Peptides inhibiteurs
La présente invention concerne des peptides permettant l'inhibition sélective de la voie des MAP kinases de type ERK envers un substrat donné et dans un compartiment cellulaire donné.
Les MAP kinases (Mitogen Activated Protein kinases) sont des protéines ubiquitaires impliquées dans des fonctions cellulaires variées. Ces protéines assurent la transduction de signaux intracellulaires : de la surface de la cellule, vers le noyau. Trois grandes familles de MAP kinases (ERK, p38, JNK) ont été identifiées, qui correspondent à des voies de signalisation en cascade. Ces voies de signalisation jouent des rôles importants dans les fonctions cellulaires : de l'apoptose à la prolifération, différenciation, voire même la plasticité neuronale Ces fonctions dépendent de façon étroite du type de MAP kinase, d'une part, et pour chaque type de MAP kinase, de sa localisation cellulaire.
Afin d'élucider les mécanismes moléculaires gouvernés par les voies de signalisation ERK ainsi que d'être en mesure d'interférer avec cette cascade de signalisation à un niveau donné, il est utile de disposer d'inhibiteurs spécifiques. Les composés actuellement disponibles : le PD98059 (2'-amino-3'- méthoxyflavone, un inhibiteur polycyclique azoté) et le UO 126 (1,4-Diamino- 2,3-dicyano-l,4-bis(2-aminophenylthio)butadiène) sont des inhibiteurs spécifiques des MEKs, les kinases en amont des ERKs. Toutefois, leur action se situe en amont des ERKs, ce qui résulte en une inhibition complète de leur activation, et par conséquent de tous les substrats en aval, sans discrimination entre ceux-ci et sans distinction de leur localisation cellulaire. Il serait donc utile de disposer d'inhibiteurs hautement sélectifs des ERKs agissant en aval, sur un ou plusieurs substrat(s) spécifique(s) soit cytoplasmique(s), soit nucléaire(s), et ce afin de minimiser, de préférence totalement éviter, tout effet connexe, voire pléiotrope.
La présente invention fournit des peptides utiles comme inhibiteurs hautement sélectifs des MAP kinases de type ERK vis à vis de leurs substrats nucléaires ou cytoplasmiques.
Selon la présente invention, 'MAP kinase de type ERK' ou ERK désigne toute MAP kinase ERK. En particulier, ladite MAP kinase de type ERK peut être une MAP kinase mammifère, en particulier humaine, primate ou murine. Elle peut aussi être non mammifère (lamproie, zebrafish, C. Elegans, drosophile, xénope) Selon la présente invention, 'inhibiteur de ERKs' ou 'inhibiteur de MAP kinase de type ERK' désigne tout composé permettant d'inhiber la fonction kinase de ERK sur au moins un substrat donné.
Selon la présente invention, 'peptide' ou 'chaîne peptidique' désigne toute chaîne d'acides aminés. Ladite chaîne d'acides aminés comporte en général de 2 à 100 résidus, préférentiellement de 5 à 75 résidus, plus préférentiellement de 10 à 50 résidus. (Voir définition IUPAC, http://www.chem.qmul.ac.uk/iupac/AminoAcid/Al 113.html#AAl 1). De préférence, ladite chaîne contient 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, ..., 50, ..., 100 résidus acides aminés.
Selon la présente invention, le terme 'acide aminé' ou 'résidu acide aminé' désigne tout résidu acide aminé connu de l'homme du métier (Voir par exemple : N. Sewald, H.-D. Jakubke, Peptides: Chemistry and Biology 2002, Wiley-VCH Verlag GmbH, Weinheim; nomenclature IUPAC http://www.chem.qmul.ac.uk/iupac/AmmoAcid/).
Ceci comprend les acides aminés naturels (incluant, par exemple, selon le code à trois lettres, AIa, bAla, Arg, Asn, Asp, Cys, GIn, Glu, GIy, His, Ile, Leu, Lys, Met, Phe, Pro, Ser, Thr, Trp, Tyr, Val), ainsi que des acides aminés rares et/ou synthétiques et leurs dérivés (incluant par exemple Aad, Abu, Acp, Ahe, Aib, Apm, Dbu, Des, Dpm, HyI, MeLys, MeVaI, Nva, HAO, NCap, Abu, Aib, MeXaa et similaires (Voir par exemple : J. S. Nowick, J. O. Brower, J. Am. Chem. Soc. 2003, 125, 876-877; R. Aurora, G. D. Rosé, Protein Science 1998, 7, 21-38; W. Maison, E. Arce, P. Renold, R. J. Kennedy, D. S. Kemp, J. Am. Chem. Soc. 2001, 123, 10245-10254; D. Obrecht, M. Altorfer, J. A. Robinson, Adv. Med. Chem. 1999, 4, 1-68; K. Millier, D. Obrecht, A. Knierzinger, C.
Stankovic, C. Spiegler, W. Bannwarth, A. Trzeciak, G. Englert, A. M. Labhard,
P. Schônholzer in Perspectives in Médicinal Chemistry, (Eds.: B. Testa, E.
Kyburz, W. Fuhrer, R. Giger), Verlag HeIv. Chim. Acta, Basel, 1993, pp. 513-
533; F. Formaggio, A. Bettio, V. Moretto, M. Crisma, C. Toniolo, Q. B.
Broxterman, J. Peptide Sci. 2003, 9, 461-466).
