Utilisation de la dopamine ou de ses précurseurs biologiques contre -'algoneurodystrophie La présente invention concerne une nouvelle application de la dopamine ou d'un de ses précurseurs biologiques, voire d'activateurs de sa fabrication et/ou d'inhibiteurs de sa destruction selon les cas, pour la fabrication d'un médicament destiné au traitement de l'algoneurodystrophie. La dopamine est un composé chimique connu en thérapeutique animale ou humaine pour des pathologies systémiques type état de choc ou bas débit cardiaque ou, plus spécifiques, pour des affections neurologiques type maladie de Parkinson. Ce produit ou ses précurseurs sont maintenant bien connus dans ces applications ainsi qu'en ce qui concerne leurs profils pharmacodynamiques, leurs effets secondaires et contre-indications chez les patients. Dans ce dernier cas d'application neurologique centrale, la dopamine en elle-même passe très difficilement la barrière hémato-encéphalique et l'on préfère utiliser un de ses précurseurs biologiques qui est l'acide aminé L-dopa ou levodopa. En effet, cet acide aminé passe un peu plus facilement la barrière hémato-encéphalique et il est transformé en dopamine sous l'action d'une dopadécarboxylase cérébrale. La définition de la formule chimique de la levodopa correspond à : (-)-(DIHYDROXY-3,4 PHENYL)-3 L-ALANINE .ACIDE(-)-L-AMINO-2(DIHYDROXY- 3,4 PHENYL)-3 PROPIONIQUE. La levodopa est également dénommée : DIHYDROXY-3,4 PHENYL-3 ALANINE ou DIHYDROXYPHENYL-L-ALANINE ou ACIDE (DIHYDROXY-3,4 PHENYL) PROPANOIQUE ou, encore, L-
DIHYDROXYPHENYLALANINE. L'algoneurodystrophie, quant à elle, est un syndrome réflexe post-traumatique, post-opératoire, parfois « primitif » se manifestant par des signes à type de douleurs et de limitations fonctionnelles au niveau d'une articulation, voire d'un membre dont l'origine n'est pas parfaitement connue. On
a notamment proposé une intervention du système sympathique pour expliquer ces phénomènes. Quoiqu'il en soit, les techniques thérapeutiques découlant de ces explications ou empiriques sont peu efficaces et l'évolution de ce type de pathologie est souvent longue et se compte en années. En plus des signes subjectifs à type de douleurs ou fonctionnels, des moyens diagnostics d'imagerie permettent de mettre en évidence des anomalies notamment articulaires à la scintigraphie. Ainsi, le diagnostic d'algoneurodystrophie, que ce soit dans les formes médicales, post-traumatiques, post-chirurgicales ou essentielle, est généralement basé sur la recherche de critères de plusieurs types qui sont des critères cliniques, radiographiques, scintigraphiques et biologiques. Parmi les critères cliniques on recherche une douleur, coloration, luisance, froideur et sudation, un faux œdème, une raideur articulaire et, surtout, une diminution de seuil liminaire de la douleur au toucher et au mouvement. La tension artérielle est quasi normale et même souvent basse en rapport avec l'âge. Sur les radiographies, un aspect nuageux, déminéralisé et cotonneux surtout dans les rotules pour ce qui concerne les genoux. Sur les scintigraphies, bilatérales de préférence pour comparaison, on recherche des perturbations aux trois temps de l'examen, vasculaire, précoce et tardif. Enfin, dans les tests biologiques on pourra rechercher éventuellement une négativité des tests inflammatoires, en plus de l'exclusion d'autres troubles métaboliques. On s'est aperçu que d'une manière surprenante des patients souffrant d'une algoneurodystrophie, notamment suite à un traumatisme ou une opération chirurgicale, présentait une amélioration spectaculaire des symptômes associés à cette pathologie sous un traitement à base de levodopa que l'on sait transformée en dopamine dans l'organisme par des dopadécarboxylates. Or, chez de tels
