Pièce d'horlogerie électromécanique
La présente invention a pour objet une pièce d'hor- logerie électromécanique comprenant un résonateur mécanique, dont les oscillations sont entretenues électroniquement, actionnant un dispositif de comptage transformant les mouvements oscillants du résonateur en mouvements rotatifs d'une roue dite de comptage,
Des pièces d horlogerie du type susmentionné sont connues, en particulier des pièces dans lesquelles le résonateur est un diapason actionnant, par un cliquet, une roue à rochet constituant la roue de comptage.
L'inconvénient de tels dispositifs réside dans le fait qu'ils sont sensibles aux choes, ces derniers pouvant amener ledit cliquet à sauter sur plusieurs dents de la roue de c)mptage ce qui, bien entendu, fausse le comptage,
On a proposé. pour remédier à cet inconvénient. de munir de tels dispositifs de deux cliquets d'entraîne- ment. à raison d'un par branche flexible. travaillant alternativement, chacun pour une demi-oscillation du résonateur. le cliquet de retenue fixe étant alors supprimé.
Toutefois. cette solution présente de graves inconvénients lors de la mise en train. des réglages. des rhabillages et des contrôles de la pièce. Fn effet, lorsque lt roue de comptage est retenue par un cliquet fixe, il suffit d'agir sur ce dernier, pour le déplacer légèrement pour déterminer sans difficulté la position dans laquelle le recul de la roue de comptage est tel que l ensemble fonctionne harmonieusement, sans à-coups.
Dans le cas où la roue de comptage est soumise à l'action de deux cliquets d entraînement sans cliquet fixe de retenue, un tel calage n'est pas possible et le réglage doit s'effectuer en agissant sur l'un ou l'autre des cliquets oscillants. ce qui est des plus délicats.
Le but de la présente invention est de fournir une pièce d'horlogerie dont la marche soit pratiquement insensible aux accélérations, c'est-à-dire aux effets des chocs. et qui ne présente toutefois pas les inconvénients susmentionnés.
En outre. dans la présente pièce d'horlogerie, le résonateur est constitué par un oscillateur symétrique à flexion, présentant une partie en U, dont les deux branches participent à la flexion. à l'instar d'un diapason. et deux bras rigides, aptes à compenser l'erreur de posilion. reliés chacun à l'une desdites branches flexibles, au voisinage de l'extrémité libre dc celles-ci.
Ilne telle disposition. qui fait l'objet du brevet suisse
N 451021, au noni de la déposante, présente l'tvantagc que le résonateur est pratiquement insensible aux effets de position, c'est-à-dire aux modifications de fréquence que provoquent. sous l'effet de la pesanteur. les changements dc position du résonateur.
Ainsi. l'invention fournit une pièce d'horlogerie dont la marche est insensible à la fois aux effets dc position. par la construction même du résonateur muni de bras rigides de compensation, et aux choes.
Cette pièce d'horlogerie est caractérisée par le fait que le dispositif de comptage est attaché au résonateur en un point d'au moins un des bras rigides de ce dernier. lequel est animé d'un mouvement oscillant vibra- toire, sous l'effet des vibrations de la branche flexible à laquelle ce bras rigide est associé. le tout de manière que ledit dispositif dc comptage soit pratiquement insensible aux accélérations notamment dues aux chocs, auxquelles est soumise la pièce.
Le dessin représente. à titre d'exemple. une forme d'exécution dc l'objet de l'invention.
La fig. I est une vue en plan d'une pi tir d'une pièce d'horlogerie dans laquelle seuls les organes nécessaires à la compréhension de l'invention ont été représentés
la fig. 2 est une vue en élévation d'un détail dc la fig. 1, et
les fig. 3 à 8 illustrent Ic principe sur lequel est basée l'invention.
La fig. 1 représente un résonateur mecanique comprenant deux branches formées par des lames flexibles élastiques 1 reliées par une partie médiane la solidaire elle-même d'une languette 1b se fixant en 2 au bâti de la pièce d'horlogerie. La languette 1b est reliée à la partic médiane la par une partie élastique le dont le but est de supprimer tout mode de vibration parasite à la fréquence du mode désiré, dans lequel les deux lames flexibles 1 vibrent en opposition de phase. Ces lames 1 portent, à leur extrémité libre, un transducteur électrodynamique 3 servant à l'entretien des oscillations du résonateur. Le dispositif d'entretien étant étranger à la présente invention. il ne sera p,rs décrit ici.
