Procédé pour revêtir d'aluminium un article en métal ferreux et appareil pour la mise en aeuvre de ce procédé L'invention se rapporte à un procédé et un appa reil perfectionnés pour former des revêtements d'alu minium sur des articles en métal ferreux par immer sion de ceux-ci dans un bain d'aluminium fondu. Elle permet un refroidissement et une solidification rapides du revêtement d'aluminium, immédiatement après la sortie de l'article en métal ferreux du bain d'aluminium fondu, sans qu'il se produise de distor sion ou de rugosité dans le revêtement.
On a déjà fait de nombreuses propositions pour former un revêtement protecteur d'aluminium sur des articles en métal ferreux en plongeant l'article dans de l'aluminium fondu et retirant du bain fondu l'article recouvert d'aluminium. Un procédé particu lièrement efficace pour former ainsi un revêtement d'aluminium adhérent, exempt de trous d'épingles et défauts semblables, est décrit dans le brevet USA N,,
2686355 de Harald Lundin. Le procédé Lundin est caractérisé par l'emploi d'un flux contenant un fluorure de zirconium ou de titane pour faciliter la formation d'un revêtement d'aluminium continu et fortement adhérent sur des articles d'acier ou autre métal ferreux. D'autres procédés par plongée à chaud, dont les uns utilisent d'autres compositions de flux, et d'autres n'en emploient aucune, ont déjà été proposés et employés avec des succès divers pour former des revêtements d'aluminium sur des articles d'acier.
On a rencontré jusqu'à présent beaucoup de dif ficultés pour former, par les procédés par immersion à chaud, des revêtements d'aluminium suffisamment lisses et épais, possédant une ductilité adéquate, en particulier sur des fils ou bandes de gros calibre. La température à laquelle le bain d'aluminium fondu doit être maintenu dans le procédé de revêtement par immersion à chaud, est assez élevée pour avoir, sur les articles en métal ferreux immergés dans ce bain, un effet de recuit diminuant leur résistance.
Même lorsque la durée d'immersion est courte, l'objet en métal ferreux est chauffé en général sur toute sa section transversale à la température de l'aluminium fondu. Il en résulte qu'il est souvent désirable de soumettre le métal ferreux fraîchement revêtu à un travail à froid pour développer la dureté et la résistance à la traction qui peuvent être requi ses pour certaines applications. Ce travail à froid a pour effet une réduction de l'épaisseur du revête ment d'aluminium, et à moins que le revêtement d'aluminium fraichement formé ne soit très épais, le revêtement du produit traité à froid devient trop mince pour répondre à certaines exigences commer ciales.
Des fils, feuilles, etc., de gros calibre, qui ont été chauffés à la température de l'aluminium fondu pendant la formation du revêtement en aluminium, ne se refroidissent pas rapidement à l'air, à cause de la grande masse du métal ferreux. On a observé qu'une période de temps notable est nécessaire pour que le métal ferreux se refroidisse à l'air à une tem pérature à laquelle le revêtement cesse de couler.
C'est le cas en particulier dans les opérations conti nues de revêtement à grande vitesse, opérations pen dant lesquelles le fil ou la feuille subit inévitable ment des vibrations qui tendent à occasionner un écoulement du métal de revêtement, même si ce dernier est à un état visqueux ou semi-solide. L'écou- lemënt du revêtement d'aluminium sur le métal fer reux a pour effet une réduction de l'épaisseur de ce revêtement par retour du métal de revêtement au bain d'aluminium ; il en résulte aussi généralement la formation de revêtements d'épaisseur inégale et de surface rugueuse.
Un autre effet nuisible attribuable au refroidisse ment lent du métal ferreux est que le revêtement d'aluminium a un manque de ductilité notable. Ce défaut de ductilité résulte de l'épaisseur excessive d'un composé intermétallique cassant fer-aluminium, qui se forme par diffusion l'un dans l'autre du revête ment d'aluminium et du métal ferreux de base. La quantité d'un tel composé qui se forme, et par suite l'épaisseur de la couche cassante, dépend de la durée pendant laquelle l'aluminium et le métal ferreux sont maintenus à haute température.
