LUMINOPHORES ULTRAFINS A REVETEMENTD'OXYDES DOPES NANOSTRUCTURES
Le domaine de l'invention est celui des matériaux luminophores émettant de la lumière visible pouvant être excités par de la lumière ultraviolette (UV) et/ou ultraviolette du vide (VUV) ou par des électrons. Plus précisément, la présente invention a pour objet un procédé de fabrication de particules mixtes composées d'un cœur d'oxyde réfractaire, inerte et non luminescent, recouvert par une couche luminescente nanostructurée à base d'oxyde de terre rare et les particules susceptibles d'être obtenues par un tel procédé. Les matériaux luminophores sont connus et utilisés depuis de nombreuses années, aussi bien dans le domaine de l'éclairage, que dans celui de la visualisation. Dans les deux cas, ils jouent le rôle de convertisseurs d'énergie et d'émetteurs de lumière visible. L'émission lumineuse fait suite à une absorption soit de photons ultraviolet, soit à un bombardement électronique. Tous les matériaux existant ont été optimisés compte tenu des caractéristiques de l'excitation. Cependant, de nouvelles technologies voient le jour dans les deux domaines précédemment cités dans lesquelles la source excitatrice est différente. Il s'agit des panneaux à plasma et des lampes fluorescentes sans mercure. Dans ces deux cas, l'excitation est produite par une décharge dans un gaz rare qui émet des photons de grande énergie dont les longueurs d'onde se situe dans l'ultraviolet du vide. Aussi, non seulement les processus de fluorescence sont différents, mais encore et surtout, la profondeur de pénétration du rayonnement excitateur dans le matériau luminophore est extrêmement faible. Des mesures ont montré qu'elle était de l'ordre de quelques dizaines de nanometres. Dans ces conditions, la majeur partie du matériau luminophore qui se présente sous la forme d'une poudre dont les grains font quelques micromètres de diamètre est inutilisée. Il a été montré récemment que des luminophores nanométriques présentaient des propriétés intéressantes par rapport aux composés micrométriques. Pour utiliser une quantité moins importante de luminophore, à base d'ions terre rare, il a été proposé dans US 5,643,674 de revêtir des poudres "neutres" d'une couche de luminophore. Le procédé proposé est cependant limité à des particules primaires assez grosses (supérieures à 0,5 μm). De plus, compte tenu des températures de
traitement requises, ce procédé est délicat à mettre en oeuvre pour conserver une granulométrie ultrafine ou pour obtenir une poudre avec des faibles tailles de cristallites luminescentes. Un des objets de la présente invention est de fournir un nouveau procédé qui permette également une économie substantielle de matériau émetteur de lumière sans altérer les rendements lumineux. La présente invention se propose de fournir un procédé facilement industrialisable, permettant de limiter le traitement thermique final et pouvant se passer de précurseurs organiques. Le procédé selon l'invention se doit de permettre la fabrication de poudres ultrafïnes à revêtement luminescent nanostrucruré présentant de bonnes propriétés optiques. Un des buts du procédé selon l'invention est également de pouvoir prédéfinir la granulométrie et la forme des particules luminescentes. Dans ce contexte, l'invention a pour objet un procédé de fabrication de particules mixtes composées d'un cœur d'oxyde métallique réfractaire, inerte et non ou faiblement luminescent, recouvert par une couche d'oxyde métallique luminescente nanostructurée contenant au moins 1% en poids d'ions lanthanide dont la taille des cristallites est inférieure à 100 nm, et de préférence inférieure à 50nm, comprenant les étapes successives suivantes : a) une poudre d'oxyde réfractaire inerte est dispersée dans un solvant polaire, b) des sels précurseurs de la couche luminescente, et notamment des sels de lanthanide, au moins partiellement solubles dans le solvant polaire, sont ajoutés à la dispersion et le mélange obtenu est agité jusqu'à homogénéisation et dissolution au moins partielle des sels précurseurs, c) une base est ajoutée au mélange précédent, entraînant l'apparition d'un précipité, la suspension est alors maintenue un temps suffisant pour obtenir une répartition des nanocristallites précipités au sein de la solution colloïdale, et ce autour des cœurs d'oxyde inerte, d) le solide est ensuite séparé de la solution, dialisé, lavé et redispersé plusieurs fois dans un solvant polaire, pour finalement être redispersé dans un solvant polaire afin de former un sol, e) le sol obtenu est lyophilisé pour extraire le solvant polaire,