patients, on s'est également aperçu, malgré les difficultés des mesures biologiques et pour obtenir des références pour les taux de dopamine, qu'en dehors de tout traitement les taux sanguins de dopamine étaient effondrés. Cet effet est d'autant plus surprenant que des cas certains, bien que rares, de douleurs articulaires ont été signalés chez des patients traités dans le cadre des indications connues de ce type de produit. De plus, les spécialités connues à base de L-DOPA comportent un inhibiteur de décarboxylase périphérique qui est destiné à réduire sa transformation périphérique en dopamine pour augmenter l'efficacité intracérébrale. On propose donc la mise en œuvre de la dopamine ou d'un de ses précurseurs biologiques, de préférence la levodopa, voire d'activateur ou d'inhibiteurs de leur fabrication ou destruction dans l'organisme selon le cas, pour réaliser un médicament destiné à traiter les algoneurodystrophies. Le terme précurseur biologique signifie un composé qui sera transformé dans d'organisme en dopamine comme la levodopa est transformée en dopamine par des (dopa) décarboxylase du„corps. L'invention concerne donc l'utilisation d'un produit destiné à augmenter le taux sanguin de la dopamine pour la fabrication d'un médicament destiné au traitement d'un patient atteint d'une algoneurodystrophie. Dans divers modes de mise en œuvre, les moyens suivants pouvant être combinés selon toutes les possibilités techniquement possibles sont employés :
- le produit est choisi seul parmi la dopamine, un précurseur biologique de la dopamine, un activateur de la fabrication de dopamine, un inhibiteur de la destruction de la dopamine,
- le produit est choisi selon une combinaison parmi la dopamine, un précurseur biologique de la dopamine, un activateur de la fabrication de dopamine, un inhibiteur de la destruction de la dopamine,
- de préférence l'activateur de la fabrication de dopamine et l'inhibiteur de la destruction de la dopamine sont à action essentiellement périphérique, (par opposition à une action dans le système nerveux central) - le précurseur biologique est la levodopa (L-DOPA),
- le précurseur biologique est associé à une décarboxylase, (pour activer la fabrication de dopamine : dopa décarboxylase)
- le précurseur biologique est associé à un inhibiteur de décarboxylase périphérique, (comme dans les spécialités commerciales du type MODOPAR®, LARODOPA®, SINEMET®)
- l'inhibiteur de la décarboxylase est choisi parmi le benserazide chlorhydrate, la carbidopa, - la levodopa est dans une spécialité commerciale,
- la levodopa est dans du MODOPAR®,
- la levodopa est dans du LARODOPA®,
- la levodopa est dans du SINEMET®,
- le médicament comporte en outre au moins un excipient, - le médicament est à prise orale,
- le médicament se présente sous une forme permettant u.ne adaptation de dose à chaque prise, (par exemple compri mé bâton sécable)
- le médicament se présente sous forme d'une association binaire d'une première forme avec une seconde forme, la première forme comportant de la levodopa dispersible et la seconde forme comportant de la levodopa à libération prolongée,
- l'association binaire se présente en une seule prise, - l'association binaire se présente en deux prises (binôme de prise),
- l'association binaire est répartie en binômes de prise au sein d'une plaquette (le terme plaquette correspond au terme anglais de « blister ») en au moins une série de deux colonnes parallèles, une première colonne comportant la
première forme et la seconde colonne comportant la seconde forme, chaque binôme étant disposé en ligne,
- d'une manière équivalente, l'association binaire est répartie en binômes de prise au sein d'une plaquette (le terme plaquette correspond au terme anglais de « blister ») en au moins une série de deux lignes parallèles, une première ligne comportant la première forme et la seconde ligne comportant la seconde forme, chaque binôme étant disposé en colonne,
- des commentaires sont imprimés sur la plaquette, pour la première forme le commentaire correspondant au texte « le matin avant le petit déjeuner » dans la langue du patient et pour la seconde forme le commentaire correspondant au texte « vers 11 heures du matin » dans la langue du patient,
- le produit est injectable, - le produit est destiné à une injection loco-régionale,
- le produit injecté est sous forme à diffusion prolongée,
