Procédé et appareil d'injection d'un jet de fluide de direction et/ou ouverture variable
La présente invention concerne un appareil d'injection permettant de faire varier la direction et/ou l'ouverture d'un jet de fluide, par exemple un jet d'air ou d'oxygène, d'azote, de combustible gazeux ou encore de combustible liquide ou solide avec un gaz, ledit jet de fluide résultant d'une interaction entre un jet de fluide primaire et au moins un jet de fluide secondaire. L'invention concerne notamment une telle lance d'injection.
L'invention concerne également l'utilisation dudit appareil d'injection pour faire varier la direction et/ou l'ouverture d'un jet de fluide, par exemple au contact d'une surface et notamment au dessus d'une charge. Elle concerne également un procédé d'injection dans lequel on fait varier la direction et/ou l'ouverture d'au moins un jet de fluide.
Contexte de l'invention
II est connu de EP-A-0545357 de modifier la direction d'un jet atomisé au moyen d'un flux de gaz de contrôle : (1 ) en amenant la matière à atomiser à travers un passage d'atomisation ayant une partie de section transversale constante et une partie en aval évasée, (2) en atomisant la matière au moyen d'un jet annulaire de gaz d'atomisation, (3) en mettant en contact le jet de gaz d'atomisation et un flux de gaz de contrôle de manière à créer un différentiel de pression à travers le jet de gaz d'atomisation et (4) en utilisant ce différentiel de pression pour faire varier la direction du jet atomisé.
Cependant, cette méthode, qui est limité aux jets atomisés, ne permet qu'un changement assez faible de la direction du jet.
Objet de l'invention L'invention a pour objet de permettre une grande variation de la direction et/ou l'ouverture d'un jet de fluide sans avoir à interrompre le fonctionnement de l'injecteur. L'invention a également pour but de permettre une telle variation avec un appareil robuste optimisé.
Brève description de l'invention
L'invention se propose de contrôler un jet de fluide primaire (appelé également jet principal) par interaction avec au moins un autre jet de fluide (appelé jet secondaire ou actionneur), l'interaction entre les jets se produisant à l'intérieur du passage délivrant le jet primaire (canalisation à section constante ou variable, etc.) avant que ledit jet primaire ne débouche dudit passage, éventuellement à proximité du lieu où le jet primaire débouche dudit passage (appelé ci-après 'ouverture principale de sortie'). L'invention concerne ainsi un appareil pour l'injection d'un jet de fluide résultant d'une interaction entre un jet primaire et au moins un jet secondaire, ledit appareil permettant de faire varier la direction et/ou l'ouverture dudit jet résultant.
L'appareil d'injection comporte un passage pour amener le jet primaire vers l'ouverture principale de sortie. Il comporte également au moins une canalisation secondaire pour l'injection d'un jet secondaire, cette canalisation secondaire débouchant sur le passage du jet primaire par une ouverture secondaire située en amont de l'ouverture principale. La disposition entre le passage amenant le jet primaire et la canalisation secondaire définie le point d'interaction entre le jet primaire et le jet secondaire sortant de cette canalisation secondaire (appelé ci-après le jet secondaire correspondant).
L'appareil comprend au moins une canalisation secondaire positionnée par rapport au passage de manière à ce qu'au point d'interaction entre le jet secondaire correspondant et le jet primaire, l'angle θ entre l'axe du jet secondaire correspondant et le plan perpendiculaire à l'axe du jet primaire est supérieur ou égal à 0° et inférieur à 90°, de préférence de 0° à 80° et encore de préférence de 0° à 45°.
Egalement selon l'invention, la ou les ouvertures secondaires, qui sont situées en amont de l'ouverture principale de sortie, sont espacées de ladite ouverture principale d'une distance L inférieure ou égale à dix fois la racine carrée de la section s de l'ouverture principale. La distance L est de préférence inférieure ou égale à 5 fois cette racine carrée et plus de préférence encore inférieure ou égale à 3 fois cette racine carrée.
Le au moins un jet secondaire interagit avec le jet primaire de manière à engendrer un jet résultant.
II est connu des « Proceedings of FEDSM'02 Joint US ASME-European Fluid Engineering Division Summer Meeting of JuIy 14-18, 2002 » et de l'article « Expérimental and numerical investigations of jet active control for combustion applications » de V. Faivre et Th. Poinsot, Journal of Turbulence, Volume 5, N° 1 , mars 2004, p. 25, d'utiliser une configuration spécifique de quatre jets secondaires autours d'un jet principal pour stabiliser une flamme grâce à l'interaction entre les jets secondaires et le jet primaire. Un angle de dispersion plus large est constaté. Selon l'invention, l'appareil est muni de moyens pour contrôler l'impulsion du au moins un jet secondaire.
L'invention permet ainsi de faire varier la direction et/ou l'ouverture du jet résultant en modifiant l'impulsion d'au moins un jet secondaire avec lesdits moyens.
De préférence, les moyens pour contrôler l'impulsion du au moins un jet secondaire sont des moyens permettant de contrôler le rapport entre l'impulsion du jet secondaire et l'impulsion du jet primaire.
L'invention permet ainsi de réaliser une grande variation de direction et/ou ouverture d'un jet sans faire appel à des moyens mécaniques, sources potentielles de dysfonctionnement, en particulier dans des environnements hostiles, tels que les foyers à température élevée.
Les moyens de contrôle permettent notamment un contrôle actif ou dynamique de l'impulsion du au moins un jet secondaire, c'est-à-dire, ils permettent de faire varier la ou les impulsions sans interruption de l'injection du jet principal. L'appareil suivant l'invention permet ainsi une variation également dynamique de la direction et/ou l'ouverture du jet résultant.
