Méthode d'évaluation du potentiel sensibilisant d'un composé test.
La présente invention se rapporte à une méthode d'évaluation du potentiel sensibilisant d'un composé test et à une trousse pour la mise en œuvre de ladite méthode.
Les industries de la parfumerie, de la cosmétique et de la pharmacie se doivent de rester compétitives et performantes et continuer à proposer régulièrement des produits nouveaux, avec comme contrainte de répondre aux normes de sécurité pour l'homme et son environnement attachées à leur utilisation. Or l'allergie de contact est l'un des risques majeurs associés à l'utilisation de tels produits.
L'allergie cutanée de contact (ou dermatite atopique) est un problème de santé publique majeur chez l'homme. Elle représente une manifestation immunotoxique environnementale sérieuse, contraignante, dont il est important d'anticiper les effets lorsque l'on met sur le marché des produits susceptibles de la provoquer. La sensibilisation cutanée et, par conséquent la manifestation allergique associée, est le résultat dans un premier temps de l'interaction d'une molécule allergénique avec des cellules spécialisées de l'épiderme, les cellules -présentatrices de l'antigène (cellules de Langerhans, cellules dendritiques) puis dans un second temps de leurs présentations par ces cellules à des lymphocytes effecteurs T CD4+ et CD8+. Ce sont ces derniers qui sont à la base de la réaction allergique et inflammatoire. Néanmoins, les allergènes, en particulier ceux qui peuvent être présents dans un parfum, sont des petites molécules qui ne peuvent pas être reconnues directement. Leur reconnaissance nécessite leur association préalable avec des protéines du soi. Ainsi, c'est le complexe hétérodimérique néoformé dans la peau qui sera ultérieurement présenté aux cellules T dans les ganglions proximaux. Par conséquent, la faculté d'une molécule chimique (composé de parfum ou ingrédient cosmétique) à s'associer à une protéine de l'utilisateur de ce produit est un préalable obligatoire à l'induction de la réaction pathologique cutanée consécutive. Cette réaction pathologique cutanée pourra soit être une
irritation, soit une sensibilisation, soit dans la majorité des cas, à la fois une irritation et une sensibilisation.
L'irritation est une inflammation réversible des tissus vivants par action chimique au site de contact. Celle-ci se reconnaît par un dème consécutif à un afflux de fluides dans les tissus, une rougeur, de la chaleur et/ou de la douleur. En réponse à une agression chimique, les kératinocytes de l'épiderme et les fibroblastes du derme sont stimulés et vont libérer dans la peau des cytokines IL1, TNF alpha, IL6, IL8, ainsi que des médiateurs comme les prostaglandines (PGE2) qui vont initier la réponse inflammatoire.
Les hypersensibilités retardées et immédiates à la base de la sensibilisation impliquent une notion de « mémoire » ce qui souligne leur caractère irréversible contrairement à l'irritation. Dans un cas comme dans l'autre, les mécanismes se déroulent en deux phases :
- la première, dite phase de sensibilisation, pendant laquelle l'antigène/allergène est présenté au système immunitaire et en particulier aux lymphocytes T qui enregistrent le signal moléculaire et régulent, via les cytokines produites, les autres populations cellulaires impliquées (lymphocytes B, T CD8, cellules endothéliales, macrophages, mastocytes, kératinocytes etc..) ;
- la seconde phase, dite la phase effectrice, pendant laquelle différentes populations cellulaires cutanées vont intervenir par l'intermédiaire de médiateurs chimiques responsables des désordres pathologiques. Dans le cas de l'hypersensibilité immédiate, la génération d'anticorps anaphylactiques comme les IgE, en se fixant sur les mastocytes et les basophiles, va conduire à la libération d'histamine, principal vecteur des manifestations allergiques. Dans le cas de l'hypersensibilité retardée, ce sont des cellules T de type cytotoxique (TCD8) qui en détruisant les kératinocytes sont responsables des lésions cutanées.
Ainsi, même si d'un point de vue histologique les dermatites de contact sensibilisantes et irritantes sont très voisines, les conséquences immunologiques analysées au niveau cellulaire ne sont pas pour autant similaires. Il est par
conséquent important de posséder des méthodologies fiables permettant de les distinguer. Une approche prédictive originale est d'autant plus nécessaire qu'actuellement aucune corrélation claire n'a été mise en évidence entre une structure moléculaire donnée et l'allergénécité prise au sens large du terme.
Jusqu'à présent, des animaux étaient utilisés pour identifier les molécules sensibilisantes au niveau cutané et le LLNA (local lymph node assay) basé sur la prolifération induite des lymphocytes ganglionnaires après contact avec le sensibilisant a été développé. Ce test a été adopté comme « Testing guideline 429 » par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et est considéré encore à ce jour comme le test de référence pour la détermination d'un agent chimique sensibilisant.
Les nouvelles contraintes européennes imposent désormais l'utilisation de méthodes n'utilisant pas d'animaux et il est donc indispensable de mettre au point des méthodes alternatives permettant de déterminer si une composition nouvelle ou un produit nouveau est susceptible de représenter un risque pour l'homme par ses propriétés sensibilisantes.
Les Inventeurs ont montré que la reconnaissance in vivo d'une substance ne se fait pas au niveau du ganglion drainant, comme cela est généralement admis, mais bien au niveau du tissu où la substance entre en contact avec l'organisme dans le cas présent : la peau. Cela expliquerait pourquoi certaines substances sont sensibilisantes dans un tissu et pas dans un autre comme cela est souvent observé. Il apparaît donc que c'est la réaction du tissu cutané qui instruit le message aux cellules présentatrices de l'allergène : les cellules dendritiques vont alors le transmettre aux lymphocytes T dans le ganglion drainant.
