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Il est bien connu, des tisserands que, dans les métiers rapides, chaque démarrage provoque des marques dans le tissu. En suite d'études at- tentives d'oscillogrammes judicieusement relevés, la Demanderesse a consta- té que ces marques étaient surtout importantes lorsque le métier démarrait avec le vilebrequin haut et que, pratiquement, ces marques ne se produi- saient pas lorsque le métier démarrait avec le vilebrequin en arrière.
Ayant mesuré les efforts au vilebrequin dans ces deux positions caractéris- tiques, la Demanderesse a pu constater les différences considérables qui se présentent dans les efforts produits. Ces constatations ont modifié complètement les connaissances sur le comportement du métier, au démarrage.
En effet, jusqu'à ce jour, on a cru que la marque produite au démarrage était due à une insuffisance de vitesse lors du passage de la première duite.
Partant de là, la plupart des constructeurs ont prétendu éviter cette marque en faisant usage d'embrayages puissants et de l'appoint de volants sur le moteur. Cette pratique s'est révélée insuffisante.
Or, le problème est extrêmement important car de telles marques dé- précient sensiblement le tissu. D'autre part, on sait que, lors d'une casse, le métier arrête pratiquement toujours vilebrequin en haut en sorte que la cause initiale de l'inconvénient signalé est fréquente. Il est donc impor- tant de tenter de supprimer lesdites marques. Il est également important de permettre le démarrage systématique du métier sans modifier au préalable la position occupée par le vilebrequin. L'invention concerne des-perfectionne- ments permettant d'atteindre, systématiquement, un double but.
Le moyen préconisé par la Demanderesse et qui s'est révélé comme solution radicale, est basé sur le fait que, contrairement aux connaissances usuelles selon lesquelles on croyait que la cause dudit inconvénient était un manque de vitesse, il est prouvé maintenant que ledit inconvénient résul- te d'un excès d'efforts. A ces efforts, correspondent des déformations élas- tiques de différentes pièces en mouvement et notamment du vilebrequin, des' traverses et autres organes adjacents, déformations se produisant dans le petit laps de temps qui se passe entre le démarrage et le passage de la dui- te. Il en résulte, en fait, une certaine avance ou un certain retard dans le serrage de la duite et l'on sait que toute modification dans ledit serra- ge est particulièrement visible dans le tissu.
Le moyen, objet essentiel de l'invention, consiste à introduire dans le dispositif d'embrayage, au moins un élément adoucisseur susceptible, en quelque sorte, d'absorber l'excès des efforts tendant à provoquer lesdites déformations élastiques. On peut encore considérer que cet élément adoucis- seur introduit dans la phase de démarrage une certaine souplesse sans rédui- re la puissance ou bien encore que ce moyen adoucisseur augmente légèrement le temps de la phase de démarrage, toutes conditions qui empêchent les défor- mations élastiques des pièces en mouvement tout au moins dans des limites suffisantes pour produire lesdites marques dans le tissu.
Par moyen adoucisseur, il faut comprendre toute pièce ou groupe de pièces capables d'absorber une partie des efforts tendant à déformer élasti- quement les organes participant au serrage de la duite mais tout en permet, tant néanmoins l'exécution très rapide et énergique de l'embrayage. En cela, le moyen de l'invention se différencie d'un embrayage progressif, lequel ne conviendrait pas, puisqu'il faut tenir compte des très grandes vitesses de la chasse. D'ailleurs, le moyen de l'invention s'applique aux embrayages traditionnels puisqu'il peut être intercalé dans le disque même d'embrayage.
Cette disposition est telle que, pour provoquer l'embrayage, au moins une lame élastique se trouve écrasée entre un organe entraîneur et un organe en- traîné de manière à introduire, par ce fait, une certaine résistance élasti-
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que par le second au premier d'où résulte le léger retard à l'embrayage.
On pourrait évidemment introduire un tel moyen adoucisseur en n'importe quel autre endroit du mécanisme d'embrayage pour autant que soient assurés les effets prérappelés.
D'une manière aussi générale que possible, l'invention consiste donc à introduire, entre les organes du dispositif de démarrage, au moins un élément capable de diminuer les efforts instantanés lors du démarrage afin d'empêcher les déformations élastiques de certains organes en mouve- ment, déformations capables de provoquer les marques dans le tissu.
