Procédé d'usinage d'une matrice par électroérosion, et machine pour la mise en ouvre de ce procédé Les matrices, notamment celles qui sont utilisées avec un poinçon pour découper des, tôles, sont en métal très dur et, pour cette raison,
elles sont sou vent usinées par électroérosion. Il est toutefois très difficile d'obtenir une coïncidence parfaite entre le poinçon et le trou correspondant qui doit être effec tué dans la matrice,
surtout lorsque le bord de ce trou doit présenter une forme irrégulière. La présente invention a pour objet un procédé d'usinage d'une matrice par électroérosion permet tant d'obtenir très facilement cette coïncidence entre le poinçon et la matrice. Ce procédé est caractérisé en ce qu'on fixe la matrice sur le socle d'un bloc à colonnes, en ce qu'on fixe,
sur une partie supérieure de ce bloc agencée de manière à pouvoir coulisser sur des colonnes fixées audit socle, un poinçon des tiné à être utilisé ultérieurement pour former des pièces sur cette matrice, et en ce qu'on utilise ce poinçon comme électrode-outil au moins pour ter miner l'usinage de la matrice par électroérosion.
L'invention a aussi pour objet une machine pour la mise en aeuvre de ce procédé. Cette machine com prend un dispositif électrique pour délivrer un cou rant électrique sous la forme voulue pour permettre l'usinage par électroérosion et est caractérisée en ce qu'elle comprend un bloc à colonnes présentant une isolation électrique entre le socle sur lequel doit être fixée la matrice et la partie supérieure coulissante servant de support pour le poinçon,
et en ce qu'elle comprend en outre un serve-mécanisme sensible aux conditions électriques de l'usinage par électroéro- sion et agencé de manière à commander les déplace ments de la partie supérieure coulissante. Le dessin annexé représente, schématiquement et à titre d'exemple, une forme d'exécution de la ma chine permettant de mettre en oeuvre le procédé objet de l'invention. La fig. 1 est une vue schématique de cette forme d'exécution.
La fig. 2 représente, en coupe, le détail du bloc à colonnes en position sur la machine. La machine représentée comprend un bâti 1 sup portant une cuve 2 destinée à contenir un liquide diélectrique dans lequel s'effectue l'usinage par élec- tro-érosion. La machine présente, au-dessus de la cuve 2, un bras 3 contenant un servomécanisme représenté schématiquement en 4 et destiné à main tenir, de façon connue, la distance voulue entre l'électrode et la pièce à usiner.
L'énergie électrique nécessaire pour provoquer les décharges entre la pièce à usiner et l'électrode est fournie par une ins tallation logée dans un bâti séparé 5.
En se référant à la fig. 2, on remarque que le fond de la cuve 2 constitue une table 6 sur laquelle est fixée la base 7 d'un bloc à colonnes. La base 7 est isolée de la table 6 par une couche isolante 8, une isolation 9 étant également prévue pour empê cher le courant de passer de la base 7 aux vis de fixation de celle-ci sur la table 6, une seule de ces vis 10 étant représentée au dessin.
La base 7 présente deux alésages dans lesquels sont fixées deux colonnes 11, avec interposition d'une douille isolante 12. Ces deux colonnes 11 servent de guide à une partie supérieure 13 qui constitue la partie coulissante du bloc à colonnes. Des ressorts 14 sont placés respectivement autour de chaque colonne 11 et prennent appui sur la base 7 et contre la partie supérieure 13 pour compenser sensiblement le poids de cette dernière.
La base 7 présente un logement dans lequel une matrice 15 est engagée avec précision. L'électrode d'usinage est constituée par un poinçon 16 qui est fixé par l'intermédiaire d'un manchon 17 à la partie supérieure 13. Cette dernière est reliée, à sa partie supérieure, à une pièce de fixation 18 du servo mécanisme 4.
Cette liaison est assurée au moyen d'une pièce 19 vissée dans la partie supérieure 13 et dont l'extrémité supérieure est engagée dans un alésage ménagé dans la pièce de fixation 18 et blo quée à l'aide d'une vis 20.
On remarque encore, à la fig. 2, deux conduc teurs 21 et 22 pour l'amenée du courant d'usinage au poinçon 16 et à la matrice 15. En dessous de la matrice 15 se trouve un espace 23 dans lequel dé bouchent deux orifices 24 et 25.
