TITRE : Matériau composite composé de fibres unitaires et/ou de tissus noyé(s) dans une matrice silice , son utilisation en optique, optronique et électronique et son procédé de traitement de surface
La présente invention concerne les matériaux composites. Elle concerne en particulier les matériaux composites ayant une matrice formée par de la silice.
Dans le domaine de l'optique et de l'optronique, des structures composites à partir de fibres de carbone et de résines organiques ont été développées. Ces structures sont à hautes performances mais présentent certaines limites au niveau des températures d'utilisation et du dégazage, ces limites étant soit liées aux coefficients d'expansion thermique trop importants, soit aux conditions d'humidité ambiante, humidité absorbé par les résines organiques et amenant, lors du dégazage, des problèmes de stabilité dimensionnelle.
Cela est particulièrement vrai pour les bancs et collimateurs optiques mais également pour les structures spatiales où les variations dimensionnelles du matériau obligent à prévoir des dispositifs de correction et/ou un contrôle thermique extrêmement performant.
Les inventeurs ont découvert de façon surprenante qu'il était possible de remplacer la matrice organique du matériau composite par de la silice, ce qui offre, outre des propriétés thermo-mécaniques très élevées, une très grande raideur avec une faible densité et surtout un coefficient d'expansion thermique quasiment nul. Ces propriétés en font un matériau performant principalement pour la réalisation de structures de télescopes ou d'instruments optiques y compris de miroirs ultra- allégés.
De plus, le procédé utilisable pour réaliser de tels matériaux composites est un procédé simple d'imprégnation en phase liquide avec du gel de silice. Ce procédé se prête à la réalisation de formes complexes tout comme pour les matériaux composites à matrice organique.
L'obtention de solutions dites gels de silice est parfaitement connue et ce depuis fort longtemps. En revanche l'imprégnation de fibres et/ou de tissus par des gels à haute concentration en silice n'a jamais été envisagée pour la fabrication de matériaux composites.
Enfin, les structures actuelles ont la plupart du temps à supporter de l'électronique, sous forme de boîtiers et de câblages, ce qui est très lourd et encombrant.
Or, les inventeurs ont découvert de façon surprenante qu'un procédé de traitement de surface particulier de ces composites permettait de réaliser directement sur le matériau diélectrique de surface que constitue la silice du matériau :
- des pistes conductrices,
- des surfaces de report d'éléments passifs ou actifs,
- des surfaces de report des composants (composants à montage de surface : CMS) et/ou de puces électroniques
Ces composants sont rapportés directement sur la structure par une opération de soudure conventionnelle bien connue dans le monde de l'électronique. L'intérêt d'un tel procédé et des structures obtenues est :
- le très important gain de masse
- la haute stabilité des structures (par exemple pour l'optique et l'optronique)
- la réduction du stress des composants grâce à la très grande rigidité du matériau,
- la faible expansion thermique compatible avec le report de semi-conducteurs et la quasi-suppression des câblages et de la connectique.
Par le procédé de traitement selon la présente invention peuvent donc être réalisées des structures comportant directement les circuits électroniques intégrés à leur surface : circuits hybrides, en couche mince ou en couche épaisse, composants électroniques mais également des circuits hyperfréquences : coupleurs, filtres, éléments rayonnants pour la fabrication d'antennes.
La présente invention concerne donc un matériau composite composé d'un squelette formé par des fibres unitaires et/ou du tissu réalisé à partir de ces fibres, ledit squelette étant noyé dans une matrice de silice.
Les fibres unitaires et/ou le tissu réalisé à partir de ces fibres peuvent être de tout type utilisé dans le domaine des matériaux composites et bien connus de l'homme du métier. En particulier il peut s'agir de fibres unitaires choisies dans le groupe constitué par le carbone, le carbure de silicium (SIC), l'alumine ou leur
mélange et de tissus réalisés à partir de ces fibres. Avantageusement il s'agit de fibres de carbones et de tissus réalisés à partir de ces fibres. Ces fibres et tissus sont disponibles commercialement, en particulier auprès des sociétés Mitsubishi, Toray ou Union Carbide sous la dénomination par exemple de T 300, M55J, Kl 35, Kl 39, 13 A, 13B, 13C, 13D, XN 50, XN 70, XN 80.
