Procédé de photographie stéréoscopique, installation pour la mise en aeuvre du procédé et film porteur d'images obtenu par ce procédé Les dispositifs classiques de photographie stéréos- copique présentent une série de conditions limitatives affectant sérieusement leur utilité.
Il y a parmi ces inconvénients celui appelé effet de fenêtre qui fait apparaître l'image comme si elle était vue à travers une fenêtre à distance sans relation spatiale particulière avec l'entourage sombre. Ainsi, il faut souvent exagérer l'effet :stéréoscopique pour donner l'illusion désirée de perception stéréoscopique.
Une autre condition limitative est l'angle étroit de visibilité qui doit être observé dans un système stéréoscopique classique à la différence de la portée normale de la vision humaine qui dépasse ordinairement 1800 dans le sens latéral et 900 dans le sens vertical ; cette res triction usuelle dans l'observation stéréoscopique d'une photographie donne un aspect irréel de l'en semble de la vue à l'observateur, ce qu'il faut essayer d'éviter.
En raison de la difficulté de fabriquer des ocu laires grand angulaire pour de courtes distances fo cales (cette difficulté est plus grande que celle que présente l'obtention d'objectifs de prise de vues grand angulaire), la grandeur apparente ou l'ouverture an gulaire de l'image entière, telle qu'elle est observée par l'oeil dans le stéréoscope, est toujours relative ment petite, même dans le cas où l'on utilise des objectifs à grand angle pour produire le stéréo- gramme. En conséquence, des vues stéréoscopiques sont toujours limitées par des bords constituant ce que l'on appelle la fenêtre .
Suivant la grandeur et la distance entre les deux stéréogrammes, par rap port à la caractéristique optique du dispositif, la fenêtre (formée par la fusion visuelle des bords des deux stéréogrammes) a une grandeur apparente variable (ou corde ou angle) et se présente à une dis- tance apparente qui est inversement proportionnelle à la grandeur apparente.
Lors de la prise de stéréogramme, le photo graphe doit, outre la plupart des précautions nor males à la photographie ordinaire ou plane, observer certaines règles limitatives ; par exemple, il faut qu'il considère l'objet à photographier en relation avec la fenêtre (variable ou non) produite par son appa reil, c'est-à-dire qu'il ne doit jamais inclure dans son image des objets se trouvant plus près de son appa reil que la fenêtre virtuelle, à moins que ces ob jets soient d'une grandeur et d'un emplacement tels qu'ils soient entièrement inclus dans les bords de cette fenêtre .
Une personne placée entre la fenêtre et l'appareil et pourtant coupée (à mi-corps par exemple) par le bord de cette fenêtre, apparaît, lors qu'elle est observée, comme transparente, entourée de spectres, non naturelle, et les yeux se trouvent soumis à une tension fatigante pour rejeter cette personne au-delà des bords qui la coupent.
Même avec des appareils photographiques et des appareils d'observation comportant des fenêtres réglables, des gros plans réels sont impossibles, en particulier s'il y a lieu d'inclure également dans la vue un .fond relativement distant.
L'angle normal dans un appareil d'observation est actuellement au voisinage de 30 à 450 et dans un appareil de prise de vues stéréoscopiques de 60o.
Il faut considérer qu'un objectif de prise de vues à grand angle serait ordinairement utilisé avec un appareil d'observation à angle plus faible et que le résultat ne serait pas orthostéréoscopique.
En d'autres termes, les images produites sur les rétines par le stéréogramme, puis la projection et la fusion dans l'espace qui en résultent ne seraient pas semblables quant aux dimensions à celles qui auraient été produites par l'objet si les yeux avaient pris la place de l'appareil de prise de vues.
Même dans le cas d'une parfaite adaptation entre l'appareil de prise de vues et l'appareil d'observation, en obtenant ensuite l'effet orthostéréoscopique, il reste un phénomène particulier. L'oeil ne perçoit pas les objets du champ limité dans les vraies dimensions et l'effet est généralement celui d'objets miniature. Cette sensation est naturellement due en partie au fait psychologique que l'observateur tient dans sa main un petit appareil et espère inconsciemment voir la vue dans l'intérieur de cet espace relativement petit.
Cependant, il n'a pas conscience de ce que la scène qu'il scrute à travers la fenêtre<B> ,</B> ainsi que la fenêtre même, sont au-delà des dimensions limitées de l'appareil d'observation qu'il tient, mais que les dimensions de ce dernier sont néanmoins toujours limitatives et restreignent, dans une certaine mesure, la grandeur apparente de l'objet virtuel et la distance à de plus petites dimensions, car l'observateur ne peut pas (comme dans la vie) se déplacer et, en con séquence, trouver des indications supplémentaires.