De préférence, le nombre de jets secondaires interagissant avec le jet primaire pour obtenir l'effet désiré sur le jet résultant sera minimisé de manière à limiter la complexité et le coût de fabrication de l'appareil mais également la complexité et le coût du système d'alimentation et de régulation des débits des fluides si on pilote les jets secondaires de façon indépendante. Par exemple, un effet mono-directionnel peut être obtenu avec un seul jet secondaire. Parmi les termes utilisés dans la présente description, certains méritent d'être plus précisément définis dans le cadre de l'invention afin de mieux délimiter leur portée :
• la direction d'un jet est définie comme étant un vecteur unitaire normal à la section de passage du fluide et orienté dans le sens de l'écoulement, c'est- à-dire de l'amont vers l'aval).
• L'« épaisseur e » signifie la dimension de la canalisation secondaire dans la direction d'écoulement du jet primaire (selon la flèche sur la figure 1 ). Dans le cas particulier de cette figure 1 , e représente donc le diamètre de la canalisation secondaire 21 au niveau de l'ouverture secondaire 31 puisque cette canalisation secondaire 21 est cylindrique dans cet exemple.
• L'« ouverture » d'un jet désigne, pour un jet débouchant d'un passage cylindrique tel que 10 sur la figure 1 , l'angle entre l'axe longitudinal du passage et la génératrice à la surface du jet quittant le passage. En l'absence d'interaction avec un jet secondaire la génératrice est inclinée de 15° environ par rapport à cet axe, cette inclinaison pouvant atteindre 70° et plus suivant l'invention (voir figure 6A). Par extension, le terme ouverture désignera l'angle entre la direction d'écoulement dans le passage, lorsque celui-ci n'a pas de section circulaire, et la génératrice.
Description détaillée de l'invention
Les diverses caractéristiques des modes de réalisation de l'appareil suivant l'invention et son utilisation apparaîtront plus clairement de la description détaillée suivante, référence étant faite aux figures qui représentent, de manière schématique, des exemples de réalisation, donnés à titre non limitatif, et plus particulièrement :
Figure 1 : schéma de principe d'un appareil selon l'invention pour le contrôle d'un écoulement par interaction de jets.
Figure 2 : régulation d'un appareil selon l'invention monté sur un foyer. - Figures 3A et B : appareil pour le contrôle de la direction du jet résultant, la figure 3A étant une coupe transversale et la figure 3B une coupe longitudinale d'un appareil comportant quatre jets secondaires disposés respectivement à 90° les uns des autres et venant en incidence perpendiculaire à la direction du jet primaire.
Figures 3C, D et E : utilisation d'une pastille pour transformer une buse à jets primaire et secondaire(s) parallèles en un appareil selon l'invention.
Figure 4A et B : coupe longitudinale et transversale d'un appareil permettant le contrôle de l'ouverture d'un jet résultant.
- La figure 5 : utilisation d'appareils pour faire varier la direction de deux jets (résultants). - Figures 6A et B : variantes de réalisation du contrôle de l'ouverture d'un jet.
Figure 7 : graphique illustrant l'effet des débits primaire et secondaire(s) sur la déviation du jet résultant.
Figure 8 : graphique illustrant l'effet du rapport d'impulsions des jets sur l'ouverture du jet résultant.
- Figure 9 : protection de l'extrémité de l'appareil par un ouvreau.
- Figure 10 : protection de l'extrémité de l'appareil par un manchon. Dans ce qui suit, les mêmes chiffres de référence sont utilisés, d'une part, pour désigner le jet primaire et le passage dans lequel il s'écoule et, d'autre part, pour désigner le jet secondaire ou actionneur et la canalisation secondaire correspondante dans lequel ce jet secondaire s'écoule.
Sur la Figure 1 est représenté un schéma de principe du procédé de contrôle d'un jet selon l'invention. Le jet primaire à contrôler est amené par le passage 10 et vient interagir avec le jet secondaire issu de la canalisation secondaire 21 de manière à créer un jet résultant 1 de direction et/ou d'ouverture différentes du jet sortant de l'ouverture principale de sortie 11 en l'absence de jet secondaire. L'appareil comprend un passage 10 qui permet d'amener le jet primaire vers une ouverture principale de sortie 11.
Au moins une canalisation secondaire 21 pour l'injection d'un jet secondaire débouche sur le passage 10 par une ouverture secondaire 31. Cette canalisation secondaire 21 est positionnée par rapport au passage 10 de telle manière qu'au point d'interaction entre le jet secondaire correspondant et le jet primaire, l'angle θ entre l'axe du jet secondaire 21 et le plan perpendiculaire à l'axe du jet primaire 10 est supérieure ou égale à 0° et inférieure à 90°. (θ = 0° sur la figure 1 ). L'ouverture secondaire 31 est espacée de l'ouverture principale 11 d'une distance L, L étant inférieure ou égale à 10 x Vs (s = section de l'ouverture principale 11 ).
La distance L permet d'influencer l'impact des jets secondaires sur le jet primaire à impulsions respectives identiques. Par exemple, pour maximiser l'effet directionnel, on cherchera à minimiser cette distance. En règle générale, L est inférieure ou égale à 20 cm, plus préférentiellement inférieure ou égale à 10 cm.
L'appareil comporte des moyens pour contrôler l'impulsion des jets secondaires. Ces moyens peuvent de manière utile être choisis parmi les dispositifs de contrôle de débit massique, de contrôle de perte de charge, de contrôle de section de passage, mais également les dispositifs de contrôle de température, de contrôle de la composition chimique du fluide ou de contrôle de pression.
Ces moyens sont de préférence des moyens permettant de contrôler le rapport entre l'impulsion du jet secondaire et l'impulsion du jet primaire. Les moyens de contrôle permettent d'activer et de désactiver un ou des jets secondaires (écoulement ou absence d'écoulement du jet secondaire concerné) de manière à faire varier de manière dynamique la direction et/ou l'ouverture du jet résultant.
Les moyens de contrôle permettent de préférence également de manière dynamique d'augmenter et de diminuer l'impulsion (non-nulle) d'un ou des jets secondaires ou d'augmenter et de diminuer le rapport entre l'impulsion d'un jet secondaire et l'impulsion du jet primaire.
