PROCEDE ET DISPOSITIF DE CARACTERISATION DE MATERIAUX SOLIDES, AINSI QUE PROCEDE ET INSTALLATION DE DETERMINATION D'UNE CARACTERISTIQUE THERMODYNAMIQUE DE MOLECULES SONDES La présente invention concerne un procédé et un dispositif de caractérisation de matériaux solides. Elle concerne également un procédé et une installation de détermination d'une caractéristique thermodynamique de molécules sondes.
L'invention s'intéresse à la caractérisation de matériaux pulvérulents en ce qui concerne en particulier, mais de manière non limitative, leur morphologie, notamment leur granulométrie, et leur comportement thermodynamique, notamment pour les étalonner thermiquement. De tels matériaux pulvérulents sont par exemple utilisés dans diverses applications de traitement des gaz, par exemple à des fins de dépollution.
Déterminer de telles caractéristiques s'avère actuellement difficile. Si l'on prend l'exemple de la détermination d'une valeur de granulométrie de ce genre de matériau pulvérulent, les procédés existants sont généralement basés sur l'utilisation d'une série de tamis de plus en plus fins, par lesquels on fait passer le matériau de manière à trier les grains qui le constitue. Dans le cas de l'établissement d'un étalonnage thermique de ce genre de matériau, on peut recourir à un calorimètre. Dans tous les cas, des équipements spécifiques sont requis, dont l'utilisation est souvent délicate et fastidieuse.
Ainsi, DE-A-103 08 741 propose, dans un premier temps, d'échauffer, à l'aide d'une source d'échauffement puisée, un matériau pulvérulent dont on cherche à déterminer la granulométrie, puis, dans un second temps qui succède au premier temps précité, de mesurer le flux de refroidissement provenant des particules du matériau : on peut alors quantifier la taille de ces particules car celles de petites tailles refroidissent plus rapidement que les plus grosses. Ce procédé demande donc la succession de temps d'échauffement et de temps de mesure, ce qui en allonge la durée globale, tout en limitant la précision de l'estimation de la granulométrie calculée.
Le but de la présente invention est de proposer un procédé et un dispositif qui soit plus facile et plus rapide à mettre en œuvre, tout en permettant d'obtenir des résultats de caractérisation fiables et précis.
A cet effet, l'invention a pour objet un procédé de caractérisation d'un matériau solide, tel que défini à la revendication 1 .
L'invention a également pour objet un dispositif de caractérisation de matériaux solides, tel que défini à la revendication 14.
L'idée à la base de l'invention est d'apporter, sous forme de chaleur, une puissance de valeur connue à un matériau pulvérulent à caractériser, tout en observant
simultanément le flux thermique radiatif que ce matériau émet alors en réponse : en établissant un bilan thermique, c'est-à-dire en comparant la quantité d'énergie amenée au matériau et la quantité d'énergie qui, au même moment, s'en évacue, on a accès aux pertes thermiques du matériau. Ces pertes thermiques s'expliquent par la présence des parois du puits dans lequel est reçu le matériau étudié : en effet, en raison du contact entre le matériau et les parois du puits, une partie de la puissance appliquée est perdue par conduction thermique dans ces parois. Cette considération trouve un intérêt remarquable lorsqu'on s'intéresse plus finement à l'interface de contact entre le matériau et les parois du puits : en raison de la morphologie pulvérulente du matériau, cette interface de contact ne correspond pas à une zone étendue enveloppant continûment le matériau, mais consiste en une multitude de petites zones de contact entre les parois et les grains périphériques du matériau. Il en résulte que l'exploitation, notamment par thermographie infrarouge, de la « réponse thermique » du matériau pulvérulent soumis à la puissance prédéterminée précitée permet, de manière fiable et précise, de déterminer, typiquement par des calculs appropriés, des caractérisations pertinentes de ce matériau pulvérulent, qui tiennent compte de sa morphologie. Des exemples en ce sens sont fournis par la suite.
On souligne ici que, au sens de l'invention, la notion de « matériau pulvérulent » ne renvoie pas à une classification stricte pré-existante relative à des poudres. Au contraire, l'invention s'applique de manière générale à des matériaux présentant une structure solide finement divisée ou poreuse, établissant une interface de contact granuleuse avec les parois du puits dans lequel est placé le matériau.
En pratique, l'invention est particulièrement facile à mettre en œuvre. En particulier, elle ne nécessite ni de tamiser, ni de confiner de manière étanche le matériau à caractériser. De plus, les mesures de la réponse thermique de ce matériau sont réalisées par observation directe du matériau simultanément à son échauffement par l'application de la puissance prédéterminée. On comprend donc que les temps de manipulation correspondants sont courts et peuvent s'enchaîner rapidement : on peut parler, en quelque sorte, de caractérisation « à haut débit ». La mise en œuvre de l'invention s'avère donc économique, d'autant qu'une faible quantité de matériau est suffisante pour disposer de données fiables et significatives, eu égard à la précision des réponses thermiques obtenues et à la performance des mesures relatives à ces réponses thermiques. Typiquement, la masse du matériau ainsi caractérisé est inférieure à 100 mg.
