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Véhicule blindé protégé contre l'incendie Dans les véhicules blindés, il y a trois causes de consommation d'air : la respiration des hommes qui s'y trouvent, la ventilation pour le refroidissement du moteur et l'alimentation du moteur en air comburant. Jusqu'à maintenant, l'air nécessaire au moins aux deux premières de ces fonctions est prélevé dans l'atmosphère unique qui remplit le véhicule. Or, cette disposition présente de graves inconvénients. En effet, le personnel se trouve exposé aux vapeurs d'huile et d'essence et, si le réservoir d'essence vient à être percé, le carburant se répand à l'intérieur du véhicule, en. risquant fort d'y mettre le feu.
De plus, l'air de refroidissement du moteur étant aspiré dans l'habitacle, tout l'intérieur du. véhicule est en dépression, et l'on introduit, dans l'habitacle, de l'air qui vient directement de l'extérieur. Par temps froid, le personnel est très incommodé et, de plus, ces: véhicules n'étant pas étanches, même si l'on. aspire de l'air extérieur à travers un filtre, il entre dans l'habitacle, par toutes les fissures, de l'air chargé d'impuretés plus ou moins nocives, par exemple des gaz de combat ou des poussières radioactives.
Mais, ce qui est plus grave encore, si le véhicule reçoit une bouteille contenant de l'essence ou autre produit volatil enflammé, au voisinage des ouïes d'admission d'air dans le véhicule, l'air de refroidissement aspiré par le dispositif de ventilation entraîne les flammes à l'intérieur du véhicule et les y entretient.
Les occupants. sont donc contraints, de sortir immédiatement du véhicule ou de faire fonctionner leurs extincteurs pour éteindre l'incendie, mais, dans ce dernier cas, l'atmosphère y devient aussitôt irrespirable, de sorte qu'ils sont également obligés d'évacuer le véhicule. L'invention a pour objet un véhicule blindé protégé contre l'incendie, caractérisé en ce qu'il est divisé, par une cloison étanche et réfractaire, en deux compartiments dont l'un, compartiment de ventila- tion,
renferme au moins le dispositif de refroidissement du moteur de propulsion du véhicule, l'autre compartiment, habitacle, abritant au moins le personnel et les: munitions, et en ce que des moyens, accessibles de l'habitacle, permettent de contrôler séparément l'aération dudit compartiment de ventilation, l'aération dudit habitacle et l'admission d'air de carburation audit moteur, ladite admission d'air de carburation pouvant être assurée.
à partir d'au moins deux orifices débouchant à l'extérieur, en des emplacements éloignés les uns des autres, répartis sur le pourtour dudit véhicule et obturables.
Le dessin annexé montre, à titre d'exemple, une forme d'exécution du véhicule blindé. La fig. 1 est une vue partielle en élévation de profil, avec des arrachements, de ladite forme d'exécution du véhicule blindé.
La fig. 2 en est une vine en plan correspondante, également avec des arrachements.
La fig. 3 est, à plus grande échelle, une coupe axiale- d'un ventilateur et de son dispositif de débrayage et de freinage, et la fig. 4 est une coupe suivant la ligne 4-4 de la fig. 3.
Les fig. 1 et 2, représentant ladite forme d'exécution du véhicule blindé, dont le corps est composé de deux parties, à savoir une partie arrière 1, qui forme un compartiment destiné à contenir les élé-
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menti nécessaires à la commande de propulsion du véhicule, et une partie avant 2, qui forme un deuxième compartiment destiné à recevoir le personnel et l'équipement du véhicule, notamment l'armement.
Dans la forme d'exécution représentée, ces deux compartiments sont assemblés l'un à l'autre d'une façon amovible, par tous moyens classiques convenables, que l'on a représentés schématiquement par des boulons. 3.
La propulsion du véhicule est assurée par deux chenilles classiques 4, qui passent sur des roues motrices 35 entraînées, à partir d'un moteur 12 (qui, dans cette forme d'exécution, est un moteur à refroidissement par eau), par une trans- mission classique convenable comportant une boîte de vitesses 2.1 et un, pont arrière 19.