Comme les fils et feuilles d'acier de calibres relativement forts, et d'au tres articles lourds, ne se refroidissent que lentement jusqu'à une température au-dessous de celle à la quelle ledit composé intermétallique cassant se forme, le revêtement sur de tels fils, feuilles ou autres arti cles est sujet à se rompre ou à s'écailler lorsque l'ar ticle est soumis à une déformation notable.
D'autres difficultés rencontrées jusqu'à présent dans les procédés de formation de revêtements d'alu minium par plongeage à chaud sont dues à une structure plutôt grossière du grain de la couche de revêtement et à l'accumulation de fer dans le bain de revêtement. On a trouvé que ces facteurs sont en relation l'un avec l'autre et avec la composition du bain. Le bain contient avantageusement du silicium (par exemple 2,5%) pour empêcher la formation de la couche cassante aluminium-fer entre le revête ment et le métal ferreux de base.
Cependant, quand la quantité de fer augmente dans le bain (provenant du métal ferreux), il se produit dans le revêtement un composé indésirable de fer, aluminium et sili cium, sous une forme qui agit défavorablement sur la ductilité et l'adhérence du revêtement. Ainsi, on a constaté qu'un fil d'acier qui a été recouvert d'alu minium par passage à travers un bain d'aluminium contenant environ 2,51% de silicium et dans lequel une grande quantité de fer s'était accumulée, et qui a été alors refroidi à l'air, a un revêtement contenant des particules assez grossières d'un composé alumi- nium-silicium-fer dans une matrice d'aluminium silicium.
Ce composé distinct aluminium-fer- silicium diminue sensiblement l'adhérence et la duc tilité du revêtement. Pour maintenir l'effet nuisible de telles ségrégations dans des limites raisonnables, il a été nécessaire jusqu'à présent de maintenir la te neur en fer du bain d'aluminium à une faible valeur (en général au-dessous de 1 9/o), soit en faisant des additions périodiques d'alliage aluminium-silicium pur, soit en mettant le bain de côté lorsque sa teneur en fer est devenue trop élevée.
Comme on le voit, beaucoup de difficultés ont été rencontrées jusqu'à présent dans la production de fils et feuilles de métal ferreux revêtus d'aluminium, de bonne qualité, dans les calibres autres que les petits calibres. Les succès que l'on a obtenus avec des calibres plus lourds l'ont été dans des conditions de travail spéciales, entraînant en général un faible rendement de production et, par conséquent, des frais de fabrication élevés.
La présente invention permet la production d'ar ticles en métal ferreux revêtus d'aluminium, par immersion à chaud, en évitant les désavantages ren contrés jusqu'à présent. Il est possible, grâce à l'in vention, de produire par immersion des revêtements d'aluminium lisses et d'épaisseur adéquate même sur des fils et feuilles de forts calibres, et dans lesquels la couche interfaciale fer-aluminium est assez mince pour que le revêtement possède la ductilité voulue pour résister à de fortes déformations mécaniques sans se rompre ou s'écailler.
De plus, l'invention per met d'obtenir une structure de grain du revêtement dans laquelle le composé fer-aluminium-silicium est distribué uniformément en petits sphéroïdes à tra vers la matrice aluminium-silicium, forme sous la quelle ce composé n'a qu'un effet relativement faible sur la ductilité et l'adhérence du revêtement. L'inven tion rend donc possible de tolérer jusqu'à 2. o/o de fer, et même plus, dans le bain d'aluminium. Ces résultats peuvent être obtenus en opérant selon l'in vention à des vitesses de revêtement élevées et avec des frais de fabrication réduits en conséquence.
Le procédé selon l'invention pour revêtir d'alu minium un article en métal ferreux par immersion de cet article dans un bain d'aluminium fondu et retrait de cet article du bain avec un revêtement d'aluminium fondu y adhérant, est caractérisé en ce sens qu'on amène l'article revêtu, immédiatement après sa sortie du bain d'aluminium et alors que son revêtement d'aluminium est encore fluide, en con tact direct avec une brouillasse dense de liquide re froidisseur.
