Procédé et machine pour la fabrication de gants .
La présente invention a pour objet un procédé et
une machine pour la fabrication de gants, particulièrement
en étoffe, et cela en tissu dit " à gants " ou tissus simi-
laires, comme par exemple des étoffes en général faites au
métier (soie naturelle, soie artificielle, satin, étoffes
matelassées ou toute autre matière de ce genre), et en cuir.
Pour la fabrication de gants, on a déjà fait usage
de différents procédés, machines et appareils, avec lesquels
on suit le principe consistant à réunir par des coutures
les pièces de matière première préalablement coupées en
vue de cette fabrication
Les procédés et appareils connus jusqu'ici, par
lesquels les pièces étaient découpées au gabarit et assemblées à coutures, donnaient des produits qui ne pouvaient
pas à la longue donner satisfaction aux personnes acheteurs
de tels gants, et d'ailleurs la fabrication selon les procédés connus présentait toujours des difficultés et laissait beaucoup de déchets et marchandises de rebut .
Abstraction faite des gants tricotés en forme et
de ceux en tricot cousus, c'était d'abord les gants en cuir et plus tard particulièrement les gants en étoffes fines à gants qui lors de leur fabrication présentaient toujours
des difficultés considérables à vaincre, et qui malgré grand soin et emploi d'un personnel particulièrement dressé ne représentaient poujours par un produit qui dans la mesure voulue pouvait satisfaire les exigences de la clientèle. Dans la fabrication de gants de cuir ferme et fort, on cherchait de se tirer d'embarras, par exemple en disposant
à recouvrement par leurs bords les pièces à coudre, de façon que le cuir se présentait en saillie sur la couture aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, et devait être coupé
au gabarit après coup .
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de peaux fines, comme par exemple des gants glacés, les pièces furent découpées au gabarit ou encore à 1'emporte-pièce,, et elles furent cousues à la machine faisant le point de navette, ou encore, en vue d'augmentation de l'élasticité,
à l'aide de couture à surjet à deux fils, (couture dite
" à glacé "), en employant des machines spécialement construites à cet effet .
Mais dans ce travail, les pièces coupées ne voulaient pas bien s'ajuster les unes aux autres, et l'on était obligé d'enlever la peau en trop, en la coupant pendant que l'on cousait ; pour ne pas être forcé d'enlever le gant de la machine, on disposait sur celle-ci les organes coupants
qui détachaient les bords saillants pendant que se faisait la couture. Mais cela compliquait la machine, et l'espace dans lequel devaient travailler les organes destinés à guider les fils et à former les boucles se trouvait réduit par la présence des couteaux .
D'autres difficultés se présentaient avec l'emploi
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dantes, cela pour la raison que l'aiguille saisissait fréquemment trop juste, que la formation de boucle avec oe
mode de couture n'offrait pas la garantie nécessaire contre déoousure, et que finalement il y avait des interruptions
de couture ; il en résultait une assez forte proportion de marchandises de rebut, ou le gant présentait un aspect médiocre, tout en manquant de solidité .
On a rencontré les mêmes difficultés dans la fabrication de gants de tissus. Avec des gants de qualité ordinaire en tissu léger, on plaçait - et l'on place encore aujourd' hui - les pièces les unes sur les autres, l'envers à l'extérieur, et on les cousait ainsi au point de navette ou au point de chaînette
Si avant de retourner le gant, on ne voulait pas laisser les parties de tissu qui dépassaient les coutures,
on était forcé de les rogner, cela particulièrement au bout des doigts. Mais même en le faisant, on ne pouvait pas em-
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coutures et notamment au bout des doigts, de bourrelets ou renflements, qui avec des gants gantant bien exerçaient une pression sur les doigts et provoquaient une sensation peu agréable, tandis qu'avec des gants larges, ils donnaient à ceux-ci un mauvais aspect .
Mais si l'on plaçait les pièces les unes sur les autres, l'endroit en dehors, afin d'éviter de retourner les gants, et qu'on les cousait extérieurement à l�aide d'une sorte de couture rabattue, il se formait à l'extérieur des doigts, des bourrelets gênants et également de mauvais aspeot .