Une tourelle 5, qui supporte un canon 6 servi par un homme placé dans cette tourelle, et un tourelleau 7, muni d'un viseur 8, abrite un deuxième homme qui conduit le véhicule.
Les deux compartiments du véhicule sont séparés par une cloison; étanche et réfractaire 11, de sorte que, si le feu prend dans le compartiment du moteur, l'atmosphère peut demeurer respirable et la température supportable dans l'autre compartiment qui constitue l'habitacle.
Le moteur 12 est alimenté en air de combustion par une tubulure 37 -qui pénètre dans l'habitacle, où elle est munie d'un filtre 38 que l'on peut ainsi chan. ger sans avoir besoin d'accéder à l'intérieur du com- partiment du moteur et, par conséquent, sans sortir de l'habitacle.
L'entrée du filtre 38 est en, communi- cation, avec l'extérieur du véhicule par des. jalousies 39.
Le radiateur d'eau de refroidissement du moteur est indiqué en. 41, et l'air de refroidissement du radiateur est aspiré par un ventilateur 42 disposé sous des jalousies 43 pratiquées dans la, face supérieure du. compartiment du moteur, et il est refoulé dans ce compartiment pour ressortir par des jalousies 44 disposées à l'arrière du compartiment. 11 en résulte que, dans le compartiment du moteur,
règne une pression supérieure à la pression, atmosphérique. Le ventilateur 42 est actionné à partir du moteur 12 par toute transmission convenable.
On remarquera que le radiateur 41 est disposé immédiatement sous les ouïes d'admission d'air de ventilation 43, ce qui présente deux avantages.
En effet, le radiateur joue le rôle d'un pare-flamme du fait qu'il tend. à s'opposer à la pénétration de celle-ci à l'intérieur du compartiment de ventilation, et, de plus, si des flammes réussissent à pénétrer dans, ledit compartiment, à travers le radiateur, celui-ci se trouve alors à la racine des flammes, c'est-à-dire à un endroit de celles-ci où la température est relativement basse, la température la plus élevée d'une flamme se trouvant toujours au voisinage de son extrémité,
ou tout au moins à une certaine distance de sa racine.
En vue d'éviter des rentrées d'oxygène dans le compartiment du moteur, au cas où l'incendie s'y déclarerait, des moyens permettent d'arrêter les ventilations du moteur et des accessoires. Dans la forme d'exécution des fig. 1 et 2, ces moyens consistent en un rideau 46, que l'on peut actionner depuis l'habitacle pour obturer les jalousies d'admission d'air 43. On peut aussi assurer la fermeture des jalousies d'évacuation de l'air par des, moyens analogues.
Le réservoir d'essence est indiqué en 72, et l'équipement du véhicule est complété de la façon habituelle.
Des extincteurs 51 et 53, reliés à une conduite 52 qui débouche dans le compartiment de, ventilation., permettent d'y éteindre un incendie éventuel. Au moins l'extincteur 51, qui est à commande manuelle, est placé dans l'habitacle. L'extincteur 53 est à déclenchement automatique contrôlé par un élément thermique 61, relié à une source de courant, telle que l'accumulateur 62, et sensible à la température qui règne dans le compartiment de ventilation, de façon que, si la température y monte anormalement, ledit élément se déclenche et le fluide extincteur se répande dans tout le compartiment.
Une flamme qui pénétrerait dans le compartiment de ventilation et qui n'y serait entretenue que pendant un temps très court, par exemple de l'ordre de 5 à 6 secondes, serait sans effet nuisible sur les différents organes contenus dans ce compartiment.
C'est pourquoi ledit élément thermique 61 sensible à la température présente une inertie thermique suffisante, ou bien, est muni d'un dispositif de temporisation, de façon, que les extincteurs ne soient mis en action que quelques secondes après le début d'un incendie dans le compartiment de ventilation. Le volume d'air contenu dans le compartiment de ventilation est d'ailleurs très faible car ce dernier est déjà pratiquement rempli d'organes mécaniques.
