TOILE D'ISOLATION, NOTAMMENT THERMIQUE
L'invention concerne une toile textile, destinée à assurer l'isolation thermique et solaire, notamment dans un bâtiment, un véhicule automobile, dans des serres, voire pour des textiles de protection (également contre la chaleur) ou des vêtements techniques.
Une telle toile d'isolation thermique peut se présenter sous la forme de rideaux ou d'écrans, voire de stores intérieurs ou extérieurs et peut donc, le cas échéant, présenter un caractère d'amovibilité en fonction des besoins.
Il est connu d'utiliser un matériau réfléchissant propre à réfléchir à tout le moins une grande partie des rayons lumineux, notamment solaires, pour permettre de limiter un tel rayonnement au sein d'une enceinte vitrée. Une telle réflexion conduit corollairement à une diminution de réchauffement thermique inhérent à ce rayonnement.
Parmi les matériaux réfléchissant mis en œuvre, on utilise classiquement l'aluminium, compte-tenu d'une part de son pouvoir réfléchissant, et d'autre part de son coût de revient relativement réduit et par ailleurs, de sa relative facilité de manutention.
On a par exemple décrit dans le document FR 2 839 086, un matériau textile réfléchissant la lumière solaire, comprenant une première face constituée de lamelles en matériau réfléchissant juxtaposées côte à côte, notamment en aluminium, et maintenues entre-elles par un réseau de fibres constituant un tricot, et une seconde face en matière synthétique constituée par ledit tricot. En d'autres termes, ce matériau se compose d'une part, d'une face réfléchissante, constituée par les lamelles d'aluminium et d'une face textile qui présente l'avantage de pouvoir être teinte ou imprimée, afin de créer un décor et dirigée vers l'intérieur de l'enceinte que l'on souhaite ainsi isoler thermiquement.
La réalisation d'un tel matériau met en œuvre la technique du tricot et notamment d'un textile à mailles jetées avec insertion frontale de trame. Cette technologie permet très précisément d'obtenir sur la face trame, une surface quasiment réfléchissante à 100 %. En effet, seuls les fils de liaison à intervalles réguliers sont présents sur cette face.
Comme on l'aura compris, cette surface hautement réfléchissante, obtenue par la juxtaposition des lamelles d'aluminium ou de tout autre matériau ayant cette même propriété, créée précisément le caractère isolant du matériau en question, compte tenu du pouvoir de réflexion des rayons lumineux desdites lamelles, et ce dans une large gamme de longueurs d'onde.
Ce faisant, ce matériau remplit pleinement les fonctions d'isolation thermique qui lui sont dévolues. Cependant, attendu que la face réfléchissante est dirigée vers l'extérieur, c'est-à-dire face aux rayonnements solaires ou face à la source de chaleur, compte tenu du résultat à atteindre, à savoir la réflexion, elle constitue quasiment un miroir et est donc susceptible de nuire à l'environnement, voire à créer des désagréments du type éblouissements dans certaines conditions d'applications, telles que notamment dans le domaine des véhicules automobiles. Ces phénomènes peuvent ainsi rendre rédhibitoire l'utilisation de tels matériaux.
Le but de la présente invention est de limiter, autant que faire se peut, les réflexions, notamment sous faible incidence, sans affecter pour autant les qualités d'isolation thermique du matériau en question. Elle vise également l'obtention d'une toile du type en question, susceptible de développer des propriétés de perméabilité à l'air, afin de conférer aux produits réalisés à partir d'une telle toile la capacité de « respirer », et ainsi d'éviter dans certains cas d'application les phénomènes de condensation parfois observés avec les matériaux imperméables ou les films continus.
Selon l'invention, cette toile d'isolation, notamment thermique comprend une surface réfléchissant le rayonnement lumineux ou le rayonnement infrarouge, constituée de lamelles réfléchissantes planes, juxtaposées côte à côte et maintenues entre elles par un réseau de fils de liage, constitué par un tricot ou par une structure tissée double face, ledit tricot ou ladite structure tissée double face constituant une face textile positionnée sur l'une des deux faces principales de la surface réfléchissante.
Cette toile se caractérise en ce que l'autre face principale de la surface réfléchissante reçoit une structure additionnelle, destinée à limiter la réflexion du rayonnement lumineux.
Selon l'invention, cette structure additionnelle est constituée par une structure textile, et notamment une structure de type grille, et plus précisément une structure à mailles fines ajourées propres à définir une structure alvéolaire.
Ce faisant, les alvéoles ainsi définies, positionnées sensiblement en contact avec les lamelles constitutives de la surface réfléchissante, sont propres à s'opposer à la réflexion, notamment selon les faibles incidences, l'importance de la limitation de la réflexion étant directement liée à la hauteur de la grille en question.
