Procédé de paiement rapide et sécurisant; titre de paiement permettant la mise en œuvre d' un tel procédé .
La présente invention concerne tout d'abord un procédé de paiement mettant en relation un acheteur, un fournisseur de produits et/ou de services et un organisme de banque ou analogue, ce procédé permettant audit acheteur de régler ses achats de produits et/ou de services à distance. On connaît déjà de tels procédés, par exemple celui consistant, notamment pour les particuliers, à utiliser un réseau informatique international tel qu'Internet pour se mettre en rapport avec un fournisseur et lui commander un produit ou un service proposé sur un catalogue diffusé par ce réseau; le produit est ensuite livré par exemple par la poste, mais le service peut être rendu immédiatement, son accès étant ouvert à l'acheteur par ce même réseau. Le paiement de ces produits et/ou services par un chèque envoyé par la poste est lent et ne convient généralement pas à ce type d'acheteur utilisant un tel réseau justement à cause de sa facilité et de sa rapidité d'accès à partir d'un ordinateur personnel, ce qui lui permet de disposer des produits et des services dans un laps de temps très court, même quasi nul pour ce qui est des services.
L'utilisation d'une carte de crédit bancaire est donc la solution généralement offerte par les fournisseurs aux acheteurs à distance, mais un tel mode de paiement empêche le maintien de l'anonymat de ces derniers et les oblige à communiquer au fournisseur un certain nombre de renseignements, en particulier le numéro de cette carte, la date limite de sa validité et le nom de son titulaire. L'acheteur peut alors craindre que ces données ne soient
acquises par des pirates informatiques, et utilisées par eux pour payer de très gros achats ou une série importante d'achats. Cette défiance parmi les acheteurs potentiels est très répandue et constitue la cause essentielle pour laquelle les transactions par réseau informatique n'ont connu jusqu'à présent qu'un essor limité, très éloigné de ce qu' il serait si cette défiance pouvait être surmontée et l'anonymat maintenu. Ainsi, une enquête à montré que certaines cartes de crédit parmi les plus répandues n'étaient utilisées pour régler des achats sur Internet que dans 2% des cas, et que pratiquement deux tiers des acheteurs procédant à un premier achat sur le réseau indiquaient comme leur source essentielle de préoccupation la sécurité incertaine d'un paiement par carte de crédit. Le but de la présente invention est de résoudre ce problème et de faire en sorte que les acheteurs potentiels sur réseau informatique international tel qu'Internet, World Wide Web, etc puissent utiliser un autre mode de paiement, leur donnant une sécurité totale et supprimant radicalement tout motif de défiance envers ce mode d'achat moderne, rapide et sans limite géographique que permettent de tels réseaux.
A cet effet, un procédé de paiement du type mentionné au début est, conformément à la présente invention, caractérisé en ce qu'il consiste pour l'acheteur : a) à se procurer chez un détaillant un titre de paiement portant un numéro de code individuel, secret et masqué lui ouvrant auprès d'un fournisseur de produit et/ou service adhérent un crédit volontairement limité, correspondant au prix de vente dudit titre et choisi par ledit acheteur parmi plusieurs valeurs nominales prédéterminées ;
b) à démasquer ledit numéro de code et à le communiquer audit fournisseur au moment du passage de la commande; ce procédé consistant pour le fournisseur : c) à vérifier auprès d'un organisme de banque adhérent ou organisme émetteur desdits titres que ledit numéro de code autorise bien l'ouverture d'un crédit au moins égal au montant dudit achat; et d) dans l'affirmative, à procéder à la fourniture, audit acheteur, dudit produit et/ou service pour en être payé par ledit organisme.
Le détaillant en question pourra être quelconque, dès lors qu'il est suffisamment répandu dans la population et accepte de vendre au public lesdits titres de paiement moyennant l'octroi par l'organisme de banque ou analogue d'une juste rémunération représentant par exemple un certain pourcentage de sa valeur nominale, qui pourra être de l'ordre de 0,5 % de cette valeur. On pourra ainsi confier cette tâche aux marchands de journaux, pompistes, bureaux de tabac, bureaux de change, banques, agences de voyage et généralement à tous commerçants ouverts une grande partie de la journée, comme certains épiciers, cette liste n'étant bien entendu qu'indicative.
