Procédé pour la fabrication d'un mélange carburant pour moteurs à explosion. L'objet de l'invention est un procédé pour la fabrication d'un mélange carburant pour moteurs à explosion, suivant lequel on ajoute à des hydrocarbures un produit obtenu par mélange d'alcool et d'acétaldéhyde.
Cette adjonction est particulièrement avan tageuse quand elle est faite à des carburants plus lourds que l'essence ordinaire.
En effet, dans les moteurs à explosion où l'allumage se fait au moyen de bougies, on n'a pas pu, jusqu'à présent, employer le pétrole comme carburant, même mélangé eu petites proportions avec l'essence, pour la raison qu'il a une influence défavorable sur le rendement du moteur et le fait cogner. E n outre, son manque de volatilité empêche que le moteur ne donne des reprises et des ralentis satisfaisants.
Le même fait se produit lorsqu'on emploie l'essence lourde et que l'eau de réfrigération du moteur atteint une certaine température, <B>800</B> C par exemple. IL serait cependant très avantageux d'employer des essences lourdes additionnées d'une certaine quantité de pétrole, ou même d'utiliser des essences distillées à des températures plus élevées qu'on ne l'a fait jusqu'ici.
Nous avons trouvé qu'on peut fabriquer de très bons carburants en employant des produits plus lourds que l'essence utilisée habituellement pour les automobiles, par exemple du pétrole lampant mélangé à de l'essence lourde telle que celle que l'on em ploie pour les camions, pourvu que l'on ajoute ledit produit formé par mélange d'alcool et d'acétaldéhyde.
L'acétaldéhyde présente l'inconvénient, quand elle est employée seule, de se libérer facilement du mélange, étant donné que son point d'ébullition est extrêmement bas. Si, par contre, on ajoute ledit produit on obtient un mélange stable. Le produit obtenu mélange d'alcool et d'aldéhyde commence à distiller très légèrement, pour un mélange de deux parties d'alcool et une partie d'acé- taldéhyde, à 46 0 C; à 510 C il n'a passé que 2 % ;
il faut aller jusqu'à 60 0 C pour que 10'1/o aient distillé; 73% distillent jus- qu'à 77" C. Ce produit rend, après son mé lange avec les huiles, les mêmes services que si l'on avait ajouté aux huiles, séparé- ment, et sans les faire d'abord réagir entre eux, l'alcool et l'acétaldéhyde.
Il est bon de s'assurer que l'aldéhyde utilisée pour le mélange est bien neutre. Il arrive parfois que l'acétaldéhyde s'oxyde à l'air et accuse une réaction acide au tourne sol, fait qui ne se produit pas lorsqu'elle est mélangée à des essences.
Il n'est pas indifférent d'utiliser n'importe quel neutralisant pour cela ; il faut en prendre un qui ne provoque aucune réaction de l'aldéhyde, c'est-à-dire soit rrne aldolisation, soit la formation de résine aldéhydiques, parce que ces corps sont extrêmement nui sibles pour le moteur en ce sens qu'ils ne se mélangent pas à l'huile, ne sont pas vola tils et encrassent les soupapes. Il faut donc absolument éviter leur formation et pour cela utiliser un neutralisant qui n'ait aucune réaction basique. Le carbonate de chaux convient particulièrement bien.
On peut aussi, au lieu de mélanger de l'alcool et de l'aldéhyde, utiliser directement le produit que l'on obtient lorsqu'on fait passer des vapeurs d'alcool sur un catalyseur, tel que le cuivre par exemple, de façon qu'une partie de l'alcool se transforme. en acétaldéhyde. La transformation partielle de l'alcool en aldéhyde se produit avec de l'alcool à 90 0 ou à 95 0 ou avec de l'alcool absolu. Mais, bien entendu, il est nécessaire, lorsqu'on veut mélanger le produit à l'essence, de n'utiliser qu'un alcool suffisamment an hydre.
Si l'on utilise comme hydrocarbure le benzol, on pourra employer de l'alcool à<B>95</B> Ojo ; si, par contre, on emploie de l'essence ou du pétrole, il faudra utiliser de l'alcool plus concentré ou même de l'alcool absolu.
L'adjonction à l'essence lourde, additionnée ou non de pétrole, du produit obtenu en mélangeant l'alcool et l'acétaldéhyde permet d'éviter le cognage du moteur, qui sans cette adjonction se produirait inévitablement.
Il suffit par exemple d'ajouter 10 % du produit à de l'essence lourde pour empêcher le moteur de cogner et obtenir un carburant très souple, puissant et dont la consomma tion est sensiblement égale à celle de l'essence.
I; n mélange comme par exemple 20 0/0 de pétrole, 60 % d'essence lourde, 20 % du produit formé en mélangeant deux parties d'alcool et une partie d'acétaldéhyde, ne cogne pas, même à des températures éle vées.
De plus, ce carburant possède les mêmes propriétés qu'une bonne essence ; les reprises sont bonnes ainsi que les ralentis et il se comporte très bien en demi-charge. Du fait que le moteur ne cogne pas et que la combustion est plus complète, la puissance est plus élevée malgré qu'on ait introduit dans le mélange des liquides dont la chaleur de combustion est moins forte que celle de la benzine.
Toutefois, la quantité du produit men tionné que l'on peut mélanger aux essences n'est pas arbitraire. Si l'on augmente trop la proportion de ce produit, il y a une dimi nution du rendement du mélange carburant; par conséquent, il est préférable de s'en tenir aux proportions qui sont suffisantes pour empêcher le moteur de cogner et provoquer un bon allumage du -mélange.
La présente invention s'applique non seu lement aux hydrocarbures obtenus par distil lation du pétrole brut, mais à ceux que l'on obtient par la distillation des schistes, du goudron de houille, etc.
Si, au lieu d'ajouter le produit à de l'essence lourde, on l'ajoute à de l'essence plus légère, telle que l'essence tourisme uti lisée habituellement pour les automobiles, on obtient un carburant de toute première qua lité au point de vue de la souplesse, de la puissance et du rendement; ce carburant pourra être avantageusement utilisé pour les moteurs d'avions.
On peut en outre ajouter aux carburants ci-dessus décrits de la paraldéhy de : ce corps se mélange aisément aux hydrocarbures et exerce aussi une influence favorable au point de vue du cognage du moteur.