La présente invention est relative à la macération ou rouissage chimique de fibres telles que les fibres de liber et les fibres pour la fabrication de toile.
On a proposé déjà d'utiliser du bioxyde de chlore pour enlever l'incrustation dans la fabrication de cellulose à partir de bois, et aussi pour blanchir des fibres de cellulose.
Suivant la présente invention, on procure un procédé pour le rouissage de fibres, dans lequel on utilisa du bioxyde de chlore en solution aqueuse.
Le bioxyde de chlore peut être produit, par exemple, en traitant du chlorite de sodium par des acides ou en traitant du chlorate de sodium par l'acide sulfurique concentré. Le traitement a lieu dans une solution aqueuse de bioxyde de chlore (préparée par exemple en ajoutant un acide
à une solution de chlorite de sodium) dont la concentration exprimée en grammes par litre de chlore disponible ne doit pas être inférieure à
0,05 et dont la limite supérieure de concentration est réglée seulement par des considérations de traitement économique et éventuellement de détérioration chimique de la fibre. Des accroissements de température et de concentration de la solution et une diminution de la valeur du pH provoquent l'accélération du rouissage.
Il y a plusieurs avantages obtenus, en comparaison des procédés de rouissage usuels. Ce sont les suivants :
1. Le rouissage peut être exécuté à tout moment de l'année.
2. Comme le rouissage ne dépend pas d'actions biologiques obscures, mais d'une réaction chimique qu'on peut contrôler facilement dans des limites très étroites, le procédé est relativement facile à reproduire dans des conditions identiques.
3. La fibre est de lustre plus grand que ne le sont les fibres rouies à l'eau ou sur le pré.
4. Comme la fibre a déjà été blanchie au moins partiellement, le blanchiment, qu'il se fasse sur le fil ou la pièce, est aidé, ce qui a pour conséquence moins de détérioration chimique et mécanique des fibres, et de conduire à un abaissement considérable des frais de blanchiment.
5. Le procédé est relativement rapide et peut demander seulement neuf heures approximativement.
6. La fibre produite est exempte d'odeur désagréable.
7. L'attaque par mildew et autres croissances fongoïdes est grandement réduite.
En même temps il n'est que juste de dire qu'il y a divers désavantages attachés au procédé. Ce sont les suivants :
1. La fibre produite, étant blanche, ne convient pas pour des étoffes qui sont traditionnellement de couleur brune, si pour quelque raison on ne peut pratiquer la teinture.
2. Les frais de rouissage sont considérablement accrus, étant environ doubles de ceux du rouissage par le procédé habituel. Ceci est cependant plus que contrebalancé par les économies qu'on fait en frais
de blanchiment.
L'installation nécessaire n'est pas compliquée puisqu'elle consiste simplement en un réservoir d'acier inoxydable ou de terre cuite résistante, avec des arrivées d'eau et de vapeur. Une pompe de circulation peut exister aussi. L'invention est illustrée par l'exemple suivant :
EXEMPLE.
On étend la paille, soit sèche, soit venant directement du champ, avec soin dans un réservoir en sorte d'éviter que des passages préférentiels du liquide soient possibles. On introduit l'eau chaude et on la fait circuler pendant à peu près une heure, à la fin de laquelle on l'évacué.
La solution de chlorite acidifiée (ou chlorée) est introduite alors à la température du local et on augmente lentement la température en faisant circuler l'eau, jusqu'à une température de 190[deg.] F pendant une durée de
trois heures. La solution de chlorite se fabrique comme suit :
On mélange du chlorite de sodium avec assez d'eau pour avoir
un rapport eau à paille, en poids, de 10 : 1. Une concentration convenable
de la solution est de 0,50 g de chlore disponible par litre. On règle le
pH à environ 4,0 lorsque le chlorite est dissous. La liqueur est alors
mise à circuler autour de la paille pendant une durée de trois heures environ, pendant laquelle on élève la température graduellement jusqu'à
1900 F, et on vérifie régulièrement le pH à l'aide d'un pH mètre. (L'état
de pH de tout le procédé peut être indiqué de façon continue par un pH
mètre amplificateur et/ou enregistreur et/ou un avertisseur et/ou un contrôleur). Lorsque le rouissage a été achevé, on lave complètement la
fibre dans de l'eau chaude, on la rince à l'eau froide jusqu'à ce que le
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en chlore libre soit inférieure à 0,005 g de chlore par litre. On essore alors la fibre et on la sèche en préparation de la décortication ou du teillage.
Le pH du liquide peut être réglé à l'aide d'un acide ou par nouvelle chloration. Tout acide peut être utilisé, mais l'acide formique
et l'acide chlorhydrique sont les plus convenables. On préfère l'acide formique, bien qu'il soit plus coûteux.
REVENDICATIONS.
1. Procédé de rouissage de fibres dans lequel on utilise du bioxyde de chlore en solution aqueuse.