig. 1 représente une version préférentielle d'un dispositif pour effectuer un test de vibration,
la fig. 1A représente une vue de côté du dispositif de la fig. 1,
la fig. 2 représente une version préférentielle d'un dispositif pour effectuer un test de traction et/ou de torsion,
la fig. 3 représente une autre version d'un dispositif pour effectuer un test de traction et/ou de torsion,
la fig. 4 représente une version préférentielle d'un dispositif pour effectuer un test des poussoirs,
la fig. 5 représente une version préférentielle d'un dispositif pour effectuer un test d'arrachement,
la fig. 6 représente une version préférentielle d'un dispositif pour effectuer un test d'accélération et/ou de choc,
la fig.
6A une vue de détail d'une partie du dispositif de la fig. 6.
la fig. 6B une vue en coupe partielle, de dessus, du dispositif de la fig. 6.
la fig. 7 représente une version préférentielle d'un dispositif pour effectuer un test d'abrasion,
[0017] Selon une version préférentielle, le procédé de l'invention est adapté à la qualification de montres. Un nombre déterminé de montres et/ou éléments de montres d'un même modèle sont par exemple soumis une ou plusieurs fois à une suite choisie de tests mécaniques différents. En fonction des résultats de ces tests, les montres du modèle testé se verront attribuer un niveau de qualification correspondant à la suite de test choisie.
Le niveau de qualification constitue une indication de la solidité et de la durabilité de la montre complète.
[0018] Les tests sont de préférence exécutés sur des dispositifs de test permettant une bonne reproductibilité. La solidité de différents modèles de montres pourra ainsi être comparée à l'aide d'indications objectives, en fonction du niveau de qualification obtenue par chaque modèle suite aux tests.
[0019] Au moins certains des dispositifs de test sont paramétrables afin de permettre une adaptation de la sévérité de chaque test aux exigences de la suite de test choisie. Il est ainsi possible d'effectuer différentes suites de tests plus ou moins contraignantes à l'aide d'un seul parc de dispositifs de test paramétré pour chaque suite.
On évite ainsi l'acquisition, le déploiement et l'entretien de parcs de dispositifs de test différents pour effectuer les différentes suites de test.
[0020] Au moins certains dispositifs de test sont ainsi de préférence paramétrés pour effectuer des tests plus contraignants lors de la qualification de montres robustes, par exemple de montres destinées à un usage sportif, que lors du test de montres plus délicates.
[0021] Selon une version préférentielle de l'invention, différentes suites de tests thématiques sont définies, chaque suite de test simulant par exemple les contraintes mécaniques auxquelles les montres sont soumises lorsqu'elles sont portées au cours d'activités particulières.
A chaque suite correspond ainsi un certain nombre de tests différents, effectués sur différents dispositifs de tests et selon des paramètres de sévérité prédéterminés. Certaines suites de test sont ainsi de préférence adaptées à la qualification de montres sportives et comprennent par exemple une suite "golf", une suite "natation", une suite "vélo tout-terrain", etc., chaque suite reproduisant le plus possible les différentes contraintes auxquelles sont soumises des montres portées lors de ces activités.
D'autres suites sont par exemple adaptées au test de montres plus luxueuses et permettent d'évaluer la résistance des montres testées aux frottements et/ou à de faibles chocs, d'évaluer le risque de dessertissage de pierres suite à des frottements, de tester la constance des couleurs, etc.
[0022] Selon une variante préférentielle de l'invention, un modèle de montre est soumis à une ou plusieurs suites de tests correspondant à un ou plusieurs niveaux de qualifications testés. Le ou les niveaux de qualification choisis dépendent par exemple du ou des usages auxquels la montre est destinée.
La qualification des montres est par exemple obtenue par le test d'un prototype et/ou par le test d'un nombre prédéterminé de montres, issues par exemple des premiers exemplaires produits.
[0023] Selon une variante, le modèle testé obtient ou n'obtient pas un niveau de qualification, par exemple la qualification "golf", en fonction des résultats obtenus au cours de la suite de test correspondante à ce niveau et effectuée sur plusieurs machines préalablement paramétrées.
