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"Procédé de fabrication d'un matériau susceptible d'être employé en maroquinerie"
La présente invention a pour but de permettre la fabri- cation d'un matériau ayant l'aspect et les caractéristiques d'un cuir souple de très bonne qualité et,cet à partir d'une feuille, de cuir de qualité inférieure. L'invention a également pour but, d'assurer à ce matériau une résistance relativement importante malgré la faible résistance de la feuille de cuir employée comme élément de base.
Le procédé selon l'invention consiste essentiellement à fixer par collage une feuille mince de cuir de qualité infé- rieure par exemple en mouton, sur une feuille de feutre ou de tissu destinée à lui servir de support, et à faire subir à la
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feuille de cuir un traitement destiné à faire apparaître le grain du cuir et à orienter en quelque sorte sa souplesse, et ce, ,par le moyen de torsions de cette feuille sur elle- même suivant un même axe ou par le moyen d'opérations ayant un effet similaire.
On obtient ainsi un matériau oomplexe, très souple, et qui présente une bonne résistance. Par ailleurs, la faoe externe de ce matériau, qui correspond à la feuille de cuir, présente un aspeot extérieur très esthétique du fait que les torsions, ou traitements similaires imposés à cette feuille de cuir, ont eu pour effet de faire ressortir le grain du cuir et de former de fins sillons sur la surface du cuir en donnant à celui-ci. l'aspect d'un cuir de grande souplesse.
Le traitement appliqué à la feuille de cuir peut être réalisé avant ou après collage de celle-ci sur la feuille de feutre ou de tissu qui lui sert de support. L'axe suivant lequel sont effectuées les opérations de torsion de la feuille de cuir peut correspondre à la direction générale des fibres du feutre ou être perpendiculaire à cette direction, et ce, suivant les effets recherchés.
L'invention a également pour objet, à titre de produit industriel nouveau, le matériau complexe obtenu par la mise en oeuvre du procédé défini ci-dessus.
Quelques exemples de mise en oeuvre de ce procédé sont décrits ci-après en référence au dessin annexé à simple titre indicatif. Sur ce dessin : La figure 1 est une vue en perspective illustrant les manoouvres de torsion que l'on fait subir à la feuille de cuir servant d'élément de base; La figure 2 représente les deux éléments constitutifs du matériau selon l'invention;
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, La figure 5 représente le matériau, complexe obtenu grâce au procède selon l'invention,
Les figures 1 à 3 illustrent une première forme de mise en oeuvre du procédé selon l'invention, dans laquelle le traitement appliqué à la feuille de cuir est réalisé avant collage de celle-ci sur une feuille de feutre ou de tissu.
Ainsi qu'il a déjà été indiqué, la feuille de cuir ,employée est une feuille de cuir 1 de qualité inférieure et de faible épaisseur. Cette feuille peut être du cuir de mouton dont le côté fleur présente un grain très peu apparent. Il s'agit donc d'une feuille de cuir dont l'aspect extérieur ne serait pas suffisamment agréable à l'oeil pour pouvoir être employée pour la fabrication @ articles de maroquinerie de bonne qualité.
Conformément au procédé selon l'invention, on fait subir à cette feuille des manoeuvres de torsion répétées sur elle-même suivant un même axe, par exemple son axe médian x-y. De préférence cette opération est exécutée en enroulant vers l'intérieur le côté fleur de la feuille de cuir. Even- tuellement, on peut exercer une traction sur cette feuille pendant les manoeuvres de torsion (voir fig. 1). On peut ainsi imprimer à la feuille de cuir une première torsion en l'en- roulant à partir de l'un de ses bords,puis après l'avoir . déroulée, une seconde torsion en l'enroulant 4 partir de son bord opposé. Ainsi, on évite que la torsion ait sur un bord un effet plus marqué que sur l'autre.
Mais on peut également imprimer à la feuille de cuir des torsions dans un sens,puis dans le sens opposé.
Ce traitement a pour effet de faire ressortir le grain du cuir sur le coté fleur de celui-ci, en faisant
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apparaître également des fins sillons sur la surface.Lorsque les opérations de torsiou ont été effectuées dans le même sens, les aillons s'étendent en biais par rapport à l'axe de torsion.
Mais lorsque les torsions ont été réalisées dans un sens et dans l'autre on obtient un effet moins asymétrique. Dans un cas comme dans l'autre, la feuille de cuir a ainsi l'aspect extérieur d'un cuir souple de très bonne qualité. Le traitement réalisé a aussi pour conséquence d'orienter, en quelque sorte, la souplesse de la feuille de cuir. En effet, celle-ci peut désormais être pliée beaucoup plus facilement sur elle-même, suivant une ligne parallèle à l'axe x-y , que suivant une di- rection perpendiculaire à cet axe.
Après le traitement ainsi réalisé, on fixe la feuille de cuir 1 sur une feuille de feutre 2 en collant son côté chair sur cette feuille. Lors de cette opération, la feuille de cuir peut être disposée de manière que son axe x-y coïncide avec la direction F qui correspond au sens général des fibres du feutre. En d'autres termes, l'axe suivant lequel ont été ef- feotuées les manoeuvres de torsion du cuir correspond alors à la direction générale F des fibres du feutre. Mais on peut également coller la feuille de cuir sur une feuille de tissu ou similaire destinée à lui servir de support.