Or, il est généralement admis que les modèles de peau ne sont pas suffisants pour analyser les réponses des sensibilisants et qu'il faut y ajouter des cellules dendritiques (EP 0 857 971).
Les Inventeurs ont maintenant mis en évidence que la peau constitue un modèle
suffisant pour mettre en évidence des biomarqueurs spécifiques de la sensibilisation et/ou de l'irritation chez l'homme et chez la souris, et qu'il n'est pas nécessaire d'ajouter d'autres types cellulaires si l'analyse des gènes identifiés est réalisée à un temps donné. Le modèle EPISKIN peut ainsi être le tissu de référence pour évaluer le caractère sensibilisant d'un composant test.
Par ailleurs, les Inventeurs ont montré qu'il n'était pas suffisant de mettre en évidence une surexpression d'un seul desdits biomarqueurs pour conclure au potentiel sensibilisant d'un composé test, et que seule l'étude d'au moins six marqueurs spécifiques de la sensibilisation permettaient de conclure au potentiel sensibilisant du composé test.
Ainsi, la présente invention se rapporte à une méthode d'évaluation du potentiel sensibilisant d'un composé test, comprenant les étapes de:
a) mise en contact d'un composé test avec un échantillon biologique;
b) détermination du niveau d'expression d'au moins six gènes choisis dans le groupe constitué par : BRAK(CXC chimiokine ligand 14), CTSS (cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2), FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27 (Protéine de choc thermique de27kDa), IL 18 (Interleukine 18 ), HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), IL1R2 (Récepteur type II de l'interleukine 1), TPSAB1 (tryptase alpha/beta 1), CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFB1 (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZK11P1 (Protéine d'interaction PDZK1), PI3 (Inhibiteur de peptidase), PSME2 (Sous unité activatrice du proteasome 2), SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase), AKR1B10 (Membre B10 de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C1 (Membre Cl de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C2 (Membre C2 de la famille des aldo-keto reductases), CYP1B1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille B, polypeptide 1), FTH1P (Polypeptide lourd de la ferritine, 1), FTL (Polypeptide léger de la ferritine, 1), G6PD (glucose-6-phosphate dehydrogenase),
GCLM (Sous unité modificatrice de la glutamate-cysteine ligase), NQ02 (NAD(P)H dehydrogenase des quinone s2), SLC7A11 (Membre 11 de la famille 7 des porteurs de molécules solubles), TXNRDl (thioredoxine reductase 1), UGTIAI (Polypeptide Al de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1), UGT1A9 (Polypeptide A9 de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1, YWHAZ (Polypeptide zeta de la protéine d'activation de tyrosine 3- monooxygenase/tryptophan 5-monooxygenase polypeptide), CD36 (CD36 molécule), CYPIAI (cytochrome P450, famille 1, sous famille A, polypeptide 1), GCLC (Sous unité catalitique de la glutamate-cysteine ligase), HMOX1 (heme oxygenase 1), NQOl (NAD(P)H dehydrogenase,des quinones 1) et S100A8 (Protéine de fixation du calcium S 100 A8).
De préférence, lesdits au moins six gènes sont choisis dans le groupe constitué par : BRAK (CXC chimiokine ligand 14), CTSS (cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2), FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27 (Protéine de choc thermique de27kDa), ILl 8 (Interleukine
18 ), HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), IL1R2 (Récepteur type II de rinterleukine 1), TPSAB1 (tryptase alpha/beta 1), CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFB1 (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZK11P1 (Protéine d'interaction PDZK1), PI3 (Inhibiteur de peptidase), PSME2 (Sous unité activatrice du proteasome 2), SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase), AKR1B10 (Membre B10 de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C1 (Membre Cl de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C2 (Membre C2 de la famille des aldo-keto reductases), CYP1B1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille B, polypeptide 1), FTH1P (Polypeptide lourd de la ferritine, 1), FTL (Polypeptide léger de la ferritine, 1), G6PD (glucose-6-phosphate dehydrogenase), GCLM (Sous unité modificatrice de la glutamate-cysteine ligase), NQ02 (NAD(P)H dehydrogenase des quinone s2), SLC7A 11 (Membre 11 de la famille 7 des porteurs de molécules solubles), TXNRDl (thioredoxine reductase
1), UGTIAI (Polypeptide Al de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1), UGT1A9 (Polypeptide A9 de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1, et YWHAZ (Polypeptide zeta de la protéine d'activation de tyrosine 3- monooxygenase/tryptophan 5-monooxygenase polypeptide),
encore préférentiellement choisis dans le groupe constitué par : BRAK (CXC chimiokine ligand 14), CTSS(cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2), FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27
(Protéine de choc thermique de27kDa), IL 18 (Interleukine 18 ), HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), IL1R2 (Récepteur type II de l 'interleukine 1), TPSAB1 (tryptase alpha/beta 1), CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFBl (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZK11P1 (Protéine d'interaction PDZK1), PI3 (Inhibiteur de peptidase) et SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase),
et de manière encore préférée choisis dans le groupe constitué par : BRAK (CXC chimiokine ligand 14), CTSS(cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2), FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27
(Protéine de choc thermique de27kDa), IL 18 (Interleukine 18), HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), IL1R2 (Récepteur type II de interleukine 1), TPSAB1 (tryptase alpha/beta 1) ou dans le groupe constitué par : CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFBl (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZK11P1 (Protéine d'interaction PDZK1), PI3 (Inhibiteur de peptidase), PSME2 (Sous unité activatrice du proteasome 2) et SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase).
De préférence, la méthode selon la présente invention peut comprendre en outre une étape c) de détermination du potentiel sensibilisant d'un composé test.