Cette brouillasse comprend une suspen sion gazeuse de gouttelettes du refroidisseur très finement divisées, la dimension des gouttelettes étant suffisamment faible pour qu'un dépôt de celles-ci à partir de leur suspension soit négligeable même en atmosphère tranquille et ne puisse pas se produire à un degré sensible dans une atmosphère modéré ment agitée. La vitesse à laquelle les gouttelettes entrent en collision avec l'article revêtu d'aluminium est suffisamment faible pour qu'il ne se produise pas de déformation sensible de son revêtement d'alumi nium, alors que celui-ci est encore fluide.
Le résul tat est que le revêtement d'aluminium est refroidi et solidifié avant qu'un écoulement du métal fondu du revêtement puisse produire dans le revêtement des irrégularités sensibles d'épaisseur et de continuité de surface, et d'une manière qui ne contribue pas à une déformation du revêtement le rendant rugueux.
On a déjà proposé précédemment d'effectuer le refroidissement en dirigeant un courant ou un jet ordinaires de grosses gouttes d'eau sur l'article revêtu d'aluminium avant que ce revêtement se soit complè tement solidifié ; toutefois, le choc du liquide refroi disseur sur le revêtement d'aluminium déforme et tord ce revêtement et le solidifie sous cette forme altérée, de sorte que l'article est rendu rugueux et impropre. Le refroidissement avec un jet d'air ou d'autres gaz refroidisseurs a le même effet.
En re vanche, le refroidissement effectué dans les condi tions propres à l'invention est au moins aussi rapide que le refroidissement ordinaire avec un fort courant ou un jet de liquide refroidisseur, mais il n'altère pas l'égalité de la surface du revêtement d'aluminium.
De préférence, l'article revêtu est maintenu en contact avec la brouillasse réfrigérante jusqu'à ce que sa température ait été abaissée au-dessous de 5401, C, et avantageusement au-dessous de 4800 C, de sorte que la formation de l'alliage cassant fer- aluminium par interdiffusion du revêtement et du métal ferreux est réduite à un minimum.
Le liquide réfrigérant employé est le plus avan tageusement l'eau, et il est amené en contact direct avec le métal ferreux fraichement revêtu sous forme d'une brouillasse de fines gouttelettes. L'expression brouillasse est employée ici dans le sens d'une suspension de très fines gouttelettes d'eau ou d'un autre liquide refroidisseur dans de l'air ou autre milieu gazeux de suspension, dans laquelle les gout telettes de liquide sont plus grandes que dans un brouillard, de sorte qu'elles ont quelque tendance à se déposer dans une atmosphère au repos, mais dans laquelle ces gouttelettes ne sont pas assez grandes pour que se produise le dépôt assez rapide qui carac térise une pluie légère.
Il n'est pas possible de spécifier une vitesse de refroidissement applicable à toutes les dimensions et formes des articles ; il est en général désirable que la température de l'article soit réduite jusqu'au-des- sous de 4800 C en peu de secondes (1 ou 2 secon des) ou même beaucoup moins, après que cet article est sorti de l'aluminium fondu.
L'appareil, pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention, comprend un récipient destiné à contenir un bain d'aluminium fondu, et des moyens pour faire passer de façon continue l'article à tra vers ledit bain et pour retirer cet article du bain vers le haut dans une direction sensiblement verti cale. Des ajutages de pulvérisation sont dirigés sur le chemin du parcours vertical de l'article immédia tement au-dessus dudit récipient, de sorte que promp tement après la sortie de l'article du bain, et tandis que le revêtement d'aluminium sur celui-ci est encore fluide, l'article entre dans la zone parcourue par les jets pulvérisés venant desdits ajutages.
D'ordinaire, l'ajutage le plus bas est dirigé vers le chemin du parcours de l'article dans la région située immédia tement au-dessus dudit récipient, et l'ajutage le plus haut est dirigé sur ledit chemin à une distance assez grande au-dessus dudit récipient ; les ajutages inter médiaires sont espacés de telle manière que sensi blement toute la longueur dudit chemin du parcours entre les ajutages supérieur et inférieur soit occupée par les jets qui en proviennent. Il est en outre dési rable que les ajutages soient disposés de telle façon qu'il n'y ait pas de chevauchement du jet fourni par un ajutage avec le jet fourni par un ajutage adjacent, à l'endroit où lesdits jets rencontrent le chemin de parcours de l'article revêtu d'aluminium.
