DESCRIPTION
La présente invention a pour objet une chaussure de ski comprenant une coque en matière au moins semi-rigide constituée d'une partie inférieure comprenant la semelle et entourant le pied et au moins une partie supérieure articulée sur la partie inférieure autour d'un axe transversal, de telle manière qu'elle peut s'incliner vers l'avant, un dispositif élastique étant disposé entre ladite partie supérieure articulée et ladite partie inférieure de la coque de manière à offrir une résistance élastique à l'inclinaison de la partie supérieure vers l'avant.
On trouve sur le marché des chaussures de ski de ce type, dans lesquelles le dispositif élastique est constitué d'un bloc de caoutchouc travaillant à la compression. La résistance élastique de ce bloc de caoutchouc est constante. Or de nombreux skieurs aimeraient avoir la possibilité de modifier la résistance élastique de ce bloc de caoutchouc en fonction de leur manière de skier et/ou des conditions de la neige.
Il est certes connu du brevet US 3 619 914 de monter à l'arrière de la chaussure un ressort hélicoidal dont la dureté peut être réglée au moyen d'un écrou. Toutefois, un tel dispositif à l'arrière ne peut pas être monté sur les chaussures dites à entrée par l'arrière, c'est-àdire les chaussures présentant un capot arrière articulé et basculable vers l'arrière pour ouvrir la chaussure. Un tel dispositif pourrait être monté à l'avant, mais compte tenu de la force nécessaire du ressort et de la longueur nécessaire au réglage, il serait trop encombrant. Le ressort doit en outre être abrité de la neige dans un tube fermé, car la glace qui pourrait se former dans le ressort empêcherait son bon fonctionnement.
La présente invention a pour but de réaliser une chaussure comprenant à l'avant une résistance élastique à la flexion susceptible d'être modifiée et réalisée par des moyens simples et de faible encombrement et ne comprenant notamment pas de ressort hélicoïdal.
La chaussure selon l'invention est caractérisée par le fait que le
dispositif élastique comprend un élément élastique non compressi
ble, des moyens de soutien et de guidage de cet élément élastique em
pêchant ledit élément élastique de travailler en flambage et des
moyens réglables de limitation de la longueur de la partie de l'élé
ment élastique susceptible de se déformer en expansion.
L'élément élastique non compressible peut être constitué simple
ment par un barreau en caoutchouc muni d'un passage axial tra
versé par un axe télescopique de guidage, les moyens de réglage
étant constitués par un bout de tube monté coulissant sur un
support et venant entourer une partie plus ou moins longue du
barreau de caoutchouc.
Un tel dispositif est très simple, facile à exécuter, insensible à la neige et à la glace, car même si l'élément élastique est entouré au repos d'une carapace de glace, celle-ci est immédiatement brisée lors de l'expansion de l'élément élastique. Le réglage est en outre facile à exécuter et il peut être effectué de façon continue entre une position
où l'élasticité est maximale et une position dans laquelle l'élasticité est nulle, c'est-à-dire dans laquelle la chaussure est rigide.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'invention.
La figure 1 est une vue en perspective d'une chaussure de ski équipée d'un dispositif selon l'invention.
La figure 2 est une vue en détail en perspective, avec arrachement, du dispositif élastique.
La figure 3 est une vue en coupe longitudinale selon III-III du dispositif élastique.
La chaussure de ski représentée à la figure 1 comprend une coque en matière plastique semi-rigide constituée d'une partie infé rieure 1 comprenant la semelle et entourant le piedet et le talon et de deux parties supérieures 2 et 3 articulées sur la partie inférieure 1 autour d'un axe transversal 4, environ au niveau de l'articulation du pied à la jambe. Ces parties 2 et 3 sont de forme approximativement semi-cylindrique et s'emboîtent l'une dans l'autre pour entourer la cheville du skieur. Elles sont maintenues fermées par une boucle 5 qui peut être de type quelconque connu. La partie articulée postérieure 3 peut être basculée en arrière de manière à permettre le chaussage de la chaussure. A intérieur de la chaussure est disposé un chausson 6 en matière compressible et moelleuse.
Les parties supérieures 2 et 3 étant articulées sur la partie inférieure 1, elles peuvent s'incliner vers l'avant lors de la pratique du ski. A cette inclinaison s'oppose la résistance élastique d'un dispositif élastique 7 fixé sur la partie inférieure de la coque 1.
Ce dispositif élastique 7 comprend une embase 8 en métal ou tout autre matériau rigide et résistant, de forme prismatique de section rectangulaire et fixé par sa base sur la chaussure par deux rivets 9 et 10 noyés dans des trous 11 et 12. Cette pièce prismatique oblique 8 présente un prolongement tubulaire axial 13 dont l'intérieur est prolongé dans l'embase 8 par un trou axial, borgne 14. Sur le prolongement tubulaire 13 est monté un barreau en caoutchouc 15 de même section rectangulaire que l'embase 8 et prolongeant celle-ci. A cet effet, le barreau en caoutchouc 15 présente un trou cylindrique axial 16 de diamètre légèrement inférieur au diamètre extérieur du prolongement tubulaire 13, de telle manière qu'il soit retenu sur ce prolongement tubulaire 13.