f) la poudre obtenue est ensuite traitée thermiquement jusqu'à formation de l'oxyde luminescent obtenu sous forme nanostructurée. Le procédé de fabrication selon l'invention adopte, selon différents aspects avantageux, l'une ou plusieurs des caractéristiques techniques suivantes : - le cœur inerte réfractaire est constitué de SiO2, Al2O , Y2O3 , MgO, YAG, aucune des matières premières utilisées, à savoir la poudre d'oxyde réfractaire, les sels précurseurs et les solvants ne contienne plus de 1% en masse de carbone et de préférence pas plus de 0,1 %. la quantité de poudre dispersée à l'étape a) est comprise entre 5 g et 300 g par litre de solvant et de préférence comprise entre 10 et 100 g par litre de solvant, à l'étape a), la dispersion est favorisée par ajout de base du type NH3, NaOH, KOH, Ca(OH)2 ou d'acide du type HC1, HBr, HI, H2SO4, HNO3, les sels précurseurs ajoutés à l'étape b) sont des chlorures, bromures, sulphates ou de préférence des nitrates, le solide précipité dans la suspension obtenue lors de l'étape c) contient au moins un pour cent en masse de sel de lanthanides, à l'étape b), la quantité de sels de lanthanide ajoutés correspond de 1% à 200% de la masse de poudre d'oxyde réfractaire inerte préalablement en dispersion dans le solvant polaire et de préférence entre 10 et 40 %, la couche luminescente nanostructurée à base d'oxyde de terre rare est constituée soit de sesquioxyde de terre rare en mélange ou dopé avec un lanthanide, soit d'un oxyde mixte de formule LnxA -x(O)y , avec 0<x<2 y compris dans la gamme allant de 3 à 4, Ln un lanthanide A un cation de métal de transition ou B3+, Al3+, Si4+, P5+ ou Bi3+, la partie lanthanide représentant plus de 50 % de la masse de l'oxyde mixte, la couche luminescente nanostructurée est constituée de sesquioxyde de terre rare dopé avec 1 à 15 % en mole, et de préférence 3 à 6% en mole, de lanthanide, - la solution obtenue à l'étape c) contient une base, de préférence choisie parmi NH3, NaOH, KOH, Ca(OH)2,
la solution obtenue lors de l'étape c) contient plus de 50% des cations métalliques, et en particulier des cations lanthanides, précipités sous forme de nanocristallites d'oxyde, hydroxyde, ou oxohydroxyde, le solide obtenu à l'étape c) est lavé et redispersé cinq fois et de préférence au moins deux fois dans un solvant polaire, le solide obtenu à l'étape c) est finalement redispersé dans de l'eau ou de l'alcool, - le solide obtenu à l'étape d) contient moins de 10% de la totalité des anions introduits avec les sels métalliques lors de l'étape b), et de préférence moins de 1%, - le sol à l'étape d) est stable dans le solvant polaire, c'est à dire que moins de 50% de la masse totale de solide ne sédimente et de préférence moins de 20%, et ce, de préférence, pendant plus d'une heure, la lyophilisation de l'étape e) est réalisée à une température inférieure à - 2°C et de préférence inférieure à - 10°C, la quantité totale de solvant restante avec la poudre obtenue lors de l'étape e) est inférieure à 30% de la masse totale du mélange et de préférence inférieure à 10%, - le traitement thermique de l'étape f) est réalisé à une température finale comprise entre 300 et 1300°C, de préférence comprise entre 500 et 1000°C et préférentiellement comprise entre 800°C et 1000° C, le traitement thermique est réalisé entre 100 et 1300°C par paliers tous les 100°C ou au moins une montée en température d'une durée supérieure à 3 heures, - la couche luminescente nanostructurée a une épaisseur inférieure à 200 nm et de préférence inférieure à lOOnm, - le cœur inerte réfractaire présente un diamètre moyen entre 0,05 et 5 micromètres. Un autre but de l'invention est d'obtenir des particules luminescentes adaptées aux besoins de l'éclairage fluorescent ou de la visualisation (écran de téléviseurs et de moniteurs informatiques) et ce à un faible coût de revient et avec une granulométrie et des propriétés contrôlées, par exemple, il faut que les particules finales soient
