PERFECTIONNEMENTS AUX PORTES DE SOUTES POUR AERONEFS
La présente invention est relative à une porte de soute pour aéronef, porte de soute située dans la partie inférieure du fuselage.
Il est connu, dans la technique aéronautique d'employer des portes qui, au lieu d'être articulées au fuselage par des charnières sont portées par des bras pivotants grâce auxquels elles se déplacent pratiquement parallèlement à elles-mêmes tout en effectuant un léger mouvement de rapprochement/éloignement lors de leur fermeture/ouverture afin que le joint d'étanchéité de la porte soit bien appliqué contre son cadre. La présente invention se rapporte à ce type de porte ; mais plus particulièrement au cas où ce type de porte est une porte de soute à bagages qui est située à la partie inférieure du fuselage.
Un tel emplacement de la porte de soute à bagages entraîne comme impératif: que les moyens de dépressurisation prévus (comme sur toute porte de soute) ne puissent en aucun cas s'ouvrir intempestivement en cas d'amerrissage de l'avion, amerrissage au cours duquel le fuselage doit pouvoir jouer un rôle analogue à celui de la coque d'un bateau et donc demeurer étanche à l'eau.
La présente invention permet de remplir cette condition.
Selon l'invention la porte comporte une poignée principale de commande de l'ouverture/fermeture de la porte qui est associée à une poignée auxiliaire par des moyens tels, que ladite poignée principale ne puisse être mise en œuvre que lorsque que ladite poignée auxiliaire a été au préalable mise en œuvre ce qui provoque l'ouverture d'un volet de dépressurisation.
De préférence, la poignée auxiliaire est elle-même verrouillée par l'intermédiaire d'un crochet porté par un petit volet basculant, porté par un axe disposé de façon dissymétrique sur ledit volet, de façon qu'une poussée uniformément répartie sur toute la surface dudit volet, comme c'est le cas lors d'un amerrissage, ne puisse pas en provoquer le basculement et que ce basculement, déverrouillant la poignée auxiliaire, ne puisse être provoqué que par une action manuelle sur le côté approprié dudit volet.
A titre d'exemple non limitatif on a représenté aux dessins annexés :
- figure 1 une vue en élévation latérale avec coupe partielle d'un exemple de réalisation de l'invention, la porte de soute étant en position fermée,
- figure 2 une vue correspondant à la figure 1 , la porte étant en position ouverte,
- figure 3 une vue en perspective de la porte des figures 1 et 2 vue de l'intérieur, - figure 4 une vue correspondant à la figure 3 vue de l'extérieur,
- figure 5 une vue en perspective des figures 3 et 4,
- figure 6 une vue de détail illustrant, vu de l'intérieur, le volet de dépressurisation en début d'ouverture,
- figure 7 une vue de détail illustrant, vu de l'intérieur, le volet de dépressurisation en position ouverte,
- figures 7a à 7d quatre vues illustrant le mécanisme d'ouverture du volet de dépressurisation,
- figure 8 une vue en perspective, de l'intérieur, de la poignée auxiliaire et de la poignée principale, - figures 9a à 9f six vues illustrant les mouvements respectifs de la poignée auxiliaire et de la poignée principale.
Les figures 1 et 2 représentent en élévation latérale avec coupe partielle une porte de soute selon l'invention.
La référence 1 désigne le fuselage de l'avion, la référence 2 la soute et la référence 3 la porte de soute.
Cette porte de soute 3 est portée par deux bras 4 et 5 qui sont articulés d'une part en 4a, 5a sur le fuselage 1 et d'autre part en 4b, 5b sur la porte 3.
Il est en soi connu de faire ainsi porter une porte d'aéronef par deux bras articulés qui permettent de déplacer la porte pratiquement parallèlement à elle-même pour l'amener, en fin d'ouverture, à proximité du fuselage et qui permettent de lui imprimer, en fin de fermeture, un mouvement de rapprochement qui permet d'écraser un joint d'étanchéité tel que 6.
Dans le cas de la présente invention, et ceci apparaît bien à l'examen des figures
1 et 2, la porte, en s'ouvrant. s'abaisse pour venir se placer sous le fuselage 1 de l'aéronef. Il faut d'une part que ce mouvement soit amorti pour éviter tout choc
(susceptible de provoquer à la longue une fatigue du métal) et d'autre part que l'utilisateur manuel puisse remonter facilement la porte 3 pour la refermer et cela malgré son poids.
Selon l'invention cela est obtenu en donnant aux bras 4 et 5, une forme telle et en les disposant de façon telle, que leurs parties médianes s'écartent ou se rapprochent l'une de l'autre et en disposant un moyen élastique entre les deux.