Le matériau composite selon la présente invention a avantageusement une densité d'environ 2.
De façon avantageuse, son coefficient d'expansion thermique est au plus égal à environ 0,5 ppm/°C avec un tissu unidirectionnel ou des fibres unitaires. Il peut également être plus faible suivant le type de fibre et surtout suivant l'angle de drapage des fibres dans le tissu. Ainsi, si l'on prend un tissus comprenant trois plis, (un à 0°, un autre à 45° et le dernier à 90°) son coefficient d'expansion thermique est de 0,2 ppm/°C. De plus ce coefficient reste constant sur une large gamme de température, en particulier entre environ -50°C et environ 400°C. Par le terme « coefficient d'expansion thermique », on entend au sens de la présente invention le rapport entre : a) la variation en longueur d'un segment linéaire du matériau composite selon la présente invention par unité de variation en température et b) la longueur de ce segment à une température de référence comprise dans la gamme de -50 °C à 400 °C.
Les avantages du matériau composite selon la présente invention sont les suivants : une amélioration importante du rapport coût-performance une masse très faible (densité de 2), une haute stabilité dimensionnelle grâce au coefficient d'expansion thermique quasi-nul et donc une réduction du besoin de contrôle thermique et de la susceptibilité aux gradients thermiques, une insensibilité à l'humidité et donc la réduction des besoins de réglages ou d'asservissement pour des solutions embarquées, par exemple dans l'espace: le réglage au sol est égal au réglage vol,
une stabilité long terme dans une large gamme de températures, en particulier entre environ -50°C et environ 400°C, et l'absence de dégazage sous vide, une insensibilité à de nombreux agents chimiques et donc la possibilité d'utiliser ce matériau composite pour fabriquer des réservoirs, une très haute rigidité et de très bonnes propriétés mécaniques et thermiques :
• Traction, mesurée avec des éprouvettes standard ASTM, de 60 à 480 MPa pour une fibre de carbone T300 (suivant l'angle de drapage des fibres du tissu et les fibres utilisées),
• Module de Young (défini selon la norme ASTM) de 23 à 180 GPa (suivant l'angle de drapage des fibres du tissu) pour une fibre de carbone T300 et plus suivant la nature des fibres,
• Poisson ratio (défini selon la norme ASTM) de 0,11 à 0,575 (suivant l'angle de drapage des fibres du tissu) pour une fibre de carbone T300.
Ces propriétés du matériau composite sont principalement données par la nature des fibres et tissus utilisés : fibre à haute et très haute résistance, fibres à haut et très haut module. une absence de porosité et de micro-fissures et donc une très bonne stabilité en environnement spatial, une bonne conductibilité thermique (suivant la nature et l'angle de drapage des fibres du tissu) par exemple avec la fibre de carbone K 135 de Mitsubishi à haute conductibilité.
La présente invention concerne également un procédé pour la fabrication du matériau composite selon l'invention comprenant les étapes suivantes de : a) désensimage du squelette, en particulier par traitement chimique des fibres unitaires et/ou du tissu réalisé à partir de ces fibres, b) pré-imprégnation du squelette désensimé obtenu à l'étape a) en phase liquide avec une solution de gel de silice,
c) cuisson du pré-imprégné obtenu à l'étape b) à une température comprise entre environ 130 et environ 220°C, avantageusement entre environ 180 et environ 200°C, de façon à réduire les inclusions gazeuses, avantageusement sous une pression d'environ 10 Pa d'azote, d) une ou plusieurs imprégnation(s) successives en phase liquide avec une solution de gel de silice du pré-imprégné cuit obtenu à l'étape c) de façon à remplir les interstices et à éliminer les porosités de surface. e) traitement thermique de l'imprégné obtenu à l'étape d) de façon à amener la silice à un état vitreux.
