Procédé de déearburation de ferrochrome. L'invention concerne un procédé de dé carburation de ferrochrome contenant 50 à 90% de chrome, à l'état solide et sous pres sion réduite, ladite décarburation s'accompa gnant de l'élimination d'une très forte pro portion du soufre également présent dans le ferrochrome.
Pour la préparation de nombreux alliages de fer contenant du chrome, il est très avan tageux d'employer comme source clé chrome du ferrochrome à faible teneur en carbone. Dans l'état actuel de la technique, on prépare généralement le ferrochrome pauvre en car bone par le procédé de réduction par le sili cium. Les matières premières employées sont principalement du minerai de chrome, du sili- cium ou un alliage de silicium, et des fon dants. L'opération s'effectue à l'état fondu, généralement dans un four électrique à arc découvert.
La réduction du minerai de clhrome s'effectue suivant l'équation suivante: Fe0Cr2O3 + 2Si = 2Cr + Fe + 2SiO2 On sait également qu'on peut préparer du ferrochrome à faible teneur en carbone et ne contenant pas plus de 30 %lo de chrome en chauffant un mélange du ferrochrome et d'un oxyde métallique broyés à un état d'extrême finesse, sous pression réduite et à une tempé rature élevée, mais inférieure au point de fu sion de la charge.
Le procédé selon la présente invention, pour la décarburation de ferrochrome conte- liant 50 à 90 % de chrome et des quantités indésirables de carbone et de soufre, est du type dans lequel on mélange le ferrochrome à l'état finement divisé avec un oxydant fine ment divisé et chauffe le mélange sous une pression inférieure à la pression atmosphé rique et à une température suffisante pour provoquer la décarburation, mais inférieure au point de fusion du mélange.
Ce procédé est caractérisé en ce que, afin d'obtenir égale ment une désulfuration du métal, au moins 10 lo de l'oxygène combiné dudit oxydant est présent sous forme clé silice.
Les oxydants autres que la silice peuvent. comprendre, par exemple, l'oxyde de chrome, l'oxyde de fer, l'oxyde de manganèse et les sels oxygénés tels que les carbonates.
Le présent procédé est avantageusement exécuté comme suit: lie ferrochrome et l'oxy dant sont broyés à l'état d'e=xtrême finesse, de préférence .à l'état de particules d'une di mension inférieure à 30 microns, puis on les mélange intimement.
On forme avec ce mélange des comprimés ou agglomérés, grâce à quoi on réalise un contact parfait. entre les particules réagis santes tout en ménageant les interstices néces saires à. l'échappement des gaz de la réaction; de plus, on facilite également. la manipula tion de la charge. Des liants, tels que l'acide chromique et l'eau peuvent servir à. la for mation des comprimés. Les comprimés sont chargés dans un four à vide et chauffés dans le vide ou souts pres sion réduite jusqu'à ce que le carbone et le soufre aient été éliminés au degré qu'on dé sire. La température qui convient au chauf fage des comprimés est d'ordinaire supérieure à 1150 C et inférieure à 1400 C (tempéra ture de fusion).
Exemple: On mélange intimement 2120 parties en poids de ferrochrome riche en carbone fine ment broyé ayant approximativement la com position suivante:
EMI0002.0002
Chrome <SEP> 68,11%
<tb> Fer <SEP> 26,81%
<tb> carbone <SEP> 4,72%
<tb> Soufre <SEP> 0,12%
<tb> Silicium <SEP> 1,46% et 276 parties en poids de roche siliceuse fine ment broyée contenant 99 % de silice, avec 42 parties en poids d'acide chromique et 79 parties en poids d'eau et on forme par compression, avec le mélange, des agglomérés de forme ovale d'environ 3,18 cm de lon gueur, 2,225 cm de largeur et 1,84 cm d'épais seur.
On sèche les comprimés, on les charge dans un four et on les chauffe à une tempé rature comprise entre 1250 et 1300 C sons une pression absolue d'environ 2 mm de mer cure pendant environ 25 heures. La composi tion du produit final est environ la suivante:
EMI0002.0004
Chrome <SEP> 66,98 <SEP> %
<tb> Fer <SEP> 25,54 <SEP> %
<tb> Carbone <SEP> 0,01 <SEP> %
<tb> Soufre <SEP> 0,009 <SEP> %
<tb> Silicium <SEP> 6,20 <SEP> %
<tb> Silice <SEP> 1,12 <SEP> % Les comprimés préparés de la manière dé crite ci-dessus sont sous une forme qui con vient immédiatement à la préparation des alliages d'acier de qualité supérieure, en sup primant les opérations nécessaires d'élirmina- tion de la scorie et de classement propres aux procédés de préparation par fusion.
Le ferrochrome pauvre en carbone pré paré conformément à l'invention se présente habituellement sous forme rd'un aggloméré extrêmement compaet, d'ine porosité uni- l'orme, possédant une forte eohésion, à tirain fin, non friable et bien agglutiné, contenant de 50 à 90% de chrome, le reste étant essen- de 50 à 90 % de chrome, le reste étant essen tiellement du fer. Le carbone peut être pré sent en quantité n'excédant pas 2 %. Dans la composition préférée, la teneur en chrome est comprise entre 65 et 75 % et celle en carbone entre 0,01 et 0,06 %.