- le patient est un sujet humain ou animal. L'utilisation proposée concerne tous types d'algoneurodystrophie, quelle que soit son origine, son ancienneté ou sa gravité. Elle peut être mise en œuvre notamment sur des douleurs post-opératoires anormales et surtout celles résistantes à la morphine et dérivés. A cette fin on peut utiliser des spécialités connues, notamment à base de L-DOPA et bien qu'elles comportent un inhibiteur de décarboxylase périphérique, ou on peut utiliser un produit spécifiquement réalisé pour la présente indication. L'interprétation du mécanisme thérapeutique physiopathologique reste à préciser mais on suppose que la normalisation du taux de dopamine chez ces patients à taux sanguin bas hors traitement peut expliquer l'amélioration des symptômes dans un délai d'environ six semaines, ce qui suggère l'existence d'activation de processus biologique relativement complexe. La comparaison des effets de la dopamine en traitement direct et de la levodopa (L-DOPA) pourrait éventuellement permettre de faire la différence entre
les effets au niveau du système nerveux central et les effets périphériques du fait du différentiel de capacité de passage de la barrière hémato-encéphalique entre les deux produits. De même la comparaison des effets de l'utilisation de spécialités comportant un inhibiteur de la décarboxylase périphérique et de produits (dopamine ou L-DOPA) n'en comportant pas pourrait permettre de préciser la part des actions centrales/périphériques et directes/indirectes. Comme on l'a indiqué précédemment, les mesures du taux sanguin de dopamine sont difficiles à réaliser, cela pour au moins deux raisons, la première est directement liée aux méthodes d'analyses mises en œuvre et la seconde est liée à la difficulté d'obtenir des valeurs de référence (valeurs normales). L'analyse nécessite de débuter les manipulations dès le prélèvement sanguin avec centrifugation pour séparation du plasma et des éléments figurés puis congélation, etc. puis mise en chromatographie électrochimique (technique HPLC en phase liquide c'est à dire par chromatographie et électrochimie). Les résultats sont également longs à obtenir. Pour les valeurs de référence, il faut savoir que le taux de dopamine est variable au moins dans la journée et qu'il existe donc une notion de cycle nycthéméral de la dopaminémie. De ce fait les valeurs des mesures peuvent fluctuer grandement puisque, à titre de valeurs de référence, on peut considérer les valeurs suivantes, DOPAMINEMIE: 15 à 210 nanogrammes par litre de sang (ng/l), NORADRENALINE: 85 à 950 ng/l et ADRENALINE: 100 à 900 ng/l. Ces écarts de valeurs normales amènent à plutôt considérer les seuils suivants : à partir de 60 ng/l chez la femme et 70 ng/l chez l'homme. Un certain nombre d'hypothèses sont cependant émises ici quant aux causes et effets concernant cette pathologie et son amélioration sous le traitement proposé. Il apparaît que la neuromédiation du système nerveux et en particulier orthosympathique serait en cause. L'algoneurodystrophie
aurait un rapport avec un taux sanguin très bas de dopamine pouvant également expliquer par l'effet de ses dérivés (NORADRENALINE ET ADRENALINE) la notion très fréquente de tension artérielle normale voire basse. Un tel phénomène serait local ou régional et en rapport avec un déficit préexistant ou acquis concernant le taux de dopamine, neuromédiateur sympathique. Ainsi, la baisse importante de dopamine sanguine et de ses dérivés serait le reflet de fortes perturbations de la neuromédiation de l'influx nerveux au niveau des synapses notamment noradrénergiques ainsi qu'une dysrégulation des boucles de régulation de l'homéostasie. Cette perturbation, toujours selon la présente hypothèse, serait déclenchée par un stress (agression, traumatisme physique voire psychologique,...) qui entraîne une réaction d'alerte par le système orthosympathique et une libération massive de noradrénaline dans les terminaisons nerveuses orthosympathiques (et aussi de noradrénaline et adrénaline par la glande médullosurrénale). Il existe une recapture au niveau pré-synaptique mais si le processus se maintient, il existe une phase de résistance puis une phase d'épuisement par insuffisance