L'appareil peut comporter un bloc de matériau 5, tel qu'un bloc de matériau réfractaire, dans lequel au moins une partie du passage 10 est située, l'ouverture principale de sortie 11 étant située sur l'une des faces ou surfaces du bloc : face avant 6.
Sur la Figure 1 , le jet secondaire est véhiculé par une canalisation secondaire 21 qui traverse le bloc 5, ce jet secondaire débouchant de préférence sensiblement perpendiculairement au jet primaire. L'interaction entre le jet primaire et le jet secondaire a lieu à une distance L de la face avant 6 du bloc de laquelle débouche le passage 10 du jet primaire, cette distance L pouvant varier comme indiqué précédemment. Suivant une forme de réalisation permettant de faire varier la direction du jet de fluide résultant illustrée dans les figures 3A et 3B, l'appareil comprend au moins une canalisation secondaire 321 , 322, 323 et 324 qui est positionnée par
rapport au passage 310 du jet primaire de telle manière qu'au niveau de l'ouverture secondaire correspondante 331 , 332, 333 et 334 (c'est-à-dire l'ouverture secondaire par laquelle la canalisation secondaire en question débouche sur le passage), l'axe du jet primaire et l'axe du jet secondaire correspondant sont sécants ou quasi-sécants.
Une telle disposition entre le passage et la canalisation secondaire permet de faire varier l'angle entre l'axe du jet de fluide résultant (en aval de l'ouverture secondaire correspondante) et l'axe du jet primaire en amont de cette ouverture secondaire en changeant l'impulsion d'au moins un jet secondaire correspondant.
Si en l'absence de jet actionneur, le jet issu de l'ouverture principale de sortie 311 s'écoule perpendiculairement au plan de la figure 3A, l'injection d'un jet par la canalisation secondaire 323, permet une déviation du jet résultant vers la droite sur la figure 3A, c'est à dire dans le même sens que le sens d'écoulement du jet issu de 323. Si simultanément, il y a injection d'un jet secondaire par la canalisation secondaire 324, selon les quantités de mouvement relatives des jets issus de 323 et 324, on pourra obtenir un jet résultant dévié dans une direction (projetée dans le plan de la figure 3A) qui peut varier continûment entre les directions des jets issus de 323 et 324 (vers la droite et vers le bas sur la figure 3A).
L'appareil comprend de préférence au moins deux canalisations secondaires qui sont positionnées par rapport au passage 310 de manière à ce que, d'une part, les deux ouvertures secondaires correspondantes sont situées sur une même section transversale du passage 310 et que, d'autre part, au niveau de ces deux ouvertures secondaires, les axes des jets secondaires correspondants sont sécants ou quasi-sécants avec l'axe du jet primaire. Dans ce cas, les deux ouvertures secondaires correspondantes peuvent, de manière utile, être situées de part et d'autre de l'axe du jet primaire (à droit et à gauche pour les ouvertures 331 et 333; en bas et en haut pour les ouvertures 332 et 334), les deux ouvertures secondaires et l'axe du jet primaire étant de préférence situés dans un seul plan (horizontal pour les ouvertures 331 et 333; vertical pour les ouvertures 332 et 334).
Suivant une autre configuration utile, au niveau des deux ouvertures secondaires correspondantes, le plan défini par l'axe du jet primaire et l'une des
deux ouvertures secondaires correspondantes est perpendiculaire au plan défini par l'axe du jet primaire et l'autre des deux ouvertures correspondantes. Par exemple, le plan horizontal défini par l'axe du passage 310 et l'ouverture secondaire 331 est perpendiculaire au plan vertical défini par cet axe et l'ouverture secondaire 332.
Il est également possible de combiner ces deux formes d'exécution. Dans ce cas, comme illustré dans les figures 3A et 3B, l'appareil comprend au moins quatre canalisations secondaires 321 , 322, 323 et 324 qui sont positionnées par rapport au passage 310 de telle manière que : (1 ) les quatre ouvertures secondaires correspondantes 331 , 332, 333, 334 se situent sur une même section transversale du passage 310, et
(2) deux de ces ouvertures secondaires correspondantes 331 et 333 définissent un premier plan avec l'axe du jet primaire et sont situées de part et d'autre de cet axe, les deux autres ouvertures secondaires 332 et 334 définissant un deuxième plan avec l'axe du jet primaire, le premier plan étant de préférence perpendiculaire au deuxième plan. Cette disposition permet de faire varier l'angle entre l'axe du jet de fluide résultant et l'axe du jet primaire selon le premier et selon le deuxième plan (par exemple selon le plan horizontal et selon le plan vertical) et au choix vers l'une ou l'autre des deux ouvertures secondaires situées dans chaque plan (par exemple, vers la gauche et vers la droite selon le plan horizontal, et vers le haut et vers le bas selon le plan vertical) et, comme expliqué ci-dessus, vers toute direction intermédiaire.
Au niveau des quatre ouvertures secondaires correspondantes 331 à 334, les axes des quatre jets secondaires correspondants se trouvent de préférence, dans un même plan perpendiculaire à l'axe du jet primaire 310.
L'invention permet également de réaliser une interaction entre le jet primaire et un ou plusieurs jets secondaires de manière à engendrer, à maintenir ou à renforcer une rotation du jet de fluide résultant autour de son axe. Une telle interaction permet de faire varier l'ouverture du jet résultant. Comme illustré dans les figures 4A et 4B, l'appareil peut être muni d'au moins une canalisation secondaire 421 à 424 qui est positionnée par rapport au passage 410 du jet primaire de telle manière qu'au niveau de l'ouverture
secondaire correspondante 431 à 434, l'axe du jet secondaire correspondant 421 à 424 n'est pas coplanaire ou en substance coplanaire avec l'axe du jet primaire 410, cette au moins une canalisation secondaire 421 à 424 débouchant de préférence de manière tangentielle sur le passage 410 du jet primaire. De cette manière, l'interaction entre le jet primaire et le jet secondaire confère au jet primaire une impulsion de rotation.