La partie gauche de la fig. 1 représente une ins tallation de circulation du liquide diélectrique qui est nécessaire à l'usinage. Cette installation comprend un.
réservoir 26 sur lequel est montée une pompe 27 aspirant le liquide qu'il contient. Ce liquide est envoyé ensuite par une conduite -28 dans un filtre 29 puis, par une conduite 30 contrôlée par une vanne 31, jusque dans la cuve 2. Une conduite 32 contrô lée par une vanne 33 débouche dans le réservoir 26 et permet la vidange de la cuve 2.
A la sortie du filtre 29, une dérivation 34 permet d'amener, par une conduite 35 contrôlée par une vanne 36, le liquide diélectrique dans l'espace 23 situé au-dessous de la matrice 15, cette conduite 35 aboutissant à l'orifice 24. La dérivation 34 amène également du liquide à une pompe 37 à haute pression, du type volumétrique, qui envoie le liquide dans une trompe à vide 38. Entre cette dernière et la pompe 37 se trouve une vanne de réglage 39 au moyen de la quelle on peut permettre à une certaine quantité du liquide de retourner dans le réservoir 26 par une conduite 40.
La trompe 38 présente une conduite d'aspiration 41 qui aboutit à l'espace 23 par l'ori- fice 25.
Pendant l'usinage de la matrice à l'aide du poin çon 16 qui constitue l'électrode, la cuve 2 est rem plie de liquide diélectrique, comme représenté à la fig. 2. L'espace situé en dessous de-la matrice 15 est aussi rempli de liquide, mais une partie de celui- ci est aspirée par l'orifice 25, tandis que du liquide frais est amené par l'orifice 24.
En principe, la quan tité de liquide amené par l'orifice 24 est plus petite que celle s'échappant par l'orifice 25 et la différence de ces deux débits est compensée par un écoulement du liquide contenu dans la cuve et passant entre le poinçon 16 et le trou qui a été préalablement ébau ché et qui doit être usiné dans la matrice 15 par ce poinçon.
On obtient ainsi un renouvellement conti nuel du liquide dans la zone d'usinage et, grâce au sens de circulation choisi qui est le même que celui de l'avance du poinçon pendant l'usinage,
le liquide qui passe entre la paroi du trou usiné et le poinçon reste propre jusqu'à ce qu'il atteigne la zone d'usi nage comprise entre le fond de ce trou et l'extrémité du poinçon. Il en résulte pratiquement que toutes les décharges se produisent entre l'extrémité du poin çon et le fond du trou et l'on peut constater une absence complète de décharges entre la paroi laté rale du poinçon et la paroi du trou de la matrice.
Grâce à cette absence de décharges latérales, la paroi du trou usiné est tout à fait exempte de conicité, ce qui permet d'effectuer l'usinage en faisant avancer le poinçon dans le même sens que lorsque le poin çon est utilisé ultérieurement pour former une pièce sur la matrice, ce qui n'était pas possible jusqu'à présent avec les procédés d'usinage connus.
L'expérience a démontré qu'il était plus facile de régler le débit entre le poinçon et la matrice en ame nant une certaine quantité de liquide réglable par l'orifice 24 plutôt qu'en agissant sur l'aspiration pro duite par la trompe 38.
Grâce à l'emploi du bloc à colonnes sur la machine, on obtient un guidage très précis et très rigide du poinçon, par rapport à la matrice 15.
Comme pour les opérations. de découpage destinées à être effectuées ultérieurement avec cette matrice, celle-ci doit aussi être montée sur un bloc à colonnes ainsi que le poinçon, il est évident que, si les deux blocs à colonnes sont identiques, on obtient très facilement la coïncidence entre le poinçon 16 et la matrice 15,
puisque le poinçon lui-même a constitué l'électrode permettant d'usiner la matrice.
Dans la forme d'exécution représentée, le bloc à colonnes est fixé de façon amovible sur la machine à usiner par électro=érosion, de sorte qu'il est même possible, lorsque l'usinage est terminé, d'enlever com plètement ce bloc à colonnes portant la matrice et le poinçon, et de l'utiliser pour les opérations de dé coupage qui doivent être effectuées à l'aide de ce poinçon et de cette matrice. De cette façon,
les opé rations de découpage peuvent être faites sans avoir à réaliser aucun réglage préalable.
Il est bien entendu qu'on pourrait effectuer l'usi nage complet de la creusure ou du trou de la matrice sans ébauche préalable. Cependant, il ne serait plus possible, dans ce cas, de prévoir une circulation du liquide diélectrique du genre de celle décrite plus haut.