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Dispositif pour l'acheminement d'une bande de cartouches vers une arme automatique L'invention a pour objet un dispositif pour l'ache^ minement d'une bande de cartouches vers une arme automatique, notamment d'un petit calibre, 20 mm ou 30 mm par exemple.
Les maillons d'une telle bande sont généralement constitués par des griffes élastiques en forme de C qui enserrent avec friction la douille de chaque cartouche à environ mi-hauteur. Au fur et à mesure que les cartouches atteignent successivement le mécanisme de culasse de l'arme, les maillons sont séparés des cartouches et, ensuite, éjectés.
Les maillons des bandes de cartouches destinées à être acheminées par le dispositif selon l'invention sont des maillons pivotants comprenant généralement chacun deux éléments qui enserrent respectivement deux cartouches successives, lesdits éléments étant montés pivotants l'un par rapport à l'autre de manière à présenter un certain degré de liberté angulaire relative, par exemple une liberté angulaire de 20 .
L'invention a pour but d'assurer le guidage et le maintien d'une bande de cartouches, formée de cartouches reliées de façon pivotante entre elles, pendant son parcours dit parcours d'alimentation entre une partie solidaire d'un affût, d'artillerie par exemple, et un canon monté sur cet affût de manière à pouvoir être pointé en hauteur. Bien que l'affût puisse être du type orientable, une tourelle par exemple, la bande elle-même, du fait qu'elle arrive d'un magasin ou autre dispositif de stockage faisant corps avec l'affût, ne participe pas au pointage vertical du canon. II est donc nécessaire de prendre des précautions spéciales, sur le parcours d'alimentation de la bande, pour que cette dernière puisse suivre ce mouvement de pointage en hauteur du canon.
On a déjà proposé, pour les armes automatiques de ce genre, un dispositif de guidage de la bande de cartouches qui comprend, d'une part, un organe en forme de trémie monté sur l'arme en regard de l'ouverture d'introduction des cartouches, et, d'autre part, une ossature creuse montée sur l'organe en forme de trémie de manière à pouvoir tourner, par rapport audit organe, autour d'un prolongement de l'axe de tou- rillonnement de l'arme, cette ossature étant pourvue d'un galet sur lequel la bande prend appui avant de pénétrer dans la trémie, ce qui permet à ladite bande de subir une torsion de part et d'autre du niveau du galet pour suivre les mouvements de pointage verticaux de l'arme.
Le dispositif faisant l'objet de l'invention présente une certaine analogie avec le dispositif rappelé ci- dessus. Il comprend un organe en forme de trémie destiné à être monté sur l'arme dans le prolongement de l'axe de tourillonnement en hauteur de celle-ci de façon à participer aux mouvements de pointage en hauteur de ladite arme, et un organe d'alimentation fixe par rapport à l'affût de l'arme et destiné à acheminer la bande de cartouches vers l'intérieur de l'organe en forme de trémie,
les deux susdits organes étant disposés coaxialement. Ce dispositif est caractérisé en ce que l'organe d'alimentation fixe porte deux barres de guidage s'étendant axialement vers l'intérieur de l'organe en forme de trémie et disposées l'une au-dessus et l'autre en dessous du parcours suivi par la bande à travers l'organe en forme de trémie, les susdites barres étant agencées de manière à maintenir la bande de cartouches dans le prolongement dudit axe de tourillonnement de l'arme tout en autorisant une torsion longitudinale de la susdite
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bande, par pivotement relatif de ses maillons,
autour du susdit prolongement de l'axe de tourillonnement.
De cette façon, il peut se produire une rotation relative entre l'organe d'alimentation et l'organe en forme de trémie chaque fois que l'arme est déplacée autour de son axe de tourillonnement pour les besoins du pointage en hauteur. Lorsqu'elle passe de l'organe d'alimentation dans l'organe en forme de trémie, la bande de cartouches peut, en raison du montage pivotant de ses maillons, subir une torsion autour d'un axe longitudinal qui se trouve dans le prolongement de l'axe de tourillonnement de l'arme.
On peut noter que, pour une longueur de bande de seulement cinq cartouches, une torsion pouvant aller jusqu'à 800 sera, par exemple, autorisée par les quatre maillons intéressés si chacun d'eux est capable de pivoter de 200.
Les dessins ci-joints représentent, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'invention.
La fig. 1 représente, en coupe transversale, un dispositif pour l'acheminement d'une bande vers une arme automatique supposée en position de pointage correspondant à une hauteur nulle.