Ledit résidu acide aminé ou son dérivé peut être tout isomère de celui-ci, en particulier tout isomère chiral, par exemple l'isoforme L- ou D-, et leurs mélanges. L'isoforme D- présente l'avantage d'une meilleure stabilité.
Par 'dérivé d'acide aminé', on désigne ici tout dérivé d'acide aminé, en particulier tout dérivé connu de l'homme du métier. (Voir par exemple : N.
Sewald, H.-D. Jakubke, Peptides: Chemistry and Biology 2002, Wiley-VCH
Verlag GmbH, Weinheim; nomenclature IUPAC http://www.chem.qmul.ac.uk/iupac/AminoAcid/).
Par exemple, les dérivés d'acides aminés incluent des résidus dérivables d'acides aminés naturels portant des chaînes latérales supplémentaires, par exemple des chaînes latérales alkyl, et/ou des substitutions d'hétéroatomes.
La notion de 'séquence d'acides aminés est connue de l'homme du métier. Une séquence d'acides aminés comprend au moins deux résidus liés de manière covalente par au moins une liaison peptidique.
Par la suite, les séquences d'acides aminés seront données en utilisant le code à une lettre.
Ledit peptide peut être obtenu par des procédés connus de l'homme du métier, par exemple ledit peptide peut être obtenu par des méthodes de synthèse, telle que la synthèse sur support solide ou la synthèse en solution (peptides de synthèse)/ ou dès techniques issues de la biologie - moléculaire (peptide recombinant).
La présente invention concerne un peptide comprenant:
- Au moins une séquence d'acides aminés permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule ;
- Une séquence d'acides aminés d'adressage intracellulaire choisie parmi les NES ;
- Optionnellement une séquence d'adressage intracellulaire choisie parmi les NLS ;
- Une séquence d'acides aminés correspondant à une séquence d'ancrage (« docking domain ») d'un substrat d'une MAP kinase de type ERK ;
- Optionnellement, au moins une séquence « espaceur » (spacer) ;
- Optionnellement une séquence de clivage enzymatique entourée ou non par des séquences espaceur.
Par 'séquence d'acides aminés permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule', on désigne selon la présente invention toute séquence d'acides aminés facilitant et/ou médiant le transport dudit peptide de l'extérieur d'une cellule vers son intérieur. De telles séquences sont connues de l'homme du métier. Ladite séquence permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule, peut être choisie selon le type cellulaire de ladite cellule, afin d'optimiser l'efficacité de pénétration.
Selon un mode de réalisation, ladite séquence permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule a une longueur de 2 à 20 résidus, notamment 6, 7, 8, 9, ..., 17, 18, 19 ou 20 résidus.
Selon un mode de réalisation, ladite séquence permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule est choisie parmi : la séquence du peptide pénétrant de HIV-TAT, la Pénétratine, une séquence de sept à onze arginine, une séquence dite « séquence X7/1 IR ».
Selon un mode de réalisation, ladite séquence permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule est choisie parmi des séquences dérivées de la famille Vectocell® (Ou Diatos peptide Vectors f DPVs) telles que les séquences de pénétration décrites dans De Coupade et al., Biochem. J. (2005) 390, 407-418 et WO 01/64738.
Par « séquence X7/1 IR », on entend toute séquence peptidique de 7 à 25, préférentiellement 7 à 20 acides aminés contenant entre sept et onze résidus arginine (7/1 IR), dans laquelle les résidus arginine (R) peuvent être placés de façon aléatoire au sein de ladite séquence. Des exemples sont donnés plus bas, mais l'homme du métier est en mesure de décliner les autres possibilités.
Selon un mode de réalisation, ladite séquence permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule est choisie parmi :
(*) De Coupade et al., Biochem. J. (2005) 390, 407-418 et WO 01/64738.
La notion de NLS (« Nuclear Localizing, Signal », _signal de localisation nucléaire) est connue de l'homme du métier. Il s'agit généralement d'une séquence d'acides aminés permettant l'adressage d'une protéine donnée au noyau, via le phénomène d'import nucléaire.
Selon un mode de réalisation, ladite séquence NLS est une séquence riche en acides aminés basiques (Arginine ou Lysine).
Selon un mode de réalisation, ladite séquence NLS a une longueur de 2 à 20 résidus, notamment 6, 7, 8, 9, ..., 17, 18, 19 ou 20 résidus.
Selon un mode de réalisation, ladite séquence NLS est choisie parmi :
La notion de NES (« Nuclear Export Signal », signal d' export nucléaire) est connue de l'homme du métier. Ce sont généralement des séquences d'acides aminés médiant l'export nucléaire, résultant en une translocation d'une protéine donnée du noyau vers le cytoplasme.
Selon un mode de réalisation, ladite séquence NES a une longueur de 2 à 20 résidus, notamment 6, 7, 8, 9, ..., 10, 11, 12, ..., 17, 18, 19 ou 20 résidus. Selon un mode de réalisation, ladite séquence NES est choisie parmi :
Ladite séquence d'acides aminés correspondant à une séquence d'ancrage d'un substrat d'une MAP kinase de type ERK peut comprendre tout « docking domain » d'un substrat de ERK connu de l'homme du métier. La notion de « docking domain » est connue de l'homme du métier. Il s'agit généralement d'une portion du substrat d'une MAP kinase qui conditionne de manière spécifique l'interaction et/ou le recrutement entre ledit substrat et ladite MAP kinase. Il s'agit de tout ou une partie d'un site de liaison (« docking site ») dudit substrat pour ladite MAP kinase. La séquence dudit « docking domain » est donc spécifique et sélective pour une interaction donnée.