Il est également envisageable de distribuer ces titres de paiement aux acheteurs par l'intermédiaire de machines automatiques .
Il va de soi par ailleurs que l'organisme de banque ou émetteur des titres de paiement pourra les faire distribuer à ces détaillants ou machines par l'intermédiaire de grossistes ou de tout autre réseau ou service de distribution quelconque.
Par "fournisseur", par ailleurs, on entend désigner de façon générale tout organisme, entité ou commerçant
désirant vendre à distance des biens ou services au public en général, c'est-à-dire sans que l'acheteur et le fournisseur soient forcément physiquement en présence. De manière générale, mais non limitativement, ces fournisseurs seront les marchands et services qui se trouvent sur Internet, World Wide Web, le Minitel, à la télévision interactive ou sur tout réseau public ayant pour but de rapprocher un acheteur et un vendeur qui ne soient pas physiquement face à face. Ces fournisseurs ne sont pas limités à un pays ni à l'usage d'une devise particulière- il y a des millions de marchands pouvant se trouver n'importe où dans le monde et qui offrent leurs marchandises ou services sur tout type de réseau public.
Par "organisme de banque", par ailleurs, on entend désigner de façon générale tout organisme émetteur des titres de paiement en question, et pouvant inclure sa propre banque, mais pas obligatoirement; le mot "banque" est de toute façon à prendre dans son acception la plus large, désignant tout commerce d'argent et de titres fiduciaires de toute nature.
La valeur nominale des titres de paiement sera choisie par l'acheteur lui-même, en fonction de l'importance des achats qu'il a l'intention de faire. L'éventail du choix pourra être par exemple le même que celui des billets de banque dans le pays concerné : en France, valeurs courantes de 20 F, 50 F, 100 F, 200 F et 500 F; dans la zone "EURO", valeurs de 5 €, 10 € , 20 €, etc.
Le numéro de code secret, individuel et masqué porté par le titre de paiement pourra être du même type que celui des cartes bancaires ou comporter par exemple une série de trois à cinq groupes de trois à cinq chiffres ou lettres déterminés de façon purement aléatoire par un
ordinateur, ceci n'étant bien entendu qu'une indication non limitative. Compte tenu du fait que même au cas ou un pirate informatique pourrait avoir furtivement connaissance du numéro de code secret et individuel du titre de paiement au moment où la commande est passée, il ne pourrait détourner au pire et ponctuellement qu'une somme limitée, la complexité du numéro de code pourra être moindre que dans le cas d'une carte bancaire; ce numéro de code pourra donc ne comporter qu'un nombre plus réduit de signes, limitant le risque d'erreur lors de sa transmission au fournisseur.
Ceci étant et pourvu d'un tel titre de paiement, se présentant avantageusement sous la forme d'un objet quelconque de faible valeur propre, tel qu'une carte jetable après usage, il suffira à l'acheteur de démasquer le numéro de code individuel, maintenu secret jusqu'alors, pour pouvoir le communiquer au fournisseur, avantageusement par l'intermédiaire d'un reseau informatique international tel qu'Internet, et obtenir auprès de ce fournisseur le crédit nécessaire à l'achat à distance qu'il projette. S'agissant avantageusement d'une carte ou analogue sur laquelle le masquage du numéro de code secret et individuel est réalisé par une couche mince d'un revêtement opaque déposé sur ledit numéro de code après son impression, il suffira en effet a l'acheteur (de façon en soi connue) de gratter cette couche mince avec l'ongle ou l'arête d'un objet quelconque pour voir apparaître ce numéro de code seulement au moment de son utilisation. L'acheteur qui manifeste son intention d'achat au fournisseur et fournit son numéro de carte, remplit un formulaire de demande d'achat et est mis en attente sur un écran d'approbation jusqu'à réception de la réponse de
l'organisme de banque. Il est ensuite informé de la réussite ou du rejet motivé de sa demande, avec instructions à suivre pour réussir une autre tentative.
