STRUCTU E SANDWICH.
La présente invention concerne un élément de structure sandwich permettant de protéger un équipement contre des agressions extérieures et en particulier les impacts de projectiles.
Elle s'applique notamment, mais non exclusivement, aux installations et équipements fixes ou mobiles, tels que les véhicules qu'ils soient terrestres, maritimes ou aériens, les conteneurs, les emballages, etc.
On a déjà proposé une structure sandwich pour véhicules moyennement protégés. Ce type de véhicule comprend généralement une cellule de survie constituée d'un assemblage de tôles en acier soudées, recouvertes du côté intérieur de la cellule par des plaques intérieures dans un matériau tel que l'aluminium.
Il s'avère que cette solution présente de nombreux inconvénients. Tout d'abord, la pose de plaques à l'intérieur de la cellule s'avère peu aisée, notamment en raison de la présence d'équipements qu'il faut dans certains cas contourner. Il en résulte des discontinuités dans la protection de la cellule.
En outre, une plaque d'aluminium a tendance à se fragmenter lorsqu'elle subit une onde de choc, ce qui dans certains cas entraîne la projection d'éclats. Pour éviter que de tels éclats, arrachés aux plaques intérieures, soient projetés sur les occupants de la cellule, on recouvre les plaques intérieures d'une couche de protection qui est généralement constituée de plaques en matériau composite.
Ces plaques de protection sont fabriquées et adaptées à la forme de la cellule à protéger à l'aide d'une presse. Les fabricants de telles plaques sont donc en nombre très limité, ce qui peut poser des problèmes d'approvisionnement.
Par ailleurs, lorsqu'il s'agit de réparer un véhicule blindé ayant subi des impacts qui ont endommagé les plaques intérieures, il est nécessaire de retirer la couche de protection et dans certains cas, de démonter les équipements intérieurs pour pouvoir enlever les plaques intérieures endommagées en vue de les remplacer. Il en résulte des durées de réparation importantes qui réduisent d'autant la disponibilité opérationnelle du véhicule.
Le brevet DE 197 40 103 décrit un blindage de fond de caisse de véhicule, notamment contre les mines, composé d'une couche externe de métal léger, et d'une couche interne d'acier de blindage. La couche de métal léger présente sur sa face en regard de la couche interne des nervurations qui viennent s'appliquer contre la couche interne de sorte que la couche externe est maintenue à distance de la couche interne. Il s'avère que ces nervurations rendent la couche externe totalement rigide et donc impossible à conformer pour protéger les surfaces courbes d'un véhicule. En outre, ces nervurations imposent une fabrication spécifique de la couche externe nécessitant des moules particuliers. Il en résulte donc également des risques de difficulté d'approvisionnement.
Le brevet FR 865 964 décrit un blindage formé de deux couches maintenues espacées l'une de l'autre par des ressorts. Cette structure s'avère peu efficace car elle ne permet pas de bénéficier d'un effet de poutre qui apparaît lorsque la plaque externe est rigidement fixée sur la couche interne.
La présente invention a pour but de supprimer ces inconvénients. Cet objectif est atteint par la prévision d'une structure sandwich ... (ici seront recopiées pour des raisons juridiques les revendications)
Un mode de réalisation préféré de l'invention sera décrit ci-après, à titre d'exemple non limitatif, avec référence aux dessins annexés dans lesquels :
La figure 1 représente schématiquement une coupe de la structure sandwich conforme à la présente invention ;
Les figures 2 à 4 montrent en coupe d'autres variantes selon l'invention de la structure sandwich montrée sur la figure 1.
La protection contre les impacts de projectiles des véhicules faiblement protégés est en principe placée à l'intérieur de la carrosserie du véhicule. Contrairement à ce principe, les éléments de protection sont placés selon l'invention, à l'extérieur de la carrosserie du véhicule.
Ainsi, tel que représenté sur la figure 1, la carrosserie du véhicule, généralement réalisée par un assemblage de tôles 1 en acier, c'est-à-dire un matériau à très haute dureté, est recouverte à l'extérieur par des plaques de protection 2 dans un
matériau très ductile, tel que l'aluminium. La flèche 6 représente la direction de déplacement d'un éventuel projectile.
Les deux couches 1, 2 de la structure sandwich sont maintenues écartées l'une de l'autre, en fixant de manière mécanique les plaques de protection 2 à distance de la carrosserie 1. La distance entre les deux couches est déterminée en fonction de la nature des projectiles à arrêter.
Cet écartement est obtenu à l'aide d' entretoises 7 qui sont par exemple soudées à la carrosserie 1. Pour la fixation des plaques de protection 2, ces entretoises sont par exemple percées par un taraudage pour recevoir des vis 5 de fixation des plaques de protection.