Préférentiellement, ladite étape c) peut consister en une étape de sélection dudit composé comme présentant un potentiel sensibilisant si le niveau d'expression d'au moins 6 desdits gènes est supérieur à une valeur seuil. De préférence, la méthode selon la présente invention est une méthode in vitro. Tel qu'utilisé ici, le terme « échantillon biologique » se réfère à tout échantillon solide ou liquide issu d'un sujet.
De préférence, ledit échantillon biologique est un échantillon de peau.
De façon particulièrement préférée, l'échantillon de peau est un échantillon de peau reconstruite in vitro, comme par exemple le modèle EpiSkin (EPISKTN, Lyon France), EpiDerm™ (MATEK Corporation, Ashland, MA) ou SkinEthic™ RHE (SKINETHIC, Nice, France). De préférence, ledit échantillon de peau reconstruite in vitro comprend en outre une couche de kératine.
De manière encore préférée, l'échantillon de peau ne comprend pas l'addition d'autres types cellulaires supplémentaires, et encore préférentiellement pas de cellules de Langerhans supplémentaires. Le composé test peut être un composé de nature, structure et origine variées, notamment un composé biologique, un composé chimique, synthétique, etc.
Le composé test peut être tout produit qui se présente sous une forme isolée ou en mélange avec d'autres produits. Le composé test peut être défini en termes de structure et/ou de composition ou être défini sur le plan fonctionnel. Le composé test peut, par exemple, être un produit isolé et structurellement défini, un produit isolé de structure indéfinie, un mélange de produits connus et caractérisés ou une composition comprenant un ou plusieurs produits. Un ou plusieurs composés peuvent ainsi être testés, en mélange ou de manière séparée.
De telles compositions peuvent être, par exemple, des échantillons d'un produit cosmétique ou dermatologique.
De préférence, ledit composé test est apte à être utilisé sur la peau et peut être utilisé dans une composition cosmétique ou dermatologique.
Préférentiellement, ladite méthode permet d'évaluer le potentiel sensibilisant d'un composé test chez l'homme, comprenant une étape b) de détermination du niveau d'expression d'au moins six gènes tels que définis dans le tableau 1, et de préférence six gènes choisis dans le groupe constitué par : CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFB1 (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZK11P1 (Protéine d'interaction PDZK1), PB (Inhibiteur de peptidase), PSME2 (Sous unité activatrice du proteasome 2), SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase).
On entend par « potentiel sensibilisant », le risque pour le composé test de provoquer une réaction immunologique lors de sa mise en contact avec un mammifère, de préférence un humain. Ainsi, le potentiel sensibilisant peut être considéré comme le risque de développer une allergie au contact du composé test.
On entend par « potentiel irritant », le risque pour le composé test de provoquer une inflammation réversible des tissus vivants par action chimique au site de contact.
De préférence, la méthode selon la présente invention permet d'évaluer si le composé test est susceptible de provoquer une allergie de contact ou dermatite atopique. La présente invention est particulièrement adaptée à l'identification d'un nombre important de composés. Ce criblage simple et efficace peut être accompli en un
laps de temps très court. Les méthodes décrites peuvent en particulier être partiellement automatisées, autorisant ainsi le criblage efficace et simultané de composés divers et nombreux, soit sous forme de mélange soit sous forme séparée.
De préférence, dans la méthode selon la présente invention, le niveau d'expression de chacun desdits gènes est déterminé par la mesure du niveau d'expression des polypeptides codés par ledit gène ou un fragment de celui-ci, ou par la détermination du niveau d'expression de l'ARNm dudit gène ou d'un fragment de celui-ci.
Dans un mode de réalisation préféré, la détermination du niveau d'expression de chacun desdits au moins six gènes est effectuée par analyse de l'expression de transcrits d'ARNm ou de précurseurs d'ARNm, tel qu'un ARN natif, dudit gène. Ladite analyse peut être réalisée en préparant l'ARNm/ ADNc de cellules d'un échantillon biologique d'un patient, et hybridation de l'ARNm /ADNc avec un polynucléotide de référence. L'ARNm/ADNc préparé peut être utilisé dans une analyse par hybridation ou amplification qui inclut, sans s'y limiter, les analyses Southern et Northen, les analyses par PCR (« polymerase chain reaction »), telle que la PCR quantitative (Taqman) et l'utilisation de sondes (« probes arrays ») telles que les matrices ADN GeneChip®(AFFYMETRIX).
Avantageusement, l'analyse de l'expression d'ARNm transcrit de chacun desdits au moins au moins six gènes implique un procédé d'amplification des acides nucléiques, comme par exemple la RT-PCR (mode de réalisation expérimental décrit dans le Brevet US 4,683,202), la réaction en chaîne par la ligase (BARANY, Proc. Natl. Acad. Sci. USA, vol.88, p: 189-193, 1991), la réplication de séquences auto-entretenue (« self sustained séquence réplication ») (GUATELLI et al, Proc. Natl. Acad. Sci. USA, vol.87, p: 1874-1878, 1990), le système d'amplification transcriptionnelle. (KWOH et al, Proc. Natl. Acad. Sci. USA, vol.86, p: 1173-1177, 1989), la « Q-Beta Replicase » (LIZARDI et al., Biol.
Technology, vol.6, p: 1197, 1988), la « rolling circle replication » (U. S. Patent No. 5,854,033) ou toute autre méthode d'amplification d'acides nucléiques, suivie d'une étape de détection des molécules amplifiées par des techniques bien connues de l'homme du métier. Ces modes de détection sont particulièrement utiles pour la détection de molécules d'acides nucléiques en très faibles quantités. Ainsi, selon un mode de réalisation préféré, la méthode selon la présente invention comprend une étape supplémentaire d'amplification de l'ARNm ou de l'ADNc de chacun desdits au moins six gènes, de la séquence complémentaire de celle-ci ou d'un fragment de celle-ci.
