<Desc/Clms Page number 1>
BREVET D'INVENTION au nom de : Gaston de DUDZEELE "Perfectionnement à la fabrication des douilles d'artillerie".
La présente invention concerne l'emboutissage et l'éti- rage des douilles de tous calibres. Elle a pour objet une amélioration importante apportée aux procédés utilisés jusqu'ici pour ces opérations.
Le procédé actuel consiste à découper dans des planches, laminées à froid, les flans ou rondelles circulaires servant d'ébauches. Ces flans sont ensuite emboutis, au moyen de presses appropriées, pour former, par une première opération, des "godets". Ces godets subissent ensuite plusieurs passes d'étirage, pour les amener aux dimensions et à l'épaisseur de paroi appropriées à chaque catégorie ou calibre requis.
Chacune de ces opérations, y compris le découpage du flan, a pour résultat d'écrouir le métal, au point que l'on ne peut procéder à l'emboutissage et aux étirages suivants, sans faire subir à la pièce un traitement thermique ou recuit, destiné à restituer au métal ses qualités premières.
Au cours de ces traitements thermiques, les pièces s'oxydent superficiellement. Il faut donc les débarrasser
<Desc/Clms Page number 2>
des oxydes, par immersion dans des acides appropriés, c'est-à- dire les "décaper", avant de pouvoir procéder à une nouvelle opération d'étirage. La fabrication menée de cette manière com- porte en général un emboutissage et cinq, six ou sept étirages, avec un recuit entre chaque opération.
Pour faciliter l'étirage ou l'emboutissage profond des pièces, on utilise comme lubrifiant des matières grasses, des huiles ou des savons solubles. Toutefois, l'effet de pareils lubrifiants est pratiquement illusoire. En effet, en raison de la pression nécessaire à la déformation du métal, il ne passe à la filière qu'une partie insignifiante du lùbrifiant, l'excès étant refoulé derrière la filière. En d'autres termes, au moment même de la striotion du métal, alors que la lubrifica- tion devient précisément nécessaire, la majeure partie du lubrifiant est éliminée.
Suivant l'invention, on revêt la pièce à travailler d'un lubrifiant métallique, éminemment plastique, ayant une telle adhésion avec la pièce à travailler qu'il n'est pas refoulé au moment de la déformation du métal, dont il facilite ainsi considérablement l'écoulement.
Grâce à ce moyen, on peut passer du flan jusqu'à l'avant- dernière passe d'étirage sans recuit. A ce moment, la pièce est débarrassée de son lubrifiant solide. Elle est alors recuite, étirée en dernière passe et entièrement terminée selon les procédés actuellement en usage. Le métal présente une structure à grain particulièrement fin, ce qui correspond aux qualités mécaniques requises, et est par conséquent recherché, mais n'est pas obtenu par les procédés usuels. Le procédé suivant l'invention permet en effet de poursuivre l'étirage malgré un degré d'écrouissage très avancé du métal.
En pratique, la pièce à travailler est revêtue d'une couche uniforme de plomb, commercialement pur, et d'une adhé- rence telle qu'elle résiste à toutes les déformations de la pièce.
<Desc/Clms Page number 3>
A cet effet, la pièce, flan ou godet, à l'état recuit, est d'abord décapée à la manière ordinaire. Elle est ensuite Immergée, pour quelques secondes, dans un bain contenant un sel de mercure (HgCl2), par exemple. Au sortir de ce bain, la pièce est directement immergée dans un bain de plomb en fu- sion, sans qu'il soit nécessaire de la sécher.lle se recouvre d'une couche uniforme et parfaitement adhérente de plomb.
Après refroidissement, le flan ou godet peut subir tous les allongements nécessaires, sans les recuits intermédiaires ha- bituels.
A l'avant-dernière passe, on déplombe la pièce, puis on la recuit, selon la pratique courante. Elle subit alors une dernière passe d'étirage qui lui donne à la fois l'allon- gement final nécessaire et les caractéristiques mécaniques requises.
Le perfectionnement faisant l'objet de la présente invention permet donc, d'une façon générale, l'économie de 80% des recuits et décapages indispensables par les méthodes actuelles, ainsi que de la manutention que comporte le cir- cuit à parcourir pour ces opérations. Il en résulte également une économie considérable sur l'usure de l'outillage. D'un autre coté, le métal des douilles obtenues est d'un grain particulièrement fin.
D'autre part l'économie de temps est très importante.
Il suffit de comparer le temps nécessaire aux recuits et décapages du procédé usuel ainsi qu'à la manutention qu'ils comportent, avec celui des étirages proprement dits, pour se rendre compte de l'importance de cette économie.