exemptes d'un maximum de groupements organiques et/ou carbonés, car il est prouvé qu'ils « quenchent » la luminescence par absorption du signal émis. L'invention a donc également pour objet les particules mixtes, éventuellement sous forme de suspension colloïdale, susceptibles d'être obtenues selon le procédé tel que défini ci-dessus. L'invention concerne des particules mixtes, éventuellement sous forme de suspension colloïdale, composées d'un cœur d'oxyde métallique réfractaire, inerte et non ou faiblement luminescent, de diamètre moyen inférieur à 5 μm recouvert par une couche d'oxyde métallique luminescente nanostructurée contenant au moins 1% en poids d'ions lanthanides dont la taille des cristallites de la couche luminescente est inférieure à 100 nm, et de préférence inférieure à 50nm. En outre, ces particules mixtes peuvent présenter l'une ou plusieurs des caractéristiques techniques suivantes : le cœur inerte réfractaire est constitué de SiO2, Al2O3, Y2O3 , MgO, YAG, - la couche luminescente nanostructurée à base d'oxyde est constituée soit de sesquioxyde de terre rare en mélange ou dopé avec un lanthanide, soit d'un oxyde mixte de formule LnxA2-x(O)y , avec 0<x<2, y compris dans la gamme allant de 3 à 4, Ln un lanthanide et A un cation de métal de transition ou B3+, Al3+, Si4+, P5+ ou Bi3+, la partie lanthanide représentant plus de 50 % de la masse de l'oxyde mixte, la couche luminescente nanostructurée est constituée de sesquioxyde de terre rare dopé avec 1 à 15 % en mole, et de préférence 3 à 6 % en mole, de lanthanide, la couche luminescente nanostructurée a une épaisseur inférieure à 200 nm et de préférence inférieure à 1 OOnm, le cœur inerte réfractaire présente un diamètre moyen entre 0,05 et 5 micromètres. L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description détaillée faite ci- dessous. En préambule à la description plus précise de l'invention, les définitions des termes utilisés dans la suite du mémoire descriptif sont données ci-après. Les terres rares comprennent le scandium et ryttrium et la série des lanthanides qui sont Ce, Pr, Nd, Pm, Sm, Eu, Gd, Tb, Dy, Ho, Er, Tm, Yb, Lu. Au sens de
l'invention, par terre rare, on entend de préférence un élément choisi parmi l'yttrium et la série des lanthanides. Le diamètre moyen ou diamètre médian d'un ensemble de particules, nommé d50, est défini par le diamètre en dessous duquel on trouve 50 % de la masse des particules et déterminé par la technique de diffusion laser (spectroscopie de corrélation de photons). Il est également possible de retrouver, pour une particule isolée, le diamètre du cœur et l'épaisseur de la couche d'oxyde, par microscopie électronique à transmission. Un sesquioxyde Ln2O3 est dit dopé par une terre rare Ln' si Ln' représente moins de 25 % des cations métalliques. Une couche est dite nanostructurée lorsqu'elle est composée d'un agrégat de cristallites de dimension nanométrique. Par cristallites, on entend des structures élémentaires dont la périodicité est suffisante pour permettre leur détection aux rayons X. La taille des cristallites est celle déterminée, soit à partir de l'élargissement des raies en diffraction des rayons X, soit à partir d'une somme d'observations au microscope électronique à transmission. Le procédé selon l'invention autorise la synthèse de particules mixtes à propriétés luminescentes pour une utilisation sous excitation par des photons de longueur d'onde inférieure à 300nm ou des électrons, qui utilise une quantité optimisée de luminophore à base d'oxyde de lanthanide. Pour cela, le procédé selon l'invention met en oeuvre une étape de lyophilisation qui permet de revêtir une poudre inerte avec une fine couche luminescente, tout en conservant la morphologie initiale de la poudre inerte servant de support. Les particules et donc les poudres selon l'invention sont dites mixtes car elles sont polyphasées, c'est à dire qu'au sein de la poudre la majorité des particules sont constituées d'au moins deux phases de compositions chimiques distinctes. Les particules obtenues selon le procédé de l'invention présentent donc un cœur, essentiellement sphérique, bien que diverses autres formes puissent être choisies, en un matériau inerte réfractaire d'oxyde. Ce matériau est non dopé, c'est à dire qu'il contient moins de 0,1% en poids d'ions lanthanides. Le cœur présente un diamètre moyen compris entre 0,05 et 5 micromètres. Le cœur inerte réfractaire est constitué notamment d'un oxyde métallique réfractaire transparent aux longueurs