Telles qu'utilisées ici, les amorces d'amplifications sont définies comme étant une paire de molécules d'acides nucléiques qui peuvent s'apparier respectivement aux régions 3' et 5' d'un gène de façon spécifique (brins positif et négatif, ou inversement) et encadrent une courte région dudit gène. De manière générale, les amorces d'amplification ont une longueur de 10 à 30 nucléotides et permettent l'amplification d'une région d'une longueur comprise entre 50 et 200 nucléotides. Avantageusement, les amorces utilisées dans le cadre de la présente invention sont celles listées dans le tableau 1. Dans un autre mode de réalisation préféré, la détermination du niveau d'expression de chacun desdits au moins six gènes est réalisée par détermination du niveau d'expression du polypeptide codé par ledit gène, ou un fragment de celui-ci. Ladite analyse peut être réalisée en utilisant un anticorps (par exemple, un anticorps radiomarqué, marqué avec un chromophore, un fluorophore, ou une enzyme), un dérivé d'anticorps (par exemple un anticorps conjugué à un substrat ou à une protéine ou un ligand d'une protéine d'un couple ligand/protéine (par exemple biotine-streptavidine)) ou un fragment d'anticorps (par exemple un anticorps à une seule chaîne, un domaine hypervariable d'un anticorps isolé, etc.) qui se lie spécifiquement au polypeptide codé par ledit gène. Lesdites analyses peuvent être réalisées par de nombreuses techniques à la portée de l'homme du métier incluant, sans s'y limiter, les tests immunologiques basés sur l'utilisation
d'activité enzymatique (« enzyme immunoassay » EIA), les tests immunologiques basés sur l'utilisation d'isotopes radioactifs (RJA), l'analyse par Western blot et les tests ELISA (« enzyme linked immunoabsorbant assay »). Au sens de la présente invention, on entend par « polypeptide » une séquence comprenant au moins deux acides aminés, et les termes « polypeptide », « peptide » et « protéine » peuvent être indifféremment utilisés.
Au sens de la présente invention, on entend par « fragment de l'ARNm ou de l'ADNc », une séquence d'au moins 50 acides nucléiques, à titre d'exemple d'au moins 100 ou 150 acides nucléiques, de préférence d'au moins 200 acides nucléiques, à titre d'exemple d'au moins 250 ou 350 acides nucléiques, et de manière particulièrement préférée un polypeptide d'au moins 400 acides nucléiques.
Au sens de la présente invention, on entend par « fragment du polypeptide », une séquence d'au moins 50 acides aminés, à titre d'exemple, d'au moins 100 ou 150 acides aminés, de préférence d'au moins 200 acides aminés, à titre d'exemple d'au moins 250 ou 350 acides aminés, et de manière particulièrement préférée un polypeptide d'au moins 400 acides aminés.
De préférence, la méthode selon la présente invention comprend en outre une étape de comparaison du niveau d'expression de chacun desdits au moins six gènes avec une valeur de référence. Cette valeur de référence peut servir de contrôle positif et/ou négatif.
Un contrôle positif peut par exemple être effectué en comparant le niveau d'expression dudit au moins un gène en présence du composé test avec le niveau d'expression dudit au moins un gène en présence d'un composé connu comme sensibilisant.
A titre d'exemple de composé connu comme sensibilisant, on peut citer l'acide 2,4,6-trinitrobenzene sulfonique, la p-phénylenediamine, le dinitrochlorobenzène, le benzaldehyde, le résorcinol, le disulfure de tétraméthyl thiurame, l'oxazolone, le chloroAtranol, le diphenylcyclopropénone le potassium dichromate, l'aldéhyde cinnamique, le 2-Bromo-2-(bromomethyl)glutaronitrile, le glyoxal, la saccharine, le formaldehyde, l'anhydride trimellitique, le méthylchloroisothiazolinone, le benzoate de benzyl, l'alpha-hexyl cinnamaldehyde, l'eugenol, le 2- mercaptobenzothiazole, l'soeugenol, la diphénylcyclopropénone (DPCP), le lauryl gallate (LG), la 3-3-dimethylaminopropylamine (3-DMAPA), l'aldéhyde cinnamique (CA), le citral (Cal), la 1,4-hydroquinone (HQ), le glutaraldéhyde (GA), la 1,2-benzisothiazolin-3-one (Ben), la phénylacetaldéhyde (PA) et le lilial (Li), préferentiellement parmi la diphénylcyclopropénone, le lauryl gallate, la 1,4- hydroquinone et le glutaraldéhyde, et de manière particulièrement préférée la 1,4- hydroquinone.
Alternativement, dans le cadre de la présente invention, On peut utiliser une composition sensibilisante comme contrôle positif, comme le « fragrance mix ».
Un contrôle négatif peut être réalisé en l'absence du composé test ou en présence d'un composé connu comme non sensibilisant, comme par exemple l'huile d'olive, le glycérol, le cétyl trimethylammonium bromide (CTAB) et le dipropylène glycol.
Dans le cadre de la présente invention, on conclura qu'un composé test présente un potentiel sensibilisant si une surexpression dudit gène est observée par rapport à son niveau d'expression en l'absence dudit composé test.
On entend par « surexpression », un niveau d'expression significativement plus élevé dudit gène par rapport à son niveau d'expression normal. De préférence, on entend par surexpression un niveau d'expression dans un échantillon biologique qui est supérieur à au moins 20% du niveau normal d'expression dudit gène, de
préférence supérieur à au moins 50% du niveau normal d'expression dudit gène, et de manière particulièrement préférée supérieur d'au moins 90% au niveau normal d'expression dudit gène.