Il est par exemple possible d'attribuer un niveau de qualification prédéterminé à une montre qui passe avec succès tous les tests prévus dans la suite choisie; dans une variante, un échec lors d'un test d'une suite peut être compensé par de bons résultats lors d'au moins un autre test.
[0024] Selon une autre variante, la conception de la montre est revue jusqu'à ce qu'elle atteigne le niveau de résultat prédéfini imposé par exemple dans le cahier des charges.
[0025] Selon une autre variante, des notes sont définies à l'intérieur de chaque niveau de qualification, qui dépendent par exemple des résultats numériques ou qualitatifs obtenus au cours des différents tests de la suite. Les montres de chaque modèle testé se voient ainsi attribuer une note spécifique pour chaque suite dont elles ont subi tous les tests.
Selon cette variante, une montre sportive peut par exemple être qualifiée avec une note maximale pour la suite de test "vélo tout-terrain", et avec une note moyenne pour la suite "golf", car elle aura moins bien résisté aux tests de cette dernière suite qu'aux tests de la première.
[0026] Selon une autre variante, les niveaux de qualification sont classés hiérarchiquement en fonction de la sévérité des tests correspondants. Selon cette variante, une montre est testée selon une suite ou l'autre en fonction du niveau de qualification attendu.
Elle ne reçoit alors la qualification correspondante que si elle a surmonté de manière satisfaisante les tests auxquels elle a été soumise.
[0027] Les différents tests correspondant à chaque niveau de qualification sont de préférence exécutés sur un parc de dispositifs de test au moins partiellement automatisés et/ou paramétrables permettant d'adapter individuellement la sévérité de chaque suite de test. Tous les tests de toutes les suites peuvent ainsi de préférence être effectués sur un même parc de machines, évitant ainsi par exemple l'acquisition de machines supplémentaires à chaque fois qu'une nouvelle suite est définie.
Les fig. 1 à 7 illustrent différents exemples de dispositifs de test pour l'exécution du procédé de qualification selon l'invention.
[0028] La fig. 1 illustre par exemple une variante préférentielle d'un dispositif de test 1 permettant de simuler certains mouvements auxquels les montres sont soumises lorsqu'elles sont portées au poignet d'un utilisateur. Le dispositif de test 1 comprend par exemple un plateau vertical 11 pouvant se déplacer selon un axe vertical z le long de rails 12 verticaux. Le plateau 11 comporte par exemple neuf supports 13 sur lesquels des montres à tester peuvent être fixées, de préférence de manière similaire à leur fixation au poignet d'un utilisateur.
Selon une version préférentielle, chaque support 13 comprend une partie saillante de forme sensiblement ovale et de taille variable autour de laquelle est fermé le bracelet de la montre à tester. La partie saillante ovale est par exemple formée de deux demi-cercles 130 disposés face-à-face et pouvant être écartés ou rapprochés l'un de l'autre, par exemple en insérant un nombre variable d'entretoises 133 d'épaisseurs différentes bloquées au moyen d'un élément fileté 131, de façon à simuler des poignets de tailles différentes.
Le support 13 est de préférence au moins partiellement recouvert de manchons interchangeables non représentés en matière déformable, par exemple en cuir ou en mousse synthétique, conférant au support 13 une souplesse proche de celle d'un poignet humain.
[0029] Le plateau mobile 11 est relié par l'intermédiaire d'une bielle 14 à un moteur rotatif 15 (actionneur) de sorte que la rotation du moteur 15 entraîne le plateau mobile 11 dans un mouvement de va-et-vient vertical le long des rails 12. La distance entre l'axe du moteur et le point de fixation de la bielle 14, et donc l'amplitude des mouvements du plateau mobile 11, ainsi que la vitesse de rotation du moteur 15 sont de préférence variables afin de simuler différents types de contraintes mécaniques.
