PROTHESE AUDITIVE, SON PROCEDE DE MISE EN ŒUVRE ET LE MATERIEL PERMETTANT CETTE MISE EN ŒUVRE.
La présente invention a pour objet une prothèse auditive, et plus particulièrement le support intra-auriculaire des éléments électroniques de l'appareil d'émission du son, ainsi que son procédé de mise en œuvre et le matériel permettant cette mise en œuvre.
On connaît à ce jour deux types de prothèses auditives, le contour d'oreille placé à cheval sur le pavillon, et l' intra- auriculaire placé entièrement dans le conduit auditif externe.
La prothèse intra auriculaire doit être fidèle, confortable et répondre à certaines caractéristiques d'étanchéité afin d' assurer au patient une efficacité acoustique et éviter tout risque de sifflement, du type effet larsen ou effet feed bac . Elle doit également assurer confort et esthétique, elle est réalisée le plus souvent en matière dure, généralement du polymétylmétacrylate
On connaît actuellement deux méthodes de fabrication des prothèses intra auriculaires , la première qui consiste à prendre une empreinte puis , sur la base de cette empreinte , à mouler la prothèse, la seconde qui consiste à mouler la prothèse directement dans le conduit auditif.
Dans la première méthode, la prise d'empreinte est le geste le plus délicat et le plus à risque de l'exercice professionnel de l' audioprothésiste, délicat car il doit permettre de reproduire le plus fidèlement possible la forme et le volume du conduit auditif externe, sachant que chaque sujet possède un conduit auditif externe bien particulier et que ses deux conduits auditifs externes ne sont pas symétriques ; à risque car il doit respecter l'intégrité de la peau du conduit et de la membrane
tympanique située au fond de ce conduit et qui marque la limite entre l'oreille externe et l'oreille interne moyenne.
Par ailleurs , nous savons que le conduit auditif externe est sensible dans sa partie cartilagineuse qui correspond au premier tiers dudit conduit, et très sensible dans sa partie osseuse, les deux autres tiers. En outre, l'efficacité et l'esthétique de la pièce d'oreille dépendent de la longueur de l'empreinte, de la qualité et de la précision de sa fabrication.
Certains patients présentent des pathologies du conduit auditif externe, une exostose par exemple, très sensible voire douloureuse, ou du tympan, perforation ou présence d'aérateurs trans ympaniques , ou enfin des cavités d' évidement suite à des interventions chirurgicales. La pièce d'oreille doit alors, à plus forte raison, être adaptée, étanche et confortable.
La prise d'empreinte traditionnelle consiste, comme dans d'autres domaines, à injecter une pâte plus ou moins fluide additionnée d'un durcisseur dans le conduit auditif externe.
On réalise également une prise d' empreinte de la conque et du tragus dans leur ensemble. Il est recommandé de mettre en place un morceau de coton de manière à protéger le tympan, cette recommandation n'est pas toujours respectée, en sorte que l'empreinte peut être réduite dans sa longueur et donc non fidèle, de plus il peut exister des risques réels de lésion de la membrane tympanique.
La fluidité de la pâte conditionne la pression exercée sur la paroi du conduit auditif externe, des déformations plus ou moins sensibles peuvent alors se produire, et qui se traduiront ensuite par un volume trop important, exagéré ou au contraire trop faible . Les conséquences étant bien entendu un inconfort évident pour le patient.
En pratique, la pâte est mélangée avec un durcisseur, soit manuellement, soit automatiquement, les produits étant contenus dans deux cartouches distinctes . Le mélange des deux produits est réalisé juste avant l'injection dans le conduit auditif externe, laquelle injection est effectuée au moyen d'une seringue .
La pâte est en général à base de silicone, elle durcit en moyenne au bout de trois à cinq minutes, après quoi l'empreinte peut être retirée du conduit externe.
En dehors des problèmes préalablement évoqués, il en existe d'autres liés à des difficultés de réalisation.