Le « niveau d'expression en l'absence dudit composé test » ou « niveau normal » est le niveau d'expression dudit gène dans un échantillon contrôle correspondant potentiellement à l'échantillon biologique d'un patient ne présentant pas de sensibilisation ou, de préférence, à la moyenne du niveau d'expression dudit gène dans différents échantillons contrôle. De préférence, l'étape b) de ladite méthode d'évaluation du potentiel sensibilisant comprend la mesure de l'expression d'au moins 7, d'au moins 8, d'au moins 9, d'au moins 10, d'au moins 11, d'au moins 12, d'au moins 13, d'au moins 14, d'au moins 15, d'au moins 16, d'au moins 17, d'au moins 18, d'au moins 19, d'au moins 20, d'au moins 21, d'au moins 22, d'au moins 23, d'au moins 24 et encore préférentiellement d'au moins 25 gènes choisis dans le groupe constitué par : les gènes tels que définis dans le tableau 1.
Ainsi, on pourra conclure qu'un composé test présente un potentiel sensibilisant si une surexpression d'au moins 6, d'au moins 7, d'au moins 8, d'au moins 9, d'au moins 10, d'au moins 11, d'au moins 12, d'au moins 13, d'au moins 14, d'au moins 15, d'au moins 16, d'au moins 17, d'au moins 18, d'au moins 19, d'au moins 20, d'au moins 21, d'au moins 22, d'au moins 23, d'au moins 24 et encore préférentiellement d'au moins 25 gènes choisis dans le groupe constitué par les gènes tels que définis dans le tableau 1. De manière particulièrement préférée, l'étape b) de ladite méthode d'évaluation du potentiel sensibilisant comprend la détermination du niveau d'expression de l'ensemble des gènes : AKR1B10 (Membre B10 de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C1 (Membre Cl de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C2 (Membre C2 de la famille des aldo-keto reductases), CYP1B1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille B, polypeptide 1), FTH1P (Polypeptide lourd de la ferritine, 1), FTL (Polypeptide léger de la ferritine, 1), G6PD (glucose-
6-phosphate dehydrogenase), GCLM (Sous unité modificatrice de la glutamate- cysteine ligase), NQ02 (NAD(P)H dehydrogenase des quinone s2), SLC7A11 (Membre 11 de la famille 7 des porteurs de molécules solubles), TXNRD1 (thioredoxine reductase 1), UGTIAI (Polypeptide Al de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1), UGT1A9 (Polypeptide A9 de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1, YWHAZ (Polypeptide zeta de la protéine d'activation de tyrosine 3-monooxygenase/tryptophan 5-monooxygenase polypeptide), CD36 (CD36 molécule), CYP1A1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille A, polypeptide 1), GCLC (Sous unité catalitique de la glutamate-cysteine ligase), HMOX1 (heme oxygenase 1), NQOl (NAD(P)H dehydrogenase,des quinones 1), PSME2 (Sous unité activatnce du proteasome 2) et S100A8 (Protéine de fixation du calcium S 100 A8), de préférence choisis dans le groupe constitué par : AKR1B10 (Membre B10 de la famille des aldo-keto reductases), AK 1C1 (Membre Cl de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C2 (Membre C2 de la famille des aldo-keto reductases), CYP1B1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille B, polypeptide 1), FTH1P (Polypeptide lourd de la ferritine, 1), FTL (Polypeptide léger de la ferritine, 1), G6PD (glucose-6-phosphate dehydrogenase), GCLM (Sous unité modificatrice de la glutamate-cysteine ligase), NQ02 (NAD(P)H dehydrogenase des quinone s2), SLC7A11 (Membre 11 de la famille 7 des porteurs de molécules solubles), TXNRD1 (thioredoxine reductase 1), UGTIAI (Polypeptide Al de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1), UGT1A9 (Polypeptide A9 de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1, PSME2 (Sous unité activatnce du proteasome 2) et YWHAZ (Polypeptide zeta de la protéine d'activation de tyrosine 3-monooxygenase/tryptophan 5- monooxygenase polypeptide) .
Dans ce mode de réalisation particulièrement préféré, on conclura au potentiel sensibilisant dudit composé test si au moins 11 desdits gènes sont surexprimés par rapport à une valeur de référence. De manière particulièrement préférée, l'étape b) de ladite méthode d'évaluation du potentiel sensibilisant comprend la détermination du niveau d'expression d'au
moins l'ensemble des gènes : BRAK (CXC chimiokine ligand 14), CTSS (cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2), FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27 (Protéine de choc thermique de27kDa), IL 18 (Interleukine 18 ), HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), IL1R2 (Récepteur type II de l'interleukine 1), TPSAB1 (tryptase alpha beta 1), CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFB1 (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZKl lPl (Protéine d'interaction PDZKl), PI3 (Inhibiteur de peptidase) et SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase),
et encore préférentiellement l'ensemble des gènes BRAK (CXC chimiokine ligand 14), CTSS (cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2), FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27 (Protéine de choc thermique de27kDa), IL18 (Interleukine 18 ), IL1R2 (Récepteur type II de l'interleukine 1) HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), et TPSAB1 (tryptase alpha/beta 1) ou l'ensemble des gènes CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFB1 (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZKl lPl (Protéine d'interaction PDZKl), PI3 (Inhibiteur de peptidase) et SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase).
Dans ce mode de réalisation particulièrement préféré, on conclura au potentiel sensibilisant dudit composé test si au moins 7, de préférence au moins 8 desdits gènes sont surexprimés par rapport à une valeur de référence.