de neuromédiateurs avec des perturbations à tous les niveaux surtout au niveau des synapses et pouvant créer le cercle vicieux de la réaction algoneurodystrophique, ceci pouvant être favorisé par un déficit pré-existant. En conséquence de quoi, une augmentation de la concentration de L-DOPA (ou dopamine) entraîne une augmentation de la synthèse et de la libération de noradrénaline dans les terminaisons noradrénergiques par loi d'action de masse, ce qui tend à rétablir une situation normale. Quoi qu'il en soit, l'application proposée par la présente invention permet d'obtenir des améliorations très intéressantes de patients soufrant d'algoneurodystrophie. Il s'agit donc d'une OPOTHERAPIE SUBSTITUTIVE pour
rétablir une dopaminémie sanguine normale bien que le suivi puisse être réalisé sur l'évolution de la clinique (et/ou paraclinique) et/ou sur les mesures de la dopaminémie sanguine. On peut proposer, à titre indicatif, le protocole de traitement qui suit et qui pourra varier notamment en fonction du poids du sujet. En règle générale, prise de un demi- comprimé de levodopa dispersible le matin avant le petit déjeuner et d'une gélule de levodopa LP 125 à 1 1 heures le matin. Ce protocole est susceptible d'être modifié selon les résultats de la série en étude. Pour des patients "forts", on choisit plutôt un comprimé dispersible et une gélule 125 LP. La durée du traitement est variable, en fonction des évolutions, mais en principe au moins de six semaines puis doses lentement dégressives. La possibilité d'insomnies doit faire éviter des prises après le repas de midi. Il est également possible de substituer à cette modalité de prose, notamment en phase de traitement d'entretien, une prise unique journalière, notamment de levodopa à libération prolongée. Notons qu'assez souvent ces patients sont déjà sous d'autres traitements qui peuvent être source d'interférences, notamment en ce qui concerne les antidépresseurs ou neuroleptiques. Il faudra donc, de préférence, organiser le traitement avec baisse progressive des neuroleptiques ou antidépresseurs. Pour le suivi, on peut proposer une surveillance de la tension artérielle et un examen musculaire et du cœur. Le taux de Dopamine sanguin peut être mesuré à un mois de traitement puis à deux mois permettant ainsi de réguler le dosage et de maintenir un taux normal sans risque de le dépasser bien qu'il y ait très peu de risques car il s'agit essentiellement d'une opothérapie substitutive. Au besoin, une scintigraphie de comparaison peut être effectuée plus tardivement. On arrêtera le traitement selon les résultats, notamment sur la douleur et sur la fonction (mobilité) et de
préférence, d'une manière dégressive. Notons qu'il est possible de reprendre à la demande le traitement si un symptôme d'algoneurodystrophie réapparaît. En cas d'effet secondaire et suivant leur importance, on adaptera le traitement notamment par diminution des doses ou un changement de répartition des prises, voire un traitement symptomatique de l'effet secondaire, ou dans les cas les plus sérieux, l'arrêt du traitement. La levodopa étant un produit largement utilisé, ses contres indications ainsi que ses effets secondaires sont connus et seront pris en compte dans la nouvelle application thérapeutique à l'algoneurodystrophie proposée. Les formes typiques de présentation sont des formes orales avec des comprimés dispersibles à 62,5 et 125, des gélules à 62,5 et 125 LP (libération prolongée), des gélules à 62,5 et 125, le tout par boites de 30 ou 60. A titre d'exemple de spécialités déjà disponibles contenant de la levodopa en France, on peut citer :
- LARODOPA® 500 mg comprimés (commercialisation arrêtée),
- LARODOPA® 500 mg gélules (commercialisation arrêtée), et en association:
- MODOPAR® 125 DISPERSIBLE(100 mg / 25 mg) comprimé sécable pour suspension buvable, - MODOPAR® 125 mg gélules,,
- MODOPAR® 250 mg gélules,
- MODOPAR® 62.5 mg gélules,
- MODOPAR® LP 125 mg gélules,
- SINEMET® 100 Comprimés, - SINEMET® 250 Comprimés,
- SINEMET® LP 200 Comprimés à libération prolongée,
- SINEMET® LP 25 mg/100 mg comprimés à libération prolongée.