Les caractéristiques de l'invention réssortiront davantage d'une exécution décrite ci-après avec référence aux dessins annexés dans les- quels : la figure 1 est une vue schématique des éléments essentiels du mé- tier, suffisants pour localiser l'emplacement du dispositif d'embrayage per- fectionné objet de l'invention; la figure 2 schématise aussi sommairement que possible le princi- pe de l'embrayage traidionnel; les figures 3 et 4 schématisent d'une manière analogue deux posi- tions caractéristiques du dispositif d'embrayage perfectionné selon l'inven- tion ; la figure 5 schématise aussi sommairement que possible la prise d'un oscillogramme sur le vilebrequin d'un métier à tisser ; la figure 6 représente un oscillogramme pris sur le vilebrequin d'un métier non équipé du dispositif de l'invention;
la figure 7 représente un oscillogramme pris sur le vilebrequin d'un métier équipé du dispositif de l'invention; la figure 8 représente en coupe radiale, selon la ligne VIII-VIII- VIII-VIII de la figure 9, une exécution pratique appliquant le dispositif de l'invention; la figure 9 représente une coupe selon la ligne IX-IX de la figure 8.
Comme schématisé à la figure 2, l'embrayage traditionnel des mé- tiers à tisser est réalisé en appliquant des moyens en substance comme suit : le moteur électrique 1 entraîne par son pignon ¯2 une couronne dentée 3 montée folle sur l'axe 4 du vilebrequin. Un plateau à friction 5 est claveté sur l'axe entraîné 4; en regard de la surface annulaire de friction dudit plateau 2. et à une légère distance de celui-ci est disposé un anneau d'entraînement ¯± latéralement mobile ; entre les surfaces annulaires légère- ment espacées, respectivement du plateau 2. et de l'anneau 6, est interposée, avec un léger jeu, de part et d'autre, une couronne annulaire 7 fixée à la couronne dentée 3 par des entretoises 8.
L'anneau d'entraînement ¯6 est con- trôlé par un certain nombre de poussoirs 9 prenant appui, chacun, en un point intermédiaire d'un levier oscillant10 articulé, à un bout, audit plateau entraîné 2. par l'intermédiaire d'un pivot 11 et pourvu, à l'autre bout, d'un galet 12 tournant librement autour d'un pivot 13. Les différents galets 12 portent sur une came 14 en forme de corps de révolution ajustée sur le vilebrequin 4¯ et susceptible de coulisser sur la partie correspondan- te de celui-ci d'une manière dûment commandée et contrôlée, par exemple par le moyen d'un dispositif à levier (non représenté).
Dès lors, lorsque la came 14 est dans sa position de débrayage, c'est-à-dire dans une position telle qu'elle offre aux galets 12, comme appui, son tronçon de plus petit
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diamètre, les leviers 10 ont basculé autour de leur pivot respectif 11 et entraîné dans ce mouvement les poussoirs 9 qui s'écartent légèrement de l'anneau d'entraînement 6. Il en résulte une augmentationde l'écartement entre cet anneau 6 et la partie annulaire correspondante du plateau entraîné
5 et, par conséquent, la libération de la couronne annulaire 7. Dans cette position malgré que le moteur ¯1 entraîne ladite couronne annulaire 1 en même temps que la couronne dentée 3 par l'intermédiaire du pignon 2 calé sur l'axe dudit moteur, le vilebrequin 4 est maintenu immobile.
Au contraire, si l'on déplace la came 14 de manière à amener son tronçon de plus grand diamètre en regard des galets 12, tous les leviers 10 repoussent brusque- ment vers l'avant leur poussoir respectif 9, lesquels appliquent fermement l'un contre l'autre les éléments annulaires 6-7-5 provoquant, de ce fait, un embrayage quasi instantané et brusque. C'est en raison de cette quasi instantanéité de l'embrayage que, notamment lorsque ledit vilebrequin 4. est en position haute, l'on constate la production de marques dans le tissu pour les raisons précédemment exposées.
L'objet de l'invention est d'introduire dans ce genre d'embrayage, entre au moins un organe de commande et un organe commandé, une liaison souple telle que, sans empêcher un contact franc et même très rapide entre les différents éléments à friction, il se produit, au départ, un très léger retardement dans l'opération d'embrayage. Cette invention temporaire d'un moyen élastique au départ, permet d'éviter un excès d'efforts dans certains organes entraînés et par conséquent aussi, d'péviter les déformations élastiques, causes des imperfections constatées dans le tissu.
Pour plus de facilité, on a , dans les figures 3 et 4, repris la représentation symbolique d'un dispositif d'embrayage traditionnel en le conditionnant selon l'invention. Dans ce but, on a interposé, entre la cou- ronne d'entraînement 6 et les poussoirs correspondants 9, au moins un élé- ment élastique 15 Celui-ci introduit, entre le moment de l'entrée en ac- tion des poussoirs 2. et le moment où s'établit le contact franc entre les éléments annulaires 6-7-5, une courte phase retardatrice de l'embrayage proprement dit et, aussi une certaine souplesse ou élasticité suffisante pour absorber l'excès d'efforts sur le vilebrequin, cause des marques con- statées dans le tissu.