Bien en tendu, des moyens sont prévus pour amener le liquide réfrigérant auxdits ajutages de pulvérisation et pour le décharger par ceux-ci sous forme d'une fine poussière. De cette façon, le revêtement est refroidi et solidifié avant qu'un écoulement de celui- ci sur l'article ferreux en mouvement continu ait pu produire des irrégularités sensibles dans l'épaisseur du revêtement et l'égalité ou lissé de sa surface.
Un exemple avantageux de mise en oeuvre de l'invention est décrit ci-après en se référant à la figure unique du dessin ci-annexé. Ce dessin montre schématiquement en élévation et en partie en section une forme d'exécution de l'appareil selon l'invention, qui est particulièrement bien adaptée pour le revê tement d'un ou plusieurs fils par le procédé selon l'invention.
L'appareil représenté est spécialement construit pour le revêtement de façon continue d'un certain nombre de fils W avec de l'aluminium. Quoiqu'on n'ait représenté qu'un seul fil W dans la vue en élé vation du dessin, il est évident que l'on peut disposer un groupe de fils à peu de distance les uns des autres dans des plans perpendiculaires au plan du dessin, fils que l'on peut faire passer simultanément à tra vers l'appareil.
L'appareil représenté comporte un four à creuset 10 de construction courante, lequel contient un bain d'aluminium fondu 11. Des moyens de chauffage ordinaires (par exemple un dispositif de chauffage par induction) pourvoient au maintien de l'aluminium à l'état fondu, à la température requise pour l'opé ration de revêtement.
Un rouleau d'immersion 12 est monté dans le creuset du four bien au-dessous de la surface du bain d'aluminium fondu. Ce rouleau est porté à cha cune de ses extrémités par un coussinet porté par un bras 13 dont l'extrémité supérieure est fixée au bord supérieur d'un côté du creuset et dont la partie inférieure s'étend dans le creuset au-dessous de la - surface de l'aluminium fondu. Le fil W avance, comme indiqué par les flèches, vers le bas dans le bain d'aluminium fondu, passe autour du rouleau d'immersion 12, puis s'élève verticalement au sortir du creuset.
Tout près du chemin du fil s'élevant verticale ment se trouve un châssis comprenant une ou plu sieurs colonnes verticales 15. Ce châssis porte un bâti de support en fers d'angle 16, sur lequel sont montés un certain nombre de dispositifs à ajutages de pulvérisation 17a, 17b, 18n, 18b, capables de produire une brouillasse ou bruine de gouttelettes très fines de liquide réfrigérant en suspension dans un gaz ; ces dispositifs sont placés selon une rangée verticale, à distance les uns des autres, et dirigés vers le chemin du parcours du fil.
Des dispositifs à ajutages de pulvérisation du genre employé dans les opérations de peinture par pulvérisation, et capables de produire une brouillasse aussi fine que celle pour la peinture par jet pulvérisé, conviennent bien à cet emploi. Quoique ces dispositifs à ajutages de pulvé risation soient tous identiques, les ajutages 17 de la moitié inférieure de la rangée sont reliés en un groupe de travail, et les assemblages 18 de la moitié supé rieure de la rangés sont reliés en un groupe com mandé séparément. Cette disposition des ajutages en deux groupes a pour but de permettre une manoeu- vre souple et commode.
De l'eau à l'état liquide est distribuée à chacun des ajutages 17a, 17b du groupe inférieur à travers un conduit 19, et de l'air comprimé pour atomiser l'eau et la projeter à partir des dispositifs à ajutages sous la forme d'une poussière, est fourni à chacun de ces dispositifs à ajutages par une conduite 20 d'air de pulvérisation. De plus, de l'air comprimé pour actionner le mécanisme de contrôle des aju- tages, par lequel la projection de jets pulvérisés par les ajutages est déclenchée ou arrêtée, est fourni à chacun des ajutages par un conduit d'air de con trôle 21.