Comme présenté plus en détail par la suite, l'invention permet de déterminer des caractéristiques morphologiques du matériau pulvérulent, en particulier sa granulométrie ou son taux de fines. L'invention permet également d'établir un étalonnage thermique du
matériau, notamment en vue d'utiliser ce dernier pour déterminer les caractéristiques thermodynamiques, telles que l'enthalpie, d'une molécule sonde gazeuse destinée à s'adsorber sur le matériau.
Ainsi, des caractéristiques additionnelles avantageuses du procédé et du dispositif conformes à l'invention, prises isolément ou selon toutes les combinaisons techniquement possibles, sont spécifiées aux revendications dépendantes 2 à 10 et 15 à 17.
L'invention a également pour objet un procédé de détermination d'une caractéristique thermodynamique de molécules sondes, tel que défini à la revendication 1 1 .
Des caractéristiques avantageuses de ce procédé de détermination sont spécifiées aux revendications dépendantes 12 et 13.
L'invention a également pour objet une installation de détermination d'une caractéristique thermodynamique de molécules sondes, telle que définie à la revendication 18.
L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée à titre d'illustration non limitative et faite en se référant aux dessins sur lesquels :
- la figure 1 est un schéma d'un dispositif de caractérisation conforme à l'invention ;
- la figure 2 est un schéma d'une installation de détermination conforme à l'invention ;
- la figure 3 est un graphe illustrant la variation, en fonction d'une puissance, de mesures de température de trois échantillons d'un même matériau, présentant des granulométries différentes, réalisées dans le cadre d'un premier exemple de l'invention ;
- la figure 4 est un graphe illustrant la variation d'une puissance en fonction de mesures de température de plusieurs échantillons d'un même matériau présentant des taux de fines différents, réalisées dans le cadre d'un deuxième exemple de l'invention ;
- la figure 5 est un graphe illustrant le rapport puissance/température pour les différents échantillons du second exemple ;
- la figure 6 est un graphe illustrant la variation, en fonction du temps, de mesures de température d'un matériau, réalisées dans le cadre d'un troisième exemple de l'invention ; et
- la figure 7 est un graphe illustrant une corrélation entre une partie des mesures de la figure 6 et un débit, et ce pour plusieurs valeurs de ce débit.
Le dispositif 1 conforme à l'invention, illustré schématiquement sur la figure 1 , comprend un bloc 2 dans lequel est délimité un puits 4. Le puits 4 est, à une de ses
extrémités, librement ouvert sur l'extérieur, en débouchant sur une face 2A du bloc 2. A son extrémité opposée, le puits 4 est fermé par un fond 4A.
En pratique, le bloc 2 est réalisé sous des formes et en des matériaux divers. Dans l'exemple illustré, ce bloc 2 est réalisé d'un seul tenant, en acier inoxydable.
Le puits 4 est adapté pour recevoir intérieurement un matériau à caractériser M, fourni sous forme d'une poudre ou similaire et déposé sur le fond 4A du puits, avec interposition d'une résistance chauffante électrique 6. Cette résistance chauffante 6 recouvre ainsi, au moins partiellement, le fond 4A du puits 4, de manière à se retrouver elle-même recouverte de façon sensiblement homogène par le matériau M, comme représenté sur la figure 1. A titre d'exemple, la résistance chauffante 6 consiste en un fil d'étain qui s'étend, suivant une ligne sinueuse, sur le fond 4A du puits 4.
La résistance chauffante 6 est raccordée électriquement à un générateur de tension 8 réglable. En service, l'alimentation électrique de la résistance 6 par le générateur 8 permet d'appliquer au matériau M une puissance prédéterminée P réglable, qui correspond à la puissance consommée par la résistance et qui échauffe le matériau M.
Le dispositif 1 comprend également une caméra infrarouge 10 dont l'objectif 12 est disposé en regard de la face 2A du bloc 2. Bien entendu, cette caméra peut tout aussi bien être positionnée de manière que son axe optique soit perpendiculaire à la face 2A du bloc : dans ce cas, la mesure de thermographie est assurée à l'aide d'un miroir positionné à 45° au-dessus de cette face 2A, permettant de réf léchir le rayonnement thermique en direction de la caméra. Cette configuration permet de protéger la caméra dans le cas d'émission de flux agressifs pouvant porter atteinte à son intégrité.