Un autre facteur de la réduction des vues ortho- stéréoscopiques veritables est probablement plus im portant encore: il s'agit de la simple existence de la fenêtre relativement petite. Dans la vie réelle, si dans le fond d'une pièce sombre un observateur reste complètement immobile et regarde le monde exté rieur à travers une petite fenêtre, il n'y a, en général, pas de lignes de perspectives reliant l'observateur au monde extérieur.
Si cet observateur et toute autre chose sont relativement dans une position fixe, il n'y a pas d'indications, quant à la grandeur et à la dis tance réelles d'objets dans le champ de vision de la fenêtre, autre que l'appréciation du degré de conver gence oculaire. Apparemment, ceci n'est pas suffi sant seul et l'observateur ne peut pas apprécier, seule ment avec cette indication, la grandeur et la dis tance, ou ne le peut que relativement.
Il a le senti ment de la profondeur ou du caractère tridimension nel de la scène ; il sait, dans une certaine mesure, quels sont les objets qui sont proches et quels sont ceux qui sont plus loin, mais il ne perçoit pas leur grandeur et leur distance réelles ni, pour être plus précis, leur grandeur et leur distance par rapport à lui (l'observateur) parce qu'il n'y a pas de liaison visible entre lui et ces objets.
Mais, si le mur ou les trois murs se trouvant de vant lui et sur ses côtés disparaissent et si le plafond disparaît, immédiatement, toujours sans se déplacer, par le seul mouvement de ses yeux s'élevant, s'abais sant et allant aussi loin qu'ils peuvent sur les côtés, l'observateur trouve des liens entre lui et les éléments environnants, en étant à même d'estimer instantané ment la grandeur et la distance des objets par rapport à lui avec une approximation raisonnable.
La présente invention comprend un nouveau pro cédé perfectionné de photographie stéréoscopique qui permet, lors de l'observation des stéréogrammes, de donner à l'observateur une impression de relief plus naturelle que ne le faisaient les dispositifs an térieurs. Elle comprend également une installation pour la mise en oeuvre de ce procédé, ainsi que le film porteur d'images obtenu par le procédé.
Le procédé selon l'invention est caractérisé en ce qu'on forme de la scène à photographier à l'aide de deux ensembles d'objectifs, deux groupes d'images que l'on enregistre respectivement sur deux films photosensibles auxquels on a préalablement donné la forme générale d'une calotte sphérique, ces films étant normalement plats mais étant agencés pour pouvoir prendre la forme générale d'une calotte sphé rique lors de la prise de vue, les images adjacentes de chaque groupe étant des images de zones adja centes de la scène et les champs balayés par lesdits ensembles d'objectifs ayant des directions divergentes tout en présentant une partie commune, de sorte que certaines de ces zones apparaissent dans les deux groupes d'images,
on traite ensuite les films pour ob tenir deux groupes stéréoscopiques d'images photo graphiques, dans le but de pouvoir observer ces images par paires en utilisant un oeil pour une image et l'autre oeil pour l'autre image d'une paire.
L'installation pour la mise en oeuvre du procédé est caractérisée par deux ensembles d'objectifs, les objectifs de chaque ensemble étant disposés suivant une calotte sphérique, chaque ensemble comportant plusieurs objectifs adjacents, des organes pour main tenir deux surfaces de forme générale sphérique de film sensible, les objectifs étant mis au point sur leurs surfaces de film respectives, lesdites surfaces de film sensible et leurs ensembles d'objectifs respec tifs étant sensiblement concentriques les uns aux autres et disposés de façon que les objectifs forment des zones d'images sensiblement contiguës sur lesdites surfaces de film, et par un dispositif d'observation comportant des organes pour supporter lesdites sur faces de film sensible exposé,
de façon qu'elles pré sentent la forme générale d'une calotte sphérique, chacune de ces surfaces étant prévue pour un #i1 d'un observateur.
Le film porteur d'images obtenu par le procédé de l'invention est caractérisé par le fait qu'il est agencé pour pouvoir être mis sous la forme générale d'une calotte sphérique et qu'il comporte une série d'images qui sont contiguës et disposées régulièrement lorsqu'il est mis sous cette forme, des fentes s'étendant dans les deux sens de part et d'autre d'une partie du film et séparant, lorsqu'il est aplati, certaines des images qui sont contiguës les unes aux autres lorsqu'il est en forme de calotte sphérique.
Une mise en oeuvre particulière du procédé re vendiqué sera exposée ci-après, à titre d'exemple non limitatif, en regard du dessin annexé qui repré sente une forme d'exécution particulière de l'instal lation pour cette mise en oeuvre.
Ladite forme d'exécution comprend un appareil de prise de vues représenté aux fig. 1 à 8 et un dis positif d'observation représenté aux fig. 9 à 11 ; cer tains des éléments du dispositif d'observation peuvent, si on le désire, être les mêmes que ceux du dispositif de l'appareil de prise de vues. Les fig. 12 à 14 sont des vues schématiques à l'aide desquelles on dé crit des principes optiques sur lequels on s'est basé.
