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PROCEDE POUR LA REALISATION D'ARTICLES STRATIFIES ET FEUILLES STRATIFIEES OBTENUES PAR LA MISE EN ŒUVRE D'UN TEL PROCEDE.
Dans de nombreux secteurs techniques, notamment dans le domaine de l'ameublement, pour réaliser l'ennoblissement des panneaux, on utilise des plaques ou feuilles dites stratifiées ou lamifiées, qui d'une manière générale, sont constituées par un matériau complexe formé d'une pluralité de feuilles superposées, papier kraft, papier décoré notamment, imprégnées avec une résine, thermodurcissable notamment, par exemple de type phénolique, et qui sont assemblées entre elles par pressage à chaud.
Au dessus de cet empilement, est disposée une feuille de papier décorative, imprimée ou de couleur unie, et qui est imprégnée d'une résine thermodurcissable qui, après traitement thermique, est sensiblement transparente et incolore.
En général, cette feuille décorative est recouverte d'une couche de surface dite « overlay » permettant de réaliser un revêtement transparent de protection.
Dans la suite de la description, l'invention sera décrite pour la réalisation d'articles stratifiés obtenus à partir de résines thermodurcissables, mais il n'est pas exclu qu'un tel procédé pourrait également être mis en œuvre avec d'autres types de résine.
De telles structures stratifiées sont connues et développées depuis fort longtemps comme cela ressort notamment du brevet US-A-3 616 021 ou du brevet FR-A-2 267 206.
Actuellement, afin d'augmenter les cadences de production, les stratifiés sont généralement réalisés en pressant et traitant simultanément plusieurs paires de stratifiés, chacune étant composée de deux empilages de couches élémentaires, montées en opposition, de telle sorte que les couches destinées à constituer le décor et la couche d'usure soient au regard des plaques de la presse et que les faces envers soient en regard l'une de l'autre dans la partie médiane.
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Pour permettre la réalisation simultanée des deux stratifiés, il est donc indispensable de disposer entre les empilements une feuille de séparation constituée par exemple par un film plastique à base de polypropylène, chlorure de polyvinyle ou toute autre matière plastique appropriée ou une couche de papier séparateur traité anti-adhérent sur l'une de ses faces.
Bien qu'il ait été envisagé de remplacer ces éléments séparateurs par une couche d'enduction, à base d'alginate par exemple, lors de l'imprégnation des papiers krafts, la solution la plus répandue actuellement consiste à utiliser comme élément séparateur un papier traité anti-adhérent uniface.
Si les feuilles stratifiées obtenues avec une telle technique peuvent être séparées l'une de l'autre aisément après pressage, la face envers de chacun des deux stratifiés obtenus, doit être poncée en vue de son contre collage avec la surface de la structure à recouvrir.
Par suite, cette opération de ponçage entraîne l'augmentation des coûts de fabrication ainsi que la production de déchets, et est délicate à réaliser si l'on veut obtenir une production homogène et une épaisseur constante et reproductible des plaques.
Or on a trouvé, et c'est ce qui fait l'objet de la présente invention, un procédé simple et efficace qui non seulement simplifie le processus de fabrication de tels articles stratifiés, notamment par le fait qu'il permet la suppression du ponçage du verso de l'article produit, mais qui par ailleurs, diminue les coûts de production et permet d'obtenir un nouveau type de stratifié dont la face envers est parfaitement plane, la face endroit comportant le décor pouvant être soit plane soit présenter un aspect décoratif comportant des creux et reliefs.
D'une manière générale, l'invention concerne donc un procédé pour l'obtention d'articles stratifiés qui consiste, à disposer, dos à dos, entre les plaques d'une presse conventionnelle, deux empilements comportant chacun une pluralité de feuilles superposées imprégnées de résine, phénoliques notamment, destinées à constituer le noyau de la plaque produite, ces dites feuilles étant recouvertes d'un complexe, disposé en regard des plateaux de la presse, également à base de feuilles destiné à former la couche de surface décorative du stratifié produit, et il se
caractérise en ce que les deux faces en contact de chacun des deux empilements, sont constitués par une feuille de papier formant barrière à la migration de la résine au cours de l'opération de pressage permettant ainsi la séparation ultérieure des deux empilements lorsque le stratifié est formé, chaque feuille restant cependant intégrée à l'envers de l'empilement auquel elle est associée.
Comme type de papier particulièrement adapté pour la mise en œuvre du procédé selon l'invention, on utilisera de préférence un papier sulfurisé, ou toute autre structure en feuille équivalente qui, de par sa nature, présente une grande résistance, une bonne flexibilité, une bonne cohésion, forme barrière vis-à-vis de la migration d'un grand nombre de produits et possède une bonne aptitude au contrecollage, la propriété barrière n'était cependant pas de nature, et ce de manière surprenante, à empêcher une bonne adhésion dudit papier sulfurisé au reste du stratifié.
En effet, après pressage et traitement thermique et séparation des deux plaques produites, il a été constaté que le papier sulfurisé reste intégré sur la face envers tout en rendant les deux faces des deux stratifiés produits non adhérentes l'une à l'autre lors de l'opération de pressage.
