Procédé et outillage pour repasser à l'étampe des chatons porte-pierre utilisés en horlogerie. L'invention concerne tin procédé et titi outillage pour repasser à l'étampe des cha tons porte-pierre utilisés en horlogerie. Sui vant les procédés de repassage actuellement en usage, le chaton porte-pierre est placé et centré sur le tasseau ou extracteur de l'étampe, où il est engagé, par le trou de la pierre, sur un tigeron se dressant sur le tasseau.
Le chaton est ensuite chassé dans la matrice de l'étampe, la base de la pierre étant tournée contre la matrice, de manière que le pourtour du chaton soit concentrique par rapport à l'axe du trou de la pierre. Ces procédés ont le grave inconvénient qu'il arrive fréquemment que la pierre se casse sous l'action du grand effort auquel elle est soumise lorsque le cha ton est forcé dans la matrice. Un autre in convénient découle du fait que le chaton, après avoir été rectifié dans la matrice de l'étampe, présente une forme légèrement tronconique qui ne correspond pas à celle du trou (emplacement) du support auquel 1ë chaton est destiné.
La conicité de ce trou étant en effet en opposition par rapport à celle du chaton, il se produit une forte coin- pression du côté de la découverte du chaton lorsque ce dernier est forcé dans ledit trou, compression qui tend à dégager la pierre du chaton, c'est-à-dire à la dessertir ou désemboutir.
Le procédé suivant la présente invention évite tous ces inconvénients par le fait qu'on rectifie la noyure du chaton à l'aide d'un outillage approprié, de manière qu'elle soit rigoureusement concentrique à l'axe du trou de la pierre, qu'on place ensuite le chaton sur un guide mobile de l'étampe, puis qu'on le centre sur ce guide à l'aide de sa noyure rectifiée et enfin qu'on le passe dans la ma trice de l'étampe.
Les différentes opérations que comporte ce procédé seront décrites ci-après, de façon détaillée, à l'aide du dessin ci-joint montrant, à titre d'exemple, un outillage servant à la mise en oeuvre du procédé.
La fig. 1 représente en coupe un chaton destiné à être repassé à l'étampe.
Ce chaton comporte une monture cylin drique 1, dans laquelle est sertie la pierre 2 percée d'un trou de pivot 3. Au-dessus de cette pierre est ménagée dans la monture 1, une noyure 4 concentrique par rapport au trou 3. La pierre 2 pourrait être emboutie dans sa monture, au lieu d'y être sertie.
Le repassage du chaton a pour but de rectifier à l'étampe le pourtour cylindrique de la monture 1, de manière que ce pourtour soit rigoureusement concentrique par rapport à l'axe du trou 3, afin que cet axe coïncide exactement avec celui du trou 5 (fig. 5) du support 6, par exemple un pont de mouve ment de montre, destiné à recevoir le chaton.
La fig. 5 montre en coupe comment le chaton, préalablement rectifié à l'étampe, est chassé dans le trou 5 constituant son empla cement dans le support 6. L'axe du trou 3 coïncide alors exactement avec le centre, déterminé d'avance par pointage, du trou rond 5. Le support et le chaton sont repré sentés retournés, positions qu'ils occupent pendant leur assemblage.
Pour arriver à ce résultat, on rectifie d'abord la noyure 4 du chaton, à l'aide d'urr tour à rectifier représenté partiellement cri fig. 2, de manière que cette noyure soit rigou reusement concentrique par rapport au trou 3 de la pierre du chaton. Ce tour comporte un arbre creux 7 monté sur un axe 8 et pouvant être animé d'rrrr mouvement de rotation; un dispositif de serrage comprenant une plaque 9 percée au milieu d'une ouverture ronde 10 et fixée sur deux tiges de serrage 1l montées sur l'arbre 7. La plaque 9 est entraînée par les tiges 11 tournant avec l'arbre 7.
Au centre de l'extrémité supérieure clé l'axe 8 se dresse un tigeron 12 servant à centrer le chaton sur l'arbre 7. Le tour comporte encore deux burins 13 et 14 servant à rectifier, l'un la noyure 4 et l'autre la surface supérieure du chaton. L'axe 8 peut être ou fixe ou mobile.