Eon raison des interstices qui séparent les particules agglomérées, la densité apparente du produit est plus faible que celle du ferrochrome pauvre en carbone obtenu par un procédé de fusion, propriété qui constitue un avantage métallurgique no table. Dans la qualité à 700 %o de chrome, la densité apparente est d'environ 6,7. La den sité moyenne du produit peut varier entre 5,6 et 6,5 suivant la composition et le degré dle porosité. Le produit a une couleur métallique grise. Les surfaces des cassures sont brillantes et ont l'aspect de grains fins an lieu de la structure à gros grains cristalline du ferro- chrome pauvre en carbone préparé par fusion.
Il y a avantage à effectuer la décarbura- tion à une température aussi élevée que pos sible pour diminuer la durée totale de séjour dans le four. Il faut toutefois éviter une fusion partielle de la charge qui interrom prait la réaction prématurément par l'obs truction des pores des comprimés et en enm- pêchant ainsi les gaz mis en liberté de se dé gager.
La figure unique du dessin ci-joint repré sente un diagramme type de la constitution du ferrochrome du. commerce de la qualité à 701/o de chrome. On remarquera que l'eutec- tique correspond à une teneur d'environ ,7 % en carbone et que la température de fusion de l'eutectique est d'environ 1265 C.
Si l'on chauffe des comprimés d'un tel ferrochrome et d'oxydant, à une température supérieure à.1265 C, mais inférieure à 1300 C, les surfaces extérieures des comprimés subis sent une décarburation plus rapide due l'in térieur et, lorsque la teneur en carbone a di- minué jusqu'à 2,7 %,
la surface des compri- més fond en formant une pellicule qui cm- pêche l'intérieur (le continuer à se décarburer d'une manière efficace. On constate qu'après ce traitement les comprimés se composent, à l'intérieur, d'un mélange n'ayant pas réagi, analogue à la pierre. Pour éviter cet inconvé nient, on peut décarburer les comprimés à une température inférieure à 1265 C, mais à cette basse température le traitement de dé- carburation se prolonge d'une manière exces sive.
On a constaté qu'en réglant la variation de la température, il est possible d'accélérer notablement la réaction, sans compromettre l'efficacité de la décarburation des compri més, la variation de la température étant fonction de la teneur en carbone à chaque instant du traitement.
On voit sur le dia- grammne que la température de la courbe du solidus baisse à mesure que la teneur en car bone s'abaisse, et qu'elle monte brusquement lorsque la teneur en carbone diminue au-des sous de sa valeur correspondant à l'eutec- tique. Par suite, on peut augmenter la tem pérature de la charge au fur et à mesure des progrès de la décarburation sans risque de fusion, pourvu que la température du solidus ne soit pas notablement dépassée.
Dans la pratique, la température du traitement peut être légèrement supérieure à la courbe du so- lidus pendant la première partie de la décar- buration, et elle doit, diminuer au-dessous du point de fusion du produit au moment où la teneur en carbone eutectique est sur le point d'être atteinte. Puis, lorsque cette teneur est devenue inférieure à la teneur eutectique, la température peut redevenir supérieure à celle de la courbe du solidus et peut même tendre vers la température de la courbe du liquidus dans la dernière partie de la réaction, lorsque la teneur en carbone est faible.
Cette aug mentation de la température dans la der nière partie de la réaction est possible, car si le produit résiduel à forte teneur en car bone fondait à ce moment, sa quantité serait insuffisante pour obstruer les espaces intersti tiels des comprimés et empêcher ainsi la dé- carburation de s'effectuer d'une manière efficace.
On a constaté par exemple que, lorsqu'on traite des comprimés de ferrochrome riche en carbone à 70 %o de chrome environ (65 à 75 %o) et d'oxydant, la température du soli- dus peut être dépassée jusqu'à atteindre une température maximum d'environ l300 C dans la première partie du traitement de décarbura- tion, lorsque la teneur en carbone du ferro- chrome en un point quelconque de la charge est supérieure à la teneur eutectique (environ 2,7 % de carbone), sans provoquer une fu sion partielle suffisante pour obstruer les interstices et, par suite, détruire la porosité des comprimés.
Lorsque la teneur en carbone à. la surface des comprimés devient voisine de la. teneur eutectique, la valeur de la tempé rature devient critique en raison du point. de fusion relativement net du produit, et la tem pérature du traitement, doit s'abaisser au- dessous de la température eutectique (envi ron 1265 C). Etant donné que les comprimés se décarburent progressivement à. des vitesses différentes dans les différentes portions de la.
charge, la température du chauffage doit être maintenue inférieure à 1?65 C (ou à la tem pérature de fusion de L'eutectique correspon dant à d'autres compositions) jusqu'à ce que la teneur en carbone des portions de la charge, dont. la température est très voisine de celle du four, soit en tous les points inférieurs 3 la. teneur eutectique, et, à ce moment, on peut de nouveau élever la. température du four au- dessus de la courbe du solidus, et, lorsque la teneur en carbone est faible, la température peut. devenir voisine de celle de la courbe du liquidus en raison de la diminution de la.
proportion de l'élément à point. de fusion phis bas. Cependant, on doit avoir soin d'éle ver la température pendant cette dernière pé riode à une vitesse assez basse pour que le commencement de fusion n'empêche pas la charge de continuer à se décarburer.