La fig. 1 est une coupe schématique horizontale de l'appareil de prise de vues.
La fig. 2 est une coupe verticale de l'appareil de la fig. 1.
La fig. 3 est une élévation montrant l'un des éléments d'adossement faisant partie de la réalisa tion des fig. 1 et 2.
La fig. 4 est une coupe suivant la ligne 4-4 de la fig. 3.
La fig. 5 est une vue montrant un morceau de film sensibilisé propre à être utilisé dans la présente réalisation et à être supporté dans l'appareil de prise de vues au moyen de l'élément d'adossement des fig. 3 et 4.
La fig. 6 est une vue de l'élément d'adossement de la fig. 3 dans lequel est supporté un morceau de film sensibilisé, cet élément étant prêt à .être placé dans l'appareil de prise de vues pour être exposé.
La fig. 7 est une élévation de la face concave d'un objectif pouvant être utilisé dans l'appareil de prise de vues des fig. 1 et 2.
La fig. 8 est une coupe suivant la ligne 8-8 de la fig. 7.
La fig. 9 est une élévation postérieure d'une réa lisation préférée d'un appareil de vision pour observer les photographies produites dans l'appareil de prise de vues des fig. 1 et 2, cette figure étant une vue en regardant depuis la position des yeux.
La fig. 10 est une coupe horizontale suivant la ligne 10-l0 de la fig. 9.
La fig. 11 est une coupe suivant la ligne 11-11 de la fig. 10.
La fig. 12 est un schéma illustrant la manière dont une des images de l'appareil de prise de vues est formée et plus tard observée.
La fig. 13 est un schéma montrant la position d'un des yeux de l'observateur par rapport à l'objec tif de vision et à l'image du film à observer par cet aeil.
La fig. 14 est une élévation, en partie schéma tique, d'un film destiné à être observé, avec l'objec tif pour l'un des yeux de l'observateur placé schéma tiquement jur cet objectif et avec un des champs normaux de visibilité représenté schématiquement.
Dans le dispositif d'appareil de prise de vues suivant le mode de réalisation représenté, il y a une boîte 20 étanche à la lumière et comportant une paroi arrière articulée 22 couvrant une ouverture par laquelle on peut avoir accès à l'intérieur de l'ap pareil pour changer le film. La paroi avant de l'appa reil comporte deux parties divergentes 24 et 26, convenablement espacées de la paroi arrière et ser vant à supporter les éléments de droite et de gauche 28 et 30 de l'appareil de prise de vues et leurs mé canismes obturateurs respectifs 32, 34, les éléments de l'appareil de prise de vues étant montés dans la boîte 20 au moyen des consoles 36 qui peuvent être fixées aux parois supérieure et inférieure 38 de la boîte.
Chacun des éléments de l'appareil de prise de vues est constitué par un support tronconique 40 limité par deux surfaces sphériques concentriques dont la plus petite est dirigée en avant et sert à sup porter l'ensemble d'objectifs 42, tandis que la plus grande est destinée à venir en prise avec le support de film 44 et 45, et à le porter.
Le support de film est constitué par une pièce sphérique dont la péri phérie est conformée de façon à emboîter le bord arrière de la pièce conique 40 de manière à retenir une partie de forme générale sphérique du film sen sible 46 quand le support de film est maintenu contre la pièce conique au moyen des pinces de fixation 48 venant en prise avec les bords de cette pièce conique.
Un ensemble d'objectifs de forme générale sphé rique 42 est disposé entre le support de filin 44 et l'extrémité avant de la pièce conique 40. Cet en semble d'objectifs est représenté plus en détail aux fig. 7 et 8 ; il est sensiblement concentrique au sup port de film 44 et est placé de façon que le filin 46 soit correctement mis au point par rapport aux divers objectifs de l'ensemble 42.
Un masque 50 est disposé immédiatement en avant de l'ensemble d'objectifs 42 ; ce masque com porte des perforations convenablement réparties pour contrôler l'ouverture des différents objectifs de l'en semble et aussi pour régler l'étendue et l'étalement des images formées par les divers objectifs. Le masque 50, de même que l'ensemble d'objectifs, sont maintenus dans la position d'assemblage convenable au moyen d'une légère arête 52 formée dans la pièce conique 40.
Le masque 50 comporte des perfora tions ou ouvertures 54 dont le nombre est égal à celui des objectifs élémentaires de l'ensemble 42, chacune des ouvertures étant de préférence placée sur l'axe optique de l'élément d'objectif ; toutes les ouvertures sont sensiblement de la même grandeur de manière à égaliser l'exposition du filin à travers les divers objectifs élémentaires. Le masque 50 com porte aussi une série d'ouvertures<B>5,6</B> de forme pyra midale dont chacune a la même forme générale que la zone du film 46 devant être exposée par l'objectif particulier, de sorte que les images formées par les divers objectifs ne se recouvrent sensiblement pas, mais se mélangent plutôt les unes dans les autres.