Dans un mode de réalisation particulier, l'étape b) de ladite méthode d'évaluation du potentiel sensibilisant d'un composé test comprend une étape a) de détermination du niveau d'expression d'au moins 10, de préférence 11, 12, 13, 14, 15, 16 et encore préférentiellement de l'ensemble des gènes : AKR1B10 (Membre B10 de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C1 (Membre Cl de
la famille des aldo-keto reductases), AKR1C2 (Membre C2 de la famille des aldo-keto reductases), CTGF (Facteur de croissance du tissu conjonctif ), CYP1B1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille B, polypeptide 1), FTH1P (Polypeptide lourd de la ferritine, 1), FTL (Polypeptide léger de la ferritine, 1), G6PD (glucose-6-phosphate dehydrogenase), GCLM (Sous unité modificatrice de la glutamate-cysteine ligase), IER3 (Gène de la réponse précoce immédiate 3), NQ02 (NAD(P)H dehydrogenase des quinone s2), SLC7A11 (Membre 11 de la famille 7 des porteurs de molécules solubles), TXNRD1 (thioredoxine reductase 1), UGT1A1 (Polypeptide Al de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1), UGT1A9 (Polypeptide A9 de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1, YWHAZ (Polypeptide zeta de la protéine d'activation de tyrosine 3-monooxygenase/tryptophan 5-monooxygenase polypeptide) et CD36 (CD36 molécule) CYP1A1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille A, polypeptide 1), GCLC (Sous unité catalitique de la glutamate-cysteine ligase), HMOX1 (heme oxygenase 1), NQOl (NAD(P)H dehydrogenase,des quinones 1), S 100A8 (Protéine de fixation du calcium S 100 A8)
et éventuellement une étape β) de mesure du niveau d'expression d'au moins 10, de préférence 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 et encore préférentiellement de l'ensemble des gènes : BRAK (CXC chimiokine ligand 14), CTSS (cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2),
FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27 (Protéine de choc thermique de27kDa), IL 18 (Interleukine 18 ), IL1R2 (Récepteur type II de l'interleukine 1), TPSABl(tryptase alpha/beta 1), HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFB1 (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZK11P1 (Protéine d'interaction PDZK1), PI3 (Inhibiteur de peptidase), PSME2 (Sous unité activatrice du proteasome 2), SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase), et
une étape c) de détermination du potentiel sensibilisant d'un composé test, dans laquelle on conclura au potentiel sensibilisant si :
- le niveau d'expression d'au moins 7 des gènes mesuré à l'étape a) est supérieur à une valeur seuil ; et/ou
le niveau d'expression d'au moins 7 des gènes mesuré à l'étape β) est supérieur à une valeur seuil.
De préférence, l'étape b) est réalisée entre 2 et 24 heures après l'étape a), de manière encore préférée entre 4 et 18 heures après l'étape a), de manière particulièrement préférée entre 5 et 7 heures après l'étape a) et de manière préférée entre toute 6 heures après l'étape a).
Un autre aspect de l'invention se rapporte à une méthode d'évaluation de la force sensibilisante d'un composé test comprenant les étapes suivantes :
1) obtention d'au moins une dilution du composé test, et
2) détermination du potentiel sensibilisant dudit composé test à ladite au moins une dilution par une méthode telle que définie selon l'une quelconque des revendications précédentes.
On entend par « force sensibilisante », la capacité d'un composé donné à induire une réponse sensibilisante en fonction de la concentration dudit composé. La force sensibilisante est dépendante de la quantité de substance nécessaire à l'induction de la sensibilisation. Ainsi, plus la quantité de sensibilisant nécessaire pour induire une réponse sensibilisante est faible, plus le sensibilisant est fort, et inversement, plus la quantité de sensibilisant nécessaire pour induire une réponse sensibilisante est élevée, plus le sensibilisant est faible.
II est ainsi possible de réaliser une analyse quantitative du potentiel sensibilisant d'un composé.
De préférence, ledit composé test est soumis à des dilutions successives. Ainsi, les étapes 1) et 2) seront effectuées pour chacune des dilutions.
De préférence, lesdites dilutions successives permettront de déterminer la dilution maximale à laquelle ledit composé test conserve un potentiel sensibilisant.
Ladite méthode d'évaluation de la force sensibilisante d'un composé test peut en outre comprendre une étape d'évaluation de la force sensibilisante du composé test.
Ainsi, plus un produit conserve un potentiel sensibilisant suite à des dilutions successives, plus ledit composé test est un sensibilisant fort.
En outre, la force sensibilisante d'un composé test sera également fonction du potentiel irritant dudit composé test. Ainsi le fait qu'un composé test présente un potentiel irritant, augmente la force sensibilisante dudit composé test.
Par conséquent, dans un mode de réalisation préféré, ladite méthode comprend en outre une étape de détermination du potentiel irritant du composé test.
Le potentiel irritant d'un composé test peut par exemple être évalué en utilisant la méthode décrite dans la demande de brevet français n° 1051638.
Ainsi, on pourra conclure qu'un produit est extrêmement sensibilisant (Extrême E), si :
celui-ci présente un potentiel sensibilisant à une dilution de 1/1000, et/ou
celui-ci présente un potentiel sensibilisant à une dilution de 1/100, mais ne présente pas de potentiel sensibilisant à une dilution de 1/1000, et présente un potentiel irritant.
Ainsi, on pourra conclure qu'un produit est fortement sensibilisant (Fort (strong- S)), si :
celui-ci présente un potentiel sensibilisant à une dilution de 1/100, mais ne présente pas de potentiel sensibilisant à une dilution de 1/1000, ou
celui-ci présente un potentiel sensibilisant à une dilution de 1/10, mais ne présente pas de potentiel sensibilisant à une dilution de
1/100 et présente un potentiel irritant.
Ainsi, on pourra conclure qu'un produit est modérément sensibilisant (Modéré (Moderate M)), si :
celui-ci présente un potentiel sensibilisant à une dilution de 1/10, mais ne présente pas de potentiel sensibilisant à une dilution de 1/100, ou
celui-ci présente un potentiel sensibilisant à une dilution de 1/2, mais ne présente plus de potentiel sensibilisant à des dilutions inférieures à 1/2 et présente un potentiel irritant.