Dans le cas d'une suite "vélo tout-terrain" par exemple, le plateau mobile 11 sera de préférence vibré à une fréquence élevée et avec une faible amplitude afin par exemple de simuler les contraintes subies par une montre au poignet d'un cycliste roulant à vive allure sur un chemin caillouteux. Des accélérations d'intensités et de durées variables peuvent être imposées aux montres en variant la vitesse de rotation du moteur.
Il est aussi possible de prévoir au sein d'un parc de machines selon l'invention plusieurs dispositifs de test 1 avec des moteurs 15 et des bielles 14 présentant des caractéristiques différentes, afin d'effectuer plusieurs tests de vibration de fréquence et ou d'amplitude au sein de la même suite de test sans devoir reparamétrer la machine de test au cours de l'exécution de cette suite.
[0030] Selon une variante de l'invention, les supports 13 sont fixés au plateau mobile 11 au moyen d'une rotule 132 permettant de régler leur orientation et de tester la résistance mécanique des montres lorsqu'elles sont soumises à des mouvements selon différentes directions.
Les rotules 132 présentent deux degrés de liberté en rotation autour d'axes horizontaux normaux c1 et c2; elles permettent ainsi de régler l'inclinaison des supports 13 par rapport à l'horizontale et/ou de les faire pivoter autour de leur axe longitudinal c2.
[0031] Selon encore une autre variante, au moins une partie des supports 13 est en rotation libre sur le plateau 11 autour d'un ou plusieurs axes de rotation.
Sous l'effet des mouvements de va-et-vient du plateau mobile 11, les supports 13 en rotation libre tournent autour de leur axe de rotation c2 et/ou c1, soumettant ainsi les montres qui y sont fixées à des mouvements dans des directions aléatoires.
[0032] Il est aussi possible d'injecter de la sueur artificielle au travers des supports 13, et/ou de chauffer ces supports, afin de simuler aussi fidèlement que possible des conditions d'utilisation réelles.
[0033] Le dispositif de test représenté soumet les montres testées à des oscillations d'amplitudes et de fréquences variables selon un seul axe vertical (axe des rails 12).
Il est cependant aussi possible d'appliquer aux montres des oscillations selon deux axes, ou même selon un nombre d'axes de translation ou de rotation quelconques, en modifiant la machine de test de manière appropriée.
[0034] Le dispositif de test 1 dispose de préférence d'une unité de commande non représentée permettant son réglage et l'exécution automatique du test en fonction de paramètres déterminés, en particulier de contrôler la rotation du moteur 15.
Le dispositif 1 comprend en outre de préférence un écran de contrôle non représenté sur lequel sont par exemple affichés les paramètres du test tels que par exemple l'amplitude et la fréquence des mouvements du plateau mobile 11, le nombre d'aller et retour à effectuer, les accélérations et décélérations imposées et/ou la durée de chaque test.
[0035] La fig. 2 montre une variante préférentielle d'un dispositif 2 pour tester la résistance d'une montre à la traction et/ou à la torsion. Selon cette variante, une montre à tester est maintenue par deux points opposés de son bracelet fermé entre deux pinces 21, 22 disposées sur un plateau fixe 20, par exemple horizontal. Une première pince 21 est par exemple fixe tandis que la deuxième pince 22 est mobile et peut être déplacée sur le plateau 20 le long d'un axe passant par la pince fixe 21.
La pince mobile 22 peut ainsi être éloignée de la pince fixe 21 afin d'exercer sur la montre une certaine force de traction. Les déplacements de la pince mobile 22 sont de préférence générés par un actuateur linéaire 23, par exemple un vérin pneumatique, sur lequel elle est par exemple directement fixée. La force de traction exercée sur la montre est de préférence mesurée par un dynamomètre non représenté intégré à la pince fixe 21 ou à la pince mobile 22.
[0036] Le dispositif de test 2 comprend de préférence une unité de commande 26 permettant de contrôler le déplacement de la pince mobile 22, afin par exemple d'exercer une traction constante sur la montre durant toute la durée du test.