La partie élargie des ouvertures 56 correspond en général à la forme de leurs objectifs élémentaires respectifs, mais la grandeur de ces ouvertures est réduite proportionnellement aux ouvertures 54 afin de ménager des lisières de mélange des zones d'images formées par chaque objectif élémentaire. A la fig. 1, C désigne le champ stéréoscopique, a l'angle horizontal de visibilité de l'ensemble d'ob jectifs de gauche, (3 l'angle horizontal de visibilité de l'ensemble d'objectifs de droite et, à la fig. 2, â dé signe l'angle vertical de visibilité de chaque ensemble d'objectifs.
Le film ou autre pièce de matière sensible 46 est représenté aux fig. 5 et 6 de la façon dont le film est formé pour être observé par l'oeil droit et pour être photographié dans la position droite. A la fig. 5, le filin 46 est représenté divisé par des traits mixtes seulement à titre d'exemple et il est ainsi divisé en un nombre de zones correspondant au nombre d'ob jectifs élémentaires de l'ensemble 42. Ainsi, dans la réalisation représentée, on a prévu 32 de ces zones qui sont divisées et disposées conformément au nom bre et à la répartition des objectifs élémentaires dans l'ensemble 42.
La bande de zones de film 58 traver sant la partie horizontale du film 46 présente des zones de forme générale rectangulaire, tandis que les zones placées au-dessus et au-dessous de cette bande horizontale diminuent de largeur et que les groupes verticaux de ces zones sont séparés les uns des autres par des fentes 60 de largeur croissante qui sont propor tionnées de façon que, lorsque la feuille fendue de film 46 est gauchie sous une forme générale sphé rique, les fentes 60 soient fermées et que toutes les zones du film soient amenées étroitement près les unes des autres, comme le montre la fig. 6,
le milieu de chacune des zones du film étant disposé à peu près radialement par rapport au centre de son objec tif élémentaire respectif. Les supports de film 44 et 45 sont formés avec un bord retourné 62 de maintien du film, de façon que celui-ci puisse être placé et maintenu dans son support seulement en le poussant fermement contre la surface de ce dernier et qu'il puisse en être retiré en l'infléchissant de manière à dégager un bord du film du bord 62 par lequel il est maintenu. Lorsqu'il est en position convenable dans le support, le film forme une surface continue sur le support et cette surface est sensiblement sphérique, bien que certains aplatissements insignifiants des zones soient observés dans chacune des zones d'images.
Le support de film 44 et le film correspondant 46 ont été décrits en dé tail en ce qui concerne la position de droite de l'appa reil de prise de vues et il est évident que le support de film 45 et le film correspondant pour ce support prévus pour la partie gauche, sont sensiblement des reproductions de ceux de la partie droite, sauf qu'ils sont des reproductions symétriques les unes des autres.
L'ensemble d'objectifs est représenté en détail aux fi-. 7 et 8 ; il est constitué par l'élément 42 par tiellement sphérique ; le système représenté est celui de la partie droite pendant la photographie. Les ob jectifs élémentaires sont de préférence disposés sui vant le dessin représenté et l'objectif opposé serait disposé dans une position symétrique par rapport à celles représentées.
Chacun des objectifs élémentaires est constitué par un ménisque positif et les divers objectifs élémentaires sont de préférence formés comme partie d'un bloc formant l'ensemble qui est avantageusement moulé en une matière plastique, telle que le métacrylate de méthyl ou le polystrène. Dans l'appareil de reproduction, certains des ob jectifs élémentaires sont de préférence masqués, par exemple ceux servant à observer des zones adjacentes au nez de l'observateur, lorsqu'il regarde les scènes photographiées,
de façon à éviter l'effet perturba teur produit par l'observateur cherchant à former une image nette du bord intérieur du film et du sup port du film près de sa ligne de vision normalement obscurcie et rendue floue par son nez. Comme re présenté, ces éléments peuvent être opaques ou trans lucides, comme indiqué en 66 à la fig. 14.
Une photographie stéréoscopique et destinée à être observée par l'appareil d'observation décrit ci- après est effectuée en chargeant les supports de film 44 et 45 d'un film sensible et en plaçant les sup ports de film chargés dans les éléments respectifs de l'appareil de prise de vues, après quoi les films sont exposés simultanément à la scène désirée et avec le temps de pose correct, puis traités de la manière normale pour la sorte particulière de matière sen sible utilisée.
La fig. 12 est un diagramme optique montrant la relation de diverses images simultanées l'une par rapport à l'autre dans la position de l'appareil à la prise de vues, de même que dans la position d'ob servation, les longues lignes droites du diagramme n'étant utilisées que pour indiquer les trajets des rayons et des faisceaux plutôt qu'à d'autres fins.