La caméra 10 est adaptée pour détecter des radiations dans le domaine de l'infrarouge, correspondant spécifiquement au domaine spectral compris entre 7,5 et 13 μηη, et de produire des images de ces radiations. A titre d'exemple, la caméra 10 est une caméra commercialisée par la société FLIR Systems, sous la référence « ThermoVision A20M », dont les signaux de sortie sont traités par le logiciel « ThermaCAM Researcher » (marque déposée).
En service, les images produites par la caméra 10 sont envoyées à des moyens de traitement informatique, non représentés, à même de déterminer une valeur représentative de la température de l'objet émettant la radiation détectée par la caméra. Plus précisément, disposer d'une valeur de température absolue à l'aide de la caméra 10 nécessite que l'émissivité de l'objet observé soit connue ou mesurée au préalable par un étalonnage radiatif adapté. En pratique, la connaissance de la valeur de la température absolue n'est pas nécessaire si les données mesurées sont traitées par comparaison
entre elles, comme expliqué juste ci-après. Dans le même esprit, on peut aussi utiliser le signal de la caméra en niveaux de gris.
Ainsi, en plus du puits 4, le bloc 2 délimite un puits 4' identique au puits 4 décrit plus haut, à la seule différence que ce puits est dépourvu d'une résistance similaire à la résistance chauffante 6. L'intérêt de ce puits 4' va ressortir des explications fournies ci- après relatives au fonctionnement générique du dispositif 1 . En pratique, ce puits 4' peut être délimité dans le bloc 2, comme montré sur la figure 1 , ou bien les puits 4 et 4' peuvent être individualisés, en étant respectivement délimités par des petits blocs ou similaires, identiques et distincts. Dans ce dernier cas, le remplissage et, le cas échéant, le remplacement des puits sont facilités.
Moyennant la commande appropriée du générateur 8, la résistance 6 échauffe le matériau M placé dans le fond 4A du puits 4, en appliquant à ce matériau la puissance prédéterminée P. Les grains du matériau M émettent alors conjointement un flux thermique radiatif, comme indiqué par la flèche F sur la figure 1 . Ce flux thermique F est détecté par la caméra 10 et exploité par les moyens de traitement informatiques reliés à cette caméra, afin de déterminer une valeur représentative de la température du matériau M résultant de son échauffement par la puissance fournie P.
Le flux thermique F représente une énergie calorifique qui ne correspond pas à la totalité de l'énergie transmise au matériau M par la résistance chauffante 6 : en effet, le matériau M perd de la chaleur par conduction thermique avec les parois du puits 4, notamment avec la paroi de fond 4A et la partie d'extrémité inférieure de la paroi latérale du puits. Plus précisément, la quantité d'énergie ainsi perdue par conduction thermique par le matériau M est directement liée à la morphologie pulvérulente de ce matériau : on comprend en effet que plus le matériau M est finement divisé, plus la somme des interfaces de contact entre les grains de ce matériau et les parois du puits 4 est élevée, intensifiant d'autant les pertes thermiques par conduction avec ces parois. Dans ce contexte, le flux thermique F présente un intérêt remarquable puisque, en connaissant la valeur de la puissance P appliquée au matériau M, il permet de caractériser la morphologie pulvérulente du matériau M, comme illustré par les exemples 1 , 2 et 3 ci- après.
Avantageusement, la mesure par la caméra 10 du flux thermique F est poursuivie après avoir coupé brusquement l'application de la puissance P, par arrêt du générateur 8. De cette façon, le rayonnement thermique provenant du matériau M passe du flux F de régime stable à un flux f de régime transitoire, lié à l'arrêt de la propagation de chaleur depuis la région centrale du matériau M où est appliquée principalement, voire exclusivement la puissance P, vers les parois du puits 4, notamment vers la paroi latérale
de ce puits. Comme pour le flux thermique F, ce flux thermique f permet de déduire des caractérisations du matériau M liées à sa morphologie pulvérulente, comme illustré par l'exemple 3 ci-après.
Avantageusement, lors de l'utilisation du dispositif 1 , le puits 4 est associé, par paire, au puits 4'. De cette façon, à condition que les puits 4 et 4' contiennent la même quantité du matériau pulvérulent M, la différence entre la mesure du flux thermique F ou f provenant du puits 4 et la mesure d'un flux thermique similaire F' ou f provenant du puits 4' peut être calculée pour disposer d'une donnée thermique relative au matériau M non influencée par l'émissivité du dispositif et/ou par des fluctuations thermiques des conditions de déroulement des mesures. Autrement dit, le puits 4' sert de référence de comparaison pour les mesures thermiques relatives au puits 4.
Ce qui vient d'être décrit pour le puits 4 ou la paire de puits 4 et 4' peut être réalisé, simultanément ou séquentiellement, pour plusieurs puits ou paires de puits similaires, qui sont soit délimités dans le bloc 2, soit individualisés sans être intégrés dans un même bloc, comme évoqué plus haut pour les puits 4 et 4'. On peut ainsi augmenter de façon importante le nombre total de puits et donc le nombre d'échantillons de matériau(x) à caractériser. Bien entendu, la caméra 12 présente alors une résolution spatiale suffisante pour distinguer les flux thermiques respectifs provenant de ces différents puits, de manière à exploiter isolément les données correspondant à chacun de ces flux.