Ainsi, l'observation du conduit auditif externe est parfois difficile en fonction de son anatomie, à savoir coude important, volume réduit, étroitesse, étroit au début et large ensuite, ce qui entraîne des difficultés d' extraction ; d' autre part, la peau du conduit auditif externe des personnes est de texture variable : séquence d' intervention rendant la sensibilité au contact très délicate, présence d'ostéome très sensible limitant la longueur de l'empreinte en fonction de leur positionnement, crainte du patient avant et pendant la prise d'empreinte, notamment chez l' enfant.
Cette première étape de prise d'empreinte, même s'il s'agit d' une technique simple dans son concept et relativement de routine du fait des produits utilisés, n'en demeure pas moins à l'évidence une pratique à risque par rapport à la qualité du moulage et par rapport au respect de l'intégrité du patient.
Une fois l'empreinte réalisée, il faut passer à la deuxième étape, qui consiste en la fabrication de la pièce d'oreille embout ou coque.
La technique est classique, à partir de l'empreinte on réalise une contre-empreinte en plâtre ou en gel , et dans laquelle le produit définitif est coulé. Puis, après polymérisation à haute pression ou aux ultraviolets selon le matériau utilisé, la pièce moulée est usinée, c'est-à-dire : création d'un évidement, perçage d'un canal pour le passage d'un tube, polissage vernissage, afin de réaliser l'embout auriculaire ou la coque dans lequel seront logés les éléments électroniques de 1' appareil.
Une coque ou un embout auriculaire est généralement réalisée selon le procédé dit de la cire perdue, c'est-à-dire par la réalisation d'une empreinte primaire à l'aide d'une pâte du type élastomère ou silicone, d'une mise en revêtement puis d'une substitution, par un passage ou non en cire perdue, par le matériau définitif.
Outre les inconvénients que constituent les différentes étapes de fabrication évoquées précédemment, d'autres sont très pénalisants pour le patient qui, au risque de se mettre en danger, préfère ne pas recourir à cette technique.
Ces inconvénients , secondaires toutefois , sont liés à la mise en œuvre de la technique elle-même. En effet, les différentes étapes de la fabrication obligent le patient à se rendre chez le prothésiste plusieurs fois , au minimum quatre fois , pour la prise d'empreinte, l'adaptation de celle-ci, sa mise en place et enfin son contrôle. Ceci est rédhibitoire pour beaucoup de personnes , d' autant que généralement ce sont les personnes âgées qui ont recours à ces techniques .
A ces inconvénients de mise en œuvre s'ajoutent des inconvénients de qualité de fabrication. Il est en effet connu que toute technique complexe de mise en œuvre induit obligatoirement un risque sur la qualité.
Or, il est constaté, à propos des prothèses auditives précitées, une grande difficulté de mise en place, puis d'orientation en regard du tympan de l'appareillage électronique de captage, d' orientation et d' amplification du son. En effet, le prothésiste dispose rarement d'une vision précise du tympan, et il lui est difficile d' apprécier la position de celui-ci par rapport aux éléments électroniques qui vont être implantés, en sorte que l'orientation desdits éléments n'est pas réalisée de manière optimale.
En ce qui concerne la seconde méthode de fabrication d'une prothèse intra auriculaire, on connaît par les documents GB 2 203 379, DE 42 33 651, US 5 131 411 et WO 92 03894, des prothèses moulées directement dans le conduit auditif, ou plus exactement ajustées par un moulage dans ledit conduit. A cet effet, il est proposé dans ces documents des prothèses comportant une structure rigide entourée d'une matière malléable, polymérisable , l'ensemble étant enveloppé ou non dans une membrane souple.
La prothèse objet du document GB 2 203 379 comprend notamment une partie en résine polymérisable par exposition à la lumière, ce qui peut être réalisé depuis l'intérieur de la prothèse en passant par le logement destiné à recevoir l'appareillage électronique .
Ces prothèses présentent, par rapport à celles nécessitant une prise d'empreinte préalable, l'avantage de pouvoir être mise en œuvre bien plus rapidement, en une seule séance. Elles présentent toutefois le même inconvénient en ce qui concerne l'orientation de l'appareillage électronique d'émission du son.
En effet, la structure rigide comporte un logement destiné à contenir l'appareillage électronique, en sorte que c'est l'orientation de la structure rigide dans le conduit auditif qui va définir l'orientation dudit appareillage électronique. Or, là
encore, l'orientation de l'appareillage électronique ne peut être réalisée que de manière approximative .
