DISPOSITIF D'ECLISSAGE À TENUE MECANIQUE AMÉLIORÉE.
DESCRIPTION
DOMAINE TECHNIQUE
La présente invention se rapporte d'une façon générale au domaine de la jonction par éclissage d'éléments de structure d'un aéronef. ETAT DE LA TECHNIQUE ANTERIEURE
Une structure d' aéronef comporte de nombreuses pièces mécaniques assemblées les unes aux autres par éclissage .
Par éclissage, on entend un assemblage d'éléments au moyen d'une pièce rapportée et fixée sur ceux-ci par des boulons, des rivets ou d'autres organes de fixation traversants, un tel assemblage étant soumis à des efforts et/ou à des moments.
C'est le cas notamment de l'assemblage de certains éléments de voilure de l'aéronef au caisson central du fuselage .
Le document WO 2006/100400, déposé au nom de la demanderesse, décrit un dispositif d' éclissage permettant de réaliser un tel assemblage.
Comme le montre la Figure 1, ce dispositif d' éclissage comprend une éclisse 20 en T et une contre- éclisse 30, fixées à deux éléments 1, 2 de structure consécutifs et disposées de part et d'autre de ceux-ci. Il est à noter que la contre-éclisse 30 est définie ainsi par commodité de langage, par opposition à
l'éclisse 20, et constitue bien entendu une éclisse au sens large.
Le premier élément 1 de structure est un panneau intrados de voilure et le second élément 2 est un panneau intrados du caisson central. Un panneau latéral 3, également dénommé nervure principale du caisson central, est également fixé à l'éclisse 20 en T.
Plus précisément, l'éclisse 20 en T comprend une première branche 21 de fixation du panneau intrados 1 de voilure, une seconde branche 22 de fixation du panneau intrados 2 de caisson orientée sensiblement dans le prolongement de la première branche 21 (à l'angle de dièdre près), et une troisième branche 23 de fixation du panneau latéral 3 inclinée vis-à-vis des deux premières branches 21, 22 et sensiblement perpendiculaire à la seconde branche 22.
Les première et seconde branches 21, 22 de fixation sont fixées aux éléments 1, 2 de structure respectifs par des organes 11 de fixation traversants.
Les organes 11 de fixation sont de type boulon ou rivet, et traversent l'éclisse 20, l'élément de structure 1, 2 considéré, et la contre-éclisse 30.
Un tel dispositif d'éclissage, qui participe à former la jonction entre la voilure et le fuselage, doit présenter une bonne tenue mécanique.
En effet, le fuselage et la voilure d'un aéronef sont soumis à des efforts mécaniques très importants (force de gravité, efforts aérodynamiques...) . Ces efforts engendrent des contraintes de flexion, de cisaillement et/ou de torsion.
Cette exigence se rencontre bien entendu également dans d'autres types d'application des dispositifs d' éclissage .
Cependant, l'éclisse et la contre-éclisse comportent des trous de passage des organes de fixation traversants autour desquels les contraintes ont tendance à se concentrer.
Les zones de concentration des contraintes ainsi formées autour des organes de fixation traversants présentent ainsi un risque accru d'amorces de fissures au niveau de l'éclisse et de la contre-éclisse, diminuant ainsi la tenue mécanique du dispositif d' éclissage dans le temps.
Une solution peut consister à augmenter l'épaisseur de l'éclisse et/ou de la contre-éclisse de manière à augmenter la tenue mécanique du dispositif d' éclissage.
Cependant, cela entraîne une augmentation de la masse du dispositif d'éclissage, ce qui est contraire à l'exigence habituelle de réduction de la masse, en particulier dans le domaine aéronautique.
EXPOSÉ DE L' INVENTION
L' invention a principalement pour but de fournir un dispositif d'éclissage comportant une éclisse et une contre-éclisse destiné à solidariser deux éléments de structure d'un aéronef l'un à l'autre, présentant une tenue mécanique améliorée par la diminution des contraintes maximales dans les zones de concentration des contraintes, tout en préservant voire en diminuant la masse du dispositif d'éclissage.