Ainsi, on pourra conclure qu'un produit est faiblement sensibilisant (faible (weak- W)), si celui-ci ne présente plus de potentiel sensibilisant à des dilutions inférieures à 1/2.
Selon un autre aspect, la présente invention se rapporte à l'utilisation d'au moins un, de préférence au moins 2, au moins 3, au moins 4, au moins 5, au moins 6, au moins 7 ou au moins 8 gènes choisis dans le groupe constitué par : BRAK (CXC chimiokine ligand 14), CTSS(cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2), FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27
(Protéine de choc thermique de27kDa), IL 18 (Interleukine 18 ), HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), IL1R2 (Récepteur type II de l'interleukine 1), TPSAB1 (tryptase alpha/beta 1), CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFBl (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A),
NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZKl 1P1 (Protéine d'interaction PDZKl), PI3 (Inhibiteur de peptidase), PSME2 (Sous unité activatrice du proteasome 2), SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase), AKR1B10 (Membre B10 de la famille des aldo-keto reductases), AKRICI (Membre Cl de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C2 (Membre C2 de la famille des aldo- keto reductases), CYP1B1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille B, polypeptide 1), FTHIP (Polypeptide lourd de la ferritine, 1), FTL (Polypeptide léger de la ferritine, 1), G6PD (glucose-6-phosphate dehydrogenase), GCLM (Sous unité modificatrice de la glutamate-cysteine ligase), NQ02 (NAD(P)H dehydrogenase des quinone s2), SLC7A11 (Membre 11 de la famille 7 des porteurs de molécules solubles), TXNRD1 (thioredoxine reductase 1), UGT1A1 (Polypeptide Al de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1), UGT1A9 (Polypeptide A9 de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1 et YWHAZ (Polypeptide zeta de la protéine d'activation de tyrosine 3- monooxygenase/tryptophan 5-monooxygenase polypeptide) pour l'évaluation in vitro du potentiel sensibilisant d'un composé test.
La présente invention se rapporte également à une trousse pour la mise en œuvre d'une méthode d'évaluation in vitro du potentiel sensibilisant d'un composé test, comprenant des moyens de détermination du taux d'expression d'au moins six gènes choisis dans le groupe constitué par BRAK (CXC chimiokine ligand 14), CTSS (cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2), FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27 (Protéine de choc thermique de27kDa), IL18 (Interleukine 18 ), HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), IL1R2 (Récepteur type II de l'interleukine 1), TPSAB1 (tryptase alpha beta 1), CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFB1 (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZKl 1P1 (Protéine d'interaction PDZKl), PI3 (Inhibiteur de peptidase), PSME2 (Sous unité activatrice du proteasome 2), SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase), AKR1B10 (Membre B10 de
la famille des aldo-keto reductases), AKR1C1 (Membre Cl de la famille des aldo- keto reductases), AKR1C2 (Membre C2 de la famille des aldo-keto reductases), CYP1B1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille B, polypeptide 1), FTH1P (Polypeptide lourd de la ferritine, 1), FTL (Polypeptide léger de la ferritine, 1), G6PD (glucose-6-phosphate dehydrogenase), GCLM (Sous unité modificatrice de la glutamate-cysteine ligase), NQ02 (NAD(P)H dehydrogenase des quinone s2), SLC7A 11 (Membre 11 de la famille 7 des porteurs de molécules solubles), TXNRD1 (thioredoxine reductase 1), UGT1A1 (Polypeptide Al de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1), UGT1A9 (Polypeptide A9 de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1, YWHAZ (Polypeptide zeta de la protéine d'activation de tyrosine 3-monooxygenase/tryptophan 5-monooxygenase polypeptide), CD36 (CD36 molécule), CYP1A1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille A, polypeptide 1), GCLC (Sous unité catalitique de la glutamate-cysteine ligase), HMOX1 (heme oxygenase 1), NQOl (NAD(P)H dehydrogenase,des quinones 1) et S100A8 (Protéine de fixation du calcium S 100 A8).
De préférence, ladite trousse comprendra au moins six paires d'amorces permettant chacune l'amplification d'au moins un gène choisi dans le groupe constitué par : BRAK(CXC chimiokine ligand 14), CTSS (cathepsine S), DAPK2 (protéine kinase associée à la mort 2), FABP4 (Protéine de fixation des acides gras 4), HSP27 (Protéine de choc thermique de27kDa), IL 18 (Interleukine 18 ), IL1R2 (Récepteur type II de l'interleukine 1), HSP90 (Protéine de choc thermique de 90kDa), TPSAB1 (tryptase alpha/beta 1), CXCR1 (Récepteur alpha de l'interleukin 8), DEFB1 (defensine, beta 1), DHFR (dihydrofolate reductase), EHF (Facteur homologue ets), IVL (involucrine), KRT4 (kératine 4), MELANA (melane-A), NGAL (Gelatinase des neutrophiles), PDZK11P1 (Protéine d'interaction PDZK1), PI3 (Inhibiteur de peptidase), PSME2 (Sous unité activatrice du proteasome 2), SERPINB3 (Membre 3 des Inhibiteurs de la serpine peptidase), AKR1B10 (Membre B10 de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C1 (Membre Cl de la famille des aldo-keto reductases), AKR1C2 (Membre C2 de la famille des aldo-keto reductases), CYP1B1 (cytochrome P450, famille 1,
sous famille B, polypeptide 1), FTH1P (Polypeptide lourd de la ferritine, 1), FTL (Polypeptide léger de la ferritine, 1), G6PD (glucose-6-phosphate dehydrogenase), GCLM (Sous unité modificatrice de la glutamate-cysteine ligase), NQ02 (NAD(P)H dehydrogenase des quinone s2), SLC7A 11 (Membre 11 de la famille 7 des porteurs de molécules solubles), TXNRD1 (thioredoxine reductase 1), UGT1A1 (Polypeptide Al de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1), UGT1A9 (Polypeptide A9 de la famille des UDP glucuronosyltransferase 1, YWHAZ (Polypeptide zeta de la protéine d'activation de tyrosine 3- monooxygenase/tryptophan 5-monooxygenase polypeptide), CD36 (CD36 molécule), CYP1A1 (cytochrome P450, famille 1, sous famille A, polypeptide 1), GCLC (Sous unité catalitique de la glutamate-cysteine ligase), HMOX1 (heme oxygenase 1), NQOl (NAD(P)H dehydrogenase,des quinones 1) et S100A8 (Protéine de fixation du calcium S 100 A8). De manière particulièrement préférée, ladite au moins une paire d'amorce est choisie dans le tableau 1.