Muni de ce numéro de code et sans avoir besoin de connaître l'identité ou l'adresse de l'acheteur (sauf en cas de fourniture d'un produit à domicile), le fournisseur n'aura qu'à se connecter à l'ordinateur de l'organisme de banque ou émetteur pour vérifier que le numéro de code en question autorise bien l'ouverture d'un crédit suffisant à la fourniture du produit ou service demandé, ce qui ne demandera que quelques secondes. Il est à noter que même en cas de fourniture d'un produit, l'anonymat de l'acheteur pourra être maintenu par une livraison en poste restante. L'organisme de banque ou émetteur pourra alors créditer le compte du fournisseur de la somme correspondante, moins un escompte servant à rémunérer les détaillants, les grossistes qui les fournissent en titres de paiement, et ses propres services. A titre purement indicatif, on peut envisager un escompte de l'ordre de 2,5 %, dont 0,5 % pour le détaillant, 0,5 % pour le distributeur et 1,5 % pour l'organisme émetteur ou organisme de banque.
Il est à noter que l'acheteur, quoiqu'il puisse le faire sans problème, n'est pas obligé de préserver son anonymat, et qu'il pourra par exemple demander au fournisseur de lui faire parvenir par le réseau, par exemple par courrier électronique, un accusé de réception de sa commande, de même qu'une facture. Outre le procédé de paiement qui vient d'être décrit, on comprend à la lecture de ce qui précède que l'invention porte également sur un titre de paiement permettant la mise en œuvre de ce procédé, titre de
paiement qui lui également a été suffisamment décrit αans ce qui précède et, comme le procédé, a été dûment revendiqué plus bas.
On peut admettre que le coût d'un service ou produit correspondra rarement à la valeur nominale exacte d'un titre de paiement. Ceci ne constitue en aucun cas un inconvénient ou une limite à ce type de paiement. Le prix exact de la fourniture, débité sur le titre de paiement utilisé, sera mis en mémoire par l'organisme émetteur, en regard du numéro de code individuel et secret correspondant, lequel organisme ouvrira par conséquent sur ce titre de paiement, lors du prochain achat par le même acheteur, un crédit égal à la différence entre la valeur nominale du titre de paiement utilisé et le montant de l'achat précédent. L'acheteur pourra même utiliser plusieurs titres de paiement déjà partiellement débités pour atteindre la somme voulue, exactement comme il le ferait avec des billets de banque chez les commerçants. Le recto du titre de paiement portant de préférence l'indication imprimée de sa valeur nominale, l'acheteur pourra inscrire au verso de ce titre de paiement la date et la nature de l'achat correspondant ainsi, par différence, que le montant de son crédit restant, ce qui lui permettra très simplement de connaître la valeur restante du titre de paiement et de s'en servir pour ses prochains achats.
Il est à noter que dans le cas où l'acheteur achète un produit ou service dans une devise qui n'est pas la même que celle de son titre de paiement, l'écran sur lequel son achat est accepté indiquera le montant de son achat dans la devise de sa carte. Cette information est envoyée au fournisseur et donc à l'écran d'approbation, par la banque émettrice des titres.
Sur les dessins annexés :
- la figure 1 représente schématiquement le circuit commercial mis en œuvre par la présente invention; - la figure 2 représente le recto d'un titre de paiement conforme à l'invention avant grattage de la couche mince du revêtement opaque;
- la figure 3 représente le recto du même titre après grattage, faisant apparaître le numéro de code individuel et secret; et
- la figure 4 représente le verso de ce titre.