Pour ce faire, l'invention a pour objet un dispositif d'éclissage destiné à solidariser des
premier et second éléments de structure d'un aéronef l'un à l'autre, comportant deux éclisses disposées de part et d' autre des éléments de structure et fixées à ceux-ci par un ensemble d' organes traversants de fixation d'éclisse.
Selon l'invention, le dispositif d'éclissage comporte au moins une plaque intermédiaire d'éclissage qui est disposée entre l'une desdites éclisses et lesdits éléments de structure que ladite plaque intermédiaire recouvre en partie, et qui est fixée à ces derniers par un ensemble d' organes traversants de fixation de plaque intermédiaire qui inclut ledit ensemble d'organes traversants de fixation d'éclisse.
Par éclisse, on entend une pièce mécanique assurant la jonction entre deux éléments de structure adjacents ou consécutifs sur lesquels cette pièce est rapportée de manière à assurer la transmission de certains efforts entre ces deux éléments de structure.
Les deux éclisses précitées constituent respectivement une éclisse et une contre-éclisse au sens habituel du terme, du fait de leur disposition de part et d'autre des éléments de structure.
Par organe traversant de fixation d'éclisse ou de plaque intermédiaire, on entend un organe de fixation qui traverse entièrement la pièce concernée ainsi que les éléments de structure dans le sens de l'épaisseur.
L'inclusion de l'ensemble d'organes traversants de fixation d'éclisse dans l'ensemble d'organes traversants de fixation de plaque intermédiaire implique que les organes de fixation de chaque éclisse
du dispositif traversent chaque plaque intermédiaire disposée entre l'éclisse et les éléments de structure.
Par ailleurs, les organes traversants de fixation peuvent être des organes à tige, par exemple, du type rivet, vis et boulon, tige et anneau de sertissage, ou encore du type boulon à filetage auto-freinant également dénommé « lockbolt ».
Le dispositif d'éclissage selon l'invention présente des contraintes maximales réduites dans les zones de concentration des contraintes, et donc une meilleure tenue mécanique, par rapport à un dispositif d'éclissage ne comportant pas de plaque intermédiaire d' éclissage .
Les zones de concentration des contraintes du dispositif d'éclissage sont les zones de l'éclisse et de la contre-éclisse, ainsi que celles de chaque plaque intermédiaire d'éclissage, qui entourent les trous pratiqués dans ces pièces pour le passage des organes traversants de fixation.
Par la présence d'au moins une plaque intermédiaire disposée entre l'une au moins des deux éclisses et les éléments de structure, le dispositif d'éclissage selon l'invention présente un nombre plus important de chemins possibles de transfert des efforts.
Ainsi, les efforts ne sont plus seulement transférés des éléments de structure à l'éclisse et à la contre-éclisse via les organes traversants de fixation comme dans l'exemple de l'art antérieur, mais sont également transférés à chaque plaque intermédiaire d'éclissage.
En d'autres termes, l'invention permet de discrétiser le transfert des efforts entre les éléments de structure et le dispositif d'éclissage, réduisant ainsi les contraintes maximales dans les zones de concentration des contraintes.
Du fait de la réduction des contraintes maximales dans les zones de concentration des contraintes, il est possible d'optimiser le nombre de plaques intermédiaires d'éclissage et/ou l'épaisseur desdites plaques et celle des deux éclisses, de manière à réaliser en outre un gain de masse.
Les deux éclisses et chaque plaque intermédiaire d'éclissage comportent des trous de passage pour les organes traversants de fixation. De préférence, le diamètre de chacun des trous de passage traversés par un même organe de fixation est sensiblement identique et sensiblement égal au diamètre de la tige dudit organe de fixation. Ainsi, le jeu de montage de chaque organe de fixation au travers des éclisses et de chaque plaque intermédiaire d'éclissage est sensiblement nul, ce qui permet d'assurer une transmission optimale des efforts .
Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, au moins 50%, et de préférence plus de 66%, préférentiellement plus de 75%, et encore plus préférentiellement 100%, dudit ensemble d'organes traversants de fixation de plaque intermédiaire est constitué desdits organes traversants de fixation d'éclisse. Cela signifie que pour chaque plaque intermédiaire d'éclissage disposée entre l'une des éclisses et les éléments de structure précités, au
moins la moitié des organes de fixation qui traversent la plaque intermédiaire traversent également ladite éclisse .
Cette caractéristique permet d'optimiser la répartition des contraintes au sein de chaque éclisse et de chaque plaque intermédiaire d'éclissage, et donc de réduire au mieux les contraintes maximales dans les zones de concentration des contraintes.
Dans le mode de réalisation préféré de l'invention, lesdits organes traversants de fixation de plaque intermédiaire sont répartis selon plusieurs rangées qui s'étendent parallèlement à une direction de jonction desdits éléments de structure, et dont chacune comporte un même nombre d'organes traversants.
Par direction de jonction, il faut comprendre une direction des bords respectifs des éléments de structure qui sont en regard l'un de l'autre et recouverts par le dispositif d'éclissage.
D'une manière générale, chacune des deux éclisses et chaque plaque intermédiaire d'éclissage est avantageusement dimensionnée de manière à être capable de transmettre, entre lesdits éléments de structure, un niveau d'efforts supérieur ou égal à 50%, de préférence 100%, et encore plus préférentiellement 150%, d'un niveau de référence égal au quotient d'un niveau d'efforts maximal prédéfini, par le nombre d' éclisses et de plaque (s) intermédiaire ( s ) d'éclissage du dispositif .
Dans le cas particulier où il n'y a qu'une seule plaque intermédiaire disposée entre l'une des éclisses et les éléments de structure, les deux éclisses et
cette plaque intermédiaire sont ainsi aptes à reprendre au moins un sixième du niveau maximal d'efforts prédéfini, et de préférence au moins un tiers voir deux tiers de ce niveau maximal d'efforts.
Le niveau d'efforts maximal prédéfini correspond avantageusement à un niveau d'efforts maximal susceptible d'être imposé au dispositif d'éclissage. Ce niveau maximal est de préférence défini pour faire face à des cas de fonctionnement extrêmes, de manière à garantir la meilleure sécurité possible, notamment dans le cas d'une application au domaine de l'aéronautique.
Par dimensionnement , il faut comprendre principalement la définition de la rigidité des pièces considérées, par un choix judicieux des matériaux qui les constituent et/ou des épaisseurs de ces pièces.
D'une manière générale, le dispositif d'éclissage comporte au moins une plaque intermédiaire d'éclissage disposée au contact des éléments de structure présentant un module d'Young supérieur à celui de l'éclisse située du même côté que ladite plaque intermédiaire par rapport aux éléments de structure.
Le module d'Young est bien entendu représentatif de la rigidité de la plaque intermédiaire.
Dans ce cas, le dispositif comprend avantageusement au moins une autre plaque intermédiaire d'éclissage disposée entre ladite éclisse et ladite plaque intermédiaire d'éclissage disposée au contact des éléments de structure, et de module d'Young inférieur à celui de cette dernière plaque intermédiaire.
Les rigidités relatives de la plaque intermédiaire précitée et de l'éclisse peuvent être notamment
déterminées par un choix judicieux des matériaux qui les constituent et/ou d'épaisseurs de ces pièces.
La plaque intermédiaire disposée au contact des éléments de structure présente ainsi une rigidité supérieure à celle de l'éclisse et des autres plaques intermédiaires éventuellement interposées entre cette éclisse et cette première plaque intermédiaire. Cela permet d'optimiser la rigidité globale ainsi que la masse globale du dispositif d'éclissage.