En pratique, la quantité du matériau M présente dans les puits 4 et 4' est faible : elle est typiquement inférieure à 100 mg. De plus, le dispositif 1 est avantageusement piloté par une interface de commande, telle qu'une interface « Labview ». Cette interface de commande contrôle en particulier le générateur 8.
Le dispositif 1 et le procédé le mettant en œuvre peuvent être appliqués à divers matériaux M. Une liste préférentielle de matériaux M inorganiques est la suivante : alumine, silice, zéolite, minéraux alumino-silicatés, oxydes de terre rare (cérium, lanthane, praséodyme, zirconium, etc., seuls ou en mélange), et l'un des matériaux précités chargés par au moins un métal noble choisi parmi l'or, le platine, le palladium, etc.
Le matériau M peut aussi être inorganique, du moment qu'il présente les caractéristiques de morphologie qui conviennent pour l'invention (solide finement divisé et/ou d'une grande porosité) : il consiste alors notamment en des polymères, tels que des polyamines, des polyphosphazènes et des dérivés phosphorés, ou bien en des molécules organiques de faible masse molaire.
Bien entendu, il est même possible de caractériser des matériaux solides hybrides, c'est-à-dire possédant à la fois des fonctions chimiques inorganique et organique.
Le dispositif 1 et le procédé le mettant en œuvre permettent de caractériser, entre autres, la morphologie du matériau M, en particulier sa granulométrie, comme dans l'exemple 1 ci-après, ainsi que son taux de fines, comme dans l'exemple 2 ci-après. Une autre caractérisation possible par l'invention concerne un étalonnage thermique du matériau M en vue d'utiliser ce matériau pour déterminer des caractéristiques thermodynamiques d'une molécule sonde gazeuse, comme dans l'exemple 3 ci-après, moyennant l'utilisation avantageuse de l'installation 20 de la figure 2, décrite ci-après plus en détail.
L'installation 20 comprend un bloc 22, qui est similaire au bloc 2 et dans lequel sont délimités des puits 24 et 24', respectivement similaires aux puits 4 et 4'. En particulier, le puits 24 est associé à une résistance chauffante électrique 26 similaire à la résistance 6 et associe à un générateur électrique 28, similaire au générateur 8. De même, l'installation 20 comprend une caméra infrarouge 30 similaire à la caméra 10.
Vis-à-vis du bloc 2, le bloc 22 présente des aménagements additionnels. Le fond 24A, 24Ά de chaque puits 24, 24' est relié par un conduit 34, délimité dans le bloc, à la face 22B du bloc, opposée à sa face 22A sur laquelle débouchent les puits.
De plus, un élément fritté 36 s'étend en travers du débouché de chaque conduit 34 dans le puits 24, 24', en reposant sur le fond 24A, 24Ά de ce puits et en formant ainsi un support pour le matériau pulvérulent M. Les éléments frittés 36 présentent une porosité choisie pour, d'une part, que l'élément supporte mécaniquement le matériau pulvérulent M sans que ce dernier ne s'insinue dans les pores de l'élément fritté et, d'autre part, que l'élément ne soit pas étanche au gaz, c'est-à-dire que cet élément puisse être traversé de part en part par un flux gazeux. Typiquement, les pores des éléments frittés 36 présentent une taille de l'ordre du micromètre.
Par ailleurs, à titre optionnel non représenté, le bloc 22 est thermostaté, c'est-à- dire que sa température de fonctionnement peut être imposée à une valeur réglable, moyennant un thermostat. Cette thermorégulation peut aussi bien s'appliquer sur l'ensemble du bloc 22, dans le sens où tous les puits de ce bloc présentent alors une température de service commune, que s'appliquer individuellement à chaque puits. En pratique, les moyens de thermorégulation correspondant peuvent prendre des formes diverses, telles que des cartouches chauffantes électriques ou un circuit de circulation d'un flux caloporteur, intégrés dans l'épaisseur du bloc 22.
L'installation 20 comprend en outre un circuit 40 d'alimentation gazeuse des conduits 34. Plus précisément, ce circuit 40 inclut des arrivées gazeuses 42 qui alimentent respectivement les conduits 34, de manière à déboucher respectivement dans le fond 24A, 24Ά des puits 24 et 24'. Chaque arrivée 42 est munie d'une électrovanne 44
ou d'un moyen similaire, à même de commander le débit de gaz circulant dans l'arrivée correspondante 42. En amont de leur électrovanne 44, les arrivées 42 sont alimentées par un mélange gazeux G contenant, avec une certaine concentration, une molécule sonde S.