La fig. 2 est une coupe verticale selon II-II de la fig. 1.
La fig. 3 est une vue en plan partielle à partir de la ligne III-III de la fig. 1.
La fig. 4, enfin, est une coupe correspondant à la fig. 2, l'arme étant supposée, cette fois, dans sa position de pointage correspondant à la hauteur maximum.
La fig. 1 montre le couloir d'introduction d'une arme (illustrée seulement en coupe transversale par des traits discontinus) montée dans un berceau inversé 1 susceptible de pivoter, grâce à des tourillons 2, entre les flasques 3 d'un affût, par exemple une tourelle ou une plate-forme tournante, pouvant être pointé horizontalement autour d'un axe normalement vertical.
Un magasin à bande de cartouches 4 est porté par l'affût, ou par toute autre partie participant au mouvement de pointage horizontal, tandis qu'un couloir d'alimentation fixe 5, de section transversale rectangulaire, s'étend au-dessus du susdit magasin.
A sa partie supérieure, le couloir d'alimentation 5 est coudé à 900, de sorte que son orifice de sortie se trouve centré sur l'axe de tourillonnement XX de l'arme.
Le magasin 4 contient une bande de cartouches, aisément dégageable, formée par des maillons 6a, 6b qui servent à relier entre elles les cartouches 7 de la susdite bande.
Chaque maillon comprend une griffe double 6a, constituée par deux branches, écartées l'une de l'autre et présentant une forme en C, qui enserrent une cartouche, cette griffe double 6a étant reliée de fa- çon pivotante à une griffe simple 6b, formée d'une branche unique, en forme de C, qui enserre la cartouche suivante. Ainsi, chaque cartouche est retenue par la griffe double 6a du maillon antérieur et entre les branches de celle-ci, par la griffe simple 6b du maillon postérieur. Les deux éléments constitutifs de chaque maillon jouissent d'une liberté de mouvement angulaire, l'un par rapport à l'autre, de 200.
Les maillons enserrent les cartouches à une hauteur située plus près de l'extrémité arrière de la douille que du nez de l'obus, de sorte que l'axe de torsion longitudinale de la bande est décalé par rapport à la ligne médiane longitudinale de celle-ci.
La bande de cartouches s'élève à travers le couloir d'alimentation 5, pénètre dans une trémie 8, engrène avec le secteur supérieur d'une roue dentée de guidage 9 et franchit un couloir d'introduction à coudes arrondis- 10, pour atteindre la roue dentée 11 du pourvoyeur et pénétrer enfin dans la culasse de l'arme.
La bande est entraînée par la roue dentée 11 du pourvoyeur chaque fois qu'une cartouche est tirée, et un cliquet 12, placé dans le couloir d'introduction 10, empêche la susdite bande de revenir en arrière; vers le magasin à bande 4. Deux paires de nervures 13 et 14, destinées respectivement au guidage de la douille et de l'obus de chaque cartouche, sont ménagées dans le couloir d'introduction 10 pour guider les cartouches avec précision tout en leur permettant de coulisser librement jusqu'à la roue dentée 11 du pourvoyeur.
Afin d'assurer leur participation aux mouvements de l'arme autour de son axe de tourillonnement XX, le couloir d'introduction 10 et la trémie 8 sont portés par une plaque de support 15 solidaire du tourillon 2 de l'arme le plus proche.
Le couloir d'alimentation 5 participe aux mou- ments de pointage en direction de l'arme mais, par contre, il ne peut suivre les mouvements de pointage en hauteur de ladite arme. Il en résulte que, chaque fois que l'arme est élevée ou abaissée, la bande de cartouches est soumise, lors de son passage à travers la trémie 8, à une torsion autour de l'axe de tou- rillonnement XX.
Les maillons pivotants 6a, 6b autorisent une torsion progressive de la bande à partir de l'orifice de sortie du couloir d'alimentation 5 jusqu'au col de la trémie 8 menant au couloir d'introduction 10 (comme le montre la fig. 4).
En se référant à la fig. 1, on constate que cinq cartouches, 7a, 7b, 7c, 7d et 7e occupent le parcours d'alimentation compris entre l'orifice du couloir d'alimentation 5 et le col de la trémie 8 situé à l'entrée du couloir d'introduction 10. La fig. 4 montre ces cartouches dans la position qu'elles occuperaient pour un pointage en hauteur maximum de l'arme, soit 750.