d'onde visibles (400nm <λ < 800nm), et de préférence de SiO2, Al2O3, Y2O , MgO, YAG. Ce cœur est enrobé d'une couche luminescente qui peut avoir la même phase cristalline. Il peut cependant exister une phase intermédiaire mixte entre le cœur et la couche luminescente. La couche luminescente de revêtement a une épaisseur avantageusement comprise entre 5 et 200 nanometres en moyenne et recouvre toute la surface du cœur inerte inorganique. Selon une des caractéristiques essentielles de l'invention, cette couche est nanostructurée et la taille moyenne des cristallites est inférieure à 100 nm et de préférence inférieure à 50 nm. La taille moyenne des cristallites est déduite par rayon X. Les spectres de diffraction X des poudres de particules mixtes selon l'invention sont enregistrés à l'aide d'un diffractomètre D5000 de Siemens, sur un domaine 2Θ compris entre 3 et 50° avec un pas de 0,02° et un temps de comptage de 8s/pas. Un ajustement par un profil de Pseudo-Voigt de la largeur à mi-hauteur des pics caractéristiques obtenus par diffraction des rayons X permet une estimation de la taille des nanocristallites. Par ailleurs, la couche d'enrobage externe présente une luminescence visible sous excitation par des photons ultraviolets, ultraviolets du vide ou des électrons avec un rendement quantique au moins égale à 10% et de préférence supérieur à 50%. Elle est constituée d'oxyde de terre rare, le terme oxyde étant à prendre au sens large et englobe les sesquioxydes éventuellement dopés et les oxydes mixtes. De façon préférée, cette couche est constituée soit de sesquioxyde de terre rare en mélange ou dopé avec un lanthanide, soit d'un oxyde mixte de formule LnxA2- x(O)y , avec 0<x<2 y compris dans la gamme allant de 3 à 4, Ln une lanthanide et A un cation de métal de transition ou B3+, Al3+, Si4+, P5+ ou Bi3+, la partie lanthanide représentant plus de 50 % de la masse de l'oxyde mixte. De façon encore plus avantageuse, la couche est constituée de sesquioxyde de terre rare dopé avec 1 à 15 % en mole, et de préférence 3 à 6 % en mole, de lanthanide, et en particulier de sesquioxyde d'yttrium ou de gadolinium dopé avec de l'europium ou du terbium. L'invention a également pour objet un procédé de préparation de telles particules mixtes qui comprend les 6 étapes a) à f) reprises ci-après. Dans un premier temps, une poudre de microparticules inorganiques d'oxyde métallique réfractaire inerte, destinées à constituer le cœur inerte des particules mixtes, est dispersée dans un solvant polaire, par exemple de l'eau ou de l'alcool. Un
autre solvant organique polaire pourrait également être utilisé. La quantité de poudre dispersée est, avantageusement comprise entre 5 g et 300 g par litre de solvant, et de préférence comprise entre 10 et 100 g par litre. Pour favoriser une bonne dispersion, le pH peut être modifié par ajout de base ou d'acide. Notamment, une base du type NH3, NaOH, KOH, Ca(OH)2 ou un acide du type HC1, HBr, HI, H2SO4, HNO3, pourra être ajouté. On peut également utiliser des ultrasons, des agents polymériques dispersants ou utiliser des systèmes mécaniques de dispersion, ces différentes approches pouvant éventuellement être combinées. Il est recommandé, à la fin de cette étape, d'avoir, pour la dispersion, un pH inférieur à 9 et de préférence inférieur à 5. A l'étape b) du procédé, un mélange de sels métalliques, contenant au moins un pour cent en poids de sels de lanthanide, et de préférence au moins 50 %, est introduit dans la dispersion. Ces sels doivent être au moins partiellement solubles dans le solvant polaire dans les quantités considérées, et avantageusement plus de 99% des sels sont dissous après 1 h d'agitation. Ils peuvent être de types Cl", NO3 ", Br", SO4 2" , acétates