En pratique, le mélange gazeux G est mis à disposition de diverses manières. Une première solution consiste à disposer d'une source de ce mélange, directement raccordable en entrée du circuit 40. Une autre solution, représentée sur la figure 2, consiste à produire le mélange gazeux G à partir d'une source 46 d'un gaz vecteur V, alimentant une unité 48 de production de molécules sondes S. Avantageusement, le circuit 40 permet, en alternance du mélange gazeux G, d'alimenter les arrivées 42 par un gaz dépourvu de molécules sondes. Dans l'exemple représenté, la source 46 de gaz vecteur V peut être utilisée à cette fin, moyennant l'utilisation d'une vanne multivoies 50 placée en amont des électrovannes 44 et alimentée, d'une part, par le mélange gazeux provenant de l'unité 48 et, d'autre part, directement par la source 46.
Avant de décrire plus loin, dans le cadre de l'exemple 3 ci-après, une utilisation spécifique de l'installation 20, son fonctionnement générique est décrit ci-après.
Dans un premier temps, l'installation 20 est utilisée de la même façon que le dispositif 1 , décrite plus haut. Comme évoqué précédemment, et comme illustré plus en détail dans l'exemple 3 ci-après, ce premier temps d'utilisation permet notamment d'étalonner thermiquement le matériau M présent dans les puits 24 et 24'.
A la fin de ce premier temps opératoire, la présence de la résistance chauffante 26 n'a plus d'intérêt pour la suite du fonctionnement, de sorte que, le cas échéant, elle peut être retirée.
Dans un second temps, du mélange gazeux G alimente le fond 24A du puits 24, en transitant par l'arrivée correspondante 42, moyennant la commande appropriée de l'électrovanne associée 44. Après avoir traversé de part en part l'élément fritté 36, ce mélange gazeux G atteint le matériau pulvérulent M et progresse dans l'épaisseur de ce dernier, en s'écoulant dans les espaces libres entre les grains de ce matériau, jusqu'à traverser en totalité le matériau. Autrement dit, on réalise, à l'intérieur du puits 24, une percolation gazeuse du matériau M. Les molécules sondes S contenues dans le mélange gazeux G interagissent alors avec les grains du matériau M : cette interaction, peut, selon les cas, être de nature physique, chimique ou physicochimique. Dans tous les cas, on s'intéresse aux phénomènes thermiques liés à cette interaction. Autrement dit, selon que cette interaction soit exothermique ou endothermique, les grains du matériau pulvérulent M émettent conjointement, depuis leur surface, un flux thermique radiatif, comme indiqué par la flèche φ sur la figure 2.
Ce flux thermique φ est détecté par la caméra 30 et ainsi exploité par les moyens de traitement i nformatiq ue rel iés à cette caméra, afin de déterminer une valeur représentative de la température de surface du matériau M résultant de son interaction avec les molécules sondes S : dans ce contexte, le flux thermique φ présente une qualité remarquable, liée, d'une part, au contact intime de percolation entre les grains du matériau et le mélange gazeux G contenant les molécules sondes S et, d'autre part, à l'isolation thermique de l'interaction entre le matériau et ces molécules sondes, par la phase gazeuse de percolation dans laquelle le matériau M est « immergé ».
Comme pour le dispositif 1 , la quantité du matériau M présente dans le puits 24 de l'installation 20 est faible : elle est typiquement inférieure à 100 mg. De plus, on comprend que le débit du mélange gazeux G dans l'arrivée 42 est choisi suffisamment faible pour obtenir l'effet de percolation recherché, notamment en évitant que ce mélange gazeux puisse soulever ou déplacer les grains du matériau M qui reposent dans le fond 24A du puits 24 et qui restent en permanence en contact les uns avec les autres : le débit gazeux de l'arrivée 42 est typiquement inférieur à 1 00 ml/min , voire compris entre 10 et 70 ml/min. Avantageusement, l'élément fritté 36 participe à homogénéiser l'écoulement du flux du mélange gazeux G juste avant qu'il atteigne et traverse le matériau M. En effet, en raison des faibles dimensions du puits 24, en particulier du conduit 34 dont le diamètre est de l'ordre du millimètre, l'écoulement du mélange gazeux G est en régime laminaire et se trouve focalisé au débouché du conduit 34 dans le puits 24 : l'élément fritté 36 permet de créer des turbulences dans le flux du mélange gazeux et permet aussi un étalement de celui-ci sur le côté du matériau M tourné vers cet élément fritté. Autrement dit, l'élément fritté 36 « brise » le fl ux d u mélange gazeux G q u i entre dans le puits 24, en homogénéisant ce flux sur tout le diamètre du puits au niveau du matériau M.