Le gel de silice peut être fabriqué selon des procédés bien connus de l'homme du métier, par exemple par agitation de silice micronique dans de l'eau et léger chauffage ou par mise en suspension de silice micronique dans un liant organique du type polymère ou collodion.
Par « état vitreux », on entend au sens de la présente invention un état dans lequel la silice n'est pas critallisée mais est sous la forme d'une pâte solide constituée de milliers de microcristaux qui ne grossissent pas. Il s'agit donc d'un état solide métastable qui peut présenter un certain ordre au niveau des liaisons interatomiques mais qui est désordonné, comme un liquide, à plus grande échelle.
L'étape de désensimage est nécessaire pour obtenir les matériaux composites selon la présente invention. En effet, les fibres unitaires, en particulier de carbone, et tissus réalisés à partir de ces fibres sont revêtus d'une couche d'apprêt de type époxy ou époxy modifié cyanate. Afin d'assurer la cohésion fibre-matrice ou tissu- matrice, cette couche doit être enlevée totalement par un traitement chimique, avantageusement par un procédé de dissolution chimique, de façon encore plus avantageuse à l'aide de la pyridine pure en phase liquide ou gazeuse (à l'aide d'un extracteur kumaga a modifié). Dans le cas de la phase liquide, le tissus ou les fibres unitaires sont plongés dans un bain de pyridine pure liquide jusqu'à la dissolution complète de l'apprêt. Dans le cas de la phase gazeuse, la pyridine pure à l'état gazeux traverse le tissus ou les fibres et dissout ainsi la couche d'apprêt.
De façon avantageuse le gel de silice avant son utilisation dans les étapes b) et d) du procédé selon l'invention est débullé sous vide.
D'autres objets et avantages de la présente invention deviendront apparents pour l'homme du métier à partir de la description détaillée ci-dessous et par le biais de références aux dessins illustratifs suivants :
La figure 1 représente un exemple schématique du procédé d'imprégnation ou pré-imprégnation par immersion puis enroulement filamentaire.
La figure 2 représente un imprégné obtenu à l'étape d) et comportant des réserves d'imprégnations.
La figure 3 représente le pliage au niveau des réserves d'imprégnation de l'imprégné obtenu à l'étape d) et application au pinceau du gel de silice sur la réserve d'imprégnation.
La figure 4 représente un exemple schématique du procédé de traitement de surface des composites.
La figure 5 représente un exemple de surface de composite obtenue après le procédé de traitement de la présente invention
Les procédés de pré-imprégnation et/ou d'imprégnation en phase liquide des étapes b) et d) du procédé selon l'invention sont des procédés bien connus de l'homme du métier, la phase liquide ou barbotine étant dans le cas de la présente invention constituée de gel de silice. Cette barbotine peut, de façon avantageuse, comprendre des adjuvants du type tensioactif.
En particulier, dans le cas des fibres unitaires (1), l'imprégnation et/ou préimprégnation est réalisée par immersion dans un bac contenant la barbotine (2) puis enroulement de l'imprégné ou pré-imprégné sur un mandrin (3), selon l'angle de drapage voulu (figure 1).
En ce qui concerne les tissus de fibres, les procédés d'imprégnation ou préimprégnation peuvent être identiques ou différents et choisis parmi les techniques suivantes :
• immersion
• application : pinceau, spatule,
• pulvérisation,
• ou injection dans des moules sous vide ou avec pression type RTM (Resin Transfer Molding).
En ce qui concerne l'étape d) du procédé selon l'invention, il peut y avoir par exemple jusqu'à 5 ou 6 imprégnations successives en fonction des besoins et des géométries des pièces.
Dans l'étape c) du procédé selon l'invention, la cuisson peut également être réalisée sous vide primaire.