On obtient ainsi une feuille d'un matériau complexe qui présente une grande souplesse et une résistance appréciable.
La résistance de ce matériau est particulièrement élevée dans la direction perpendiculaire à la ligne F des fibres du feutre.
Du reste, dans cette direotion, il est pratiquement impossible de déchirer la feuille 3. La souplesse de cette feuille est évidemment plus accentuée dans un sens puisque cette feuille peut être plus facilement pliée sur elle-même suivant des lignas parallèles à l'axe x-y et à la direction F des fibres
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du feutre. Lors de l'emploi ultérieur de ce matériau pour la fabrication d'articles de maroquinerie, ou d'autres articles en cuir, cette souplesse, plus accentuée dans un sens, peut être mise à profit.
Mais il est également possible de- fixer la feuille de cuir 1 sur la feuille de feutre en la disposant de façon que son axe x-y, c'est-à-dire son axe de torsion, soit perpen- dioulaire à la direction générale des fibres du feutre. On obtient ainsi un matériau complexe de'plus grande résistance et de meilleure tenue.
Cependant,suivant une seconde forme de mise en oeuvre du procédé de fabrication selon l'invention, le traitement de torsion ou sinilaire appliqué à la feuille de cuir 1 est réalisé après collage de cette feuille sur la feuille de feutre 2. Ces deux feuilles sont donc tordues ensemble. De préférence, cette opération est effectuée alors que ces deux feuilles sont encore à l'état humide du fait de leur collage.
La stabilité des nervures imprimées dans la feuille de cuir est dans ce cas assurée par la colle, et ce, non seu- lement par celle employée pour solidariser les deux feuilles, mais encore par celle contenue naturellement dans la feuille' de feutre, ou par l'apprêt du tissu si le support utilisé pour la feuille de cuir est une feuille de tissu. En effet, 'ces colles, tout en restant suffisamment souples pour ne pas rendre le matériau rigide, se solidifient en séchant dans la forme qu'elles ont adoptée pendant les opérations de torsion.
' Celles-ci sont exécutées de la mené façon que dans la première forme de mise en oeuvre du procédé selon l'in- vention. Si l'axe de torsion coïncide avec la direction-générale des fibres du feutre, les nervures obtenues sont très fines
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et le matériau, oomplexe abtanu est très souple. Quand l'axe de torsion ne ..-coïncide pas avec l'orientation générale des fibres du feutre, mais lui est perpendiculaire, on obtient dés nervures plus grossières et le matériau complexe obtenu est plus raide, ce qui est peut-être préférable pour certaines applications.
Eventuellement, une seconde feuille de feutre ou de tissu peut être collée sur la première feuille de feutre.Ceci accroît encore la résistanoe du matériau, complexe ainsi réalisé.
Par ailleurs, cette seconde feuille a l'avantage de dissimuler les légers sillons qui se sont formés à l'envers du matériau sur la première feuille de feutre ou de tissu, pendant les opérations de torsion.
Le matériau obtenu, dans l'un ou l'autre des différents modes possibles de mise en oeuvre du procédé selon l'invention est susceptible de faire l'objet de nombreuses applications.
Il peut être utilisé pour la fabrication de nombreux articles de maroquinerie, par exemple des sacs à main pour dames, Il peut également être utilisé pour réaliser des vêtements ou tous autres articles de cuir.
Pour ces diverses applications, le matériau selon l'invention présente des avantages importants. En effet, ce matériau est relativement peu coûteux, oompte tenu de la nature de ses éléments constitutifs. Cependant, malgré ce fait ce matériau présente un aspect extérieur très esthétique. En effet, ainsi qu'il a déjà été indiqué le traitement que l'on a fait subir à la feuille de cuir a fait ressortir le grain de celle-ci et lui a donné l'aspect d'un cuir très souple de qulaité supérieure. Ce cuir donne, du reste, l'impression d'être très léger.
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Par ailleurs, ce matériau, a l'avantage de supprimer la nécessité de prévoir une doublure pour la réalisation de certaine articles puisqu'il comporte, en quoique sorte, lui- même une doublure, en l'occurrence la feuille de feutre cons- tituant l'une des faces du matériau,
Enfin, comme il a déjà été indiqué, ce matériau. présente une résistance relativement importante ce qui faoi- lite son emploi pour un grand nombre d'applications.
Bien entendu, le procédé de fabrication selon l'invention n'est pas limité à l'exemple décrit ci-dessus.
Ainsi, les manoeuvres de torsion que l'on fait subir à la feuille de cuir peuvent être effectuées manuellement ou au moyen de tout dipositif ou tout machine appropriée. Ces manoeuvres de torsion peuvent, du reste, être remplacées par tout autre traitement ayant un effet équivalent, par exemple le passage de la feuille de cuir entre des rouleaux faisant subir à celle-ci des pliures ou torsions suivant un axe déterminé.