Chacune des lames flexibles 1 porte, fixé à son extrémité libre, un bras rigide 4, vibrant avec la lame à laquelle il est associé, et qui est lui-même muni, à son extrémité libre, d'une masse d'équilibrage ou contrepoids 5. Comme le montre la fig. 2, les lames 1 et les bras 4 sont situés dans deux plans différents, ceci afin de reduire l'encombrement en surface du résonateur.
Il est à remarquer que les transducteurs 3 pourraient être placés à l'emplacement des masses d'équilibrage 5, c'est-à-dire aux extrémités libres des bras rigides 4. Dans ce cas, les lames élastiques 1 porteraient, à leur extrémité libre, des masses d'éuilibrage. De même, on pourrait avoir quatre transducteurs placés aux extrémités libres des lames élastiques et des bras rigides, et qui s'équilibreraient.
L'un des bras rigides 4 porte, fixé sur lui en 6, un @liquet formé d'une lame élastique 7 munie d'un bee 8 en prise avec la denture d'un rochet 9 constituant une roue de comptage. Celle-ci est entraînée pas à pas, dans le sens de la flèche 10, au cours des oscillations du résonateur, et est retenue par un @liquet fixe, formé d'une lame élastique 11 portant un bec 12, fixé en 13 au bâti du mouvement. Les bees 8 et 12 pourront être réalisés en rubis, par exemple. La roue de comptage 9 transmet son mouvement aux organes indicateurs de la montre par l'intermédiaire d'un train d'engrenages non représenté.
Grâce au fait que la lame élastique 7 du cliquet d'entraînement est fixée au bras rigide 4 du résonateur, et non pas à la branche flexible 1 de ce dernier, et de plus en un point particulier de ce bras rigide, la marche de la pièce n'est pas affectée par les accélération, notamment dues aux chocs, auxquelles la pièce peut être soumise.
Cette particularité s'explique de la façon suivante
Le résonateur peut être schématisé de la manière représentée à la fig. 3, dans laquelle ont été utilisés les mêmes signes de référence qu'aux fig. 1 et 2.
On retrouve donc, dans cette figure. un résonateur mecanique formé de deux lames élastiques 1, encastrées a une extrémité et libres à l'autre, et deux masses rigides 4, chacune liée rigidement à l'extrémité libre d'une des lames élastiques 1.
On peut aisément imaginer que, lorsqu'un tel résonateur vibre, les parties 4 tournent autour d'un point C, (fig. 4), qui constitue un noeud de vibration, et qui peut être appelé centre instantané d'oscillation.
Si cet ensemble est soumis à des accélérations, quelles qu'elles soient, le résonateur se déforme : il est possible de déterminer. sur les branches ou masses rigides 4, un point immobile C@ (fig. 4) autour duquel chacune d'elles tourne, et qui pourra être appelé centre instantané de déformation.
Les effets de la vibration normale et des déplacements dus aux cho@s, appliqués à une seule lame, ont eté représentés à la fig. 4.
Pour que le dispositif, appliqué à l'entraînement des organes indicateurs d'une pièce d'horlogeric par l'intermédiaire d'un dispositif de comptage, puisse fonctionner de la façon désiré, c'est-à-dire être insensible aux cho@s, il faut que le point d'attache du dispositif de comptage au résonateur soit placé sur le centre de déformation C4 et, de plus, que le centre d'oscillation C@ ne coïncide pas avec le centre C@.
En effet, si le point d'attache 6 du dispositif de comptage coïncide avec le centre de déformation C@. il est évident que ce dispositif ne sera pas influencé par les chocs. Toutefois, pour que le mécanisme fonctionne, c'est-à-dire que la roue de comptage soit entrainée par le résonateur lors de la vibration normale de celui-ci, il faut que le dispositif de comptage ne soit pas attaché au résonateur en un point coïncidant avec le centre d'oscillation C@ de ce dernier. D'où la condition indiquée ci-dessus que lesdits centres d'oscillation et de déformation ne coïncident pas. Cette condition peut être remplie par un choix judicieux de la forme et de la grandeur des masses rigides 4, en corrélation avec les caractéristiques de la partie élastique du résonateur.