ou autres composés organométalliques, les sels inorganiques étant préférés. La quantité de sels ajoutés est comprise entre 1% et 200% de la masse de poudre d'oxyde métallique réfractaire inerte préalablement dispersée dans le solvant, et de préférence entre 10 et 40 %. Il est recommandé d'homogénéiser la suspension plus de 10 minutes sous agitation mécanique vigoureuse. Après homogénéisation de la suspension, une base de type aminé, NH3, NaOH, KOH , Ca(OH)2, est ajoutée au mélange précédent lors de l'étape c). A la suite de cet ajout plus de 50% des cations métalliques de terre rare doivent avoir précipité sous forme d'oxyde, hydroxyde ou oxohydroxyde. Un mûrissement d'au moins 30 minutes est le plus souvent nécessaire afin d'obtenir des nanocristallites bien dispersés autour de la surface de l'oxyde support. Dans cette étape des composés chimiques (acide, base, polymères ) peuvent être ajoutés pour favoriser la dispersion ou répartition des nanocristallites précipités au sein de la suspension colloïdale. L'étape d) consiste à séparer le solide contenu dans la suspension, par filtration, décantation ou centrifugation notamment. En fonction des propriétés finales recherchées de la poudre de particules mixtes, il peut être recommandé de laver et redisperser plusieurs fois le solide dans un solvant polaire tel que de l'eau ou de l'alcool. A la fin de cette étape, la poudre ou le culot de centrifugation ou de
décantation correspondant à la poudre d'oxyde support entourée de nanocristallites à laquelle s'ajoute une partie du solvant et des sels non encore dissous doit, avantageusement, contenir moins de 10% de la totalité des anions formant les sels métalliques lors de l'étape b) et de préférence moins de 1%. La solide isolé est alors redispersé dans un solvant polaire, de préférence l'eau ou un alcool tel que le méthanol. Des ultrasons ou d'une agitation mécanique peuvent être utilisés pour favoriser la dispersion. A la fin de cette étape de redispersion, la quantité de solide est comprise, de préférence, entre 1 et 50% du poids total de la suspension et de préférence entre 5 et 15%. La dispersion ainsi obtenue se présente sous la forme d'un sol homogène et monodisperse composé de nanoparticules dispersées en solution. Le sol obtenu est ensuite rapidement refroidi et congelé, en général sous pression atmosphérique, afin de solidifier le solvant polaire utilisé pour former la suspension. Le solvant est ensuite extrait par lyophilisation. A la fin de cette étape e) de lyophilisation, la quantité totale de solvant restante avec la poudre est avantageusement inférieure à 30% de la masse totale du mélange et de préférence inférieure à 10%. Dans cette étape, il est recommandé de congeler le sol placé dans un lyophilisateur, à une température inférieure à -10°C grâce à un bain d'air liquide à -193°C, d'azote liquide à -196°C ou d'un liquide organique refroidi, puis de le mettre en condition de lyophilisation. La pression est réduite à une valeur inférieure à 10"2 mbar et de préférence inférieure à 10"3 mbar dans le lyophilisateur, à une température inférieure à 0°C et supérieure à -10°C si le solvant est de l'eau. La température au cours de la lyophilisation peut être ajustée. Lors des derniers 10% de temps de cette étape, la température au sein du lyophilisateur peut être portée à plus de 0°C. Le solide obtenu est ensuite extrait du lyophilisateur pour subir un traitement thermique final faisant l'objet de l'étape f). Le solide est chauffé dans un four jusqu'à une température finale comprise entre 300 et 1300°C, de préférence comprise entre 500 et 1000°C et préférentiellement comprise entre 800 et 1000°C. Le four peut directement être utilisé sous air ou sous vide primaire ou sous flux de gaz inerte ou réactif (oxydant ou réducteur). Lors de la montée en température, pour éviter une réorganisation brutale des nanocristallites enrobant les microparticules d'oxyde métallique inerte entre elles et autour des microparticules d'oxyde métallique inerte, pour favoriser un bon départ du solvant résiduel et une bonne décomposition des