Et lorsque plus tard on se mettait à fabriquer des gants de tissus d'une manièBe semblable à celle décrite cidessus pour les gants glacés, on se heurtait dans des proportions encore bien plus fortes aux difficultés qui viennent d'être mentionnées, cela particulièrement aux points de
vue de la taille des bords d'étoffe et de l'enlèvement du tissu dépassant. La couturière la plus habile même n'arri- vait pas à éviter du rebut par suite d'interruptions de coutures, c'est-à-dire de la couture à surjet à deux fils généralement employée, laquelle présentait de plus l'inconvénient de ne pas résister longtemps aux efforts exercés
sur les gants, et ne pouvait d'ailleurs pas empêcher les bords cousus de se déchirer et de se découdre
Le procédé, la machine et les appareils, qui font l'objet de l'invention ont pour but de remédier à tous ces inconvénients. Les opérations d'après le procédé sont combinées en partant de la supposition que toutes les pièces qui font partie des gants soient produites à l'aide de découpage par estampage, mais contrairement à ce qui se faisait jusqu'ici, le découpage est fait en forme si précise dans tous les détails, que lorsqu'on coud les pièces posées
à plat avec leurs bords les uns sur les autres, il ne se-
ra pas nécessaire de rogner ou d'ajuster ces différentes piè-
ni pendant,
ces, ni avant,/ni après le travail de couture .
Les pièces ainsi compassées avant l'assemblage par couture sont superposées et réunies à leurs bords extérieurs en employant une couture à surjet à trois fils ; on utilise
à cet effet une machine à point de surjet qui mieux que
des machines connues, par exemple la machine à surjet à table plate usuelle, est à même d'exécuter une couture de
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ensemble, et d'assurer une formation de couture sûre et nette, avec guidage assuré de l'ouvrage et facilité de tourner celui-ci encore aux coutures d'un très petit rayon de courbure, par exemple au bout des doigts .
A cet effet, une machine à surjet, travaillant avec trois organes guide-fil, mais sans couteau, doit être transformée et disposée de manière que non seulement la plaque d'aiguille avec le trou et le bouc leur, mais encore
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ait en même temps ménagé un organe de guidage fait de façon qu'il puisse en même temps servir d'appui aux parties de la plaque d'aiguille particulièrement délicates. Par
la nouvelle disposition des parties qui entrent en considération, notamment celle de la plaque d'aiguille, du presse-étoffe et de l'organe de guidage, on obtient que la formation de la couture puisse se faire tout près du bord de la plaque d'aiguille, sous forme la plus étroite, en employant des boudeurs guide-fil intérieurs (griffes à crochet) de structure plus faible que jusqu'ici .
Les dessins annexés montrent à titre d'exemple un mode d'exécution du procédé, de la machine et des appareils accessoires .
Figure 1 représente en développement la partie principale d'un gant découpée par estampage ; la figure la montre une partie du gant cousue à coutures de bord ; la figure lb montre un poignard de pouce compassé . Figures 2, a, b et [pound] représentent des fourchettes oompassées . Figure 3 montre deux doigts du gant écartés, cousus en partie avec une fourchette en place .
Figure 4 est une vue schématique d'une machine à surjet à table plate, vue du coté où se fait le travail ; la figure montre les parties qui entrent en considération au point de vue de l'invention Figure 5 montre à plus grande échelle les organes guide-fil et les boucleurs dans leur position la plus basse, au-dessous de la plaque à aiguille . <EMI ID=6.1> la position du milieu pour la formation de la boucle, ensemble avec la plaque à aiguille, la griffe, le presse-étoffe et l'organe de guidage, également à une échelle plus grande. Figure 7 montre à la même échelle les organes formant la couture dans leur position la plus haute par rapport à la plaque à aiguille . Figure 8 donne trois vues de la plaque à aiguille. <EMI ID=7.1> trois vues .
Dans la figure 1 on a représenté à l'état développé la partie principale d'un gant 1, découpée par estampage,
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viendra se raccorder le pouce. On voit clairement qu'après pliage de cette partie principale autour de son axe médian, les bords extérieurs conformes s'ajustent parfaitement ensemble , de façon que par exemple les deux parties extérieures soient destinées à former le petit doigt de gant, et les deux parties du milieu voisines du pli destinées à former l'index.
La figure la montre la façon dont le pouve formé d'une pièce 4 découpée par estampage et cousue, se place dans le trou 3 par l'intermédiaire du poignard 5, en utilisant des coutures de bord fines .