Ces éléments élastiques 15 sont conditionnés de ma- nière à n'intervenir que dans une phase extrêmement courte mais sans pou- voir s'opposer ultérieurement à un contact énergique entre les éléments annulaires 6-7-5, pratiquement dans les conditions des embrayages tradition- nels.
Il ne s'agit donc ni d'un embrayage progressif ni d'un embrayage souple mais bien d'un dispositif élastique retardeur.
. Les effets d'une telle disposition sont absolument surprenants et se révèlent surtout à l'examen des oscillogrammes qui, pris comme sommaire- ment schématisés à la figure 5, accusent des différences aussi sensibles que celles représentées aux figures 6 et 7 et se rapportant, respectivement, à un métier équipé d'un embrayage traditionnel-et à un métier équipé d'un embrayage selon l'invention. Dans le diagramme de la figure 6, on remarquera plus spécialement la phase de démarrage à laquelle correspondent les points A révélant les efforts excessifs, causes essentielles des marques dans le tissu. On remarquera aussi, dans le diagramme de la figure 7 que cette zone troublée a totalement disparue.
Il est évidement que ces moyens élastiques à action temporaire peuvent se présenter sous des formes infiniment variables et être disposés en des endroits différents du dispositif d'embrayage.
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titre d'exemple, une exécution est décrite avec plus de détail ci-après en se référant aux figures 8 et 9. Dans cette exécution, on retrou- ve le moteur 1 sur l'axe duquel-est calé le pignon 2 engrenant avec la cou- ronne dentée 3 montée folle sur le moyeu 16 d'un engrenage 17 faisant partie du mécanisme d'entraînement du métier. Le plateau entraîné 5. est rendu soli- daire dudit moyeu 16 de l'embrayage 17 par des vis 18. Ce plateau 2. présente, de préférence, une garniture 19 en une matière favorisant l'adhérence.
L'an- neau d'entraînement 6¯ présente une garniture 20, par exemple analogue à la susdite garniture 19. Sur la face dorsale de l'anneau d'entraînement 6 sont fixées, en porte-à-faux, en l'occurrence trois lamelles élastiques 15.cha- cune, par exemple, par l'intermédiaire d'un intercalaire 21 et de vis 22- 23. Entre les garnitures 19-20 vient s'interposer la couronne annulaire 7, solidaire de la couronne dentée 3, par l'intermédiaire de proéminences ¯8 et d'éléments de fixation appropriés tels que boulons, rivets, chevilles ou autres 24. En regard de chaque lamelle élastique 15, vers leur bout li- bre, est disposé un poussoir 2. engagé dans un levier 10 oscillant autour d'un pivot 11 et garni, à son bout libre, d'un galet 12 portant sur la came 14.
Celle-ci est solidaire d'un curseur 25 manoeuvrable par un balancier 26 articulé sur un axe intermédiaire 27 et susceptible d'être manoeuvré par son bout libre à l'intervention de la tige 28 et des organes tradition- nels de la manoeuvre de l'embrayage dans les métiers à tisser. Ledit cur- seur @5 est monté fou et à frottement doux sur le bout du vilebrequin 4..
Tout comme il a été exposé d'une manière générale, en se référant aux schémas des figures 3 et 4, les éléments annulaires 6-7-5 sont amenés en contact mutuel énergique par l'intermédiaire de l'effet de pression exercé par les poussoirs sur les lamelles élastiques 15 en sorte que, dans les premiers instants de la manoeuvre, une partie de l'effort, respective- ment du mouvement, est absorbée par la déformation élastique desdites la- melles 15, celles-ci, par leur tension élastique, réalisant ensuite une liaison suffisante entre lesdits poussoirs 9 et le plateau 6 pour assurer un ambrayage énergique à la manière des embrayages traditionnels mais après un très léger retard dû à l'intervention desdites lamelles élastiques 15.
Comme il a été dit précédemment, cette exécution n'a qu'un carac- tère exemplatif et l'on pourra évidemment réaliser le moyen élastique retar- dateur, les organes de manoeuvre et les éléments entraîneurs et entraînés sous toutes formes appropriées.
REVENDICATIONS.
1. Perfectionnements aux dispositifs d'embrayage pour métiers à tisser, caractérisés en ce qu'ils consistent à introduire, entre les organes de commande et les organes commandés, au moins un élément élastique retar- tadeur capable d'agir pendant une très courte durée tout en permettant, après cette courte durée, l'embrayage énergique propre aux métiers à tisser.