nanocristallites hydroxyde en oxyde, il est recommandé de rester au moins 1 heure entre la température ambiante et 500°C. Le traitement thermique peut également être réalisé entre 100 et 1300°C par paliers tous les 100°C ou au moins avec une montée en température d'une durée supérieure à 3 heures. Par des traitements thermiques appropriés, en général jusqu'à des températures finales comprises entre 500 et 1300 °C, sous atmosphère contrôlée, les nanocristallites d'hydroxydes de terre rare notamment sont décomposés et cristallisés en nanocristallites d'oxyde de terre rare luminescent. Le procédé, selon l'invention, permet donc une précipitation contrôlée dans un milieu aqueux ou non, sans emploi de matières premières organiques du type oxalates, acétates... Plusieurs phases de lavage (centrifugation, décantation ou filtration) permettent de s'affranchir des ions inorganiques résiduels (nitrates, sodium) présents lors de la précipitation. La lyophilisation permet d'empêcher l'agrégation des particules entre elles et donc d'obtenir une bonne dispersion, une grande homogénéité, et la nanostructuration des poudres avant et après décomposition. Un chauffage progressif permet une décomposition contrôlée sans favoriser le frittage, ce qui autorise l'obtention de poudres d'oxydes transparents revêtues par des nanocristallites d'oxydes de terres rares présentant une très bonne luminescence et grande cristallinité à basse température. La présente invention est illustrée par des exemples, se référant aux figures annexées, dans lesquels les performances de rendements de luminescence et les performances dues à la structure nanométrique des matériaux obtenus par le procédé selon l'invention, sont comparés à un matériau massif standard commercial que l'on nommera « rouge de référence ». La figure 1 représente les diffractogrammes de rayons X en fonction de la température de chauffage (de 427°C à 1027°C), de la poudre de l'exemple 1. La figure 2 représente les spectres de luminescence, à λexc=254nm, en fonction de la température de chauffage (de 427°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 1. La figure 3 représente les diffractogrammes de rayon X, ainsi que l'évolution de la taille des cristallites en fonction de la température de chauffage (de 727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 2.
La figure 4 représente l'évolution des spectres de luminescence, à λexc=254nm, en fonction de la température de chauffage (de 427°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 2. La figure 5 représente les diffractogrammes de rayons X, ainsi que l'évolution de la taille des cristallites et de la composition en fonction de la température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 3. La figure 6 représente l'évolution des diffractogrammes de rayons X ainsi que les deux compositions obtenue en fonction des deux températures de chauffage 727°C à 1500°C de la poudre de l'exemple 3. La figure 7 représente l'évolution des spectres de luminescence, à λexc=254nm, en fonction de la température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 3. La figure 8 représente les diffractogrammes de rayons X, ainsi que l'évolution de la taille des cristallites et de la composition en fonction de la température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 4. La figure 9 représente l'évolution des spectres de luminescence, à λexc=254nm, en fonction de le température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 4. La figure 10 représente les diffractogrammes de rayons X, ainsi que l'évolution de la taille des cristallites et de la composition en fonction de la température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 5. La figure 11 représente l'évolution des spectres de luminescence, à Λλexc=310nm, en fonction de le température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 5. La figure 12 représente les diffractogrammes de rayons X, en fonction de la température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 6. La figure 13 représente l'évolution des spectres de luminescence, à λexc=254nm, en fonction de le température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 6. La figure 14 représente la comparaison des spectres de luminescence, à λexc=254nm, de la poudre de l'exemple 6 et de la référence rouge de référence.