La position de la pince mobile 22 est de préférence mesurée par une règle de précision non représentée, par exemple une règle inductive ou capacitive, permettant par exemple de mesurer le déplacement de la pince mobile 22 au cours du test. La fatigue de la montre est ainsi de préférence évaluée par la mesure de sa déformation lorsqu'elle est soumise à une force de traction constante. Cependant, selon une autre variante, la fatigue est déterminée par la diminution de la force exercée sur la montre lorsque la position de la pince mobile 22 reste la même.
Les résultats du test peuvent comprendre également les résultats d'un examen visuel de la montre à la fin du test, en particulier du bracelet, des fermoirs et/ou des barrettes.
[0037] De préférence, la pince mobile 22 peut en outre être tournée autour d'un axe de rotation sensiblement parallèle à son axe de déplacement afin d'exercer une torsion sur la montre. La pince mobile est de préférence mue en rotation par un moteur rotatif 24 (actionneur) sur lequel elle est par exemple directement fixée. De préférence, le moteur rotatif 24 est aussi contrôlé par l'unité de commande 26 du dispositif 2. Lors de tests de traction, la montre peut ainsi être également soumise à des torsions, soit uniques soit répétées, d'amplitude et/ou de fréquence variable.
Selon une variante préférentielle du test, la montre est par exemple soumise à une force de traction constante tandis que la pince mobile 22 est tournée dans un sens et dans l'autre dans un mouvement de va-et-vient répétitif d'une amplitude déterminée.
[0038] L'amplitude, la vitesse et/ou la fréquence du déplacement angulaire de la pince mobile 22 sont de préférence paramétrables, ainsi que la force de traction exercée au cours du test. Ces paramètres dépendent par exemple de la suite de tests à laquelle la montre est soumise. Les tests sont de préférence effectués de manière entièrement automatique et contrôlés par l'unité de commande 26 du dispositif 2, en fonction des paramètres de test déterminés introduits par exemple par un opérateur.
[0039] Selon une variante, le test effectué sur le dispositif 2 est destructif.
Il est possible par exemple d'augmenter la force de traction et/ou le couple de torsion exercés sur la montre jusqu'à la rupture d'un élément, par exemple le bracelet. La force de rupture, le temps de traction et/ou le nombre de cycles de test sont alors mesurés et serviront ensuite, entre autres résultats, à la qualification de la montre. D'autres tests destructifs sont cependant envisageables dans le cadre de l'invention.
Il est par exemple imaginable de maintenir la pince mobile dans une position fixe, tandis que la montre est tordue en continu jusqu'à sa rupture.
[0040] Selon une variante illustrée à la fig. 3, le dispositif 3 pour le test de traction et/ou de torsion comprend trois paires de pinces similaires 31, 32, 33 équipées par exemple chacune de mâchoires différentes afin de saisir des parties différentes de la montre et ainsi exercer des tractions et/ou torsions différentes.
De préférence, chaque paire de pince est contrôlée indépendamment des autres par l'unité de commande 36.
[0041] Selon l'invention, certains tests du procédé de qualification concernent uniquement certains éléments de la montre, tels que par exemple le boîtier, le mouvement ou le bracelet, et peuvent être effectués individuellement sur ces éléments sans que les résultats ne diffèrent de ceux qui seraient obtenus en cas de tests similaires sur la montre entière. Ces tests sont alors de préférence effectués à l'aide de dispositifs ne testant qu'une partie de la montre. Des exemples de tels dispositifs sont illustrés par les fig. 4 à 7.
[0042] La fig. 4 représente par exemple un dispositif 4 pour le test des poussoirs.
Selon la variante représentée, le dispositif comprend un plateau mobile 40 sur lequel est disposé un support 41 permettant de maintenir un boîtier de montre non représenté contenant le mouvement. Le boîtier de montre est par exemple fixé sur le support 41 par ses cornes et est retenu sur un de ses côtés par un élément rigide 42 épousant de préférence au moins en partie la périphérie du boîtier 9.
[0043] Le dispositif comprend une tige rigide 45 pouvant se déplacer selon une trajectoire linéaire en direction de la montre 9, afin d'appuyer sur les poussoirs à l'opposé de l'élément de retenue 42. La montre peut être retournée pour tester les poussoirs de l'autre côté.