Ainsi, avantageusement selon l'invention, chacune de ces séquences d'ancrage correspond à une portion (séquences d'acides aminés) d'un substrat des MAP kinases ERKs, portion qui conditionne de manière spécifique l'interaction et/ou le recrutement entre ledit substrat et ladite MAP kinase de type ERK.
Selon un mode de réalisation, ladite séquence d'acides aminés correspondant à une séquence d'ancrage d'un substrat d'une MAP kinase de type ERK peut comprendre seulement une partie d'un « docking domain » d'un substrat de
ERK. Ainsi, comme ladite séquence d'acides aminés correspondant à une séquence d'ancrage d'un substrat d'une MAP kinase de type ERK ne contient qu'une portion du « docking domain », il est possible d'obtenir une inhibition de plusieurs substrats donnés de ERK.
Selon un mode de réalisation de la présente invention, ladite séquence d'acides aminés correspondant à une séquence d'ancrage d'un substrat d'une MAP kinase de type ERK, a une longueur de 12-25 résidus, de préférence 13, 14, 15, 16, 17,
18, 19, 20 ,21, 22, 23 ou 24 résidus.
Selon un mode de réalisation, ladite séquence « docking domain» est choisie parmi les séquences « docking domain de type FXFP » et « docking domain de type D ».
Selon un mode de réalisation, ladite séquence « docking domain» a une longueur de 12-25 résidus, de préférence 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20 ,21, 22, 23 ou 24 résidus.
Optionnellement, selon un mode de réalisation ladite séquence pourra être réduite de façon à correspondre à la séquence minimale de type FXFP. Ainsi, selon un mode de réalisation, ladite séquence « docking domain» peut avoir une longueur de 3-11 résidus, par exemple 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ,11 résidus.
Par séquence « docking domain de type D », on entend ici toute séquence
« docking domain » de type D connue de l'homme du métier. Ceci inclut notamment les séquences d'acides aminés hydrophobes suivie d'une séquence d'amino acides basiques ; les séquences d'acides aminés hydrophobes suivi d'une séquence d'amino acides basiques et d'une séquence 'leucine X leucine'
(LXL) ; les séquences d'acides aminés basiques suivi de la séquence 'leucine X leucine' puis d'une séquence d'amino acides hydrophobes.
Par séquence « docking domain de type FXFP », on entend ici toutes séquences « docking domain » de type FXFP connues de l'homme du métier. Ceci inclut notamment les séquences des domaines dits « FXFP » et les séquences Nter et Cter flanquantes correspondantes dudit substrat). Ceci inclut également des « docking domains » de type (F/Y)X(F/Y)P , i.e. de type :
- FXFP, ou
- FXYP, ou
- YXFP, ou
- YXYP, où F désigne phénylalanine (Phe), X désigne tout acide aminé (Xaa), Y désigne tyrosine, P désigne proline (Pro).
Selon un mode de réalisation, ladite séquence « docking domain » est choisie parmi :
SEQ ID Séquence « docking domain » Type du Substrat de
No : docking ERK domain
20 SPAKLSFQFPSGSAQVHI FXFP EIk-I
21 SPARLQGANTLFQFPSVLN FXFP Sap-1
22 SPARLQGPSTLFQFPTLLN FXFP Sap-2
23 MAVLDRGTSTTTVFNFPV FXFP MKP-I
24 PNPSPGQRDSRFSFPD FXFP KSR
25 SLTPTAAHSGSHLFGFPP FXFP GATA-2
26 KGRKPRDLELPLSPSLL D EIk-I
27 RSKKPKGLGLAPTLVI D Sap-1
28 KAKKPKGLEISAPPLLVL D Sap-2
29 SSILAQRRVRKLPSTTL D Rsk-1
30 RRSTLAQRRGIKKITSTAL D Rsk-2
31 SSNLAQRRGMKRLTSTRL D Rsk-3
32 KSRLARRRALAQAGRSRD D Mnk-1
33 QSKLAQRRQRASLSSATPV D Mnk-2
34 KAPLAKRRKMKKTSTSTE D Msk-1
35 RFSTIVRRRAKGAKGAG D MKP-I
Un même substrat peut parfois comporter plusieurs « docking domains » pour ERK. C'est le cas par exemple de EIk-I et MKP-I vis-à-vis de ERK. Dans ce cas l'une ou l'autre des séquences « docking domain » pourra être utilisée dans un peptide selon l'invention pour bloquer l'interaction ERK/Substrat. Alternativement l'utilisation conjointe de deux peptides selon l'invention, l'un des peptides contenant une séquence « docking domain », par exemple une séquence FXFP ;• et l'autre peptide contenant une autre séquence « docking domain », par exemple une séquence D, permettra d'améliorer Pinhibition à des concentrations subliminaires.