En pratique, lors de l'utilisation de l'installation 20, le puits 24 est avantageusement associé, sous forme d'une paire, au puits 24' de manière que l'admission en mélange gazeux G dans ce puits 24' soit obturée, moyennant une commande correspondante de l'électrovanne associée 44. Ainsi, par différence entre la mesure du flux φ provenant du puits 24 et la mesure du flux φ' provenant du puits 24', on dispose d'une donnée thermique non influencée par l'émissivité de l'installation et/ou par des fluctuations thermiques de l'environnement extérieur, comme expliqué plus haut pour les flux F et F' provenant des puits 4 et 4'.
Le cas échéant, la régulation thermique du bloc 22 est active pendant l'utilisation de l'installation 20 : pendant que le mélange gazeux G s'écoule de manière percolée à travers le matériau M, la température d'ensemble de ce matériau est imposée à une valeur réglée, étant entendu que les phénomènes thermiques de surface, résultant de
l'interaction entre le matériau M et la molécule sonde S, se superposent à la température d'ensemble du matériau ainsi régulée. En pratique, cette régulation thermique peut, dans le temps, être statique ou dynamique, et ce soit par rampe, soit par paliers successifs.
Bien entendu, l'installation 20 est avantageusement pilotée par une interface de commande, similaire à celle évoquée pour le dispositif 1 . Cette interface de commande contrôle le circuit 40, en particulier les électrovannes 44, et, le cas échéant, l'unité 48 de production des molécules sondes S et le thermostat de régulation thermique du bloc 22.
L'installation 20 et son procédé la mettant en œuvre peuvent être appliqués à divers couples matériau M/molécule sonde S en vue de déterminer une caractérisation thermodynamique de cette molécule sonde S, en particulier en vue de déterminer l'enthalpie de vaporisation de cette molécule sonde, comme dans l'exemple 3 ci-après.
En pratique, le matériau M est préférentiellement choisi dans la liste définie plus haut, en lien avec le dispositif 1 , tandis que la molécule sonde S est préférentiellement choisie parmi des hydrocarbures, des suies, des composés organiques volatiles, en particulier l'isopropanol, du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone, des acides carboxyliques, des alcanes, des alcynes, des alcènes, des alcools, des composés aromatiques, des thiols, des esters, des cétones, des aldéhydes, des amides, des aminés, du N-propylamine, notamment l'isopropylamine , de l'ammoniaque, de la lutidine, de la pyridine, de l'hydrogène, du fluor, du néon, du nitrile, de la quinoléine, et un mélange d'au moins certains d'entre eux.
Par ailleurs, une liste préférentielle de gaz vecteurs V est la suivante : l'air, l'azote, l'oxygène, l'argon, l'hélium et un mélange d'au moins certains de ceux-ci.
Trois exemples de mise en œuvre de l'invention, notamment en utilisant le dispositif 1 ou l'installation 20, vont maintenant être décrits.
Exemple 1 :
Cet exemple concerne la caractérisation de silices, en ce qui concerne leur granulométrie.
On dispose de trois silices dont la granulométrie présente des valeurs respectives différentes les unes des autres. Pour chacune de ces trois silices, on dépose une même masse de poudre, par exemple 20 mg, dans le puits 4 et dans le puits 4' du bloc 2 du dispositif 1 .
Pour chacune des trois paires de puits 4 et 4' contenant respectivement les trois silices précitées, on alimente électriquement la résistance 6 des puits 4, tandis que, dans le même temps, on mesure, à l'aide de la caméra 10, les flux thermiques radiatifs F et F'
émis par les puits 4 et 4' de chaque paire. La différence (ΔΤ) des mesures thermiques respectives pour les puits 4 et 4' de chaque paire précitée est reportée sur la figure 3, étant entendu que cette différence thermique est mesurée une fois que sa valeur s'est stabilisée dans le temps : ainsi, sous une première valeur de la puissance P, notée P1 , la figure 3 montre trois points P3.1 1 , P3.21 et P3.31 correspondant respectivement aux mesures thermiques associées à chacune des trois silices utilisées.
Les mêmes mesures sont réitérées en modifiant la valeur de puissance appliquée aux trois puits 4 : une nouvelle série de mesures est réalisée avec la valeur de puissance P2 (points P3.12, P3.22 et P3.32), ainsi qu'une autre série avec la valeur de puissance P3 (points P3.13, P3.23 et P3.33).
Eu égard à l'alignement quasi-parfait des points P3.1 1 , P3.12 et P3.13, à celui des points P3.21 , P3.22 et P3.23, et à celui des points P3.31 , P3.32 et P3.33, on conclut à la pertinence d'une corrélation entre la puissance appliquée aux grains de silice et au flux thermique qu'ils émettent en réponse, en fonction de la granulométrie des silices. En particulier, la droite C3.1 , qui passe sensiblement par les points P3.1 1 , P3.12 et P3.13, présente une pente de valeur inférieure à celle de la droite C2 qui passe sensiblement par les points P3.21 , P3.22 et P3.23, qui présente elle-même une pente de valeur inférieure à celle de la droite C3 qui passe sensiblement par les points P3.31 , P3.32 et P3.33. Ces observations sont cohérentes avec le fait que la granulométrie de la silice associée à la droite C3.1 présente une valeur inférieure à celle de la granulométrie de la silice associée à la droite C3.2, qui présente elle-même une valeur inférieure à celle de la granulométrie de la silice associée à la droite C3.3.
