Outil à fileter des pièces de petit diamètre L'objet de la présente invention est un outil à fileter des pièces de petit diamètre, usinées à l'extré mité d'une barre de matière par un tour automatique.
La fig. 1 représente un exemple d'utilisation d'un tel outil à fileter. Le tour représenté dans cette figure comprend un banc 1, sur lequel sont montés une poupée 2, un support 3 et un appareil auxiliaire 4.
La poupée 2 est engagée dans une glissière du banc 1, de façon à pouvoir se déplacer axialement. Elle comprend une broche rotative, pourvue d'une pince servant à entraîner une barre de matière 5 en rotation. Le support 3 porte également des glissières dans lesquelles coulissent des porte-outils 6, dont les outils 7 sont destinés à usiner des séries de pièces à l'extrémité de la barre 5. Pour ne pas être déviée par les outils 7, cette extrémité est supportée par un canon 8 monté dans le support 3.
L'appareil auxi liaire 4 porte une broche 9 à laquelle est fixé un outil à fileter et qui peut être entraînée en rotation à deux vitesses difféeentes, l'une légèrement supé rieure à celle de la broche de la poupée 2 qui per met d'engager l'outil sur une portée à fileter, et l'autre légèrement inférieure à cette vitesse, qui permet de dégager l'outil de la portée filetée. Un porte-filière 10, monté à l'extrémité de la broche 9, sert à fixer l'outil à fileter à cette broche, coaxialement à la barre 5.
Lorsqu'il s'agit de fileter une portée d'une pièce ayant un diamètre inférieur à 1 mm, on utilise géné ralement une filière forcée, qui est constituée par un disque en acier trempé présentant une ouverture cen trale taraudée conformément au filet à former sur les pièces usinées. Ces outils à fileter connus sont d'un prix très modique. L'expérience a cependant montré que sur un lot de filières forcées, il y avait un fort pourcentage d'outils inutilisables.
De plus, lorsqu'il s'agit de fileter une portée d'une pièce en acier sur une longueur de plusieurs millimètres, les filières utiles dans un tel lot peuvent servir au plus pendant quelques heures. Dans un tel cas, la production du tour doit être constamment surveillée et souvent arrêtée, de sorte qu'il n'est pas possible de profiter des avantages offerts par les dispositifs de ravitaille ment automatique qui rendent le tour autonome pen dant plusieurs heures consécutives.
Afin de rendre les arrêts moins fréquents, on a aussi prévu d'utiliser des filières à arêtes coupantes. Ces filières se distinguent des filières. forcées par le fait que leur ouverture centrale présente des lobes entre lesquels s'étendent les arêtes coupantes. Ces dernières ont toutefois des dimensions si réduites que les filières en question ne peuvent guère être utilisées pendant plus de 2 à 3 jours. D'autre part, leur prix est environ 10 fois supérieur à celui d'une filière forcée.
Le but de la présente invention est de créer un outil à fileter qui ne présente pas les inconvénients des outils utilisés jusqu'à présent.
L'outil selon l'invention est caractérisé en ce qu'il est constitué par trois molettes présentant chacune une série de saillies annulaires de profil correspon dant à celui du filet à former et montées rotative- ment sur des tenons fixes, plantés obliquement dans un support destiné à être fixé comme une filière usuelle à un porte-filière du tour, l'inclinaison des tenons et l'écartement des saillies des molettes cor respondant au pas du filet à former.
Une forme d'exécution de l'outil selon l'invention est représentée à titre d'exemple au dessin annexé, dans lequel la fig. 2 en est une vue de face, la fig. 3 une coupe selon la ligne III-III de la fig. 2, la fig. 4 une vue en perspective. la fig. 5 une coupe selon la ligne V-V de la fig. 2 et les fig. 6 à 8 des coupes partielles à plus grande échelle d'un élément de l'outil.