Avantageusement selon l'invention, ledit peptide possède les propriétés suivantes : une fois mis en contact avec une cellule, grâce à ladite séquence d'acides aminés permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule, le peptide selon l'invention entre dans ladite cellule. Par la suite, selon la nature de ladite séquence d'adressage intracellulaire, ledit peptide se localise soit dans le noyau (si NLS) soit dans le cytoplasme (si NES). Alternativement, en l'absence de séquence d'adressage intracellulaire supplémentaire, compte tenu de la teneur riche en acides aminés basiques de ladite séquence permettant la pénétration, cette dernière joue également le rôle de NLS, de sorte ledit peptide est localisé dans le noyau. Ainsi, selon la structure dudit peptide selon l'invention, celui-ci adopte avantageusement une localisation intracellulaire spécifique. Ladite séquence « docking domain » joue alors un rôle inhibiteur : elle permet avantageusement de mimer la présence dudit substrat vis-à-vis de la MAP kinase
de type ERK5 résultant ainsi en une inhibition sélective et spécifique de l'interaction entre ERK et ledit substrat, et ceci, avec une localisation intracellulaire spécifique : selon les cas, l'inhibition est spécifique de l'interaction nucléaire, ou spécifique de l'interaction cytoplasmique, entre ERK et ledit substrat. Ainsi, avantageusement selon l'invention, l'inhibition résultante est spécifique non seulement du couple Substrat/ERK (du fait du « docking domain »), mais encore spécifique sur le plan de la localisation intracellulaire (inhibition sélective de l'interaction nucléaire, ou inhibition sélective de l'interaction cytoplasmique : inhibition différentielle spécifique). Ladite cellule est une cellule eucaryote, de préférence une cellule d'eucaryote supérieur, par exemple une cellule de mammifère ou une cellule humaine. Ce peut être une cellule en mitose ou une cellule quiescente (post-mitotique), par exemple une cellule neuronale.
Avantageusement selon l'invention, ladite séquence « spacer » optionnelle permet d'assurer une certaine flexibilité conformationnelle entre ladite séquence permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule, et ladite séquence « docking domain ». Par exemple, ladite séquence « spacer » peut comprendre au moins un, de préférence plusieurs résidus proline, par exemple 2, 3, ou 4 résidus proline.
Par ailleurs, selon un mode de réalisation, ledit peptide peut comprendre un site de clivage enzymatique, permettant de séparer ladite séquence d'acides aminés de pénétration dudit peptide dans une cellule, du reste dudit peptide. Avantageusement selon l'invention, ledit peptide peut ainsi comprendre deux résidus cystéine consécutifs, permettant ainsi un clivage intracellulaire par la glutathion cytoplasmique (les ponts disùlïurés existant entre ces deux résidus sont coupés après pénétration dans la cellule). Tout autre site de clivage enzymatique, notamment par une protéase intracellulaire connu de l'homme de métier peut également être utilisé. Selon un mode de réalisation de l'invention, ledit site de clivage peut être un site de clivage par des cystéines-protéases de type caspase ou par la NSE (énolase spécifique des neurones). Selon un mode de réalisation, le peptide selon l'invention est couplé à au moins un fluorophore, de préférence de manière covalente. Ledit fluorophore peut être tout fluorophore connu de l'homme du métier. En particulier, ledit fluorophore
peut être choisi parmi Fam, Hex, Tet, Joe, Rox, Tamra, Max, Edans, colorants Cy tels que Cy5, Cy2 ou Cy3, Fluorescein, Coumarin, Eosine, Rhodamine, Bodipy, Alexa, Cascade Blue, Yakima Yellow, Lucifer Yellow and Texas Red AMCA (marques déposées). Alternativement, ledit peptide peut être biotynilé et visualisé, indirectement, avec de l'avidine marquée avec les fluorophores décrits ci-dessus. Ledit peptide pourra également être couplé à un marqueur enzymatique, par exemple de type beta-galactosidase. Avantageusement selon l'invention lesdits fluorophores, biotine ou enzyme (beta-galactosidase par exemple) sont localisés en région C-terminale ou N-terminale du site d'ancrage dudit peptide de façon à pouvoir le localiser chez l'animal entier in vivo, sur une préparation de cellules, in vitro, aussi bien que sur une préparation de cellules fixées.
La présente invention concerne également un acide nucléique codant un peptide tel que décrit précédemment. Pour un peptide donné, l'homme du métier saura identifier quelle(s) séquence(s) d'acide nucléique code(nt) pour un tel peptide, en se basant sur le code génétique, ses dégénérescences, et l'adaptation des codons selon les espèces.
La présente invention concerne en outre un vecteur d'expression comprenant un acide nucléique codant un peptide tel que décrit ci-dessus. Selon un mode de réalisation, ledit vecteur d'expression est un vecteur d'expression eucaryote.
Ledit vecteur d'expression sera avantageusement adapté à un type cellulaire donné, selon l'utilisation à laquelle on destine le peptide selon l'invention. Ainsi, l'homme du métier saura concevoir un tervècteur. "Notamment, l'homme du- métier saura choisir entre un promoteur constitutif ou tissu-spécifique, permettant l'expression dudit peptide à partir dudit vecteur. En outre, ledit promoteur d'expression peut être choisi parmi les promoteurs constitutifs, les promoteurs inductibles, les promoteurs spécifiques, par exemple tissus- spécifiques.
Selon un mode de réalisation, ledit vecteur d'expression contient un promoteur de type nestine, afin de permettre l'expression précoce dudit peptide au cours du développement.
Selon un autre mode de réalisation, ledit vecteur d'expression comprend au moins un promoteur tissu-spécifique, afin de permettre l'expression dudit peptide dans des tissus ciblés.