Pour aller plus loin, les inventeurs ont établi un modèle de calcul de la granulométrie du matériau M, moyennant des étalonnages préalables pour tenir compte de l'influence de la masse du matériau M déposée dans les puits du dispositif 1 , ainsi que l'influence de la densité apparente du matériau utilisé. Ce modèle se traduit par l'équation suivante :
granulométrie = K1 + K2*masse + K3*densité apparente,
dans laquelle K1 est un paramètre correspondant à la pente d'une droite obtenue par des mesures, de façon similaire aux droites C3.1 , C3.2 et C3.3 décrites plus haut, et dans laquelle K2 et K3 sont des constantes numériques établies par les étalonnages précités.
Exemple 2 : L'exemple 2 s'intéresse à la caractérisation d'une silice, en ce qui concerne son taux de fines.
On dispose d'une silice granulaire dont on cherche à quantifier et évaluer la tenue mécanique lorsque les grains de silice sont soumis à une agitation mécanique. Pour ce faire, on prépare cinq lots de cette silice :
le lot I correspond à la silice dans son état de mise à disposition d'origine, c'est-à-dire sans que cette silice n'ait subi d'agitation forcée ;
le lot II correspond à la silice du lot I après avoir subi une agitation par un bain d'ultrasons à sec pendant 30 minutes ;
le lot III correspond à la silice du lot I ayant subi une agitation mécanique par l'intermédiaire d'un vortex puissant, pendant 30 secondes ;
le lot IV correspond à la silice du lot I ayant subi une agitation mécanique par l'intermédiaire d'un vortex puissant, pendant 3 minutes ; et le lot V correspond à la silice du lot I ayant subit une agitation par bain d'ultrasons pendant 2 minutes, avant d'être dispersée dans de l'isopropanol évaporé par la suite à 80°.
Dans chacun des lots I à V, on prélève, d'une part, 20 mg de matériau, déposés dans le puits 4 du dispositif 1 et, d'autre part, 20 mg de matériau, déposés dans le puits 4'. A l'aide de la caméra 12, on mesure les flux thermiques radiatifs F et F' émis par les puits 4 et 4' pour chaque lot I, II, II, IV et V, et ce pour différentes valeurs de la puissance P appliquée au matériau du puits 4. Les résultats de mesure sont reportés sur la figure 4 : chaque point montré sur cette figure a, comme ordonnée, une des valeurs de puissance appliquées et, comme abscisse, la différence (ΔΤ) des mesures thermiques respectives pour les puits 4 et 4'. Comme pour l'exemple 1 , les points expérimentaux obtenus pour chaque lot de silice I, II, III, IV, V sont sensiblement alignés en définissant ainsi des droites respectivement référencées C4.1 , C4.2, C4.3, C4.4 et C4.5.
La figure 4 montre clairement que lorsqu'une agitation mécanique forcée est réalisée sur la silice utilisée, la donnée thermique ΔΤ est déplacée vers de plus faibles valeurs au fur et à mesure que la puissance appliquée P augmente : cette diminution de ΔΤ au cours de l'augmentation de la puissance appliquée, par rapport à la situation de la silice du lot I, s'explique par la présence de plus en plus marquée de fines dans les lots II, III, IV et V. En effet, la présence de ces fines augmente les points de contact entre les parois du puits 4 et les grains de la silice : les pertes par conduction thermique avec les parois du puits deviennent donc plus importantes et, par voie de conséquence, la donnée thermique ΔΤ détectée par la caméra 10 est plus faible.
Sur la figure 5, on a tracé le rapport Ρ/ΔΤ entre la puissance appliquée au matériau et la donnée thermique ΔΤ, et ce pour les différents lots I à V testés : on observe
clairement que la préparation du lot V conduit à une altération significative de la silice par rapport au lot II.
On peut d'ailleurs évaluer la proportion relative de fines à l'intérieur de chaque lot, par comparaison avec le lot I : le pourcentage relatif ainsi calculé est inscrit à l'aplomb vertical des tracés respectivement associés aux lots II à V, sur la figure 5.
Exemple 3 :
Cet exemple concerne la détermination de l'enthalpie d'adsorption de l'isopropanol sur la silice. Il est mis en œuvre à l'aide de l'installation 20.