De l'eau est fournie à la conduite 19 à partir d'une canalisation maîtresse 22, à travers des valves 23 et 24 à commande manuelle et une valve de réglage de pression 25. Un manomètre 26 est prévu pour indiquer la pression de l'eau entrant dans le conduit 19. De l'air comprimé est amené aux deux distributeurs d'air comprimé 20 et 21 à partir d'une canalisation maîtresse d'air à haute pression 27 à travers une valve 28 manoeuvrable à la main, et un réducteur de pression 29, qui comprend des valves de réglage de pression et des manomètres pour indi quer la pression à laquelle l'air comprimé est fourni aux conduites de distribution.
L'admission d'air com primé dans le distributeur 21 d'air de contrôle est commandée par une valve de contrôle 30 à action rapide, par la manoeuvre de laquelle les ajutages de pulvérisation 17 peuvent être mis rapidement en ou hors d'action. Les organes de contrôle pour le groupe inférieur d'ajutages 17 sont groupés avantageusement sur un unique tableau de contrôle 31.
De même, l'eau est fournie aux ajutages de pul vérisation 18 du groupe supérieur par un tuyau dis tributeur d'eau 19a, et l'air pour projeter des jets d'eau atomisés par ces ajutages est distribué par un conduit 20ca d'air d'atomisation. De l'air comprimé pour actionner le mécanisme d'interruption des aju- tages est fourni à chaque ajutage à travers un distri buteur d'air de contrôle 21a. L'eau est fournie au distributeur d'eau 19a par la conduite maîtresse 22, et l'air comprimé est amené aux distributeurs d'air 20a et 21a par la canalisation maîtresse 27 d'air à haute pression, à travers un mécanisme de contrôle semblable à celui employé en conjonction avec les ajutages 17 du groupe inférieur.
Les dispositifs de contrôle pour le groupe supérieur d'ajutages sont, de même que ceux du groupe inférieur, groupés pour la commodité sur un seul tableau de contrôle 32. Il est avantageux, comme il va de soi, que les deux tableaux de contrôle soient placés directement à côté l'un de l'autre.
Comme déjà dit, les ajutages 17, 18 sont dispo sés le long du chemin de déplacement vertical du fil W depuis le point où il émerge du bain d'alumi nium dans le creuset 10. L'angle au sommet des cônes formés par les jets de pulvérisation sortant des ajutages est, de préférence, assez grand pour que les jets des ajutages adjacents se rejoignent juste avant d'atteindre le chemin du parcours du fil.
De cette façon ce chemin entier est couvert par les pous sières de gouttelettes d'eau venant des ajutages sans qu'il y ait un chevauchement sensible du jet d'un ajutage par celui d'un ajutage adjacent sur le che min du fil W. L'ajutage inférieur 17a est situé tout près du bord supérieur du four à creuset 10, de sorte que le fil W pénètre dans la zone couverte par la poussière d'eau promptement après sa sortie du bain 11 d'aluminium fondu. L'ajutage supérieur<B>l8</B> f est situé à une assez grande distance au-dessus de l'aluminium fondu, de sorte que la zone de pous sière d'eau est suffisamment longue pour assurer un refroidissement adéquat du fil, même s'il passe à travers l'appareil avec sa vitesse maximum de dépla cement.
Des pare-boue 33 sont disposés près du chemin de parcours vertical du fil, du côté opposé aux jets 17, 18. Les gouttelettes d'eau de la bruine projetée par les ajutages et qui passent à côté du fil W vien nent heurter les pare-boue, se rejoignent en grosses gouttes qui s'écoulent vers le bas dans une cuvette 34 placée juste au-dessus du creuset 10 ; l'eau ainsi recueillie est éliminée par un conduit 35.
Pour amortir les oscillations du fil W pendant qu'il se meut verticalement vers le haut à partir du creuset 10, il est prévu un rouleau d'amortissement 36. Ce rouleau est supporté à chacune de ses extré mités par un palier porté par un bras 37 venant de la colonne 15 ; il est maintenu en contact avec légère pression avec le fil se mouvant vers le haut. Le rou leau 36 doit, bien entendu, être placé assez loin du creuset 10 pour que le revêtement d'aluminium sur le fil se soit durci avant qu'il vienne en contact avec lui.