La ligne A de la fig. 12 indique le faisceau lumi neux unique centré sur l'axe optique d'un des objec tifs élémentaires de l'ensemble 42 et passant par le centre X du système autour duquel l'ensemble d'ob jectifs 42 et le film 46 sont courbés sous une forme sphérique. Comme représenté sur ce diagramme, l'objet AO forme l'image photographique AP sur la surface 46 du film par le faisceau A qui passe par le centre X du système optique. L'objet AO peut être considéré comme étant à une distance quel conque de la surface du film et de l'objectif élémen taire.
Dans la partie circulaire supérieure du diagramme de la fig. 12, la surface de film 46 est représentée après qu'elle a été traitée pour former une image visible et, dans sa position d'observation, elle est désignée par 46V.
Dans la position d'observation, le film a été effectivement déplacé circonférentiellement de 1800 (1) à partir de sa position de prise, de vues par rapport à son centre de courbure (axe de rotation perpendiculaire au plan de la figure), puis retourné (2) (axe de rotation y, y' de façon que ce qui était tout d'abord son haut soit maintenant son bas, et enfin (3) gauchi en sens opposé de façon que sa face précédemment concave soit maintenant sa face con vexe. Ainsi, l'image photographiée de l'objectif AO est devenue l'image visible AV qui se trouve dans une position appropriée pour être observée par l'un des objectifs élémentaires d'observation de l'ensemble 42V.
L'objet BO, indiqué par les deux points, peut être considéré comme un objet unique à une distance infinie, à partir duquel un faisceau parallèle de rayons passe approximativement par le centre optique X, les rayons B traversant l'un des objectifs élémen taires, tandis que d'autres rayons adjacents B' tra versent un autre des objectifs élémentaires. Les rayons B forment l'image BP, tandis que les rayons B' forment l'image B'P sur la surface 46 du film, en donnant ainsi deux images du même objet car les deux images sont formées par deux objectifs élémentaires adjacents.
Bien que la fig. 12 soit repré sentée comme une coupe horizontale, plusieurs images supplémentaires peuvent être formées par les objectifs élémentaires verticalement adjacents et, dans certaines positions spéciales de l'objet par rap port aux objectifs élémentaires et avec certaines dis positions de ceux-ci, huit images complètes, ou même un nombre supérieur ou inférieur d'images d'un petit objet, peuvent être formées pour entourer une seule image principale centrale.
A la fig. 12, le diagramme est simplement expli catif en raison de sa faible grandeur et il ne vise pas à représenter la réfraction des rayons qui passent à travers les objectifs élémentaires de l'ensemble 42. Si elles étaient représentées avec une grande préci sion, certaines des images montrées à la fig. 12 seraient légèrement déplacées, mais non pas suffi samment pour établir une différence notable dans les effets décrits.
L'objet indiqué par le point CO est destiné à représenter un objet extrêmement près du centre de courbure X, par exemple à quelques centimètres de l'ensemble d'objectifs 42, lorsque ce dernier est uti lisé dans l'appareil de prise de vues. L'objet CO est représenté comme étant directement à l'alignement avec l'axe optique d'un des objectifs élémentaires de l'ensemble 42 et les rayons C' sont représentés comme passant directement par le centre ou par la partie axiale de l'objectif élémentaire pour former une image C'P sur la surface du film. L'étendue an gulaire de l'image totale formée par cette lentille est représentée par les lignes CA et CB qui sont reliées au centre X
et montrent de nouveau l'effet produit par l'objectif, sans que l'on ait cherché à montrer la réfraction de l'objectif quand il coude certains rayons particuliers. L'objet CO forme aussi d'autres images comme indiqué par les rayons CP et C"P près des limites latérales des images formées par les objectifs élémentaires qui transmettent ces rayons et qui sont placés près des points CA et CB ou pro duisent un léger mélange des images sur leurs bords adjacents.
Tous les autres objectifs élémentaires fonction nent de façon analogue et forment des images d'ob jets rentrant dans leur champ de visibilité, au moins une telle image et généralement plus d'une étant for mée, mais, comme on l'expliquera avec plus de dé tail, il est remarquable que seulement une image et ensuite une autre image soient incluses dans le champ principal de visibilité de l'observateur lorsque le film est convenablement observé.
La grandeur apparente latérale d'un objet tel que photographié et observé est illustrée au moyen des lignes droites D et D' qui montrent l'étendue angu laire de l'objet DO et son image photographiée DP, de même que l'image à observer DV (l'image re placée DP) lorsqu'elle est observée avec le même système optique que celui qui a été utilisé pour faire l'image DP et lorsque le point central de la pupille est sensiblement au centre X, comme décrit plus loin en détail.