II est en effet souhaitable que la plaque au contact des éléments de structure soit la plus rigide, et que l'éclisse qui la recouvre, ainsi que les autres plaques intermédiaires éventuellement interposées, soient moins rigides.
En effet, une rigidité trop importante de l'éclisse, et le cas échéant de ces autres plaques intermédiaires, conduirait à un accroissement du moment de flexion généré au sein de chaque organe de fixation la traversant, de nature à accroître la flexion de chaque organe de fixation.
Or, la rigidité de flexion de chaque organe de fixation a un effet direct sur le transfert d'efforts entre les éléments de structure à éclisser et le dispositif d'éclissage. Plus la rigidité de flexion des organes de fixation est élevée, plus le rendement de l'éclissage est bon.
Cette rigidité a donc un effet direct sur le comportement du dispositif d'éclissage en statique mais aussi en fatigue.
En particulier, ladite plaque intermédiaire d'éclissage disposée au contact des éléments de
structure présente de préférence une épaisseur locale comprise entre 50% et 80% de l'épaisseur locale cumulée de ladite éclisse et de chaque plaque intermédiaire d'éclissage disposée entre ladite éclisse et les éléments de structure.
Par épaisseur locale, il faut bien entendu comprendre l'épaisseur mesurée perpendiculairement à chaque point de la surface de la pièce considérée.
Préférentiellement , ladite plaque intermédiaire d'éclissage disposée au contact desdits éléments de structure présente une épaisseur locale strictement supérieure à l'épaisseur locale de ladite éclisse.
L'épaisseur plus importante de cette plaque intermédiaire d'éclissage permet de conférer à cette dernière sa rigidité supérieure.
En variante, cette plaque intermédiaire d'éclissage peut être d'épaisseur moindre mais réalisée en un matériau plus rigide.
Le cas échéant, l'épaisseur locale des autres plaques intermédiaires d'éclissage du dispositif peut être optimisée à l'aide d'un logiciel de simulation numérique d'écoulement des contraintes dans un tel dispositif d'éclissage, de manière à permettre, en outre, un gain de masse.
De plus, ladite éclisse présente avantageusement une épaisseur locale comprise entre 20% et 50% de l'épaisseur locale cumulée de ladite éclisse et de chaque plaque intermédiaire d'éclissage disposée entre ladite éclisse et lesdits éléments de structure.
Dans le mode de réalisation préféré de l'invention, l'une desdites éclisses est réalisée en matériau
métallique, par exemple en aluminium, en acier voire en titane, l'autre éclisse est réalisée en matériau métallique, par exemple en aluminium, en acier voire en titane, ou en matériau composite, et chaque plaque intermédiaire d'éclissage est réalisée en matériau composite .
Par matériau composite, on entend un matériau comprenant un mélange de fibres et de résine.
Dans le cas où le dispositif comporte plusieurs plaques intermédiaires d'éclissage disposée du même côté par rapport aux éléments de structure, ces plaques peuvent être réalisées dans le même matériau ou dans des matériaux différents, le ou les matériau (x) étant choisi (s) parmi les matériaux métalliques ou composites. De préférence, toutes les plaques intermédiaires sont réalisées en matériau composite. Ces plaques intermédiaires présentent avantageusement une forme générale identique.
L'une des deux éclisses peut être une éclisse en T comprenant une première branche de fixation dudit premier élément de structure, une seconde branche de fixation dudit second élément de structure orientée sensiblement dans le prolongement de la première branche, à un angle de dièdre près, et une troisième branche de fixation inclinée par rapport auxdites première et seconde branches. L'autre éclisse est alors communément dénommée contre-éclisse .
Dans ce cas, un troisième élément de structure d'aéronef peut être fixé à la troisième branche de fixation de l'éclisse en T.
L' invention porte également sur une structure d'aéronef, comportant une voilure d'aéronef comprenant un élément de voilure, formant premier élément de structure, et un caisson de fuselage comprenant un panneau inférieur, formant second élément de structure, ledit élément de voilure et ledit panneau inférieur étant solidarisés l'un à l'autre au moyen d'un dispositif d'éclissage du type décrit ci-dessus.