Une poulie 38 est montée à l'extrémité supérieure d'un dispositif de support porté par la colonne 15, en place voulue pour recevoir le fil W au bout de son parcours vertical. La poulie 38 est placée dans une extrémité d'une cuve de trempage 39. Une poulie d'immersion 40 est montée dans la partie centrale de cette cuve, et une poulie de sortie 41 est placée près de l'extrémité de celle-ci opposée à la poulie 38. Le fil W passe autour de la poulie 38, puis sous la poulie 40, et finalement sur la poulie de sortie 41, pour arriver à un dispositif d'embobinage.
L'eau est fournie à la cuve 39 par un tuyau 42 en un volume suffisant pour maintenir cette cuve sensiblement pleine d'eau. Un tuyau montant de trop- plein 43 est prévu pour éviter que la cuve ne déborde. Le fil W, après avoir passé sur la poulie de tête 38, est amené par la poulie d'immersion jusque près du fond de la cuve pour assurer le refroidissement final du fil jusqu'à la basse température voulue.
Le fonctionnement de l'appareil ci-dessus décrit est le suivant: le fil W à revêtir d'aluminium est fait pour passer continuellement dans le bain d'aluminium fondu 11, par-dessous le rouleau d'immersion 12, puis verticalement vers le haut, hors du bain. Très vite après que le fil est sorti du bain, il pénètre dans une brouillasse dense de gouttelettes d'eau dirigée vers le chemin de son parcours par les ajutages 17, 18. Le contact direct ainsi établi entre le fil chaud muni de son revêtement tout frais d'aluminium en core fluide et les gouttelettes d'eau liquide de cette brouillasse, a pour effet un refroidissement rapide et une solidification du revêtement d'aluminium.
La brouillasse est formée par atomisation de l'eau avec de l'air à très haute pression (par exemple 5 à 7 kg/cm2) au moment où elle sort des ajutages de pulvérisation, et sa vitesse à l'ajutage est élevée. Cependant, le large angle du cône du jet et le grand accroissement de l'aire de sa section transversale au point du parcours du fil, en comparaison avec l'ou verture de l'ajutage, ont pour résultat une vitesse d'arrivée de la brouillasse contre le fil réduite en conséquence. Cette vitesse du jet, au moment où il atteint le chemin de parcours du fil, est donc assez faible pour que ni l'air, ni les petites gouttelettes d'eau du jet ne frappent le fil avec une force suffi sante pour produire une déformation physique pré judiciable du revêtement d'aluminium avant qu'il durcisse.
Cependant, l'efficacité de refroidissement de la brouillasse d'eau est élevée et le revêtement d'aluminium est très vite amené à un état solide où il ne peut plus couler. Il en résulte que le revêtement sur le fil est maintenu sensiblement à l'épaisseur à laquelle il est sorti du bain d'aluminium 11, étant solidifié avant que son épaisseur ait été réduite de façon appréciable par écoulement vers le bas le long du fil. En outre, le refroidissement par la brouillasse solidifie le revêtement d'aluminium assez rapidement pour que l'on évite des irrégularités d'épaisseur du revêtement et des rugosités à sa surface, même quand on fait avancer le fil à sa vitesse maximum.
Quoique la couche de revêtement d'aluminium soit tout à fait solidifiée par un refroidissement jus qu'à une température au-dessous d'environ 650o C, la rangée des ajutages 17, 18 doit être assez grande pour refroidir le fil aussi vite que possible jusqu'à une température au-dessous de 540c, C, et de préfé rence de 4801) C, de façon à réduire autant que pos sible l'épaisseur de l'alliage cassant fer-aluminium qui se forme par interdiffusion du métal ferreux du fil et de l'aluminium du revêtement.
On a constaté que la formation d'un tel composé intermétallique cas sant continue à se produire même à des températures sensiblement au-dessous de la température de solidi fication de la couche d'aluminium. La vitesse à la quelle une telle couche se forme décroît avec la tem pérature, mais elle ne devient très faible que lorsque la température est tombée au-dessous d'environ 5400 C, et une formation du composé intermétallique continue à se produire par diffusion jusqu'à ce que le fil ait été refroidi au-dessous d'environ 4800 C.