La présente invention a pour but de proposer une prothèse auditive et son procédé de réalisation permettant de remédier aux divers inconvénients précités.
La prothèse auditive selon l'invention consiste en une masse malléable de résine polymérisable lorsqu'elle est soumise à des conditions particulières d'exposition, comportant tin logement dont la forme est garantie par des moyens rigides internes à ladite masse, et destiné à recevoir d'une part un moyen d'activation de la polymérisation et/ou de guidage, et d'autre part, après polymérisation, l'appareillage électronique d'émission du son, et elle se caractérise essentiellement en ce qu'elle comporte des moyens permettant de réaliser de manière contrôlée le positionnement et l'orientation dudit logement par rapport au tympan.
Selon un mode de réalisation particulier de la prothèse selon l'invention, la résine est polymérisable par photo polymérisation, elle consiste en une résine photosensible telle que celles de la famille des uréthannes ou des méthacrylates , et utilisant comme activateur les molécules aminés et/ou les camphoroquinones , la technique de Lee ou toute autre forme de photo activation.
Selon une caractéristique additionnelle du mode de réalisation particulier de la prothèse selon l'invention, la résine est photo polymérisable au moyen de lumières halogènes .
Selon une autre caractéristique additionnelle du mode de réalisation particulier de la prothèse selon l'invention, la résine est photo polymérisable par une photo polymérisation plasmatique .
Les lumières halogènes sont peu coûteuses , par contre la polymérisation est lente, alors qu'elle est rapide en photo polymérisation plasmatique .
Selon une autre caractéristique additionnelle du mode de réalisation particulier de la prothèse selon l'invention, la résine est photo polymérisable par une photo polymérisation au moyen de lumière émise par des LED .
Avantageusement, les LED émettent une lumière froide qui ne provoque aucune sensation désagréable pour le patient.
Selon une autre caractéristique additionnelle du dispositif selon l'invention, le logement est sous-dimensionné par rapport aux dimensions de l'appareillage électronique.
En effet lors de la polymérisation on observe une rétraction de la matière, il est donc important de tenir compte de cette caractéristique pour permettre un ajustement de l'appareillage électronique, aussi, il sera prévu des prothèses dont les logements sont de dimensions en rapport avec la masse de résine.
Selon une autre caractéristique additionnelle de la prothèse selon l'invention, la masse de résine est contenue dans au moins une enveloppe faite dans un autre matériau, et qui présente des variations d' épaisseur ou de texture .
Avantageusement la résine est transparente à la lumière et l'enveloppe opaque à la lumière, en sorte que la photo polymérisation s'effectue de l'intérieur vers l'extérieur.
Les variations d'épaisseur ou de texture respectent les données anatomiques du patient comme des exostoses qui obligent à des pressions moindres sur les parois du conduit de l'oreille. Les variations d' épaisseur peuvent rendre le contact plus doux et ainsi apporter un certain confort au patient, tandis que les
variations de texture permettent de modifier les couleurs pour rendre la prothèse invisible.
On notera de plus que le matériau de l'enveloppe peut être choisi selon divers critères, il peut être un produit non allergisant, un produit dit biologique, ou autre produit répondant à une exigence médicale, fonctionnelle ou esthétique.
On notera encore que la masse de résine peut être recouverte de plusieurs enveloppes superposées, lesquelles peuvent être mises en place avant implantation, selon l'effet recherché.
Selon une autre caractéristique additionnelle de la prothèse selon l'invention, l'enveloppe est gonflable au moyen d'un fluide compressible ou non.
Le gonflement de l'enveloppe, au moyen d'air pour réaliser un effet amortisseur, ou d'eau ou d'huile pour réaliser un joint compressif déformable mais de volume constant, permet de traiter certains cas nécessitant un ajustage très complexe.
D'autre part, la prothèse auditive selon l'invention étant parfaitement ajustée au conduit auditif après polymérisation, et autant que possible invisible, il est très difficile de l'extraire dudit conduit, aussi, il est prévu de réaliser dans ladite prothèse une empreinte de préhension permettant l'adaptation d'un outil ou clé d'extraction.