Le système prévu pour l'oeil gauche est de préfé rence une reproduction symétrique du système repré senté à la fig. 12 et le champ stéréoscopique ou re couvrement latéral est habituellement de l'ordre de 90,1, ou d'au moins 600 à 100o au plus, pour former un angle d'observation latéral binoculaire complet d'environ 2700.
Les systèmes de prise de vues et d'observation sont usuellement réglés de façon à assurer un angle d'observation et de prise de vues latéral total de plus de 180o ou de même largeur que le champ humain normal qui est d'environ 270 et un angle vertical approprié qûi est de préférence disposé par rapport à l'horizontale de façon à doubler sen siblement l'angle de visibilité embrassé par l'oeil hu main normal.
Pour obtenir une vision orthostéréoscopique tout à fait précise, l'angle latéral peut être réduit jusqu'à un angle de 1200 ou même moins. Cependant, la réalisation décrite ici constitue un système de prise de vues et d'observation dans lequel l'angle .solide inclus pourrait être 6, 8 ou d'un plus grand nombre de fois l'étendue de systèmes classiques.
Par exemple, le dispositif ordinaire pour la photographie et l'ob servation d'une scène peut comprendre un angle ho rizontal d'environ 30o et un angle vertical d'environ 22o. Tandis qu'ici, l'angle binoculaire latéral est d7en- viron 2700 et l'angle vertical peut être de 100,1 ou plus. Dans le dispositif classique, l'étendue est re présentée par 22 X 30 = 660, tandis, que dans la réalisation décrite, l'angle solide peut être représenté par 270 X 100 = 27000 ou plus de 40 fois l'étendue de l'angle solide conventionnel de la scène.
Les fig. 9 à 11 représentent une forme de réali sation particulière typique et préférée de l'appareil d'observation. Comme représenté, l'appareil d'obser vation est particulièrement conçu pour permettre l'observation d'images photographiées produites par l'appareil de prise de vues décrit ci-dessus. Suivant la réalisation préférée représentée, l'appareil d'obser vation peut comporter les mêmes éléments que ceux qui ont été utilisés pour l'appareil de prise de vues ou des reproductions de ces éléments.
Les fig. 9 et 10 représentent l'appareil d'obser vation en élévation postérieure et en coupe horizon tale, tandis que la fig. 11 montre l'appareil d'obser vation en coupe. verticale. Les deux éléments d'ob servation RLV et LRV peuvent être les mêmes et sont de préférence identiques au point de vue optique, mais avec de faibles différences constructives par rapport aux éléments LR et RL respectivement de l'appareil de prise de vues photographiques des fig. 1 et 2.
Considéré en se référant au diagramme de la fig. 10 l'élément d'observation LRV est l'objectif élé mentaire RL de la fig. 1, après que cet élément a été retourné, tandis que l'élément RLV est l'élément d'appareil LR après qu'il a été retourné. En d'autres termes, les éléments ont été redisposés de façon que les éléments de film de droite et de gauche, ainsi que les éléments optiques, soient inversés.
Pour l'utilisation dans l'appareil d'observation des fig. 9, 10 et 11, les éléments RLV et LRV sont munis de dispositifs par lesquels ils peuvent être pla cés avec précision les uns par rapport aux autres et par rapport aux yeux humains par lesquels ils doivent être observés.
L'élément LRV est fixé rigidement à la pièce horizontale 72 au moyen d'une console 70, tandis que l'élément RLV est monté pour prendre un mouvement horizontal sur la pièce 72 au moyen d'une console 74 et d'un coulisseau 76 ; une poignée 78 permet de tenir l'ensemble commodément pour l'observation. \ Ainsi, dans la position d'observation, chacun des éléments RLV et LRV a été retourné et ces éléments ont été déplacés circonférentiellement de façon que chacun d'eux soit à 1800 de la position dans laquelle l'élément ou son double fut utilisé pour photogra phier la scène originale.
Les éléments d'observation RLV et LRV ne com prennent pas de préférence le masque 50 des élé ments de l'appareil de prise de vues et les ensembles d'objectifs élémentaires d'observation 42V com portent des zones translucides brouillées 66 pour obscurcir la vision à l'alignement du nez de l'obser vateur, comme expliqué ci-dessus, mais ils peuvent par ailleurs être identiques aux éléments de l'appareil de prise de vues, sauf que les éléments 104 de sup port du film des organes de prise de vues sont faits en matière transmettant la lumière et de préférence la diffusant, telle qu'une matière plastique trans lucide,
tandis que dans les éléments de l'appareil de prise de vues les supports 40 et 45 de maintien du film sont habituellement faits en tôle noircie.