On peut aussi alimenter le moteur en air comburant par une conduite 75 munie d'un filtre 79 et de plusieurs dérivations 76, 77, 78, ..., qui débouchent à l'extérieur par des orifices éloignés les uns des autres et munis, chacun, d'un dispositif d'obturation dont le dispositif de manoeuvre, non représenté, peut être à commande manuelle ou automatique, qui permet de fermer la dérivation correspondante au cas où ledit orifice serait envahi par des flammes, de sorte que l'alimentation du moteur en air pourrait continuer à être assurée par les autres dérivations.
En variante, on a indiqué en 81 une soupape destinée, sous l'action d'un, ressort 82,à obturer l'orifice de sortie de la conduite 76. En marche normale, la soupape 81 est maintenue ouverte par des cordons combustibles 83. Si la zone de cet orifice est soumise à une chaleur excessive, les cordons 83 se consument et le ressort 82 ferme la soupape. Chacun des orifices d'admission d'air est muni d'un système de ce genre.
Un filtre 85 permet de filtrer de l'air qu'on laisse passer à travers, la cloison étanche 11, du compartiment du moteur au compartiment habitable, pour alimenter celui-ci en air et le pressuriser.
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Au cas où l'air du compartiment du moteur deviendrait irrespirable, ou bien si l'installation était telle que ce compartiment soit en dépression, on pourrait alimenter le compartiment habitable, directement de l'extérieur, au moyen d'un ventilateur 86, actionné par un moteur électrique 87 et monté sur la paroi de ce compartiment dans lequel il soufflerait de l'air, sous une légère surpression, l'air étant aspiré à travers un filtre 88.
Ici encore on pourrait prévoir un dispositif d'obturation de l'orifice de prélèvement d'air, soit à commande manuelle, soit à commande automatique, par exemple du genre du dispositif 81-83.
Il est évidemment tout indiqué de placer les munitions dans le compartiment habitable puisque celui-ci est à l'abri des incendies.
A titre de variante, au lieu du rideau d'obturation des jalousies d'admission d'air, on peut, pour arrêter la ventilation du moteur et des accessoires, prévoir un dispositif de débrayage du ventilateur. C'est ce qui est représenté sur les fig. 3 et 4, où le ventilateur est, en outre, muni d'un frein, pour que son arrêt soit pratiquement instantané.
Le ventilateur 42 est solidaire de la couronne extérieure d'un. roulement à billes 102 dont la bague intérieure est solidaire d'un moyeu 103 fixé sur un arbre d'entraînement 104 qui tourillonne dans deux roulements à billes 105 et 106 montés dans un sup- port fixe 107.
Le dispositif d'embrayage, qui relie le ventilateur 101 à son, arbre d'entraînement 104, comporte un plateau 108 solidaire du moyeu 103, et un plateau annulaire 109 de prise de mouvement qui est relié au corps du ventilateur 101 par des doigts 111, au nombre de trois, montés de façon à pouvoir coulisser axialement par rapport à celui-ci. Les extrémités libres des doigts 111 sont reliées par un plateau annulaire de freinage 112 ; trois ressorts 113, interposés entre le corps du ventilateur et le plateau de freinage 112, sollicitent élastiquement le plateau de prise de mouvement 109 vers le plateau 108.
Un disque annulaire 114 à fort coefficient de frottement est interposé entre les deux plateaux.
Le dispositif de freinage du ventilateur comporte déjà le plateau de freinage 112 solidaire en rotation du ventilateur, puis un autre plateau annulaire 116 solidaire d'un piston 117, qui peut coulisser dans un cylindre 118 solidaire du corps 107. Un autre disque annulaire à fort coefficient de frottement 119 est interposé entre les deux plateaux 112 et 116. Des doigts 121, également au nombre de trois, solidaires du plateau 116, peuvent coulisser axialement dans des trous d'une bride du cylindre 118.
Trois ressorts 122, enfilés respectivement sur les doigts 121, prennent appui contre la bride précitée et une tête formée à l'extrémité libre desdits doigts, de façon à solliciter les deux plateaux 112 et 116 à s'éloigner l'un de l'autre.