Selon une autre caractéristique additionnelle du mode de réalisation particulier de la prothèse selon l'invention, les moyens rigides internes permettant de garantir la forme du logement sont aptes à conduire un rayonnement permettant de réaliser la photo polymérisation de la résine .
Selon un mode de réalisation préférentiel de la prothèse selon l'invention, la masse de résine se présente sous la forme d'un
cylindre traversé axialement par un canal dont une extrémité est obturée partiellement pour constituer une limite d' introduction d' une part aux moyens de guidage et/ou d' activation de la polymérisation, et d'autre part, après polymérisation, aux éléments électroniques .
Conformément à l'invention, le cylindre de résine est armé longitudinalement d'une structure rigide, laquelle peut être de forme hélicoïdale .
Toujours conformément à l'invention, le cylindre de résine comporte à son extrémité destinée à être introduite en premier dans le conduit auditif, une rondelle présentant centralement une lumière dont les dimensions interdisent le passage des moyens de guidage et/ou d'activation de la polymérisation et des éléments électroniques, ladite rondelle étant par ailleurs liée à des moyens externes de traction permettant, en association avec lesdits moyens de guidage et/ou d' activation de la polymérisation, d'orienter ladite rondelle par rapport au tympan .
Toujours conformément à l'invention, les moyens de guidage et/ou d'activation de la polymérisation consistent en un conduit de lumière, tandis que le cylindre de résine est traversé longitudinalement par des éléments filaires solidaires de la rondelle, l'association de la poussée sur ledit conduit de lumière et de la traction sur lesdits éléments filaires permettant d' orienter ladite rondelle .
Toujours conformément à l'invention, les éléments filaires consistent en des fibres optiques .
Le procédé de mise en oeuvre d' une telle prothèse auditive consiste, après avoir relevé les dimensions du conduit auditif externe, à choisir la masse de résine dont les dimensions sont les mieux adaptées, puis à l'introduire dans ledit conduit, sa
malléabilité lui permettant d' en épouser la forme , ensuite à introduire dans le logement de ladite masse les moyens de guidage et/ou d' activation de la polymérisation de ladite résine, et après polymérisation à retirer lesdits moyens pour le remplacer dans ledit logement par les éléments électroniques d'émission du son, et à utiliser la lumière émise par les moyens de guidage et/ou d' activation de la polymérisation lorsque ceux- ci permettent une telle émission, afin de calculer la limite d' enfoncement de la prothèse auditive dans le conduit auditif et/ou de réaliser l'orientation de ladite prothèse auditive par rapport au tympan.
Conformément à l'invention, le procédé consiste à projeter sur le tympan, par l'intermédiaire des moyens de guidage et/ou d'activation de la polymérisation, une image et à comparer celle-ci avec une image de référence afin d' apprécier le positionnement axial desdits moyens et donc l'orientation de la prothèse auditive et des éléments électroniques de l'appareil d'émission du son.
Toujours conformément à l'invention, le procédé consiste à émettre des sons par l'intermédiaire des moyens de guidage et/ou d'activation de la polymérisation, et à visualiser le comportement du tympan sous l'effet de ces sons afin d'adapter les caractéristiques de l'appareillage électronique.
Le matériel permettant la mise en œuvre du procédé selon l'invention, se caractérise en ce qu'il comprend des moyens d'émission d'une image sur un tympan, des moyens de visualisation de ladite image, des moyens permettant de comparer ladite image à une image de référence et des moyens permettant selon le résultat de la comparaison, de modifier l'orientation et la profondeur d' enfoncement de la prothèse auditive au travers de laquelle passent lesdits moyens .
Conformément à l'invention, le matériel permettant la mise en œuvre du procédé selon l'invention, les moyens d'émission d'une image sur le tympan et les moyens de visualisation de ladite image sont associés à des moyens de conduction du son.
La prothèse auditive selon l'invention, ainsi que le procédé permettant sa mise en œuvre et matériel utilisé, présentent de plus des avantages du point de vue du suivi du patient. En effet, le support intra auriculaire étant en place dans le conduit interne de l'oreille, il suffit d'en retirer l'appareillage électronique pour disposer d'un support présentant un logement parfaitement orienté vers le tympan, et adapté pour recevoir un moyen d' auscultation de la chambre interne tel qu'une fibre optique ou analogue, éventuellement associé à un moyen d'émission de sons. La prothèse auditive selon l'invention ainsi que le matériel permettant sa mise en œuvre, peuvent ainsi être utilisés à tout moment comme moyen de diagnostic.
