Procédé pour régénérer après soudage la texture sorloitique des rails traités thermiquement. On reproche à la soudure des rails traités thermiquement de faire perdre la structure sorbitique dans la zone voisine de la soudure. L'effet de trempe est en effet détruit par la forte élévation de température nécessaire pour réaliser le soudage.
Lorsqu'on cherche à régénérer l'effet de trempe par refroidissement brusqué du joint immédiatement après l'opération de soudage, on n'obtient que des résultats incomplets, irréguliers et souvent nuisibles à la solidité de la soudure.
Le procédé qui fait l'objet de la présente invention est caractérisé en ce qu'au bout d'un certain laps de temps après le soudage, temps pendant lequel les parties soudées se sont refroidies jusqu'à une température in férieure au point de transformation, on chauffe les extrémités de rails adjacentes à la sou- dure, au moins dans toute la région où la température de transformation a été atteinte, jusqu'à une température supérieure au point de transformation, puis on les trempe au moyen d'une quantité d'eau déterminée s'écou lant en pluie sur les rails suivant un débit déterminé afin d'effectuer d'abord la trempe et de laisser aux rails, lorsque cesse l'écoule ment de l'eau, assez de chaleur interne pour assurer le revenu nécessaire.
Ce procédé permet d'opérer avec précision et n'affecte en aucune faon la solidité de la soudure réalisée par l'une quelconque des méthodes usuelles; il peut être appliqué à tous les modes de soudure: aluminothermique, électrique, etc.
Les opérations @ de soudure et de trempe sont donc scindées en deux temps bien dis tincts: la soudure étant terminée avac toutes les précautions et le temps de repos néces saire à sa bonne réalisation, on procède alors seulement à la deuxième opération en vue de régénérer la trempe.
Celle-ci peut, par exem ple, être effectuée comme suit: On réchauffe le rail des deux côtés de la.soudure avec deux appareils de chauffe, soit deux chalumeaux ou deux petits arcs électriques ou autres sources appropriées de chaleur, et lorsque les deux abouts de rail sont à la température voulue sur l'étendue désirable, c'est-à-dire su périeure à celle de la zone dans laquelle la température de transformation a été atteinte lors de l'échauffement de soudage, on retire les brûleurs et on place au-dessus des rails un petit réservoir d'eau dont le fond est percé de petits trous et dont la contenance a été soigneusement établie pour reproduire l'effet de trempe superficiel suivi d'un revenu dû à la chaleur interne des rails.
C'est pourquoi le dosage de la quantité d'eau et la dimen sion des petits trous, par suite le débit de l'eau s'écoulant en pluie sur les rails, doivent être judicieusement établis.
Bien entendu, ce dosage et ce débit, de vant être adaptés dans chaque cas aux di mensions des rails et à la nature des soudures, seront déterminés expérimentalement, d'ailleurs sans difficulté spéciale pour toute homme du métier.
Les exemples suivants feront comprendre les précautions à prendre pour obtenir de bons résultats: 1 Cas de la soudure aluminothermique avec apport de métal dans le joint.
Avant de procéder à la régénération de la trempe, on enlève l'excès de métal ap porté formant saillie à la table de roulement ou recouvrant partiellement celle-ci, qui est bien ébarbée, avant de procéder au réchauf- fage simultané des deux abouts soudés. Ce réchauffage est fait de manière à atteindre une température supérieure à 750 et c'est alors que l'on pose le petit-réservoir d'eau dont la forme est préférablement telle qu'il tienne en équilibre sur le rail à l'endroit vou lu. A ce moment, une petite glissière ou sorte de tiroir est déplacée et l'eau de ce petit ré servoir s'échappe par les petits trous du fond.
L'eau exactement dosée est répartie d'une façon judicieuse pour l'obtention de la trempe. L'écoulement terminé, on enlève le petit ré servoir et la chaleur restant à l'intérieur du rail, provoque le revenu indispensable pour l'obtention de la texture sorbitique. 2 Cas de la soudure autogène.
Dans le cas de la soudure autogène, ob tenue par pression de l'une contre l'autre des deux extrémités préalablement échauffées à la température suffisante, on produit l'inter pénétration et la soudure est accompagnée d'un petit bourrelet dû au refoulement du métal. Avant de procéder à la régénération de le trempe, on enlève ce bourrelet au burin ou à la meule et ne procède qu'alors au ré- chauffage et à la régénération de la trempe.
D'une manière générale, quel que soit le mode de soudage, il importe de rapproprier les abords de la soudure avant d'appliquer le présent procédé. On conçoit que tout excès de matière qui serait interposé, nuirait à l'ob tention de bons résultats.
Les résultats obtenus montrent qu'on peut, par le présent procédé, reproduire avec une grande précision la texture sorbitique jusqu'aux lèvres mêmes de la soudure, avec les mêmes qualités mécaniques que le métal possédait avant l'opération de soudage.