Dispositif de coffrage perdu de maçonnerie
L'invention concerne un dispositif de coffrage perdu de maçonnerie, en particulier pour la réalisation de fondations, de murs de soubassement et de dalles ou chapes d'une construction, du type comprenant au moins deux éléments de coffrage disposés en parallèle pour créer un espace de coulée pour un matériau de remplissage, tel que du béton, ces éléments de coffrage présentant chacun au moins un flan vertical servant à la délimitation du mur de soubassement, chaque flan vertical étant prolongé en direction du sol par un flan oblique délimitant à la base de l'élément de coffrage un espace élargi formant la cavité de moulage de fondations.
La construction d'un bâtiment nécessite préalablement à l'édification des murs, la réalisation des fondations, des murs de soubassements ainsi que des dalles destinés à soutenir l'édifice. Ces éléments étant réalisés en béton, un dispositif de coffrage est utilisé afin de maintenir le béton en forme lors de son coulage et de son séchage. De nombreux dispositifs de coffrage perdus existent dans ce but.
Le brevet français FR 2 710 676 présente par exemple un élément de coffrage perdu constitué d'un profilé creux réalisé en matière plastique comportant au moins deux parois parallèles, lesdites parois formant les parements, intérieur et extérieur, du mur à bâtir. Ce profilé est muni d'un élément de fermeture à son extrémité de manière à retenir le béton coulé à l'intérieur dudit élément de coffrage. Les parois de ce dispositif étant parallèles, il faut réaliser au moins deux opérations de mise en place d'un coffrage et coulage de béton afin de réaliser les fondations et les murs de soubassement. En effet, pour des raisons de solidité, les fondations doivent présenter une épaisseur supérieure à celle des murs de soubassement qu'elles supportent. Ainsi, avec ce dispositif, il est nécessaire de mettre en place un premier dispositif de coffrage et d'y couler du béton pour former les fondations. Le séchage de ce béton terminé un second coffrage est mis en place puis les murs de soubassement sont coulés. Le
temps de séchage du béton étant important, un temps considérable est nécessaire pour réaliser fondations et murs de soubassement avec le dispositif décrit dans ce brevet. De plus, la dalle supportant le bâtiment doit encore être coulée par la suite.
Un autre dispositif, décrit dans la demande de brevet internationale WO 95/21306 permet de résoudre cet inconvénient. En effet, ce dispositif, également constitué de deux parois, présente une forme particulière. Lesdites parois sont parallèles au niveau de leur partie supérieure mais présentent une partie inférieure de forme évasée. De ce fait, le coulage du béton dans un tel dispositif de coffrage permet, grâce à sa partie évasée de former les fondations du bâtiment à construire. La partie supérieure du dispositif de coffrage dans laquelle les parois verticales sont parallèles permet de former les murs de soubassement. Ainsi, fondations et murs de soubassement sont coulés en une seule opération. Cependant, un temps de séchage important, au vu la quantité de béton coulée, est nécessaire avant de pouvoir procéder au coulage de la dalle destinée à soutenir les murs du bâtiment.
Un but de l'invention est donc de proposer un dispositif de coffrage perdu dont la conception permet de réaliser les fondations, les murs de soubassement et la dalle ou chape d'un bâtiment de construction en une seule opération, notamment en une seule coulée de béton et de disposer ainsi d'un unique cycle de séchage
A cet effet l'invention a pour objet un dispositif de coffrage perdu de maçonnerie, en particulier pour la réalisation de fondations, de murs de soubassement et de dalles ou chapes d'une construction, du type comprenant au moins deux éléments de coffrage disposés en parallèle pour créer un espace de coulée pour un matériau de remplissage, tel que du béton, ces éléments de coffrage présentant chacun au moins un flan vertical servant à la délimitation du mur de soubassement, ce flan vertical étant prolongé en direction du sol par un flan oblique délimitant à la base de l'élément de coffrage un espace élargi formant la cavité de moulage d'une dalle, caractérisé en ce
que, à l'état monté, le flan vertical de l'élément de coffrage externe présente un prolongement dépassant la hauteur de l'élément de coffrage interne, ce prolongement étant réalisé monolithique avec le flan latéral et le flan oblique de l'élément de coffrage externe de manière à obtenir, notamment à l'état juxtaposé d'une pluralité de dispositifs de coffrage, un cadre de moulage pour le coulage en une seule opération des fondations, du mur de soubassement et d'une dalle ou chape.
Le prolongement externe du dispositif de coffrage objet de l'invention permet de disposer d'un cadre pouf le coulage de la dalle, le coulage de ladite dalle s'effectuant dans la même opération que le coulage des fondations et des murs de soubassement.
L'invention a également pour objet un ensemble de dispositifs de coffrage du type précité, les dispositifs de coffrage étant alignés pour former une ligne continue de ceinture de la construction, caractérisé en ce que les dispositifs de coffrage contigus sont reliés l'un à l'autre au niveau de leur plan de joint par une bande de jonction de préférence adhésive.