Les avantages et les caractéristiques du dispositif selon l'invention, ressortiront plus clairement de la description qui suit et qui se rapporte au dessin annexé, lequel en représente plusieurs modes de réalisation non limitatifs .
Dans le dessin annexé :
La figure 1 représente une vue schématique en coupe longitudinale d'une prothèse auditive selon l'invention lors de son implantation dans le conduit auditif externe d'une oreille.
La figure 2 représente une vue schématique en coupe axiale de la même prothèse auditive après implantation.
La figure 3 représente une vue schématique en perspective d'un mode de réalisation particulier d' une prothèse auditive selon l' invention.
La figure 4a représente une vue schématique partielle en coupe longitudinale d'un autre mode de réalisation de la prothèse auditive selon l'invention.
La figure 4b représente une vue schématique de face du même mode de réalisation de la prothèse auditive selon l'invention.
La figure 5 représente une vue schématique en coupe longitudinale selon l'axe XX' de la figure 6, d'une variante du même mode de réalisation de la prothèse auditive selon l'invention et du matériel utilisé pour son implantation.
La figure 6 représente une vue schématique partielle en perspective du même matériel.
En référence à la figure 1 , on peut voir le conduit externe 1 d'une oreille et son tympan 10, dans lequel est placée une prothèse auditive 2 selon l'invention, ou plus exactement le support intra-auriculaire 3 des éléments électroniques de 1' appareil d' émission du son, non visibles .
Ce support intra-auriculaire 3 consiste en un bloc cylindrique 30 de résine ou autre matériau polymérisable, percé longitudinalement d' un canal 31 dont une extrémité 32 , celle destinée à faire face au tympan 10, est partiellement obturée, par exemple au moyen d'une membrane 33 représentée par un trait barrant l'extrémité du canal 31.
Avant polymérisation le bloc cylindrique 30 de résine est malléable , ce qui lui permet de prendre la forme du conduit 1 , forme qu'il conserve après polymérisation.
Dans le mode de réalisation représenté, la résine utilisée consiste en une résine photo polymérisable, aussi, après introduction du support intra auriculaire 3 dans le conduit 1 ,
un conduit de lumière 4 est introduit dans le canal 31, en vue de diffuser de la lumière dans le support intra auriculaire 3 et de réaliser la photo polymérisation de la résine.
Après polymérisation de la résine, c'est-à-dire lorsque la forme du support intra auriculaire est figée, le conduit de lumière 4 est retiré et, comme cela est représenté sur la figure 2, remplacé par un appareillage 5 d'émission de son de type connu. Cet appareillage 5 comporte deux parties , une partie rectiligne 50 renfermant les éléments électroniques et qui prend place dans le canal 31 , et une partie 51 en forme de disque qui renferme les moyens énergétiques .
La membrane 33 est destinée à limiter l'introduction du conduit de lumière 4, afin que l'extrémité 40 de celui-ci ne vienne pas au contact du tympan 10. De la même manière, elle constitue la limite d'introduction de l'appareillage 5.
On notera que le rôle de limite d'introduction de l'appareillage peut être tenu par la partie 51 de ceux-ci, puisqu'il n'est pas prévu qu'elle puisse pénétrer dans le canal 30.
Par ailleurs, le support intra-auriculaire 3 est recouvert d'une enveloppe 34 , qui peut présenter différentes caractéristiques selon les effets recherchés . Cette enveloppe 34 peut par exemple améliorer le confort de port de la prothèse auditive 2 en présentant des qualités d' amortissement ou de contact plus favorables . Elle peut également permettre des variations de couleurs .
On notera que le support intra-auriculaire 3 peut être recouvert de plusieurs enveloppes apportant chacune au support intra- auriculaire 3 une ou plusieurs propriétés supplémentaires .
On notera également qu'il est possible qu'une enveloppe, éventuellement plusieurs , puisse être mise en place sur le
support intra auriculaire 3 par le praticien en fonction des propriétés recherchées .