La figure 15 représente les diffractogrammes de rayons X, ainsi que l'évolution en fonction de la température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 7. La figure 16 représente l'évolution des spectres de luminescence, à λexc=254nm, en fonction de la température de chauffage (727°C à 1027°C) de la poudre de l'exemple 7. La figure 17 représente la granulométrie laser, de la poudre d'alumine avant et après enrobage (exemple 4, poudre revêtue d'une couche de 50 nm de Gd2O3 dopé à 6,6 % en mole d'Eu3+), dispersée dans l'eau, à une concentration de 2g.L_I, avec un D50 = 911 nm (alumine nue) et D50 = 995 nm (alumine revêtue). La figure 18 est un schéma représentatif d'une particule mixte à cœur d'oxyde réfractaire recouvert d'une couche de lanthanide luminescent, conforme à l'invention.
Pour les mesures de granulométrie laser, les échantillons sont préparés de la façon suivante : les poudres ont été dispersées directement dans de l'eau (ou un alcool ou tout autre solvant) sans (ou éventuellement avec) dispersant (et/ou acide), à raison de 2g.L"' de poudre revêtue et chauffée, le tout traité par ultrasons ou par agitation magnétique ou mécanique pendant au moins cinq minutes. Exemple 1 : Préparation de particules de SiO de lOOnm de diamètre recouvertes d'une couche de sesquioxyde de gadolinium de lnm d'épaisseur dopée à 3% mol en Eu 3+ . Dans un erlenmeyer de 250ml, on a introduit 100ml d'eau distillée acidifiée à pH<3 par HC1 0,1 M et 3g de SiO2 sous agitation vigoureuse. Après quelques minutes d'homogénéisation, 0,4370g de Gd(NO3)3 ,6H2O (99,99%) et 0,0131g de Eu(NO3)3, 6H2O (99,99%) sont dissouts dans la solution. L'hydroxyde est précipité par ajout rapide de 2mL de NaOH 1 M et la solution est laissée 30 minutes sous forte agitation afin d'assurer le début de vieillissement des grains. Le précipité et la silice sont filtrés sous pression réduite et lavés 5 fois, puis dispersés dans 100ml d'eau distillée sous agitation magnétique. La solution obtenue est traitée par ultrasons, centrifugée et dispersée dans 50mL d'eau distillée. Cette- dernière opération est stoppée dès l'obtention d'un sol, en général entre 2 et 5 traitements. Le sol obtenu est congelé dans de l'air liquide à une température de - 193 °C et mis en condition de
lyophilisation : sous vide primaire à une température inférieure à 0°C. La poudre obtenue est constituée de particules de silice enrobées de nano-hydroxydes de gadolinium. Par des traitements thermiques appropriés sous air, les hydroxydes sont décomposés en nano-oxydes de gadolinium dopés à 3% mol en Eu 3+ : chauffages successifs sous air de 127°C à 427°C par pallier de 100° et de 427°C à 1027°C par pallier de 200°. L'évolution de la cristallinité des nano-oxydes ainsi que la taille des cristallites de la poudre chauffée à 1027°C sont présentées figure 1. L'évolution de la luminescence est présentée sur la courbe de la figure 2. Exemple 2 : Préparation de particules de Al2O3 de 400nm de diamètre recouvertes d'une couche de sesquioxyde de gadolinium de 7nm d'épaisseur dopée à 3% mol en Eu 3+. On opère de la même manière que précédemment mais en utilisant 1,66g de Al2O3, 0,4230g de Gd(NO3)3 ,6H2O (99,99%), 0,0122g de Eu(NO3)3 , 6H2O (99,99%), 2mL de NH4OH IM. L'évolution de la cristallinité des nano-oxydes ainsi que les tailles des cristallites sont présentées figure 3. L'évolution de luminescence est présentée sur les courbes de la figure 4 ainsi que la comparaison avec le phosphore commercial