Cette grille présente des mailles susceptibles de se présenter sous différentes formes géométriques, et notamment carré, rectangulaire, hexagonale ou losange.
Corollairement, et ainsi qu'indiqué en préambule, la toile en résultant est susceptible de présenter des propriétés de perméabilité à l'air, notamment à l'air chargé en vapeur d'eau, de telle sorte à conférer au produit final des propriétés de
« respiration ». Cette perméabilité est contrôlée par la structure additionnelle. On agit en effet sur la taille du fil constitutif de ladite structure pour jouer sur le phénomène de capillarité, engendrant le transit de l'eau ou de la vapeur d'eau, et permettant ainsi une migration des flux d'air, plus ou moins chargé en vapeur d'eau.
La gestion de cette migration des flux peut également dépendre de la taille des orifices définis par ladite structure additionnelle. Dans cette hypothèse, lesdits orifices sont de dimensions telles, qu'il n'y a plus de phénomènes de capillarité, mais simple transit par convection.
La toile ainsi obtenue s'avère tout particulièrement appropriée dans le cadre de la réalisation d'écrans thermiques pour les serres (horticoles et maraîchères notamment), mais également dans le domaine de la construction, où l'on souhaite à tout prix s'affranchir des phénomènes de condensation.
La fixation de cette structure textile sur la toile de l'invention est réalisée par complexage, collage, soudage ou traitement thermique. Ce dernier peut consister dans le passage de la structure tendue mécaniquement dans un four à température appropriée, mais peut également consister dans un calandrage.
Compte-tenu de la nature textile de cette structure additionnelle, celle-ci peut avantageusement être teinte dans la masse ou imprimée, susceptible ainsi de conférer au matériau résultant une esthétique particulière.
Selon un autre mode de fixation de la structure additionnelle conformément à l'invention, on enduit la surface réfléchissante et/ou ladite structure additionnelle par un film, par exemple réalisé en polyéthylène, polypropylène, PVC, ce film étant translucide, de telle sorte à ne pas s'opposer à la réflexion de la surface réfléchissante.
La manière de réaliser l'invention et les avantages qui en découlent ressortiront mieux des exemples de réalisation qui suivent donnés à titre indicatif, non limitatif à l'appui des figures annexées.
Les figures 1 et 2 sont des représentations schématiques en perspective d'une toile d'isolation thermique conforme à l'art antérieur, dont la figure 3 représente une vue en section illustrant notamment la réflexion du rayonnement incident.
La figure 4 est une représentation schématique en perspective illustrant le matériau conforme à l'invention, dont la figure 5 est une vue schématique en section.
La figure 6 est une vue schématique détaillée de la toile de la figure 4 en perspective, dont la figure 7 est une vue également détaillée en section représentant la réflexion.
On a donc représenté au sein des figures 1 à 3, une toile d'isolation thermique (1) conforme à l'art antérieur. Fondamentalement, celle-ci se compose d'une part, d'une surface réfléchissante (2), résultant de la juxtaposition de lamelles ou bandelettes d'aluminium (4) parallèles les unes aux autres, ici représentées s'étendant dans le sens de la largeur, et dont la cohésion est assurée par un réseau de fils (5), constituant un tricot de fils de liage. Ces fils de liage maillent autour des lamelles d'aluminium (4) et définissent en fait l'espacement entre deux lamelles consécutives, de telle sorte à avoir une surface réfléchissante quasiment uniforme.
Ce tricot pourrait être remplacé par une structure tissée double face, et assurant la même fonction.
Le réseau de fils de liage (5) est constitué par un tricot (6), et est réalisé en polyester, notamment texture ou en composite verre-PVC ou en toute autre fibre. Il constitue en outre la face textile (3), et est réalisé sur un métier à tricoter à mailles jetées à insertion frontale de trame et ce, selon une armure à mailles jetées avec insertion de trame supplémentaire, c'est-à-dire selon une armure qui permet d'obtenir une juxtaposition sans interruption des lamelles réfléchissantes, avantageusement maintenues à intervalles réguliers par des fils verticaux (7), c'est-à-dire parallèles au sens de production de la toile et représentés en traits discontinus sur les figures 1 et 2. Ce faisant, on améliore la résistance de la toile dans le sens de la longueur, et on maîtrise le resserrement des lamelles réfléchissantes (4), de par l'incorporation de ce fil supplémentaire (7), qui ne forme pas maille, mais qui se trouve simplement emprisonné à l'intérieur de la structure tricotée.
Afin d'obtenir une telle toile, on peut mettre en œuvre un métier à tricoter tel que commercialisé par la société KARL MAYER ou la société LIBA, et d'un type en soi connu.