L'appareil peut, de manière utile, comprendre deux canalisations secondaires 421 et 422 positionnées par rapport au passage 410 du jet primaire de telle manière qu'au niveau des deux ouvertures secondaires correspondantes 431 , 432, les axes des deux jets secondaires correspondants 421 et 422 ne sont pas coplanaires avec l'axe du jet primaire 410, les deux jets secondaires étant orientés selon un même sens de rotation autour de l'axe du jet primaire. Les deux jets secondaires contribuent ainsi à l'impulsion de rotation conférée au jet primaire. Les deux ouvertures secondaires sont avantageusement situées sur une même section transversale du passage 410 - dans un même plan perpendiculaire à l'axe du jet primaire. Elles peuvent être situées de part et autre de l'axe du jet primaire (ouvertures 421 et 423 ou 422 et 424). Elles peuvent également être situées de manière à ce que le plan défini par l'axe du jet primaire et l'une des deux ouvertures secondaires 421 est perpendiculaire au plan défini par l'axe du jet primaire et l'autre des deux ouvertures secondaires 422. Suivant une forme d'exécution, l'appareil comprend au moins quatre canalisations secondaires 421 à 424 qui sont positionnées par rapport au passage 410 du jet primaire de manière à ce qu'au niveau des ouvertures secondaires correspondantes 431 à 434, les axes des jets secondaires correspondants ne sont pas en substance coplanaires avec l'axe du jet primaire. Deux des ouvertures secondaires correspondantes 431 et 433 sont en substance coplanaires avec l'axe du jet primaire 410 selon un premier plan et situées de par et d'autre de l'axe du jet primaire. Les deux autres ouvertures secondaires correspondantes 432 et 434 sont en substance coplanaires avec l'axe du jet primaire 410 selon un deuxième plan et également situées de part et autre de l'axe primaire, les quatre jets secondaires correspondants étant orientés selon un même sens de rotation autour de l'axe du jet primaire. Le premier et le deuxième plan peuvent notamment être perpendiculaire l'un par
rapport à l'autre. Il est aussi préférable que les quatre ouvertures secondaires correspondantes se trouvent sur une même section transversale du passage 410.
Pour conférer au jet primaire une impulsion de rotation, et ainsi changer l'ouverture du jet résultant, on s'assurera de préférence qu'au niveau de l'ouverture secondaire où interagissent le jet primaire et le jet secondaire correspondant, d'une part, l'axe du jet secondaire appartient au plan perpendiculaire en cet endroit à l'axe du jet primaire, et d'autre part, l'angle entre l'axe du jet secondaire et la tangente à l'ouverture secondaire (ou plus exactement à la surface imaginaire du passage du jet primaire au niveau de l'ouverture secondaire) dans ce plan est compris entre 0 et 90°, de préférence entre 0 et 45°.
Les figures 4a et b montrent un exemple de réalisation avec des jets secondaires pour le contrôle de l'ouverture d'un jet résultant. Le jet primaire (qui s'écoule de la gauche vers la droite dans le passage 410 sur la figure 4a) rencontre les jets secondaires issus des canalisations secondaires 421 , 422, 423 et 424 (représentées sur la figure 4b qui est une coupe transversale selon le plan AA de la figure 4a). Ces jets secondaires viennent impacter le jet primaire de manière tangentielle au passage 410, permettant ainsi, selon les impulsions de ces différents jets, « d'ouvrir » plus ou moins le jet résultant. Cet effet d'ouverture est essentiellement dû au fait que les jets secondaires et le jet primaire ont des axes qui ne se coupent pas, bien que les jets aient une interaction physique entre eux. Ceci entraîne une rotation du jet résultant sur son axe. II est également possible de combiner dans un seul appareil la forme de réalisation permettant de faire varier la direction du jet résultant suivant l'un quelconque des modes de mise en œuvre décrits ci-dessus avec l'une quelconques des formes de réalisation décrites ci-dessus permettant d'engendrer, maintenir ou renforcer une rotation du jet résultant et ainsi de faire varier son ouverture.
Pour obtenir à la fois un effet directionnel et rotationnel, on combinera donc l'enseignement des paragraphes précédents. Pour obtenir une variation dynamique des effets directionnel et rotationnel, on pourra par exemple prévoir plusieurs systèmes d'injection de jets secondaires. En prévoyant des
canalisations secondaires séparées avec des moyens de régulation de l'impulsion du jet secondaires, tels que des vannes d'alimentation, on peut ainsi changer, de manière continue ou discontinue, la forme et la direction du jet résultant par simple actionnement desdits moyens de régulation (vannes). Pour permettre au jet secondaire d'agir le plus efficacement possible sur le jet primaire, il convient d'injecter le jet actionneur sensiblement perpendiculairement à la direction du jet principal.
Pour un fonctionnement optimisé, l'appareil suivant l'invention peut comprendre au moins une canalisation secondaire 21 positionnée par rapport au passage 10 du jet primaire de manière à ce qu'au niveau de l'ouverture secondaire correspondante 31 , cette canalisation présente une épaisseur e et une hauteur I, tel que I > 0,5xe et de préférence : 0,5xe < I < 5,0xe (voir figure 1 ). Une hauteur minimale supérieure ou égale à 0,5xe, permet de réaliser une interaction optimisée entre le jet secondaire correspondant et le jet primaire. Par exemple, afin de réaliser en pratique un jet secondaire tel qu'au point d'interaction entre ce jet secondaire et le jet primaire, l'angle θ entre l'axe du jet secondaire et le plan perpendiculaire à l'axe du jet primaire soit 0°, on préférera qu'avant l'ouverture secondaire correspondante, la canalisation secondaire ait une direction sensiblement perpendiculaire à l'axe du jet primaire sur une longueur I qui sera de préférence comprise entre 0,5 et 5 fois l'épaisseur e (dimension dans la direction de l'écoulement du fluide principal) e de ladite conduite (e est le diamètre de la conduite lorsque celle-ci est cylindrique). Bien sûr, il est également possible que cette longueur I soit supérieure à 5e, mais cela n'apporte pas alors d'effet supplémentaire d'impact significatif du jet secondaire sur le jet primaire.
