DOUILLE D'AMARRAGE POUR CABLE
La présente invention concerne des douilles de connexion, de préférence forgées, dont la fonction première est d'assurer une liaison sans jeu de l'extrémité d'un câble avec tout autre système d'amarrage, en pouvant résister à des sollicitations et des efforts considérables.
Les douilles à anse connues sont généralement constituées par une douille extérieurement et intérieurement conique, portant à leur extrémité la plus large une anse ovale destinée à leur amarrage. La partie conique interne reçoit l'extrémité du câble dont les brins ont été épanouis à l'intérieur avant qu'y soit coulée une matière en fusion qui, solidifiée au refroidissement, rend définitivement solidaire le câble et la douille. La partie à anse ovale permet le passage d'éléments de fixation pour accoupler le câble à tout autre système de liaison, mais elle ne permet pas une connexion sans jeu. Par conséquent, dans le cas d'une liaison pour une ligne de mouillage, avec les effets d'une mer agitée, l'élément de connexion qui passe dans l'anse peut subir des battements et provoquer des chocs, dont résulte une usure précoce des parties en contact. De plus, ce système ne permet pas d'assurer une isolation électrique entre la douille et la partie que l'on veut accoupler.
D'autre part, dans le domaine de l'ancrage des plates-formes pétrolières, il est actuellement d'usage, pour réaliser les lignes de mouillage supportant des efforts considérables, d'alterner des tronçons de câble et des tronçons de chaîne reliés ensemble. Chaque liaison comprend une douille à chape en acier coulé à
l'extrémité du câble, une manille forgée à l'extrémité de la chaîne et une pièce de liaison intermédiaire. Cette dernière est une plaque en acier généralement triangulaire présentant trois trous. L'un des trous, centré en partie supérieure de la plaque sert à sa manipulation. Les deux autres trous à chaque extrémité en partie inférieure de la plaque reçoivent respectivement l'axe de chape de la douille et l'axe de manille. Une isolation électrique peut éventuellement être installée au niveau des deux trous. Ce système de connexion a toutefois l'inconvénient d'être composé de trois éléments reliés ensemble par deux axes, ce qui se traduit par une augmentation sensible des mouvements d'articulation et un poids excessif. La présente invention a pour but principal de pallier à l'ensemble de ces inconvénients des systèmes connus pour l'accouplement d'un câble destiné à être soumis à des sollicitations très importantes dans un environnement sévère. Elle consiste en une douille d'amarrage pour câble comprenant une première partie de base ouverte à ses deux extrémités sur un évidement interne de forme sensiblement conique pour permettre la fixation d'une extrémité de câble, caractérisée en ce que ladite première partie de base est prolongée longitudinalement, du côté de son extrémité la plus large, par une seconde partie plate et allongée, disposée diamétralement par rapport à ladite partie de base, et présentant un alésage destiné à recevoir sans jeu un axe d'un autre élément de liaison tel que manille.
D'autres caractéristiques optionnelles mais néanmoins importantes de l'invention sont les suivantes :
- La douille est en acier forgé. - Ladite seconde partie plate et allongée présente un évidement ou echancrure en regard dudit évidement interne de la partie de base, destinée à faciliter le passage du câble en vue du façonnage de son extrémité lors de sa fixation. Avantageusement, le fond de 1'évidement est arrondi ou chanfreine, auquel cas deux chanfreins symétriques sont prévus de préférence, pour faciliter le passage du câble d'un côté ou de l'autre.
L'évidement permet en outre de disposer diamétralement sur ladite partie de base de la douille un bloc d'anode.
Ledit alésage est pourvu d'une garniture assurant une isolation électrique de la douille.
La douille comporte des oreilles latérales destinées à sa manipulation. Ces caractéristiques et avantages de l'invention, ainsi que d'autres, apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante, faite en relation avec les dessins joints, dans lesquels : la Fig. 1 est une vue schématique de profil d'une forme de réalisation de douille selon l'invention, assurant la liaison d'un câble avec une chaîne, la Fig. 2 est une vue similaire à la Fig. 1, dans laquelle la douille est représentée en coupe axiale, et les Figs. 3 et 4 représentent la même douille seule, respectivement de profil et en coupe selon l'axe longitudinal X-X.
Telle qu'elle apparaît sur les dessins, la douille selon l'invention est un élément monobloc, de
préférence en acier forgé, comprenant une première partie de base 1, prolongée du côté de sa plus large extrémité par une seconde partie plate et allongée 4. La partie de base 1 a une forme générale de tronc de cône d'axe longitudinal X-X, Figs. 3 et 4, et elle définit un évidement interne conique 2 ouvert à ses deux extrémités, destiné à permettre la fixation d'un câble 3. A son extrémité de plus petit diamètre, la partie de base 1 comporte extérieurement une collerette 21 percée de trous 22 répartis sur sa circonférence", qui permettent notamment la fixation d'un tube ou manchon protégeant la partie du câble 3 à la sortie de la douille.