Dans le cas particulier qui est représenté aux figures 1, 2 et 3, les deux bras s'écartent l'un de l'autre à l'ouverture et le moyen élastique est constitué par des ressorts travaillant en traction. Sur la figure 3 on voit que la porte 3 est portée par deux paires de bras 4 et 5.
Les deux bras 4 sont reliés l'un à l'autre par une poutre de liaison 7 et les deux bras 5 sont reliés l'un à l'autre par une poutre de liaison 8. Les deux poutres de liaison 7 et 8 sont attelées l'une à l'autre par des ressorts de traction 9.
La distance qui sépare les poutres de liaison 7 et 8 est plus courte à la figure 1 qu'à la figure 2 ; parce que lorsque les deux bras 4 et 5 pivotent dans le sens de l'ouverture les deux traverses 7 et 8 s'écartent légèrement l'une de l'autre.
Cet écartement met en tension les ressorts 9 ce qui équilibre le poids de la porte 3 et permet à la fois qu'elle s'ouvre sans brutalité et qu'il soit facile de la refermer. Un ou plusieurs tampons en caoutchouc 10 sont toutefois prévus pour éviter tout choc, métal contre métal, de la porte 3 contre le dessous du fuselage 1.
Un ou plusieurs leviers basculants 11, munis d'un crochet 12 viennent s'encliqueter sur une butée 13 lorsque la porte est en position ouverte.
En agissant sur les leviers 1 1 (comme illustré à la figure 2 par la main et la flèche) on libère la porte 3 qui est soumise à l'effet élastique des tampons 10, préalablement comprimés, et des ressorts 9, ce qui initialise le mouvement de fermeture, qui sera poursuivi manuellement par action sur la poignée 14.
Comme on le voit sur la figure 3, la porte de soute 3 est munie d'un volet 15, appelé ci-après, volet de dépressurisation.
En effet, les cabines d'aéronefs étant pressurisées, les réglementations en vigueur exigent qu'aucune porte de cabine ou de soute ne soit ouverte avant que le volume qu'elle clôt, n'ait été dépressurisé.
La porte de soute 3 comporte donc un orifice de dépressurisation qui est le volet 15, lequel, toujours selon les réglementations en vigueur, doit s'ouvrir vers l'intérieur.
Mais dans le cas particulier représenté, la position de la porte 3 par rapport au fuselage 1 est telle, qu'en cas d'amerrissage forcé, la partie du fuselage 1 où se trouve la porte 3 va se trouver en contact avec l'eau.
Il est évidemment impératif que le volet 15 ne puisse pas s'ouvrir sous l'effet de la pression de l'eau, en particulier lors du choc avec l'eau à l'amerrissage.
Mais il faut aussi que ce volet 15 puisse facilement être mis en position ouverte par le personnel au sol.
Et il faut aussi que le mécanisme d'ouverture de la porte 3 ne puisse pas être mis en œuvre tant que le volet 15 n'est pas ouvert.
L'invention répond à tous ces impératifs.
La porte 3 est munie d'une poignée double comportant une poignée auxiliaire 16, destinée à l'ouverture du volet 15 et une poignée principale 17, destinée à l'ouverture de la porte de soute 3 elle-même.
A chaque poignée 16 et 17 est associé un poussoir de sécurité 18 et 19.
Comme on peut le voir aux figures 6 et 7d, le volet 15 est monté sur des pivots 20 portés par la porte 3 de façon à pouvoir s'ouvrir vers l'intérieur comme indiqué par la flèche sur la figure 6.
Il faut également que le volet 15 soit verrouillé en position fermée. Ceci est obtenu grâce à un crochet 26 qui s'engage sur une butée 27. Ce crochet 26 est porté par une poignée 16, dit poignée auxiliaire.
La poignée auxiliaire est solidaire d'un axe tubulaire 21, contretenu par un ressort 21a, porté par la porte 3 qui porte une première bielle 22. Cette première bielle 22 est attelée à une deuxième 23 de sorte que les deux bielles 22 et 23 forment une genouillère. Cette genouillère 22/23 est attelée à une deuxième genouillère faite de deux bielles 24 et 25, la bielle 24 étant attelée à la structure de la porte 3 et la bielle 25 étant attelée au volet 15, cette bielle 25 étant élastique.
Il en résulte qu'en faisant pivoter vers l'extérieur la poignée auxiliaire 16, on provoque l'ouverture vers l'intérieur du volet 15.
Il faut cependant éviter une fausse manœuvre ou une manœuvre accidentelle de sorte que la poignée auxiliaire est associée à un poussoir de sécurité 18, lequel doit être actionné afin de libérer la poignée auxiliaire 16.