Avantageusement, l'étape e) du procédé selon l'invention est réalisée à une température au moins égale à environ 950°C mais inférieure à celle de cristallisation de la silice, de façon avantageuse inférieure à 1500°C et de façon encore plus avantageuse à l'aide de deux cycles de températures dont la durée totale s'étale sur au moins deux jours. En particulier ces deux cycles peuvent être les suivants : premier cycle de 24 heures : cycle de vitrification avec une montée en température jusqu'au palier, un palier de lOhOO à la température de l'étape d), puis redescente en température jusqu'à la température ambiante. Ce cycle permet de vitrifier la silice. deuxième cycle : cycle de détentionnement. Il suit immédiatement le premier cycle et il est identique. Il permet d'éliminer toutes les contraintes du verre de silice.
Ce type de traitement thermique à l'aide de deux cycles thermiques est bien connu dans l'industrie du verre. En revanche, la température du palier et les temps de montée, de palier et de redescente en température ont dû être adaptées pour l'obtention des matériaux composites selon la présente invention. Ce traitement thermique s'effectue dans des outillages spécifiques en graphite.
Dans un mode de réalisation particulier, le procédé selon la présente invention comprend une étape intermédiaire cl) entre l'étape c) et d) suivante: cl) assemblage du pré-imprégné cuit obtenu à l'étape c) avec au moins un autre pré-imprégné cuit obtenu à l'étape c), l'ensemble ainsi formé est maintenu et subit l'imprégnation de l'étape d).
Dans un autre mode de réalisation particulier de l'invention, lors de l'étape d) du procédé selon la présente invention des réserves d'imprégnations (5) sont réalisées et le procédé comprend une étape intermédiaire entre l'étape d) et l'étape e) suivante : dl) pliage de l'imprégné obtenu à l'étape d) ou assemblage dudit imprégné obtenu à l'étape d) avec au moins un autre imprégné obtenu à l'étape d) au niveau
de la réserve d'imprégnation (5) et application d'un liant constitué par le gel de silice (6) sur la réserve d'imprégnation, le(s) imprégné(s) étant maintenu(s) plié(s) ou assemblé(s) et l'ensemble subissant le traitement thermique de l'étape e). Par le terme « réserve d'imprégnation » (5), on entend au sens de la présente invention l'obtention de zones du pré-imprégné cuit (4) non imprégnées lors de l'étape d) (figure 2). Ces zones peuvent, après l'étape d), être pliées (figure 3) ou servir à des assemblages.
En particulier ces réserves d'imprégnation (5) peuvent être obtenues par ajout sur les zones voulues du pré-imprégné cuit (4) d'un collodion ou résine (type polyméthyhnéthacrylate) soluble dans des solvants conventionnels (type acétone). Après l'étape d), cette résine ou collodion est éliminée de ces zones, par exemple par dissolution dans le solvant voulu. L'étape dl) est ensuite réalisée, avantageusement par application au pinceau (7) du gel de silice (6) sur la réserve d'imprégnation (5) (figure 3).
Dans un autre mode de réalisation particulier de l'invention, le procédé selon la présente invention comprend au moins une des étapes supplémentaires suivantes : f) usinage de l'imprégné obtenu à l'étape e). Cet usinage se fait avantageusement aux outils diamantés (perçage de trous, évidements, usinage de portée mécanique), g) revêtement du matériau composite selon l'invention obtenu à l'étape e) ou f) d'une couche de finition de gel de silice pur, avantageusement débullé sous vide avant utilisation, suivit d'un polissage afin d'obtenir un miroir, h) métallisation du matériau composite selon l'invention obtenu à l'étape e), f) ou g), avantageusement par évaporation sous vide ou pulvérisation cathodique de façon à obtenir un matériau photogravable afin de réaliser des pistes conductrices permettant également la soudure de composants, i) revêtement du matériau composite selon l'invention obtenu à l'étape e), f), g) ou h) de couches conductrices ou diélectriques, avantageusement par évaporation sous vide ou pulvérisation cathodique, de façon à ce qu'il présente des propriétés optiques particulières.