Un raccord 123, branché sur le cylindre 118, permet d'introduire un fluide sous pression dans ledit cylindre, pour actionner le piston 117. Dans la forme d'exécution représentée, le raccord 123 est relié à la conduite 52 de sortie des extincteurs 51, 53.
La disposition générale est telle que, au repos, les ressorts 122 maintiennent le plateau d'appui 116 éloigné du plateau de freinage 112 (frein libéré), tandis que les ressorts 113 maintiennent le plateau de prise de mouvement 109 en prise avec le plateau 108 (embrayage en prise), et que l'envoi de fluide sous pression dans le cylindre 118 repousse, à l'encontre des ressorts 122, le plateau d'appui 116 contre le plateau de- freinage 112 (frein serré) et que, à son tour, le plateau de freinage 112 solidaire du plateau de prise de mouvement 109 éloigne, à l'encontre des ressorts 113, ce dernier du plateau 108 (embrayage débrayé).
Un dispositif de verrouillage du piston 117 en position de serrage du frein, comporte une couronne 125 centrée sur le cylindre 118 et pouvant pivoter dans son, propre plan coaxialement audit cylindre. La couronne 125 présente trois évidements 126 de largeur suffisante pour que les extrémités libres des doigts 121 puissent y pénétrer.
Un ressort 127, dont une extrémité est attachée à un plot 128 solidaire du support 107, et l'autre extrémité à un goujon radial 129 solidaire de ladite couronne 125, tend à faire pivoter celle-ci dans le sens de la flèche f (fig. 4). Un dispositif à commande manuelle, com- portant un câble 131 attaché à un bras radial 132 solidaire de la couronne 125, permet de faire pivoter celle-ci dans le sens opposé à celui de la flèche, à l'encontre du ressort 127.
Un ergot 133, solidaire du support 107 et mobile dans une fente en, arc de cercle 134 pratiquée dans la couronne 125, sert de butée de fin de corse angulaire à ladite couronne, dans les. deux sens.
La disposition. est telle que, lorsque la couronne 125 se trouve à l'extrémité de sa course angulaire dans laquelle elle a été amenée par le ressort 127, ses évidements 12.6 se trouvent en dehors des doigts 121, tandis que, lorsqu'elle se trouve, sous l'action d'une traction exercée par le câble de commande 131, à l'extrémité opposée de sa course angulaire, lesdits évidements sont précisément au droit des doigts 121. Le fonctionnement est le suivant Tel que le dispositif est représenté, l'arbre 104 entraîne le ventilateur par l'intermédiaire de l'embrayage 108-109 en prise sous l'action des ressorts 113, le frein 112-116 étant desserré.
Les doigts 121 reposent dans 1e fond des évidements de la couronne 125, et empêchent celle-ci de pivoter -sous l'action du ressort 127.
Lorsqu'on envoie du fluide sous pression dans le cylindre 118, notamment lorsque les extincteurs entrent en action, le piston 117 se déplace en assurant le serrage du frein 116-112 et l'écartement des plateaux d'embrayage 108-109.
Le ventilateur s'ar-
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rête brusquement. Pendant ce temps, la couronne 125 pivote, de sorte que, si la pression tombe dans le cylindre 118, les doigts 121, sous l'action. des ressorts 122, viennent porter contre ladite couronne, en dehors des évidements et ne peuvent pas reculer ;
le frein demeure donc serré et l'embrayage débrayé, jusqu'à ce qu'on exerce une traction sur le câble de commande 131 pour ramener la couronne de verrouillage en position. inactive, pour laquelle les doigts retombent dans le fond des évidements, et permettent aux ressorts d'assurer l'embrayage et de desserrer le frein.
On remarquera que, si l'on désire arrêter la ventilation sans vider les extincteurs, notamment pendant un laps, de temps relativement court, il suffit de mettre en action, un instant seulement, l'extincteur 51 à commande manuelle, en vue d'actionner le dispositif de freinage et de débrayage du ventilateur.