Comme on le voit sur la figure 7a, ce poussoir de sécurité 18 est solidaire du crochet 26 qui fait prise sur la butée 27. Le poussoir 18 est maintenu en position par un ressort 28, monté sur un axe 29 autour duquel peut pivoter l'ensemble poussoir 18/crochet 26, comme cela est illustré à la figure 7b. II faut cependant éviter que lors d'un amerrissage de fortune, l'impact du fuselage sur l'eau ne provoque la rotation du poussoir 18.
Ceci est obtenu par deux moyens qui se complètent.
D'une part, l'axe 29 est disposé à un emplacement tel que la surface de la partie 18a du poussoir 18 soit plus petite que celle de la partie 18b. Ainsi, la pression exercée par l'eau aura tendance à maintenir le poussoir 18 en position fermée.
Pour faire basculer le poussoir 18, il faut exercer manuellement une pression sur la partie 18a, ce qui fait basculer l'ensemble poussoir 18/crochet 26 comme représenté à la figure 7a. Ce basculement déverrouille la poignée auxiliaire 16, qui s'ouvre automatiquement sous l'effet du ressort 21a. D'autre part, l'arbre 21 porte un levier à deux bras 40 qui lui est solidaire.
L'une des extrémités 40a du levier 40 vient en appui contre une butée 41 solidaire de la structure porte 3 ; tandis que l'autre extrémité 40b, dudit levier 40, vient en appui contre une butée 42 solidaire du volet 15.
Comme on peut le voir sur les figures 7a et 7b lorsque le volet 15 est en position fermée et donc que l'arbre 21 n'a pas commencé à pivoter, le levier 40, en appui sur les butées 41 et 42, bloque mécaniquement le volet 15 en position fermée.
Comme on peut le voir sur la figure 6 et la figure 7c, dès que l'arbre 21 commence à pivoter, en étant entraîné par la poignée 16, le levier 40 se dégage des butées 41 et 42 et le volet 15 n'est plus bloqué. Dans un premier temps, (figure 7c), elle pivote de 15° sans provoquer l'ouverture du volet 15. Le mouvement de la première genouillère 22/23 soulève la
deuxième genouillère 24/25, ce qui permet à la bielle élastique 25 de se détendre. Après une rotation de 15° le déplacement de la poignée 16 entraîne l'ouverture du volet 15, comme représenté à la figure 7d.
Comme on le voit sur la figure 8, la poignée principale 17 est solidaire d'un arbre 30, coaxial à l'axe 21 de la poignée 16.
Ces deux poignées sont munies de moyens tels que la mise en œuvre de la poignée principale 17 ne soit possible qu'après l'ouverture complète de la poignée auxiliaire 16.
La poignée principale 17 est associée à un organe de sécurité constitué par le poussoir 19 qui fait partie d'un levier 31 pouvant pivoter autour d'un axe 32 porté par la poignée principale 17. Ce levier 31 comporte à son autre extrémité un crochet 33, qui peut être un crochet double comme représenté. A son extrémité, le crochet 33 porte une barrette 34 (figure 8).
Les figures 9 (9a à 9f) illustrent le fonctionnement des dispositifs ci-dessus décrits.
La figure 9a correspond à la position des pièces lorsque la porte de soute 3 est fermée et verrouillée en position fermée. Le crochet 26, solidaire du poussoir 18, est en prise sur la butée fixe 27, portée par la structure de la porte 3. Le crochet 33 est, lui, en prise sur une butée 35, également portée par la porte 3. Lorsque les pièces sont dans cette position, il n'est pas possible d'agir sur le poussoir 19 parce que la barrette 34 est en appui sur un doigt 36 porté par la poignée auxiliaire 16. Ainsi toute fausse manœuvre est évitée, l'opérateur ne pouvant avoir une action que sur le poussoir 18 et non sur le poussoir 19.
A la figure 9b, on voit que lorsque l'utilisateur agit sur le poussoir 18, le crochet 26 bascule et se dégage de la butée 26.
L'arbre 21 pivote sous l'effet du ressort 21a et la poignée auxiliaire 16 pivote jusqu'à sa position pleine ouverte représentée à la figure 9d.
A la figure 9c on voit que le crochet 26 passe sous la butée 27 ; le mouvement de la poignée auxiliaire 16, qui commande l'ouverture du volet 15 se poursuit jusqu'à sa fin de course, représentée à la figure 9d, qui correspond à la figure 7d.
Une fois l'ouverture de la poignée auxiliaire 16 terminée, l'opérateur agit sur le poussoir 19 (figure 9e). Le levier 31 bascule et son crochet 33 se dégage de la butée 35, ce qui déverrouille la poignée principale 17, qui peut être basculée pour arriver dans la position représentée figure 9f.
Lorsque la poignée principale 17 arrive en fin de course, elle déverrouille, par les moyens usuels connus, les moyens de verrouillage de la porte de soute 3 qui peut alors être ouverte.