De plus, pour un tissu donné, l'expression dudit peptide pourra être restreinte à certaines régions dudit tissu, par exemple, certaine régions du cerveau :
Selon un mode de réalisation, ledit vecteur d'expression contient un promoteur de type CaMKII, afin d'obtenir une expression préférentielle dans l'hippocampe
(siège de la mémoire spatiale).
Selon un mode de réalisation, ledit vecteur d'expression contient un promoteur des récepteurs dopaminergiques de type Dl, afin d'obtenir une expression striatum spécifique (siège des processus addictifs).
Selon un mode de réalisation, ledit vecteur d'expression contient un promoteur
Tyrosine Hydroxylase pour une expression dans la substance noire compacte
(siège des processus dégénératifs dans la maladie de parkinson).
Selon un mode de réalisation, ledit vecteur d'expression contient en outre un promoteur inductible, par exemple un promoteur induit ou réprimé par la tétracycline (système TetOn, TetOff).
Ledit vecteur d'expression peut contenir une origine de réplication bactérienne permettant sa réplication dans des cellules hôtes bactériennes, typiquement E. coli.
Selon un mode de réalisation, ledit vecteur d'expression est conçu de manière à pouvoir être utilisé pour générer des animaux transgéniques, par exemple des murins transgéniques, qui exprimeront ledit peptide à des moments voulus dans un tissu donné, et au sein dudit tissu (par exemple dans le cerveau), dans une région donnée"
Selon un mode de réalisation, ledit vecteur d'expression est un vecteur viral.
Ledit vecteur viral peut être choisi dans le groupe des vecteurs rétroviraux, vecteur viraux canins, vecteurs lentiviraux. Ledit vecteur viral permet alors une expression tissu spécifique : un vecteur rétroviral permet de cibler préférentiellement les cellules en division ; un virus canin permet de cibler des cellules post-mitotiques de type neuronal ; un vecteur lentiviral peut s'intégrer au génome de la cellule hôte sans discrimination. Ledit vecteur viral peut également être utilisé dans le cadre d'une thérapie génique.
La présente invention concerne également un kit contenant au moins un peptide tel que décrit précédemment et/ou au moins un vecteur ou acide nucléique codant pour des peptides tels que décrits ci-dessus. En outre, ledit kit peut contenir des témoins (positifs ou négatifs) sous forme de peptides ou de vecteurs, permettant de conduire des expériences témoins en parallèle des expériences impliquant au moins un peptide selon la présente invention. Par exemple, un peptide témoin négatif peut contenir une séquence 'brouillée' d'acides aminés. Ledit kit peut par ailleurs contenir une notice d'explication. Selon un mode de réalisation, ledit kit peut comporter au moins deux peptides différents selon l'invention. Lesdits peptides peuvent être destinés à inhiber l'interaction d'une MAP kinase de type ERK avec au moins deux substrats distincts, ou un seul et unique substrat. En effet, un même substrat peut parfois comporter plusieurs « docking domains » pour une même MAP kinase. C'est le cas par exemple de EIk-I et MKP-I vis-à-vis de ERK. Dans ce cas l'une ou l'autre des séquences « docking domain » pourra être utilisée dans un peptide selon l'invention pour bloquer l'interaction ERK/Substrat. Alternativement l'utilisation conjointe de deux peptides selon l'invention, l'un des peptides contenant une séquence « docking domain », par exemple une séquence FXFP ; et l'autre peptide contenant une autre séquence « docking domain », par exemple une séquence D, permettra d'améliorer l'inhibition à des concentrations subliminaires.
La présente invention concerne également l'utilisation d'un peptide tel que décrit précédemment comme inhibiteur in vitro ou in vivo~de l'activité de ladite MAP kinase de type ERK envers un substrat donné. Ce type d'utilisation couvre des domaines très variés, selon la nature du (des) substrat(s) de ladite MAP kinase de type ERK, le type cellulaire considéré, et le type de stimulation extracellulaire considérée.
Avantageusement, ledit peptide pourra être marqué, par exemple couplé à un marqueur (par exemple, fluorophore, biotine ou beta-galactosidase), et pourra ainsi être testé in vivo chez l'animal entier après injection par voie systémique ou intra-tissulaire. Après injection systémique, ledit peptide pourra être localisé
dans les différents tissus, y compris dans le système nerveux central (la présence de ladite séquence permettant la pénétration, permettant le passage de la barrière hémato-encéphalique) grâce au marqueur couplé au peptide.
Ainsi, le peptide selon l'invention est utile dans l'étude de différents types de phénomènes, notamment en neurobiologie (étude du développement, de la plasticité neuronale, des processus addictifs) et cancérologie (régulation du cycle cellulaire).
Enfin, la présente invention concerne un mammifère transgénique non-humain, en particulier rongeur, capable d'exprimer au moins un peptide selon l'invention. En particulier, ledit mammifère non-humain peut par exemple être obtenu par transgénèse à l'aide d'un vecteur selon l'invention. L'homme du métier est familier des techniques de transgénèse et saurait obtenir un tel mammifère en utilisant ses connaissances générales (voir par exemple) http://www.inrp.fr/Acces/biotic/biomol/transgen/accueil.htm.