La tige rigide 45 est de préférence mue à l'aide d'un actuateur linéaire 46, par exemple pneumatique, électromagnétique, etc., commandé de préférence par une unité de commande non représentée. L'extrémité 450 de la tige rigide 45 est de préférence interchangeable de manière à pouvoir être adaptée à différents types de poussoirs.
[0044] L'orientation du support 41 sur le plateau mobile 40 est de préférence réglable afin de varier l'angle selon lequel la tige rigide 45 pousse sur les poussoirs. La course de la tige 45 est également réglable et est de préférence adaptée à celle du ou des poussoirs de la montre 9. L'orientation du support 41 est par exemple réglable manuellement.
Le dispositif de test 4 comprend de préférence une unité de commande permettant d'effectuer les tests de manière automatique, en fonction par exemple de paramètres déterminés tels que l'amplitude, la fréquence et/ou le nombre de mouvements de la tige rigide 45. De préférence, la force d'appui en fonction de la position de la tige rigide 45 est mesurée en continu, afin de déterminer notamment la force d'appui du bouton poussoir, la force et la position de déclenchement, et/ou la course du bouton-poussoir.
L'évolution de ces valeurs servira ensuite, entre autres résultats de test, à qualifier la montre 9 testée.
[0045] Le plateau mobile 40 comprend de préférence des positions supplémentaires permettant d'installer par exemple quatre supports de plus non représentés, afin par exemple de tester simultanément différents types de montre ou de tester un même type de montre sous différents angles et/ou avec des courses différentes de la tige 45.
De préférence, les mouvements du plateau mobile 40 sont également contrôlés par l'unité de commande et synchronisés avec ceux de la tige rigide 45.
[0046] Des machines similaires permettant non seulement de pousser, mais aussi de tirer des organes de commande peuvent aussi être utilisées pour tester par exemple le déplacement axial de la couronne.
[0047] La fig. 5 représente une variante préférentielle d'un dispositif 5 pour des tests d'arrachement et/ou de compression. Le dispositif 5 comprend un support fixe 50 destiné à recevoir une montre 9 à tester et un chariot mobile 51 pouvant se déplacer le long d'un axe passant de préférence par le centre du support 50. Le chariot 51 est actionné par exemple manuellement à l'aide d'un levier 52.
L'homme du métier comprendra cependant qu'il est parfaitement envisageable, dans le cadre de l'invention, d'automatiser ce test en actionnant le chariot mobile 51 par exemple à l'aide d'un actuateur linéaire dont les mouvements sont contrôlés par exemple par une unité de commande du dispositif.
[0048] Un outil 510 placé sur le chariot mobile 51 permet de saisir ou de pousser avec précision une partie au moins de l'objet à tester. Selon une variante de l'invention, l'objet à tester est par exemple un boîtier de montre 9 contenant un mouvement et maintenu sur le support 50 par ses entre-cornes. L'outil 510 est par exemple une pince permettant de saisir un bouton poussoir ou la couronne.
Le chariot 51 est alors approché du boîtier 9, la pince 510 est actionnée, par exemple manuellement, pour saisir par exemple un bouton poussoir, puis le chariot 51 est éloigné de la montre 9 jusqu'à l'arrachement du bouton poussoir. Le dispositif 5 comprend de préférence un dynamomètre non représenté permettant de mesurer la force exercée au moment de l'arrachement. Cette valeur contribuera alors à qualifier la montre testée 9. Selon une autre variante, le bouton poussoir est tiré un certain nombre de fois avec une force prédéterminée pendant une période déterminée et/ou avec une certaine fréquence.
Le test est alors par exemple réussi si le bouton poussoir n'est pas arraché et qu'aucun dégât n'est apparent sur le boîtier 9.
[0049] L'homme du métier comprendra que d'autres types de tests d'arrachement peuvent être également effectués à l'aide du dispositif 5 de la fig. 5 sur différents éléments de la montre à tester. Selon une variante, par exemple, l'élément à tester est un bracelet métallique comprenant plusieurs maillons articulés entre eux.