Le chaton est placé sur l'arbre 7, de ma nière que le tigeron 12 s'engage dans le trou de la pierre 2. Après avoir serré le chaton air moyen du dispositif 9, 10 et 11, on met l'arbre 7 en rotation et l'on procède à la rectification de la noyure 4 et de la surface supérieure du chaton, au moyen des burins 13 et 14.
Cette opération terminée, on enlève du tour le chaton et l'on procède au repassage de ce dernier au moyen de l'étampe.
Les fig. 3 et4 montrent cette étampe en coupe, avant respectivement pendant le repassage du chaton. L'étampe représentée comporte une ma trice 15, un tasseau 16 mobile dans la matrice et un poinçon 17 disposé au-dessus de la matrice, coaxialement par rapport au tasseau. Ce tasseau, qui sert également d'extracteur, possède au milieu de sa face supérieure, un guide formé par un tenon cylindrique 18 dont le diamètre correspond à celui de la noyure rectifiée 4 du chaton. L'ouverture de la ma trice 15 correspond au diamètre que le chaton doit avoir après le repassage.
En vue du repassage du chaton, on place ce dernier sur le tasseau 16, de manière que le tenon 18 soit engagé dans la noyure 4, comme représenté en fig. 3. Ensuite, on fait descendre le poinçon 17 qui chasse le chaton dans la matrice 15 tout en refoulant le tas seau 16 (fig. 4). Après cela, le poinçon 17 remonte et le tasseau, remontant à sort tour sous l'action d'un ressort ou d'un levier, expulse le chaton de la matrice.
Il est à remarquer que la matrice 15 et le tasseau 16 pourraient être placés au-dessus du poinçon 17; en ce cas, c'est le poinçon qui porterait la pièce de travail de même que le guide de centrage 18.
Pendant l'opération du repassage, le cha ton est bien maintenu entre le tasseau 16 et le poinçon 17 et reste parfaitement centré grâce au tenon 18. On évite ainsi le chablage et surtout l'éclatement de la pierre, vu que le centrage du chaton se fait par une partie relativement étendue et compressible de la monture 1 et non pas au moyen du trou de la pierre dans lequel s'engage, selon d'autres procédés, un tigeron de centrage.
Après le repassage à l'étampe, on forme encore la découverte 19 du chaton, ce qui a lieu en évasant la noyure 4 (fig. 5); le chaton est alors prêt à être monté dans le trou 5 de sort support 6. Par suite du repassage à l'étampe, de la manière ci-dessus décrite, le chaton prend une forme légèrement tronconique appropriée à celle du trou 5, ce qui facilite la mise en place du chaton et offre l'avantage d'assurer la fixation de la pierre dans la monture du chaton.
En se reportant à la fig. 5, dans la quelle la conicité du chaton et du trou .5 a été exagérée à dessein pour l'intelligence de l'invention, on comprendra que le chaton, lorsqu'il est mis en place, se coince dans le trou 5, ce quia pour effet que la monture 1 est resserrée à sa grande base et tend par conséquent, à fermer la sertissure de la pierre 2.
La fig. 6 montre, à titre de comparaison, un chaton repassé à l'étampe suivant un procédé défectueux. Ici, la conicité du chaton ne correspond pas à celle du trou destiné à recevoir le chaton, du fait que les généra trices des deux parties coniques se coupent. Il en résulte que la pierre 2 se trouve placée du côté de la petite base du chaton. Lors qu'on chasse ce chaton dans le trou de son support 6, il se produit nécessairement un rétrécissement de la grande base et un élar gissement de. la petite base du chaton, ce qui a pour effet de desserrer la matière autour de la pierre, c'est-à-dire d'ouvrir la sertissure.
Le procédé suivant l'invention évite non seulement l'inconvénient précité, mais il pro duit encore un resserrement de la matière autour de la pierre, assurant ainsi la fixa tion de celle-ci dans la monture du chaton.
Dans l'exemple de mise en couvre décrit, la noyure 4 du chaton est cylindrique, mais il est sous-entendu qu'elle pourrait avoir une autre forme convenable; elle pourrait, pat exemple, être conique ou encore concave.