Les peptides selon la présente invention peuvent avoir la structure suivante : N-terminal C-terminal
ou
où :
« séquence pénétration » comprend au moins une séquence d'acides aminés permettant la pénétration dudit peptide dans une cellule ; « S » comprend ou correspond à une séquence optionnelle de type « spacer », par exemple deux prolines, ou un acide gamma aminobutyrique, permettant une flexibilité entre la séquence pénétrante et le peptide d'ancrage ;
« C » comprend ou correspond à un site de clivage enzymatique, permettant de libérer à l'intériexir de la cellule le peptide d'ancrage et sa séquence de localisation de la séquence pénétrante ; ce site de clivage peut comprendre ou non un spacer « S », placé en Cterm, Nterm, ou de part et d'autre du site de clivage. En d'autres termes, C se réfère à C tout seul, encadré par deux S ou « flanqué » par S du côté Cter ou Nter.
« adressage » comprend une séquence d'adressage intracellulaire de type NES ou NLS;
« docking domain » comprend la séquence d'acides aminés d'ancrage de type FXFP ou D d'un substrat donné de ERK.
Avantageusement selon l'invention, le site de clivage permet de séparer la séquence permettant la pénétration, qui se trouve à une des extrémités du peptide, du reste du peptide. Ceci est particulièrement intéressant lorsque la
séquence d'adressage est une NES : la localisation du peptide est alors encore restreinte au cytoplasme.
Les avantages des peptides selon l'invention seront mieux compris, à la lecture des exemples non limitatifs suivants.
EXEMPLES
Exemple 1
Peptides selon l'invention
Les peptides suivants sont synthétisés par la méthode de synthèse en phase solide: Peptides Pl5 P2 et P3.
Peptides Pl et P2 : Inhibition de l'interaction entre EIk-I et ERK Peptide Pl (SEQ ID No :39)
GRKKRRQRRRCCZZ WOFLLHLLLDS? AKLSFQFPSGSAQVHI dans lequel :
- Séquence permettant la pénétration : GRKKRRQRRR (peptide pénétrant de HIV-TAT) (SEQ ID No :1)
- Site de clivage enzymatique: CC
- Séquence d'adressage : TLWQFLLHLLLD (NES de Net) (SEQ ID No :18)
- Séquence « docking domain »: SPAKLSFQFPSGSAOVHI fSEO ID No :20)
Pl pénètre dans les cellules et s'y localise dans le cytoplasme.
Peptide P2 (SEQ ID No :40) GRKKRRORRRPPSP AKLSFQFPSGSAOVHI dans lequel :
- Séquence permettant la pénétration : GRKKRRQRRR (SEQ ID No : 1)
- Séquence « spacer »: PP
- Séquence « docking domain »: SPAKLSFQFPSGSAOVHI (SEO ID No :20)
P2 pénètre dans les cellules et adopte une localisation nucléaire.
Peptide P3 ; Inhibition de l'interaction entre MKP-3 et ERK
Peptide P3 (SEQ ID No :41)
GRKKRRORRRCCrxrOFZZHZZZ/JPGIMLRRLQKGNLPVRAL (SEQ ID No Al) dans lequel :
- Séquence permettant la pénétration : GRKKRRQRRR (SEQ ID No : 1) Site de clivage enzymatique: CC
- Séquence d'adressage : TLWQFLLHLLLD (NES de Net) (SEQ ID No :18)
- Séquence « docking domain »: PGIMLRRLQKGNLPVRAL (SEO ID No :36)
P3 pénètre dans les cellules et adopte une localisation cytoplasmique.
Exemple 2
Exemple de pénétration cellulaire et de localisation nucléaire d'un peptide selon l'invention
On utilise ici le peptide F2 selon l'invention (« peptide d'ancrage »): II possède la même séquence que le peptide P2 (voir exemple 1), et est couplé à la FITC
(fluorophore) à son extrémité C-terminale.
Il a donc la structure suivante :
[peptide pénétrant de HIV-TAT] - [spacer de type PP] - [« docking domain » de type FXFP du couple ERK/Elk-1] - [FITC]
Des cellules de type HEK293 sont mises en présence du peptide F2 à différentes concentrations (ImM solution stock dans de l'eau distillée, puis dilutions à 25,
50 et 100 μM dans le milieu de culture DMEM), pendant 15, 30 ou 60 minutes, de façon continue. Les noyaux cellulaires sont marqués à l'aide -de colorant
Hoechst (panneaux de gauche), et le peptide F2 est visualisé grâce au marqueur
FITC (panneaux du milieu). La figure 1 montre les résultats obtenus pour la concentration 100 μM en peptide F2, en fonction du temps. Les noyaux cellulaires marqués sont montrés sur les panneaux de gauche), le peptide F2 sur les panneaux du milieu et la superposition de ces deux marquages est représentée sur les panneaux de droite (panneaux notés fusion).
Le peptide F2 selon l'invention pénètre rapidement dans les cellules, et adopte une localisation nucléaire au bout de 30 minutes seulement. En l'absence de
séquence d'adressage intracellulaire supplémentaire, compte tenu de la teneur riche en acides aminés basiques de la séquence de pénétration de HIV-TAT, cette dernière joue également le rôle de NLS, de sorte le peptide F2 est avantageusement localisé dans le noyau.
Le peptide F2 pénètre rapidement les cellules, puis adopte une localisation exclusivement nucléaire.
Exemple 3
Exemple de pénétration cellulaire et de localisation cytoplasmique d'un peptide selon l'invention
On utilise ici le peptide Fl selon l'invention (« peptide d'ancrage »): II possède la même séquence que le peptide Pl (voir exemple 1), et est couplé à la FITC
(fluorophore) à son extrémité C-terminale.
