La présente invention a pour objet un instrument à écrire du type comportant une pointe à bille dans laquelle une bille traceuse est retenue dans un logement duquel elle fait saillie, un conduit .d'adduction . d'encre s'ouvrant à la base de ce logement pour l'amenée d'encre à la bille à partir d'un réservoir.
Il est bien connu que dans.les stylos à bille, l'encre est su-
<EMI ID=1.1>
bord adjacent de son logement. Cette accumulation n'est pas toujours gênante car elle est éliminée en partie sinon en totalité par la rotation et contre-rotation de la bille pendant 'écriture; mais avec des encres huileuses ou non siccatives ou non congelables, par exemple du bleu Victoria soluble dans l'huile, on constate la tendance d'une partie de cette encre accumulée (surtout si le flux d'encre devient excessif comme lorsque, par exemple par suite d'usure, le jeu entre la bille et le rebord du logement augmente) à cheminer ou à ramper le long de la surface extérieure de la pointe avec laquelle les doigts de la personne qui écrit sont susceptibles de venir en contact et d'être souillés.
Ces phénomènes de cheminement ou d'étalement de l'encre peuvent se produire d'ailleurs, et être nuisibles, en d'autres parties de l'instrument que la pointe proprement dite : par exemple le long des parois intérieures du réservoir, ou bien entre un flotteur contenu dans le réservoir et les parois de celui-ci, ou bien dans une partie comportant un orifice de rentrée d'air.
Les travaux qui ont conduit à la présente invention ont per-
<EMI ID=2.1>
fortement les effets indésirables de ce processus. On a trouvé que l'
une des raisons principales pour l'encrassement graduel de la pointe, par exemple, n'est pas l'accumulation primaire de l'encre autour de ses bords mais l'étalement ou cheminement de l'encre sur sa surface.
Les travaux qui ont abouti à la présente invention ont permis d'établir que cet étalement ou cheminement des encres usuellement employées dans les instruments à écrire à bille� notamment des encres huileuses, ou non siccatives, ou non congelables est supprimé presque complètement ou tout au moins fortement diminué, lorsque ces pièces sont établies en certains métaux ou alliages de ces métaux.
En conséquences, la présente invention consiste à établir en matériau, et plus particulièrement en un métal ayant la propriété de résister à l'étalement ou au cheminement de l'encre sur leur surface, les pièces - ou surfaces de ces pièces - qui sont habituellement au contact
de l'encre, ou sont susceptibles d'être gagnées par son cheminement, et tout particulièrement les pointes à bille. Des matériaux de ce genre sont, par exemple, l'étain et les alliages d'étain (par exemple de l'étain allié
<EMI ID=3.1>
essais faits avec des pointes en alliage d'étain de ce genre, avec des encres à base d'huile,ont montré de façon concluante qu'il n'y a pas d'étalement important et par conséquent pas d'encrassage de la pointe, dans des conditions où des pointes faites avec des métaux normalement utilisés jusqu'ici, comme le ou les alliages d'aluminium, seraient inacceptables.
En particulier, suivant l'invention, un alliage qui donne des résultats satisfaisants pour la fabrication des pointes à billes est celui contenant 89% d'étain, 9% d'antimoine et 2% de cadmium, un tel alliage possédant à la fois de bonnes propriétés d'anti-reptation, une dureté suffisante et se prêtant spécialement bien à l'application du procédé de fabrication des pointes à billes par montage sous pression, décrit dans
le brevet co-pendant déposé ce même jour et au même nom.
Comme la reptation de l'encre se manifeste sur la surface extérieure de la pointe, on peut obtenir sa suppression en faisant la pointe, dans sa masse en étain ou en alliage d'étain_approprié ou en plaquant ou recouvrant l'extérieur d'une pointe en métal ou matériau quelconque (y compris une matière plastique telle que le nylon) d'étain ou d'un alliage d'étain.
La pointe à bille selon l'invention peut présenter au moins une surface extérieure lisse ou une partie de la surface extérieure en alliage d'étain.
Ces métaux ou alliages peuvent être appliqués à la fabrication de pointes à billes, non seulement lorsque ces pointes sont faites par moulage sous pression, mais aussi par usinage, par estampage ou tout autre procédé. Ces métaux ou,alliages peuvent également être appliqués à la constitution de toutes autres pièces d'un stylographe à bille qui pourraient être le siège d'effets nuisibles de reptation de l'encre, tels que les surfaces des réservoirs en contact avec l'encre, des flotteurs ou analogues, les joints, les bouchons ou organes comportant des orifices
de rentrée d'air.
Lorsqu'on désire donner à une pointe des propriétés anti-reptation pour l'encre, alors que cette pointe est fabriquée par une méthode quelconque en alliage d'aluminium, en laiton, ou en un métal ou alliage quelconque autre qu'un alliage d'étain anti-reptation ou en un matériau comme par exemple du nylon, la pointe de préférence avant l'insertion
de la bille, est plaquée ou recouverte extérieurement d'une pellicule continue circonférentielle d'alliage d'étain anti-reptation. Ceci peut être
<EMI ID=4.1>
thode serait efficace, par exemple pour une pointe en laiton), par projection au pistolet, dépôt chimique ou condensation sous vide élevé. La pellicule peut être appliquée à tout l'extérieur de la pointe à la partie extérieure conique ou seulement à la partie ou zone de cette dernière qui est près de la bille.
Toutefois, une .modalité particulièrement avantageuse d'application de l'invention à la fabrication des pointes à billes consiste à les établir par moulage sous pression, car il a été découvert, suivant l'invention, que l'étain et les alliages sus-mentionnés permettent d'obtenir des pointes à billes par ce procédé, avec une précision suffisante pour éviter un usinage ultérieur et qu'il possède des qualités suffisantes de dureté et de résistance à l'usure. On résoud ainsi à la fois le problème du moulage sous pression et celui de la suppression de la reptation de l'encre.
L'invention trouve son application quelle que soit la nature de l'encre employée. Si elle est particulièrement utile dans le cas des encres ayant une grande tendance à l'étalement ou cheminement, telles que les encres huileuses, elle n'en est pas moins.applicable dans le cas où
<EMI ID=5.1>
de celles ayant fait 1 objet de la précédente demande de brevet français n[deg.] P.V. 652.006 (Cas 129) déposée le 21 juillet 1953.
En ce qui concerne l'empêchement de la reptation de l'encre telle qu'elle est ici décrite, le terme d'alliage d'étain "anti-reptation" signifie un métal dans lequel l'étain (ou un autre métal ayant des propriétés contraires à la reptation des encres analogues à celles de l'étain) est présent en proportions suffisantes pour donner à la pointe ladite propriété; et il doit être entendu que le terme comprend l'étain métallique plus ou moins pur (ou autre métal anti-reptation), qu'il soit utilisé dans la masse ou pour le placage ou le recouvrement de l'extérieur d'une pointe faite en un autre matériau susceptible d'être ainsi recouvert.
L'invention vise à titre de produits industriels nouveaux les éléments d'instruments à écrire constitués en ces métaux ou alliages ou recouvert d'un revêtement de l'un d'eux, ainsi que les instruments à écrire les comportant.