Les fourchettes 6, 7 et 8 représentées dans les <EMI ID=9.1> les autres pièces estampées, dans des formes correspondant rigoureusement à la grandeur de gant et à la longueur de doigt dans chaque cas spécial, et elles s'installent aux endroits voulus en vue de la formation des doigts, lorsqu'on coud le gant. La fourchette 6 est la plus longue, et elle
est destinée à se placer entre le médius et l'annulaire ; puis vient la fourchette 8 qui sera placée entre le médius et l'index, et la fourchette la plus courte 7 s'installe entre l'annulaire et le petit doigt .
Ainsi que le montre la figure 2, toutes les fourchettes, rigoureusement dimensionnées en longueur et largeur, présentent une forme précise diminuant en forme de cône partant du milieu vers les extrémités, et se terminent en pointes 6a, 7a et 8a, de façon à s'ajuster entre les extrémités arrondies des pièces de doigt 2 selon la figure 1, lorsqu'on coud le gant .
La figure 3 montre ces conditions en vue partielle du côté extérieur d'un gant pour la main gauche ; on y voit l'annulaire (à gauche) dont la couture n'est pas terminée, le médius avec sa coti^bure de bord terminée, et un bout de l'index .
Cette figure 3 représentant les doigts écartés fait
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plus large de la fourchette 6 se place entre les doigts, au fond de la gorge ou fourche, et l'on voit qu'il est possible de coudre une fourchette en commençant la couture à un bout de doigt et en continuant sans interruption jusqu'au bout du doigt suivant, et l'on obtient ainsi une couture parfaitement fermée et garantie contre déchirure .
La figure 4 représente, vue du siège de la couturière gantière, une machine faisant le point de surjet de système connu mais d'exécution modifiée. Parmi d'autres avantages pour l'exécution du procédé selon l'invention, la machine présente celui d'une construction légère et ramassée. Sur le bâti de la machine on a disposé comme d'habitude le levier oscillant pour la commande de barre 10 portant l'aiguille 9, ainsi que les dispositifs de tension de fil
(freins) et la commande à moteur ou à la main de la machine .
Ces dispositifs peuvent être de construction connue, et il n'y a donc pas lieu d'entrer ici dans une description détaillée de ces organes ou parties de la machine
Pour plus de clarté on a dans les dessins supprimé la caisse de table de façon à rendre visibles dans la dis-
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qui égaleront peut être de construction connue. Outre la barre à aiguille 10 animée d'un mouvement alternatif vertical ensemble avec l'aiguille 9, on a disposé, cela au-dessous de la griffe 13 et de la plaque d'aiguille 14, une
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à crochet et boudeur 12 qui oscille également .
Les organes guide-fil sont représentés dans leur position la plus élevée ; le presse-étoffe n'est marqué que par sa plaque de pied 15 ; les autres organes sont laissés de coté pour rendre le dessin plus net. A l'avant du bâti est placé un organe de guidage et d'appui 16 qui par son extrémité inférieure pose sur la plaque d'aiguille
14 à proximité du trou .
Cet organe de guidage et d'appui 16 s'adosse dans sa moitié supérieure contre une butée vissée au bâti, de façon qu'on puisse l'ajuster dans la position voulue et
le maintenir dans cette position .
Les organes guide-fil et formateurs de couture sont encore représentés, à une échelle plus grande, dans les figures 5, 6 et 7, d'une part pour permettre d'expliquer brièvement la formation de bouc le et de couture, et d'autre part pour permettre de décrire plus clairement,
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façon dont se fait la couture en combinaison avec la plaque -d'aiguille, la griffe et le presse-étoffe ainsi que
l'organe d'appui, et de décrire encore plus intelligiblement la construction de ces parties .
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la position la plus basse, et il en est de même avec la griffe à crochet 11 qui est pourvu d'un crochet guide-fil
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tre non figuré dans le dessin, sont également représentés dans la position la plus bas se .
On voit aussi dans la figure 5 la griffe 12 qui du cote de dessous de sa partie dentée est pourvue de délarde-
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travailler aussi près que possible au-dessous de ladite griffe et au-dessous de la plaque d'aiguille .
