SUPPORT AUTO -ADAPTABLE AU RELIEF D'UNE SEMELLE DE CHAUSSURE
L'invention concerne un support destiné à maintenir la semelle d'une chaussure dans une position déterminée pendant que la tige de la chaussure est appliquée dessus, sous pression à l'aide d'un dispositif de pressage, en vue de réaliser son assemblage avec celle-ci, par collage notamment.
De manière connue, l'assemblage par collage d'une semelle sur la tige d'une chaussure consiste en fait à réaliser ce que l'on peut appeler une opération de soudage puisqu'il s'agit d'un assemblage voulu comme définitif au moyen d'une colle subissant des transformations chimiques ou physiques, telles que cristallisation, vulcanisation à froid, ...etc., qui donnent une forte adhérence. Afin d'obtenir une force de cohésion élevée entre les pièces à assembler, la fixation définitive s'effectue par application de pression sur celles-ci à l'aide d'un dispositif de pressage et d'éléments que l'on appelle communément des coussins de presse à souder.
Ces derniers consistent en des éléments élastiques qui sont gonflables avec un fluide (air, eau,...etc.), ou qui sont constitués d'un bloc ou de lames de caoutchouc ou d'un matériau viscoelastique équivalent ; ils sont destinés à transmettre et à répartir la pression nécessaire à l'opération de collage sur les flancs de la tige et de la semelle de la chaussure dès que ces dernières sont mises en pression à plat.
A cet effet, les dispositifs de pressage généralement mis en œuvre comportent d'une part, au moins un coussin de presse destiné à s'appliquer contre les flancs des pièces de la chaussure qui sont à assembler et d'autre part, un support destiné à maintenir ces pièces en vis- à-vis pendant leur mise en pression à plat dans la position qu'elles doivent occuper définitivement.
Plus précisément, afin d'assurer un maintien correct des pièces entre elles et d'empêcher leur éventuel glissement transversal notamment lorsque le et/ou les coussins de presse s'appliquent sur leurs flancs, le support est pratiquement toujours réalisé avec le moulage d'une empreinte rigide correspondant à celle de la semelle de la chaussure à assembler. Ce moulage de l'empreinte de la semelle est par ailleurs requis pour répartir la pression de manière la plus uniforme possible sur toute la surface de la semelle.
Comme cela ressort à l'évidence, cette manière de procéder implique d'utiliser, pour chaque type de semelle et pour chaque pointure de semelle, un support spécifique. Compte tenu du nombre des pointures et de la grande variété des types de semelles des chaussures de sport en particulier, il en résulte la nécessité de réaliser et de gérer une grande quantité de supports, ce qui grève considérablement les coûts de fabrication. De plus, dès qu'un type de semelle n'est plus d'actualité, les supports correspondants deviennent obsolètes car non récupérables pour d'autres types de semelle.
La présente invention a pour but de remédier à ces divers inconvénients en proposant un support de semelle auto-adaptable au relief d'une semelle à assembler à une tige et réutilisable tel quel pour une autre semelle de relief et/ou de pointure différents.
Pour atteindre ce but, le support destiné à maintenir la semelle d'une chaussure dans une position déterminée pendant que la tige de la chaussure est appliquée dessus sous pression, à l'aide d'un dispositif de pressage, se caractérise par le fait qu'il est constitué d'une enveloppe souple au moins partiellement élastique qui est remplie de granulés de formes arrondies et lisses, approximativement sphériques, de 2 à 10 millimètres. Ces granulées sont réalisées de préférence en un matériau plastique pour des raisons évidentes de poids et de coût, et plus précisément en un matériau plastique de la classe des thermodurcissables, tel qu'un polyuréthane, car un tel matériau présente une dureté/résistance à la compression compatible avec la pression appliquée sur les pièces de la chaussure qui sont à assembler. Par ailleurs, la consistance de ce type de matériau ne varie pratiquement pas sous l'influence de la température ce qui permet d'effectuer éventuellement l'assemblage à chaud.