Dans un premier temps, on va estimer toutes les pertes thermiques susceptibles d'intervenir en plus du phénomène thermique exclusivement dû à l'adsorption de molécules d'isopropanol sur la silice. Autrement dit, lors de ce premier temps opératoire, on caractérise la silice utilisée de manière à établir son étalonnage thermique.
Une première cause de pertes thermiques concerne les pertes par conduction avec les parois du puits 24. Moyennant les mêmes manipulations que celles décrites ci- dessus pour les exemples 1 et 2, on peut déterminer un coefficient de corrélation entre la puissance P appliquée à la silice et la donnée thermique ΔΤ correspondant à la différence des réponses thermiques respectives des puits 24 et 24'.
Une deuxième cause de pertes thermiques concerne les pertes par convection naturelle, en raison du contact de la silice avec l'air ambiant, juste au-dessus de la silice. Cependant, eu égard aux faibles dimensions du puits 24, les inventeurs ont constaté que ces pertes par convection naturelle sont négligeables vis-à-vis des pertes par conduction, notamment en raison du fait de l'interface de contact entre la silice et les parois du puits est significativement plus étendue que l'interface de contact entre la silice et l'air ambiant.
Une troisième cause de pertes thermiques concerne les pertes dues à la diffusivité thermique de la silice. Cet aspect mérite d'être pris en considération dans la mesure où, lorsqu'on s'intéressera, lors du second temps opératoire, à l'adsorption de l'isopropanol sur la silice, on peut avoir intérêt à prendre en compte le fait que cette adsorption n'intervient pas de manière rigoureusement homogène dans toute la sil ice, mais commence dans la région centrale du puits 24, puis se propage dans le reste de la silice, notamment en direction de la paroi latérale du puits.
Pour estimer cette diffusivité, on applique une puissance prédéterminée P sur la silice, à l'aide de l'installation 20, puis on coupe brusquement l'application de cette puissance : l'arrêt de la propagation de la chaleur vers les parois du puits 24 est alors mesuré au cours du temps, à l'aide de la caméra 40. En renouvelant cette manipulation
pour différentes valeurs de la puissance P, on déduit un coefficient représentant les pertes par diffusivité thermique de la silice.
Dans un second temps opératoire, on réalise des cycles d'adsorption et de désorption de l'isopropanol sur la silice, à l'aide de l'installation 20. Ainsi, la figure 6 montre ces cycles d'adsorption et de désorption :
- pen dant les deux m i l le prem ières secondes, le pu its 24 est alimenté en azote pur afin de « nettoyer » la silice, notamment en désorbant des m ol écu l es d ' ea u préa l a b l em ent présen tes , ce q u i explique le refroidissement référencé C6.1 sur la figure 6 ;
- puis, pendant environ deux cents secondes, on fait circuler le mélange gazeux G, contenant de l'azote et des molécules d'isopropanol, à travers la silice ; des molécules d'isopropanol sont alors adsorbées à la surface des grains de ce matériau et un phénomène exothermique est observé, comme montré par le pic référencé C6.2 sur la figure 6 ;
- pu is, pendant envi ron hu it cents secondes, on interrompt la circulation du mélange contenant l'isopropanol, au profit d'une alimentation gazeuse du puits 24 exclusivement en azote ; on observe la désorption des molécules d'isopropanol préalablement adsorbées, représentées pa r u n pic d e refroidissement C6.3 ;
- puis on recommence, à six reprises, le cycle d'adsorption puis de désorption qui vient d'être décrit en observant ainsi successivement un pic exothermique C6.4 et un pic endothermique C6.5, puis de nouveau un pic exothermique C6.6 et un pic endothermique C6.7, et ainsi de suite jusqu'à un pic endothermique C6.15 ; et
- enfin, dans un dernier temps, l'admission de gaz est totalement interrompue dans le puits 24 ; on observe cependant un échauffement C6.16 qui s'explique par l'adsorption de molécules d'eau présentes dans l'environnement ambiant.
Le profil thermique de la figure 6 est obtenu pour différents débits du mélange gazeux G et, pour chacun des débits expérimentés, on reporte la moyenne des aires mesurées pour les cinq pics exothermiques C6.6, C6.8, C6.10, C6.12 et C6.14 et, d'autre part, la valeur maximale de la donnée thermique ΔΤ pour les cinq pics d'adsorption précités. On peut alors estimer la puissance du flux thermique φ correspondant au phénomène d'adsorption de molécules d'isopropanol sur la silice, à condition de corriger les données mesurées ΔΤ avec les deux coefficients de pertes thermiques calculés lors du premier temps opératoire.
La figure 7 montre la corrélation entre la puissance du flux thermique φ ainsi calculée (en W) en fonction du débit du mélange gazeux G (en mol/s) : le coefficient directeur de la droite obtenue C7 correspond à une valeur expérimentale de l'enthalpie de vaporisation de l'isopropanol (en J/mol).
Ce résultat expérimental est conforté par la valeur fournie par la littérature scientifique.