L'enveloppe 34 est de préférence opaque à la lumière afin que la photo polymérisation ne se déclenche pas avant utilisation, même si le support intra auriculaire 3 est conditionné dans un emballage opaque.
Pour favoriser la photo polymérisation, la résine utilisée est de préférence transparente et le conduit de lumière 4 est apte à émettre radialement la lumière, en sorte que la photo polymérisation est réalisée de l'intérieur vers l'extérieur.
On notera que , outre un éventuel emballage opaque , le conditionnement du support intra auriculaire 3 comporte des capuchons opaques, non représentés, destinés à être placés chacun à une extrémité du bloc cylindrique, pour interdire à la lumière l'accès au canal 31.
En référence à la figure 3 , on peut voir que selon un mode de réalisation particulier de la prothèse auditive 2 selon l'invention, le support intra auriculaire 3 présente intérieurement une structure 35 de forme hélicoïdale qui entoure le canal 31. Cette structure 35 est rigide ou semi-rigide, d'une rigidité suffisante à garantir l'intégrité du canal 31, essentiellement son orientation.
On notera que la structure 35 peut présenter d' autres formes que celle représentée. Par ailleurs, dans le cas d'une résine photo polymérisable, la structure 35 peut être faite dans un matériau conducteur de la lumière, en sorte que la polymérisation soit réalisée en connectant cette structure 35 à une source de lumière , le canal 31 servant alors essentiellement au guidage et à l'orientation du support intra auriculaire 3 puis à l'implantation de l'appareillage électronique, comme cela sera montré plus loin.
Une prothèse auditive selon l'invention présente ainsi l'avantage, par rapport aux prothèses existantes, de pouvoir être réalisée et mise en place en une seule séance, et sans recours à une prise d'empreinte. Toutefois, afin que la prothèse auditive 2 soit d'une efficacité optimale, il est indispensable que l'extrémité 32 du support intra auriculaire 3 soit parallèle au plan du tympan 10, d'autre part, il est indispensable de pouvoir contrôler la profondeur d' introduction du bloc 30 afin de ne pas blesser le tympan.
En référence maintenant aux figures 4a et 4b, on peut voir un autre mode de réalisation de la prothèse auditive selon l'invention qui permet une orientation optimale du support intra auriculaire 3 par rapport au tympan, non représenté. De la même manière que les autres modes de réalisation décrits précédemment, le support intra auriculaire 3 consiste en un bloc de résine 30 de forme cylindrique percé axialement d'un canal 31, la résine pouvant être chimiquement ou photo polymérisable.
L'extrémité 32 du bloc 30 est garnie d'une rondelle rigide 7, présentant une lumière centrale 70 alignée avec le canal 31 et qui est d'un diamètre inférieur au diamètre de ce dernier et également inférieur au diamètre d'un conduit de lumière 4 introduit dans le canal 31. Des éléments filaires 71, au nombre de trois dans ce mode de réalisation et dont un seul est visible sur la figure 4a, solidaires de la rondelle 7 et régulièrement répartis autour de la lumière 70, traversent longitudinalement le bloc 30 parallèlement au canal 31 en passant dans des canaux 36 créés à cet usage.
La lumière 70, du fait de ses dimensions, constitue la limite d'introduction du conduit de lumière 4 et de l'appareillage électronique .
On comprendra qu' en associant une poussée sur le conduit de lumière 4 à des tractions non uniformes sur les éléments filaires 71, on agit sur l'orientation de la rondelle 7 et donc sur sa position par rapport au tympan. Cette faculté d'orientation de la rondelle 7, et donc de l'extrémité 32 du bloc 30, doit pouvoir être contrôlée, de même que la profondeur d'introduction du bloc 30, ce qui est réalisé par l'intermédiaire du conduit de lumière 4.
En effet, le conduit de lumière 4 comporte, de manière non limitative, trois fibres optiques 41 représentées sur la figure 4b.