Par ailleurs, contrairement aux procédés actuellement utilisés, il n'est pas nécessaire d'éliminer cette face envers ni de la poncer lors de l'utilisation finale du stratifié.
L'invention et les avantages qu'elle apporte seront cependant mieux compris grâce à l'exemple de réalisation concret qui suit, donné ci-après à titre indicatif, mais non limitatif, et qui est illustré par le schéma annexé.
Exemple Sur une installation de pressage conventionnelle, on dispose, entre les deux plateaux (la,lb) d'une presse conventionnelle, deux empilements (2a,2b) de feuilles disposés dos à dos et qui comportent chacun une pluralité de feuilles superposées imprégnées de résine phénolique destinées à constituer le noyau de la plaque produite, ces dites feuilles étant recouvertes d'un complexe (3a,3b) également à base de feuilles destinée à former la couche de surface décorative du stratifié produit.
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Dans l'exemple concret, l'empilement (2a,2b) est constitué conventionnellement de n feuilles en papier kraft imprégné de résine phénol- formaldéhyde thermodurcissable au dessus desquelles est disposé l'empilement 5 (3a,3b) destiné à former la couche de surface décorative, empilement qui est constitué d'une couche (4a,4b) dite « underlay » constituée d'un papier opaque imprégné de résine mélamine disposée en dessous d'une couche (5a,5b) de papier décor, par exemple de couleur unie, imprégnée également d'une résine mélamine thermodurcissable recouverte d'une couche (6a,6b) dite « overlay » constituée d'un 0 papier mince, imprégné et surface également de résine mélamine.
Entre ces deux empilements, conformément à l'invention, sont disposées deux feuilles (7a,7b) de papier sulfurisé.
5 Ces feuilles de papier sulfurisé ont un poids compris en général entre 120 g/m2 et 150 g/m2. S'il peut être envisagé d'utiliser des papiers ayant un poids en dehors de cette fourchette, en général en dessous de 120 g/m2, il y a cependant un risque de pénétration complète de la résine au travers de l'épaisseur du papier, et au dessus de 150 g/m2, on ne constate aucune amélioration dans les caractéristiques 0 du produit final obtenu.
Cependant, pour certaines applications, il pourrait être envisagé d'utiliser un papier de plus de 150 g/m2, notamment pour avoir un gain d'épaisseur.
5 Ces feuilles de papier sulfurisées sont obtenues de manière conventionnelle et sont essentiellement à base de fibres cellulosiques, la feuille obtenue ayant subi un traitement à l'acide sulfurique permettant de dissoudre pour partie la cellulose et rendre imperméable le papier, ladite feuille étant, après traitement, rincée et neutralisée. 0
Les empilements étant ainsi disposés entre les deux plateaux (la,lb) d'une presse, on réalise l'opération de stratification de manière classique en exerçant une pression de l'ordre de 70 à 100 bars, l'ensemble étant traité thermiquement à une température comprise entre 130 et 160°C pendant une durée pouvant aller de 15 à
35 25 mn.
Après réalisation du cycle de stratification, les plaques stratifiées sont extraites de la presse et séparées l'une de l'autre.
Chaque plaque a une épaisseur finale qui est fonction du nombre de feuilles constituant l'empilage, épaisseur qui en général est comprise entre 0,7 et plusieurs millimères.
En procédant d'une telle manière, on obtient des plaques stratifiées qui comportent, sur leur face envers, une couche de surface constituée par le papier sulfurisé ayant assuré la séparation des deux plaques du stratifié.
Le rôle de séparateur de la technique antérieure est donc rempli par une couche de papier qui se trouve parfaitement intégré à l'intérieur de la structure du complexe.
Une telle couche de surface permet d'utiliser le matériau directement sans ponçage de l'envers et facilite le contre-collage avec les surfaces sur lesquelles il doit être rapporté compte tenu de l'aptitude des papiers sulfurisés au collage avec des colles aqueuses.
Par ailleurs, une telle manière de procéder permet : éventuellement, l'économie d'une ou plusieurs couches de papier kraft destinées à former le noyau de la plaque, du fait de l'épaisseur apportée par la couche de papier sulfurisé intégrée sur la face envers ; - d'éviter des traitements et manipulations ultérieurs du fait de l'absence de films séparateurs devant être retirés après chaque opération de stratification dans les procédés classiques utilisés à ce jour ;
- d'améliorer la flexibilité du complexe stratifié, facilitant sa mise en forme lors de l'utilisation finale compte tenu de la présence de la couche de papier sulfurisé au verso du stratifié.
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Bien entendu, l'invention n'est pas limitée à l'exemple de réalisation décrit précédemment, mais elle en couvre toutes les variantes réalisées dans le même esprit. Ainsi, il pourrait être envisagé d'utiliser une autre feuille que du papier sulfurisé pour former barrière à la migration de la résine, à condition toutefois qu'une telle feuille présente des caractéristiques similaires à celles d'un papier sulfurisé.