Appareil pour le traitement de fractures. L'objet de l'invention est un appareil pour le traitement de fractures des os longs des membres, de l'avant-bras, de la jambe, d'un doigt par exemple ou d'autres os du corps, du calcaneum par exemple.
II existe des appareils servant au traite ment des fractures de la jambe et compor tant une broche métallique que l'on fait passer â travers le calcaneum, un étrier prenant appui sur la broche, un poids agissant sur l'étrier pour maintenir les deux parties de l'os fracturé à la position voulue pendant la durée de la formation du cal. Ils présentent divers inconvénients: le patient est condamné à l'immobilité, les articulations voisines ris quent de s'ankyloser par suite de leur immo bilisation, rien n'empêche mécaniquement les deux parties de l'os fracturé de se déplacer angulairement l'une par rapport à l'autre, ce qui gêne la formation du cal.
Ces divers inconvénients peuvent être évités dans l'appareil selon l'invention gràce au fait qu'il comporte deux broches métalli- ques destinées à être introduites au travers des deux parties de l'os fracturé ou d'os ri gidement reliés à ces deux parties, deux jougs rigidement reliés aux broches et des organes reliant les deux jougs de chaque côté de l'os fracturé et établis de manière qu'on puisse écarter ces derniers, le tout disposé de façon à permettre une réduction exacte de la frac ture et le maintien subséquent de la réduction pendant la formation du cal en immobilisant uniquement ces parties fracturées de l'os et éventuellement les os reliés de façon rigide à ces deux parties.
Le dessin annexé représente une forme d'exécution de l'appareil selon l'invention, donnée à titre d'exemple, et servant à pro duire l'extension dans le cas d'une fracture du tibia.
La fig. 1 en est une vue de face; La fig. 2 en est une élévation latérale, partie en coupe; La fig. 3 est une coupe suivant la ligné III-III de la fig. 1. Les deux broches a, b, faites en corde à piano en acier par exemple, sont rectilignes dans leur ensemble, traversent les parties c, d du tibia fracturé e vers le haut et le bais de celui-ci, et sont disposées entre les deux extrémités des jougs métalliques f, g qui ont en plan la forme générale d'un croissant.
Chacun des jougs f, y se compose de deux parties symétriques h, <I>i</I> venues séparé- nient de fabrication. Elles sont réunies par une cheville cylindrique j solidaire de la partie h et introduite dans un logement k de même diamètre de la partie i, où elle peut coulisser, ainsi que par une cheville l;
cette dernière se compose d'une partie cylin drique lisse in placée dans un logement n de la partie i où elle peut coulisser, d'une partie filetée o vissée dans un trou taraudé p de la partie h et d'un carré cg permettant de faire tourner la cheville 1. .Ainsi les deux parties<I>h., i</I> du joug sont guidées de façon à ne pouvoir tourner l'une par rapport à l'autre, mais peuvent être écartées l'une de l'autre pour tendre la broche a ou b en ame nant la partie filetée o de la cheville 1 en contact avec la partie i et en la vissant.
La broche a ou b passe dans des canaux r, de diamètre plus grand que le sien, des par ties h, <I>i</I> du joug<I>f</I>ou<I>g</I> et y est maintenue solidement par des vis s qui l'appliquent sur des sièges concaves t en la déformant; des carrés u permettent de man#uvrer ces vis.
Les deux jougs<I>f,</I> g sont reliés l'un à l'autre de part et d'autre du tibia e par deux paires d'organes constitués, l'un par une tige filetée v, l'autre par une douille allongée iv taraudée intérieurement et recevant le filetage de la tige<I>v.</I> En faisant tourner la douille iv par rapport à la tige v, grâce à un outil quelconque, introduit dans un trou x, on produit l'écartement ou le rapprochement des jougs. Les tiges<I>v,</I> les douilles<I>iv</I> se terminent par des sphères J placées dans des logements sphériques z ménagés dans les parties li, <I>i</I> des jougs f, g et s'ouvrant à l'extérieur de manière qu'on puisse y introduire les sphères.
Celles-ci peuvent être immobilisées dans leurs logements par des vis 2 munies de carrés de manoeuvre 3.