De plus, la présente invention concerne l'utilisation du matériau composite selon la présente invention pour fabriquer des miroirs, des bancs optiques, des collimateurs optiques, des structures spatiales, des structures de télescope ou d'instruments d'optique. En effet, le matériau composite selon la présente invention peut :
- être poli pour la fabrication de miroirs,
- être métallisé pour la fabrication de pistes conductrices, surface de soudure de composants (Composant à Montage de Surface),
- être assemblé avec des parties métalliques par brasage haute température (>730°C) avec brasure cuivre - argent - indium pour la fabrication par exemple de fixations de patins en INNAR.
La présente invention concerne également un procédé de traitement de surface d'un matériau composite selon la présente invention comprenant les étapes suivantes :
A) revêtement d'une surface du matériau composite selon la présente invention par une couche de gel de silice.
B) dépôt par métallisation sur la surface revêtue obtenue à l'étape A) d'une couche de métal, avantageusement d'une épaisseur comprise entre environ 1 et environ 100 μm.
C) enduction de la surface métallisée obtenue à l'étape B) avec une résine photosensible. L' enduction est réalisé par les procédés conventionnels bien connus dans la technique, avantageusement par épandage ou pulvérisation. Avantageusement, la résine utilisée est une résine microélectronique, de façon avantageuse de résolution dimensionnelle micronique, ou une résine utilisée dans les circuits imprimés, cette résine peut être de type positive ou négative.
D) mise en place d'un masque sur la surface enduite obtenue à l'étape C), ledit masque ayant une découpe appropriée. Avantageusement le masque est de type photo lithographique ou métallique.
E) insolation de la résine photosensible à travers la découpe du masque. L'insolation est réalisé par les techniques conventionnelles,
avantageusement à l'aide d'un lampe spectrale à vapeur de thallium ou d'une lampe UN.
F) enlèvement du masque et de la résine insolée, dans le cas d'une résine de type positif, ou de la résine non insolée, dans le cas d'une résine de type négatif, obtenue à l'étape E) de la surface de façon à rendre apparente la couche de métal se trouvant sous la résine enlevée. L'enlèvement se fait à l'aide des techniques conventionnelles, avantageusement à l'aide d'un solvant approprié.
G) gravure de la surface obtenue à l'étape F) de façon rendre apparente la couche de gel de silice se trouvant sous la couche de métal sur la partie de la surface non protégée par la résine photosensible,
H) enlèvement de la résine photosensible restante de la surface obtenue à l'étape G) de façon à rendre apparente la couche de métal se trouvant sous la résine, ladite surface du composite présentant ainsi une partie métallisée et une partie non métallisée. L'enlèvement se fait par les techniques conventionnelles, avantageusement à l'aide d'un solvant approprié.
De façon avantageuse, le gel de silice utilisé à l'étape A) est débullé sous vide avant son utilisation.
Avantageusement, l'étape B) est réalisée par un procédé de métallisation sous vide par effet joule ou au canon à électrons avec chauffage du composite revêtu obtenu à l'étape A), de façon avantageuse à 180°C (dégazage de la surface), par un procédé de sérigraphie (circuits couche épaisse), par un procédé de pulvérisation cathodique ou par une combinaison d'au moins deux de ces procédés.
Dans un mode de réalisation particulier, le procédé de traitement de surface selon la présente invention comprend une étape intermédiaire Al) de mise en place par métallisation sur la surface revêtue obtenue à l'étape A) d'une couche d'accrochage et l'étape B) est réalisée sur la surface obtenue à l'étape Al). Avantageusement la couche d'accrochage de l'étape Al) est en chrome ou en nickel et la couche de métal de l'étape B) est en cuivre ou en or.