L'invention sera bien comprise à la lecture de la description suivante d'exemples de réalisation, en référence aux figures parmi lesquelles :
La figure 1 représente une vue en perspective de deux éléments de coffrage assemblés entre eux.
La figure 2 représente une vue en perspective des deux éléments de coffrage de la figure 1 équipés d'armatures et positionnés dans une tranchée.
La figure 3 représente une vue en coupe des deux éléments de coffrage de la figure 2 après remblayage et coulage du béton.
La figure 4 représente une vue en perspective de deux éléments de coffrage identiques dans leur position de stockage.
Comme représenté à la figure 1 , le dispositif de coffrage objet de l'invention comprend au moins deux éléments 1a, 1b de coffrage, disposés parallèlement, en regard l'un de l'autre, de manière à délimiter une cavité 2 de coulage du béton. Chaque élément 1a, 1b de coffrage présente un flan 3a, 3b vertical surmontant un flan oblique 4a, 4b. Les flans obliques 4a et 4b délimitent ainsi un espace de coulée du béton, pour la réalisation des fondations 7, plus large que celui délimité par les deux flans 3a, 3b, servant à la réalisation des murs 8 de soubassement. De manière avantageuse, chaque flan (4a, 4b) oblique est constitué de plusieurs sections pour former, en coupe transversale, au moins une marche à surface d'appui oblique. La forme oblique que présentent les flans 4 de chaque élément 1 de coffrage permet également une évacuation facilitée des eaux de ruissellement qui sont ainsi éloignées des murs 8 de soubassement. Ainsi, la conception des éléments 1a, 1 b de coffrage permet de disposer d'un dispositif de coffrage permettant la coulée des fondations 7 et des murs 8 de soubassement ou de soutènement en une seule opération. De plus, l'élément 1a de coffrage externe présente un prolongement 6 de sa hauteur. Ledit prolongement 6 permet, lorsque la cavité 2 est remplie de béton, de continuer le coulage du béton de manière à constituer une dalle 9 ou chape. En effet, le prolongement 6 retient le béton coulé au dessus des flans 3a, 3b verticaux à l'intérieur du périmètre délimité par les ensembles d'éléments 1a, 1b disposés en bout à bout pour couler les fondations 7 et les murs 8 de soubassement du bâtiment à construire. Le béton ainsi retenu forme la dalle 9 ou chape dudit bâtiment.
La mise en place d'un tel dispositif de coffrage va maintenant être décrite. Comme représenté à la figure 1 , le dispositif repose en général au fond d'une tranchée, des sabots (non représentés) peuvent être utilisés afin d'améliorer la précision du positionnement des éléments 1a, 1 b de coffrage. Les sabots sont enfoncés tous au même niveau, en fond de tranchée, avantageusement tous les 100 à 300 cm. De plus, au moins l'un des éléments 1a, 1b de coffrage présente des entretoises 10 venues de moulage avec le flan 3a, 3b vertical dudit élément. Dans les exemples représentés, chaque élément 1a, 1b de
coffrage comporte des entretoises 10 venant en contact d'appui à l'état monté desdits éléments 1a, 1 b pour résister aux pressions s'appliquant sur les faces extérieures des flans 3a, 3b verticaux des éléments de coffrage, en particulier en présence de remblai. Ces entretoises 10 permettent donc de maintenir l'écartement entre deux éléments 1a, 1b de coffrage. Dans un premier mode de réalisation de l'invention, les extrémités libres des entretoises 10, destinées à venir en contact d'appui, présentent, l'une un organe mâle, l'autre un organe femelle, s'engageant l'un dans l'autre lors du contact d'appui pour assurer le calage axial des éléments 1a, 1 b de coffrage à l'état monté. Les entretoises 10 sont donc positionnées, de manière à faire coopérer lesdits organes mâles et femelle, afin de maintenir l'écartement entre deux éléments 1 a, 1 b de coffrage et afin de les positionner longitudinalement et latéralement les uns par rapport aux autres. Dans l'exemple représenté, chaque entretoise affecte la forme d'un plot tronconique, le sommet du tronc de cône étant pourvu soit d'un évidement (organe femelle), soit d'un pion (organe mâle) apte à pénétrer dans l'évidement. Dans un autre mode de réalisation non représenté, les entretoises 10 comportent à leur extrémité distale des moyens 11 de liaison mécanique empêchant un écartement des éléments de coffrage lors de la coulée du matériau de remplissage, en particulier lors de la réalisation de construction sur vide sanitaire. En effet, dans le cas d'une tranchée remblayée, les éléments de coffrage ne peuvent pas s'écarter à cause de la pression du béton. Cependant, dans le cas de coulage de béton sur vide sanitaire, c'est-à-dire sans tranchée ni remblai, il est nécessaire d'empêcher lesdits éléments 1a, 1b de s'écarter par des moyens de liaison équipant ces éléments de coffrage. A titre d'exemple, ces moyens de liaison peuvent affecter la forme de crochets ménagés à l'extrémité de plots portés par un élément de coffrage, ces crochets coopérant avec des évidements ménagés à l'extrémité de plots portés par l'élément de coffrage en regard pour empêcher tout écartement des éléments de coffrage.