Le coulisseau 76 constitue, dans l'appareil d'ob servation, un moyen par lequel les éléments d'obser vation peuvent être réglés latéralement avec précision pour les adapter aux diverses distances interpupil- laires, qui sont rencontrées dans des paires d'yeux humains et, pour l'observation, les éléments RLV et LRV sont réglés de façon que leurs centres respec tifs soient, de préférence, centrés approximativement sur les points centraux des pupilles humaines par les quelles ils doivent être observés.
Il y a lieu de noter, en se reportant aux fig. 2 et 11, qu'en raison de l'inversion ou translation de 180,1 de chacun des éléments de l'appareil de prise de vues ou d'observation, dans la position de prise de vues (fig. 2), le filin 46 est sensiblement au-dessus du centre de l'ensemble d'objectifs 42, tandis que dans la fig. 11, montrant la position d'observation, le film 46V est sensiblement au-dessous du centre de l'en semble d'objectifs 42V.
La fig. 12 montre la position de l'image observée AV qui est l'image développée correspondant à l'image optique AP, mais dans la position d'obser vation, il en est de même des images visibles BV. L'image DV est représentée dans son étendue latérale et montre que l'angle sous lequel est vue l'image visible DV est le même que l'angle sous lequel est vu l'objet DO. Ainsi, tous les objets sont vus dans leur position correcte et dans leur grandeur appa rente correcte.
La fig. 13 est une coupe schématique montrant l'appareil d'observation pour un aeil par rapport à celui-ci. L'oeil droit humain 80 est représenté regar dant droit devant lui et l'appareil d'observation pour cet oeil est représenté suivant l'orientation angulaire correcte et correctement centré par rapport au sys tème optique de l'#il 80.
Le point nodal de l'#il est indiqué par le point N, tandis que le point PF in dique le pôle postérieur de l'#il et la fovea centralis est superposée pour plus de simplicité. Dans le dia gramme, on a représenté les effets de la réfraction la plus importante sans chercher à montrer la réfraction des rayons quand ils traversent les parties successives du système optique de l'aeil.
L'oeil 80 regarde en avant à travers l'un des objectifs élémentaires de l'ensemble 42V et légère ment en décalage par rapport à l'axe optique de l'objectif élémentaire, de sorte que l'image PV est vue par 1'#i1 à la fovea PF. Lorsque l'#il est immobile, par suite de sa vision périphérique, il peut aussi regarder à travers l'objectif élémentaire adjacent de l'ensemble 42V,
mais il ne peut pas voir l'image adjacente QV lorsque le rayon R et l'image RV indiquent la position angulaire extrême de gauche d'une image qui peut être vue par l'#il dans la position représentée quand il regarde à travers l'objectif élémentaire qui sert au passage du rayon R. Cependant, quand l'#il est tourné à droite, ces con ditions changent et 1'#i1 pourrait alors voir l'image QV, mais ne serait pas en mesure de voir l'image PV.
Lorsque l'#il regarde en avant depuis la position représentée à la fig. 13, il peut aussi voir des images périphériques et une image vue par vision périphé rique est représentée en SV en formant l'image visuelle SI sur la partie périphérique de la rétine de l'aeil.
Lorsque l'#il est tourné à droite ou à gauche à partir de la position représentée à la fig. 13, sa posi tion relative par rapport aux divers objectifs de l'ensemble 42V est changée de sorte que d'autres parties des images visuelles du filin 46V peuvent être vues et, avec un certain mouvement de l'oeil, un groupe différent de zones d'images du film 46V est vu à travers l'ensemble d'objectifs 42V.
La fig. 14 est un schéma vu sur la face arrière du film 46V et de son support translucide 104 dans la direction de la flèche de la fig. 13. Cette fig. 14 montre la position relative des 32 objectifs élémen- taires de l'ensemble 42V par rapport à la surface 46V du film et à ses zones individuelles d'images.
Comme représenté, les objectifs élémentaires K, L, M, N et O servent à observer leurs zones d'images respectives KV, LV, MV, NV et OV et il en est de même du reste des éléments d'objectif et des élé ments des zones d'images. Ainsi, un objectif élémen taire de prise de vues et d'observation individuel est prévu pour chacun des éléments d'images formées sur le film 46, les éléments d'images étant nettement définis ou ne mordant que légèrement l'un dans l'autre sur leurs bords. Bien que l'on ait représenté 32 éléments d'objectif et éléments de zones d'images, on peut utiliser tout nombre supérieur ou inférieur.
Lorsque les paires de films diapositifs 46V sont observées à travers leurs systèmes d'observation res pectifs, elles produisent une vue orthostéréoscopique à angle extrêmement large, sans produire l'effet de fenêtre ou sans avoir d'autres bords limitant la visi bilité et en montrant sensiblement toute la scène du champ de visibilité suivant la relation directionnelle et dimensionnelle véritable par rapport à l'observa teur.