Il a donc la structure suivante :
[peptide pénétrant de HIV-TAT] - [site de clivage C-C] - [« docking domain » de type FXFP du couple ERK/Elk-1] - [FITC].
Des cellules de type HEK293 sont mises en présence du peptide Fl à différentes concentrations (ImM solution stock dans de l'eau distillée, puis dilutions à 25,
50 et 100 μM dans le milieu de culture DMEM) pendant 15, 30 ou 60 minutes, de façon continue. Les noyaux cellulaires sont marqués à l'aide de colorant
Hoechst, et le peptide Fl est visualisé grâce au marqueur FITC. La figure 2 montre les résultats obtenus pour la concentration 100 μM en peptide Fl, en fonction du temps.
Les noyaux cellulaires marqués sont montrés sur les panneaux de gauche), le peptide F2 sur les panneaux du milieu et la superposition de ces deux marquages est représentée sur les panneaux dë~drôitë (panneaux notésiusion).
Le peptide selon l'invention pénètre rapidement les cellules et adopte une localisation cytoplasmique.
Exemple 4
Caractérisation biochimique des effets inhibiteurs d'un peptide selon l'invention : P2 inhibe l'activation de EIk-I par le sérum dans des cellules mitotiques
On utilise ici le peptide P2 selon l'invention (voir exemple 1).
Des cellules HEK ont été traitées comme indiqué à l'exemple 2 (figure 1) par le peptide P2 (40 minutes) suivie d'un traitement par du sérum (10%) pendant 20 minutes ou 5 minutes. Le sérum active la voie MAP kinase/ERK. L'activation de ERK est caractérisée par western blot à l'aide d'un anticorps anti P-ERK1/2, dirigé contre la forme phosphorylée (active) de ERK (anti rabbit Phospho Thr202-Tyr204 ERK, CeIl signaling, dilution 1/5000°) (figure 3, panneaux du haut). L'activation de EIk-I est visualisée par un anticorps anti P- EIk-I dirigé contre la forme phosphorylée de EIk-I (anti mouse Phospho Ser383 EIk-I, Santa-Cruz, dilution 1/200°), (figure 3, panneau du bas). Les protéines sont révélées à l'aide d'anticorps secondaires, anti-rabbit et anti-mouse, respectivement couplés à la horseradish peroxidase (Amersham, dilutions 1/5000°) et visualisées par chimioluminescence (Amersham, kit ECL). Des courbes dose-réponses ont été réalisées afin de déterminer la plus faible concentration de peptide efficace.
Avantageusement selon l'invention, l'induction de P-EIk-I par le sérum est totalement inhibée en présence du peptide P2 à 10 μM. Cette inhibition est absente à lμM de P2 (figure 3, panneau du bas). Les doses plus élevées (50 ; lOOμM) de peptide P2 se montrent également efficaces sur l'inhibition de EIk-I. Avantageusement selon l'invention, l'induction de P-ERK par le sérum n'est pas modifiée par le peptide P2 à lOμM.
Exemple 5
Spécificité de l'inhibition par un peptide selon l'invention :
La phosphorylation de EIk-I est inhibée par P2, mais pas par Pl
On utilise ici les peptides Pl et P2 selon l'invention (voir exemple 1).
Des cellules HEK sont mises ërf présence du peptide P2 (figure 4, panneaux du milieu) ou Pl (figure 4, panneaux de droite), à la concentration 10 μM pendant
40 minutes. Des cellules non traitées (sans peptide) sont utilisées comme témoins (figure 4, panneaux de gauche).
Les cellules sont ensuite traitées pendant 20 minutes à l'aide de sérum de veau fétal (sérum) afin d'activer la voie MAP kinase/ERK.
La présence de la forme activée de la MAP kinase ERK est visualisée par immunodétection à l'aide d'un anticorps anti-phospho ERK (anti rabbit Phospho
Thr202-Tyr204 ERK5 CeIl signaling, dilution 1/500° Remarque : les dilutions
sont effectivement 10 fois plus faibles pour cette expérience par rapport aux western blots) et révélés par un anticorps secondaire fluorescent couplé au Cy3 (anti rabbit Cy3, Sigma, 1/2000°) (figure 4, 3 panneaux de la deuxième ligne notés P-ERK). On observe bien l'induction de P-ERK (figure 4, à titre d'exemple un marquage P-ERK est représenté par une étoile blanche, le noyau de cette cellule est signalé par une même étoile sur le panneau du haut correspondant au marquage Hoechst) quelles que soient les conditions de traitement.
La présence de la forme activée de EIk-I est visualisée par immunocytochimie à l'aide d'un anticorps anti phospho-Ser383 de EIk-I (anti mouse Phospho Ser383 EIk-I, Santa-Cruz, dilution 1/200°) et révélé à l'aide d'un anticorps secondaire anti mouse couplé au Cy3 (anti mouse Cy3, Jackson Immunoresearch, 1/600°) (figure 4, à titre d'exemple un marquage P-EIk- 1 est représenté par une étoile blanche, sur les panneaux de la quatrième ligne gauche et droite). Les noyaux correspondant sont visualisés par la même étoile sur les panneaux de la troisième ligne notés Hoechst.