Dans d'autres pays, des produits équivalents sont également disponibles mais généralement sous d'autres dénominations. On a vu des modalités de prise particulière de spécialités connues dans le traitement de l'algoneurodystrophie. On peut également développer des formes (dont formulation, dosage et présentation) spécifiques. On peut ainsi proposer la réalisation d'un médicament spécifique comportant de la dopamine ou de la L- DOPA et dans ce dernier cas avec éventuellement une décarboxylase permettant d'augmenter la transformation en dopamine sanguine, contrairement aux spécialités précédemment listées qui comportent un inhibiteur de décarboxylase périphérique et qui sont plus spécifiquement destinées au traitement de la maladie de Parkinson. De préférence, afin de pouvoir adapter le dosage à chaque patient, en fonction de l'évolution clinique (améliorations et/ou effets secondai res) et/ou biologique (dosages sanguins de la dopamine, de préférence avec référence au même patient avant/après début du traitement du fait de la «variabilité), on propose une forme médicamenteuse qui permet l'ajustement de la dose de chaque prise. On propose par exemple des comprimés sous forme de barrettes sécables permettant en fonction du nombre de segments de barrette ingérés de faire varier la dose prise. Dans un mode particulier d'application, le traitement est proposé sous forme d'une plaquette (blister) permettant une prise selon le protocole précédemment indiqué à titre d'exemple (une prise de comprimé de levodopa dispersible le matin avant le petit déjeuner et une prise de gélule de levodopa LP à 1 1 heures). La plaquette est configurée logiquement par jour (ligne ou colonne de prise journalière), chaque jour associant dans deux alvéoles distinctes le comprimé et la gélule dans cet exemple. Une telle plaquette peut éviter des erreurs de prise dans ce cas de même
traitement mais se présentant sous des formes différentes. De telles erreurs sont en effet probables chez des patients parfois âgés si deux boites distinctes sont proposées. Ainsi, l'association binaire est répartie en binômes de prise au sein d'une plaquette en au moins une série de deux colonnes (lignes respectivement) parallèles, une première colonne (ligne respectivement) comportant la première forme et la seconde colonne (ligne respectivement) comportant la seconde forme, chaque binôme étant disposé en ligne (colonne respectivement). En outre, des commentaires sont imprimés sur la plaquette, pour la première forme le commentaire correspondant au texte « le matin avant le petit déjeuner » dans la langue du patient et pour la seconde forme le commentaire correspondant au texte « vers 1 1 heures du matin » dans la langue du patient. Sous traitement, l'évolution générale du patient peut être résumée de la manière suivante. Au début, sensation générale de mieux-être et augmentation de la sensation de meilleure résistance, le patient pouvant "en faire plus" sans plus de douleurs. Puis diminution progressive des douleurs, après la troisième semaine. Libération progressive spontanée de l'articulation touchée dans les cas de forme "raide" (en dehors de raideurs par accolements cicatriciels) Puis vers six à huit semaines, très forte amélioration voire disparition des symptômes de l'algoneurodystrophie. Notons enfin que si l'application proposée permet le traitement curatif des algoneurodystrophies établies, les hypothèses avancées, permettent également d'envisager des traitements préventifs de cette pathologie notamment chez des sujets à terrains prédisposants comme des antécédents d'algoneurodystrophie, une hypotension (à estimer selon l'âge). Dans de tels cas, notamment en fonction du taux sanguin de dopamine lorsque l'on aura réalisé en préopératoire un dosage sanguin de la dopamine, noradrénaline et adrénaline, on peut proposer un traitement à la dopamine
ou un de ses précurseurs dont la L-DOPA. Enfin, d'une manière générale, dans les suites anormalement douloureuses d'agressions traumatiques ou chirurgicales, notamment résistantes à la morphine ou dérivés, en présence de coloration, sudation, froideur il peut être utile de demander un dosage de dopamine sanguine, voire noradrénaline et adrénaline et de débuter un traitement tel que proposé par l'application présente. On va maintenant détailler des exemples d'observations et de résultats obtenus sur plusieurs mois chez des patients soufrant d'algoneurodystrophie en notant qu'il ne semble pas y avoir de différence importante entre formes aiguës et chroniques. Pour les formes aiguës : - Chez une femme de 70 ans, retraitée, après pose d'une prothèse totale de genou, suites très douloureuses avec raideur. Diagnostic clinique et scintigraphique démonstratif d'algoneurodystrophie. Tests biologiques inflammatoires totalement négatifs et dopaminémie effondrée à 10 ng/l. Mise sous levodopa avec une amélioration spectaculaire en quatre semaines et disparition des principaux signes après deux mois de traitement. Evolution de la dopaminémie passant de 20 ng/l puis à 49ng/l. Arrêt progressif du traitement par levodopa sur huit jours sans récidive. Finalement, flexion du genou à 125°, égal à la cotation pré-opératoire.
- Chez un homme de 30 ans opéré d'une plastie de ligament croisé antérieur du genou avec des suites opératoires très douloureuses et signes cliniques et scintigraphiques d'algoneurodystrophie. A la biologie, dopaminémie: 10ng/l. Mise sous traitement levodopa avec disparition complète des douleurs et recouvrement de la flexion totale du genou en trois mois Contrôle de la dopaminémie sous traitement:50 ng/l. Arrêt progressif du traitement sur quinze jours, pas de récidive.