Exemples
1) Mise en évidence de biomarqueurs selon le protocole Skinethic
Les peaux, 1,07 cm2, ont été achetées chez EPISKIN. Les différentes substances ont été appliquées soit sous forme liquide (30μ1 à différentes concentrations) soit sous forme solide (30μ1 PBS ou huile d'olive + 30μg ou moins pour évaluer différentes concentrations de poudre) sur les peaux. Après une incubation de 15mn à température ambiante les peaux ont été lavées avec du PBS (25 ml) et incubées 3h, 6h ou 18h à 37°C dans une étuve à C02. Après incubation les peaux ont été prélevées avec un punch et séparées du support en collagène. Elles ont ensuite été directement placées dans une solution de « Tri Reagent » (Ambion) (1 ml) et immédiatement dissociées mécaniquement.
Préparation de l 'ADNc
Les tissus ont été placés dans une solution de «Tri Reagent» (Ambion) et broyés mécaniquement. L'ARN a été préparé suivant le protocole décrit par le fournisseur avec une précipitation à l'isopropanol. Pour la préparation de l'ADNc, les ARN totaux ont été traités au préalable avec une DNAse pour retirer les ADN génomiques contaminants. On utilise pour le traitement 1 à 5 g d'ARN total avec de la DNAse RNAse free, de la RNAsin (1μl) et des random primers (3 μg). On ajoute ensuite de la superscipt III RT (1,5 μl à 200U/μl). Les cDNA sont ensuite testés par RT-PCR.
PCR quantitative
La PCR quantitative en temps réel a été réalisée en utilisant la technologie SYBR Green des appareils LC480 de chez Roche. Les amorces ont été conçues pour couvrir les jonctions intron-exon pour prévenir d'éventuelles traces d'amplification de l'ADN génomique. L'amplification donne des amplicons entre 100 et 150 pb. Toutes les paires d'amorces ont été qualifiés par digestion avec des enzymes de restriction et analysés par électrophorèse. La PCR a été réalisée dans 10 μl en utilisant le mix PCR Sybr green 2X mix PCR de Roche dans des plaques PCR de chez Roche. L'expression des gènes cibles a été mesurée après normalisation de TARN grâce à quatre gènes de ménage, et les valeurs sont exprimées en utilisant la méthode des CT, et exprimés en taux d'expression supplémentaire par rapport à un zéro théorique (user bulletin no. 2, Applied Biosystems, December 1997).
Résultats
Pour cette analyse, une application de 15mn suivi d'un lavage et d'une post incubation de 6h avant collecte des biopsies et d'une analyse de la transcription des gènes ont été réalisés. Les résultats sont présentés dans le tableau 1.
Par ailleurs, 35 substances classées selon leurs caractéristiques (non irritante (non IR ) non sensibilisante (NS), irritante (IRR) ou sensibilisante en utilisant la classification officielle en Extrême (E), Fort « strong, S », Intermédiaire, (intermediate M) et faible (weak-W) ont été testées à différentes doses (Tableau 2). Pour l'analyse, la dose permettant la réponse maximale sans induire de destruction tissulaire (corrosion) trop importante a été retenue.
3 groupes de biomarqueurs ont été testés sur les échantillons, ceux spécifiques de l'irritation, ceux représentés par les gènes de la famille ARE (gènes sous le contrôle des promoteurs « ARE-antioxydant responsive élément », à savoir les gènes AKR1B10, AKR1C1, AKR1C2, CYP1B1, FTH1P, FTL, G6PD, GCLM, NQ02, SLC7A11, TXNRDl, UGTIAI, UGT1A9, YWHAZ, CD36, CYPIAI, GCLC, HMOX1, NQOl, PSME2 et S100A8) et un autre groupe de gènes spécifiques de la sensibilisation notamment pour les substances sensibilisantes qui n'induisent pas les gènes ARE.
Les irritants dont l'expression du gène IL-8 est 50 fois supérieure au contrôle et qui induisent une expression non spécifique des gènes ARE ont été retestés à des doses plus faibles. Les résultats sont présentés dans les tableaux 2 et 3, avec un code selon le taux de surexpression des gènes. Si l'expression est supérieure à 1,3 par rapport au contrôle une note de 1 est donnée, si cette expression est inférieure, la note est 0. On constate que, de préférence, si le nombre de gènes ARE est supérieur à 11, alors on peut conclure que la substance est considérée de manière certaine comme sensibilisante. Pour les substances n'induisant pas fortement les gènes ARE, on analyse alors l'autre groupe de gènes de sensibilisation.
On observe que, de préférence, si au moins 8 de ces gènes sont surexprimés alors la substance est clairement sensibilisante.
De préférence, ledit test est réalisé à la fois sur le groupe des gènes ARE et le groupe des gènes « non-ARE ».
D'autre part, afin d'évaluer la force sensibilisante des composés, une sélection de composés a été soumise à des dilutions successives avant d'être à nouveau testés pour leur potentiel sensibilisant, comme le montre le tableau 3.