Les éléments 1a, 1 b sont ensuite emboîtés à la suite, sur la totalité de la tranchée, les uns des autres grâce à des moyens de fixation appropriés, par exemple des tenons, disposés sur une face latérale d'un élément 1 de coffrage,
coopérant avec des lumières disposés sur la face latérale d'un autre élément 1 de coffrage en contact avec lesdits tenons. Le raccordement des angles s'effectue par des éléments de coffrage spécifiques d'angles, ou par découpe des coffrages, suivant un angle approprié. Un ruban adhésif est collé aux jointures, afin d'éviter les coulures de béton ou l'infiltration de remblais à l'intérieur de la cavité 2 de coulage du béton. Ainsi, les dispositifs de coffrage contigus sont reliés l'un à l'autre au niveau de leur plan de joint par une bande de jonction de préférence adhésive.
Une vérification des alignements et des cotes est effectuée, lorsque l'ensemble des coffrages est positionné. On procède ensuite au remblayage de la tranchée, à l'extérieur de la cavité 2 délimitée par les dispositifs de coffrage. On procède ensuite à l'éventuelle mise en place d'armatures 12 afin de disposer d'un béton renforcé. De préférence, lesdites armatures 12 sont disposées sur les entretoises 10. En effet, à l'état monté, lesdites entretoises 10 sont alignées pour définir des chemins d'appui pour le maintien stable à un niveau prédéterminé d'armatures 12, telles que des fers à béton. L'opération de coulage du béton se déroule en commençant par les fondations 7, et progressivement, les murs 8 de soubassement, puis en terminant par la dalle 9 supérieure, comme représenté à la figure 3. Pour faciliter le guidage du béton lors du coulage de la dalle 9, le bord supérieur de chaque élément 1a, 1 b de coffrage est bordé d'une aile 15a, 15b horizontale orientée en direction du centre de la construction, l'écartement entre lesdites ailes 15a, 15b correspondant à l'épaisseur maximale de la dalle 9 à couler. Une fois le coulage du béton terminé, les éléments 1a, 1b de coffrage sont soumis à d'importantes pressions exercées, de l'intérieur de la cavité 2 par le béton et de l'extérieur par le remblai. Ainsi, pour des raisons de solidité, chaque élément de coffrage peut être avantageusement raidi par des nervures 16.
Les éléments 1b de coffrage intérieur sont perdus, les éléments 1a de coffrage extérieur peuvent être laissés, pour des raisons d'esthétique par exemple, ou peuvent être enlevés complètement ou être découpés à une certaine hauteur, pour ne laisser en place qu'une partie dudit élément 1a de coffrage. Dans un
mode de réalisation préféré, il est possible de passer à travers les éléments de coffrage, des tuyaux ou gaines d'alimentation, en découpant à la dimension adéquate, lesdits éléments de coffrage, un joint d'étanchéité pouvant être placé à l'endroit de la découpe afin d'éviter les coulures de béton. Ce dispositif permet donc de réaliser les fondations 7, les murs 8 de soubassement et la dalle 9 d'un bâtiment de construction en une seule opération, nécessitant donc un unique cycle de séchage. Deux cycles de séchage sur trois nécessaires à la méthode traditionnelle sont éliminés, réduisant d'autant les délais de réalisation.
La figure 4 représente deux éléments 1 de coffrage identiques dans leur position de stockage. En effet, le moulage des entretoises est réalisé de telle manière que deux éléments 1 de coffrage similaires soient aptes à s'emboîter de manière à économiser de l'espace lors du transport et de stockage. Ainsi, les entretoises 10 affectent une forme tronconique évidée pour autoriser, lors du transport ou du stockage, la superposition ou la juxtaposition par emboîtement desdits éléments de coffrage. Ces entretoises sont donc, grâce à leur base ouverte, emboîtables partiellement d'un élément de coffrage à un autre. En effet, l'ouverture de la base du tronc de cône constitutif de l'entretoise permet d'introduire par son sommet l'entretoise d'un élément de coffrage à travers la base de l'entretoise d'un élément de coffrage adjacent pour obtenir un emboîtement partiel desdites entretoises réduisant l'encombrement en épaisseur de deux éléments de coffrage juxtaposés ou superposés.
Chaque élément de coffrage présente une hauteur d'environ 80 cm et une longueur d'environ 1 ,20 m. Chaque élément de coffrage peut être réalisé en matière de synthèse.