Le passage du jet primaire peut consister, en totalité ou pour au moins une partie, en une canalisation primaire pour l'injection du jet primaire. Cette canalisation primaire débouche sur une ouverture primaire 309 (voir figure 3c). Cette ouverture primaire peut coïncider avec l'ouverture principale de sortie du passage.
Quand, comme illustré dans les figures 3c, d et e, la canalisation primaire 308 se termine avant l'ouverture principale de sortie 311 , l'ouverture primaire 309 est positionnée en amont de l'ouverture principale 311. Dans ce cas, au moins
une ouverture secondaire 334 peut être située entre l'ouverture primaire 309 de la canalisation primaire 308 et l'ouverture principale 311 du passage. La Figure 3c représente une variante de réalisation similaire à la figure 3B avec cependant une réalisation dans laquelle on dispose deux canaux parallèles (canalisation primaire 308 et canalisation secondaire 324) dans une buse 345, les deux canaux 308 et 324 débouchant sur la face avant de la buse. Sur cette face avant, on vient rapporter une pastille 342 qui permet d'orienter le jet secondaire de la canalisation secondaire 324 vers le jet primaire sortant de la canalisation primaire 308, et plus particulièrement perpendiculairement ou sensiblement perpendiculairement au jet primaire, de manière à obtenir un jet résultant, par exemple dans la direction indiquée par la flèche 344 sur la figure 3c. (La direction 344 du jet résultant va dépendre du rapport des impulsions des jets primaire et secondaire.) On peut ainsi en faisant varier l'impulsion du jet secondaire à l'aide des moyens de contrôle, obtenir une direction de jet résultant variable permettant de balayer toute une surface avec le jet résultant. La figure 3d est une vue éclatée de la buse 345 sur laquelle vient se fixer la pastille 342 (par des moyens non représentés sur cette figure), sous forme ici d'une partie cylindrique latérale creuse 350 qui va venir s'appuyer sur l'extrémité de la buse 345, tandis que l'ouverture 346 dans la pastille vient se positionner là où débouche la canalisation primaire 308.
La figure 3e représente le fond (intérieur) de cette pastille 342 dont la face intérieure 349 comporte une cavité 347 dans lequel le jet secondaire issu de la canalisation secondaire 324 va se répartir puis venir rencontrer sensiblement perpendiculairement le jet primaire issu de la canalisation primaire 308 par l'intermédiaire de la fente 348 au dessus de l'ouverture principale de sortie 346. Le jet résultant 344 (figure 3c) sortant de cette ouverture 346 va ainsi se trouver dévié vers le bas (par rapport aux figures 3c, d et e).
Il est à noter que la possibilité d'utiliser une pastille pour conférer l'orientation souhaitée à un ou plusieurs jets secondaires avant leur points d'interaction respectifs avec le jet primaire, n'est pas limitée au jets secondaires orientés de manière à faire varier la direction du jet résultant, mais s'applique également au jets secondaires décrits ci-dessus permettant de faire varier l'ouverture du jet résultant.
Pour le fonctionnement optimal de l'appareil suivant l'invention, le passage du jet primaire présentera au niveau de la au moins une ouverture secondaire un passage fluidique non-obstrué ou au moins en substance non-obstrué dans le prolongement de la au moins une canalisation secondaire correspondante, afin de permettre une interaction efficace entre le au moins un jet secondaire correspondant et le jet primaire. Typiquement, la section transversale du passage du jet primaire définira un passage fluidique non-obstrué ou au moins en substance non-obstrué au niveau de la au moins une ouverture secondaire.
L'invention concerne également l'utilisation de l'appareil pour faire varier la direction et/ou l'ouverture d'un jet de fluide, par exemple d'un jet de fluide comprenant de l'oxygène et/ou de l'argon et/ou du dioxyde de carbone et/ou de l'hydrogène. Une autre possibilité est l'utilisation de l'appareil pour faire varier la direction et/ou l'ouverture d'un jet de fluide comprenant un combustible et/ou un comburant injecté dans une zone de combustion.
Le jet résultant dont on fait ainsi varier la direction et/ou l'ouverture peut être un jet de fluide supercritique.
Le jet est typiquement un jet gazeux, toutefois le jet gazeux peut comprendre un liquide atomisé et/ou des particules solides, telles que des solides pulvérisés.
L'invention concerne aussi un procédé d'injection dans lequel on utilise l'appareil suivant l'invention pour injecter un jet de fluide résultant d'une interaction entre un jet primaire et au moins un jet secondaire et dans lequel on fait varier de manière dynamique la direction et/ou l'ouverture du jet résultant en faisant varier l'impulsion d'au moins un jet secondaire ou encore en faisant varier le rapport entre l'impulsion d'au moins un jet secondaire et l'impulsion du jet primaire.
L'invention concerne ainsi un procédé pour contrôler de façon dynamique ou active les performances d'un système d'injection de fluides à l'aide d'un ou plusieurs jets secondaires (encore appelés jets actionneurs), venant impacter le jet primaire afin de modifier l'écoulement du jet primaire et de produire un jet résultant dont la direction et/où l'ouverture peuvent être modifiées en fonction des caractéristiques (notamment direction et quantité de mouvement) des jets primaires et/ou secondaires. Ce procédé peut être utilisé pour réguler en boucle
fermée ou en boucle ouverte les performances d'un système de combustion ou plus généralement de procédés industriels mettant en œuvre des injections de jets fluides (liquide, gazeux ou dispersion solide).