L'outil est alors de préférence une pince destinée à saisir fermement un maillon et un résultat du test est par exemple la valeur de la force nécessaire à l'arrachement de ce maillon.
[0050] Selon une autre variante, l'outil attaché au chariot mobile 51 est par exemple un poussoir ou un poinçon et le résultat du test est la force nécessaire pour infliger à l'objet sous test 9 une certaine déformation.
[0051] Les fig. 6, 6A et 6B montrent une variante préférentielle d'un dispositif 6 pour tester la résistance au choc des boîtiers et mouvements de montre. Il comprend par exemple au moins un ascenseur 60 permettant d'élever par exemple une tête de montre 9 à une certaine hauteur au-dessus d'une enclume 66, puis de la laisser tomber sur l'enclume 66 sous l'effet de la force de gravitation.
L'ascenseur 60 coulisse par exemple sur un premier rail vertical 61 le long duquel il se déplace sous l'action d'un moteur rotatif 62, par exemple par l'intermédiaire d'un système d'entraînement à poulies.
[0052] Lorsqu'il monte, l'ascenseur 60 entraîne avec lui un chariot coulissant sur un deuxième rail vertical 64 et comprenant un support 65 permettant de fixer au moyen de vis 650 ou d'autres éléments ajustables une tête de montre à tester 9, de préférence selon une orientation variable, par exemple verticalement ou horizontalement. La fig. 6A illustre le chariot 63 plus en détail. Une fois arrivé à la hauteur désirée, l'ascenseur 60 lâche le chariot 63 qui redescend le long du deuxième rail 64 sous l'effet de son propre poids.
L'entraînement du chariot 63 par l'ascenseur se fait par exemple par l'intermédiaire d'un vérin pneumatique 67 qui est rétracté automatiquement pour libérer le chariot 63. Le chariot 63 en tombant arrive en butée contre une enclume 66 de préférence interchangeable dont la dureté de la surface est choisie en fonction des besoins du test et de la force de l'impact recherchés. La sévérité du test peut par ailleurs également être variée par la variation de la hauteur de chute du chariot 63.
De préférence, le dispositif 6 permet de faire subir à la montre sous test 9 des décélérations lors du choc allant jusqu'à plus de cinq mille fois la gravité terrestre.
[0053] Le chariot 63 peut inclure un accéléromètre non représenté, par exemple un accéléromètre réalisé sous la forme d'un composant mems, qui permet de mesurer et d'enregistrer l'accélération subit par le chariot lors de la chute et lors du choc. Les données mesurées par l'accéléromètre peuvent être transmises à un dispositif de traitement de données au moyen d'un câble non représenté. Dans une variante, l'accéléromètre enregistre les données de mesure dans une mémoire interne qui peut être relue ultérieurement en connectant l'accéléromètre au dispositif de traitement.
Le dispositif de traitement permet de vérifier que les conditions du choc imposé à la montre correspondent aux exigences du niveau de qualification testé.
[0054] Le dispositif de test 6 comprend de préférence plusieurs ascenseurs permettant de tester plusieurs montres en parallèle. Les mouvements du ou des ascenseurs sont de préférence contrôlés par une unité de commande non représentée permettant d'automatiser les tests en fonction des paramètres choisis, par exemple la hauteur de chute et/ou le nombre de cycles de test. Certains paramètres tels que en particulier la dureté de la surface de l'enclume 66 sont en revanche modifiés manuellement.
Il est cependant également envisageable d'imaginer un dispositif permettant d'effectuer ce changement automatiquement, par exemple au cours d'un cycle de test.
[0055] Les résultats du test comprennent par exemple une vérification du bon fonctionnement de la montre 9 après les tests, la mesure d'éventuelles variations de sa précision, un contrôle visuel d'éventuelles destructions ou déchaussements de pièces, l'accélération subie, etc.
[0056] La fig. 7 illustre un dispositif 7 pour le test de la résistance à l'abrasion. Selon l'invention, un bracelet, un boîtier de montre ou une montre complète est disposé sur un plateau mobile 70 pouvant se déplacer selon un axe horizontal. Une tête d'abrasion 71 est placée au-dessus du plateau mobile 70 et peut être approchée de l'objet à tester jusqu'à appuyer dessus avec une certaine force.
