Procédé de traitement thermique d'alliages or-glucinium. Il est connu de durcir les alliages d'or en y ajoutant du glucinium; les alliages d'or avec le cuivre, ou avec le cuivre et l'argent, deviennent ainsi susceptibles de durcissement par traitement thermique. Les essais de la demanderesse ont d'ailleurs prouvé que les alliages simples or-glucinium ne durcissent pas sensiblement par traitement thermique, contrairement à ce qui a été indiqué anté rieurement; la propriété de durcissement n'est acquise qu'en présence d'un métal susceptible de donner avec le glucinium des cristaux durs, par exemple le cuivre.
On obtient effectivement des alliages or- cuivre-glucinium très durs, la dureté pouvant dépasser 400 Brinell pour de l'or à 18 carats.
De tels alliages n'ont cependant jamais trouvé d'application pratique, à la connais sance de la demanderesse, pour la raison qu'ils restent fragiles malgré tous les traitements thermiques, et qu'il est impossible de les laminer, de les tréfiler ou de les forger. Il est à noter que le glucinium abaisse considérablement le point de fusion de l'or; celui-ci est inférieur à<B>6000</B> pour un alliage d'or à 2 % Gl.
L'addition de nickel ou de cobalt, soit séparément, soit ensemble, dans une propor tion supérieure à celle du glucinium dans l'alliage, produit une amélioration considérable des alliages d'or-glucinium ou d'alliages d'or- glucinium-cuivre, car elle a pour effet de donner à l'alliage résultant un point de fusion supérieur à celui de l'alliage or-glucinium ou or-glucinium-cuivre formé sans l'addition de nickel ou cobalt;
le point de fusion des al liages Au-G1 et Au-Cu-GI, généralement in férieur à 600 0, est porté à plus de 850 0 par l'addition de moins de 10% de nickel.
Cette modification du point de fusion a l'avantage considérable de permettre la trempe du métal à une température suffisante pour faire passer le glucinium en solution solide, ce qui donne un métal mou, facile à laminer, forger et travailler. Il est vraisemblable que les alliages ne contenant pas un tel métal restent cassants et impossibles à travailler, parce qu'on.ne peut les tremper qu'en dessous de 600 0, température à laquelle le glucinium reste combiné en cristaux durs, par exemple avec le cuivre.
En outre, l'addition de nickel ou/et de cobalt diminue considérablement l'intervalle de solidification de l'alliage. C'est ainsi que les alliages or-cuivre-glucinium présentent un état pâteux entre leur début de solidification, voisin de<B>900',</B> et leur fin de solidification, inférieure à<B>6000;</B> cette consistance pâteuse rend à peu prés impossible la coulée des ap pareils pour la prothèse dentaire. Par l'addi tion de nickel ou/et de cobalt, les mêmes alliages présentent une fusion franche qui rend la coulée très facile.
L'invention concerne un procédé de traite ment thermique d'alliages contenant de l'or, du glucinium et au moins un métal tel que l'alliage résultant ait un point de fusion supé rieur à celui de l'alliage formé sans ce métal additionnel, ce dernier existant dans l'alliage dans une proportion supérieure à celle du glucinium; ce procédé est caractérisé en ce qu'on refroidit brusquement ces alliages, à partir d'une température supérieure à 6000 C, ce qui les rend mous et faciles à travailler, après quoi on fait subir à ces alliages un revenu à une température comprise entre 200 et 500 0 C, revenu qui donne aux alliages une grande dureté. Comme métal additionnel ayant la propriété mentionnée, le nickel et le cobalt sont particulièrement avantageux.
Exemple: Un alliage d'or à 18 carats particulière ment intéressant peut être réalisé, par exemple, avec la composition
EMI0002.0005
Or <SEP> 75 <SEP> % <SEP> en <SEP> poids
<tb> Cuivre <SEP> 13,5 <SEP> % <SEP> " <SEP> "
<tb> Nickel <SEP> 9,5 <SEP> 0% <SEP> " <SEP> "
<tb> Glucinium <SEP> 2 <SEP> 0/0 <SEP> " <SEP> " Cet alliage ne fond qu'au-dessus de 8500. Après chauffage pendant une heure, par exemple, à une température comprise entre <B>7000</B> et 850", sa dureté est de 156 Brinell. L'alliage est alors très facile à laminer, tréfiler, forger, etc.
En faisant subir au métal ainsi trempé un revenu convenable, par exemple de 4 heures à 8200, on atteint une dureté de 250 Brinell.
On peut encore combiner le durcissement par traitement thermique au durcissement par écrouissage; l'alliage donné en exemple, la- miné à froid après trempe jusqu'à 6% de réduction d'épaisseur, présente une dureté de 280 Brinell, qui est portée à 340 Brinell par revenu de 4 heures à 3200.
Le procédé de traitement thermique décrit est également applicable aux alliages à base d'or et de glucinium, contenant du nickel ou/et du cobalt, et éventuellement du cuivre, qui contiennent également les métaux que l'on allie normalement à l'or, et en particulier l'argent.
Au titre en or choisi, on fait varier les teneurs en cuivre ou autres métaux selon la couleur désirée, le titre en glucinium devant être d'autant plus<I>élevé</I> que l'on désire une dureté plus grande. La teneur en nickel ou/et cobalt varie évidemment selon la teneur en glucinium;
une teneur en nickel inférieure à 10 % est suffisante pour les alliages courants à moins de 3 % de glucinium.
En raison de leur facilité à se laisser tra vailler après trempe et de leurs qualités mé caniques, après trempe et revenu, supérieures à celles de tous les alliages de métaux pré cieux connus, les alliages d'or et de glucinium contenant du nickel ou/et du cobalt traités par le procédé suivant l'invention, sont parti culièrement intéressants pour les monnaies, l'orfèvrerie, l'art dentaire et certains emplois industriels, tels que la fabrication des filières à soie artificielle.