Les jougs<I>f,</I> g, les tiges<I>v,</I> les douilles iv sont faites par exemple en métal dit "anti- corodal"; dans ce cas, des sièges; en métal dur, sont prévus dans les canaux r pour les broches a, b à cause de la résistance insuffi sante de ce métal par rapport à l'acier des broches a, b.
On se sert comme suit de la forme d'exé cution décrite: L'opérateur fait passer les broches a, b, encore rectilignes, à travers les parties<I>c, d</I> du tibia fracturé; il les introduit dans les canaux r des parties des deux jougs f, g, qui sont encore séparées les unes des autres et fait pénétrer en même temps les chevilles j, t des parties 7i dans les logements<I>k, n</I> des parties i, il immobilise ces broches dans ces parties en agissant sur les vis s qui les déforment légèrement, enfin il les tend en faisant tourner les chevilles 1 à l'aide des carrés q. Dans ces conditions les deux jougs f;
g sont rigidement solidaires des broches a, b et des deux parties<I>c, d</I> du tibia e.
L'opérateur diminue la longueur totale des tiges v et des douilles iv de manière à les faire passer entre les deux jougs f, g, il dispose leurs sphères y en regard des loge ments z, il augmente leur longueur totale en agissant sur les douilles iv jusqu'à ce que leurs sphères y reposent dans les logements z et exercent un effort tendant à écarter les deux jougs f, g pour amener les parties c, d du tibia e à la position axiale relative voulue; lorsque cet effort atteint la valeur désirée, il immobilise les sphères y dans les logements z et par suite tout l'appareil à la position choisie.
S'il y a lieu d'augmenter ledit effort par la suite, il suffit de faire tourner les douilles <I>w</I> par rapport aux tiges<I>v.</I>
Le fait que ces douilles iv et ces tiges v sont reliées aux deux jougs f, g par des articulations à rotule permet de donner à ces derniers des positions très diverses: des posi tions où ils sont parallèles l'un à l'autre, où ils sont perpendiculaires au plan de la fig. 1 et où ils sont perpendiculaires à la jambe ou obliques par rapport à celle-ci, des positions où ils sont encore parallèles l'un à l'autre, mais où ils se trouvent dans un plan oblique par rapport au plan de la fig. 1; des positions où ils sont parallèles l'un à l'autre, mais sont décalés d'un certain angle, des positions où ils ne sont plus parallèles et sont en outre décalés d'un cer tain angle.
L'opérateur a de la sorte la possi bilité de réduire exactement la fracture et d'immobiliser les deux parties<I>c, d</I> du tibia fracturé à la position la plus favorable.
D'autre part, on se rend compte par l'inspection du dessin que cette forme d'exé cution prend peu de place, est portative et permet de réduire la fracture du tibia e, puis de maintenir cette réduction pendant la durée de la formation du cal, en immobilisant uni quement les parties<I>c, d</I> du tibia. Dans ces conditions il n'est plus nécessaire de con damner le patient tout entier à l'immobili sation; il est notamment possible de conser ver l'usage des articulations du pied et du genou, ce qui évite leur ankylose.
Le patient pourrait s'habiller, mettre son pantalon, mar cher dès la mise en place de la forme d'exé cution décrite, avant la formation du cal, sans que les parties<I>e, d</I> du tibia e risquent de se déplacer l'une par rapport à l'autre; si par hasard elles arrivaient à se déplacer pour un moment, la correction se ferait aussitôt.
L'appareil peut servir au traitement des fractures d'autres os longs des membres que le tibia, à celui de fractures de l'avant-bras, d'un doigt, ou d'autres os du corps, du cal- caneum par exemple, à condition qu'on lui donne les dispositions et les dimensions voulues. Les broches<I>a,</I> b suivant les cas peuvent traverser non pas des parties de l'os fracturé, mais bien des os rigidement reliés à ces parties.
Les douilles iv et les tiges filetées<I>v</I> peu vent être remplacées par des douilles médianes à taraudage droit et gauche ainsi que par deux paires de tiges filetées correspondantes: en faisant tourner les douilles on oblige les tiges soit à y rentrer, soit à en sortir.