<EMI ID=1.1> La présente invention se rapporte à l'utilisation de composés à activité nootrope comme agents pour prévenir ou atténuer chez
<EMI ID=2.1>
activité cytostatique dans la thérapie du cancer.
Lors du traitement des maladies cancéreuses par les médicaments à activité cytostatique tels que l'ifosfamide et le cyclophpsphamide, on observe fréquemment l'apparition de psychoses plus ou moins aiguës chez les personnes soumises à ce traitement. Ces psychoses iatrogènes se caractérisent par une humeur dépressive, de la neurasthénie, de l'instabilité émotionnelle, des déficiences psychomotrices et une détérioration du sens critique et de l'affectivité. Par ailleurs, les malades sont agités; ils ont peur, ils sont anxieux, désorientés et ils perdent la notion d'espace et de temps de même que la mémoire à court et à long terme. Certains malades peuvent même développer de la paranoïa, des hallucinations visuelles et de l'agressivité.
Bien qu'ils soient souvent réversibles, ces troubles cérébraux sont particulièrement pénibles pour les malades. On a observé en outre que ces troubles peuvent parfois subsister longtemps après l'arrêt du traitement par les médicaments à activité cytostatique. Dans des cas particulièrement graves, il s'est avéré nécessaire de réduire la dose des médicaments à activité cytostatique, voire même d'interrompre provisoirement ou définitivement leur administration. Une telle mesure devrait cependant pouvoir être évitée, étant donné qu'elle peut avoir pour conséquence une aggravation plus ou moins rapide de la maladie cancéreuse.
Il existe donc un réel besoin de pouvoir disposer d'un moyen efficace qui empêcherait l'apparition de ces psychoses iatrogènes chez les malades traités par les médicaments à activité cytostatique.
C'est à la solution de ce problème que se rapporte la présente invention.
La demanderesse vient présentement de découvrir que les psychoses iatrogènes décrites ci-dessus peuvent être évitées ou à tout le moins être fortement réduites par l'utilisation de composés à activité nootrope.
La présente invention a donc pour objet un procédé pour prévenir ou atténuer chez l'homme les psychoses iatrogènes causées par les médicaments à activité cytostatique, lequel procédé est caractérisé en ce qu'on administre à l'homme traité par ces médicaments une dose thérapeutiquement efficace d'un composé à activité nootrope.
Par composés à activité nootrope, on entend principalement les composés dont le profil d'activité aur le système nerveux central leur attribue une action bénéfique sur les facultés d'acquisition et de rétention de la mémoire et sur les fonctions mentales en général.
Parmi ces composés à activité nootrope, on peut avantageusement utiliser dans le but visé par la présente invention, les composés répondant à la formule générale
<EMI ID=3.1>
dans laquelle
<EMI ID=4.1>
R2 un atome d'hydrogène ou un radical alkyle inférieur et R3 un atome d'hydrogène, le radical -CH2CONH2 ou un radical de
formule
<EMI ID=5.1>
<EMI ID=6.1>
Les composés répondant à la formule (I) sont des substances connues pour leur activité sur le système nerveux central, en
<EMI ID=7.1>
représentent des atomes d'hydrogène, le composé répondant à la formule générale (I) est le 2-oxo-l-pyrrolidineacétamide (ou
<EMI ID=8.1> <EMI ID=9.1>
<EMI ID=10.1>
le composé répondant à la formule générale (I) est le 2'-/(2-oxo-
<EMI ID=11.1>
et sa préparation font l'objet du brevet belge n[deg.] 845.099.
Ainsi qu'on va le montrer dans l'exemple de mise en oeuvre donné ci-après, des résultats particulièrement favorables ont été obtenus en utilisant le 2-oxo-l-pyrrolidineacétamide (ou piracétam), produit réputé pour son activité nootrope. En administrant ce composé à des malades traités par des médicaments à activité cytostatique, on a pu observer que le nombre de malades chez lesquels apparaissent des psychoses iatrogènes avait fortement diminué. De plus, la durée moyenne des réactions psychotiques observées chez les malades traités avec le composé à activité nootrope était beaucoup plus courte que celle observée chez les malades non traités avec ledit composé. Par contre, à aucun moment on n'a constaté une diminution de l'effet antitumoral des médicaments à activité cytostatique chez les malades traités avec le composé à activité nootrope.
<EMI ID=12.1>
activité nootrope, en particulier le piracétam apportent une protection efficace contre les psychoses iatrogènes causées par les
<EMI ID=13.1>
antitumorale précieuse de ces derniers. Par conséquent, grâce à la présente invention, un progrès important a été réalisé dans le domaine de la thérapie du cancer.