Or, étant donné que chaque maillon autorise une torsion de 200 et que les cinq cartouches considérées sont reliées par quatre maillons, ceux-ci au-
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toriseront une torsion de la bande de 80o supérieure à la torsion de 75o nécessaire pour le cas du pointage en hauteur maximum.
La paroi de la trémie 8 présente deux parties cylindriques 8a et 8b, centrées sur le prolongement de l'axe de tourillonnement XX, qui sont destinées à empêcher tout déplacement longitudinal des cartouches dans leurs maillons, sans toutefois gêner le mouvement de torsion de la bande. Du fait que l'axe de torsion de la bande est décalé vers les extrémités arrière des douilles, le rayon de la partie cylindrique 8a est inférieur à celui de la partie cylindrique 8b.
D'autre part, le rayon de la partie 8a est légèrement supérieur à celui de l'arc décrit par les extrémités arrière des douilles lors d'une torsion de la bande, et la partie 8b est de rayon légèrement supérieur à celui de l'arc correspondant décrit par les pointes des obus de ces mêmes cartouches.
Les cartouches sont guidées vers l'entrée du couloir d'introduction 10 par la partie convergente de la trémie 8, cette partie convergente étant formée par deux plaques 8c et 8d qui sont symétriquement inclinées de manière à venir se raccorder respectivement au bord supérieur et au bord inférieur de l'entrée du couloir d'introduction 10. Les bords des plaques 8c et 8d ont la forme qu'il convient pour permettre de les raccorder aux bords des parois de section cylindrique 8a et 8b, tandis que ces dernières sont agencées de façon à se raccorder aux côtés latéraux du couloir d'introduction 10.
Dans le but de soutenir la section de bande soumise à une torsion et de l'empêcher de s'affaisser, de se gondoler ou de vibrer, le dispositif comprend deux barres de guidage 16 et 17 qui s'étendent depuis l'orifice du couloir d'alimentation 5 jusqu'au col de la trémie 8 à l'entrée du couloir d'introduction 10. Ces barres de guidage sont portées par des plaques de support 18 et 19 solidaires du couloir d'alimentation 5 et elles sont disposées l'une au-dessus et l'autre en dessous du chemin suivi par la bande.
Les barres de guidage 16 et 17 sont décalées de part et d'autre du plan vertical passant par l'axe de tourillonnement XX (axe avec lequel coïncide l'axe de torsion de la bande), et les deux paires de faces en regard desdites barres sont inclinées de manière à permettre respectivement, un pivotement des cartouches pouvant aller jusqu'à 10 dans un sens, pour l'abaissement de l'arme, et jusqu'à 751, dans l'autre, pour l'élévation de l'arme.
Chaque barre de guidage comporte donc deux faces inclinées adjacentes formant entre elles un angle qui est le supplément (950) de l'angle total de torsion, et lesdites faces sont raccordées par un arrondi lisse avec lequel les cartouches entrent en contact pendant qu'elles coulissent et pivotent entre les barres de guidage 16 et 17.
Sur la fig. 2, on a représenté, en traits discontinus, une cartouche 7e en position d'abaissement maximum et d'élévation maximum respectivement par rapport aux barres de guidage 16 et 17. Le dispositif décrit, grâce auquel la bande de cartouches est guidée et soutenue le long d'un prolongement de l'axe de tourillonnement de l'arme tout en ayant la possibilité de subir une torsion par rapport à ce prolongement, assure une longueur constante du parcours d'alimentation allant du magasin à bandes jusqu'à l'arme, de sorte qu'il ne peut se produire aucune variation brusque de la longueur du tronçon de bande cheminant le long du susdit parcours,
de telles variations étant dangereuses du fait qu'elles modifient les charges subies par les organes d'entraînement de la bande de cartouches.
Par ailleurs, du fait que le transfert de la bande à partir de l'affût fixe jusqu'à l'arme elle-même s7ef- fectue suivant un prolongement de l'axe des tourillons, ce transfert ne peut occasionner, par rapport audit axe, aucun couple susceptible de compromettre le pointage en hauteur de l'arme. Il convient de noter toutefois que la torsion de la bande, en donnant lieu à un contact entre les cartouches et la partie convergente de la trémie 8, pourrait éventuellement produire, en raison du frottement, un couple de réaction autour de l'axe des tourillons ; mais un tel couple serait à peine perceptible et ne saurait gêner la précision du pointage.