Dans un autre mode de réalisation particulier, le procédé de traitement de surface selon la présente invention comprend une étape intermédiaire Bl)
d'épaississement de la couche de métal déposée à l'étape B), avantageusement par dépôt électrolytique et l'étape C) est réalisée sur la surface obtenue à l'étape Bl), par exemple en fonction de l'épaisseur de peau pour les applications hyperfréquences : Cuivre , Or...
De façon avantageuse, la résine photosensible utilisée à l'étape C) est une résine micro-électronique compatible avec la résolution dimensionnelle recherchée et n'est pas attaquée par le procédé de gravure utilisée à l'étape G) lorsqu'elle n'est pas insolée dans le cas d'une résine de type positif ou lorsqu'elle est insolée dans le cas d'une résine de type négatif.
Avantageusement, la gravure de l'étape G) est une gravure chimique ou ionique. De façon avantageuse dans le cas de la gravure chimique, la solution chimique utilisée est du même type que celle utilisée lors de la fabrication des circuits imprimés.
Dans un autre mode de réalisation particulier, le procédé de traitement de surface selon la présente invention comprend une étape supplémentaire I) d'implantation et de soudure d'un composant électronique sur la partie métallisée de la surface obtenue à l'étape H). Avantageusement, le composant électronique est un composant à montage de surface, une puce électronique, une cellule photovoltaïque, un boîtier de composant, un module électronique, un connecteur ou un câblage. De façon avantageuse, la soudure de l'étape 1) est réalisée par un procédé de soudure à base d'alliage d'étain ou à l'aide d'une préforme eutectique (par exemple or-étain).
La présente invention concerne également un matériau composite selon la présente invention dont une partie d'une surface est métallisée et susceptible d'être obtenue par le procédé de traitement de surface selon la présente invention.
De façon avantageuse, la partie métallisée de la surface du matériau composite selon la présente invention forme un plot de soudure pour report de composant, une piste conductrice, une piste résistante, un circuit ou une ligne hyperfréquence.
Ce matériaux composite présente ainsi un caractère multifonctionnel donné par le fait que la structure ainsi réalisé possède à elle seule les fonctionnalités suivantes :
- Mécaniques : support à haute performances et très grande rigidité, insensibilité à l'humidité et à de nombreux agents chimiques,
- Thermo-mécaniques : très faible coefficient d'expansion thermique (0.5 10" ppm) donc une très haute stabilité dimensionnelle,
- Electriques et électroniques : matériau diélectrique supportant directement des conducteurs, composants et circuits électroniques,
- Radioélectriques : Réalisation d'éléments radiofréquence ou micro-ondes intégrées telles que des antennes, lignes hyperfréquences.
La présente invention concerne également des articles en matériau composite selon la présente invention. Avantageusement il s'agit de miroirs, bancs optiques, collimateurs optiques, structures spatiales, structures de télescope ou d'instruments d'optique. De façon encore plus avantageuse ces articles se présentent sous la forme d'un ensemble monolithique complexe réalisé soit directement par le procédé de fabrication de matériau composite selon la présente invention soit par assemblage de sous-ensembles réalisés par ce même procédé.
La présente invention concerne également un article comprenant un matériau composite selon la présente invention. De façon avantageuse il s'agit d'un circuit électronique hybride, en couche mince ou en couche épaisse, d'une antenne passive ou active, d'une cavité radiofréquence ultrastable, d'un panneau solaire, d'une structure de télescope ou de plan focal, d'un système laser, d'un réchauffeur ou d'un capteur avantageusement électronique.
Le matériau composite selon la présente invention peut donc être utilisé dans les domaines de l'optique, de l'optronique et du spatiale.
Les géométries des articles en matériau composite selon l'invention peuvent être d'une forme donnée par les moules et outillages et définie par le besoin et le domaine d'utilisation à savoir :
• Massif ou creux
• Sphérique, parallélépipédique, conique, plan
• Tubulaire ou torique avec des sections particulières,
• Linéaire ou courbe,
• Positionnées en deux dimensions comme en volume (3 dimensions)
L'exemple suivant de fabrication d'un matériau composite selon la présente invention est donné à titre indicatif non limitatif.