rouge. Exemple 3 : Préparation de particules de Al2O3 de lOOOnm de diamètre recouvert d'une couche de sesquioxyde de gadolinium de lOOnm dopée à 3% mol en Eu3+ . On opère de la même manière que précédemment mais en utilisant 1,5g de Al2O3, 2,460g de Gd(NO3)3, 6H2O (99,99%), 0,074g de Eu(NO3)3, 6H2O (99,99%), lOmL de NH4OH IM. L'évolution de la cristallinité des nano-oxydes ainsi que les tailles des cristallites sont présentées aux figures 5 et 6. L'évolution de la luminescence est présentée sur les courbes de la figure 7 ainsi que la comparaison avec le phosphore commercial rouge. Exemple 4 : Préparation de particules de Al2O3 de lOOOnm de diamètre recouvert d'une couche de sesquioxyde de gadolinium de 50nm dopée à 6,6% mol en Eu3+. On opère de la même manière que précédemment mais en utilisant 2g de Al2O3, 1,411g de
Gd(NO3)3, 6H2O (99,99%), 0,098g de Eu(NO3)3, 6H2O (99,99%), 6mL de NH4OH IM. L'évolution de la cristallinité des nano-oxydes ainsi que les tailles des cristallites sont présentées figure 8. L'évolution de la luminescence est présentée sur les courbes de la figure 9, ainsi que la comparaison avec le phosphore commercial rouge. La mesure de granulométrie laser de la poudre nue et revêtue est présentée sur la figure 17.
Exemple 5 : Préparation de particules de Y2O3 de lOOOnm de diamètre recouvert d'une couche de sesquioxyde de gadolinium de lOOnm dopée à 10% mol en Tb3+. On opère de la même manière que précédemment mais en utilisant 1,5g de Y2O3, 3,88g de Gd(NO3)3, 6H2O (99,99%), 0,108g de Tb(NO3)3, 6H2O(99,99%), 17mL de NH4OH IM. Les traitements thermiques pour cet échantillon ont été effectués sous atmosphère réductrice pour éviter la formation de Tb4+. L'évolution de la cristallinité des nano-oxydes ainsi que les tailles des cristallites sont présentées figure 10. L'évolution de la luminescence est présentée sur les courbes de la figure 11.
Exemple 6 : Préparation de particules de Y2O3 de lOOOnm de diamètre recouvert d'une couche de sesquioxyde d'yttrium de 50nm dopée à 10% mol en Eu3+. On opère de la même manière que précédemment mais en utilisant 3g de Y2O3, 3,350g de Y(NO3) , 6H2O (99,99%), 0,330g de Eu(NO3)3, 6H2O (99,99%), 17mL de NH4OH IM. L'évolution de la cristallinité des nano-oxydes est présentée figure 12. L'évolution de la luminescence est présentée sur les courbes de la figure 13. La comparaison des spectres de luminescence, à λexc=254nm, entre la poudre de l'exemple 6 et du phosphore rouge de référence est présentée sur la figure 14.
Exemple 7 : Préparation de particules de Y2O3 de lOOOnm de diamètre recouvert d'une couche de sesquioxyde de gadolinium de 200nm dopée à 5% mol en Eu3+. On opère de la même manière que précédemment mais en utilisant 1,5g de Al2O3, 8,864g de Y(NO3)3, 6H2O (99,99%), 0,206g de Eu(NO3)3, 6H2O (99,99%), 23mL de NaOH 2M. L'évolution de la cristallinité des nano-oxydes est présentée figure 15. L'évolution de la luminescence est présentée sur les courbes de la figure 16. Le Tableau 1 présente les différentes compositions du cœur inerte et de la couche luminescente, les différents dopants et pourcentages de dopants et les rapports volume oxyde luminescent sur volume total, selon les exemples présentés.
Le Tableau 2 présente les valeurs d'efficacité calculées pour des conditions expérimentales équivalentes et les rapports d'intensités relatives au pic centré à 610nm entre les poudres dopées en Eu 3+ et le rouge de référence.
Tableau 2 Efficacité / Eu
J =(0,05*10 / (% Dopant* % matière)