Dans la figure 6, les organes guide-fil et formateurs de couture 9, 11 et 12, sont représentés dans leur position moyenne, tandis que dans la figure 7 ces mêmes organes sont figurés dans leur position la plus haute. La formation de la boucle de fil se fait convenablement de façon que lorsque l'aiguille & remonte de sa position la plus basse selon la figure 5, elle forme un lacet ou bou-
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boucle par dessus d'elle. Puis la partie guide-fil 12a de
la griffe 12 - les deux griffes à crochet 11 et 12 occupant approximativement la position selon la figure 6 - entre dans le boucle du fil venant de la/griffe 11 et la tire pardessus e 1 le -même .
Finalement l'aiguille 9, occupant approximativement la position selon la figure 7, pique dans la boucle du crochet de griffe 12a, arrêtant ainsi également cette boucle . Lorsque maintenant la griffe d'entraînement 13 fait avancer la pièce à coudre, les boucles sont serrées sous l'action de freinage exercée sur le fil par les différents dispositifs de tension, et il se forme une couture à point de surjet à trois fils où tous les fils sont arrêtés les
uns avec les autres .
Les figures 6, 6a, 6b et 8, montrent la construction de la plaque d'aiguille. Pour la formation d'une couture de bord étroite, et notamment avec des tissus faibles, il est nécessaire que le trou à piqûre, le guide de la pièce à coudre et l'aiguille , ainsi que les griffes à crochet guide-fil, soient aussi rapprochés que possible les uns
des autres, cela dans le voisinage du bord de la plaque d'aiguille dirigé vers le côté de commande de la machine. Avec cela on ne peut évidemment pas éviter que la griffe d'entraînement et le presse-étoffe ne travaillent pas aussi le plus près possible dudit bord de la plaque d'aiguille, de façon que l'espace disponible est restreint et que tous les organes qui participent au travail de couture doivent être établis de façon à ne pas se gêner les uns les autres.
La figure 8 qui représenté la plaque d'aiguille en trois vues différentes, montre en plan combien le trou à piqure doit être rapproché du bord libre de ladite plaque et être porté dans le voisinage d'une sorte d'aiguillon 14a laissant glisser, dans les conditions voulues, les fais qui participent.. à la formation de la couture. Dans la
vue de côté de la plaque 14, on voit l'aiguillon 14a avec
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à crochet lla,et l'on y voit combien cet aiguillon doit être ténu. Dans la figure 6a où la plaque d'aiguilla est représentée en coupe longitudinale passant approximativement par le trou à piqure, cela se voit encore plus clairement, et l'on y trouve figurée la courbe de raccordement 14a entre l'aiguillon. 14a et la pleine épaisseur de la plaque d'aiguille 14.
Le plan et la coupe partielle transversale de la , plaque d'aiguille que donne la figure 8, -ensemble avec les figures 6 et 6b, montrent la'barrette 14b et les ouvertures de 11. plaque d'aiguille dans lesquelles joue la. griffe d'en- <EMI ID=19.1>
Dans la figure 6b on a représente par des lignes tracées à tirets, au-dessus de la griffe d'entraînement, la plaque de base ou pied du presse-étoffe 15, avec ses
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de raccordement entre les parties 15b et 15a. Par cette conformation du presse-étoffe on obtient que l'ouvrage reste bien tenu dans toutes positions, tout en pouvant être tourné facilement, notamment dans les courbes des bouts des doigts de gant et autres endroits où il peut y en avoir besoin, la plupart du temps même sans qu'il soit nécessaire de soulever le presse-étoffe .
Les figures 6 et 6a montrent d'ailleurs comment
il a été rendu possible aux organes nécessaires pour la formation de la couture de se mouvoir étroitement les uns près des autres sans se gêner mutuellement, dans un espaoe relativement étroit, au-dessous de la plaque d'aiguille,
et cela tout à fait à proximité du bord libre de cette
pla que .
Pour seconder encore le processus de couture selon le procédé qui fait l'objet de l'invention, on a fixé au bâti de ]le machine, comme il a été mentionné déjà, à l'aide d'une vis 16d, un organe de guidage 16 (voir les figures 6, 6a et 6b) qui s'appuie contre une butée 17, 17a fixée
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différents buts, pour guider convenablement l'ouvrage, pour limiter et soutenir la plaque d'aiguille, particulièrement la partie formant aiguillon 14a, et en cas de besoin encore