La partie plate et allongée 4, disposée diamétralement par rapport à la partie de base 1, et orientée longitudinalement selon X-X, présente un alésage 5 dans lequel passe l'axe 6 d'une manille 7 servant d'élément terminal de liaison pour une chaîne 8. La partie plate et allongée 4 présente également un évidement ou echancrure rectangulaire 9 ouvert sur 1'évidement 2. L' évidement 9 est destiné à faciliter le passage du câble 3 à fixer dans la douille, pour permettre le façonnage de son extrémité, soit l'épanouissement de ses brins 10 avant installation à l'intérieur de l'évidement 2. Pour faciliter davantage le glissement du câble, le côté supérieur de l'évidement 9 est chanfreine des deux côtés et symétriquement comme indiqué par le repère 11. La Fig. 1 montre le câble 3 définitivement fixé dans la douille, après coulée d'un alliage de liaison 12.
Deux oreilles 19 percées de trous 20 forment des saillies extérieures symétriques sur les côtés de la partie plate 4, près de sa jonction avec la partie de
base 1. Les trous 20 sont destinés à la mise en place d'une manille servant à divers usages : manipulation, accrochage d'une bouée, etc. Les oreilles 19, sorties de forge, ont aussi la particularité d'augmenter la résistance des deux bras 23 formés par la partie plate 4 de chaque côté de son évidement 9.
Conformément à l'invention, l'alésage 5 est pourvu d'une garniture isolant électriquement la douille des éléments auxquels elle est raccordée, pour faire obstacle à la corrosion par électrolyse. Telle que représentée, ladite garniture comprend un manchon interne 13 et deux rondelles ou collerettes latérales
14 qui s'appliquent intimement sur la paroi et sur les bords de l'alésage 5. Le manchon 13 permet le passage sans jeu de l'axe de manille 6, pour éviter tout battement en cours de travail.
Les dessins, et plus particulièrement la Fig. 4, illustrent le montage, en vue de la protection contre la corrosion électrolytique des éléments en présence, d'un bloc d'anode 26 sur la douille, disposé diamétralement sur l'extrémité la plus large de la partie de base 1, à travers l' évidement 9 dans la partie plate 4. L'anode 26 est fixée par une barrette
15 la traversant intérieurement dans le sens de sa longueur, laquelle barrette 15 est retenue de chaque côté par des vis 16 reçues dans la douille, écartée d'une plaque 18 fermant l' évidement 9 par des entretoises 17.
La connexion réalisée avec une douille selon l'invention étant conçue pour supporter des à-coups incessants dus à l'agitation de la mer, pour éviter qu'après une période plus ou moins longue de mise en service, l'extrémité du câble bloquée dans la douille
ne finisse par tourner dans son logement conique après décollement, il est prévu, selon une autre caractéristique de l'invention, de "casser" la surface de révolution de l'évidement 9 par une pluralité de bossages 24 et/ou creux 25, et/ou par une ovalisation de sa section dans au moins sa partie la plus large.
Les douilles selon l'invention sont de préférence fabriquées en un acier forgé à haute résistance, identique à celui utilisé pour la fabrication des manilles correspondantes. Celles-ci et les douilles subissent après forgeage le même traitement thermique pour améliorer leurs caractéristiques mécaniques. Cette identité ou tout au moins similitude de nuance d'acier et de fabrication forgée entre la douille et la manille diminue considérablement le phénomène d'électrolyse. D'autre part, par rapport à des équivalents en acier coulé, le fait de réaliser la douille en acier forgé permet un allégement important, cette dernière nuance de métal ayant des caractéristiques mécaniques très supérieures à celles de l'acier coulé.
A ce gain de poids, s'ajoute celui correspondant à la suppression de la plaque de liaison intermédiaire dans l'équipement classique utilisé pour les lignes d'amarrage de plates-formes pétrolières, et à la suppression d'un axe, laquelle permet en outre de n'avoir qu'une seule isolation électrique au lieu de deux.
Grâce à la forme particulière de l'invention qui simplifie la connexion entre câble et chaîne, le temps de montage est considérablement diminué : association plus simple de deux pièces au lieu de trois, au moyen d'un seul boulon au lieu de deux. La sécurité de l'ensemble de la connexion se trouve également
améliorée de par cette simplification, ainsi que son isolation électrique.