Selon une caractéristique, lorsque le support est posé à plat, l'enveloppe remplie de granulés forme l'équivalent d'un matelas dont la paroi est tendue, voire à la limite d'être tendue, du fait de la masse des granulés et dont le contour est supérieur à celui de la semelle de la chaussure, l'épaisseur de remplissage au moyen des granulés étant supérieure à la hauteur des reliefs de la semelle. De cette manière, lorsque la pression est appliquée de la tige sur la semelle, les saillies que présente cette dernière s'enfoncent dans le support en déformant l'enveloppe élastique et en chassant les granulés dans les zones de moindre pression qui correspondent aux creux et au pourtour de l'enveloppe non couvert par la semelle. En fait la semelle s'incruste pratiquement dans le support, comme dans un matelas de granulés, contre la résistance élastique qu'oppose l'enveloppe qui, forcée à se distendre, vient occuper entièrement le logement qui lui est réservé dans le dispositif de pressage par rapport au(x) coussin(s) de presse et autres pièces de calage éventuel dont ce dernier est pourvu. Il en résulte un maintien ferme de la semelle en vis-à-vis de la tige qui est pressée dessus, et une répartition quasiment uniforme de la pression sur toute la surface de la semelle au moins équivalents à ce qui est obtenu avec un support comportant une empreinte rigide comme cela s'effectue selon l'état de l'art connu. Bien entendu, l'épaisseur de remplissage de l'enveloppe au moyen des granulés peut aussi être inférieure à la hauteur des reliefs de la semelle. Dans ce cas les creux de cette dernière sont simplement moins comblés par les granulés que dans l'exemple qui précède. Le support conçu avec des granulés contenus dans une enveloppe souple et au moins partiellement élastique évite donc de devoir réaliser une prise d'empreinte rigide de la semelle de la chaussure, préalablement à l'opération d'assemblage avec la tige, grâce à son auto-adaptabilité.
De plus, dès que la semelle est retirée du support, ce dernier est immédiatement réutilisable pour une autre semelle même si celle-ci présente un relief et/ou une pointure différents ; en effet, les granulés étant libres de s'écouler et de glisser en tous sens à l'intérieur de l'enveloppe qui est élastique, la nouvelle semelle peut s'enfoncer dans le support et s'y incruster comme précédemment, ses parties saillantes chassant sous l'effet de la pression les granulés vers les
zones de moindre pression qui correspondent aux parties en creux et au pourtour de l'enveloppe qui n'est pas couvert par la semelle.
Par conséquent, un seul support donné, éventuellement défini avec un contour destiné à accepter une ou plusieurs pointures ou longueurs de semelle, peut être utilisé pour une multitude de semelles même si elles présentent des reliefs différents en forme et position.
Bien entendu, la grosseur des granulés est adaptée en fonction des dimensions des parties en creux de la semelle afin que, sous l'effet de la pression qui lui est appliquée dessus, la semelle puisse imprimer le plus librement possible son relief dans le support. En fait, lorsque la semelle présente une majorité de parties en creux de petites dimensions, on choisit de petits granulés et inversement lorsque le semelle présente une majorité de parties en creux de grandes dimensions, on choisit de gros granulés. Ce choix, basé sur la prise en compte du plus grand nombre de parties en creux sensiblement de mêmes dimensions pour adapter la grosseur des granulés, vise à permettre une prise d'empreinte de la semelle sur la plus grande étendue possible. Par ailleurs, il permet quand même de ne prévoir qu'un seul type de support pour plusieurs semelles dont la répartition des parties en saillie et des parties en creux est différente.
Selon une construction préférée, l'enveloppe est constituée, d'une part, d'une partie non extensible du côté qui vient reposer dans le logement qui lui est réservé dans le dispositif de pressage, et d'autre part, d'une partie élastique du côté où vient s'appuyer la semelle. Cette partie élastique de l'enveloppe est, par exemple, réalisée en tissu synthétique à réseau très élastique ou en filé de caoutchouc recouvert de fibres textiles naturelles ou artificielles.
L'invention sera du reste mieux comprise en se reportant à la description qui va suivre en référence aux dessins annexés montrant, à titre d'exemple, un mode de réalisation du support comparativement à l'état de l'art connu illustré à la figure 1.
La figure 2 représente, vu en perspective, le support auto-adaptable seul.
La figure 3 est une vue en coupe en coupe selon 11-11 du support de la figure 2 avec une semelle et une tige d'une chaussure positionnées au-dessus avant mise en pression, et la figure 4, pendant l'application de la pression.
La figure 5 montre le support, prêt à l'emploi pour recevoir une semelle d'une chaussure à crampons, incorporé dans un dispositif de pressage illustré partiellement, et la figure 6 montre le support en fonction lorsque la pression est appliquée sur la tige et la semelle de la chaussure.