Les plaques de tôle 1 en acier constituant la carrosserie présentent une épaisseur de l'ordre de quelques millimètres. Les plaques de protection 2 en aluminium présentent une épaisseur de l'ordre de 10 mm ou davantage, selon le type de projectile à arrêter, et l'espacement de ces deux couches est de l'ordre d'une à plusieurs dizaines de millimètres, également selon le type de projectile à arrêter.
Comme la carrosserie 1 et les plaques de protection 2 sont dans des matériaux différents, l'ensemble subit une dilatation différentielle lors de changements de température. Au moins une partie des perçages réalisés pour le passage des vis 5, de préférence dans les plaques de protection 2, sont donc de forme oblongue.
De préférence, la carrosserie comprend des cornières 8 qui sont soudées par exemple par leur tranche, de préférence sur les bords des plaques de tôle 1 constituant la carrosserie. Ces cornières 8 comprennent chacune un perçage taraudé prévu pour recevoir une vis 9 de fixation d'une plaque de protection 2. Ces cornières permettent d'assurer la continuité électrique entre les plaques 1 de la carrosserie et les plaques de protection 2, à des fins d'antiparasitage. Elles sont de préférence flexibles pour autoriser des dilatations différentielles.
La liaison entre les deux couches 1, 2 de la structure est également de préférence élastique pour autoriser des dilatations différentielles. A cet effet, une couche élastique 10 est interposée entre l'entretoise 7' et la plaque de protection 2 (figure 2).
Cette couche élastique permet également d'amortir les vibrations générées par
un impact de projectile et d'assurer une isolation du couple galvanique, tout en autorisant une tolérance de montage plus large.
Selon une variante préférée de l'invention telle que représentée sur la figure 3, les entretoises 13 présentent une forme tabulaire dont le perçage central est entièrement taraudé, les deux couches 1, 2 étant percées pour recevoir des vis 5', 11 qui viennent se visser de chaque côté de l'entretoise dans le perçage central.
Selon une autre variante de l'invention telle que représentée sur la figure 4, les entretoises 14 peuvent également présenter une forme tabulaire, les deux couches 1, 2 étant percées pour recevoir une seule vis 5" traversant successivement l'une des deux couches, l'entretoise, puis l'autre couche, pour se visser dans un écrou 12. Avantageusement, le perçage traversant les entretoises 14 est taraudé pour pouvoir fixer celles-ci sur la carrosserie avant de monter la plaque de protection 2.
La structure sandwich décrite ci-avant permet d'une manière très surprenante d'obtenir une protection notablement meilleure que lorsque les plaques de protection 2 sont disposées à l'intérieur de la carrosserie, et en particulier un rapport protection sur masse notablement plus élevé. En fait, la première barrière ductile (plaque de protection 2 en aluminium) fixée à distance de la carrosserie permet d'obtenir un effet de poutre qui absorbe une partie de l'énergie cinétique du projectile, tandis que la seconde barrière (les plaques de tôle 1 en acier de la carrosserie) à très haute dureté arrête le projectile qui a perdu une partie de son énergie.
Comme il n'y a pas d'équipements encombrants à l'extérieur du véhicule, les plaques de protection 2 peuvent recouvrir l'ensemble de la carrosserie du véhicule, ce qui permet d'obtenir une grande homogénéité de la protection.
En outre, la structure sandwich selon l'invention présente un coût de mise en œuvre notablement réduit par rapport aux solutions de l'art antérieur, car il n'est plus nécessaire de prévoir des plaques de protection contre les éclats, la carrosserie jouant ce rôle. En outre, la pose des plaques de protection 2 se trouve grandement simplifiée, car ces plaques peuvent être posées sans avoir à démonter d'éventuels équipements. Il en résulte qu'un véhicule blindé ayant subi des impacts, peut être réparé beaucoup plus rapidement par un simple
échange des plaques de protection endommagées, qui sont montées à l'extérieur du véhicule, d'où une plus grande disponibilité opérationnelle des véhicules ainsi protégés.
L'invention permet également de simplifier d'une manière importante l'approvisionnement en éléments de protection car les plaques de protection en aluminium sont de simples plaques sans usinage particulier et présentant une épaisseur constante. Elles peuvent donc être obtenues auprès d'un nombre plus important de fabricants, que les plaques de protection de l'art antérieur qui présentent une forme spécifique adaptée à un type de véhicule.
Du fait de leur épaisseur constante et de leur grande ductilité, les plaques de protection peuvent en outre être facilement courbées, par exemple pour être adaptées aux formes d'une carrosserie de véhicule.
Les essais réalisés montrent que la structare sandwich décrite ci-avant est très efficace contre des projectiles perforants ayant une vitesse supérieure à 650 m/s.