Sur la figure 1, où le circuit de l'argent a été représenté par des flèches en tirets, on a référencé en A l'un des acheteurs A, Al, A2, etc susceptibles d'utiliser les titres de paiement conformes à l'invention et qu'il s'est procurés (flèche al) chez l'un D de plusieurs détaillants D, Dl, D2, etc, eux-mêmes fournis en titres (flèche dl) par des grossistes G, Gl, G2, etc alimentés en titres par l'organisme de banque émetteur B (flèche gl). L'acheteur A pourvu de tels titres s'adresse à l'un F des fournisseurs F, FI, F2, etc des produits ou services qu'il souhaite acquérir, et lui fournit l'indication de son numéro de code individuel et secret (flèche fl) . Le fournisseur vérifie (flèche bl) auprès de l'organisme de banque B que ce numéro de code ouvre bien un crédit suffisant à l'achat auquel prétend l'acheteur; dans l'affirmative, l'organisme B, après vérification dans ses bases de données, donne son autorisation (flèche f2) , et le fournisseur F délivre alors à l'acheteur A (flèche a2) ce produit ou service, éventuellement de façon totalement anonyme s'il s'agit d'un service. L'organisme B crédite alors le fournisseur F du montant de l'achat (flèche f3), déduction faite d'un escompte, et inscrit ce montant au
débit du titre de paiement précédemment identifié par son numéro de code individuel et secret.
On voit d'après ce qui précède que les transports matériels des titres de paiement sont limités aux trajets identifiés par les flèches gl, dl et al, le paiement d2 pouvant s'effectuer par tout moyen, tandis que tous les autres paiements g2, b2, f3 ou transferts de données, de services ou d'informations peuvent se faire par voie informatisée, de façon quasi instantanée (il va de soi que le trajet gl sera en réalité un trajet entre un fabricant ou imprimeur des titres de paiement ' contrôlé par l'organisme B, et les grossistes G, le diagramme étant schématique et n'ayant pour but que de faire comprendre comment s'effectuent les circuits de l'argent, des services et des informations entre les différents participants) .
Le diagramme qui vient d'être décrit met également en lumière les différences essentielles qui existent entre un procédé conforme à l'invention et d'autres procédés transactionnels à cartes prépayées, comme par exemple ceux qui sont mis en œuvre par des serveurs de télécommunications. En effet, dans ce • cas le serveur
(analogue à l'organisme de banque) est confondu avec le fournisseur de service, lequel est unique (administration des télécom) et ne propose pas de produits, alors que selon l'invention il y a une multitude de fournisseurs distincts et indépendants de l'organisme de banque, offrant notamment leurs produits ou services par un réseau informatique mondial tel qu'Internet. II est à souligner aussi que le rôle multiple de l'organisme de banque est aussi une caractéristique distinctive de l'invention : il fournit les fonds de départ, émet les titres de paiement, en assure la
distribution aux grossistes, gère la base de données permettant de vérifier que les numéros de code secrets communiqués par les fournisseurs ouvrent bien les crédits demandés, et enfin donne l'autorisation de livraison aux fournisseurs et crédite leur compte.
Sur la figure 2 le titre de paiement est supposé constitué par une carte 1 de format quelconque sur laquelle ont été imprimés d'une part une valeur nominale, par exemple 20 € avec l'équivalence dans la monnaie du pays, d'autre part un numéro de code individuel et secret recouvert par une couche mince de revêtement opaque 2, ceci selon une technique bien connue, par exemple pour la fabrication de certains billets de loterie. Ce recto peut porter toutes autres inscriptions utiles, par exemple la conversion dans d'autres monnaies, le nom et/ou la marque de service de l'organisme de banque émetteur, des conseils d'utilisation, une publicité ou une date d'expiration. En effet il peut être souhaitable de prévoir qu'au-delà d'une certaine date ce titre de paiement sera annulé, ceci pour éviter d'encombrer la mémoire de l'ordinateur de l'organisme avec des inscriptions de crédits très faibles et nombreux. Ainsi l'utilisateur sera averti qu'il n'aura que jusqu'à une certaine date pour dépenser le reliquat de ses titres. La carte pourra aussi porter une mention telle que : "cette carte n'est valide que si la couche à gratter est intacte".
Après grattage (figure 3), apparaît le numéro de code individuel et secret, immédiatement utilisable par l'acheteur. On a représenté ici, purement à titre d'exemple, un numéro de code comportant 12 lettres ou chiffres, divisés en trois groupes de quatre.
Sur le verso de la carte (figure 4) on a prévu quatre colonnes permettant à l'acheteur de garder une
trace écrite de la date de ses achats, de leur nature, du montant payé et du solde utilisable, ceci à titre bien entendu aucunement limitatif.