De manière connue dans l'état de l'art, schématiquement illustré à la figure 1, le support 1, destiné à recevoir en pression une semelle 2 à assembler à une tige 3 d'une chaussure 4, est réalisé en un matériau rigide tel qu'un plastique ou une résine et comporte le moulage 5' de l'empreinte 5 de la semelle 2. Ce support 1 est intégré dans un dispositif de pressage 6 muni d'un logement 7 correspondant qui peut, comme dans cet exemple de construction, être délimité par des pièces de calage 8, 9, éventuellement réglables en position, et par des coussins de presse 10. Au moment de procéder à l'opération d'assemblage, il suffit par
conséquent de placer la semelle 2 sur le support 1 de sorte que son empreinte 5 s'emboîte dans le moulage 5' de ce dernier, et de positionner la tige 3 par dessus.
Il est évident que cette dernière peut avantageusement être pré-montée provisoirement sur la semelle 2. Il reste ensuite à appliquer la pression sur la tige 3 au moyen d'un vérin 12 pour plaquer fortement cette dernière contre la semelle 2, un "faux pied" étant habituellement mis en place dans la tige 3 afin de transmettre la pression du vérin 12 sur une surface la plus grande possible. Comme cela ressort à l'évidence, le support 1 ainsi réalisé n'est pas utilisable pour une empreinte différente de celle 5 de la semelle 2, que ce soit dans la forme, la profondeur du relief, la répartition des saillies et des creux, la pointure,...etc. Pour chaque type d'empreinte de semelle il est donc nécessaire de réaliser un support 1 spécifique.
Comparativement, le support 20 réalisé selon l'invention, et illustré schématiquement sur les figures 2 à 6, est polyvalent à plusieurs types d'empreinte de semelle. A cet effet, le support 20 est formé, d'une part, d'une enveloppe souple 21 fermée avec une partie élastique 31 et une partie inextensible 33, et d'autre part, d'un remplissage de cette enveloppe souple 21 constitué de granulés 22 de formes arrondies. Selon une préférence, ces granulés 22 sont obtenus à partir d'un matériau plastique du type thermodurcissable, tel qu'un polyuréthane, pour des questions de poids, de facilité d'obtention dans des grosseurs variées, de résistance à la compression et de consistance, ainsi que pour des questions de facilité de glissement/écoulement entre eux.
Selon une caractéristique, le remplissage de l'enveloppe souple 21 est tel que le support 20, posé à plat, se présente sous la forme d'un matelas dont l'épaisseur de remplissage 26 est supérieure à la hauteur 27 des reliefs de la semelle 2, et dont la paroi est tendue, voire à la limite d'être tendue, du simple fait de la masse des granulés 22. De cette manière, dès que la semelle 2 est enlevée du support 20, l'enveloppe 21 reprend élastiquement sa forme première en ramenant les granulés 22 avec elle et le support se retrouve à nouveau prêt pour recevoir une autre semelle 2, même avec des dimensions, des formes, des reliefs différents.
Dans le but de réduire le plus possible le nombre de supports 20 à mettre en œuvre pour plusieurs dimensions et/ou formes de semelle 2, les dimensions les plus grandes du support 20, considéré dans sa position à plat, sont déterminées avantageusement en fonction de la plus grande des semelles 2 qu'il doit recevoir. Ainsi, son enveloppe 21 est réalisée de sorte que son contour 24 est supérieur à celui 25 de cette plus grande semelle 2. De cette manière, les granulés 22 peuvent toujours remplir les creux de la semelle 2 et leur surplus peut se répandre ensuite autour de cette dernière en forçant la partie élastique 31 de l'enveloppe souple 21 à se distendre en enserrant les flancs de la semelle 2. Cet effet de serrage transversal à la direction de la pression 29, transmise par le vérin 12 du dispositif de pressage 6, tel qu'illustré sur les figures 4 et 6, est particulièrement intéressant pour l'assemblage des bords 32 de la semelle 2 avec la tige 3, en particulier lorsqu'il s'agit d'une semelle cuvette dont les bords sont relativement relevés.
Pour faciliter la pénétration de la semelle 2 dans le support 20, la partie élastique 31 de l'enveloppe 21 est positionnée du côté où la semelle 2 vient prendre appui tandis que la partie inextensible 33 est posée sur le fond du logement 7 prévu dans le dispositif de pressage 6.
Bien entendu, l'étendue de chacune de ces parties, élastique 31 et inextensible 33, peut être déterminée selon diverses proportions et notamment en fonction des qualités d'extensibilité de la partie élastique 31. Par ailleurs, dans d'autres constructions, l'enveloppe souple 21 peut être entièrement conçue avec une seule partie élastique. Cette partie élastique 31 est réalisée par exemple en un tissu synthétique à réseau très élastique connu sous la marque "lycra" ou en un filé de caoutchouc recouvert de fibres textiles naturelles ou synthétiques connu sous la marque "lastex".