Par conséquent, la hauteur de la rangée de jets doit correspondre à la vitesse linéaire maximum à laquelle le fil W passe à travers l'appareil, et à l'épaisseur du fil, de sorte que la température de celui-ci soit abaissée au-dessous d'environ 480() C avant qu'il ne sorte de la brouillasse formée par les jets. De préfé rence, la hauteur de la rangée de jets est suffisante pour effectuer le refroidissement du fil jusqu'à une température bien au-dessous de 4800 C avant que le fil sorte de la zone des jets, en vue d'assurer la réali sation maximum des avantages de l'invention.
Il est naturellement important que les jets forment une brouillasse dense pour produire un refroidisse ment suffisant du fil dans la partie inférieure de la zone des jets de telle sorte que le revêtement du fil soit complètement solidifié avant de venir en contact avec le rouleau d'amortisation 36. Autrement, ce rouleau déformerait mécaniquement le revêtement et le produit serait de qualité inférieure.
Quand le fil est sorti de la zone de brouillasse et a passé sur la poulie 38, il est conduit par la poulie 40 sous la surface de l'eau contenue dans la cuve 39. Quoiqu'un refroidissement du fil à ce point ne soit pas nécessaire, il a l'avantage d'assurer que le fil est porté à une température proche de la température de la chambre préalablement au revêtement et trai tement.
A titre d'exemple d'exécution du procédé selon l'invention, un fil d'acier ayant un diamètre de 3,35 mm a été pourvu d'un revêtement lourd d'alu minium ayant approximativement 0,038 mm d'épais seur en le faisant passer à une vitesse de 3500 cm à la minute dans un bain d'aluminium fondu conte- nant 1,94 % de fer et 2,93 % de silicium,
puis vers le haut à travers une brouillasse dense formée par une rangée de jets d'eau pulvérisée d'une hauteur suffisante pour refroidir rapidement et congeler le revêtement d'aluminium et amener le fil à une tem pérature au-dessous de 480,1 C sur un parcours d'en viron 180 cm à partir du point où le fil est sorti du bain d'aluminium fondu (soit en 0,05 minute environ ou 3 secondes environ après sa sortie du bain d'alu minium).
Le revêtement du fil était suffisamment adhérent pour que le fil puisse être enroulé sur un mandrin de son propre diamètre sans craquer ou s'écailler. Ce revêtement était en outre d'une épais seur tout à fait uniforme et présentait une surface unie de qualité commercialement acceptable. Le fil pouvait être étiré avec succès à des dimensions plus petites sans endommager le revêtement. Ce dernier, à l'état étiré, quoique plus mince que quand il était appliqué sur un fil de plus grand diamètre, était con venablement uniforme, adhérent et ductile, et par conséquent utilisable commercialement.
Un fil iden tique, revêtu de la même manière, mais séché à l'air, sans le refroidissement rapide résultant de l'emploi de jets d'eau vaporisés, a été trouvé avoir des caractè res de revêtement indésirables en ceci que le revête ment était irrégulier et rugueux ainsi que non adhé rent et cassant. De plus, ce revêtement, après étirage à une dimension plus faible, a été trouvé non adhé rent et cassant, et par conséquent non satisfaisant au point de vue commercial.
Quoique l'invention ait été décrite ci-dessus en se référant en particulier au revêtement de fils, il est bien évident que le procédé selon l'invention est éga lement applicable au revêtement d'articles ferreux ayant d'autres formes, tels que des barres, des feuil les, des rubans, etc. Il est évident aussi que l'appareil décrit ci-dessus peut être modifié. Par exemple, les ajutages de pulvérisation 17, 18, au lieu d'être dis posés tous d'un seul côté du fil et dirigés contre un pare-boue unique, peuvent être montés de façon à diriger les jets vers différentes faces de l'article que l'on revêt.
En particulier, quand on revêt des feuilles ou des rubans, il est désirable que les jets soient dirigés sur chaque côté de l'article au moment où il sort du bain d'aluminium fondu. De même, quoique le procédé selon l'invention ait été décrit en se rap portant à une opération de revêtement continue, il est aussi applicable en opérant par fournées, pour lesquelles les articles sont immergés au-dessous de la surface d'un bain d'aluminium fondu, puis, quand ils sont sortis du bain de revêtement et, tandis que leur revêtement est encore fluide, sont amenés en contact direct avec le liquide réfrigérant.