La Figure 2 représente un procédé de régulation des performances d'un appareil selon l'invention 210, tel qu'une lance d'injection, monté sur un foyer 212.
Les capteurs 214, 216 et 217 mesurent respectivement des grandeurs caractérisant les produits de combustion, les conditions du fonctionnement de la combustion ou du foyer et le fonctionnement de l'appareil ou de la lance. Ces mesures sont transmises à l'aide des lignes 218, 219 et 220 au contrôleur 215. Ce dernier en fonction de consignes données pour ces grandeurs caractéristiques détermine les paramètres de fonctionnement des jets secondaires de manière à maintenir les grandeurs caractéristiques à leurs valeurs de consigne et transmet à l'aide de la ligne 221 ces paramètres aux organes de commande de l'appareil/de la lance.
L'appareil suivant l'invention comprend avantageusement des moyens pour contrôler les impulsions du ou des jets secondaires, de préférence des moyens pour contrôler le rapport des impulsions du jet primaire et du ou des jet(s) secondaire(s). Ce rapport est une fonction du rapport de la section du passage du jet primaire et des sections des canalisations secondaires, du rapport des débits dans les canalisations secondaires sur le débit du jet résultant et du rapport des densités des fluides du jet primaire et du ou des jets secondaires. (Dans les paragraphes suivants, lorsqu'on considère la variation d'un de ces rapports, les deux autres sont considérés comme constants.)
Plus la valeur du rapport de la section du jet primaire et de la section d'une canalisation secondaire au niveau de l'ouverture secondaire correspondante augmente, plus (à débits respectifs constants) le jet secondaire correspondant a un impact important sur le jet primaire. On choisira de préférence un rapport de sections compris entre 5 et 50 plus préférentiellement entre 15 et 30.
Le rapport du débit de l'ensemble des jets secondaires sur le débit total du jet résultant variera typiquement entre 0 (absence de jets secondaires) et 0.5 et de préférence entre 0 et 0,3 ; plus préférentiellement entre 0 et 0,15 ; sachant que
plus ce rapport de débits est important, plus la déviation et/ou l'ouverture du jet résultant sera importante.
Le rapport de la densité de chaque fluide constituant les jets secondaires sur la densité du fluide du jet primaire permet de contrôler l'impact des jets secondaires. Plus la valeur de ce rapport est faible, plus l'effet du jet secondaire sur le jet primaire, à débit constant, sera important. Pour des raisons pratiques, on utilisera souvent le même fluide dans les jets secondaires et dans le jet primaire (rapport égal à l'unité). Pour augmenter (à débit massique constant) les effets des jets secondaires on utilisera un fluide de masse volumique plus faible que celle du fluide dans le jet primaire. La nature du fluide dans les jets secondaires sera choisie en fonction de l'application visée. On peut utiliser par exemple, pour contrôler la déviation d'un jet d'air, un mélange d'air et d'hélium (de densité inférieure) ou pour augmenter l'entraînement des produits de combustion dans une flamme dont le combustible est du propane, contrôler le jet principal de combustible et/ou de comburant avec un jet secondaire de vapeur d'eau. D'une manière générale, le rapport des densités (ou des masses volumiques) du fluide le plus dense sur le fluide le moins dense peut varier entre 1 et 20, de préférence entre 1 et 10, plus préférentiellement entre 1 et 5. La géométrie de la section du passage du jet primaire et/ou des canalisations secondaires, pourra être de formes diverses et notamment circulaire, carrée, rectangulaire, triangulaire, oblongue, multi-lobes, etc.
La géométrie de ces sections d'injection influence le développement des instabilités du jet résultant. Par exemple, un jet en sortie d'un injecteur de forme triangulaire sera plus instable que celui issu d'un injecteur de forme circulaire, cette instabilité favorisant le mélange du jet résultant avec le milieu environnant. De même un injecteur de forme oblongue favorisera dans un champ proche de l'injecteur le développement non symétrique du jet à la différence d'un injecteur de forme circulaire ou carrée. En ce qui concerne les propriétés physicochimiques du fluide utilisé pour réaliser les jets secondaires, elles peuvent être choisies pour contrôler certaines propriétés de l'écoulement résultant. Par exemple, on pourra modifier la réactivité d'un mélange de jets principaux combustible (par exemple, gaz naturel), comburant (par exemple l'air) par utilisation d'oxygène (ou autre comburant), et/ou d'hydrogène (ou autre combustible).
Selon une variante de réalisation, l'appareil est une lance (par exemple, pour injecter un comburant tel que l'oxygène dans une zone de combustion) dont le jet a une direction et/ou une ouverture variable. Bien entendu, une telle lance peut également être utilisée pour injecter du combustible, liquide et/ou gazeux et/ou solide dans une zone de combustion, par exemple une lance à charbon pulvérisé (gaz tel que l'air qui propulse de la poudre solide tel que du charbon). La présente invention concerne ainsi également un procédé pour chauffer dans lequel une telle lance est utilisée pour injecter un jet de combustible et/ou de comburant d'ouverture et/ou de direction variable dans une zone de combustion.
Si l'on munit l'extrémité du passage du jet primaire, juste avant le point d'interaction des jets primaire et secondaire(s), d'une buse comportant un convergent/divergent (encore appelée tuyère de Laval dans la littérature), on pourra à la sortie du divergent obtenir (de manière connue en soi dans la littérature) un jet de fluide primaire et un jet résultant, par exemple un jet d'oxygène, supersonique qui pourra alors être de direction variable (éventuellement d'ouverture variable mais en perdant généralement sa vitesse supersonique, ce qui permet d'alterner les vitesses subsoniques et supersoniques dans certains procédés). La tuyère de Laval peut également être disposée sur le jet résultant avant l'ouverture principale de sortie.