Exemple 1 : Fabrication d'une matériau composite selon l'invention
Des fibres de carbone T300 ont été utilisées.
Le gel de silice a été obtenu par agitation de silice micronique fournie par un fournisseur de produit de polissage optique type Buhler dans de l'eau déionisée et léger chauffage (60 à 80°C).
Avant utilisation, pour enlever leur apprêt, les fibres subissent l'étape a) de désensimage : elles sont trempées dans une solution de pyridine pure jusqu'à l'enlèvement complet de l'apprêt, nettoyées par de l'eau déionisée puis séchées en étuve.
Elles subissent ensuite l'étape b) de pré-imprégnation par immersion dans un bac contenant le gel de silice préalablement débullé sous vide puis enroulement du pré-imprégné ainsi obtenu sur un mandrin avec un angle de drapage de 45°.
Le pré-imprégné ainsi obtenu est ensuite cuit à une température de 180°C sous une pression de 106 Pa (10 bar) d'azote.
Le pré-imprégné cuit subit ensuite 5 imprégnations successives par la même méthode que l'étape b) de façon à remplir les interstices et à éliminer les porosités de surface.
Le traitement thermique de l'étape e) est ensuite appliqué à l'imprégné ainsi obtenu de façon à amener la silice à un état vitreux. Ce traitement se fait à une température de 950°C à l'aide de deux cycles de températures dont la durée totale s'étale sur deux jours. Ces deux cycles sont les suivants :
premier cycle : cycle de vitrification de 24 heures avec une montée en température de 3 heures jusqu'au palier, un palier de lOhOO à la température de 950°C, puis redescente en température par refroidissement naturel jusqu'à la température ambiante. Ce cycle permet de vitrifier la silice. deuxième cycle : cycle de détentionnement. Il suit immédiatement le premier cycle et il est identique. Il permet d'éliminer toutes les contraintes du verre de silice. Cette étape est réalisé avec des outillages spécifiques en graphite.
On obtient ainsi un matériau composite selon la présente invention ayant les caractéristiques suivantes :
• densité = 2 ,
• ratio rigidité : masse = 1150/2,
• flexion 4 point (mesurée selon la norme ASTM): 1 150 MPa,
• Coefficient d'extension thermique = 0,5 ppm/°C,
• Module de Young = 180 GPa.
Exemple 2 rTraitement de surface d'un composite selon la présente invention:
Le matériau composite obtenu selon l'exemple 1 subit le traitement de surface suivant (figure 4) :
A) revêtement d'une surface (9) du matériau composite (8) selon l'exemple 1 par une couche de gel de silice (10),
B) dépôt par métallisation d'une couche de métal (11) sur la surface revêtue obtenue à l'étape A),
C) enduction de la surface métallisée obtenue à l'étape B) avec une résine photosensible (12) de type positif,
D) mise en place d'un masque (13) sur la surface enduite obtenue à l'étape C), ledit masque (13) ayant une découpe appropriée (14),
E) insolation de la résine photosensible (12) à travers la découpe (14) du masque (13),
F) enlèvement du masque (13) et de la résine insolée obtenue à l'étape E) de la surface de façon à rendre apparente la couche de métal (11) se trouvant sous la résine insolée,
G) gravure chimique de la surface obtenue à l'étape F) de façon rendre apparente la couche de gel de silice (10) se trouvant sous la couche de métal (11) sur la partie de la surface non protégée par la résine photosensible, H) enlèvement de la résine photosensible (12) non insolée de la surface obtenue à l'étape G) de façon à rendre apparente la couche de métal (11) se trouvant sous la résine (12), ladite surface (9) du matériau composite (8) présentant ainsi une partie métallisée (15) et une partie non métallisée (16) correspondant à la découpe (14) du masque (13) (figure 5).