L'invention porte enfin sur un procédé d'éclissage de deux éléments de structure d'un aéronef l'un à l'autre au moyen d'un dispositif du type décrit ci- dessus, dans lequel :
on place, de part et d'autre desdits éléments de structure, les deux éclisses, ainsi que chaque plaque intermédiaire d'éclissage du dispositif entre l'une des éclisses et lesdits éléments de structure ;
puis on fixe, auxdits éléments de structure, lesdites éclisses et chaque plaque intermédiaire d'éclissage au moyen de l'ensemble d'organes traversants de fixation de plaque intermédiaire.
D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront dans la description détaillée non limitative ci-dessous.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
On décrira à présent, à titre d'exemples non limitatifs, des modes de réalisation de l'invention, en se référant aux dessins annexés, dans lesquels :
La Figure 1, déjà décrite, est une vue schématique en coupe transversale d'un dispositif d'éclissage selon un exemple de l'art antérieur ;
Les Figures 2 et 2a sont des vues schématiques en coupe transversale de dispositifs d'éclissages selon deux premiers modes de réalisation de l'invention ;
La Figure 3 est une vue schématique en coupe transversale d'un dispositif d'éclissage selon un troisième mode de réalisation de l'invention ;
La Figure 4 est une vue schématique en coupe transversale d'un dispositif d'éclissage selon un quatrième mode de réalisation de l'invention.
Dans l'ensemble de ces figures, des références identiques peuvent désigner des éléments identiques ou analogues.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ D ' UN MODE DE RÉALISATION PREFERE
Sur la Figure 2 est représenté schématiquement en coupe transversale un dispositif d'éclissage 10 selon un premier mode de réalisation de l'invention.
II est à noter que les échelles ne sont pas respectées, pour privilégier la clarté du dessin.
Le dispositif d'éclissage 10 selon l'invention est destiné à solidariser ensemble des éléments 1, 2 de structure d'un aéronef.
II comporte une éclisse 20 en T comprenant une première, une deuxième et une troisième branches 21, 22, 23 de fixation.
Les première et seconde branches 21, 22 de fixation sont sensiblement dans le prolongement l'une de l'autre, à un angle de dièdre près.
La troisième branche 23 de fixation est inclinée par rapport aux première et deuxième branches 21, 22 de l'éclisse 20. En particulier, la troisième branche 23 s'étend de manière sensiblement orthogonale à la deuxième branche 22.
Le dispositif d'éclissage 10 comporte également une seconde éclisse 30, dénommée contre-éclisse dans ce qui suit, qui est fixée auxdits éléments de structure 1, 2.
La contre-éclisse 30 se présente sous la forme d'une plaque adaptée à venir au contact des éléments de structure 1, 2, et est placée du côté opposé à celui de l'éclisse 20.
Dans l'exemple illustré, l'élément de structure 1 est un élément inférieur de voilure d'un aéronef tandis que l'élément 2 est un panneau inférieur d'un caisson central de l'aéronef, et l'élément 3 est un panneau latéral de ce caisson central. Un tel caisson central est en effet formé de panneaux inférieurs, latéraux et supérieurs assemblés les uns aux autres.
Comme le montre la Figure 2, l'éclisse 20 et la contre-éclisse 30 sont fixées aux éléments de structure 1, 2 au moyen d'organes traversants 11 de fixation d' éclisse .
Les premier et deuxième éléments de structure 1, 2 sont dits adjacents ou consécutifs, dans la mesure où ils sont disposés sensiblement dans le prolongement 1 ' un de 1 ' autre .
Ces deux éléments présentent des bords respectifs en regard l'un de l'autre, qui s'étendent selon une direction X de jonction.
Plus précisément, la première branche 21 de l'éclisse 20 est fixée au premier élément 1 de structure et la seconde branche 22 de l'éclisse est fixée au second élément 2 de structure.