Ces fibres otiques 41 sont destinées à projeter sur le tympan une image, en l'occurrence les sommets d'un triangle équilatéral T. On comprendra que la comparaison de l'image projetée sur le tympan par les fibres optiques 41 et vue par l'intermédiaire du conduit de lumière 4, avec une image de référence, permet, en jouant sur l'orientation de la rondelle 7, d'obtenir une orientation optimale de cette dernière par rapport au tympan.
Par ailleurs , les rayons de lumière émis par les fibres optiques 41 sont rendus convergents par l'intermédiaire de moyens du type lentille ou analogue, disposés soit en extrémité du conduit de lumière 4 , soit au niveau de la rondelle 7. La convergence des rayons de lumière donne une image projetée de dimensions qui varient en fonction de la distance qui sépare l'émetteur et la surface de projection. Là encore il suffit de comparer l'image projetée à une image de référence, pour calculer de manière précise la distance séparant la rondelle 7 du tympan.
On notera que le procédé peut être informatisé, ainsi l'image projetée et l'image de référence peuvent être comparées sur un écran par l'intermédiaire d'un logiciel approprié.
Des variantes de l'invention sont réalisables, ainsi, dans un autre mode de réalisation, et dans un but d'optimisation de l'espace, les éléments filaires 71 peuvent longer ou traverser longitudinalement les moyens rigides, ils peuvent également consister en des fibres optiques permettant, en plus de la fonction d'orientation, la projection d'une image sur le tympan.
En ré érence maintenant à la figure 5 , on peut voir une réalisation plus aboutie de la prothèse auditive 2 selon l'invention et du matériel utilisé pour sa mise en œuvre.
Dans ce mode de réalisation la lumière 70 de la rondelle 7 présente un profil permettant le centrage et la parfaite adaptation de l'extrémité 40 du conduit de lumière 4 qui comporte une empreinte complémentaire se présentant sous la forme d'un disque 42 faisant saillie centralement de l'extrémité 40. Lors de l'accouplement du conduit de lumière 4 à la rondelle 7, seul le disque 42 s'engage dans la lumière 70.
Le conduit de lumière 4, lequel est représenté sur la figure 6, comporte trois fibres optiques 41 régulièrement espacées et qui débouchent de part et d' autre du disque 42. Lors de l'accouplement, les extrémités de fibre optiques 41 ne sont pas en regard de la lumière 70 mais en regard de la rondelle 7, et plus exactement de canaux 72 convergents percés dans celle-ci, une empreinte d'indexage 43 permettant, en association avec une empreinte complémentaire, non visible, pratiquée au niveau de la rondelle 7 , d' assurer la parfaite concordance .
Par ailleurs, l'extrémité 40 du conduit de lumière 4 est recouvert d'un masque 44 opaque à la lumière, ne permettant le passage de celle-ci qu' au niveau des extrémités des fibres optiques 41 et d'un orifice central 45.
Les fibres optiques 41 réalisent la projection d'une image sur le tympan, tandis que l'orifice central 45 permet de visualiser
cette image. Le masque 44 est destiné à limiter l'émission de lumière dans la chambre interne de l'oreille, car cela pourrait être préjudiciable à la qualité de la visualisation.
Dans le mode de réalisation représenté, les extrémités des fibres optiques 41 sont, de manière facultative, équipées chacune d'une lentille 46. On notera que dans une variante, il est possible de remplacer les canaux convergents 72 par des lentilles convergentes, disposées en extrémité du conduit de lumière 4 ou sur la rondelle 7.
Par ailleurs, il est également possible de lier le conduit de lumière 4 par son extrémité à la rondelle 7 par un moyen, du type pas de vis, permettant d'assurer le centrage tout en autorisant un mouvement axial susceptible de faire varier la distance focale.
Dans une variante, non représentée, le conduit de lumière est associé à un moyen de conduction du son permettant d' observer le comportement du tympan en réaction à une émission sonore. Les paramètres de l'appareillage électronique pourront ainsi être ajustés en fonction des réactions observées .
Ce mode de réalisation permet par l'analyse de la modification des effets optiques projetés de mesurer, voire de digitaliser, les mouvements tympaniques en réaction à des sons . On sait ainsi que les franges de moiré démultiplient tous les mouvements microscopiques , et la modification de ce système de franges projetées peut donner une idée précise des variations du relief du tympan sous l'effet du son transmis.