Le plateau mobile 70 est alors déplacé selon l'axe horizontal dans un mouvement de va-et-vient, de manière à générer un frottement de la tête d'abrasion sur l'objet à tester.
[0057] De préférence, la fréquence, la vitesse et/ou l'amplitude des mouvements du plateau mobile 70 sont paramétrables et contrôlés par une unité de commande 76 du dispositif 7, ainsi que la force et l'angle d'appui de la tête d'abrasion 71 sur l'objet à tester. La tête d'abrasion 71 est de préférence interchangeable de manière à pouvoir adapter sa rugosité au type de test désiré. Selon une variante, la tête d'abrasion 71 est par exemple recouverte de tissu afin de simuler le frottement d'une manche de veste ou de veston sur un bracelet de montre.
Selon une autre variante, la tête d'abrasion 71 est en matière dure et fortement abrasive afin de simuler les frottements que pourraient subir un bracelet et/ou un boîtier lors d'une chute sur un terrain dur, etc.
[0058] Les dispositifs 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 décrits ci-dessus sont cités à titre d'exemple. L'homme du métier comprendra que le procédé de l'invention peut comprendre des tests supplémentaires conduits de préférence automatiquement sur d'autres dispositifs.
Les tests supplémentaires comprennent par exemple des tests de résistance à la fatigue mécanique par traction, torsion, flexion, pliage, chocs répétitifs, cisaillement, compression et/ou déchirure, aux conditions climatiques, notamment aux températures élevées ou basses, à l'étanchéité, à la corrosion, notamment en présence d'agents tels que eaux salée, sueur, eau chlorée, etc., aux agents solvants, à l'ozone, aux ultra-violets, aux différences de pression atmosphériques, à la poussière, des tests de fonctionnement d'organes externes de la montre tels que poussoirs, le fermoir, la lunette tournante et/ou la couronne, etc.
[0059] Un test supplémentaire consiste par exemple à immerger une montre dans un bassin d'eau salé pour une durée variable et de la soumettre ensuite à un rayonnement ultraviolet,
puis de répéter les opérations un nombre déterminé de fois, afin par exemple de reconstituer les conditions auxquelles seraient soumises des montres, par exemple des montres de plongée, utilisées au bord de la mer. Les résultats du test comprennent par exemple la résistance des matériaux, en particulier le maintien de leur aspect.
Selon une version préférentielle, les paramètres variables du test comprennent le nombre de cycles, la profondeur d'immersion et la fréquence et/ou l'intensité du rayonnement.
[0060] Encore un autre test consiste par exemple à soumettre les montres à un rayonnement ultraviolet d'intensité variable durant une durée paramétrable afin de simuler les conditions régnant dans une vitrine de magasin et d'ainsi tester par exemple la bonne tenue des couleurs.
[0061] De préférence, les paramètres de chaque dispositif de test 1, 2, 3, 4, 5, 6 ou 7 pour chaque suite de test sont stockés sur un support informatique d'où ils sont par exemple lus par les dispositifs 1, 2, 3, 4, 5, 6 ou 7 correspondants avant d'effectuer les tests.
Le support informatique est par exemple un support magnétique ou optique sur lequel les paramètres sont inscrits et qui peut ensuite être directement lu par les différents dispositifs de test à l'aide d'un lecteur approprié. Selon une variante, les dispositifs de test 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 sont reliés entre eux par un réseau, par exemple un réseau informatique. Les paramètres de réglage des différents dispositifs pour les différentes suites de tests sont alors de préférence stockés dans une zone mémoire d'un serveur relié au réseau, où ils sont directement accessibles par les dispositifs de test.
Il est alors possible de paramétrer les dispositifs de test et d'interpréter les résultats de test depuis une unité de commande centralisée au travers du réseau.