Il est à remarquer que la condition ci-dessus reste compatible avec les exigences auxquelles le résonateur doit satisfaire pour que sa fréquence soit indépendante de sa position dans le champ de la pesanteur.
Il convient de démontrer que les centres d'oscillation et de déformation ne coïncident pas. A cet effet, ces centres vont être calculés ci-après, dans ces calculs, seule une moitié du résonateur est considérée, celui-ci étant symetrique et sa partie centrale restant sans effet sur les calculs, comme cela sera exposé plus loin.
1. Calcul du centre d'oscillation C à savoir calcul de la distance @@ entre ce centre et l'extrémité libre du résonateur@
Comme le montre la fig. 5. chaque masse rigide 4 peut être décomposée en poids élémentaires P@ appliqués
aux centres de gravité d'éléments de surfaces élémentaires et séparés de l'extrémité libre de la lame flexible @ d'une distance x@.
Tout ce systeme de forces peut être réduit au dvname résultant appliqué en x 0, soit@ M@ P@x@ @ P@x @ @ P @x@ @ @ P@x@
EMI2.1
EMI2.2
En appliquant la méthode de RAYLEIGH, qui pose
comme hypothèse que la déformation statique est égale à la déformation dynamique, il est possible de calculer la ligne élastique de la lame 1 par la formule générale île flexion:
d-N M(x)
dx2 EJ où
F module d'YOUNG de la lame 1 ;
J moment d'inertie de la lame 1 ; M(x) t NI,, I Px (clans le cas particulier).
Par une double intégration, et en posant que pour
dx x 1 (fig. 6), y - 0 et 0, il est possible de cal
dx culer la fonction y - f(x).
I e caletîl du centre d'oscillation (',, revient à calculer la distance @@ qui petit donc s'exprinier par
EMI3.1
Le calcul conduit a
EMI3.2
2. Calcul du centre de déformation C@ à savoir calcul de la distance r@ entre ce centre et l'extrémité libre du résonateur :
Etant admis que l'accélération initiale appliquée à l'ensemble est de un G, l'effet de cette accélération est celui illustré à la fig. 7.
Comme dans le cas précédent, le système de forces représenté peut être réduit au dyname résultant appliqué en x @ 0, soit : M'@ P1x1 - P2x2 @ P@ @x@ @ @ Pnxn
EMI3.3
EMI3.4
Les calculs pour déterminer le centre de déformation C@, à savoir la distance r@ (fig. 8) sont en tous points identiques aux calculs précédents, à la seule différence cjue M est différent de M,,. dii fait que les forces situées à gauche cte l'axe îles y. à la fig. 7. tint changé de signe.
Ainsi. par r un n choix judicieux des paramètres intervenant dans les formules, il est possible tle faire en sorte que r,, # r,1 el que. dès lors, ( ne coïncide pas avec
3. Remarques concernant les calculs
Les calculs ci-dessus supposent que l'amplitude des vibrations est très petite vis-à-vis de la longueur de la partie vibrante du résonateur. ce il qui est toujours le cas pratiquement.
Il n'a également pas été tenu compte de l'élasticité de la partie médiane le, celle-ci pouvant être considérée comme étant néeliecable vis-à-vis de l'élasticité des branches flexibles 1. D'ailleurs. il suffit que cette partie élastique le soit placéc, par construction, au niveau du centre de déformation C@. mesuré dans la direction des ordonnées. pour que l'effet de cette partie élastique sur la position du centre de déformation soit nul. ce qui i revient à dire qu'il se justifie de nc pas faire intervenir cette partie élastique dans les calculs.
4. Exemple pratique @
Dans le cas où 1 0,91 cm et M@ en régime de
vibration 515 dynes@cm et M'. aux chocs = @229 dynes@cm. le calcul conduit à r@ = 0,5 cm et r@ =
1.0 cm.
Ainsi. r,, et r,1 ne coïncident pas. de sorte que. en régime de vibration. l amplitude en C@ n'est pas nulle, et il tic la position de C@ par rapport à un point fixe du bâti reste inchangée. quelle que soit la grandeur et la direction des accélérations auxquelles peut être soumis l'ensemble.