On observe l'induction de P-EIk- 1 dans les compartiments cytoplasmiques et nucléaires en réponse au sérum (figure 4, panneaux de la quatrième ligne gauche), ainsi qu'en présence de sérum et du peptide Pl (figure 4, panneaux de la quatrième ligne droite).
On observe aussi l'absence d'induction de P-EIk- 1 dans les cellules prétraitées avec le peptide P2 (figure 4, panneaux de la quatrième ligne au milieu).
Exemple 6
Caractérisation biochimique des effets inhibiteurs d'un peptide selon l'invention : P2 inhibe l'activation de EIk-I dans les neurones en réponse à un neurotransmetteur excitateur, le glutamate
Des cultures primaires de neurones striataux (prélevés au stade embryonnaire
E 14 chez la souris) sont cultivés 7 jours in vitro dans un milieu neurobasal puis traités ou non avec le peptide P2 (5μM) pendant une heure. Le milieu de culture est ensuite renouvelé, les neurones sont alors incubés pendant 30 minutes dans un milieu sans peptide. Un neurotransmetteur excitateur, le glutamate (lOOμM) est alors ajouté pendant 20 minutes dans les puits d'incubation notés Glu20\ L'activation de ERK est caractérisée par western blot (Figure 5A) à l'aide de l'anticorps anti-phospho ERK comme indiqué à l'exemple 4 (dilution : 1/5000°).
La révélation de la β-tubuline (anticorps monoclonal, Sigma, dilution 1/5000°) sur la même membrane, permet d'avoir un témoin de charge (Figure 5A).
L'immunofluorescence P-ERK (Figure 5B) est réalisée sur des neurones fixés à l'aide de paraformaldéhyde 2%, à l'aide du même anticorps (dilution 1/500°) révélé par un anticorps secondaire couplé au Cy3 (dilution 1/2000°) (Figure 5B).
Le peptide P2 ne bloque pas l'activation de ERK ni sa translocation nucléaire induites par le glutamate dans les neurones.
Immunoprécipitations (Figure 5C): des extraits neuronaux traités ou non avec le peptide P2 sont immunoprécipités à l'aide d'un anticorps anti-Elk-1 (Santa-
Cruz, 5μl par immunoprécipitation). L'interaction ERK/Elk-1 est révélée à partir de ces extraits immunoprécipités par western blot à l'aide d'un anticorps anti-
ERK (Santa-Cruz, dilution 1/5000°) (Figure 5C). Le peptide P2 interfère totalement avec l'interaction ERK/Elk-1 dans les conditions basales et sous traitement glutamate.
L'activation de EIk-I est visualisée par western blot à l'aide d'un anticorps anti- phospho-Ser383 -EIk-I comme indiqué à l'exemple 4 par western-blot (dilution
1/200° ) (Figure 5D).
L'activation de MSKl est visualisée par immunofluorescence à l'aide d'un anticorps anti phospho-Thr 581 MSKl (CeIl Signaling, dilution 1/750°) et révélé à l'aide d'un anticorps secondaire couplé au Cy3 (Figure 5E).
Le peptide P2 bloque l'activation de EIk-I induite par le glutamate sans altérer celle de MSKl.
Exemple 7
Pénétrabilité du peptide F2 in vivo, dans le cerveau.
Le peptide F2 (0.5μl d'une solution ImM) selon l'invention (voir exemple_iχest. injecté par voie intra-cérébrale dans le striatum de souris, à l'aide d'une micro- cannule. Après injection, la micro-cannule reste à demeure pendant une heure. Les souris sont euthanasiées par injection létale de pentobarbital puis perfusées par voie intracardiaque à l'aide de paraformaldéhyde (4%). Des coupes fines (30μM) sont réalisées à l'aide d'un vibratome. Le peptide F2 est visualisé à l'aide d'un filtre FITC (panneau de gauche), les noyaux sont colorés à l'aide de Hoechst (Panneau du milieu). Noter la pénétrabilité du peptide F2 dans la majorité des cellules. (Figure 6)
Exemple 8
Effet du peptide F2 in vivo, dans le cerveau
Le peptide P2 (0.5μl d'une solution ImM) selon l'invention (voir exemple 1) est injecté par voie intrastriatale comme indiqué Exemple 7. Dans ce cas, un seul hémisphère reçoit le peptide P2, l'autre hémisphère reçoit une solution saline. Après une heure, de la cocaïne (20mg/kg) est administrée par voie intrapéritonéale. L'euthanasie, la perfusion intracardiaque et la coupe des cerveaux sont réalisées, 10 minutes après l'administration de cocaïne, comme indiqués dans l'exemple 7. Les activations de ERK et de EIk-I induites dans le striatum par la cocaïne sont visualisées sur la même coupe par double immuno- histofluorescence, à l'aide de l'anticorps anti phospho-ERK mentionnés dans les exemples précédents (dilution 1/400°) et d'un anticorps anti phospho-Elk-1 monoclonal (Santa Cruz, 1/100°). L'activation de ERK est révélée par un anticorps anti-rabbit secondaire couplé au Cy3 (Amersham, 1/500°), celle de EIk-I par un anticorps anti mouse secondaire couplé au FITC (Sigma, 1/100°). Noter que l'activation de ERK et EIk-I a lieu dans les mêmes cellules en absence de peptide (Figure 7, panneau du haut, étoiles blanches) et que du côté ayant reçu le peptide P2, seule l'activation de ERK est détectable (Figure 7, panneau du bas).