Ce faisant, on obtient une toile (1) présentant d'un côté la surface réfléchissante (2), et de l'autre une surface textile (3), cette dernière par exemple réalisée en polyester pouvant être imprimée ou teinte et ainsi conférer une certaine esthétique. On peut observer figure 3, que quelle que soit l'incidence des rayons, ceux-ci sont quasiment intégralement réfléchis par les lamelles (4) constitutives de la surface réfléchissante (2).
L'objectif de l'invention est d'éviter ces phénomènes de réflexion, notamment pour des rayons de faible incidence. L'invention vise également à conférer à la structure finale un aspect esthétique.
Pour ce faire, on associe à la toile du type représenté en relation avec les figures 1 à 3, une structure additionnelle et, par exemple, une structure textile, rapportée sur la surface réfléchissante (2).
Afin de ne pas nuire à la capacité de réflexion, et donc d'isolation thermique de la toile, cette structure textile additionnelle se présente sous la forme d'une grille, et plus particulièrement sous la forme d'une grille de type à mailles fines ajourées, telle que par exemple à maille hexagonale (connue dans le domaine par
le tulle) ou à maille carrée (connue dans le domaine par marquisette). Bien évidemment, la forme des mailles n'est pas limitative de la portée de la présente invention, celles-ci pouvant par exemple est de forme rectangulaire, ronde, en losange, etc.
Cette structure additionnelle (8) définit ainsi des alvéoles (9). Le mode de fixation de cette structure additionnelle (8) sur la surface réfléchissante (2), induit la mise en contact desdites alvéoles (9) avec les lamelles réfléchissantes (4), tel qu'on peut l'observer au sein des figures 6 et 7.
On a ainsi illustré en figure 7, l'impossibilité de toute réflexion de rayonnements de faible incidence, cette impossibilité étant inhérente à la structure alvéolaire (9). Ce faisant, on limite dans une large mesure les phénomènes d'éblouissement inhérents à la mise en œuvre d'une structure textile comportant une face réfléchissante. On observe cependant que le rayonnement à plus forte incidence, et qui constitue de manière connue la plus grande source thermique pour une enceinte vitrée, est quant à lui toujours réfléchi. De la sorte, la mise en œuvre de cette structure additionnelle n'est pas de nature à affecter de manière sensible les capacités d'isolation thermique de ladite toile.
Cette structure textile additionnelle (8) est associée à la toile des figures 1 et 2 par complexage, par collage ou par soudage.
Cette association est par exemple réalisée par dispersion, pulvérisation, ou enduction sur le support d'une substance ayant un pouvoir adhésif, sans nuire au pouvoir réfléchissant desdites languettes.
Cette association peut également résulter d'un collage par simple déroulage, ou encore d'un calandrage à froid ou à chaud.
Cette structure additionnelle est par exemple réalisée en textile polyester, et peut en outre être teinte ou imprimée. Ce faisant, il est également possible de conférer à ce côté de la toile un aspect esthétique, qui peut être recherché pour un certain nombre d'applications.
Selon l'invention, cette structure additionnelle est rapportée sur la surface réfléchissante (2), après enduction de cette dernière et/ou de ladite structure d'un film adhésif, c'est-à-dire d'une couche de colle. Un tel film enduit est par exemple constitué de polyéthylène, polypropylène, PVC, le film étant choisi translucide, pour ne pas ainsi s'opposer au phénomène de réflexion fondamental, et ainsi permettre à la structure résultante de remplir sa fonction première d'isolation thermique.
Avantageusement, ce film est traité anti-UV par l'adjonction d'agents chimiques bien connus. En outre, les différents éléments constitutifs de la toile complexée sont susceptibles d'être traités (de manière connue par l'homme de métier) pour ainsi présenter une résistance au feu, et être compatible au classement anti-feu Ml voire MO.
La toile textile ainsi obtenue limite de manière très significative les phénomènes d'éblouissement, inhérents notamment aux rayonnements à faible incidence. Ce faisant, elle s'avère tout particulièrement recherchée dans le domaine de l'automobile, mais également dans le domaine de l'aménagement d'intérieurs, tels que pour les vérandas et autres enceintes munies de baies vitrées, et de manière générale toute architecture mettant en œuvre une structure verre. Elle s'avère également tout particulièrement adaptée au domaine des serres.
Le cas échéant, cette toile textile permet également de masquer les éventuelles défauts de conception ou de réalisation de la surface réfléchissante, telle que notamment les vrilles des bandelettes d'aluminium, susceptible de se former lors de la réalisation de ladite structure.
Enfin, cette toile peut présenter des caractéristiques de perméabilité, propres à permettre à l'enceinte, ou à la personne ou à l'animal susceptibles d'en être recouvert de respirer. Elle s'avère de fait tout particulièrement appropriée pour la réalisation d'écrans de serres, mais également de vêtements techniques ou encore de couvertures pour animaux, et notamment pour chevaux.