Selon une variante du procédé, on utilise au moins deux jets secondaires, de manière à obtenir une variation de la direction du jet résultant dans au moins deux plans sécants afin de balayer au moins une partie d'une surface, telle que la surface d'une charge. En utilisant un jet secondaire dont l'axe n'est pas sécant ou quasi-sécant avec l'axe du jet primaire, l'ouverture du jet résultant au-dessus de la charge peut être variée, uniquement ou en combinaison avec un balayage. On prévoit de préférence des moyens pour contrôler la quantité de mouvement du jet primaire et/ou du au moins un jet secondaire. II est à noter que, bien que dans ce qui précède, l'appareil et le procédé ont été illustrés ci-dessus en faisant référence à une forme de mise en œuvre avec un seul jet primaire qu'on fait interagir avec un ou plusieurs jets secondaires, il est évident que la présente invention couvre également un tel appareil pour l'injection d'une multitude de jets dont l'ouverture et/ou la direction sont
variables et notamment le cas ou cette multitude de jets à ouverture et/ou direction variables sont réalisés à partir d'une multitude de jets primaires, chaque jet primaire interagissant avec un ou plusieurs jets secondaires. La figure 5 illustre comment l'invention permet de faire varier deux jets principaux résultants et leur interaction. Une application possible est de faire varier un jet de combustible et un jet de comburant dans un foyer afin de modifier les caractéristiques de la flamme. La figure 5a montre un jet principal de combustible 61 surmonté d'un jet principal d'oxydant 62, dans la situation où aucun de ces jets n'est contrôlé par une interaction avec un ou des jets secondaires. La figure 5b montre ces mêmes jets mais dans une situation où ceux-ci sont contrôlés ou déviés en opposition (jets convergents). Le jet 60 est dévié vers le bas par le jet secondaire 62 alors que le jet 61 est dévié vers le haut par le jet secondaire 63, dirigé de bas en haut (contrairement à 61 ). La figure 5c montre ces mêmes jets principaux dans une situation où les jets sont contrôlés ou déviés dans le même sens (vers le haut sur la figure) : les jets secondaires 63 et 65 agissent de bas en haut respectivement sur les jets principaux 61 et 60, ce qui engendre des jets résultants tous deux dirigés vers le haut. Ces trois exemples permettent d'obtenir des flammes de direction et de morphologie (longueur, aplatissement, etc.) très différentes. La flamme 64 sera très large dans le plan horizontal médian des injecteurs, alors que la flamme 67 sera fortement déviée vers le haut.
Selon l'invention, au point d'interaction entre le jet secondaire et le jet primaire, l'axe du jet secondaire fait avec le plan perpendiculaire à l'axe du jet primaire un angle qui est inférieur à 90°, et de préférence égal à 0°. Toutefois, comme illustré dans les figures 3C et D, pour des raisons d'encombrement, les canaux alimentant ces jets sont le plus souvent en substance parallèles. Pour réorienter l'écoulement secondaire au niveau de la zone d'interaction des deux écoulements, on peut fixer au bout d'un injecteur à canaux parallèles, une pièce d'extrémité ci-après dénommée pastille d'injection dont la fonction est de transformer la direction du jet secondaire initialement parallèle au jet primaire, en un jet secondaire venant impacter le jet primaire, l'axe dudit jet secondaire étant de préférence situé dans un plan perpendiculaire à l'axe du jet primaire.
Cependant, l'utilisation de l'appareil pour des procédés à très haute température (T pour procédé > 10000C) peut conduire à une surchauffe et une dégradation de la pastille d'injection.
Pour s'affranchir de ce type de problème, on cherchera dans le dimensionnement de la pastille d'injection à réduire la surface frontale de l'appareil soumise au rayonnement dans l'enceinte à haute température. Pour cela, on cherchera à limiter le rapport ^/ .
On peut également utiliser une des deux solutions illustrées dans les figures 9 et 10. La première solution (figure 9) consiste à placer l'appareil 500 dans une pièce réfractaire 501 dont la géométrie et la position relative appareil/ouvreau protégeront le premier d'un rayonnement trop important. La position ou le retrait de l'appareil dans l'ouvreau doit être suffisant pour le protéger du rayonnement mais ne doit pas pour autant limiter l'amplitude directionnelle du jet injecté. Pour cela, on pourra modifier la géométrie de l'ouvreau en éliminant une partie de celui-ci selon la ligne 160 en pointillés sur la figure 9 selon l'angle α.
De préférence, le rapport ^A sera compris dans l'intervalle 0,3 à 3, tandis que
l'angle α appartiendra à l'intervalle [0°, 60°].
La seconde solution consiste à rapporter une pièce réfractaire de type manchon directement sur le nez de l'appareil (où se situe l'ouverture principale de sortie) comme illustré sur la figure 10. Cette solution permet de s'affranchir de la présence d'un ouvreau à la géométrie complexe. Les dimensions du manchon sont telles qu'il ne limite pas l'amplitude directionnelle de l'injecteur. Ceci signifie en particulier que l'épaisseur f du manchon est faible (inférieure au diamètre du jet principal) ou encore que le matériau utilisé pour réaliser ce manchon à une très faible conductibilité thermique. On choisira par exemple de l'alumine.