- Chez un homme de 41 ans opéré sous arthroscopie d'un ménisque externe, suites très défavorable avec douleurs et raideur. Algoneurodystrophie clinique et scintigraphique avec diagnostic retardé. Dopaminémie initiale: 14 ng/l. Mise sous traitement levodopa avec amélioration progressive des douleurs et disparition plus tardive de I' algoneurodystrophie. Dopaminémie sous traitement à 50 ng/l. Arrêt progressif du traitement sur un mois sans récidive.
- Chez un homme de 67 ans, retraité, opéré d'une prothèse totale de genou avec des suites extrêmement douloureuses.
Diagnostic clinique et scintigraphique d'algoneurodystrophie avec dopaminémie à 8 ng/l. Mis sous levodopa avec amélioration spectaculaire. Disparition du tableau clinique et recouvrement de la flexion du genou au chiffre pré-opératoire de 125°. Dopaminémie à 73 ng/l sous traitement. Diminution du traitement sur un mois sans récidive. Pour les formes anciennes ou chroniques : Chez une femme de 43 ans avec évolution algoneurodystrophique du genou en post opératoire direct d'une transposition de tubérosité tibiale depuis quatre ans. Dopaminémie initiale à 20 ng/l Mise sous levodopa ave-c amélioration assez lente des douleurs mais régulière. Dopaminémie progressant de 30ng/l à 57 ng/l sous traitement. Finalement disparition totale de l'algoneurodystrophie. Arrêt progressif du traitement sur un mois.
- Chez une femme de 34 ans avec séquelles dystophiques évoluant en dents de scie depuis de nombreuses années. Nombreux traitements en centre anti-douleur conduisant à des échecs et abandons. Nouvelle poussée avec importantes douleurs et enraidissement du genou à 90°. La scintigraphie est alors positive. Mise sous levodopa, résultat spectaculaire après trois semaines de traitement et disparition totale des douleurs et retour spontané d'une flexion normale du genou à six semaines puis diminution progressive du traitement jusqu'à arrêt, sans récidive.
- Chez une femme de 37 ans, évolution chronique d'algoneurodystrophie après fracture de rotule à cinq ans de recul. Traitements en centre anti-douleur avec échec et abandon. Persistance de douleurs chroniques. Scintigraphie positive. Dopaminémie initiale à 16 ng/l. Mise sous traitement par levodopa. Dopaminémie à six semaines de traitement remontée à 54 ng/l. Amélioration déjà très nette en trois semaines puis totale en deux mois. La patiente qui était en arrêt de travail depuis l'intervention à repris un travail à mi- temps puis compte s'installer à son compte.
- Chez une femme de 76 ans, retraitée, avec quatorze années d'évolution douloureuse d'algoneurodystrophie comprenant des poussées évolutives après chaque intervention au niveau du genou gauche, prothèse totale de genou, changement de prothèse totale du même genou, mobilisation sous anesthésie puis arthrolyse... Dopaminémie initiale: 37 ng/l. Essai de traitement par levodopa avec amélioration très nette des douleurs en un mois. Dopaminémie après six semaines de traitement: 74 ng/l. Disparition des douleurs connues depuis quatorze ans mais très légère amélioration de la flexion à cause de la persistance d'accolements. Traitement encore poursuivi à raison d'une gélule 62,5 par jour, la patiente préférant encore continuer.
- Chez une femme, séquelles douloureuses et fonctionnelles du genou droit depuis une fracture polyfragmentaire de la moitié inférieure du fémur survenue trente ans auparavant.
Récidive de forme très sévère d'algoneurodystrophie après pose d'une prothèse totale de genou. Début de traitement par levodopa plusieurs années après cette dernière intervention avec un résultat très favorable après deux mois de traitement et qui pousse la patiente à continuer le traitement par peur de récidive des douleurs. On comprend bien que les exemples de traitement donnés en ce qui concerne les formes, dosages et/ou modalités de prise sont indicatifs et que la prise de dopamine
ou ses précurseurs doit être adaptée au patient et en fonction des résultats cliniques et/ou biologiques du traitement.