La fixation est assurée par les organes traversants
11 de fixation qui traversent l'éclisse 20, l'élément de structure 1, 2 considéré et la contre-éclisse 30.
Les organes 11 de fixation sont des organes à tige, par exemple, du type rivet, vis et boulon, tige et anneau de sertissage, ou du type « lockbolt ».
Ainsi, des trous de passage sont présents dans l'éclisse 20, la contre-éclisse 30 et les éléments 1, 2 de structure, pour recevoir les organes 11 de fixation.
Dans le premier mode de réalisation de l'invention illustré sur la figure 2, le dispositif d'éclissage 10 comporte une plaque intermédiaire d'éclissage 40 disposée entre l'éclisse 20 et les éléments de structure 1, 2.
Il peut être prévu une seule plaque intermédiaire d'éclissage 40, comme illustré sur la figure 2, ou plusieurs plaques intermédiaires superposées les unes aux autres, par exemple deux, trois, quatre, cinq ou plus .
La plaque intermédiaire d'éclissage 40 est ainsi prise en sandwich entre les éléments de structure 1, 2 d'une part et l'éclisse 20 d'autre part.
Elle présente une forme adaptée pour venir intégralement au contact des première et seconde branches 21, 22 de fixation de l'éclisse 20.
La plaque intermédiaire d'éclissage 40 comprend des trous de passage alignés avec ceux des éléments 1, 2 de
structure, ceux de l'éclisse 20, et ceux de la contre- éclisse 30, de manière à recevoir les organes traversants 11 de fixation d'éclisse.
Ainsi, chaque organe traversant 11 de fixation d'éclisse traverse à la fois l'élément 1 ou 2 de structure correspondant, la plaque intermédiaire d'éclissage 40 ainsi que l'éclisse 20 et/ou la contre- éclisse 30. Chaque organe traversant 11 de fixation d'éclisse constitue ainsi un organe de fixation de plaque intermédiaire dans la terminologie relative à la présente invention.
L'éclisse 20, la contre-éclisse 30 et la ou les plaque (s) intermédiaire ( s ) d'éclissage 40 comportent des trous de passage pour les organes 11 de fixation. De préférence, le diamètre de chacun des trous de passage traversés par un même organe 11 de fixation est sensiblement identique et sensiblement égal au diamètre de la tige dudit organe 11 de fixation, de sorte que celui-ci contacte la paroi latérale des trous qu'il occupe sensiblement sans jeu.
Conformément à une caractéristique préférentielle de l'invention, la plaque intermédiaire d'éclissage 40, qui est au contact avec les éléments de structure 1, 2, présente une épaisseur locale strictement supérieure à 50% de l'épaisseur locale cumulée tout en étant inférieure à 80% de celle-ci. L'épaisseur locale cumulée est la somme de l'épaisseur locale de la plaque intermédiaire 40 et de l'épaisseur locale de la branche 21, 22 de fixation considérée de l'éclisse 20 correspondante.
Cette plaque intermédiaire d'éclissage 40 présente ainsi une rigidité supérieure à celle de l'éclisse 20, qui est située du même côté que ladite plaque intermédiaire 40 par rapport auxdits éléments de structure 1,2.
La branche 21, 22 de fixation considérée de l'éclisse 20 présente une épaisseur locale comprise entre 20% et 50% de l'épaisseur locale cumulée.
L'éclisse 20 est monolithique et réalisée d'un seul tenant en un matériau métallique, par exemple en aluminium, en acier, voire en titane.
La contre-éclisse 30 est monolithique et réalisée en un matériau métallique, par exemple en aluminium, acier ou titane, ou en matériau composite comprenant un mélange de fibres et de résine. De préférence, la contre-éclisse 30 est réalisée en matériau composite.
La plaque intermédiaire 40 est monolithique et réalisée en un matériau métallique, par exemple en aluminium, acier ou titane, ou en matériau composite comprenant un mélange de fibres et de résine. De préférence, la plaque intermédiaire est réalisée en matériau composite.