[0062] Selon une version préférentielle de l'invention, l'évolution du comportement des montres testées est suivi en continu durant toute la durée des tests. Au moins certains dispositifs de tests sont ainsi munis de capteurs ou d'appareils de mesure permettant de mesurer des paramètres physiques en continu lors du test. D'autres dispositifs peuvent par exemple être équipés d'une caméra permettant de filmer le déroulement du test.
Ainsi, le résultat du test, et la décision d'attribuer ou non à une montre un niveau de qualification donné ainsi que la note attribuée à la montre, peut dépendre de paramètres mesurés ou d'un contrôle visuel au cours du test, au terme du test et/ou lors de la destruction de la montre testée ou de la partie de montre testée.
Il est envisageable par exemple de mesurer le nombre de cycles du test, le couple et/ou la force appliqué, ou le franchissement d'un seuil prédéfini par une variable de mesure.
[0063] Les résultats de chaque test sont de préférence stockés par chaque dispositif sur un ou plusieurs support de stockage, par exemple dans une zone de mémoire informatique du dispositif, dans une zone de mémoire d'un serveur accessible au travers d'un réseau et/ou sur un support de données magnétique ou optique.
[0064] Lorsque le dispositif de test comporte un capteur pour mesurer au moins un paramètre physique appliqué ou résultant de l'application d'une contrainte sur la montre, des moyens sont de préférence prévus pour stocker dans une mémoire informatique la valeur d'au moins un paramètre mesuré en relation avec au moins une valeur de commande imposée par l'unité de commande.
Il est par exemple ainsi possible de stocker l'évolution d'une déformation ou d'une force en fonction du temps, du nombre de cycles de test ou du nombre d'actionnement de l'actionneur au cours d'un cycle de test.
[0065] Les tests sont de préférence effectués sur des montres en fonctionnement. Les éventuelles pertes de précision sont de préférence mesurées à l'issue de chaque test et font de préférence partie des résultats utilisés pour qualifier les montres testées.
[0066] Selon une variante du procédé de l'invention, les montres qualifiées sont réparties dans un nombre déterminée de niveaux de qualifications prédéterminés en fonction de leur niveau de résistance aux tests.
Ainsi, un modèle de montre ayant résisté de manière optimale à tous les tests auxquels il a été soumis est qualifié dans le niveau qualitatif le plus élevé, tandis que les modèles ayant le moins bien résisté sont qualifiés dans un niveau de qualification plus bas dans la hiérarchie.
[0067] Selon une variante, une montre est soumise à une suite de test correspondant à un niveau de solidité attendu et n'est qualifiée que si elle résiste de manière acceptable à tous les tests, ou si le score obtenu sur l'ensemble des tests dépasse un seuil prédéfini.
[0068] Selon une variante de l'invention, le procédé de qualification de l'invention comprend plusieurs suites de tests différentes, chaque suite comprenant tout ou partie des tests décrits ci-dessus, ainsi qu'éventuellement des tests supplémentaires.
A chaque suite correspond également de préférence un jeu de paramètres spécifique et prédéterminé pour les tests à effectuer. Ces paramètres comprennent par exemple le nombre de cycle de test, la force d'appui, la hauteur de chute, la dureté de l'enclume, etc. Ces paramètres sont de préférence identiques pour tout objet soumis à la même suite de tests.
[0069] Pour chaque modèle, les tests sont exécutés sur des montres finies, par exemple sur un échantillon déterminé de montres complètes et/ou d'éléments de montres, ou sur un ou plusieurs prototypes.
Toutes les montres du modèle sont ensuite de préférence qualifiées dans la catégorie déterminée sur la base des résultats des tests.
[0070] Les niveaux de qualification obtenus par les montres testées sont de préférence stockés dans une mémoire informatique accessible par exemple par un ordinateur qui peut déterminer automatiquement, sur la base de ces niveaux de qualification, quelle montre parmi une série de montres testées est la mieux appropriée pour une utilisation particulière. Il est ainsi possible, grâce au procédé de l'information, de sélectionner parmi plusieurs montres testées la meilleure montre pour un certain usage, sur la base de critères objectifs, quantifiables et comparables car exécutés de manière entièrement reproductible.