L'extrémité amont du barreau en caoutchouc 15 est coiffée d'une calotte métallique 17 solidaire d'une tige 18 traversant le trou axial 16 du barreau 15 et s'engageant librement dans le prolongement tubulaire 13 en formant avec ce dernier un axe télescopique soutenant et guidant le barreau en caoutchouc 15, empêchant ce barreau 15 de fléchir ou de flamber lorsqu'on exerce une pression axiale sur la calotte 17. Sur et autour de l'embase 8 est monté un élément tubulaire de section rectangulaire 19 coulissant sur l'embase 8 et sur le barreau en caoutchouc 15 qui prolonge cette embase. Cet élément 19 constitue un curseur et il est muni à cet effet de rainures latérales 20 facilitant son actionnement.
Dans l'exemple représenté, le curseur 19 est retenu par simple frottement sur le barreau en caoutchouc 15. Il pourrait toutefois également coulisser sans frottement sur le barreau en caoutchouc 15 et être retenu sur l'embase 8 par un ressort ou une bille montée sur ressort coopérant avec des crans prévus sur l'embase 8, ou par tout autre moyen connu.
La calotte 17 est en contact avec une surface d'appui 21 formée sur la partie 2 de la coque, et perpendiculaire à l'axe du barreau en caoutchouc 15. La face supérieure de l'embase 8 est en outre munie de graduations 22 permettant de repérer la position du curseur 19.
La chaussure est représentée au repos. Lorsque le skieur fléchit la jambe, la partie articulée de la coque pivote vers l'avant autour de l'articulation 4, dans le sens de la flèche en exerçant une pression sur le dispositif 7 par sa face 21. Le barreau de caoutchouc 15 se déforme alors de la seule manière possible, c'est-à-dire en expansion.
Cette expansion ne peut toutefois se produire que sur la partie du caoutchouc qui n'est pas entourée par le curseur 19. Or, plus la longueur de la partie libre du barreau de caoutchouc 15 est réduite, plus sa résistance à la déformation est élevée. Le dispositif élastique 7 se comporte dès lors comme un élément élastique dont la constante d'élasticité est variable. L'élasticité peut être variée de façon continue ou par crans si le curseur se déplace par crans sur l'embase 8. La plage de réglage de l'élasticité peut être relativement très grande pour une longueur relativement faible du barreau de caoutchouc 15.
Cette plage de réglage s'étend en outre entre une valeur où l'élasticité est grande, c'est-à-dire l'articulation de la chaussure est très souple, et une valeur où l'élasticité est nulle, c'est-à-dire lorsque le barreau de caoutchouc 15 est complètement entouré par le curseur 19. Une telle plage de réglage ne peut pas être obtenue au moyen d'un ressort hélicoïdal en métal.
Si on désire avoir une position dans laquelle la partie supérieure de la chaussure est totalement libre de fléchir vers l'avant, il est possible de monter le dispositif élastique 7 sur la chaussure de telle sorte qu'on puisse l'écarter de la face d'appui 21 en le faisant pivoter sur sa base soit dans un plan horizontal, soit dans un plan vertical. Il suffit à cet effet de monter l'embase 8 pivotante sur un socle, le verrouillage en position de fonctionnement pouvant se faire par tous moyens connus, par exemple un système à baionnétte.
Le dispositif représenté est susceptible de nombreuses variantes.
Il est notamment possible de varier à l'infini la forme de la section du barreau élastique 15. Le guidage de ce barreau peut être effectué par deux axes télescopiques semblables à l'axe 13/18 ou davantage.
Ce guidage pourrait être également fait par l'extérieur du barreau élastique 15, par exemple par des bras latéraux solidaires de la tête 17.
L'élément élastique proprement dit peut être constitué par tous matériaux ou combinaison de matériaux élatiques non compressibles, élastomères ou non. On pourrait utiliser par exemple une enveloppe élastique étanche contenant un liquide.
Le dispositif élastique pourrait être également de forme générale cylindrique, ce qui permettrait de réaliser le curseur 19 sous la forme d'un écrou monté sur une embase présentant au moins une partie cylindrique filetée. La forme prismatique ou cylindrique n'est pas obligatoire, mais il suffit que l'élément tubulaire mobile puisse être déplacé le long de l'élément élastique. Le dispositif élastique pourrait ainsi être réalisé sous une forme hélicoïdale ou torsadée. D'une manière générale, la longueur de la partie de l'élément élastique susceptible de se déformer en expansion pourrait être modifiée par tous moyens mécaniques de limitation, par exemple par des butées latérales mobiles perpendiculairement à l'axe de l'élément élastique. La construction représentée au dessin semble toutefois être la solution la plus simple.