Les figures 6A et B représentent l'angle d'ouverture du jet résultant en fonction du rapport du débit des jets secondaires (actionneurs) sur le débit du jet primaire (jet principal). Sur la figure 6A, les courbes C1 et C2 représentent respectivement l'angle d'ouverture du jet résultant en fonction du rapport des débits actionneurs/jet principal. C& concerne une configuration CONF1 dans laquelle les actionneurs
sont perpendiculaires au jet principal et débouchent à une distance h de l'ouverture principale de sortie et C2 correspond à une configuration identique à CONF1 , mais avec une distance 2xh au lieu de h entre les ouvertures secondaires et l'ouverture principale de sortie. Ces deux courbes montrent que l'ouverture du jet résultant est plus importante lorsque l'impact entre les actionneurs et le jet principal est plus proche de l'ouverture principale de sortie. La figure 6b illustre également les variations de l'angle d' ouverture du jet résultant en fonction du rapport des débits des actionneurs et du jet principal : la courbe C3 correspond à la configuration CONF3 avec des actionneurs impactant le jet principal à 90° (c'est-à-dire suivant un plan perpendiculaire à l'axe du jet principal : θ=0°), à une distance 2xh de l'ouverture principale de sortie (similaire à CONF2), tandis que la courbe C4 correspond à la configuration CONF4 identique à CONF3, à l'exception de l'angle d'incidence α des actionneurs qui est de 45° par rapport à l'axe du jet principal (c'est-à-dire l'angle θ entre l'axe des actionneurs et le plan perpendiculaire à l'axe du jet principale = 90° - α =45°). On remarque que lorsque les jets actionneurs sont perpendiculaires au jet principal (CONF3 : θ=0°), on obtient, toutes choses égales par ailleurs, une ouverture de jets plus importante que lorsque l'angle d'incidence α des jets actionneurs est plus faible (ici 45°) (CONF4 : θ=45°). La figure 7 représente l'angle de déviation (en degrés) en fonction du rapport du débit des jets actionneurs et du débit du jet principal, exprimé en pourcentage. Sur la figure 7 sont représentées quatre courbes, toutes choses égales par ailleurs, pour lesquelles le débit du jet principal est respectivement de 200 ïïmin, 150 ïïmin, 100 ïïmin et 50 ïïmin. On remarque que ces quatre courbes sont quasiment confondues, ce qui montre bien que la déviation du jet principal n'est pas fonction du débit.
La Figure 8 représente une courbe de l'angle d'ouverture du jet résultant en fonction du rapport d'impulsion des jets. Cette courbe rapporte l'ensemble des données expérimentales obtenues pour le contrôle de l'ouverture d'un jet. L'angle d'ouverture mesuré est reporté en fonction du paramètre physique J qui est le rapport des impulsions spécifiques des jets actionneurs et du jet principal. Ce rapport s'écrit comme le produit du rapport des masses volumiques (fluide actionneur sur fluide principal) et du rapport du carré de la vitesse des jets actionneurs et du carré de la vitesse du
jet principal). Le fluide principal est le même pour toutes les expériences, tandis que différents fluides ont été utilisés pour les actionneurs. Ces fluides différent principalement par leur masse volumique (de la masse volumique de la plus grande à la plus faible : CO2, Air, mélange Air Hélium). On observe que tous les points expérimentaux (quels que soient les débits et les fluides utilisés) s'alignent sur une droite. Cela montre que le paramètre physique qui contrôle l'ouverture du jet est bien le rapport des impulsions spécifiques défini ci-dessus. L'invention concerne également l'utilisation d'un appareil/d'une lance selon l'invention pour injecter un jet de fluide résultant dont l'ouverture et/ou la direction sont variable, ledit jet résultant pouvant par exemple comprendre l'oxygène et/ou l'azote et/ou l'argon et/ou le dioxyde de carbone et/ou l'hydrogène. Le jet résultant peut en particulier être un jet gazeux, ou encore un jet gazeux comprenant un liquide atomisé et/ou des particules solides entraînés par du gaz. L'appareil peut notamment être utilisé pour injecter un jet de fluide comprenant un combustible et/ou un comburant, par exemple pour alimenter la combustion dans un four.
L'invention est notamment utile pour injecter un jet de fluide supercritique ou supersonique. L'invention peut s'appliquer également aux appareils de cryogénie alimentaire ou industrielle dans lesquels on injecte des jets de liquide cryogénique (par exemple de l'azote liquide), chaque jet pouvant grâce à l'invention et l'utilisation d'un ou plusieurs jets actionneurs, balayer une surface (par exemple « arroser » toute une surface de produits à congeler grâce à une seule buse de jet variable (direction - forme)) etc.)
Le procédé et la technologie de la présente invention peuvent être utilisés pour l'injection par exemple d'azote afin d'inerter certains réacteurs ou procédés. En effet, une combinaison d'injecteurs à direction ou à effet rotationnel (ouverture du jet) variables permet d'homogénéiser plus rapidement l'atmosphère d'un réacteur, par exemple, en augmentant son entraînement dans les jets de gaz inerte, en favorisant l'apport d'azote aux endroits sensibles grâce aux effets directionnels.
L'invention peut également s'appliquer au remplissage des bouteilles de gaz sous pression : l'utilisation de matériaux composites pour le stockage sous
pression, par exemple d'hydrogène, dans les réservoirs de faible poids, limite la vitesse de remplissage en raison de risque de points chauds. L'écoulement à l'intérieur de la bouteille s'organise en un jet selon l'axe de la bouteille avec une détente en entrée de la bouteille, puis une zone en aval (fond de bouteille) où les gaz ralentissent et sont comprimés (donc s'échauffent) et deux zones de recirculation de chaque côté où les gaz chauds sont entraînés le long des parois avant d'être entraînés dans le jet central. L'utilisation d'une injection à ouverture variable permet au cours du remplissage de la bouteille d'inverser cette dernière situation. En effet, l'injection d'un jet à effet rotationnel très important permet d'engendrer un écoulement à l'intérieur de la bouteille où les gaz froids refroidis par la détente en entrée de bouteille longeront les parois de la bouteille avant d'être comprimés lorsqu'ils arrivent au fond de la bouteille et à revenir au centre de celle-ci selon l'axe de cette dernière. L'alternance de ces deux situations en cours de remplissage permet de limiter la température de la bouteille et de rester dans un domaine de températures sans risque y compris pour de grandes vitesses de remplissage. Une autre application de l'invention est la trempe gazeuse : la capacité directionnelle des injecteurs selon l'invention permet d'homogénéiser la température dans des pièces de forme complexe et de résistance thermique importante.