L'outil à fileter représenté au dessin comprend un support 11 en forme de pastille cylindrique per cée d'un trou central 12 pour laisser passer la pièce 13 en cours d'usinage. Trois trous cylindriques 14 (fig. 3 et 5) sont percés dans le support<B>11</B> sous un angle avec l'axe de ce support et du trou 12. égal à l'inclinaison du filet à former sur la pièce à usiner. Des logements 15 sont en outre pratiqués dans l'une des faces du support 11 coaxialement aux trous 14. Ces logements 15 peuvent être creusés par exemple à l'aide d'une fraise à pivot. Ils sont destinés chacun à recevoir une molette 16, 17 ou 18. Ces molettes sont en forme de couronnes cylindriques et elles ont toutes exactement la même hauteur et les mêmes diamètres interne et externe.
Elles sont montées rota- tivement autour de tenons identiques 19, présentant chacun une tête 20, une portée cylindrique 21 et une extrémité tronconique 22. L'angle d'ouverture de cette dernière est relativement petit ; il sert à per mettre l'engagement à force des tenons 19 dans les trous 14 du support 11. La portée 21 sert à pivoter les molettes 16, 17, 18 et la tête 20 à retenir ces molettes axialement en place avec un léger jeu axial pour leur permettre de tourner librement.
Les tenons 19 sont mis en place avec leur molette respective sur le support 11 de préférence à l'aide d'un outil 23 (fig. 3) dont la face extrême présente un logement 24 de profondeur légèrement supérieure à l'épaisseur de la tête 20 des tenons 19. En enfonçant ces der niers à l'aide de l'outil 23 dans les trous 14 du sup port 11, cet outil déplace le tenon 19 et sa molette jusqu'à ce que la face plane de celle-ci, adjacente au support 11, repose sur le fond du logement 15 correspondant. Quant au tenon 19, il est déplacé par le fond du logement 24 de l'outil 23.
Comme ce dernier est arrêté par la molette correspondante, le tenon est enfoncé dans le support 11 à une profon deur qui laisse à la molette un jeu axial égal à la différence entre la profondeur du logement 24 et l'épaisseur de la tête 20.
Chaque molette présente une série de saillies annulaires 16a, 17a, 18a sur sa face cylindrique externe. Le profil de ces saillies correspond à celui du filet à former sur la pièce usinée. Ces saillies n'occupent toutefois pas la même position sur cha cune des molettes. Les saillies 17a de la seconde mo lette (fig. 7) sont en effet décalées par rapport aux saillies 16a de la première (fig. 6) d'une distance a égale au tiers du pas du filet à former sur la pièce usinée et les saillies 18a de la troisième molette (fig. 8) sont décalées par rapport aux saillies 16a de la première d'une distance b égale aux deux tiers dudit pas.
Pour former un filet sur des pièces en acier, il suffit que les molettes 16, 17 et 18 soient faites en acier trempé, car les saillies de ces molettes partici pent dans toute leur longueur à la formation de ce filet. Lors d'essais on a même pu observer que des mo lettes ayant leurs saillies ébréchées par endroits for ment encore des filets absolument propres.
L'outil représenté aux fig. 2 à 8 est destiné à être fixé, comme les filières utilisées jusqu'à présent, au porte-filière 10 du tour représenté à la fig. 1. A cet effet, le support 11 a les mêmes dimensions exté rieures que les filières usuelles.
Vu l'inclinaison des tenons 19, les molettes 16, 17 et 18 enveloppent entre elles un hyperboloïde, lorsque le support 11 tourne autour de son axe avec la broche 9 et cet hyperboloïde est assez évasé du côté de l'outil tourné vers la pièce à usiner pour que celle-ci puisse s'engager sans difficulté entre les mo lettes 16, 17 et 18, lorsque la broche 9 de l'appa reil auxiliaire 4 est placée axialement en direction de la pièce à usiner, comme les filières usuelles. Il s'ensuit que l'outil décrit peut être monté sur un tour automatique en lieu et place des filières utilisées jus qu'à présent, sans qu'il soit nécessaire ni de modifier un organe quelconque du tour ni de prévoir des organes supplémentaires.