Bien que l'exemple décrit et illustré démontre une réalisation préférée, dans laquelle des éléments séparés sont prévus pour la prise de vues et l'obser vation des images d'une scène, il est évident que le dispositif de prise de vues peut être utilisé pour ob server les images de la scène.
L'image photographiée et observée par chacun des yeux humains est composée de plusieurs paires d'images mises en corrélation qui peuvent être obser vées séparément par paires ou en groupes de paires par chaque oeil quand les globes oculaires se dé placent dans leur orbite, en permettant ainsi aux yeux de balayer le champ de visibilité et de passer d'une paire d'images à une autre sans que la transition soit sensible. Les paires d'images stéréoscopiques sont ainsi mieux à même de produire la réaction spatiale correcte lors de l'observation que cela était possible jusqu'à présent avec les appareils classiques de photographie ou d'observation stéréoscopique.
L'image stéréoscopique n'a plus besoin d'être en cadrée soigneusement pour éviter l'intersection d'ob jets proches et elle ne subit aucune condition restric tive du fait des problèmes de distance et de perspec tive.
Les paires d'images stéréoscopiques observées suivant le procédé décrit présentent un champ con sidérable de vision stéréoscopique, tandis que l'image observée par chaque oeil est entourée par une image non stéréoscopique qui peut être observée lorsque les yeux sont tournés et lorsque le champ d'obser vation d'un oeil est masqué, comme par le nez de l'observateur.
Ainsi, le champ de vision stéréosco- pique reproduit sensiblement le champ stéréoscopique normal de vision de la paire ordinaire d'yeux hu mains, auquel s'est ajoutée la vue non stéréoscopique de l'espace latéral environnant qui se trouve sur les côtés et au-dessous de la scène stéréoscopique et de l'observateur, de sorte que la transition de la vision stéréoscopique à la vision monoculaire passe sen siblement inaperçue, sauf pour des observateurs en traînés dont l'attention est dirigée sur elle, et pas davantage qu'en vision directe.
Il est habituellement préférable de prévoir des systèmes séparés de prise de vues et d'observation pour mieux ménager la place du nez de l'observateur et pour éviter la réflexion inverse des images qui se produit lorsque les filins sont observés à travers des éléments optiques redisposés, utilisés pour la prise de vues, au cas où les éléments optiques de droite et de gauche ne sont pas optiquement identiques.
On peut utiliser de nombreux ensembles différents d'objectifs à courte distance focale sensiblement uni forme dans le système optique de la paire d'éléments de l'appareil de prise de vues et de l'appareil d'obser vation, mais les objectifs élémentaires sont de préfé rence disposés sous forme de segments - polygonaux d'une surface sphérique, les divers objectifs élémen taires étant reliés sans séparation le long de lignes méridiennes et parallèles, la surface extérieure de chaque objectif élémentaire étant convexe et la sur face intérieure de chaque objectif élémentaire étant concave,
en formant ainsi l'objectif multiple générale ment sphérique se présentant comme une série de lentilles concaves-convexes ou ménisques positifs ad jacents de court foyer sensiblement uniforme, ayant en général une distance focale, par exemple de l'ordre de 25 mm. L'ensemble d'objectifs dans chacun des éléments d'appareil de prise de vues et d'appareil d'observation est de préférence approprié à couvrir un angle horizontal d'au moins 1200 à au plus 1800 et les deux objectifs couvrent un angle latéral total d'environ 2700, ainsi qu'un angle vertical d'au moins 600 à 1000, en doublant ainsi sensiblement l'angle normal de vision de chacun des yeux humains.
Dans l'appareil de prise de vues, on dispose des mécanismes obturateurs appropriés pour régler le temps de pose des paires de films et tous les objectifs élémentaires ont de préférence la même ouverture, de sorte qu'une ouverture donnée de l'obturateur pro duit une exposition uniforme de toutes les images formées par les divers objectifs des deux systèmes d'objectifs. Il n'est ordinairement pas nécessaire de pré voir de dispositif de mise au point en raison de la dis tance focale relativement courte des objectifs et les ob jets principaux de la plupart des scènes à photogra phier peuvent être considérés être à l'infini ou dans les limites d'une profondeur de foyer acceptable.
L'es pacement latéral des deux éléments de l'appareil de prise de vues est de préférence de même grandeur ou légèrement plus grand que la distance interoculaire normale des yeux humains, bien que, pour des con ditions particulières et lorsqu'on désire faire varier la perspective stéréoscopique, cette distance puisse être augmentée ou diminuée à volonté.
Lorsque les éléments de l'appareil de prise de vues sont utilisés comme éléments d'observation, ils sont de préférence montés de façon réglable, de manière qu'ils puissent être espacés avec précision conformément à la dis tance interoculaire de la personne particulière obser vant les images ; la monture est aussi prévue pour que les deux ensembles d'objectifs soient centrés par rap port aux deux yeux de l'observateur.