Il est à noter que l'éclisse 20, la contre-éclisse 30 et la plaque intermédiaire 40 sont chacune dimensionnée pour être capable de transférer plus d'un tiers d'un niveau maximal d'efforts susceptible d'être imposé au dispositif d'éclissage. Cette valeur d'un tiers correspond à 50% du quotient du niveau maximal d'efforts précité par le nombre d'éclisses et de plaque (s) intermédiaire ( s ) d'éclissage, qui est ici égal à trois.
Le dispositif 10 selon l'invention offre un nombre important de chemins de transfert des efforts à partir de l'élément de structure 1, 2 considéré dans le dispositif d'éclissage.
En effet, les efforts subis par le premier (resp. second) élément 1, 2 de structure sont transférés dans la première (resp. seconde) branche 21, 22 de fixation de l'éclisse 20, dans la contre-éclisse 30, et dans la ou les plaque (s) intermédiaire ( s ) d'éclissage 40, via l'ensemble des organes 11 de fixation de plaque intermédiaire, qui inclut les organes de fixation des éclisses 20, 30.
Il en résulte une plus grande discrétisation du transfert des efforts par rapport au dispositif d'éclissage selon l'art antérieur, ce qui permet de diminuer les contraintes maximales présentes dans les zones de concentration des contraintes du dispositif d'éclissage, à savoir les zones entourant les trous de passage des organes traversants 11.
La figure 2a illustre un dispositif d'éclissage selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, dans lequel l'éclisse 20 prend la forme d'une simple plaque semblable à la plaque intermédiaire d'éclissage 40, et est surmontée d'une pièce de jonction à section en T présentant deux branches fixées sur l'éclisse 20 chacune au moyen d'une rangée d'organes traversants 11 ainsi qu'une troisième branche 23 pour le raccordement au troisième élément de structure 3.
Ici encore, l'éclisse 20, la contre-éclisse 30 et la plaque intermédiaire 40 sont chacune dimensionnée pour être capable de transférer plus de 33% d'un niveau maximal d'efforts admissible au sein du dispositif d'éclissage.
La figure 3 illustre un dispositif d'éclissage selon un troisième mode de réalisation de l'invention qui diffère de celui décrit en référence à la figure 2 essentiellement en ce qu'il comporte une plaque intermédiaire d'éclissage 50 disposée, non plus du côté de l'éclisse 20, mais du côté de la contre-éclisse 30.
Les explications ci-dessus relatives à la plaque intermédiaire d'éclissage 40 de la figure 2 s'appliquent bien entendu à la plaque intermédiaire d'éclissage 50 de la figure 3.
La figure 4 illustre un dispositif d'éclissage selon un troisième mode de réalisation de l'invention, qui comporte une plaque intermédiaire d'éclissage 40 disposée entre l'éclisse 20 et les éléments structuraux 1, 2, et une plaque intermédiaire d'éclissage 50 disposée entre la contre-éclisse 30 et les éléments structuraux 1, 2.
Les plaques intermédiaires d'éclissage 40, 50 sont similaires à celles décrites ci-dessus.
L'assemblage par éclissage des éléments de structure 1, 2 selon l'un quelconque des modes de réalisation de l'invention peut être effectué de la manière suivante :
on place, de part et d'autre desdits éléments de structure 1, 2, une éclisse 20 et une contre-éclisse 30, ainsi qu'au moins une plaque intermédiaire d'éclissage 40 disposée entre ladite éclisse 20 et lesdits éléments de structure 1, 2, et/ou au moins une plaque intermédiaire d'éclissage 50 disposée entre ladite contre-éclisse 30 et lesdits éléments de structure 1, 2; puis
on fixe, auxdits éléments de structure 1, 2, ladite éclisse 20, ladite contre-éclisse 30 et chaque plaque intermédiaire d'éclissage 40, 50 au moyen d'organes traversants 11 de fixation de plaque intermédiaire .