Les composés à activité nootrope sont de préférence administrés dans un délai d'environ une semaine avant l'administration jusqu'à environ une semaine après l'administration des médicaments à activité cytostatique. Un mode de mise en oeuvre très avantageux consiste à administrer les composés à activité nootrope en même temps ou immédiatement après l'administration des médicaments à activité cytostatique.
Les composés à activité nootrope peuvent être administrés sous une forme identique ou différente de celle des médicaments à activité cytostatique. Ainsi par exemple, les composés à activité nootrope peuvent être administrés par la voie intraveineuse de la même manière
<EMI ID=14.1>
administrés par une voie différente, par exemple par voie orale, intramusculaire ou intrapéritonéale sous les formes pharmaceutiques
<EMI ID=15.1>
etc.). On peut également administrer les composés à activité nootrope et ceux à activité cytostatique sous forme d'une seule unité de dosage.
Pour réaliser une protection efficace des malades contre les psychoses iatrogènes causées par les médicaments à activité cytostatique, il est particulièrement recommandé d'administrer une dose de
<EMI ID=16.1>
comme les composés activité nootrope sont très peu toxiques, la limite supérieure de la dose administrée n'a qu'une importance secondaire. On peut donc, en cas de besoin augmenter encore davantage la dose des composés à activité nootrope pour renforcer l'effet de protection contre les psychoses iatrogènes.
Les composés à activité nootrope, utilisés conformément à l'invention, sont efficaces pour combattre l'apparition de psychoses iatrogènes causées par tous les médicaments connus à activité cytostatique et utilisés pour le traitement des maladies cancéreuses
<EMI ID=17.1>
cytostatique, il convient de citer en particulier les oxazaphosphorines couramment utilisées dans la chimiothérapie anticancéreuse,
<EMI ID=18.1>
de préparations pharmaceutiques et selon la posologie généralement recommandée pour la thérapie du cancer. Il est évident que les modes d'utilisation de ces produits sont du ressort de l'homme de l'art et qu'il n'est pas nécessaire de l'expliciter davantage dans la présente spécification.
L'exemple de mise en oeuvre donné ci-après illustre la présente invention.
Exemple.
Cet exemple décrit un essai clinique effectué sur 100 patients atteints de tumeurs diverses et traités par l'ifosfamide.
Pour effectuer cet essai, on a réparti ces 100 patients en deux groupes distincts: un groupe A de 44 patients (âge moyen: 52 ans; poids moyen: 67 kg) et un groupe B de 56 patients (âge moyen: 52 ans; poids moyen: 64 kg).
Au groupe A, on a administré chaque jour, par voie intraveineuse, une dose de 6 g de piracétam immédiatement après l'administration, par voie intraveineuse, d'une dose de 67 mg/kg (en moyenne) d'ifosfamide.
Au groupe B, on a administré chaque jour, par voie intra-
<EMI ID=19.1>
Un contrôle quotidien de ces deux groupes pendant les 6 jours du traitement a permis de constater que dans le groupe A, des psychoses iatrogènes n'ont apparu que chez 12 patients et que les réactions psychotiques avaient une durée moyenne de 19 heures seulement. Par contre, dans le groupe B, des psychoses iatrogènes ont apparu chez 26 patients et les réactions psychotiques avaient une durée moyenne de 49 heures.
Il apparaît donc que, grâce à l'administration du piracétam
(groupe A), le nombre de patients chez lesquels on observe des psychoses iatrogènes a pu être diminué fortement, de même que la durée moyenne des réactions psychotiques.
On a constate en outre que cet effet favorable du piracêtam est particulièrement marqué chez les patients atteints de sclérose cérébrale.
En effet, dans le groupe A, 8 patients étaient atteints de sclérose cérébrale et dans le groupe B, 12 patients. Or, dans le groupe A, des psychoses iatrogènes n'ont apparu que chez 3 des
8 patients atteints de sclérose cérébrale, alors que dans le groupe B, des psychoses iatrogènes ont été observées chez 11 des
12 patients atteints de sclérose cérébrale. Cette différence est nettement significative.
Revendications
1. Procédé pour prévenir ou atténuer chez l'homme les psychoses
iatrogènes causées par les médicaments à activité cytostatique,
<EMI ID=20.1>
médicaments une dose thérapeutiquement efficace d'un composé à activité nootrope.